La Solution d'Athkor
Voilà le chapitre suivant ! Toujours des combats, encore des combats. J'espère que cela ne vous paraîtra pas trop long, n'hésitez pas à me le dire dans les commentaires!
Vous allez me dire que je change souvent d'idées (c'est vrai) mais j'ai créé une nouvelle couverture, et j'aimerai avoir votre avis. La couverture actuelle, ou celle-ci?
Aïkida se retrouva au sol, sur le dos, la vision trouble. Les sons résonnaient horriblement fort dans sa tête tandis qu'elle distinguait les silhouettes des quatre soldats s'approcher d'elle à une vitesse dangereuse. Un filet de sang sur sa joue l'informa d'une courte plaie à la tempe gauche.
Se fiant au peu de sens qui lui restait pour le moment, la jeune fille roula sur le sol, espérant gagner du temps. Malgré sa vue et son ouïe qui revinrent petit à petit, elle était bel et bien encerclée, sans aucun espoir de s'en sortir sans se battre.
Un des quatre hommes afficha un sourire sadique et se pencha vers la Fille Gelée. Le regard machiavélique, il finit par s'accroupir lentement, et d'un geste sec, lui arracha le bouclier. Cette dernière ne bougeait plus, se concentrant uniquement sur l'instant présent. Il ne sait pas réellement se battre, pensa-t-elle. Il aurait dû savoir que cette seconde de répit lui serait fatale.
En une fraction de seconde, Aïkida saisit fermement son poignard dans sa main gauche désormais libre, et d'un geste vif et puissant, planta la lame dans la carotide de son adversaire. Ce dernier s'écroula, raide mort.
Mais la jeune fille n'avait fait que raviver la haine des trois autres soldats. Et avant même qu'elle n'ait pu se remettre debout, l'un des hommes plongea dans sa direction pour la poignarder. Le cerveau d'Aïkida fonctionna alors plus rapidement que jamais.
Elle retira son poignard du cou du soldat mort, et avant que la lame adverse n'effleure sa cuirasse, elle planta d'un geste sec son arme blanche ensanglanté dans l'intérieur du coude du soldat. L'armure, qui possédait un mécanisme d'articulation pile à cet endroit-là, était beaucoup plus fragile. L'homme perdit l'usage de son bras, hurla et relâcha son arme qui tomba au sol.
Aïkida se releva d'un bon, n'ayant pas le temps de se soucier de ses vertiges dus au choc précédent. Elle se retourna, lames en main, prête à affronter les deux hommes restants.
Mais alors qu'elle se mettait en garde, les deux soldats s'écroulèrent devant ses yeux, raides morts. Leurs cadavres désormais au sol laissèrent place à Alex, un sabre dans chaque main, un sourire espiègle aux lèvres.
— Tu m'en devras une p'tite guerrière, déclara-t-il en lui adressant un clin d'œil.
Deux dettes.
Le jeune homme avait perdu son casque ainsi que son bouclier, et la Fille Gelée remarqua qu'il avait une longue plaie le long de sa joue. Le sang souillait son visage ainsi que la partie blonde de sa barbe tandis que la sueur suintait son front maculé de terre.
Aïkida lui sourit, reconnaissante de son aide précieuse. Mais ils n'avaient pas le temps de discuter et la jeune fille constata que Tarek et Leeroy n'étaient qu'à deux contre neuf, trois cadavres gisant déjà au sol. La Fille Gelée lança un regard à Alex, qui hocha la tête. Rangeant son épée ainsi que son poignard qu'elle avait récupéré, la jeune Ilewite attrapa son bâton de combat qui était rétracté à sa ceinture, le déplia au maximum, et fonça aider les deux dragonniers.
Elle fit tournoyer son bâton à une vitesse folle, et lorsque qu'elle arriva au niveau de Leeroy et Tarek, la jeune fille arracha la côte de maille de deux soldats. Le bâton étant muni de courtes lames et de fins crochets aux extrémités, le cou des deux hommes furent profondément déchirés et ils s'écroulèrent, à l'agonie. Quant à Alex, d'un habile mouvement des poignets, il fit faire une croix à ses sabres, tranchant nettement la tête du soldat qui lui faisait face.
Plus que six.
Le combat était dorénavant équitable avec quatre combattants pour six hommes du Masque Noir. Il leur fallu néanmoins cinq bonnes minutes pour éliminer leurs adversaires.
Mais alors qu'ils se préparaient à affronter trois nouveaux gollurnuks, une violente douleur prit alors la jeune fille à l'épaule. Elle eut l'impression d'avoir reçu un puissant coup de griffe, déchirant sa peau. Mais lorsqu'elle jeta un coup d'œil à son épaule gauche, elle constata que son armure était intacte.
— Athkor !
— Ne t'en fais pas pour moi, continues de te battre, tenta-t-il de la rassurer.
Mais la Fille Gelée ressentit une seconde douleur au niveau de son cou. Cette fois, cela ressemblait plutôt à une profonde morsure.
