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Conseil de guerre

         Le Conseil n'avait pas lieu dans les appartements de Nàmo, mais dans une pièce que la Fille Gelée ne connaissait pas. C'était Leeroy et Tarek qui l'avaient guidée jusque dans cette fameuse Salle de Conseil de Guerre. C'était une petite pièce sombre, seulement éclairée par deux torches accrochées au mur. La pierre était très épaisse, et depuis le couloir où se trouvait l'entrée secrète, il était impossible d'intercepter ne serait-ce que des bribes de conversation.

        Au centre de cette salle, se trouvait une table ronde en bois ciré sur laquelle gisait une immense carte où l'on apercevait les royaumes à l'Est des Montagnes. Autour de cette table, étaient assis Nàmo, Suron ainsi que trois autres hommes qu'Aïkida n'avait jamais vu.

        Les trois dragonniers prirent place sur les chaises restantes alors que le silence pesait sur cette ambiance d'urgence.

        Ce fût le Haut-Dragonnier qui prit la parole, grattant sa barbe blanche :

— Bien. Tout le monde est présent, nous pouvons donc commencer.

Il tourna un regard protecteur vers la jeune fille et poursuivit :

— Aïkida, je te présente Kepalâ, notre chef des armées au même titre que Tarek. Ensuite, voici Owalës, notre stratège depuis plus de vingt ans, et enfin, je te présente Jìvi, notre spécialiste en créatures anciennes.

Les trois hommes hochèrent la tête solennellement et la Fille Gelée y répondit poliment.

        Kepalâ était brun aux cheveux courts et paraissait assez jeune. Aïkida supposa qu'il devait avoir la trentaine, contrairement à Owalës qui approchait plutôt la soixantaine avec ses longs cheveux gris et les nombreuses rides qui creusaient son front. Jìvi quant à lui, ne paraissait guère plus vieux que la quarantaine et dégageait une sorte de quiétude qui renforçait ses yeux bleus d'un calme respectueux.

        Kepalâ fixait la jeune fille d'un air sévère. Aïkida plongea alors ses yeux bleus dans ceux du chef des armées et ne cilla pas. Une légère tension se fit ressentir alors que personne ne se rendait compte de leur affront du regard. Le brun fronça les sourcils devant l'air déterminé de la Fille Gelée, cette fille qui osait le défier tout en connaissant son haut rang, ne se laissant pas impressionner. À ce moment-là, il comprit qu'un fort caractère se cachait sous cette apparence fragile ; et même s'il en avait entendu parlé, il fût satisfait de constater que cela n'avait pas seulement été des rumeurs.

        Le chef des armées soutînt quelques secondes de plus le regard bleu de la jeune fille avant de sourire franchement à cette dernière. Restant formelle, Aïkida se contenta d'hocher la tête une nouvelle fois, gagnant la confiance du combattant.

        Sans rien relever, Nàmo ajouta à l'adresse de la Fille Gelée :

— Je ne sais pas si tu le savais déjà, mais Tarek, comme je viens de le dire, en plus d'être notre invaincu et notre meilleur combattant, est le second chef des armées. Quant à Leeroy, avant ton arrivée, il était celui qui maîtrisait le plus la magie des trois dragonniers que nous étions. Il semblerait que tu sois la plus puissante de nous quatre désormais. Cependant, Leeroy a plus d'expérience. Il se chargera donc de tout ce qui a un lien direct avec la magie.

Le vieil homme plongea un regard autoritaire dans les yeux de la jeune fille et déclara :

— Même si tu es haut placée en tant que jeune Ilewite et femme dragonnier, tu es sous nos ordres. Peu importe ce que nous te dirons de faire, tu n'as pas à réfléchir. Juste à obéir. Eventuellement, tu peux discuter avec nous si tu as des idées, mais n'agis pas par toi-même. Aïkida, je commence à cerner ton caractère rebelle et ta fâcheuse manie de n'écouter que ton instinct, c'est pourquoi je t'avertis. À ce stade, toute erreur pourrait être fatale. Notre but est d'éliminer le Masque Noir une bonne fois pour toute. Le tien est aussi de récupérer ta famille. Nous ne pourrons pas fonctionner séparément, il va falloir coopérer.

