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Rodeur

Bonjour ! Je vous souhaite à tous une excellente année, plein de bonnes choses et de réussite ! Alors, de nouvelles résolutions ? Sinon j'ai reçu quelques magnifiques dessins, et en voici une partie ! Bonne lecture ! 

par Temory

toujours par Temory

par Nanami41

         Leeroy veillait depuis plus de deux heures dans la nuit, surveillant l'obscurité tout en jouant avec le feu. Le froid lui mordait cependant le visage alors que les épaisses fourrures protégeaient le reste de son corps. Faisant danser ses mains dans l'air, les souples mouvements de ses doigts créaient une chorégraphie brûlante parmi les flammes qui léchaient l'obscurité avec avidité. Dans le feu, le jeune blond s'amusait à recréer des scènes qu'il avait vécu durant sa courte existence. Il avait retracé sa vie, représentant tout d'abord ses parents, puis Tarek, et enfin sa dragonne. Puis, le cœur lourd, il avait fait valser les flammes de sortes à recréer le visage de Lomìon qui hantait ses nuits. Il se rappelait de ce jour dans les moindres détails, l'expression de détermination sur les traits de ce père de famille qui se sacrifiait pour la Vallée.

        Jurant, Leeroy écarta brusquement ses doigts, faisant soudainement monter les flammes à plusieurs mètres de haut.

Arrête de te torturer, gronda sa dragonne.

Luaj lui tenait compagnie depuis le début de son tour de garde, et le jeune blond lui en était reconnaissant. Le temps s'écoulait lentement parmi l'obscurité et les lentes respirations endormies de ses compagnons.

Je sais, je ne devrais pas. J'ai fait ce qu'il fallait. Mais je ne peux m'empêcher de penser que j'ai détruit une famille. Les Ar-Feiniel disparaissent tous un par un, d'abord le père, ensuite la mère, et la petite sœur qui reste introuvable... Elle a peut-être été tuée elle aussi. Et la seule survivante de cette tragédie se trouve ici, avec nous.

— Tu n'es pas responsable du sort de la famille Ar-Feiniel, Leeroy. Les temps sont durs, et chacun d'entre nous a dû faire de terribles choix. Aïkida elle-même a dû versé le sang. Mais si nous nous concentrons sur le passé, nous n'avancerons jamais. La seule chose que tu puisses faire maintenant, c'est aider à retrouver la petite Emelï.

Le jeune dragonnier tourna un regard reconnaissant vers Luaj. Cette dernière inclina doucement la tête en grondant calmement.

        Tout à coup, un léger froissement d'aile se fit entendre. Leeroy aperçut alors un magnifique hibou se poser sur l'arbre en face de lui. Son corps plutôt rondouillet était recouvert de sublimes plumes épaisses variant d'un brun foncé à un gris clair presque blanc. Les plumes au-dessus de ses grands yeux jaunes, quant à elle, étaient d'un noir profond et se dressaient sur les côtés, ressemblant ainsi à de petites oreilles. Son petit bec pointu claquait de temps à autres, brisant le silence de la nuit.

        Leeroy observait l'oiseau nocturne avec curiosité quand un détail l'interpella. Plissant les yeux et empruntant la vue de sa dragonne, il cessa immédiatement de jouer avec les flammes, se concentrant uniquement sur le volatile.

       C'est alors que les pupilles du hibou s'agrandirent soudainement, rendant ses yeux totalement noirs, avant de devenir brusquement rouges sang. L'oiseau poussa aussitôt un cri strident en écartant ses immenses ailes d'un mouvement vif, dévoilant ses plumes redressées et ses serres acérées.

        Luaj rugit férocement en se redressant sur ses quatre pattes tandis que Leeroy s'était levé d'un bon. Un rodeur. Son cœur s'était immédiatement mis à battre la chamade, bousculé par le flot d'adrénaline qui s'écoulait dans son sang.