— Tiens bon Athkor !
Aïkida ne prit même pas la peine de prévenir ses amis et se mit à courir.
Elle n'avait pas besoin de chercher son dragon du regard, elle savait exactement où il était. Et il était mal en point.
Les cheveux de la Fille Gelée étaient poisseux de sueur et de sang, flottant légèrement dans la fumée noire qu'il y avait sur le champ de bataille. La jeune fille rangea son bâton de combat pour le troquer contre ses deux sabres, plus légers, pour ne pas ralentir sa course.
Aïkida se concentrait sur sa trajectoire. Esquivant les créatures immondes qui se jetaient sur elle, ayant parfois besoin de les écarter d'un coup de lame, elle sautait par-dessus les cadavres qui jonchaient le sol et traversaient les flammes sans se soucier d'être brûlée, suffisamment protégée par son armure. La dernière fois qu'elle avait couru aussi vite, cela avait été lors de son entraînement avec Tarek. Elle l'avait aisément semé parmi les colonnes de la cour des armes.
Une nouvelle douleur se fit sentir dans sa jambe droite, ce qui la fit redoubler de vitesse, poussée par l'inquiétude.
Après avoir sauté par-dessus une cinquantaine de corps inertes, Aïkida se retrouva enfin face à son dragon. Ce dernier se battait corps et âme contre un Demoscàth, aidé par Luaj. L'armure blanche de son dragon était tâchée de sang au niveau de son long cou, de son articulation vers la patte gauche, ainsi qu'à la patte arrière droite. Les trois immenses créatures se battaient férocement.
Les dragons se maintenaient en équilibre grâce à leurs ailes, mais lacéraient la bête avec violence tandis qu'ils crachaient de gigantesques flammes. Le Demoscàth, quant à lui, s'aidait d'une de ses immenses tentacules pour blesser les dragons et tenter de les décrocher de son corps bleu ensanglanté.
— Athkor !
Bien que sa taille fût ridicule face à la dizaine de mètres de haut des bêtes légendaires, Aïkida n'en démordait pas et comptait bien aider les dragons. Elle fut bientôt rejointe par Leeroy, qui lui aussi, avait ressenti les douleurs de sa dragonne.
— Qu'est-ce qu'on peut faire ? cria la jeune fille à son ami pour se faire entendre.
— N'intervenez pas ! ordonna sévèrement Athkor.
— Il n'a pas l'air de nous avoir vu ! Je vais utiliser la magie ! Pendant ce temps, essaye de couper ses tentacules ! répondit le jeune blond en criant lui aussi.
La Fille Gelée hocha la tête, déterminée, et partit en course entre les immenses pattes du monstre.
Ses sabres en main, elle repéra rapidement le seul tentacule qui restait clouée au sol pour aider le Demoscàth à rester en équilibre. D'un mouvement souple des poignets, elle trancha le membre visqueux, faisant giclé une sorte de sang bleu et gluant sur son armure. La créature poussa un hurlement de douleur et fut immédiatement déséquilibrée, obligée de piétiner vers l'arrière pour se maintenir stable avec les deux dragons qui pesaient sur son corps lacéré.
Le piétinement des quatre immenses pattes fit trembler le sol et Aïkida se trouva elle aussi déséquilibrée. Malheureusement pour elle, le Demoscàth avait compris qu'elle se trouvait en dessous de son lourd corps. Le monstre fit alors preuve d'une force inattendue et se redressa sur ses deux pattes arrière pour repousser violemment les deux dragons. Ces deux derniers furent obligés de s'envoler pour ne pas céder aux attaques du Demoscàth. Celui-ci put alors se concentrer uniquement sur la Fille Gelée qui venait de lui entailler sévèrement une des pattes arrière.
Le monstre rugit férocement et ses yeux devinrent couleur feu. Sa crinière violette était désormais roussie par les flammes des dragons, mais cela ne semblait pas l'avoir atteint plus que ça. Le Demoscàth utilisa alors son autre tentacule pour tenter de transpercer Aïkida. Mais cette dernière courait vite entre les quatre pattes que la créature avait reposées au sol, et esquivait habilement chaque coup.
Soudain, des tintements métalliques se firent entendre et attirèrent l'attention du monstre bleu qui tourna la tête en direction de Leeroy. Ce dernier avait demandé aux dragons de rester éloignés tandis qu'avec ses pouvoirs de lévitation, il faisait flotter toutes les armes blanches qui avaient gît au sol non loin de là.
— Aïkida ! Cours !
À cet instant-là, la Fille Gelée ne chercha pas à contredire le jeune blond. Elle avait confiance en lui et en ses actes.
Au moment même où elle sortait du dessous du Demoscàth, le jeune blond fit un geste vif des poignets, et dans un mouvement commun, toutes les lames vinrent se planter dans le corps du monstre. Ce dernier rugit de douleur et s'effondra au sol, agonisant. Des filets de sang commençaient déjà à teindre le pelage bleu de la bête tandis que les armes s'étaient enfoncées jusqu'à la garde.