Aïkida hocha la tête. Elle savait. Même si elle avait quelques problèmes avec l'autorité, il allait falloir qu'elle se plie aux ordres de ces messieurs si elle voulait avoir une chance de revoir Elea et Emelï.

        Après un court silence, Owalës posa ses coudes sur la table en bois et croisa ses doigts. Les sourcils légèrement froncés, il plongea en pleine réflexion.

— Nous n'avons que très peu de temps, déclara le Haut-Dragonnier. D'après les informations de Tarek, le Masque Noir envoie ses troupes dans la plaine Afonji, entre Maskitaj, le Royaume de Vicini et le petit village de Dogum. Sachant que pour s'y rendre à pied, il faudrait une grosse journée de marche, sans aucune pause, il sera impossible d'y être à temps.

— Ce n'est pas important, l'interrompit soudain Owalës.

Tous les regards se posèrent sur le vieil homme mais ce dernier ne se démonta pas et justifia ses paroles :

— Nous ne sommes pas obligés de nous rendre en temps et en heures au même endroit que les troupes du Masque Noir.

Les quatre dragonniers présents arquèrent un sourcil, ne comprenant pas où il voulait en venir.

— Le but du Masque Noir, continua-t-il, est de nous écraser et de conquérir la Vallée. Si tel est son objectif, il devra obligatoirement venir jusqu'ici. Il ne sert à rien d'épuiser nos troupes en leur faisant parcourir un maximum de trajet en un minimum de temps, elles n'en seraient que moins efficaces au combat. Et malheureusement, n'ayant reçu aucune aide, nous ne pourrons compter que sur nous-même.

Kepalâ hocha gravement la tête, suivi de Tarek, et acquiesça :

— Je suis d'accord. Les Combattants ne seront pas opérationnels s'ils sont épuisés par le voyage.

Nàmo pressa ses lèvres l'une contre l'autre et, le regard dans le vide, il annonça :

— Il est vrai qu'il serait judicieux d'économiser nos forces. Cependant, nous ne pouvons pas nous contenter de les attendre aux portes des Montagnes. Nous estimons leurs forces environ à trois fois plus importantes que les nôtres. Si on prend en compte les rugissements que Leeroy, Tarek et Aïkida ont entendu, nos combattants seront balayés en un rien de temps par manque de place.

Le vieux stratège sourit sombrement avant de déclarer :

— Nous ne les attendrons pas au pied de la Montagne, mais dans la Montagne.

Alors que tous les yeux présents s'écarquillèrent et que tout le monde s'apprêtait à protester, Owalës leva une main en l'air, leur faisant signe de se taire.

        Tandis que le silence restait présent, le stratège posa son doigt sur une des entrées des Montagnes sur la carte en s'expliquant :

— Il est indéniable que leur nombre est supérieur et que nous n'aurons aucune chance si nous nous appuyons uniquement sur la force. C'est pourquoi nous les attendrons ici. Les combattants devront être séparés en deux catégories : ceux qui se battront sur le front, face à l'ennemi, et ceux qui garderont les entrées.

Ils se tourna ensuite vers Tarek et Kepalâ :

— Vous connaissez les moindres recoins de ces Montagnes ainsi que leurs passages secrets. Vous amènerez les archers avec vous. Ils seront la première barrière de l'ennemi s'ils passent la ligne des combattants au front. Au sol, seront camouflés les meilleurs lanceurs ; que ce soit de lances, de couteaux ou même d'autres archers. Ensuite, plus les soldats s'approcheront des entrées, plus il devra y avoir de combattants cachés dans les arbres, buissons ou autres. Personne ne doit être vu. Et enfin, notre dernier recours sera les souterrains. Des combattants attendront dans ces derniers, et devront se sacrifier pour mener les soldats noirs dans des culs de sac ou autres types de souterrains inutiles. S'ils parviennent jusque-là, ce sera très grave. Dès ce soir, les femmes de chambres ou les enfants devront être cachés dans les passages secrets pour assurer leur sécurité en cas de catastrophe.

