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Deux ombres parmi les ombres

         Tandis qu'Aïkida s'aventurait dans la tour ouest, elle perçut la présence de son dragon et son humeur s'apaisa quelque peu.

Athkor.

— Aïkida.

— Reposes-toi bien, conseilla-t-elle. Nous partons dans peu de temps.

— J'ai cru comprendre que nous allions rendre visite aux elfes ? demanda-t-il.

Pas exactement. Nous allons chercher Elea et Emelï.

La Fille Gelée entendit un grondement de désaccord de la part de son dragon, et ce dernier ajouta :

Ne joues pas les inconscientes Aïkida. Tu connais les dangers qui t'attendent si tu pars là-bas.

Mais la jeune fille ne prit pas la peine de répondre, elle était déterminée.

        Aïkida arriva devant une porte sur laquelle était accrochée un poignard. Elle sourit, se rappelant les superstitions de son maître, et frappa.

        Suron lui ouvrit et sourit de toutes ses dents en découvrant son élève sur le palier.

— Entre ma petite, proposa-t-il en s'effaçant pour la laisser passer.

Ses appartements étaient semblables à ceux de Leeroy, mais en beaucoup moins luxueux. Les dragonniers bénéficiaient de plus d'espace du fait de leur rang.

        Le vieil homme s'assit sur une chaise de bois et invita la jeune fille à faire de même. Ils se retrouvèrent face à face, l'une croisant les bras, et l'autre s'accoudant à la table.

— Je vous remercie d'avoir évité le mariage avec Scar...

Le maître d'armes fronça les sourcils et demanda :

— Pourquoi j'ai l'impression qu'il y a un « mais » ?

— Mais je n'irais pas chez les elfes.

En entendant cela, Suron soupira. Ses vieilles mains, néanmoins agiles, grattèrent sa barbe blanche tandis qu'il se levait.

        Le professeur de combat se dirigea vers l'un des meubles et en ouvrit le tiroir pour en sortir la sacoche qu'il portait durant le voyage. Il revînt près de la table et sortit du tissu noir, un feuillet. Sans un mot, il le déplia devant la jeune fille et elle aperçut une carte des Royaumes. Le vieil homme se plaça à la droite de son élève et posa un doigt sur la Forêt des Elfes, ou le Royaume Asram.

— Tu iras chez les elfes, pour deux raisons. La première : cette union doit avoir lieu, la Vallée a besoin de renfort et nous ne pourrons pas compter sur le Royaume de Vicini. Cette alliance pourrait faire basculer la finalité des combats en notre faveur.

Aïkida grimaça, se rendant compte de l'exactitude des propos de son maître. Ce dernier continua :

— La deuxième raison est que, une fois chez les elfes, toi et Leeroy pourrez passer par l'Est. Vous arriverez directement derrière Maskitaj, là où ils ne s'attendront pas à vous voir.

Suron traça fictivement le trajet avec son doigt et tapota sur la ville du Masque Noir.

— Tarek et moi nous vous y attendrons au coucher de soleil dans trois jours.

Aïkida ne regardait plus la carte, mais son professeur, les yeux dans le vide.

— Je ne peux pas.

Le vieil homme, qui s'attendait à tout, sauf à cette réaction, arqua un sourcil étonné.

— Je ne peux pas risquer vos vies. J'ai déjà perdu mon père, et ma mère et ma sœur sont en captivité. Je ne supporterais pas une perte de plus.

La Fille Gelée planta ses yeux bleus dans ceux de son professeur et déclara d'un ton autoritaire :

— J'irai chez le Masque Noir. Seule.

Et elle ne lui laissa pas le temps de réagir. Elle se leva brusquement, sortit des appartements et eu juste le temps d'entendre Suron crier : « Aïkida ! C'est de la folie ! ». Mais la jeune fille ne se retourna pas et se dirigea vers ses appartements.


