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Escapade révélatrice

         Au lever du jour, tout était calme dans la Vallée. Les dragons respiraient paisiblement et Tarek était perdu dans ses pensées. Il n'avait pas réussi à dormir. La clarté orangée du matin éclairait les collines de façon uniforme, rendant le paysage on ne peut plus magique, alors que les oiseaux chantaient et que la brise légère faisait du bien à tout le monde.

        Soudain, le jeune homme fut tiré de ses pensées par un gémissement. Il redressa la tête, empoignant sa dague, et chercha la source du bruit. Le gémissement retentit de nouveau, et le jeune brun fronça les sourcils quand il comprit que c'était Aïkida. La jeune fille était roulée en boule, les traits crispés comme jamais alors que sa respiration était saccadée.

        Athkor redressa sa longue tête qu'il rapprocha de la Fille Gelée. Tarek se leva et se rapprocha également en constatant qu'elle tremblait de tout son corps et qu'elle transpirait. Les larmes coulaient le long de ses joues pâles alors qu'elle était secouée de spasmes. Le jeune homme l'observait sans savoir quoi faire, hormis replacer une mèche de cheveux blancs derrière ses oreilles.

Qu'est-ce qui lui arrive ? demanda-t-il à son dragon.

Je pense que c'est le contrecoup de toutes ses émotions. Ce doit être une crise d'angoisse. Tu sais, sa vie a changée à jamais, elle a découvert plus qu'elle n'osait l'imaginer, et elle sait que ce n'est toujours pas fini. Elle sait également que tu veux la tuer, que le Masque Noir la veut également et elle pense que Leeroy l'a trahie. Elle est seule Tarek. Il y a bien la jeune femme qui s'occupe d'elle, et quelques amis, mais elle est loin de ses proches, elle a perdu son père et elle découvre tout juste la magie. Bien que tu penses le contraire, elle est forte, elle n'a jamais abandonné une seule fois, elle ne s'est jamais laissé aller. À force de tout garder pour elle, il fallait bien que ses émotions soient libérées un jour ou l'autre.

Non tu as sans doute raison. Il est vrai qu'elle est beaucoup plus forte que je ne le pensais en la voyant pour la première fois. Pourtant, il faudra bien que je la tue un jour...

— Tu n'es pas obligé.

— Si.

— Alors pourquoi l'avoir sauvée à plusieurs reprises ?

Tarek soupira.

— Je ne sais pas. J'ai agis de façon automatique, je n'ai pas de raison particulière. C'était stupide de ma part, j'aurais dû la laisser se faire tuer. Elle ne servira qu'à amener le malheur si elle reste en vie. Autant à elle-même, qu'à nous.

Tandis que le jeune homme s'apprêtait à prendre le tissu, qui avait servi à transporter la selle, et en recouvrir la jeune fille, une voix familière se fit entendre :

— Qu'est-ce que... Aïkida ? s'étonna Leeroy, planté quelques mètres plus loin.

Le jeune blond se mit à courir dans leur direction, le visage crispé par l'incompréhension et par l'inquiétude. Il se précipita sur la Fille Gelée et s'accroupit devant elle. Il blêmit alors en constatant l'état de la jeune fille et se retourna vivement vers son frère d'armes et lui demanda, sévère :

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Ne me dis pas que...

Les deux jeunes hommes se relevèrent, se regardant droit dans les yeux. Le jeune brun répondit :

— Je ne lui ai rien fait.

— Ne me mens pas encore une fois. On sait tous que tu n'as qu'une seule envie, c'est de la tuer. Dis-moi ce que tu lui as fait !

— Si j'avais eu l'intention de la tuer maintenant, elle ne serait pas en train de pleurer mais de pourrir six pieds sous terre !

Alors que le jeune blond fermait les poings et se retenait de prendre son frère d'arme par le col, Tarek restait calme, analysant le comportement de son frère d'armes. Il lui expliqua ensuite d'une voix posée les évènements des heures précédentes.

        Quand Leeroy apprit qu'elle avait failli mourir, il devint blafard. Alors qu'il allait répliquer une phrase cinglante vis-à-vis de son ami d'enfance, il fut stoppé par une voix qui sortait du sommeil :

— Leeroy ?

