Le début de la fin
Voici deux autres couvertures que m'a gentiment envoyé DarkHOrseStrange :)
Aïkida n'avait pas le temps de s'énerver contre son dragon, refoulant les larmes qui menaçaient de couler. Elle devait se concentrer. Elle allait combattre. La jeune fille rabattit la visière de son casque noir et dégaina souplement son épée.
Que les combats commencent.
Athkor n'avait mis que quelques secondes pour survoler le peu de distance qui les séparait des soldats noirs. Lorsqu'il arriva à la hauteur de la première ligne, le dragon plongea dans leur direction en rugissant férocement tandis que la Fille Gelée se cramponnait à la selle. Au dernier moment, Athkor se redressa et se mit à raser de près tous les soldats, crachant d'immenses flammes sur les adversaires.
La jeune fille n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que les trois autres dragons agissaient de la même manière, carbonisant les créatures du mal sans aucune pitié. Inspirant un grand coup et vidant sa tête de toutes pensées parasites, Aïkida se pencha sur le côté droit, et d'un geste habile, trancha la tête d'un gollurnuk.
Elle n'avait pas le temps d'éprouver du dégoût. Elle combattait.
Luaj, Brusanth et Fëanáro s'étaient alignés avec le dragon de la Fille Gelée, et tous les quatre, réduisaient en cendre les soldats noirs. Les dragonniers quant à eux, s'occupaient de trancher des têtes ou de transpercer les soldats noirs qui se trouvaient à leur portée. Chacun avait le regard sombre, déterminé.
— Ils ont besoin de nous en première ligne ! s'écria Leeroy pour se faire entendre de ses coéquipiers parmi les cris monstrueux.
— Allez-y ! ordonna Nàmo. Je reste avec Fëanáro et vos dragons, allez aider les autres !
Les trois dragonniers hochèrent la tête tandis que leurs dragons faisaient demi-tour.
Les soldats noirs jetaient des lances en direction des bêtes légendaires, mais toutes les armes rebondissaient sur l'acier blanc de leur armure.
— Sois prudent Athkor.
— Je suis plus inquiet pour toi que pour moi. Fais attention. Et n'oublies pas qui tu es, jeune Ilewite.
Le cœur de la jeune fille se serra.
Cela ressemblait beaucoup trop à un adieu.
En quelques secondes, les dragons survolèrent la ligne de front. Il y avait déjà des corps inertes sur le sol, mais Aïkida fut rassurée de constater que la plupart étaient des cadavres de soldats noirs.
D'un mouvement commun, les trois dragons descendirent au plus près du sol, à un endroit où l'ennemi était peu présent, et ralentirent au maximum leur vitesse. Les trois dragonniers sautèrent du dos de leur compagnon et atterrirent sur le sol avec souplesse.
— Adieu Tarek, déclara gravement Brusanth.
— Je t'interdis de dire ça. Je ne sombrerais pas. Je ne peux pas sombrer ! criait-il intérieurement, plus pour se convaincre lui-même qu'autre chose.
— Prend soin de la p'tite gelée, et égorge le Masque Noir pour moi.
— Nous le ferons ! Ensemble !
Sous la visière du casque noir, les yeux de Tarek brillaient d'une immense souffrance, mêlée à une couleur trop argentée pour être bénéfique. Le cœur serré, l'estomac noué et une boule au fond de la gorge, le jeune brun lutta pour repousser la nausée qui l'attaquait ainsi que les larmes qui tentaient de le noyer.
— On ne se sépare pas ! cria Leeroy pour que ses amis l'entendent.
Les deux autres dragonniers hochèrent la tête et se mirent en garde devant la dizaine de créatures du mal qui fonçaient droit sur eux.
Tarek prit une grande inspiration et se reconcentra. Chassant les idées noires qui obscurcissaient son esprit, il fit souplement tournoyer son épée entre ses doigts pour ensuite la saisir fermement dans sa main droite, et positionna correctement son bouclier avec son bras gauche.
— Que la fête commence.
Le premier ennemi qui attaqua la Fille Gelée fut un homme de grande taille. Une massue dentée à la main, il sauta littéralement sur la jeune fille. Mais cette dernière pivota rapidement sur elle-même pour l'esquiver, et avant même qu'il n'ait le temps de toucher le sol, elle lui assena un violent coup de bouclier sur la tête. Il s'effondra, assommé.
Saisissant fermement son épée, elle ne mit pas plus de temps que pour le premier pour mettre son deuxième adversaire hors combat en lui transperçant la cage thoracique. Son épée, qui absorbait magiquement le sang, tournoyait dans les airs avec souplesse, tranchant et coupant violemment tous les soldats noirs qui osaient s'approcher de la jeune guerrière.
