Les Khyazgaars
Bonjour tout le monde ! Désolée pour le petit retard, bonne lecture !
Au Nord des Terres...
Les quatre combattants furent brutalement projetés à terre, sur un sol recouvert d'herbe verte et de fleurs colorées. Les trois jeunes hommes grimacèrent lors du choc alors qu'ils roulèrent sur quelques mètres. Aïkida, elle, était toujours inconsciente.
Les quatre combattants étaient désormais dans une petite clairière éclairée par le crépuscule où une douce chaleur apaisa leur respiration haletante. Chaque bulle de magie avait aussitôt éclatée après avoir traversé l'arche de pierre. Les arbres étaient de taille moyenne, couverts de feuilles plus vertes les unes que les autres tandis que des fleurs d'une couleur vive parsemaient l'herbe grasse. De nombreux oiseaux chantaient gaiement, volant d'une branche à l'autre alors que les écureuils courraient se cacher, effrayés par l'apparition soudaine de ces inconnus.
Leeroy et Tarek ne prirent pas le temps d'apprécier le sublime paysage de printemps et se relevèrent rapidement pour aller aider la Fille Gelée. Cette dernière était face contre terre, et ils durent la retourner délicatement sur le dos pour observer son visage pâle. Les dragonniers eux-mêmes étaient blancs, frigorifiés, n'étant pas encore réchauffés. Ils tremblaient de froid, mais l'ignoraient pour se concentrer sur leur amie qui était dans un état plus critique.
Derrière eux, ils n'avaient pas encore remarqué la présence de Luaj, Conrad et Athkor qui séchaient à l'air frais, bien que Leeroy avait senti le lien avec sa dragonne se resserrer. Mais le dragon noir se redressa aussitôt en apercevant sa jeune femme dragonnier inconsciente. Sans attendre une seconde de plus, il se rapprocha d'elle et lui envoya d'apaisantes vagues de chaleur.
Leeroy posa une main crispée sur le front de son amie, et constata, comme il s'y attendait, qu'elle était gelée. Il reporta ensuite une main dans son cou, cherchant le pouls de la jeune fille. Mais son visage se raidit lorsqu'il ne le trouva pas.
— Athkor, s'adressa-t-il au dragon.
Ce dernier approcha doucement sa tête d'Aïkida en continuant d'envoyer des vagues de chaleur dans son corps.
— Il va bien, donc elle n'est pas en danger, annonça Tarek.
Il reçut un grondement affirmatif du dragon noir. Le jeune blond soupira de soulagement. Si je n'ai pas senti son pouls, c'est parce que le froid ralentit les battements du cœur.
— Exact. Ne t'en fais pas, elle va bien. Il faut juste qu'elle se réchauffe, ajouta Luaj.
Leeroy tourna un regard reconnaissant vers sa dragonne, et aperçut le petit Conrad qui se tenait fier sur son dos. Dans son regard vert, brillait une satisfaction personnelle alors qu'un sourire innocent peignait son visage fin d'une gaieté nouvelle. Le jeune blond lui rendit son sourire, et sachant son amie en sécurité, put se lever pour aller détacher le garçon.
Cette dernière restait inconsciente dans l'herbe alors qu'Athkor s'allongeait près d'elle, rajoutant sa chaleur corporelle à celle qu'il lui envoyait par leur lien. Cependant, ses yeux restaient fermés. Ses lèvres bleutées étaient légèrement entrouvertes alors que les gouttes d'eau glacée coulaient sur la peau pâle de son visage. Malgré la souffrance qu'elle avait dû ressentir, une expression paisible illuminait son visage. Elle semblait simplement endormie.
Tarek l'observa un moment dans la lumière orangée avant de poser à son tour une main sur son front, dégageant ses cheveux mouillés. Faisant appel aux pouvoirs de son défunt dragon, une brûlante chaleur s'empara de son corps, le réchauffant presque immédiatement. La magie de Brusanth s'écoula dans les veines du dragonnier, et celui-ci en transmit une partie à la Fille Gelée. Sa main devint chaude et la chaleur se répandit rapidement dans le visage de la jeune Ilewite qui reprenait peu à peu des couleurs.