Les deux jeunes hommes se tournèrent vers la jeune fille qui s'était réveillée. Elle avait les yeux rouges et quelques mèches collées sur son visage à cause des larmes et de la transpiration, mais n'en restait pas moins magnifique.

— Aïkida ! Comment tu te sens ? s'inquiéta le jeune blond en s'accroupissant près d'elle.

Alors que la Fille Gelée le rassurait d'une voix tremblante, se remettant lentement de ses émotions, Tarek retourna s'assoir près de son dragon en déclarant :

— Repose toi encore un peu, on ira déjeuner et ensuite on reprend l'entraînement, dit-il à l'intention de la jeune fille.

Celle-ci hocha la tête alors que Leeroy s'imposa :

— Je reste avec vous.

— Tu ne... commença le jeune brun.

— Oui merci, coupa Aïkida.

Tarek leva les yeux au ciel, et replongea dans ses pensées sans se préoccupés des deux autres.

        Après avoir repris des forces, les trois jeunes gens retournèrent dans la cour des armes. Aïkida découvrit pour la première fois la couleur rouge rubis de l'imposant dragon de Tarek. Ses écailles renvoyaient des reflets rouge sang qui lui donnaient un air majestueux et autoritaire. Il était plus grand qu'Athkor ainsi que l'autre dragon présent, celui de Leeroy. Ce dernier était de la même taille qu'Athkor mais le jeune blond lui apprit que c'était une femelle. De couleur bleue argentée, elle était gracieuse, et sa tête était plus fine que celle des mâles.

— Aïkida, je te présente Luaj, ma dragonne.

La Fille Gelée s'inclina, émerveillée par tant de beauté, tandis que Luaj faisait de même en grondant gentiment. Elle aussi, était munie d'une selle de cuir, et Leeroy s'empressa de monter dessus, imité par les deux autres sur leur dragon respectif.

         Tarek annonça :

— Aïkida, tu vas d'abord t'entraîner au sol pour te mettre debout. Tu n'as qu'à faire ce que je te dis.

Cette dernière leva les yeux au ciel en répliquant :

— J'ai l'impression d'être une soumise à force de t'obéir.

— Cette nuit tu ne m'as pas écouté, et tu as faillis mourir. C'est à toi de choisir, déclara-t-il sèchement.

Aïkida soupira et demanda :

— Qu'est-ce que je dois faire ?

— Tout d'abord, il faut te mette accroupie d'un seul coup. Si tu y va doucement tu vas te déstabiliser, il faut que tu sautes carrément sur tes pieds en t'accrochant à la selle. Une fois que tu te sens stable, tu peux te lever doucement et pour commencer, place bien tes pieds dans les poignées dont tu te servais avec tes mains. Plus tard quand tu seras plus à l'aise, tu n'en auras plus besoin et tu pourras même te déplacer sur ton dragon. Mais pas aujourd'hui, ajouta-t-il sévère.

Aïkida leva une nouvelle fois les yeux au ciel, et obtempéra après avoir observé Tarek le faire. Elle n'eut pas de difficulté à se mettre debout, mais elle savait que ce serait plus compliqué en vol.

— Si tu ne te sens pas prête, ne le fais pas, ajouta Leeroy.

La Fille Gelée allait répliquer, en ayant marre qu'on la prenne pour une enfant, mais Tarek la prit de cour :

— Elle en est capable.

Aïkida regarda le jeune brun avec des yeux ronds. Il vient de me défendre ou je rêve ?

— Si tu perds l'équilibre, ne joue pas les cascadeuses, continua-t-il. Rassis toi et réessaye plus tard.

Quand ils se sentirent tous prêts, les trois dragons prirent leur envol. Leurs puissantes ailes les propulsèrent vers le ciel à une vitesse époustouflante, et malgré sa chute de la nuit, Aïkida n'avait pas peur. Elle se sentait bien dans les airs.

Mi travidi vin, chuchota-t-elle avant de rouvrir les yeux.

Son bonheur était intense, elle ne s'était jamais sentie aussi proche de son dragon, accrochée à lui, voyant la même chose que lui, plaçant sa vie sous sa confiance.

