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Alex

         Leeroy ralluma le feu avec facilité, et ils s'aperçurent que Tarek s'était assis à l'écart, dans l'obscurité, mais néanmoins assez près d'eux pour pouvoir entendre la conversation. D'un accord commun et silencieux, les trois jeunes gens changèrent de sujet.

— Et toi Alex ? Il serait peut-être temps de nous expliquer qui tu es réellement, proposa Leeroy d'un ton calme.

Le jeune homme dépareillé soupira et s'emmitoufla un peu plus dans sa cape d'hiver avant de commencer son récit :

— Comme je vous l'ai dit, je suis un Khyazgaar et ce que je vais vous raconter devra rester entre nous.

Il n'attendit pas de voir les hochements de tête de la part de ses compagnons pour continuer :

— Les Khyazgaars sont une tribu ancienne, censée avoir disparue depuis des centaines et des centaines d'années. Nous vivons dans un endroit gardé secret, dont je ne vous révélerai pas la position exacte comme je vous l'ai déjà expliqué. Nous avons décidé de garder notre identité secrète, c'est pourquoi personne n'a jamais vu de Khyazgaar depuis longtemps, aucun d'entre nous n'est autorisé à sortir du camp.

Voyant que Leeroy allait l'interrompre, Alex leva la main, lui imposant poliment le silence, puis poursuivit :

— Je sais, vous vous demandez pourquoi je suis parmi vous alors que je n'étais pas censé quitter les miens. Eh bien, disons que j'ai négocié dur, et que cela avantageait la tribu. J'étais leur espion en quelques sortes. Les Khyazgaars vivent dans l'ombre depuis trop longtemps, et ils ne connaissent, pour la plupart, plus grand-chose du monde extérieur. J'étais donc celui qui leur rapportais les nouvelles de notre monde. À l'heure actuelle, ils savent que le Grand Combat a eu lieu, je leur ai tout raconté. Ils savent également que nous arrivons.

Le jeune blond s'était crispé face à ces déclarations. Traître.

— Je peux communiquer avec eux grâce à mes pouvoirs.

Ce fut au tour d'Aïkida de se crisper. Qu'est-ce qu'il raconte ?! Elle jeta un coup d'œil à son ami dragonnier, et fut surprise de constater qu'il n'était cependant pas étonné. Elle avait également remarqué que Tarek n'avait pas non plus montré le moindre signe de consternation. C'est une blague ? Ils étaient au courant ?!

Le jeune homme continua ses explications, remarquant l'air ahuri de son amie :

— Les Khyazgaars peuvent utiliser la magie librement lorsqu'ils ont gagné leur combat intérieur. Il est grand temps que je vous explique comment les Khyazgaars naissent, et comment j'en suis devenu un.

Les deux dragonniers étaient tendus, mais pendus à ses lèvres. Ils avaient peur de ce qu'ils allaient découvrir.

— Un Khyazgaar en devient un lorsqu'il a été en contact avec la Magie Noire. Mais il ne réagit pas comme n'importe quel autre humain, il absorbe la magie. En fait, lorsque quelqu'un est confronté à de la Magie Noire, il y a deux solutions. La plus courante est la mort immédiate, mais la deuxième est plus légendaire. Les pouvoirs obscurs s'installent dans le corps de la victime, et y reste logée. Là encore, on peut en mourir, environ une heure plus tard, ou en sortir vivant. Ces derniers cas sont extrêmement rares, et on les appelle les Khyazgaars. Ces vingt dernières années, seulement quatre cas ont eu lieu, contre les milliers de morts causées par la Magie Noire. C'est pourquoi notre tribu est relativement petite. D'autant plus que chaque membre a l'interdiction formelle d'engendrer une descendance, par précaution.

Alex fit une courte pause, le temps de sonder les regards de ses compagnons qui le fixaient, les yeux écarquillés. Puis il reprit :