        Faisant appel à ses excellents réflexes de combattants, le dragonnier eut le temps d'agir avant même que le hibou ne puisse s'envoler. Devant l'urgence de la situation, le poison fut plus rapide que la magie blanche, et Leeroy fut soudain submergé par la Magie Noire. Cependant, s'il sentait son nouveau tatouage le brûler affreusement, il ne ressentit aucune autre douleur. Lui qui s'était attendu à devoir se battre contre lui-même à chaque utilisation du poison, fut agréablement surpris.

        De ses puissantes mains surgirent alors deux jets de fumée, plus noirs que l'obscurité elle-même. Le hibou tomba à terre et se décomposa en cendres brûlantes.

        Leeory n'avait plus le temps de se réjouir. Luaj rugit une seconde fois, finissant de tirer les autres combattants du sommeil.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? grommela Alex, les yeux mi-clos.

Tarek, lui, était déjà debout. Plus jeunes, lors de leur entraînement dans les Montagnes avec Leeroy, on les avait formés pour réagir au quart de tour. Il ne lui fallut alors qu'une seconde de plus pour saisir son épée qui gisait au sol.

       Aïkida, quant à elle, bien que ses réflexes étaient eux aussi rapides, sa jambe l'empêchait d'agir aussi vivement qu'elle ne le souhaitait. Ne sachant pas ce qu'il se passait, elle ne prit cependant pas le temps de saisir son bâton d'appui, mais plutôt son bâton de combat. Sa cuisse la faisait souffrir, mais en dépit des conseils de son dragon, la situation n'imposait aucune faiblesse. La jeune fille se tenait donc fermement campée sur ses jambes, prête à se battre, oubliant la douleur.

— Un rodeur nous surveillait, ils savent où nous sommes, déclara gravement le jeune blond.

Tarek fronça les sourcils tandis qu'Alex se levait avec précipitation. La Fille Gelée n'avait aucune idée de ce qu'était véritablement un rodeur, mais pour que ses amis réagissent ainsi, il ne s'agissait très certainement pas de quelque chose d'amical.

— Qui ça « ils » ? demanda le combattant aux cheveux dépareillés en enfilant la ceinture à laquelle pendaient toutes ses armes.

Leeroy ne lui répondit pas, mais ordonna plutôt :

— On y va.

Athkor avait lui aussi réagit au quart de tour, et se tenait sur ses quatre pattes, son long cou tendu, prêt à décoller.

Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Aïkida.

Les rodeurs étaient les espions du Masque Noir. S'ils nous surveillent, cela n'annonce rien de bon, répondit-il gravement.

Le visage de la jeune fille devint livide. Le Masque Noir ?

        Tout le monde s'activa pour attacher les selles des dragons qu'ils avaient défait durant la nuit, et pour charger leurs affaires sur le dos écaillé des bêtes légendaires.

— Ne chargez pas les chevaux, on va les abandonner ici, ordonna le jeune blond.

— Quoi ?!

Luaj et moi pourrons vous porter tous les quatre jusqu'à ce que vous soyez en sécurité, expliqua Athkor.

Nous n'avons pas le choix, appuya Alex.

La Fille Gelée hocha la tête, compréhensive.

        À peine une minute plus tard, il ne restait plus rien au sol, plus aucune trace de leur passage hormis le feu qu'avait laissé brûler Leeroy pour permettre à Alex de voir dans l'obscurité.

— Tarek, tu montes sur Luaj, et Alex tu vas avec Athkor et Aïkida.

Obtempérant, les deux jeunes hommes prirent place sur les immenses selles de dragon prévues à cet effet. Le jeune combattant aux cheveux bruns et blonds se plaça derrière la jeune fille tandis que Tarek attendait que son frère d'arme monte sur sa dragonne.

Emmène les à Gungwa. Cela vous prendra environ trois heures, mais s'ils essayent de vous suivre, ils en auront pour un peu moins de deux jours, annonça-t-il à Luaj.

La dragonne bleue gronda de colère :

Leeroy, je ne pars pas sans toi !