        Elle riait de joie. Les trois dragons se croisaient avec bonheur, et les trois dragonniers s'amusèrent, laissant tous leurs soucis et leurs ressentiments sur le sol, loin quelques mètres plus bas. Les trois jeunes poussèrent des cris quand les trois dragons s'alignèrent et plongèrent vers le sol dans une chorégraphie parfaite. Les cheveux au vent et les joues engourdies à force de rire et de sourire, Aïkida se sentait bien. Elle se sentait libre. Les trois dragonniers, qui n'avaient pas montré quelconque relation amicale, paraissaient proches durant le vol. Ils riaient, criaient et levaient les bras comme le feraient des amis de longues dates. En vol, il n'y avait plus aucune tension.

        Les trois dragons écartèrent soudain leurs immenses ailes pour se remettre à l'horizontal, rasant de près la cime des arbres, faisant fuir les oiseaux qui nichaient sur les hautes branches. C'est à cet instant là que la Fille Gelée se sentit prête à réessayer. Elle reprit à sa vision d'humaine et se concentra sur sa tâche. Elle agrippa fermement les poignées de sa selle alors qu'Athkor l'encourageait intérieurement. Dans un élan, la jeune fille se retrouva accroupie sur la selle. Heureuse de cette première victoire, cela ne fit que renforcer sa détermination et elle se redressa lentement, en prenant soin de placer ses pieds à l'intérieur des poignées.

        Enfin, Aïkida se tenait debout sur la selle de son dragon noir, les bras en croix. Elle contractait tous ses muscles pour faire face au vent qui l'entraînait vers l'arrière, mais cela ne la découragea pas, bien au contraire. Quand elle fût sûre d'être stable, la jeune fille poussa un cri de victoire et se mit à éclater de rire, ivre de bonheur.

        Elle entendit Athkor rugir de fierté tandis que Leeroy criait de joie, lui aussi debout, tout comme Tarek. Les dragons remontèrent doucement vers le ciel, de telle façon que leurs dragonniers n'aient pas besoin de se rassoir pour tenir en équilibre. Les collines défilaient sous leurs yeux à une vitesse impressionnante et bientôt, Aïkida entendit Tarek crier :

— Rasseyez-vous ! On va sortir des montagnes et se diriger vers les royaumes voisins, je veux voir si quelque chose se trame !

Fronçant les sourcils, ils obtempérèrent et les trois jeunes gens se rassirent se cramponnant à leur selle tandis que les dragons redoublèrent de vitesse, chose qu'Aïkida pensait impossible. De ce fait, elle ne voyait plus grand-chose des paysages, alors, la jeune fille reprit la vision de son dragon, toujours ivre de bonheur. Les trois majestueuses créatures se dirigeaient dans le sens opposé au royaume natal de la jeune fille.

        Elle allait enfin découvrir ce qu'il y avait derrière ses montagnes.

        Le trio de feu volait à toute allure en direction du soleil levant qui baignait les paysages d'une luminosité orangée et qui rendait le tout magique. Ils volèrent pendant une heure ou deux, Aïkida n'avait plus la notion du temps, appréciant chaque minute de ce voyage inattendu. Elle n'avait pas besoin de faire la conversation avec Athkor, leur lien était si étroit qu'ils se comprenaient sans même se parler.

        Mais au bout de quelques temps, les dragonniers commencèrent à avoir les muscles engourdis, et les dragons fatiguaient. Tarek ordonna de voler encore une dizaine de minutes, jusqu'à un lac nommé Akvo.

        Une fois la destination atteinte, les trois dragons atterrirent avec souplesse dans l'herbe fraîche du matin. Pendant que les dragonniers se dégourdissaient les jambes, les trois créatures de feu s'allongèrent au sol pour se reposer. Le lac était relativement petit et ressemblait plutôt à un étang. Il n'y avait aucun relief autour, seulement une plaine, on pouvait juste distinguer quelques collines bien plus loin.

— Il y a encore une heure de marche avant d'atteindre les frontières du royaume du Masque Noir. Nous ne pouvons pas y aller à dos de dragon, nous serions immédiatement repérés, expliqua Tarek.