Si Tarek n'avait pas pu utiliser le feu de son dragon pour se réchauffer alors qu'il était dans l'eau, c'était simplement pour économiser ses forces au maximum. La magie de Brusanth était puissante, et la contrôler en s'assurant qu'il n'y ait aucun dérapage demandait une certaine énergie.
Le jeune brun soupira et retira sa main, devenue brûlante avant de se relever. Athkor lui adressa un grondement discret pour le remercier. Tarek inclina sa tête face au dragon noir, et se recula pour observer les lieux.
Alex s'était levé lui aussi, mais semblait moins affecté que les autres par le froid de l'eau qui imprégnait encore leurs vêtements.
— T'aurais-pu nous prévenir qu'on mettrait autant de temps pour arriver jusqu'au portail, marmonna le jeune brun.
— Habituellement, l'eau est plus chaude, on se rend moins compte du temps qui passe, se justifia le Khyazgaar.
Leeroy revint vers eux avec le petit Conrad sur ses pas. Il s'accroupit de nouveau aux côtés de la Fille Gelée et fut satisfait de voir qu'elle reprenait des couleurs. Il ferma néanmoins les yeux et se concentra pour appeler sa magie. Celle-ci fut réactive et illumina aussitôt ses mains d'une douce lueur bleutée. Le jeune blond ressentit tout de même le poison s'agiter, mais le garda à distance et se concentra sur son amie.
Il posa ses deux mains de chaque côté du visage de cette dernière, et ferma les yeux. Il sentit la magie affluer à ses paumes de mains et se focalisa sur ses effets. La magie qu'il laissa établir un contact avec Aïkida était une magie de pure guérison et d'une douce chaleur réconfortante. À peine Leeroy eut posé ses mains sur la peau froide de son amie que celle-ci ouvrait les yeux.
Sa vision resta trouble quelques secondes et elle dut cligner plusieurs fois des yeux pour reconnaître le visage du jeune blond qui souriait au-dessus d'elle.
— Finalement, Fille Gelée te va très bien comme surnom.
Cette dernière trouva la force de sourire à cette remarque. Une violente toux la secoua brusquement, l'obligeant à s'assoir pour mieux respirer, mais la crise passa rapidement. Tremblante de froid, elle demanda :
— On est où ?
En observant de plus près les lieux autour d'elle, elle fit remarquer :
— Et pourquoi les arbres ont des feuilles ?
Ce fut Alex, qui s'approchait de son amie, qui lui répondit :
— Bienvenue chez moi. Ici, les saisons n'interviennent pas sur l'environnement.
— On est arrivés ? demanda-t-elle alors qu'une lueur d'espoir se mettait à scintiller dans ses yeux.
Alex hocha la tête en souriant.
Soulagée d'être arrivée à bon port, Aïkida passa ses mains encore engourdies sur son visage et essora ses cheveux blancs comme la neige.
— Comment tu te sens ? demanda Leeroy avec un regard préoccupé.
— J'ai froid mais ça va mieux. Merci.
Elle lui adressa un sourire sincère avant de se blottir contre le corps chaud de son dragon.
Alex haussa les épaules et annonça :
— On peut rester ici une demi-heure tout au plus, le temps de se sécher et de se réchauffer. Mais ensuite, il faudra rejoindre le village, ce n'est pas très loin, on pourra y aller à pieds.
Toute la petite troupe hocha la tête alors qu'une excitation nouvelle naissait dans le cœur de la Fille Gelée. Je vais bientôt retrouver Emelï.
— Je l'espère aussi, approuva son dragon noir.
Une demi-heure plus tard, tout le monde était sec et reposé. Durant ce temps de pause, ils en avaient profité pour étendre au sol les nombreuses couvertures mouillées qu'avaient transportés les dragons pendant la traversée du portail, ainsi que tous les effets personnels pour les faire sécher.
Dorénavant, tout était de nouveau rangé, et il faisait tellement bon que les combattants n'eurent pas besoin de remettre les fourrures sur leurs épaules. La température était agréable et digne d'un printemps. Le soleil cependant, venait de se coucher et la nuit tombait sur le bois avec une lenteur appréciable.
La petite troupe partit alors dans le bois dans lequel les arbres étaient espacés, ce qui permit aux dragons de suivre leurs dragonniers. Aïkida boitait toujours, mais le froid avait endormi ses muscles pendant un long moment, alors la douleur était moindre et la jeune fille ne rencontra pas trop de difficultés sur le chemin.
