Bonjour tout le monde ! Pitié le m'étripez pas ! :( Je suis vraiment désolée de ne pas avoir posté la semaine dernière, j'ai manqué de temps et je l'avoue, de motivation et d'inspiration. Je n'ai pas été très présente sur wattpad non plus. Ce chapitre, malgré le retard, sera un peu court, veuillez m'excuser, je tacherai de me faire pardonner convenablement à l'avenir ! Bonne lecture !

        Sooney recula la Fille Gelée qui manqua de tomber au sol, sonnée par l'émotion. Sa sœur était vivante, elle l'avait touchée et avait entendu sa voix. Tarek et Leeroy se décrispèrent lorsqu'Aïkida fut suffisamment éloignée de la cage, leurs yeux alternant entre les deux sœurs en pleurs.

— Il vaut mieux revenir demain jeune fille, Emelï a besoin de repos et vous aussi. Un trop plein d'émotion la rend plus fragile et plus sensible à la magie noire, elle est en pleine Phase Troublante. C'est trop dangereux de rester avec elle pour le moment, laissez-la récupérer cette nuit.

        Les deux sœurs s'observaient dans l'obscurité, mais aucune d'elles n'avaient la force de protester. Aïkida se laissa tirer doucement par Leeroy qui lui tenait l'épaule, et lentement, ils s'éloignèrent tous de la cage dans laquelle pleurait Emelï, excepté Sooney qui resta à ses côtés. Il indiqua simplement à la petite troupe :

— Retournez auprès d'Alex, il s'occupera de vous.

Et sans un mot de plus, ils se séparèrent dans la nuit, la Fille Gelée traînant des pieds, le regard vague.

        Une vingtaine de minutes plus tard, le silence était retombé sur le petit village Khyazgaar et les combattants ainsi que Conrad s'étaient regroupés dans une des maisonnettes. Ils se trouvaient dans un salon assez modeste, tous assis sur des chaises, observant les gestes de la Grande Chamane Wanda.

        Aïkida portant son pantalon déchiré, la vieille dame avait remarqué la blessure que la jeune Ilewite avait à la cuisse et lui avait conseillée de la laisser voir. Assise sur une chaise en bois, la jeune fille avait allongé sa jambe sur les genoux de Wanda, et cette dernière s'affairait à défaire les bandages devenus usés.

— C'est donc un poison elfique c'est bien ça ? demanda-t-elle.

Tous hochèrent la tête en réponse.

        Ses yeux s'agrandirent lorsqu'elle eut fini de retirer tous les bandages. La peau blanche de la blessée contrastait avec la noirceur des cicatrices qui recouvraient sa cuisse gauche. Les lignes sombres qu'avait tracé Othar avec son couteau étaient encore sensibles bien que le muscle sous la peau se soit complètement reformé.

— Je n'ai vu une telle blessure qu'une fois dans ma vie, déclara gravement Wanda.

— Je peux marcher à nouveau, je suis bientôt guérie ne vous en faîtes pas, assura Aïkida.

Mais la vieille dame fixait sombrement les plaies, les sourcils foncés. Puis d'un geste rapide que personne ne put prévenir, elle enfonça ses ongles dans la peau de la Fille Gelée, au niveau de la blessure.

        Aïkida hurla brusquement dans le silence de la nuit, dévorée par la douleur qui était montée en flèche en une fraction de seconde. Paralysée, elle ne put qu'observer Tarek et Leeroy se lever d'un bond en direction de Wanda, bloqués par Alex qui leur barrait le chemin.

        Wanda avait rapidement retiré ses longs ongles de la chair de la blessée alors que cette dernière fixait le sang chaud recouvrir sa cuisse. Les poings serrés sur sa chaise, elle contractait tellement les mâchoires qu'elle en eut mal aux dents.

— Ton ami elfe a fait un excellent travail, c'est ce qui t'as permis de rester en vie jusqu'ici, déclara la Grande Chamane. Mais un poison mortel comme celui-ci est fourbe. Si en effet, tu n'en possède plus une goutte dans le sang, lorsque la flèche t'a touchée, elle a attaqué certains nerfs, ton muscle et certains de tes vaisseaux sanguins. Si quelques-uns ont pu se régénérer naturellement, ce qui t'as permis de marcher, d'autres sont nécrosés, d'où la couleur noire.