— Que proposes-tu ? demanda son frère d'armes.

— Je suis déjà venu ici avec Fridon, commença le jeune brun.

— Qui est Fridon ? coupa Aïkida ?

Tarek leva les yeux au ciel tandis que Leeroy lui expliquait que c'était l'espion de la Vallée. Ensuite, il continua :

— Sous le lac, il y a des souterrains. Ils mènent à la colline à droite de la frontière, nous auront une superbe vue sur les agissements de leurs soldats.

Aïkida fronça les sourcils. Sous le lac ? Mais elle finit par acquiescer en silence, n'ayant d'autre choix que d'approuver.

        Ils se reposèrent encore quelques minutes, mais ils devaient vite se préparer, il serait bientôt midi, et s'ils n'étaient pas rentrés avant le coucher du soleil, Nàmo se douterait de quelque chose. En effet, Tarek avec prit cette décision seul. Les trois jeunes dragonniers ne faisaient nullement confiance à Scar et craignaient qu'il ne prépare autre chose, en plus des combats prévus contre le royaume des gollurnuks, le Royaume Noir. Ils devaient enquêter de leur côté, sans en inquiéter le Haut-Dragonnier.

        Tarek leur conseilla d'emmener le moins d'armes possible. La traversée serait suffisamment difficile pour se compliquer la tâche en rajoutant du poids. Ils firent ensuite signe aux dragons et ceux-ci partirent chasser. Ils seraient là à leur retour.

        Les trois jeunes dragonniers se jetèrent dans l'eau glaciale, non sans échapper un soupir. Les jeunes gens se rendirent rapidement compte que leurs vêtements et leurs armes diminuaient leurs mouvements. Leeroy et la Fille Gelée suivaient Tarek dans l'eau glacée tandis que le froid engourdissait leurs muscles à une vitesse impressionnante. Bientôt, ils ne sentirent plus leurs pieds, ni leurs mains, prenant soin de garder la tête hors de l'eau pour le moment.

        Tarek s'arrêta prêt de la rive. La jeune fille trouva étrange d'être si près du bord sans pour autant avoir pied.

— Les souterrains sont dessous, déclara-t-il. Il va falloir prendre une grande respiration et faire des mouvements lents mais puissants car nous allons rester en apnée un certain temps. Surtout, en cas de panique, ne remontez pas à la surface, vous vous assommeriez car nous allons passer sous terre. Ne me quittez pas des yeux et faites exactement ce que je fais. Compris ?

Le Tarek autoritaire était de retour. Les deux jeunes gens hochèrent la tête, et au signal, les trois dragonniers plongèrent.

        L'eau était d'une pureté rare et le soleil leur permettait de voir clair dans l'eau translucide. Leeroy et Aïkida était côte à côte et suivaient le jeune brun à la trace. Les deux frères d'arme, ayant une musculature au moins double par rapport aux faibles muscles de la Fille Gelée, se propulsaient plus facilement et plus rapidement. S'en rendant compte, le jeune blond attrapa le poignet de la jeune fille, et ils nagèrent tous les deux tandis que le froid leur rongeait la peau.

        Aïkida remarqua toutes formes de vie dans les profondeurs du lac. Des poissons de toutes les couleurs leur filaient entre les jambes tandis que des algues et anémones s'accrochaient à la roche environnante. La jeune fille commençait à manquer d'oxygène, mais se concentra pour ne pas paniquer et fit des mouvements plus puissants.

        Quoi que faisait Tarek, il avait toujours de l'allure pensa la jeune fille, essayant de penser à autre chose qu'à son manque d'air. Les grands gestes puissants et gracieux du jeune homme, le propulsaient sans aucune difficulté. Aïkida se rendit alors compte qu'elle handicapait Leeroy et voulu se dégager, mais ce dernier lui serra plus fermement le poignet.