— Lorsqu'un homme ou une femme a été touché par la Magie Noire pure et y survit, commence alors sa bataille intérieure. Car les pouvoirs obscurs qui ont réussi à se loger dans le corps de la victime se battent pour en contrôler la totalité. C'est là qu'intervient une chose absolument incroyable, qui fait penser certains intellects que chaque être humain possède un peu de magie dans ses veines. En effet, quand les pouvoirs obscurs commencent à ronger la personne de l'intérieure, cette dernière développe automatiquement des facultés de Magie Blanche pour se défendre. Il se mène alors un combat intérieur acharné entre les deux pouvoirs rivaux. C'est la Phase Troublante. Lorsqu'un Khyazgaar est dans cette phase, il devient extrêmement dangereux car il n'est plus maître de lui-même. Il peut être gentil et serviable, mais la seconde d'après, il peut être en train de vous arracher le cœur avec ses dents. Durant cette phase, les victimes sont alors enfermées dans des cages spécialisées pour contenir toute sorte de magie. Un Khyazgaar se forge lui-même. Pendant des semaines entières, il est très peu nourri, poussé dans ses retranchements, et c'est là qu'il va être le plus efficace pour lutter contre le Mal. Ensuite, à la fin de cette Phase Troublante, il y a deux issues possibles, la mort ou la vie. Dans le dernier cas, il y a encore deux solutions : soit le sujet est « guéri », soit il a succombé à la Magie Noire. Dans le premier cas, la tribu vérifie qu'il ne reste plus aucune trace d'obscurité chez la victime, et dans le second cas, la tribu élimine le sujet.

Le jeune homme inspira profondément avant de déclarer :

— C'est le Masque Noir qui m'a construit, j'étais alors âgé de trois ans. Ma sœur, étant plus âgée que moi, avait réussi à se cacher, mais mes parents n'ont pas été épargnés. Le Masque Noir est arrivé et nous a vu tous les trois. Je me souviens encore de ses filaments noirs qu'il a propulsé vers nous. C'est à ce moment précis que Gynëja, ma sœur, a surgit de sa cachette. Au moment où la Magie Noire me frappait de plein fouet, elle s'est jetée sur moi, espérant faire bouclier de son corps. Mais les filaments m'ont touché un centième de secondes avant qu'elle ne me protège. J'ai été transpercé de Magie Noire, mais pas elle. C'est alors que s'est opéré le Transfert. Lorsqu'un humain est touché par les pouvoirs obscurs et qu'il est destiné à y survivre, au moins pendant les secondes qui suivent l'attaque, la Magie Blanche qui se développe immédiatement chez la victime agit seule. Elle va transférer la victime dans la seconde qui suit, à un endroit spécifique dans ce monde. L'endroit où s'est installée notre tribu. Alors, après l'attaque, j'ai été transféré et ma sœur l'a également été avec moi. Il n'y a pas réellement d'explication à ce jour sur ce phénomène, puisque Gynëja ne maîtrisait pas la magie. Nous supposons qu'elle m'a suivi parce qu'elle m'a touchée au moment du Transfert.

Le jeune homme avait le regard perdu dans le vide, absorbé par ces souvenirs douloureux.

— Je n'avais que trois ans, et pourtant, je me souviens de tout, de chaque détail de l'attaque, de chaque détail de ma Phase Troublante. C'était insupportable, la Magie Noire me rongeait jour après jour, et je me battais contre moi-même pour survivre. C'est alors que le drame est arrivé. J'avais enfin surmonté les pouvoirs obscurs, ma Phase Troublante était enfin terminée. Je suis sortie de cette cage infernale, et j'ai enfin pu serrer ma sœur dans mes bras après de longues semaines d'attente. Mais cette fois-là, la tribu s'était trompée sur mon compte. Je n'avais pas réellement terminé ma phase. La Magie Noire m'a envahi avec une puissance inouïe que je n'ai pas pu contrôler. J'ai planté mes dents devenues pointues dans son cœur, et je l'ai arraché d'un coup de mâchoire. Ce n'est qu'après avoir assouvi la soif de sang de ma partie obscure, que la Magie Blanche qui était en moi a pu reprendre le contrôle. C'est là que je l'ai vue, au sol, dans une mare de sang. Mes mains en étaient recouvertes, et j'avais un goût de fer dans la bouche. J'ai tué ma sœur sous l'emprise de la Magie Noire. Détruit par le chagrin, je suis donc retourné dans la cage infernale et j'y suis resté une année entière, plus pour me punir que par nécessité, puisque deux mois après le meurtre, ma Phase Troublante était définitivement terminée.

Le regard vide, sa voix se fit plus basse lorsqu'elle s'adressa à Leeroy :

— Je sais que nos histoires ne sont pas comparables, mais j'ai connu la Magie Noire mieux que personne, et je sais de quoi elle est capable. C'est pourquoi j'ai réagi comme ça tout à l'heure. Tu penses maîtriser la situation, et c'est lorsque que tu crois profondément en toi qu'elle resurgit et détruit tout ce qui est cher à tes yeux. Tout ce qu'il te reste. Alors fais attention Leeroy. La Magie Noire que tu penser contrôler n'est certes pas de la même nature que celle du Masque Noir, mais elle reste obscure et puissante. Ne te laisse pas détruire.