Mais cela n'avait déjà que trop duré. Un Nhân-ho, ou homme-tigre, se jeta sur elle, toutes griffes dehors. Projetée quelques mètres plus loin, Aïkida se retrouva allongée au sol, face à cette féroce créature dont la force des pattes était bien supérieure à celle de ses bras. Le Nhân-ho donna un violent coup de griffe au niveau du cou de la jeune fille, mais cette dernière roula sur elle-même juste à temps, s'en tirant avec seulement avec le métal de son armure déformé par le coup furieux.
Au sol, elle était à la merci de cette créature bien plus grande qu'elle et bien plus puissante. Esquivant un nouveau coup de patte, elle roula dans sa direction en laissant son épée sur le sol, et dégaina son plus long poignard. D'un mouvement sec, elle planta son arme blanche dans l'une des pattes du Nhân-ho et profita de son cri de douleur pour se remettre sur pieds. La fureur se lisait sur le visage humain de la créature, mais cela ne déstabilisa en rien la Fille Gelée qui, sans perdre de temps, asséna un violent coup de poing dans la mâchoire de son adversaire, qui sous le choc, recula. La jeune fille ramassa rapidement son épée, et d'un mouvement vif, trancha la tête du Nhân-ho. Son corps sans vie s'effondra à ses pieds.
Reprenant son souffle, Aïkida se dépêcha de récupérer son poignard, toujours profondément enfoncé dans la patte de la créature, avant de le ranger dans son fourreau, et regarda autour d'elle. Pour le moment, les Combattants semblaient avoir le dessus. Mais les combats n'avaient commencé que depuis quelques minutes. Des milliers d'autres créatures les attendaient.
— Aïkida !!!
Un cri raviva son attention, et la jeune fille se retourna vivement pour apercevoir un gollurnuk foncer droit sur elle.
Elle n'eut pas le temps de réagir, et le choc fût brutal. Se retrouvant une nouvelle fois au sol, la Fille Gelée tenta de se relever, mais la créature fut plus rapide qu'elle. Le gollurnuk se jeta sur sa proie et lui bloqua les membres avec forces tandis que son visage hideux se rapprochaient dangereusement de celui d'Aïkida. Ne le laisse pas te toucher avec sa trompe ! Se débattant de toutes ses forces, la jeune Ilewite bougeait la tête tandis que la trompe de la créature s'approchait bien trop rapidement de sa bouche. Le bouclier l'encombrait, et sous le poids du gollurnuk, il lui était impossible de le retirer.
Elle était prise au piège. Si elle voulait vivre, elle devrait utiliser sa magie.
Soudain, du sang gicla sur l'armure et le casque de la jeune fille tandis que le corps du gollurnuk s'effondrait sur elle, sans vie. Elle aperçut la tête de la créature non loin de là, et l'image du corps décapité, gisant sur son ventre, lui tira une grimace de dégoût.
D'un coup de pied, Leeroy dégagea le gollurnuk qui roula sur le sol. Le jeune blond aida ensuite son amie à se relever.
— Je ne savais pas que tu étais attirée par ce genre de créature, se moqua Leeroy.
— Serais-tu jaloux ? répliqua Aïkida, le ton joueur.
Mais avant que le jeune blond n'ait pu répondre, il poussa violemment la jeune fille et trancha la tête d'un soldat noir qui s'apprêtait à lui sauter à la gorge.
— Tu m'en devras une, lança Leeroy en adressant un clin d'œil à son amie.
Une dette.
— Oh bougez-vous là ! Ce n'est pas le moment de faire les romantiques, je vous signale que je me tape tout le boulot en attendant !
Tarek, qui avait déjà perdu son bouclier, transperça deux gollurnuk en même temps grâce à son épée et son poignard, avant de regarder ses amis d'un air qu'ils soupçonnèrent sévère.
— Bon, vous comptez rester là sans rien faire où vous allez m'aider à réduire ces vermines en miettes ?
Cette réflexion qui habituellement, les aurait fait lever les yeux au ciel, les fit sourire. Sans doute à cause de l'ambiance pesante des combats et de la mort omniprésente.
Leeroy et Aïkida se mirent en garde aux côtés du jeune brun, mais ce dernier répliqua :
— Non mais vous pensez vraiment qu'on va les empêcher d'entrer dans la Vallée si on les attend les bras croisés ? Si on est ici, c'est pour attaquer et foncer, sinon on serait à l'arrière, en défense ! Dépêchez-vous sinon je ne vous en laisse pas !