Alex était passé devant et indiquait la direction à prendre pour arriver au fameux clan Khyazgaar. La marche dura à peine une quinzaine de minutes avant que les jeunes gens n'aperçoivent au loin, parmi les arbres, les premières maisons de pierre.
— Souvenez-vous, vous n'êtes pas spécialement les bienvenus, et les Khyazgaars sont susceptibles.
Les combattants, accompagnés du petit garçon, pénétrèrent alors dans le village, leurs sens aux aguets. Athkor et Luaj restèrent à l'écart, dans le bois, préférant ne pas s'exposer immédiatement.
— Je suis rentré ! s'écria Alex alors qu'ils débouchaient sur une sorte d'espace désert.
En réalité, il s'agissait plutôt d'une sorte de tribus que d'un réel village. Il n'y avait pas de rues pavées, il y avait peu d'habitations, et ces dernières étaient espacées les unes des autres, disposées en cercles tout autour de cette sorte de petite place circulaire sur laquelle attendaient les jeunes gens. L'herbe sous leur pied était aussi verte que dans la clairière où ils avaient atterri quelques minutes plutôt, alors que les maisons avaient un aspect très naturel avec leur toit en chaume. Six torches plantées dans le sol éclairaient les alentour alors la lune se chargeait de projeter une luminosité plus blanche et plus douce.
— Alex ?
Une voix chevrotante se fit entendre dans l'une des maisons dont la porte était grande ouverte. La tête d'une vielle dame se fit voir alors qu'un sourire illumina son visage lorsqu'elle reconnut le jeune homme.
— C'est bien toi !
La vieille dame sortit de sa maison pour aller enlacer le Khyazgaar qui souriait. Petite et toute menue, elle avait la peau foncée et les rides qui creusaient son visage annonçaient son âge avancé. Ses mains fripées prirent la tête d'Alex avec affection et leur propriétaire s'exclama :
— Que tu es beau ! Et qu'est-ce que tu as grandis !
Ses yeux vairons brillaient d'une émotion forte, et Aïkida ne put s'empêcher de sourire devant cette scène touchante.
Alex, qui avait dû se baisser pour enlacer la vieille dame, se redressa et tourna un regard joyeux vers ses amis :
— Je vous présente Wanda, notre Grande Chamane. Wanda, voici les trois dragonniers de la Vallée, ainsi que Conrad.
Ces derniers inclinèrent respectueusement la tête, et furent par ailleurs surpris que le petit garçon sache quelle attitude adopter et qu'il s'incline également.
Cependant, les yeux bleu et marron de la vieille dame s'étaient plissés de méfiance et elle siffla fortement en serrant ses lèvres l'une contre l'autre. Dans sa robe colorée de jaune et tachées de motifs bleus, son petit corps menus imposait pourtant un certain respect. Ses traits tirés par les années avaient changé en une expression de suspicion. Ses cheveux crépus étaient ras et laissaient apercevoir son crâne légèrement bombé.
Au coup de sifflet, une quinzaine d'individu sortit des maisons alentours et vint entourer les intrus qui avaient pénétré le hameau.
— Ils n'ont rien à faire ici.
Sa voix était bien différente des secondes précédentes. Son ton était cassant et imposait une autorité que n'importe quelle personne censée ne saurait remettre en question. Ses yeux brillaient maintenant d'une animosité profonde envers les étrangers.
— Pourquoi les as-tu amenés ? Tu connais le règlement, s'énerva Wanda envers Alex.
Ce dernier lui adressa un sourire qui se voulait rassurant et expliqua :
— Nous sommes ici pour Emelï.
Alors que le visage ridé de la Grande Chamane se peignait d'une hésitation mal dissimulée, un homme sortit des rangs formés par la ronde autour des étrangers, et déclara :
— C'est moi qui m'occupe d'elle.
Il devait avoir une trentaine d'année. Ses cheveux noirs comme l'ébène se fondait dans l'obscurité de la nuit alors que ses yeux vairons reflétaient les flammes des torches postées autour d'eux. Sur sa peau pâle, venait tâcher une sorte de brûlure noire sur sa joue gauche, et qui descendait jusque dans son cou.
