Connais-tu tes amis?
Bonjour tout le monde, voici quelques jolis dessins réalisés par tac-cat-02 ! Je suis désolée certains sont tournés mais j'arrive pas à les remettre droits x')
Voilà, bonne lecture !
— On ne t'as jamais appris le respect à ce que je vois ?
Cette fois-ci, ce fut une autre voix qui attaqua le dragonnier. De l'ombre, sortit la jeune tigresse, éclairée par les flammes rouges des torches accrochées au mur.
Sa démarche féline et son regard de braise eurent pour effet d'impressionner le jeune brun en son for intérieur. Il se contenta cependant de serrer les mâchoires et de froncer un peu plus les sourcils. Leeroy quant à lui, s'était raidis. Heureusement qu'on devait se faire discret !
— Celle qui parle de respect devrait savoir qu'il est mal de couper la parole et de s'immiscer dans une conversation qui n'est pas la sienne, répliqua sèchement Tarek.
Alors qu'Alex le foudroyait toujours du regard, l'attention du dragonnier s'était entièrement reportée sur la jeune femme qui se postait aux côtés du Khyazgaar. C'était celle qui était partie vérifier si les dragons étaient bel et bien réels, la même qui était revenue sous la forme d'un sublime tigre. Ses yeux orangés fixaient le jeune brun avec un mélange d'indifférence et d'animosité. Sa pupille droite verticale réussit à mettre mal à l'aise les deux dragonniers tandis qu'Alex redressait les épaules.
— Si tu veux un toit pour dormir, tu ferais mieux de la fermer avant que je ne sois obligée de recourir à des moyens plus violents.
Tarek esquissa un sourire mesquin alors que son interlocutrice croisait les bras et le regardait de haut.
Leeroy intervint d'une voix sévère :
— Il s'agit d'un malentendu, Tarek est un peu fatigué ces temps-ci, il faudra l'excuser pour son attitude.
En entendant les mots de son frère d'arme, le sourire du jeune brun disparut aussitôt. Il ouvrit la bouche pour répliquer fortement, mais fut coupé par Alex :
— Je vous ai amené ici dans un but bien précis, pour qu'Aïkida retrouve sa sœur. Vous n'êtes pas à la Vallée, et votre statut de dragonnier ne vous sauvera pas la peau ici. Tenez-vous à carreaux. Et surtout, ajouta-t-il en s'adressant à Tarek, s'il y a bien une personne à qui vous devez le respect, c'est Wanda notre Grande Chamane. Ce soir elle a été clémente envers ton comportement, mais il n'y aura pas de seconde fois.
N'ayant jamais supporté de recevoir des menaces ou des sermons, Tarek s'avança d'un pas vers le Khyazgaar aux cheveux bicolores, le regard noir. Mais en réponse, la jeune femme tigre s'avança à son tour, en même temps qu'Alex.
— Ne confronte jamais l'un des nôtres, ou tu auras le clan face à toi, cracha-t-elle d'une voix haineuse.
Leeroy leva les yeux au ciel devant le comportement de son frère de combat et le saisit fermement par l'épaule, le forçant à reculer.
— Assez pour ce soir, on va se coucher, déclara-t-il le ton sévère.
Les yeux verts de Tarek ne cessaient de foudroyer les deux Khyazgaars alors que la tension était montée d'un cran. D'une voix sourde, il menaça :
— Je ne suis peut-être pas chez moi, mais si j'ai besoin de me battre, je le ferais aussi bien qu'à la Vallée.
Cette information était essentiellement adressée à Alex. Ayant vécu au château, il savait que Tarek était le meilleur combattant de la Vallée, et qu'il n'hésiterait pas une seconde à le lui rappeler sur le terrain.
Ce fut pourtant la jeune femme qui répondit sur le même ton :
— Ça tombe bien, les combats c'est mon domaine.
Leeroy fit de son mieux pour ne pas s'énerver et resserra son emprise sur l'épaule de son frère d'arme.
