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Un Roi tenace

         Aïkida se tenait debout, fière, le menton haut et les épaules droites. Seuls ses yeux humides pouvaient trahir son désespoir. Les poings serrés et les cheveux tombant sur son visage, elle fixait le Roi Elfe avec indifférence, comme anesthésiée par tant de souffrance morale. La main de Leeroy se resserra sur sa taille et il lui murmura :

— Arrête Kida, on rentre. Ne perdons pas plus de temps ici.

Mais la jeune fille n'en avait pas fini. Elle ne partirait pas tant qu'elle n'avait pas tout tenté.

        Se dégageant de la main chaleureuse de son ami, elle s'avança lentement vers Aldaron. Tous les regards étaient rivés vers elle, mais elle n'en tînt pas compte. Seuls les yeux bleus et froids du Roi comptaient. Du coin de l'œil, elle aperçut Hyamendacil se tortiller sur place, mal à l'aise, imité par Othar. Le Prince, quant à lui, avait le regard vide, sans aucune émotion apparente.

        La Fille Gelée s'arrêta à seulement un mètre du trône royal tandis que celui qui l'occupait se leva, surplombant la jeune fille de toute sa hauteur. Mais il en fallait plus pour impressionner la jeune Ilewite. Cette dernière claqua sèchement sa langue, tel un fouet contre la peau de celui qu'il torture.

        Ses mots glacials, elle les annonça avec un sang-froid qu'elle ne se connaissait pas :

— Vous ne pouvez pas rejeter cette Alliance. Vous n'êtes pas en position de refuser.

Un rire sardonique retentit à sa gauche tandis qu'elle remarqua que le Prince se moquait d'elle :

— Et toi jeune fille, tu n'es certainement pas en position de décider de l'avenir de notre peuple.

Le regard noir d'Aïkida se tourna vers l'elfe brun, insolent. Ses poings se serraient imperceptiblement, mais la jeune fille se contenta d'offrir un sourire, on ne peut plus faux, à celui qui venait de la contredire.

— Je ne crois pas vous avoir autorisé à me tutoyer, jeune prince. Il semblerait que vous n'êtes pas encore prêt à prendre le trône pour diriger votre peuple, sinon vous sauriez que c'est la meilleure solution. Voyez-vous, j'aurai moi aussi préféré éviter ce mariage, mais contrairement à vous, je sais mettre mes projets personnels de côtés pour ceux des habitants de ce monde. Il se trouve que si vous acceptiez cette Alliance, nous aurions enfin une chance de vaincre le Masque Noir. Certes, il y aurait de nombreuses pertes parmi les elfes, les hommes et peut être même les dragonniers, mais contrairement à vous, nous sommes prêts à faire ce sacrifice. Ce n'est pas seulement notre Vallée qui est en jeu, c'est le monde entier, tous les royaumes sont menacés. Si vous n'intervenez pas durant cette guerre, nous serons tués, et le Masque Noir ne cessera de vouloir conquérir le monde. Ne croyez pas que c'est un petit lac caché dans un arbre qui va l'empêcher de tuer vos femmes et vos enfants. Les pertes seront infinies.

Aïkida avait parlé d'un ton sec et autoritaire. Son discours avait fait sourire Hyamendacil, et elle se surprit à penser qu'il n'était peut-être pas aussi mauvais que les autres. Elle avait également senti Leeroy se raidir dans son dos tandis qu'elle n'avait pas quitté les yeux insolents d'Elendë. Contrairement à ses attentes, ce fût le Roi qui répondit :

— Je reconnais que vous savez trouver les bons arguments pour convaincre jeune Ilewite. Cependant, je n'en démordrais pas, nous refusons votre mariage.

Alors que la Fille Gelée bouillait intérieurement et s'apprêtait à lancer une remarquer glaçante, Mais Leeroy s'avança également et la prit de court :

— Nous comprendrions peut-être mieux votre refus si vous nous exposiez vos raisons.

Aïkida regarda son ami avec reconnaissance tandis qu'elle se faisait violence pour ne pas éclater en sanglots ou sauter à la gorge du souverain.

