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Bonjour tout le monde ! Voilà la suite du deuxième tome de La Fille Gelée ! J'espère qu'il vous plaira, et je profite de ce chapitre pour vous conseiller une histoire sur wattpad, c'est un univers ancien et bien sympathique ! Dragons et époque assimilable au moyen-âge, si vous êtes intéressés, il faut aller lire L'Ordre de Dragonniks ~ Tome 1 - L'arme des convoitises écrite par ThomasBuisine. C'est vraiment bien et je ne peux que vous le conseiller.
Voilà, encore merci de me suivre, et bonne lecture !
La jeune fille se figea.
Elle était bloquée contre le torse de Leeroy, et leur souffle essoufflé résonnait dans leur tête tandis que le public hurlait, dans l'attente. Plus aucun des deux adversaires ne bougeait.
— Ton père savait qu'en se sacrifiant, il aiderait la Vallée, murmura Leeroy gravement.
Aïkida donna alors un violent coup de coude dans les côtes du jeune blond, le faisant lâcher prise. Elle se retourna brusquement, et l'estomac du dragonnier se noua.
Sur les joues rougies de la jeune fille, coulaient des larmes de douleur. Ses yeux noirs brillaient dans le passé, indifférents au présent. Aïkida soutenait le regard compatissant de Leeroy avec force, et jeta avec rage son épée aux pieds de ce dernier.
— Tu tournes autour du pot et ne m'a toujours pas dit pourquoi tu as tué mon père. Je ne vais certainement pas dépenser mon énergie pour un lâche qui n'assume pas ses actes. Je saurais la vérité Leeroy, tôt ou tard. Et si je l'apprends par une autre bouche que la tienne, saches que cette fois-ci, je ne m'arrêterais que lorsque ton cœur aura cessé de battre.
Sur ces mots glaçants, la jeune fille tourna les talons et partit en direction de la grande porte de bois.
Le public ne criait plus, incompréhensif. Après un certain temps, quand ils virent Leeroy partir de son côté également, les Combattants se mirent à huer, mécontents que le combats ne se soit pas achevé. Quant à Nàmo, il avait froncé les sourcils, imité par Tarek.
Othar attendait la jeune fille, bras croisés.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu ne lui as pas fait manger ses dents ? demanda-t-il, à moitié ironique, à moitié intrigué.
— J'ai certes une dent contre lui, mais je ne veux pas lui faciliter la tâche. Je ne veux pas qu'il pense qu'un simple combat endormira ma haine. Je veux qu'il grince des dents et qu'elles tombent d'elles-mêmes.
Le jeune elfe arqua un sourcil et soupira devant l'humeur exécrable de la Fille Gelée. Il ajouta néanmoins avant qu'elle n'ait le temps de s'en aller :
— Maintenant que le combat est fini, il y a une réunion dans la Salle du Conseil.
Aïkida leva les yeux au ciel et se retourna vers Othar avec indifférence :
— Je suppose que je dois te servir de guide ?
Ce dernier sourit de toutes ses dents de façon insolente et répondit :
— Du moment qu'il n'y a pas un lac magique à traverser, je te fais confiance.
La jeune fille leva une nouvelle fois les yeux au ciel et lui fit signe de le suivre.
N'étant pas d'humeur à bavarder, et Othar l'ayant compris, le court trajet se fit dans le silence. Lorsqu'ils passèrent par le passage secret pour entrer dans la Salle du Conseil, tout le monde était déjà là. Aïkida s'étonna de la vitesse de déplacement de Nàmo et Tarek puisqu'elle les avait vu quelques minutes auparavant dans la loge.
Dans la sombre pièce, autour de la table ronde, étaient assis ces deux derniers ainsi que Suron et Leeroy. La Fille Gelée s'étonna de l'absence du chef des armées, mais se rappela ensuite que Tarek possédait également ce titre.
— Bien, commença Nàmo. Puisque tout le monde est ici, nous allons pouvoir faire le point. Et calmement si possible, ajouta-t-il en lançant un regard sévère aux trois dragonniers et en les avertissant par la même occasion.
Aïkida, qui n'était pas de bonne humeur, se retînt de répliquer et Suron lui adressa un regard qui eut aussitôt pour effet de la calmer. La présence mature de son professeur mettait la jeune fille plus à l'aide.