        Lorsqu'elle y arriva, Ambre faisait les cents pas dans le salon. Cette dernière hurla de joie en apercevant la jeune fille :

— Aïkida ! Mais où étais-tu ? Tout le monde vous cherchait, Tarek, Leeroy et toi !

— Excuses moi Ambre, j'aurais dû te prévenir plus tôt, mais je n'étais pas vraiment au courant.

Les deux amies s'enlacèrent, heureuses de se retrouver.

        Puis la Fille Gelée se recula légèrement, et posa ses deux mains sur les épaules de la jeune femme. Cette dernière fronça les sourcils et demanda, inquiète :

— Tu as quelque chose de grave à m'annoncer. Je me trompe ?

Aïkida soupira et répondit :

— J'ai besoin de toi. Il faut que tu me couvre, je pars chercher ma famille.

Ambre blêmit :

—Ta famille a été enlevée ?

La Fille Gelée ne regardait pas la jeune femme et rassemblait ses affaires.

— Oui, par le Masque Noir. Je vais les chercher.

La jeune femme blêmit de plus belle et bégaya :

— Le... le Masque Noir...

Puis elle réalisa et se mit à crier de panique :

— Mais tu ne peux pas aller chez le Masque Noir toute seule sans...

Mais Aïkida, plus vive que jamais, plaqua fermement une main sur la bouche de son amie et chuchota :

— Tu es folle de crier comme ça ?! Tu veux tout faire rater ?!

Ambre baissa les yeux, honteuse. La Fille Gelée soupira et retira sa main.

— Tout ce que tu as à faire, c'est de m'assurer un passage sans que je ne croise personne jusqu'à l'extérieur et de tenir ta langue.

— Aïkida tu ne devrais pas...

— Tu peux faire ça pour moi ? coupa la jeune fille.

Ambre soupira puis finit par hocher la tête. La fille Ar-Feiniel la prit dans ses bras et la remercia vivement.


        Aïkida avait rabattu la capuche de sa cape sur ses cheveux blancs et tenait une besace contenant des vêtements de rechanges ainsi que des vivres, juste « au cas où ». À sa ceinture ceignait son épée tandis que son bâton de combat, rétracté, était accroché dans son dos. Sous ses manches, étaient cachés son poignard et sa dague, tandis qu'elle avait dissimulé ses mini-armes un peu partout dans sa tenue. La jeune fille fut elle-même étonnée de son aisance malgré le nombre d'armes qu'elle portait, accompagnées de son armure de cuir.

— Je n'aime pas ça... chuchota Ambre.

— Tout va bien se passer, la rassura son amie.

— Tu sais ce que je risque moi ? s'exclama la jeune femme.

La Fille Gelée se retourna, un faible sourire collé sur son visage déterminé, et répondit :

— Oui, je sais. Et c'est pour ça que je ne pourrais jamais te remercier assez pour tout ce que tu fais pour moi.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire... commença la jeune femme.

— Prends soin de toi Ambre.

Cette dernière soupira et hocha la tête à contrecœur.

        La fille de Jake respira un grand coup pour évacuer le stress, puis prit un air déterminé et rabattit sa capuche pour couvrir son visage. Elle ouvrit la porte et passa sa tête par l'entrebâillement. Après s'être assurée que le couloir était désert, les deux jeunes femmes se fondirent dans les ombres et rasèrent les murs, attentives au moindre bruit.

        Les deux femmes en capes noires traversèrent un bon nombre de couloirs sans croiser âme qui vive. Mais alors qu'elles tournaient au coin de la bibliothèque centrale, des bruits de pas retentirent sur les dalles de pierre. Ce fût Aïkida qui les entendit la première et elle plaqua son amie contre le mur, à l'ombre d'un angle. Le cœur des deux jeunes femmes battait la chamade tandis qu'elles retenaient leur souffle.

        Quelques minutes plus tard, elles n'entendirent plus rien. La Fille Gelée risqua alors un coup d'œil dans le couloir adjacent et constata avec soulagement qu'il était vide. Les deux jeunes ombres purent alors reprendre leur escapade, plus attentives que jamais.

