Retour des armes
ANNONCE IMPORTANTE !!!
Bonjour tout le monde ! Mais... est-ce que j'aurais pas déjà posté un chapitre la semaine dernière ? Eh oui ! Car j'ai le plaisir de vous informer que je vais pouvoir reprendre mon rythme initial, à savoir un chapitre par semaine ! J'espère que cela vous fera plaisir autant qu'à moi !
Ensuite, vous savez que je ne fais pas de pub pour d'autres œuvres, sauf que pour le dernier chapitre de 2017, j'ai choisi de faire un exception ! L'auteure ne me l'a pas demandé et n'est pas au courant donc c'est une petite surprise on va dire. Je vous implore (oui oui, carrément) d'aller lire son histoire "Orbis : Déséquilibre" écrite par @luluuciie ! Son histoire est absolument géniale, ça change des fictions habituelles, et sa façon d'écrire est divine. J'aimerais vraiment que vous y jetiez un coup d'oeil, ça vaut le détour, et je trouve ça dommage qu'une histoire aussi passionnante ne soit pas lue à sa juste valeur. L'auteure est très gentille et elle fait partie des rares auteurs qui prennent le temps de répondre aux messages et aux commentaires, et je sais qu'elle le fait avec plaisir ! Donc s'il vous plaît, allez lire son histoire, vous ne serez pas déçus !
Enfin pour finir, j'ai eu la chance de recevoir deux autres magnifiques dessins, donc je vous les partages !
Je vous souhaite une bonne lecture, et je remercie tous ceux qui prendront le temps d'aller lire "Orbis : Déséquilibre". Voilà, bonne fin d'année à tous, et on se retrouve en 2018 !!!
Réalisé par @camicrayon
Réalisé par @Kaliko02
— Il vient de quitter le Dôme. Je l'ai senti. J'ai essayé de voir son visage, mais je n'ai pas pu. Je sais seulement que c'est un homme.
Wanda se tourna ensuite vers la jeune femme aux cheveux blancs et murmura :
— Il est puissant. Je n'ai jamais ressenti une aussi grande force. Même chez toi. Même chez le Masque Noir. Il est dangereux, et il détient Emelï.
Les trois dragonniers s'étaient réunis dans leur maison, loin des rumeurs persistantes des Khyazgaars alors que les dragons étaient restés sur la petite place. Ils n'avaient pas trouvé Conrad, ce qui les inquiétait malgré que la Grande Chamane ait assurée que le « kidnappeur » soit parti.
— Cela doit avoir un lien avec les rôdeurs, soupçonna Leeroy. Mais ce qui me dérange, c'est que ceux avec qui j'ai parlé étaient à la recherche d'Aïkida. Pas d'Emelï. Alors que la menace que tu avais reçue concernait clairement ta petite sœur, ajouta-t-il en se tournant vers son amie.
Tarek argumenta :
— S'il a pu venir jusqu'ici et s'il est apparemment plus puissant que toi, s'il avait un lien quelconque avec les rodeurs, il s'en serait pris à toi, pas à ta sœur.
Aïkida était accoudée à la table, la tête dans ses mains, le regard vide.
— Cependant, continua le jeune blond, il a l'air de te connaitre suffisamment pour savoir que tu vas partir à sa recherche. Et qu'on va t'aider. C'est peut-être un moyen de t'attirer quelque part, de t'affaiblir pour être sûr de son coup, pour être sûr d'avoir le dessus sur toi.
Depuis l'épisode dans la chambre d'Alex, la jeune femme n'avait plus prononcé un mot, provoquant un certain malaise chez les deux frères d'armes. Ils ne l'avaient jamais vu aussi calme, placide et aussi indifférente. Elle n'avait plus versé une larme et s'était complètement renfermé sur elle-même. Aussi, ils sursautèrent presque lorsqu'elle prit la parole. Sa voix était lointaine, presque absente. Pourtant, elle était teintée d'une certaine détermination qui la quittait rarement.
— Nous n'avons aucune information. Nous ne savons pas où Emelï peut être, ni où ce type peut l'avoir amenée. Nous ne savons pas s'il est en lien avec les rôdeurs. Nous n'avons aucune piste
— Alors allons chercher les informations, déclara gravement Tarek.