Sans perdre un instant, Leeroy se mit à courir dans la direction du Demoscàth. Il dégaina sa propre épée, et d'un saut souple il escalada la terrifiante bête. Aidé de sa puissante magie, il mit toute sa force dans son mouvement.
La tête du monstre roula quelques mètres plus loin, arrosant l'herbe brûlée d'un sang chaud et visqueux.
Un périmètre vide de soldats s'était formé autour de la bête morte, et les deux dragons purent atterrir.
— Tu vas bien ?! demanda-t-elle à Athkor.,
— Ne t'en fais pas pour moi. La peau d'un dragon est plus solide que tu ne le penses.
La jeune fille soupira de soulagement, et couru à sa rencontre. Caressant ses naseaux avec délicatesse, Aïkida conseilla :
— Nous devrions voir comment se débrouillent les autres. Je veux voir de mes propres yeux le nombre des forces noires.
Le dragon noir acquiesça en grondant doucement tandis que la jeune femme dragonnier escaladait l'armure pour se placer sur la selle de métal.
— On va prendre du recul pour voir comment évoluent les combats ! cria-t-elle à Leeroy qui montait lui aussi sur sa dragonne.
— D'accord ! Nous on va essayer d'en éliminer le plus possible !
Les deux amis se firent un dernier signe de tête et leurs dragons décolèrent souplement.
Aïkida s'accrocha fermement à l'armure de son compagnon tandis que celui-ci montait en flèche dans le ciel. Cet instant-là était précieux, il permettait à la Fille Gelée de souffler un peu avant de reprendre les combats. Filant dans les airs, dans une complète liberté, ils auraient presque pu oublier qu'une bataille éclatait au sol.
Presque.
Athkor se redressa à l'horizontale et ils purent observer l'horreur qui se déroulait une centaine de mètres plus bas.
La masse de soldats et de combattants étaient telle qu'Aïkida devait tourner la tête de tous les côtés pour en observer la totalité. Des centaines de corps gisaient sur le sol dans une mare de sang qu'absorbait peu à peu la terre brûlée. Mais ce qui inquiéta le plus Athkor et Aïkida, fut le nombre des soldats noirs.
La ligne de front n'existait plus, les Combattants étant éparpillés parmi les créatures du mal. Mais il en restait encore des milliers à venir. Et des centaines avaient déjà réussi à passer la barrière. Des hommes, des Nhân-hos et des gollurnuks courraient vers la Vallée, armes au poing. Certains boitaient, certains n'avaient plus de mains, mais ils courraient vite.
Trop vite.
— Nous n'y arriverons jamais Athkor ! La Vallée sera submergée avant même que l'on n'ait vu la totalité des soldats noirs !
— Kida, j'ai une idée !
Le duo survolait les combats en décrivant de larges cercles.
— C'est la Vallée des Dragonniers qui se défend. Et qui dit dragonniers...
La jeune Ilewite fronça les sourcils avant qu'un sourire n'illumine son visage poisseux.
— Qui dit dragonniers, dit dragons ! s'exclama intérieurement la jeune fille, comprenant où son dragon voulait en venir.
— C'est d'ailleurs très idiot de ne pas y avoir penser plus tôt. Je peux les prévenir à distance et ils pourront venir nous aider. Les dragons se chargeront des soldats noirs du fond, là où il n'y a pas encore de Combattants pour éviter d'en tuer par accident.
— Tu crois qu'ils accepteront ? Tu crois qu'ils reconnaitront les ennemis ?
Athkor gronda.
— Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de dragonniers qu'ils sont stupides Kida.
— Tu as raison. Excuse-moi, je ne voulais pas t'offenser.
— Je préviens les autres.
— Tu es génial Athkor. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi !
— Sans doute des bêtises.
En entendant cette réplique, la Fille Gelée reporta son regard à la bulle de fer dans laquelle se trouvaient sa mère et sa petite sœur. Un soupir de tristesse lui échappa, et son dragon tenta de la rassurer :
— Ne t'en fais pas, on les sauvera. Pour l'instant, elles sont en sécurité.
Mais Aïkida fronça les sourcils.
— Où est-il ?
— Qui ça ?
— Le Masque Noir. Mi travidi vin.
Prenant la vision de son dragon, la jeune Ilewite se mit à fouiller le sol des yeux, en quête de leur ennemi à tous.
Mais au bout d'une dizaine de minutes à survoler les troupes et à chercher entre chaque armure, Aïkida reprit sa vision et en arriva à la conclusion suivante :
— Il se cache avec sa magie. Il n'est pas bien loin. Je le sens.
Soudain, une idée sombre lui traversa l'esprit.
— Tarek !
Si elle réussissait à sentir la magie noire, le jeune dragonnier devait lui aussi la ressentir. Inquiète, Aïkida demanda à son dragon de la reposer au sol à la recherche du jeune brun.
Tiens bon, ne sombre pas. Ne m'oblige pas à te tuer Tarek.
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