— Non, j'aurai besoin de toi, mais il faut d'abord que tu amènes les autres en sécurité. Les rodeurs savent où nous sommes, ce n'est pas en tuant celui-ci que je nous ai mis en sécurité. Ils sont très certainement en route. Je vais les attendre non loin d'ici et leur tendre un piège jusqu'à ton retour.

Luaj savait qu'une fois que son dragonnier était décidé, il ne changerait pas d'avis. Elle gronda, mais cette fois, d'inquiétude et d'exaspération.

Tu es un idiot inconscient qui veut jouer les héros.

— Je ne joue pas les héros, mais si ces types-là ont un quelconque rapport avec le Masque Noir, nous seuls, sommes capables de les freiner sans attirer trop d'attention. Fais-moi confiance et emmène-les en sécurité. Je t'attendrais dans la forêt.

— Tu réussiras à tenir six heures ?

— Ne t'en fais pas.

Leeroy s'approcha de sa dragonne et caressa son flanc, ignorant la main que lui tendait son frère d'arme.

—Qu'est-ce que tu fou, grimpe ! s'exclama celui-ci.

Le jeune blond lui adressa un regard confiant et sévère en déclarant :

— Je te confie les rennes, soyez prudents.

— Quoi ?!

Le dragonnier à terre tapota les écailles de sa dragonne.

Fonce ma belle.

— Ne fais rien de stupide.

Observant les yeux de son ami, Tarek comprit immédiatement de quoi il en retournait.

        Mais alors que son visage devenait livide et qu'il s'apprêtait à sauter à terre pour rejoindre son frère de combat, Luaj décolla brusquement, poussant sur ses puissantes pattes, suivi d'Athkor.

— Non ! Leeroy !

Le jeune brun, effaré, voulu sauter en plein vol, mais la dragonne ne lui en laissa pas l'occasion en s'élevant très haut dans le ciel en quelques secondes.

        Les yeux écarquillés, Tarek observait Leeroy devenir de plus en plus petit, prisonnier au sol. La mâchoire serrée et le regard noir, il jura en se passant les mains sur le visage. Mais qu'est-ce que t'a foutu Leeroy !

Aïkida fixait son ami resté au sol, ahurie.

Athkor ! Fais demi-tour immédiatement !

— Désolée Kida...

— Quoi ?! Athkor ! Il est en danger ! Redescend s'il te plait !

Le ton du dragon noir était désolé alors que la gorge de la jeune fille se serrait. Luaj avait prévenu Athkor de ne faire demi-tour sous aucun prétexte. Aïkida ragea face à son impuissance alors que ses yeux devenaient humides. Leeroy, mais pourquoi... ?

        Les dragonniers fixaient leur compagnon tant qu'ils le pouvaient, le cœur lourd, tandis que les dragons disparaissaient au-dessus des nuages.

        Le jeune blond n'avait pas une minute à perdre, il ne savait pas à quelle distance ils étaient. S'assurant que son épée était bien accrochée à sa ceinture, il se dépêcha de détacher le premier cheval, celui d'Alex. Après l'avoir furtivement caressé, il siffla en lui frappant le flanc du plat de sa main. L'animal ne se fit pas prier et partit au galop à travers la plaine, fendant les hautes herbes durant sa course. Leeroy s'approcha ensuite du second cheval, celui de Tarek, mais cette fois, il monta en selle et tira vivement sur les rennes. Il fit faire un tour complet à sa monture, observant l'obscurité, puis d'un geste souple, éteignit le feu avant de partir au galop dans les ombres de la forêt.

        Tarek, tentant de calmer ses nerfs, prononça la même formule que celle qu'il avait utilisée pour parler à Athkor lorsqu'Aïkida avait été empoisonnée :

Ego loquar ad te, draco, responde.

Je ne changerai pas d'avis Tarek. Garde tes forces, nous risquons d'en avoir besoin, déclara Luaj.