        Le Roi Elfe fronça les sourcils et se rassit sur son trône de marbre. Tapotant ses doigts contre l'accoudoir en roche métamorphique et adressant un regard profond au jeune dragonnier, il répondit :

— Depuis des millénaires, la Forêt des Elfe vit en paix. Nous n'entrerons pas en guerre maintenant, risquant de briser cet équilibre que nous avons eu tant de mal à trouver. De plus, nous tolérons les mariages interraciaux, mais nous ne les encourageons pas non plus. Nous refusons votre mariage, ainsi que votre Alliance. Vous ne devrez compter que sur vous-même pour cette guerre dont on connait déjà la finalité. Malgré notre refus, nous vous souhaitons bonne chance, bien que vous couriez à une perte certaine.

Aïkida allait exploser face à cet égoïsme inconcevable, mais une nouvelle fois, la main rassurante de son ami se posa sur son épaule, calmant ses pulsions meurtrières. La jeune fille prit une grande inspiration, et déclara fermement et particulièrement froidement ces trois mots :

— Suron sera déçu.

Le Roi Elfe se figea. Elendë quant à lui, fronça les sourcils.

— Il m'avait envoyé vers vous avec une totale confiance envers le peuple elfe, mais surtout en vous, Aldaron. Il m'a venté vos mérites et votre sens de l'honneur, je pourrais désormais lui apprendre qu'il s'est trompé. Les elfes ne sont que de purs égoïstes. La seule chose que vous réussissez bien, ce sont vos armes. Car oui, les armes que vous m'avez confisquées par pur manque de confiance, sont belles et bien elfiques. C'est Suron lui-même qui me les a confiées, ventant encore une fois vos mérites inexistants.

Aldaron fixait la jeune fille d'un air sévère. Tandis qu'il tapotait toujours contre l'accoudoir de marbre, il fit un signe de tête aux deux gardes qui se tenaient devant l'entrée de la Salle du trône.

         Ces derniers s'avancèrent vers les deux dragonniers et les saisirent violemment par le bras, arrachant une grimace de douleur à la Fille Gelée. Mais cette dernière eut le temps de crier à l'intention du Roi :

— Votre trahison ne sera pas oubliée Aldaron ! Elle sera écrite dans les livres et racontée dans tous les royaumes ! Je ferais en sortes que même les peuples ignorant votre réelle existence, apprenne à vous détester dans les légendes ! Vous paierez Aldaron ! Vous paierez pour votre trahison !

Le menton haut, mais tremblant, Aïkida ne se débattait même plus dans les bras puissants du garde qui l'entraînait à l'extérieur de la Salle. De lourdes portes en bois se refermèrent bruyamment, et la dernière chose qu'elle vit fut le visage crispé du Roi alors que ses doigts serraient le marbre avec force.


        Les gardes tenaient fermement les deux dragonniers et les firent passer par différents couloirs joignant la sortie. Lorsqu'ils avancèrent devant les loups, ces derniers se remirent à grogner de façon menaçante, mais ne bougèrent pas, restant assis sur le parquet luisant.

        Les deux gardes elfes les jetèrent enfin hors de la bâtisse de bois avec violence, et les deux amis se retrouvèrent au sol, sur l'une des nombreuses passerelles, devant l'entrée royale. En temps normal, Aïkida aurait insulté les gardes, le Roi, le Prince et tous les elfes du monde, mais la seule chose qu'elle fut capable de faire fut de s'écrouler contre le bois chaud, et d'éclater en sanglot.

        Les bras au sol, la tête dans ses mains, Aïkida pleurait toutes les larmes de son corps, les épaules secouées par ses sanglots. Ses cheveux recouvraient son visage tandis que le soleil, qui traversait la canopée, s'occupait de refléter leur blancheur éclatante.

        Leeroy s'accroupit auprès de son amie et lui saisit doucement le poignet, l'obligeant à relever la tête. Le jeune blond posa ensuite quelques doigts sous son menton et la força à le regarder dans les yeux. Ceux rougis de la jeune fille étaient emplis de désespoir. Elle pensait à Elea, à Emelï, à son oncle qui ne connaissait rien du monde dans lequel ils se trouvaient. Elle pensait aux milliers d'innocents qui allaient mourir à cause de l'égoïsme elfique. Elle pensait à Suron qui comptait sur elle, à Tarek qui risquait sa vie pour sauver sa famille. Tout ce qu'ils avaient entrepris depuis le début n'avait servi à rien.

        Ils seraient tous tués.