        La jeune fille manquait inévitablement d'air et commença sérieusement à paniquer quand elle vit que Tarek ne remontait toujours pas à la surface, mais continuait encore, toujours plus profondément. L'eau était désormais sombre puisque le soleil n'éclairait plus, étant passés sous terre. Le calme de l'eau grisonnante asphyxiait la jeune fille tout autant que son manque d'air. La pression augmentait au fur et à mesure, et elle eut l'impression d'être prisonnière de l'entité incontrôlable qu'était la nature. Compressée, la peau frissonnante, dévoilant une chair de poule, la Fille Gelée avait mal partout tant le froid était mordant.

        Prise de panique, et le froid n'aidant pas, Aïkida souffla dans l'eau, ce qui fit jaillir des bulles de sa bouche qui allèrent s'écraser contre la paroi plafonneuse. Leeroy interpréta cela comme un signal d'alerte et accéléra. Lui aussi manquait d'oxygène, tout comme Tarek. Mais au grand soulagement de tout le monde, ce dernier se mit à battre rapidement des pieds, les emmenant enfin vers le haut.

        Les trois dragonniers jaillirent à la surface, aspirant une énorme bouffée d'oxygène. Ils se trouvaient dans une sorte de bulle souterraine. Le plafond était juste assez haut pour permettre à un homme de se tenir debout, et la berge était composée d'un fin sable gris. Il n'y avait aucune lumière extérieure, et pourtant, ils voyaient bien. Cette luminosité provenait de l'eau du lac Akvo, elle était comme ensorcelée, projetant de somptueux reflets bleutés sur les parois humides de la grotte. Des stalactites descendaient du plafond et le léger bruit des gouttes d'eau rendait la scène féerique.

        Les trois jeunes gens s'approchèrent de la berge, essoufflés et transits de froid. Ils s'allongèrent sur le sable, épuisés par tant d'efforts. Les deux jeunes hommes enlevèrent leur ceinture qui portait leurs armes et enlevèrent leur haut afin de se réchauffer plus rapidement, dévoilant leur torse musclé. Voyant Aïkida greloter et claquer des dents, Tarek lui demanda, espiègle et plein de sous-entendus :

— Fait comme nous p'tite gelée, t'aura moins froid.

Alors qu'il lui adressait un sourire narquois, la jeune fille le foudroya du regard, ramenant ses genoux contre sa poitrine et les entourant de ses bras.

        Trempée jusqu'aux os, elle n'en restait pas moins sublime. Ses cheveux blancs gouttaient sur son visage rougi alors que ses lèvres, violacées par le froid, tremblaient légèrement. Ses vêtements lui collaient à la peau alors que ses doigts paraissaient crispés.

        Tandis que Tarek avait fait semblant de lorgner la jeune fille avec sa question espiègle, il ne paraissait pas s'attarder sur elle, contrairement à son frère d'arme, dont les yeux brillaient étrangement. La Fille Gelée ne paraissait pas s'en apercevoir et le jeune brun en profita pour ramasser un caillou et le lancer sur son frère d'arme. Ce dernier sursauta en échappant un petit « Aïe ! ». Il se tourna vers Tarek qui le regardait, un sourcil arqué et qui lui faisait comprendre qu'il avait remarqué la façon dont il regardait la Fille Gelée. Leeroy leva les yeux au ciel et ne releva pas, feignant ne pas comprendre.

        Il ne pouvait pas se permettre de penser à ce genre de choses. Pas avec elle.

        Au bout de quelques minutes de pause, Tarek prit la parole :

— Nous ferions mieux d'y aller et de ne pas perdre de temps.

Les trois dragonniers se levèrent, encore mouillés. Les jeunes hommes ne remirent que leur ceinture d'armes alors que la jeune fille avait du mal à se réchauffer, ayant gardé ses vêtements trempés sur le dos. Ils se dirigèrent vers le fond de la grotte, vérifiant qu'ils n'avaient rien oublié au passage.

        La grotte était longue et l'obscurité était quasi-totale. Les trois dragonniers marchèrent environ un quart d'heure sur la pierre froide, écoutant le bruit de leurs pas accompagné de son écho. Leur souffle était commun, et à force de marcher, ils commencèrent à se réchauffer, lentement, du moins pour les deux jeunes hommes.