Les yeux d'Aïkida se mirent à briller alors qu'un air nouveau emplissait ses poumons. Emelï est bien ici ! Elle est vivante ! Alors qu'un sourire, qu'elle ne put retenir, fendait son visage illuminé, l'homme s'approcha d'elle et l'observa attentivement.
Ses yeux plissés trahissaient une certaine méfiance, mais ses traits finirent par se détendre lorsqu'il se tourna vers Wanda et qu'il annonça :
— Elle lui ressemble.
En entendant cela, toute la petite troupe soupira de soulagement. Ils étaient enfin arrivés à bon port, et Emelï était ici.
Cependant, la Grande Chamane n'avait pas changé d'expression, et ses yeux sévères scrutaient les dragonniers et le petit garçon. D'une voix forte, elle ordonna en pointant du doigt les quatre concernés :
— Présentez-vous, et prouvez votre identité. Où sont vos dragons ?
Ce fut à Leeroy de prendre la parole. Il s'avança calmement et tourna sur lui-même pour regarder chaque Khyazgaar qui les encerclait. D'une voix posée, il expliqua :
— Mon nom est Leeroy, je suis un dragonnier de la Vallée, au service de Nàmo, le Haut-Dragonnier qui a survécu à la Couleuvre. Nos dragons se reposent dans la forêt. Nous avons jugé préférable qu'ils ne viennent pas ici en même temps que nous pour ne pas semer la panique, ni même causer des dégâts. Bien que cette place soit spacieuse pour nous, elle est bien trop petite pour y loger deux dragons.
À ces mot, Wanda fronça les sourcils et claqua sèchement sa langue contre son palais :
— Vous aviez dit être trois dragonniers, ou est le troisième dragon dans ce cas ?
Avant qu'Alex ne puisse rappeler à la vieille dame la perte de Brusanth dont il lui avait parlé après le Grand Combat, Tarek s'avança à son tour et se présenta :
— Je suis Tarek, dragonnier de la Vallée, au service de Nàmo. Mon dragon, Brusanth, est mort lors du Grand Combat contre le Masque Noir. Voilà pourquoi seuls deux dragons sont ici avec nous.
Sceptique, la Grande Chamane se tourna vers la jeune fille aux cheveux blancs comme neige. Cette dernière s'avança également pour se présenter :
— Je suis Aïkida Ar-Feiniel, la première femme dragonnier, connue sous le nom de Fille Gelée. Emelï est ma petite sœur.
Après un regard appuyé sur la jeune fille, Wanda se tourna finalement sans un mot vers le garçon roux. Celui-ci, contrairement aux attentes des combattants, ne fit preuve d'aucune timidité :
— Je m'appelle Conrad, et je suis ici parce que Leeroy m'a sauvé des rodeurs.
Après un long moment de réflexion durant lequel personne ne prononça un mot, la vieille dame se tourna vers une jeune fille qui se trouvait non loin d'elle. Ses longs cheveux étaient à moitié blonds, presque blancs, et à moitié rouges feux. Les mèches de couleurs différentes se mélangeaient en une haute queue de cheval tenue par une sorte de lien végétal. Ses yeux quant à eux, étaient d'un orangé dérangeant. Contrairement à tous les autres Khyazgaars présents, ses iris n'étaient pas vairons, mais ses pupilles étaient de formes différentes. En effet, son œil gauche, malgré la couleur peu commune, semblait « normal », alors que l'œil droit possédait une pupille verticale, semblable à celle d'un chat.
— Va voir s'ils disent vrai.
La jeune femme, qui semblait du même âge que les dragonniers, hocha la tête avant de partir en courant vers la forêt.
— N'attaquez pas, ordonna Leeroy à Luaj via la pensée.
Il reçut des ondes positives en réponse.
Les yeux sévères de Wanda se reposèrent ensuite sur Tarek et elle demanda :
— Prouve moi que tu es bel et bien un dragonnier, et aucun mal ne te seras fait.
Les mâchoires du jeune brun se serrèrent alors qu'il se retenait de ne pas lever les yeux au ciel. Il ne pouvait pas utiliser sa magie pour prouver son sang de dragonnier, car méfiant, il préférait que tout le monde le croie faible.