        Le jeune blond fixait son amie avec un regard déterminé et déclara d'un ton résolu :

— Aïkida, ne déclarons pas forfait. Pas maintenant. Même si tout paraît perdu, il ne faut pas abandonner. Ne faisons pas comme eux, tentons le maximum pour empêcher le désastre.

Ses paroles ne consolèrent en rien la jeune fille, mais dans un ultime effort, elle réussit à remettre son masque d'indifférence. D'une seconde à l'autres, elle passait du chagrin à la haine pour finir par la froideur. Essuyant ses larmes et replaçant ses cheveux de façon à ce qu'ils ne la gênent pas, elle déclara d'une voix ferme, la gorge serrée :

— Tu as raison. Partons d'ici.

— Je vais vous conduire au portail, déclara une voix familière dans leur dos.

Les deux dragonniers se relevèrent d'un bond et firent face à l'elfe. Ce dernier leva les mains en signe d'impuissance et continua :

— Je vais simplement vous conduire à la sortie. Vous ne trouverez pas tous seuls.

Hyamendacil se tenait devant eux, l'air désolé. Dans son dos, il portait une sorte de très grand baluchon en velours noir.

Aïkida lui adressa un regard noir et attendit qu'il leur montre le chemin, sans jamais échanger un mot.


        Le trajet avait été d'assez courte durée et s'était fait dans un silence pesant. Hyamendacil les conduisit jusqu'au lac par lequel ils avaient émergés après leur chute. Le lieu paraissait bien plus féerique qu'en pleine nuit, bien que la luminosité lunaire eût aussi un certain charme.

L'elfe déclara :

— Sortir de la Forêt est plus simple que d'y entrer. Vous n'aurez qu'à plonger et vous arriverez dans le même tronc d'arbre qu'hier. Sur la paroi, se trouve une sorte d'escalier. Vous l'emprunterez et déboucherez dans la forêt. Aucun serpent ne vous attaquera, quelques elfes ont reçu l'ordre de vous surveiller pour que vous puissiez sortir du bois sans encombre.

Les deux dragonniers hochèrent la tête sans pour autant remercier Hyamendacil, trop amers pour être capables de quelconque hypocrisie. L'elfe le comprit et ne dit rien. Il posa alors le sac de velours au sol, devant les pieds des dragonniers, et annonça :

— Vous trouverez à l'intérieur l'intégralité de vos armes, vos capes noires ainsi qu'un traitement pour votre bras.

Sur ses derniers mots, l'elfe s'était tourné vers le dragonnier blessé.

        Leeroy et Aïkida saluèrent finalement l'elfe d'un signe de tête et le jeune blond prit le sac avant de le placer sur son dos. La Fille Gelée fixait Hyamendacil et lui fit clairement comprendre qu'elle était déçue par son peuple. L'elfe fut surpris que les dragonniers ne vérifient pas le contenu du sac, et comprit que malgré tout, ils lui faisaient confiance.


        Les deux dragonniers suivirent les instructions d'Hyamendacil et sortirent des deux forêts sans souci. Ils avaient retrouvé le contact avec leurs dragons et une chaleur emplit leur cœur quand ils les aperçurent, allongés dans l'herbe, les regardant arriver.

Kida, ça fait plaisir de te revoir.

Une bouffée d'oxygène remplit les poumons de la jeune fille en entendant de nouveau la voix de son dragon.

Athkor !

La Fille Gelée se mit à courir en direction de la bête légendaire noire et prit la tête de son dragon entre ses bras, sentant le souffle chaud sortant de ses naseaux.

        Elle savait qu'ils n'auraient pas besoin de leur décrire ce qu'il s'était passé chez les elfes. Ils étaient au courant, et ce fut le cœur lourd que les dragons apprirent la nouvelle à leurs dragonniers :

Brusanth nous a contactés.

Aïkida et Leeroy se figèrent. Leurs battements de cœur s'accélérèrent tandis qu'une sensation oppressante s'emparait de leur poitrine.

Elea et Emelï ne sont pas à Maskitaj, elles serviront d'appât. Les combats commencent plus tôt que prévu.

Le sang des dragonniers ne fit qu'un tour tandis que la jeune fille aux cheveux blancs sentait le sang quitter son visage.

Quand ? demanda-t-elle, la voix tremblante.

Dans deux jours.

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