Le regard de ses deux amis se tournèrent vers lui, étonnés. Il s'expliqua :
— La seule piste possible que nous ayons, c'est le lien potentiel de ce type avec les rôdeurs. Si nous sortons du Dôme et retournons sur nos pas, c'est possible que nous en croisions. Il suffit de réussir à en isoler un et à le faire parler. Et peut-être que la situation critique forcera Conrad à nous parler de son passé et à nous donner d'autres informations utiles sur les rôdeurs.
Leeroy contredit son frère de combat :
— Ceux que j'ai vu n'avaient pas l'air de vouloir cracher le morceau. Et Conrad n'est qu'un enfant.
Le jeune brun tourna alors un regard noir au jeune blond.
— Conrad n'est qu'un enfant, mais il connait l'importance de ses informations pour sauver une autre enfant. Il est peut-être jeune, mais il n'est pas égoïste au point de se taire dans une situation comme celle-ci. Il les a côtoyés, ces gars-là sont sans pitié, et le petit est plus solide qu'il ne veut bien l'admettre. Si on agit comme eux, si on est cruels et violents comme ils ont l'habitude de l'être, on réussira à leur tirer les vers du nez. D'autant plus que nous avons deux dragons à nos côtés.
Il fit une courte pause avant de conclure :
— Et même si on doit en tuer plusieurs parce qu'ils sont trop loyaux à leur maître, on finira par tomber sur un lâche, un trouillard. Il y en a toujours un dans le lot. Il suffit de le trouver.
Soudain, la porte s'ouvrit derrière eux. D'un mouvement commun, les deux jeunes hommes se levèrent, sur leur garde, mais se détendirent immédiatement en apercevant le visage rond de Conrad. Le petit rouquin affichait un sourire de vainqueur, satisfait et fier de lui. Dans sa main, il tenait une épaisse lanière reliée à un gros sac en tissu posé sur le sol. Au vu de son volume, le garçonnet avait dû le trainer derrière lui pour réussir à le déplacer.
— J'ai pensé que ça pourrait être utile, affirma-t-il fièrement en souriant.
Leeroy s'avança vers lui et prit le sac sur son épaule, constatant son lourd poids. Jetant un regard au dehors, il attendit que Conrad soit rentré à l'intérieur pour refermer la porte derrière lui. Puis, il retourna dans le salon et posa lourdement le sac sur la table rectangulaire, faisant retentir les tintements des différents métaux à l'intérieur.
Un sourire en coin naquit sur le visage de Tarek qui essorait sa queue de cheval encore trempée, alors que le jeune blond ouvrait le sac en tissu, dévoilant à l'intérieur, la totalité de leurs armes, qui leur avaient été confisquées quelques mois plus tôt.
— Où les as-tu trouvées ? s'étonna Aïkida en tournant un regard surpris vers le petit garçon.
— C'est facile, ils les avaient gardées dans leur maison ! Je suis tout petit, je passe partout alors j'ai plusieurs fois été fouillé chez eux quand ils étaient dehors, en passant par la fenêtre. Ça fait longtemps que je sais qu'elles étaient là, mais tu avais dit qu'il valait mieux ne pas être armés pour qu'Emelï soit en sécurité. Alors j'ai rien dis ! J'ai profité que les deux hommes soient trop occupés par Athkor et Luaj pour rentrer chez eux et ressortir discrètement par la porte !
Leeroy afficha un sourire et ébouriffa les cheveux flamboyants de leur petit protégé.
— Bien joué p'tit bonhomme !
— Bien ! s'exclama Tarek en se levant et en frappant sur la table. À moins que vous ne vouliez voyager trempés, je propose qu'on se change, et qu'on s'amuse un petit peu !
— Tu appelles ça de l'amusement ? cracha Aïkida entre ses dents.
Il tourna vers elle un regard espiègle, et répondit d'une voix vibrante :
— Prendre des vivres chez les Khyazgaars pour leur faire payer leur arrogance et leur inattention quant à la surveillance d'Emelï, c'est la moindre des choses. Alors oui, ça m'amuse à l'avance d'imaginer leurs têtes quand on va leur prendre de quoi rendre notre périple plus agréable. Surtout sous la menace de nos épées et des dragons.