— Alex, dis-nous simplement où on doit aller, on se débrouillera.
Ce dernier posa ses yeux vairons sur son interlocuteur avant de répondre d'un ton plus neutre :
— Suivez le chemin central et prenez le troisième à droite, c'est une petite maison sur la gauche.
Conrad, qui avait assisté à la scène en retrait sur le seuil de la porte, sans rien dire, s'avança enfin timidement pour demander :
— On aura un vrai lit ?
Malgré la tension palpable, Alex ne put s'empêcher de sourire devant l'innocente question du petit garçon. Il ébouriffa ses cheveux roux en répondant :
— Eh oui petit bonhomme, tu vas bien dormir ne t'en fais pas.
Wanda fouillait bruyamment dans l'un des tiroirs d'une petite commode en face d'Aïkida. Cette dernière avait reposé sa jambe sur une chaise laissée vide par les combattants qui venaient de sortir.
— Pourquoi ne pas m'avoir directement fait boire ce miracle liquide ? demanda-t-elle en soupirant.
Les sourcils froncés et les mains plongées dans un bazar sans nom, à la recherche de quelque chose de bien précis, la Grande Chamane se contenta de répondre :
— Il fallait que je m'assure de la nature de ta blessure. Si cette boisson est un miracle comme tu le dis, mal utilisée, on ne sait pas ce qu'elle pourrait causer.
La pièce était relativement sombre, uniquement éclairée par trois chandeliers posés sur différents meubles de rangement. Dans cette sorte de salon, le sol était recouvert de tapis colorés de nombreux motifs, et les déplacements de chaises ne produisaient ainsi aucun son. Ces dernières, dorénavant vides, gisaient dans la pièce, désordonnées et abandonnées.
Aïkida se trouvait en face de la porte qui menait à un petit couloir conduisant à l'extérieur. Près de cette porte, Wanda fouillait toujours dans la commode, mais elle avait changé de tiroir. Les murs étaient nus, à l'exception d'une sorte de drap coloré étendu, tenu par des fils accrochés à des clous plantés dans la pierre.
— Connais-tu tes amis jeune-fille ? demanda finalement la vieille dame en se retournant face à la Fille Gelée, tenant une petite fiole dans la main.
— Je vous demande pardon ?
Wanda soupira et repartit à la recherche d'autre chose en se dirigeant vers un autre des six meubles de bois présents dans la pièce.
— Sais-tu vraiment qui sont les personnes que tu côtoies ? Connais-tu vraiment le fond de leurs pensées ? Peux-tu leur faire confiance ? Serais-tu prête à les suivre les yeux bandés et les mains attachées dans le dos s'il le fallait ? Je te le redemande, connais-tu vraiment des amis ?
Surprise qu'on lui pose cette question, Aïkida cligna plusieurs fois des yeux, les sourcils arqués. Mais elle se ressaisit rapidement et demanda, méfiante :
— Où voulez-vous en venir ? Je doute que vous vous souciez de mes relations amicales.
Un petit rire s'échappa de la gorge de la Grande Chamane qui avait de nouveau le dos tourné.
— Les hommes sont loyaux, jusqu'au jour où ils trouveront de meilleurs intérêts chez leurs ennemis. Si je ne me trompe pas, il me semble que ton royaume natif, Ikara, connait un empereur impitoyable. Combien d'hommes et de femmes que tu pensais loyaux ont retournés leurs vestes pour détruire les plus faibles et s'élever dans les rangs plutôt que d'aider ceux avec lesquels ils buvaient un coup une fois le soleil couché ?