Il y a deux gardes devant la porte principale, informa Athkor, amer.

Aïkida fut d'abord étonnée que son dragon sache ce qu'elle faisait, puis elle se rappela que leur lien était très puissant.

Merci. Il y a du monde près de la sortie Est ?

Quelques secondes plus tard, Athkor lui répondit, confiant :

Un seul garde.

— Merci Athkor.

— Je n'aime pas ça du tout.

La jeune fille soupira. Elle n'aimait pas aller contre la volonté de son dragon, mais elle n'avait pas le choix.

        Aïkida attrapa le bras de son amie et lui chuchota :

— Changement de plan, on passe par la sortie Est.

Ambre acquiesça, comprenant le « pourquoi » de ce changement de direction. Les deux jeunes femmes firent demi-tour et continuèrent à raser les murs.

        Quelques minutes plus tard, elles arrivèrent dans le hall de la sortie prévue. Il n'y avait pas de porte de ce côté-là, seulement une arche de pierre. Aïkida indiqua un recoin sombre à son amie et elles s'y cachèrent parmi l'obscurité nocturne.

        La Fille Gelée tendit l'oreille et conclut que le garde patrouillait à l'extérieur, devant l'arche. Elle était en train de se demander comment le neutraliser sans le tuer, quand une ancienne leçon de Suron lui revînt en mémoire. C'était l'une des premières prises qu'elle avait apprises. Aïkida respira alors un bon coup.

— Reste là, ordonna-t-elle à Ambre.

Cette dernière hocha la tête.

        La leçon commençait.

        Premièrement, être complètement détendue pour apporter plus d'élan et de puissance au coup. La jeune fille laissa alors pendre ses bras de façon molle et peu esthétique. Elle s'avança sans bruit jusqu'à l'arche et aperçut le garde, de dos, scrutant l'horizon. La suite devrait être rapide si elle voulait réussir son coup. Aïkida s'avança au plus près du garde, se glissant parmi les ombres, sans un bruit.

        Deuxièmement, bien se camper sur ses jambes. La jeune fille plaça son centre de gravité au milieu de son corps, la jambe gauche en avant, et la jambe droite vers l'arrière, légèrement fléchies.

        Troisièmement, viser la tempe. Aïkida étudia la posture du garde et anticipa ses futurs gestes selon sa position.

        Quatrièmement, serrer le poing.

        Et enfin, utiliser le pivot des hanches pour générer plus de force au coup.

        Aïkida se racla soudainement la gorge, à quelques centimètres du garde. Ce dernier se retourna brusquement et la jeune fille en profita. Amenant toute sa force dans son bras et dans son haut du corps, la Fille Gelée frappa violemment le combattant à la tempe. Ce dernier n'eut pas eu le temps de réagir qu'il gisait déjà au sol, KO.

        La jeune fille s'excusa auprès du garde et se massa les phalanges. Elle avait oublié à quel point un crâne pouvait être dur. Aïkida retourna ensuite auprès de son amie, toujours tapie dans l'ombre.

— Merci beaucoup Ambre, lui dit-elle en lui prenant les mains. Je te revaudrai ça un jour. Je vais me débrouiller seule maintenant.

La jeune femme sourit tristement et enlaça son amie en lui chuchota :

— Fais attention à toi, et ne prends pas de risques inutiles.

Aïkida hocha la tête et sourit à la jeune femme.

— Au revoir je l'espère.

Et la Fille Gelée partit dans l'ombre en direction de la clairière où l'attendait Athkor.

        Dans l'obscurité, le dragon noir était imperceptible. Aïkida se guida principalement avec le lien qui les unissait pour le retrouver. Il avait bien grandi depuis la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, et la jeune fille n'était pas peu fière de l'allure de son dragon.

Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de partir seuls Kida.

— On n'a pas les choix, je ne veux pas perdre quelqu'un de plus.

Mais alors que la Fille Gelée attachait sa besace à la selle de son dragon, une voix masculine retentit dans son dos.

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