Leeroy fronça les sourcils.
— Ils ne sont pas tous responsables. Tu ne peux pas leur faire payer et piller leurs maisons comme ça. On n'est pas des voleurs. Tu oublies nos valeurs.
Le jeune brun échappa un petit rire en caressant sa courte barbe :
— Pendant des mois, ils nous ont méprisés, ne nous ont pas donné le moindre morceau de pain sans s'inquiéter de savoir si on mangeait à notre faim, ils nous ont privés de nos armes, ils ont même laissé leur folle de tigresse s'attaquer à Aïkida, et ils ont été incapables de surveiller une petite fille en cage qui s'est faite enlevée sous leur nez. Et malgré tout ça, on n'a menacé personne, hormis Safia tout à l'heure, on n'a blessé personne, et on n'a tué personne. On n'a jamais cherché les ennuis, on a suivi leurs règles, on ne leur a rien volé, on les a laissé vivre leur petite vie ridiculement tranquille. Alors, nous laisser quelques provisions, même contre leur grès, ce n'est qu'une certaine façon de nous remercier. Qu'ils aient le choix, ou non.
Puis, sans attendre de réponse, il se retourna pour monter les escaliers. Aïkida jeta un coup d'œil à son dos musclé recouvert du magnifique tatouage symbolisant Brusanth. Rouge sang, il représentait le défunt dragon, dressé sur ses pattes arrière, avec ses immenses ailes déployées qui couvraient jusqu'à ses épaules tandis que les flammes que crachait la créature légendaire remontaient sur sa nuque, cachées par la queue de cheval du jeune brun. Elle en profita pour constater qu'elle n'y avait pas été de main morte lorsqu'elle l'avait mordu. La rougeur des marques de ses dents se fondaient parfaitement avec l'encre magique qui donnait vie au défunt dragon, dessiné avec une magnifique précision. D'après ce qu'elle avait compris, Tarek était un des rares dragonniers de l'histoire à posséder un tatouage coloré. Cela était sûrement dû à son lien particulier avec Brusanth qui semblait s'être réincarné dans le jeune homme.
Il fut suivi par Leeroy qui soupira, et par Conrad, qui montèrent se changer eux aussi. Puis, lorsqu'ils furent secs, ce fut au tour de la jeune femme de monter dans leur petit dortoir. Ce dernier ne ressemblait plus à grand-chose. Les lits n'étaient pas faits, certaines couvertures gisaient au sol avec des sacs de tissus et des vêtements plus ou moins pliés. La fenêtre ouverte laissait entrer les rayons de soleil dans la pièce poussiéreuse et renouvelait l'air de bois humide qui y régnait toujours.
La jeune femme se déshabilla. Son esprit était embrumé, lui empêchant de trop réfléchir, comme une sorte d'anesthésie mentale. La douleur et le chagrin de la nouvelle perte de sa petite sœur l'avaient démantelée, brisée une nouvelle fois. Elle avait cru pouvoir s'habituer à ce genre de sensations, mais si on pouvait mieux les gérer, on n'en souffrait jamais moins. Son masque de placidité, elle en avait besoin plus que jamais. Cela lui permettait malgré elle de garder la tête sur les épaule. Cela lui permettait également de lui assurer une certaine force aux yeux des autres, qui pouvait être déconcertante. Sans ce masque qui la maintenait debout, elle aurait déjà sombré depuis longtemps.
La Fille Gelée observa son corps, recouverts de bleus et de cicatrices. Loin de sa peau blanche et pur d'avant, elle était maintenant rougie par les coups, parsemée d'ecchymoses, marquées de cicatrices. Ce n'était pas beau à voir, et malgré sa fine silhouette que beaucoup de femmes enviaient, l'innocence de sa jeunesse avait disparue avec sa peau, comme si elle avait mué. Dorénavant, sur son corps comme dans son esprit, elle portait à jamais les marques qui faisaient d'elle une battante. Une combattante. Elle ne pouvait pas compter le nombre de cicatrices, ni même en définir l'origine exacte de chacune. Elle savait seulement que la plupart étaient dues au Grand Combat, mais elle avait tellement eu l'occasion de se battre, que ce soit des entraînements ou de vrais batailles et duels, que le nombre de balafres faisait presque d'elle une sorte de puzzle. Comme si elle n'avait été qu'un morceau de tissu rafistolé, déchiré puis recousu, et même usé par endroit. Une poupée de chiffon qu'on aurait amené partout, lui faisant vivre des aventures inhabituelles, lui faisant découvrir le monde autrement que par les conte et les légendes. Ses cicatrices retraçaient son histoire.