— Combien de morts ? demanda brusquement Tarek.
Le regard de Nàmo devînt grave. Il posa ses mains sur la table et ne fit pas languir le chiffre :
— Sur près de dix mille combattants, nous n'en avons perdu que mille. Les combats n'ont guère duré plus de deux heures, ce qui est extrêmement rapide. Si nous avons aussi peu de morts, c'est en partie grâce au niveau spectaculaire de nos combattants, mais également grâce à ton intervention Aïkida.
Le Haut-Dragonnier s'était tourné vers la jeune fille, le visage grave. Cette dernière était sonnée par le nombre de mort. Certes, il y aurait pu en avoir beaucoup plus, mais elle pensa aux familles. Des pères de familles, des frères et des fils étaient morts la veille. Mille familles détruites. Mille familles qui subiront l'horreur de la perte, mais surtout, l'horreur de l'ignorance.
Leeroy intervint à ce moment-là :
— Il y aura une cérémonie prévue demain soir pour la mémoire des défunts. Certains sont déjà enterrés dans notre cimetière, les autres sont en court de rapatriement vers la vallée pour être eux-aussi enterrés.
La tête de la jeune fille se mit soudainement à tourner tandis que son visage pâlissait. Les images de sa mère et sa sœur s'effondrer sur le sol frappèrent la jeune Ar-Feiniel de plein fouet. Elle n'avait plus personne. Seulement son oncle. Elle était orpheline.
Ses yeux se mirent à briller et une boule se forma au fond de sa gorge alors que des frissons d'horreur parcoururent son échine.
— Aïkida, écoutes moi.
La jeune fille se tendit en entendant le ton grave de Suron. Non ! Elle ne voulait pas de leur pitié.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à répliquer, le maître d'arme continua :
— Nous n'avons pas...
— Non Suron ! coupa froidement Nàmo.
Tous les regards étaient désormais posés sur le Haut-Dragonnier qui s'était levé, poings sur la table. Ses yeux gris fixaient sévèrement le vieil homme alors que ce dernier répliquait :
— Elle doit savoir.
— Je dois savoir quoi ? demanda Aïkida, sourcils froncés, reprenant ses esprits.
— Pas tant que nous n'avons pas de preuves ! s'exclama Nàmo en ignorant la jeune fille. Elle ne supporterait pas le faux espoir.
— Elle a le droit d'être au courant ! rétorqua violemment Suron, mécontent.
— Qu'est-ce que j'ai le droit de savoir ?! demanda la Fille Gelée en s'énervant.
Tout le monde se tût et fixa la jeune Ar-Feiniel. Une tension pesante s'installa dans la pièce et son rythme cardiaque s'accéléra sensiblement alors qu'elle regardait les yeux des hommes autour d'elles. Certains compatissaient, d'autres restaient neutres, voire froids.
Suron posa finalement ses coudes sur la table et déclara :
— Aïkida, sur le champ de bataille, il n'y avait...
— Suron, coupa sèchement le Haut-Dragonnier pour la deuxième fois.
Soudain, Tarek s'adossa au dossier de sa chaise en plongeant ses yeux verts et froids dans ceux, gris par l'obscurité, de la jeune fille. Avant même que Nàmo n'ait le temps d'intervenir, il annonça d'une traite :
— Ta sœur a disparu.
Le sang de la Fille Gelée se glaça alors que ses yeux étaient rivés vers le jeune brun qui la regardait avec indifférence.
— Que... Quoi ?
Le Haut-Dragonnier soupira et se rassit, exaspéré par la non-obéissance de ses sujets avant d'expliquer :
— Nous avons retrouvé le cadavre de ta mère, mais pas celui de ta sœur. Un bon nombre de Combattants se sont mis à la chercher, mais sans résultat. Elle a disparu.
La tête d'Aïkida se mit à tourner alors qu'elle pâlissait à vue d'œil. Emelï ? Vivante ? Non... C'est impossible ! Je l'ai vu...
— Elle est peut-être vivante, déclara fermement la jeune fille en se braquant. Il faut la chercher.
— Nous n'avons aucune piste Aïkida, annonça Nàmo.