Un silence pesant tomba autour du feu que chacun regardait, le regard vide. Alex ajouta alors, d'une voix calme et hésitante, comme s'il avait peur de dire ce qu'il allait annoncer à Aïkida :

— Sur le champ de bataille, j'ai retrouvé la petite boule de glace comme je vous l'ai dit, et c'est le symbole du Transfert chez les Khyazgaars. J'ai l'intime conviction que ta sœur a été transférée. Ta mère a été tuée par la Magie Noire, mais ta sœur a disparue. Si l'on prend en compte que les filaments qui ont causé tout ça ont été les derniers du Masque Noir, cela se tient. Comme tu le sais, la Magie Noire est une entité à part entière, et il est fort probable qu'elle ait vu en Emelï un moyen de survie. Elle se serait alors réfugié dans son corps, ta sœur aurait survécu et aurait été transférée dans notre tribu.

Aïkida avait pâli. Après les explications d'Alex, elle reconnaissait que cette version était fort plausible. Les seuls mots qui réussirent à sortir de sa bouche furent tremblants :

— Tu as dit que tu pouvais communiquer avec les autres Khyazgaars. Si nous sommes ici cela veut dire que tu les as contactés et que ma sœur est là-bas. Elle est donc en proie avec la Magie Noire et se bat pour survivre.

Le jeune homme soupira et répondit :

— Malheureusement, je communique uniquement avec la Grande Chamane, et elle ne veut donner aucune information à travers la magie. Ce serait trop risqué. Je n'ai pas la confirmation que ta sœur est là-bas, mais j'en suis persuadé. C'est notre seule piste.

— Tu veux dire qu'on est partis sans être sûrs de la trouver, pour plusieurs mois, alors qu'elle est peut-être près des Montagnes ?! s'insurgea-t-elle. Je pensais que tu étais sûr de toi !

Leeroy lui adressa un regard rassurant et lui expliqua d'une voix calme :

— J'ai dû lui faire confiance à l'aveugle pour cette expédition, mais je me suis toujours méfié d'Alex. J'ai alors informé des combattants de confiance de continuer les recherches pendant notre absence. Nàmo m'en a donné l'autorisation, ils ont deux mois. Si passé cette période-là, ils ne trouvent rien, ils devront arrêter et se reconcentrer sur leurs entraînements.

La jeune fille fixa longuement son ami, puis finit par soupirer :

— D'accord... Merci.

Un silence plongea sur les combattants dont les yeux se perdaient dans les flammes. Ces dernières les protégeaient d'un froid glaçant dont Tarek affrontait les morsures, seul dans l'obscurité quelques mètres plus loin. Les animaux nocturnes s'activaient tout autour d'eux, rendant l'atmosphère étrangement apaisante.

        Les dragons se reposaient, berçant les combattants de leur souffle régulier et sécurisant. La tête posée sur leurs immenses pattes, leurs écailles reflétant la lumière orangée des flammes, ces immenses légendes tiendraient à distance certains animaux ainsi que de potentiels ennemis. Cependant, lorsque Tarek se rapprocha de nouveau du feu, il déclara d'une voix grave :

— Nous allons faire des tours de garde, rien n'est assez sûr.

Alex arqua un sourcil et demanda, le ton légèrement provoquant :

— Tu penses être plus efficace que les dragons pour nous protéger ?

Les yeux verts de Tarek reflétèrent une profonde noirceur lorsqu'ils se posèrent sur le jeune homme.

— Je fais plus confiance aux dragons qu'à n'importe quel combattant de ton genre.

Alors que la tension remontait en flèche, Leeroy s'interposa :

— Tarek a raison. Les dragons ont volé toute la journée, ils ont besoin de se reposer correctement, et non pas de garder un œil ouvert pour nous protéger. Quant à vous, vous avez chevaucher toute la journée, vous devriez vous reposer également. Aïkida et moi ne sommes pas fatigués, on prend la garde cette nuit.

La jeune fille appuya les dires de son ami d'un hochement de tête.

— Parfait, déclara Tarek.

Alex soupira et haussa les épaules en signe d'accord. Les deux combattants enlevèrent la ceinture qui servait à porter leurs armes, et la posèrent à côté de leur tête après s'être allongés près du feu.

        Le camp fut une nouvelle fois plongé dans un profond silence, qui fut bientôt bercé par les souffles réguliers des deux combattants. Aïkida et Leeroy, quant à eux, gardaient leur épée à portée de main et se mirent à chuchoter pour ne pas déranger les autres. Convenant qu'aucun d'eux n'était fatigués, ils montèrent la garde ensemble.

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