Sans que les deux autres n'aient le temps de répondre, Tarek se mit à courir en direction de l'ennemi, lames dégainées. Les deux amis se regardèrent, du moins regardèrent le casque de l'autre, haussèrent les épaules et partirent à la suite du jeune brun.
Dans leur course, ils tranchaient des membres ou aidaient les Combattants en difficulté tout en esquivant les flammes que leurs dragons continuaient de cracher.
Tout à coup, derrière une fumée noire, apparurent quatre énormes Nhân-hos. Les dragonniers furent coupés dans leur élan et s'arrêtèrent brusquement.
— Un chacun ! s'écria Leeroy.
— Et pour le quatrième on fait comment ? demanda la Fille Gelée.
— Je m'en charge, déclara sombrement Tarek.
Aïkida leva les yeux au ciel tandis qu'elle se mettait en garde. Le jeune brun quant à lui, rangea son épée et son poignard pour dégainer ses deux sabres accrochés dans son dos. D'un mouvement souple des poignets, il fit tournoyer les lames dans les airs pour ensuite les saisir fermement et se mettre, lui aussi, en garde.
Dans un rugissement bestial et menaçant, les quatre Nhân-hos bondirent sur les dragonniers, qui d'une chorégraphie commune, les esquivèrent. Tarek et Aïkida attaquèrent les bêtes de front, tandis que Leeroy préféra se déplacer rapidement autour de son adversaire pour lui faire perdre les notions d'espace et pouvoir monter sur son dos. Enchaînant son rodéo avec difficulté, le jeune blond se faisait balancer de tous les côtés tandis qu'il poignardait à plusieurs reprises le dos du Nhân-ho.
Tarek et Aïkida, qui combattaient quasiment dans le même espace, se retrouvèrent finalement à trois bêtes féroces contre deux dragonniers. Ils optèrent alors pour la technique ancestrale du dos à dos. Armure contre armure, ils se mirent à tourner lentement sur eux même, lames en mains, le regard fixé sur les Nhân-ho. Ils attendaient l'attaque.
Tarek lui souffla :
— D'habitude, quand on se tourne autour c'est pour que je t'humilie devant tout le stadium en te battant à plate couture.
La jeune fille serra les dents et répondit :
— Concentre toi au lieu de dire des bêtises.
Tarek redevint sérieux et ajouta :
— N'oublies pas ta mission. Si je sombre, fait en sorte que mes putains d'yeux d'argent ne brillent plus jamais.
La jeune fille n'eut pas le temps de répondre qu'un semblant d'attaque attira son attention.
Cette dernière ne tarda pas, et ce fut La Fille Gelée qui donna l'alerte la première. Mais contre toute attente, Tarek rangea ses sabres, et en une fraction de seconde, il se retourna et prit Aïkida par la taille pour la porter sur ses épaules. La jeune Ilewite n'avait plus le temps de s'étonner de quoi que ce soit. Son épée bien en main, elle se trouvait désormais à une excellente hauteur pour décapiter ou transpercer les Nhân-hos. Les trois bêtes féroces leur fonçaient dessus à une vitesse incroyable, et, restant stable, Tarek tourna sur lui-même avec Aïkida sur ses épaules en lui tenant fermement les jambes. Cette dernière, d'un mouvement circulaire et puissant, trancha les trois têtes d'un coup d'épée.
Les Nhân-hos s'écroulèrent, sans vie.
Leeroy les rejoignit après avoir terrassé son adversaire, tandis qu'Aïkida redescendait sur le sol. Mais à peine avaient-ils le temps de respirer, qu'une nouvelle troupe de soldats les encercla. Ils étaient une quinzaine, tous humains, et avaient le regard noir de haine.
Sans aucun signal de leur part, ils attaquèrent tous en même temps et les trois dragonniers furent submergés en quelques secondes.
Aïkida se retrouva face à quatre soldats, et ils n'eurent pas la patience d'attaquer chacun leur tour. La jeune fille devait donc se battre et se défendre de tous les côtés. S'aidant de son bouclier qu'elle avait finalement gardé, elle parait les coups venant de la gauche, tandis qu'elle attaquait sur sa droite. En plus des frappes puissantes qu'elle portait à ses ennemis, elle tournait sur elle-même avec souplesse en entaillant tantôt une jambe, tantôt un torse.
Mais, bien que la jeune fille leur tînt tête depuis de longues secondes, elle commençait à fatiguer et ses coups, malgré leur puissance, devenaient plus lents. En un instant, une erreur d'inattention lui coûta un revers de poignet. Son casque vola quelques mètres plus loin tandis qu'elle tombait à la renverse, sonnée par la force du choc.
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