Haletante sous la douleur encore présente, Aïkida écoutait la vieille dame avec désespoir. Elle n'en finirait donc jamais ?

        Leeroy répliqua sèchement, presque torse contre torse avec Alex qui l'affrontait du regard :

— Et vous étiez obligés de lui faire ça pour l'expliquer ?

Alors que la Fille Gelée luttait pour garder ses lèvres les unes contre les autres et éviter de verser un flot d'insultes, Wanda plongea ses yeux calmes dans les siens :

— Je n'étais pas sûre de mon diagnostic, il fallait que je vérifie, excuses moi. En effet, seule une boisson typique sera capable de te guérir entièrement.

Soupirant, Leeroy retourna s'assoir, mâchoires serrées, tandis que Tarek restait debout, bras croisés.

— Vous êtes en train de nous dire qu'il faut qu'on aille chez les elfes ? demanda Aïkida entre ses dents.

— Les elfes ? demanda le petit Conrad les yeux plein d'étoiles.

Un sourire bienveillant de Leeroy indiqua au petit garçon qu'il aurait des explications plus tard.

        Alors que Wanda s'apprêtait à répondre, Tarek s'interposa :

— À moins qu'une autre vieille folle plante ses ongles dans la cuisse d'Aïkida, elle pourra remarcher normalement, nous n'avons pas besoin de votre potion de je ne sais quoi.

La Grande Chamane se raidit face au ton accusateur du jeune dragonnier, et répondit tout aussi sèchement :

— La vieille folle vous accueille sous son toit donc je te conseille de rester à ta place mon garçon, sinon tu risques de connaître autre chose que mes ongles enfoncés dans ta gorge.

Leeroy sentit son frère d'arme se braquer, prêt à bondir sur la vieille dame, et s'interposa rapidement en posant une main ferme sur son épaule et en demandant d'un ton voulu neutre :

— La question est : est-ce que l'état d'Aïkida va s'aggraver ? Il semblait pourtant d'améliorer.

Wanda adressa un dernier regard noir à Tarek avant de se tourner calmement vers la jeune fille tout en répondant au dragonnier :

— Il est possible que les nécroses se propagent lentement si on ne fait rien. Mais je n'ai jamais mentionné le fait d'aller voir les elfes. Nous avons tout le nécessaire ici pour préparer le mélange dont tu as besoin.

La Fille Gelée, qui reprenait ses esprits alors que la douleur diminuait lentement, soupira de soulagement, imitée par ses amis, y compris Alex.

— Aïkida, tu vas rester avec moi, les autres vous suivez Alex. Il va vous indiquer où vous pourrez dormir.

Alors que le jeune Khyazgaar tournait les talons, Leeroy demanda une dernière chose à la Grande Chamane, le ton grave :

— Comment pouvons-nous vous faire confiance ?

Un sourire chaleureux vint finalement peindre le visage ridé de la vieille dame qui lui répondit :

— Je vais simplement lui confectionner la fameuse boisson. Je ne lui planterai pas mes ongles dans son autre cuisse, c'est promis.

Le jeune blond observa quelques secondes son interlocutrice, puis son regard se porta vers son amie qui respirait plus calmement. Cette dernière lui fit un discret signe de tête qu'il interpréta comme un accord. Alors, sans un mot de plus, les combattants sortirent de la maison, suivis de près par le petit Conrad.

        Mais alors qu'ils posaient le pied dehors, Alex s'arrêta brusquement et se retourna face à Tarek. Ce dernier s'était attendu à une réaction de la sorte et ne fut alors pas surpris lorsque le ton monta :

— Qu'est-ce que tu comprends pas dans « ne jamais offenser un Khyazgaar » ?

Entre ses dents, le jeune brun cracha :

— Ce n'est pas parce qu'on est chez toi que je vais me la boucler.

— On ne t'as jamais appris le respect à ce que je vois ?

Cette fois-ci, ce fut une autre voix qui attaqua le dragonnier. De l'ombre, sortit la jeune tigresse, éclairée par les flammes rouges des torches accrochées au mur.