Othar intervint alors de sa voix grave :
— Certains des elfes qui sont ici sont venus sur nos loups. Nous les avons dressés afin de reconnaître une odeur particulière et de pister une trace. Nous pourrions essayer.
La jeune fille tourna des yeux brillants vers le jeune elfe et informa aussitôt :
— J'ai gardé son lapin en peluche.
— Ça fera l'affaire.
Aïkida ne savait plus si elle devait rire ou pleurer, être joyeuse, inquiète ou bien stressée. Emelï est peut-être vivante !
Nàmo soupira et avertit alors sombrement :
— Tu ne dois pas t'accrocher à l'idée qu'elle soit en vie, ne te donne pas de faux espoirs.
Mais la jeune fille l'ignorait. Elle s'en foutait. Tout ce qu'elle voulait, c'était se mettre à chercher, et trouver sa petite sœur. En vie.
— Nous reparlerons des recherches tout à l'heure, pour l'instant, focalisons-nous sur les faits, déclara Suron.
Tout le monde hocha la tête, bien que la jeune Ar-Feiniel avait le regard vide, perdue en pleine discussion avec Athkor.
— Tarek.
Le Haut-Dragonnier se tourna vers ce dernier, le regard sévère et le ton grave :
— Pourquoi as-tu caché la vérité ?
Le jeune brun serra la mâchoire et cracha :
— Je n'allais très certainement pas crier sur tous les toits que je suis le fils du pire enfoiré que le monde n'ait jamais porté. Il a tué ma mère et des centaines d'autres personnes. Je ne suis pas fier de mes origines et je les renie.
Nàmo posa ses mains sur le bois lisse et certifia :
— Je peux comprendre ton opinion, et je ne vais pas t'attribuer les crimes de ton père...
— Ce n'est pas mon père, coupa le dragonnier.
Le vieil homme fronça les sourcils et rectifia :
— Je ne vais pas t'attribuer les crimes de ton géniteur, cependant, tu aurais dû nous en informé. Si nous avions sût ce que la magie noire pouvait avoir comme effets sur toi, tu serais resté au château.
Tous les regards étaient désormais tournés vers le jeune brun. Ce dernier avait levé les yeux de sa bague qu'il faisait tourné entre ses doigts et fixait Aïkida d'un regard glacial alors que ses propos, adressés à Nàmo, incarnaient une profonde haine envers la jeune fille :
— Je connaissais les risques Nàmo. Je m'étais arrangé pour être tué si je devais sombrer. Je ne suis pas responsable de ma présence ici, j'aurais dû disparaître sur le champ de bataille.
Aïkida avait les yeux plongés dans ceux, noirs du jeune homme. Elle savait pertinemment qu'il s'adressait à elle. Ses mâchoires légèrement barbues étaient serrées alors qu'il avait arrêté de tripoter sa bague, empoignant le bois de la table avec force alors que les jointures de ses doigts devenaient blanches.
La jeune fille savait que, tôt ou tard, elle aurait une « discussion » avec Tarek, et préféra donc ne pas répondre à l'affront. Pas devant tout le monde. Nàmo, qui n'avait pas remarqué l'échange haineux entre les deux dragonniers, continua :
— Je te connais depuis bien trop longtemps pour penser du mal de toi. Je sais que tu es bon et que tu es de notre côté, c'est pourquoi je ne t'en tiendrais pas rigueur. Mais à l'avenir, ne caches plus rien.
Tarek hocha la tête, sans pour autant détacher son regard de celui de la jeune Ar-Feiniel.
Leeroy demanda ensuite à son frère de combats, sourcils froncés :
— Comment as-tu survécu ? Tu avais fait un serment de sang, tu ne devais pas nous trahir, sous peine d'être tué.
Le jeune brun reporta finalement son attention à son interlocuteur, et d'un geste nonchalant, releva la manche de sa tunique.
Le symbole du serment n'était plus là, seulement des traces de brûlures.
Aïkida fixa l'avant-bras vide de tout serment, ébahie.
— La puissance de la Magie Noire présente dans son sang l'a maintenu en vie, brisant ainsi le sort, expliqua Suron.
Nàmo fronça les sourcils en entendant cette explication. Ils se méfiait toujours du vieil homme, qui en savait trop à son goût.