Il marqua une courte pause avant d'annoncer gravement aux autres, mais plus particulièrement à Aïkida :

— La Vallée des dragonniers comporte quelques milliers de Combattants. Nous n'en voyons qu'une minorité, les autres ne vivent pas au Château. Cachés dans les Montagnes ou dans les souterrains, ils s'entraînent jours et nuits et vivent dans des conditions rudes pour forger leurs facultés de résistance. Aïkida, demain, tu n'auras jamais vu autant de combattants réunis, alors ne soit pas surprise. Tu n'as pas vu le quart de nos forces. Les Combattants sont très nombreux et préfèrent vivre dans le secret et dans la discrétion, se dédiant entièrement à leur devoir. Mais malgré le nombre de nos forces, celui du Masque Noir est largement supérieur, ne soit pas trop confiante.

Aïkida arqua un sourcil en entendant cette nouvelle. Pourquoi ne m'a-t-on rien dit ? Mais elle fut quelque peu rassurée. La jeune fille n'avait jamais assisté à une bataille et ne se rendait pas compte du nombre d'hommes qu'il fallait déployer.

        Devant les longues explications d'Owalës, tous les membres présents hochèrent la tête, connaissant l'ampleur de cette organisation. Le Haut-Dragonnier soupira avant d'acquiescer :

— Ton analyse est très bonne Owalës, je suppose que c'est la meilleure solution. Je pense que le partage un quart à la défense, et trois quarts au combat serait judicieux.

Une nouvelle fois, tout le monde hocha la tête.

         Ce fût Leeroy qui prit la parole en suivant :

— Les Combattants se chargeant d'arrêter les soldats noirs avant qu'ils n'arrivent jusqu'à notre défense devront être situés suffisamment loin des entrées. Je propose de nous placer à une dizaine de kilomètres des Montagnes. C'est assez loin, mais raisonnablement près pour que nous nous y rendions sans nous épuiser. Nous aurions alors le temps de nous préparer sur place avant l'arrivée du Masque Noir.

Se tournant vers les trois autres dragonniers, le jeune blond continua :

— La magie nous permettra de nous défendre individuellement ou d'attaquer. Si une utilisation puissante de pouvoirs était utile à un moment précis, je vous le ferais savoir.

Il se tourna ensuite uniquement vers la Fille Gelée.

— Quant à toi Aïkida, je suis navré, mais tu as l'interdiction d'utiliser ta magie.

La Fille Gelée écarquilla les yeux, ahurie.

— Pardon ?!

Leeroy soupira et s'expliqua d'un ton autoritaire qui n'impliquait aucune négociation :

— Tu es la plus puissante de nous tous, et tu sais très bien que le Masque Noir n'attend qu'une chose : que tu utilises ta magie. Ses sbires seront sûrement là, avec lui, et ne manqueront aucune occasion pour aspirer tes pouvoirs. S'ils réussissent, cela réduirait nos chances de victoire à zéro. Tu ne dois pas utiliser ta magie, même pour te défendre ou pour attaquer.

— Mais... commença-t-elle.

— Nous savons ce que tu vaux Aïkida, coupa-t-il. Tu nous l'as prouvé à plusieurs reprises. Tu as failli battre Tarek deux fois ; la première dans le Stade, et la seconde durant le Tournoi. Tu as ensuite fait face au Masque Noir lui-même et tu n'as pas bronché. Tu lui as tenu tête, fièrement, sans jamais sourciller. Tu as une détermination irréprochable, tu tiens debout alors que ta famille est en danger, loin de toi. Tu t'es battue contre un serpent et tu as tenu tête au Roi Elfe. Tu as tes idées, mais tu sais t'arrêter. Tu as des années de pratique de combat grâce à Suron et tu te débrouilles très bien. Aïkida, tu es une excellente combattante, et tu n'es là que depuis quelques semaines. Tu n'as pas besoin de ta magie.

Face à ce discours encourageant, la Fille Gelée ne sût pas quoi répondre. Adressant un regard reconnaissant à son ami, elle hocha la tête, comprenant qu'elle ne devrait en aucun cas utiliser sa magie. Ce serait dur, mais elle en était capable.

        Un silence religieux était tombé sur la table. Ce fût Suron qui le brisa doucement :

— Leeroy a raison. Je ne connais pas toute l'aventure que tu as menée jusqu'ici, ni comment tu t'es battue, mais tu as un excellent niveau. Je ne doute pas que tu te sois améliorée. Aie confiance en toi. Aie confiance en nous.

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