Wanda s'était retournée et fixait la jeune fille d'une air grave. Mais cette dernière ne baissa pas les yeux, au contraire, et répliqua d'une voix forte :
— Vous me demandez si je connais bien mes amis ? Je vous réponds que je ne connais pas leur nom de famille, je vous réponds que je ne connais pas leur plat préféré, ni même leur date d'anniversaire. Mais j'ai beau ne pas connaître leur couleur favorite, je sais que ce sont des combattants hors pairs. Je sais qu'ils donneraient leur vie pour la Vallée, pour Nàmo et pour leurs compagnons. Je sais que face à une situation critique et un dilemme insoutenable, ils savent prendre les décisions justes, aussi difficiles soient-elles. Je sais que face à l'ennemi, ils préfèreraient mourir que fuir. Lors du Grand Combat, mes amis m'ont sauvé la vie à plusieurs reprises. Après le Grand-Combat, quand j'aurai pu tout détruire, ils m'ont aidé à rester celle que je suis. L'un d'entre eux aurait pu me tuer à de nombreuses reprises pour de graves raisons, mais ne l'a pas fait. J'aurais moi-même pu tuer l'un d'entre eux pour des raisons toutes aussi graves, mais je ne l'ai pas fait. Mes amis, comme vous dites, je ne les connais peut-être pas assez selon vous, mais je sais suffisamment de choses pour leur vouer une confiance aveugle. Si à de nombreuses reprises, les relations sont tendues entre nous, il n'y a aucun doute sur une chose : je donnerais ma vie pour eux, comme ils ont déjà risqué la leur pour la mienne. Alors si nous ne devons pas offenser de Khyazgaar parce que nous sommes ici chez vous, prenez garde à n'offenser aucun d'entre nous à votre tour. Mes amis sont loyaux, leur présence à mes côtés aujourd'hui en est la preuve. Douter de l'un d'entre eux, c'est douter de nous tous.
Wanda avait trouvé son bonheur et s'était arrêtée de fouiller dans un énième tiroir pour écouter la tirade de la jeune blessée. Si son visage ne semblait montrer aucune émotion, ses yeux pétillaient d'amusement et de satisfaction.
Elle s'approcha de la jeune fille et lui répondit d'une voix calme :
— Et moi ? Me connais-tu assez pour faire confiance au contenu de ces quatre fioles ?
Les deux femmes se regardèrent dans les yeux, sondant le regard de l'autre pour tenter d'y apercevoir une faille, ou n'importe quoi qui puisse renseigner sur les pensées de l'autre.
Finalement, Aïkida sourit :
— Je ne dois pas offenser de Khyazgaar, alors on va faire comme si je n'avais pas le choix.
Wanda sourit à son tour, amusée par la répartie de la jeune fille.
— Dans ce cas, occupons-nous de cette jambe une bonne fois pour toute.
Moins de dix minutes plus tard, Aïkida avait bu la boisson miraculeuse, et comme pour Leeroy chez les elfes, ou comme à Dogum pour elle, la concoction faisait effet très rapidement. Ses bandages étant défaits et son pantalon déchiré, la Fille Gelée et la Grande Chamane purent observer avec admiration le noir des cicatrices disparaître lentement. De légers fourmillements lui parcoururent la peau tandis qu'une sensation d'apaisement emplissait la tête d'Aïkida. Elle s'était tellement habituée à la douleur, qu'elle avait fini par l'oublier, et c'était maintenant qu'elle disparaissait qu'elle se rendait compte à quel point elle avait souffert nuits et jours.
La jeune Ar-Feiniel se leva avec appréhension, et quelle fut sa joie lorsqu'elle ne ressentit presque plus aucune douleur en posant le pied au sol !
— On est guéris Kida, c'est fini ! s'exclama Athkor.
Aïkida ne put ravaler son sourire radieux. Son dragon noir, bien qu'aucune douleur physique ne l'eût atteint, partageait tout avec elle, il avait donc souffert lui aussi.
— C'est fini, répéta-t-elle.
Elle se tourna vers Wanda, les yeux brillants de reconnaissance :
— Merci.
Celle-ci sourit à son tour avant de conseiller en insistant bien sur les deux derniers mots :
— Allez, va rejoindre tes amis.
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