        Au bout d'environ une demi-heure dans l'obscurité, ils aperçurent enfin le bout du tunnel et débouchèrent devant une colline abrupte qui cachait tout paysage. Aïkida apprécia les rayons de soleil qui effleurèrent sa peau, apportant un peu de chaleur. Leeroy et la jeune fille comprirent que c'était la colline dont avait parlé Tarek il y a maintenant plus d'une heure. Ils se mirent à monter la pente et eurent parfois même besoin d'escalader tant la côte était raide.

        Tarek était devant la jeune fille, et celle-ci remarqua pour la première fois son tatouage. Comme le sien et celui du jeune blond, il couvrait toute la surface de son dos, montant jusqu'à la nuque et descendant certainement jusqu'à ses cuisses, tout comme celui de la Fille Gelée, caché par le pantalon. Il dessinait un magnifique dragon dressé sur ses deux pattes arrières, ses grandes ailes déployées recouvraient les épaules carrées du dragonnier alors qu'une impression de troisième dimension jouait sur les flammes que crachaient la bête légendaire. Les yeux reptiliens semblaient fixer la jeune fille et étaient menaçants, provoquant des frissons chez cette dernière.

        Lorsqu'ils approchèrent du sommet, Tarek leur fit signe de se baisser, et ils parcoururent les derniers mètres en rampant. Le paysage était à couper le souffle. Une immense ville se situait devant leurs yeux. Les bâtiments de pierre étaient immenses et s'alignaient par dizaines, tandis que les remparts protégeant la ville s'étendaient tout autour. Le soleil baignait les habitations de cette douce clarté matinale, se reflétant également dans le cours d'eau qui contournait la ville.

— Voici Nigraurbo, la deuxième plus grande ville du Royaume Noir, la première étant la capitale, Maskitaj, où réside le Masque Noir.

Mais ce qui avait retenu leur attention n'était autre qu'une marée noire en dehors des remparts. Une marée de soldats noirs. Ils étaient alignés par centaines tout autour de la forteresse, noyant le paysage dans une ambiance lourde et grave. Devant, se trouvaient les gollurnuks, ensuite s'alignaient les cavaliers et derrières, se rangeaient les soldats à pied. Leurs effectifs étaient légèrement supérieurs à ceux des combattants et Tarek fronça les sourcils.

— Il manque quelque chose, ils ne sont pas tous là, déclara-t-il gravement.

— Comment ça ? demanda Aïkida.

— Fridon avait estimé au moins le double de leur nombre actuel, expliqua Leeroy.

— Et je ne vois pas leur chef. D'habitude, il est toujours avec ses hommes lors des « répétitions » comme celle-ci.

Alors que les trois jeunes gens observaient le comportement des soldats, ils aperçurent tous en même temps la venue d'un soldat, plus imposant que les autres, qui remontait d'un souterrain qu'ils n'avaient pas remarqué jusqu'à présent. Derrière lui, suivait une autre centaine de soldats à pied, tous portaient un casque, mais pas d'armure.

         Les dragonniers froncèrent les sourcils.

— Quelque chose se prépare dans les souterrains. Il faut savoir ce que c'est, déclara Tarek.

Les deux autres le regardèrent avec des yeux ronds et le jeune blond demanda :

— Tu ne veux quand même pas qu'on aille voir ce qu'il y a ?

— Pas maintenant, nous serions immédiatement remarqués. Nous reviendrons cette nuit.

— Cette nuit ?! On ne peut pas attendre demain ? demanda Aïkida, les yeux écarquillés.

Le jeune brun se tourna vers elle, sévère et expliqua :

— Et non princesse. C'est fini ta petite vie ou tu faisais ce que tu voulais. Maintenant, la survie de centaines de personnes est entre nos mains, alors le confort n'est vraiment pas la priorité.

Aïkida allait répliquer violemment, mais il continua :

— S'il y a vraiment quelque chose qui se prépare, il faut le découvrir au plus vite pour mettre au point de nouveaux plans de défense et d'attaque. Il ne nous reste que quelques jours, avant la prochaine bataille et nous n'avons pas de temps à perdre.

Quand il eut fini sa phrase, Tarek se recula de quelques mètres et commença à descendre de la colline, finalement suivi des deux autres.

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