Le jeune brun hocha la tête en expliquant :
— Je me suis senti happé par la Magie Noire, mais également par la mort. Les cicatrices se sont misent à brûler mais la magie était trop forte. Lorsque j'ai finalement basculé, je ne sentais plus la douleur de mon bras.
Le jeune blond hocha lui aussi la tête, comprenant désormais comment son frère d'arme avait déjoué le sort. Il demanda ensuite, en changeant de sujet :
— Lorsqu'Aïkida a tué le Masque Noir, les combats se sont arrêtés et les soldats noirs ont disparu. Pourquoi ?
Ce fût au tour de Nàmo d'apporter la réponse, bien que Suron pensait la connaître également.
— La magie du Masque Noir était très puissante. Si puissante, à tel point qu'il ne pouvait pas tout contenir dans son propre corps. Obligé de délégué, il donna une infime partie de magie noire dans de nombreux humains et créatures. Ces derniers ont alors cessé d'exister, tué par la puissance noire. La seule chose qui les maintenait debout, sans qu'ils aient la moindre conscience de ce qu'ils faisaient, c'était la magie du Masque Noir. Or, durant le combat contre Aïkida, il en a utilisé une très grande partie, et lorsqu'elle l'a tué, il ne lui en restait plus assez pour se protéger. Donc le Masque Noir a pu être tué presque comme n'importe quel humain, et dès lors, sa magie noire, plus assez puissante pour survivre seule, a été détruite avec lui, tuant toutes les enveloppes corporelles qu'elle avait empruntées.
Un silence suivit cette explication. Personne ne chercha à la contredire, n'ayant aucun moyen de proposer une autre explication plausible. Sachant que Nàmo connaissait sans doute le Masque Noir mieux que tous, il allait de soi que son explication était véridique.
Cependant, Leeroy demanda encore :
— En parlant de magie, le Masque Noir était censé absorbé celle d'Aïkida, pourquoi ne l'a-t-il pas fait ? Cela lui aurait permis de se renforcer. Il était également question de ses sbires censés remplir cette même mission.
Ce fût Tarek qui répondit :
— Le Masque Noir n'a pas jugé nécessaire d'amener ses sbires avec lui, jugeant le combat gagné d'avance. Et s'il n'a pas absorbé la magie d'Aïkida, c'est tout simplement qu'il n'en a pas eu l'occasion. Lorsqu'elle l'a attaqué, la puissance était telle qu'il devait se concentrer pour se défendre. Il n'a pas eu le temps d'absorbé la magie car l'utilisation de cette dernière demandait énormément d'énergie, et il s'en servait déjà pour ne pas mourir.
— Comment sais-tu ça ? demanda Othar, sourcils froncés.
— Je l'ai ressenti. La Magie Noire vibrait en moi, et je la sentais faiblir au fur et à mesure. C'est d'ailleurs en partie grâce à cet affaiblissement que je suis redevenu moi-même. Même si la cause majeure reste la mort de Brusant, ajouta-t-il amèrement à l'intention d'Aïkida.
Le jeune elfe hocha la tête, intrigué.
— Qu'allons-nous faire de tous les corps des soldats noirs ? demanda soudainement Suron.
— Des équipes de combattants sont déjà déployée à cet effet, les cadavres seront assemblés en tas et seront brûlés par magie, le feu traditionnel mettant trop de temps à consumer et laissant une odeur exécrable.
— Avons-nous récupéré tous les dragons ? interrogea Leeroy inquiet.
— Oui. Ils ont accompli leur mission et n'ont pas dérapé, nous leur en sommes reconnaissants, répondit Nàmo en fixant le jeune blond avec une étrange lueur dans ses yeux.
Le dragonnier hocha la tête et la jeune fille remarqua qu'il y avait cette même lueur dans les yeux, comme s'ils se comprenaient.
Aïkida se leva calmement en posant les poings sur la table. Elle plongea son regard dans celui du Haut-Dragonnier et déclara :
— Une fois que tous les combattants, y compris ma mère, seront enterrés dignement, je partirais à la recherche de ma petite sœur, avec ou sans votre aide.
Nàmo soupira mais acquiesça. Il ne pouvait pas aller contre sa volonté. Après tout, il y avait peut-être encore un espoir. Il déclara que le conseil était désormais terminé et chacun repartit alors de son côté.
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