C'est Leeroy qui a besoin de nous ! Comment peux-tu le laisser seul dans une situation pareille ?! Toi, sa dragonne ! Fais demi-tour !

Piquée au vif, cette dernière gronda de colère et poussa un féroce rugissement qui s'étendit sur toute la plaine.

— Fais lui confiance un peu ! Arrête de vouloir être le centre de tout ! T'es-tu seulement demandé ce que Leeroy avait ressenti après le Grand Combat ? T'es-tu seulement soucié de son état ? Pendant que tu tenais à peine debout à la taverne du château, t'es-tu demandé ce que devenait ton ami ? Ton frère d'arme ?!

— Je...

— Je sais que ton enfance n'a pas été gaie, coupa la dragonne. Je sais que tu es le fils d'un monstre, je sais que tu as longtemps été sous l'emprise de la magie noire, je sais que Brusanth est mort et que sa perte a été très dure. Mais Leeroy non plus n'a pas eu une vie facile, et le Grand Combat l'a beaucoup fatigué, comme tout le monde. Il a tué le père d'Aïkida, qui est son amie. Il a joué un double jeu avec le Masque Noir, ton père...

— Ce n'est pas mon père, cracha le jeune brun entre ses dents.

— ... au risque de sa vie. Tu imagines le nombre de fois où il aurait pu y rester ? Entre la Magie Noire, les monstres du Royaume Noir, le Masque Noir lui-même qui scindait son esprit, tu crois qu'il n'a pas vécu des moments difficiles ?! Tu crois qu'il n'a pas travailler dur pour dissimuler sa vraie nature au Masque Noir ? La différence qu'il y a entre vous deux, c'est que toi, tu te mets sans cesse en avant, et que lui, reste dans l'ombre. Ton orgueil t'empêche de voir plus loin que ton nombril, mais si tu levais les yeux de temps à autres, tu verrais que les autres n'arrêtent jamais de se battre, de se sacrifier et de risquer leurs vies. Tu verrais également que la disparition tragique de Brusanth n'a pas affectée que toi, mais également beaucoup de dragons qui le connaissaient depuis bien plus longtemps que toi. Tu verrais que tu n'es pas le seul à souffrir dans ce monde funeste. Chacun a sa rancœur, chacun a son chagrin, mais pour s'en rendre compte, il faut simplement prêter attention à autre chose que son propre parcours ! Alors oui, j'ai confiance en Leeroy, parce que je sais que tu tiens beaucoup à lui, et qu'il ne t'aurait jamais abandonné. Je sais qu'il ne serait jamais parti sans être sûr de revenir, car il est une grande partie de ce qu'il te reste maintenant que Brusanth n'est plus là. Alors fais lui confiance, parce que sans ça, sans votre amitié, il ne reviendra pas. Maintenant, cesse de jouer les héros, et laisse Leeroy faire le travail. Laisse-le sortir de l'ombre dans laquelle tu l'as placé sans t'en rendre compte.

Tarek fixait l'horizon, les mâchoires et les poings serrés. Il ferma les yeux en inspirant profondément, tentant désespérément de calmer les battements furieux de son cœur ainsi que la colère aveugle qui parcourrait ses veines.

J'ai beaucoup d'estime pour toi Tarek, ajouta Luaj d'un ton plus calme. Mais maintenant que Brusanth nous a quitté, je me dois de remettre les pendules à l'heure.

— Tu ne le remplaceras pas, cracha le jeune brun, tremblant.

— Et je ne cherche pas à le remplacer. Mais tu comptes beaucoup pour Leeroy, comme il compte beaucoup pour toi. Fais lui confiance, laisse le nous mettre en sécurité.

La colère s'éteignit dans le cœur du jeune dragonnier alors que ses épaules s'affaissaient et que ses yeux se teintaient d'une lueur déchirante.

Je lui fais confiance, je l'ai toujours fait. J'ai juste peur de le perdre.

— Et il le sait. Il reviendra, ne t'en fais pas.

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