En hochant les épaules, il se mit alors dos à la Grande Chamane et fit passer sa tunique par-dessus sa tête. Tous les regards se fixèrent alors sur le dos musclé du jeune homme sur lequel on pouvait apercevoir un immense tatouage. Aïkida fut surprise de constater que la couleur de l'encre avait changé depuis la dernière fois qu'elle avait vu le dragon. Tout comme Brusanth, le tatouage était rouge sang, donnant une dimension plus impressionnante encore à la bête légendaire qui se dressait sur ses pattes arrières. Les immenses ailes déployées recouvraient le haut du dos ainsi que les épaules de Tarek alors que les flammes crachées par le dragon paraissaient plus vraies que nature.
Si Aïkida avait froncé les sourcils d'étonnement, tous les Khyazgaars présents avaient les yeux écarquillés devant la magnificence du tatouage magique.
Alors qu'un silence régnait sur la place, Alex s'adressa une nouvelle fois à la Grande Chamane :
— Je n'aurai amené personne ici sans que ce soit important et sans être sûr de leurs intentions. Ils ont ma confiance.
Wanda se tourna alors vers son protégé et lui sourit tendrement avant de reprendre une expression froide.
— Tu as confiance en chacun d'entre eux ?
Les trois dragonniers retinrent leur souffle, observant Alex en priant intérieurement pour qu'il ne leur fasse pas de mauvais coup. Ils savaient tous que le jeune Khyazgaar ne faisait confiance ni à Leeroy, ni à Tarek, et qu'il ne connaissait pas bien le petit Conrad.
Alex n'avait pas quitté la vieille femme des yeux, et sans ciller, il répéta gravement :
— Ils ont toute ma confiance.
Un poids se retira des épaules des trois amis alors qu'ils respiraient de nouveau. Bien qu'il n'eût aucun intérêt à mettre Tarek et Leeroy en sécurité, il tenait à Aïkida et savait que les deux dragonniers comptaient pour elle.
Un rugissement retentit soudainement non loin de là. Ce n'était pas les dragons. D'un réflexe commun et vif, les trois dragonniers portèrent leur main à leur ceinture en quête de leur épée, mais ne la trouvèrent pas. Fronçant les sourcils, ils se regardèrent et constatèrent qu'aucun d'eux ne portait d'armes.
Des rires insolents se firent entendre sur leur droite et lorsqu'ils tournèrent la tête, ils aperçurent deux hommes âgés d'une quarantaine d'années. Ces derniers leur adressèrent un sourire en leur montrant tout un tas d'épées, de couteaux et de dagues posés au sol. Le bâton de combat de la Fille Gelée y était aussi.
Celle-ci avait les yeux écarquillés et fixait leurs armes avec ahurissement tandis que Leeroy et Tarek s'étaient crispés.
— Les Khyazgaars sont tous différents. Bradley et Gaspar sont spécialisés dans la subtilisation discrète, sourit Wanda.
Alors que les dragonniers se trouvaient démunis, la source du rugissement apparut sur leur gauche.
Un magnifique tigre s'avançait souplement vers Wanda en grondant doucement. Son pelage orange rayé de noir luisait à la lumière des torches tandis que sa gueule entrouverte laissait apercevoir des crocs acérés. Sa démarche lente et assurée imposait un caractère puissant alors que sa queue courbée balayait le sol. Ses omoplates faisaient rouler sa peau du dos d'une façon caractéristique qui ferait frémir n'importe quelle proie.
Soudain, le félin se dressa sur ses pattes arrières. Il mesurait plus de deux mètres dans cette position. Mais tout à coups, son pelage s'éclaircit tandis que sa gueule rétrécissait et qu'il s'amincissait. Quelques secondes plus tard, là où s'était trouvé le tigre quelques instant plus tôt, se tenait la jeune femme qui était partie voir les dragons.
— Ils disent vrai.
Wanda se dérida enfin, et un sourire sincère apparut sur son visage. D'une voix plus calme, elle déclara :
— Alors je vous souhaite la bienvenue. Vous serez bien accueilli du moment que vous n'offensez aucun d'entre nous et que vous ne sortez pas du village sans permission.
Son regard se tourna enfin vers la Fille Gelée, et d'une voix chaleureuse, elle indiqua :
— Sooney va te conduire à ta sœur.
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