Aïkida se contorsionna pour tenter d'apercevoir son tatouage noir, au moins dans le bas de son dos ou à la naissance de ses épaules, mais en vain. Le tatouage était sans aucun doute sa plus belle cicatrice, celle qui résumait tout, qui la définissait, elle et Athkor. Malheureusement, elle ne le voyait quasiment jamais.
Soudain, on frappa à la porte.
— Une minute ! s'écria-t-elle.
Elle s'empressa de fouiller parmi ses affaires et de se rhabiller. Mais contrairement à son habitude, elle ne revêtit pas une tunique à manches courtes ni un pantacourt que lui avaient fournis les Khyazgaars, mais opta plutôt pour ses propres affaires. Le tissu doublé et kaki de sa tunique à manches longues s'accordait parfaitement avec l'épais pantalon marron qu'elle serra autour de sa taille à l'aide de sa précieuse ceinture en cuir. Voilà longtemps qu'elle n'avait pas porté ses propres vêtements, le temps clément à l'intérieur du Dôme les protégeant du froid glacial qu'ils avaient quitté en y arrivant. Mais dorénavant, ils repartaient. Et même si d'après ses calculs, l'hiver devait être terminé dans le « vrai monde », la température serait très certainement plus basse. D'autant plus qu'ils devraient normalement retrouver le Nord des terres.
Elle soupira d'aise en bouclant sa ceinture qu'elle avait si longtemps laissée de côté. Il y pendait les nombreux fourreaux qui n'allaient plus tarder à retrouver leur moitié. Mais ce qui réussit à tirer un sourire intérieur à la jeune femme, ce fut ses brassards en cuir qu'elle attacha à ses deux avants bras. Ceux qui pourraient accueillir de nouveaux ses dagues secrètes. Ceux qui la faisait sentir en sécurité.
Elle finissait de serrer le cuir autour de sa peau quand la porte s'ouvrit.
— J'avais dit une minute ! râla-t-elle. T'écoute vraiment rien quand on... Oh ! Excuse-moi je pensais que c'était Tarek, bafouilla Aïkida en levant les yeux vers Leeroy.
— Ce n'est rien, rit-il. Je vais t'aider à ranger.
Le dragonnier détailla discrètement la jeune femme du regard et esquissa un sourire.
— Quoi ? demanda-t-elle en apercevant son regard.
— Je constate simplement que tu as remis ton attirail de Combattante.
Elle se contenta simplement d'hausser les épaules et se retourna pour rassembler ses affaires.
Les deux dragonniers restèrent un moment dans le silence, en rangeant leurs affaires dans leurs épais sacs de tissus, et en profitèrent pour faire de même avec les effets de Tarek et de Conrad. Aïkida, qui s'occupait de ce dernier, trouva quatre fleurs bleues empaquetées dans un morceau de tissu, les mêmes que celle qui avait soigné l'œil de Tarek quelques mois auparavant. Elle rouva cela étrange, mais n'y prêta pas plus attention et finit de ranger.
Finalement, lorsque tout fut enfin en ordre, le jeune blond s'assit sur l'un des lits en soupirant.
— Je suis désolé pour ta sœur.
Aïkida se pinça les lèvres, mais ne répondit pas. Même si le soutien de ses amis lui était très important, elle supportait de moins en moins leurs regards de pitié, compatissants, lui rappelant sans cesse dans quelle situation elle se trouvait.
— Tu sais, ajouta-t-il, même si cela doit nous prendre des mois, on la retrouvera.
— Qui dit qu'elle survivra des mois ? demanda-t-elle alors le regard dans le vide.
Leeroy se leva et se plaça en face de son amie. Son regard était tendre et protecteur alors qu'il redressait le menton de la Fille Gelée pour la regarder dans les yeux.
— C'est une Ar-Feiniell. Elle survivra.
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