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Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 86

NDA : Merci pour vos réactions assez intéressantes. Bonne lecture.

𝑅𝐻𝑚𝑖

Riviera 3, villa des Ahua 📍
03 heures 45

DANIKA

Je me réveille en sursaut face au rêve que je viens de faire. Mdr, vraiment le diable est un menteur quoi. C'est quelle Sasha qui va mourir à l'heure là ? Gbache. Je prie quelques minutes puis reste dans la présence du Seigneur pendant jusqu'au lever du jour. 6 heures 30. Vas-y, que la journée commence.

Lorsque je passe devant le calendrier et je vois la date d'aujourd'hui je me souviens de quand nous sommes. Eh mon mari rentre aujourd'huiiii !

J'esquisse quelques pas de danse en louant le Seigneur. Je suis trop contente ! Deux semaines qu'il est parti en mission. Je commençais à souffrir de solitude !

- Mamaaaaaaan ! Je veux des pancakes !!

Je fais une grimace en entendant la voix de ma fille. Solitude ? Non. Pas avec tous ces mômes à la maison. Mais c'est pas pareil. Il s'agit de mon roi. Eux ce sont les princes et les princesses, mon roi c'est celui qui leur permet d'avoir cette identité là.

Danika, pas ce matin s'il te plaît.

Je fais la moue puis me tourne vers les jumelles qui se sont réveillées il y a quelques minutes.
Parmi mon équipe de foot moins un joueur, sept d'entre sont très matinaux tandis que les autres ne sont pas prêts à quitter leur lit avant 9h. Mais bien évidemment, leur heure de réveil est fixée à 8h30 au plus tard. Les jumeaux et l'aînée sont debout six heures, juste pour la joie d'avoir une longue plus journée et m'embrouiller.

- Bonjour mes bébés, bien dormies ?

Leur sourire s'agrandit quand je leur fais un bisous. Les dernières, Selah et Waqfa me donnent ma dose de positivité pour la journée. Elles sont peut-être aussi bavardes et turbulentes que leurs frères mais j'apprécie énormément la douceur qu'elles apportent à ma journée.

Elles quittent leur berceau que je devrais me débrouiller pour ramener dans leur chambre avant l'arrivée de Ruan car il se plaindrait que je les laisse encore dormir dans la chambre conjugale.

Tu ne crois pas qu'elles devraient s'habituer à leur chambre ?

Ce sont encore mes bébés hein. Elles ont à peine quinze mois, je me plains. En plus, je profite juste de leur présence quand il n'est pas là. Pourquoi dormir seule quand il n'est pas là ?

Nous partons pour le salon. Sans grande surprise, les jumeaux y sont en train de jouer un jeu de cartes. Tu les regardes, tu vas croire qu'ils savent jouer hein pourtant c'est du n'importe quoi. Ils ont créé leurs règles qu'eux seuls maitrise.

- Bonjour mes amours, je les salut.

- Bonjour maman la plus belle ! disent-ils en chœur.

- Bonzooour Miri ! Bonzour Chacha !

- Bonjour les bébés !

Pourtant ils sont eux-mêmes des bébés mdr. Ils leur font des bisous sur la joue avant de reporter leur attention sur leur jeu. Vu l'énergie qu'ils ont, ils ont sûrement déjà déjeuné. Omri et Sasha sont les plus calmes de toute la fratrie. Bon, si on ne compte pas Tami. Omri lui est un peu taquin tandis que Sasha a tout bonnement le caractère de celle dont elle porte le nom.

Pourquoi lui avoir donné ce prénom ? Une nuit, j'ai fait un rêve dans lequel je voyais une fillette, avec les mêmes mimiques que Sasha m'appeler maman. Quand quelques jours plus tard j'ai appris que j'étais enceinte j'ai automatiquement fait le lien. Quand nous avons su que c'était finalement des jumeaux, nous avons laissé Sasha choisi le prénom du deuxième bébé. Bon, des deux autres bébés. Nous attendions des triplés, la troisième n'a pas survécu à la naissance...

Lorsque nous entrons dans la salle à manger, nous sommes accueillis par les cris d'Eliyah.

- Je veux les pancakes ! ordonne-t-elle, énervée.

- J'ai dit non ! refuse Habla, d'une voix autoritaire mais tremblante.

Je souris en voyant qu'elle essaie d'affirmer son autorité comme nous lui avons demandé.

- Je vais le dire à maman !

- Je suis là et puisque ta sœur a dit que tu n'en auras pas alors tu n'en auras pas.

- Noooon ! Je veux les pancakes !

- Eliyah c'est le matin hein, ne me cherche pas de palabre, dis-je commençant à perdre patience. Et je ne t'ai pas dit quand ta sœur parle il faut l'écouter ? Vous avez le même âge ?

- Non ne te fâche pas maman, intervient rapidement Habla, Eliyah, les autres n'ont pas encore eu. S'ils mangent qu'il y a un reste je t'en donnerai aussi, d'accord ? dit-elle doucement.

- Non ! Je veux les pancakes maintenant ! Vous êtes méchantes ! Méchantes ! crie-t-elle en quittant la salle à manger.

Je regarde son petit corps disparaître derrière la porte complètement degba. Ce sont les caprices de Raya ça, pas elle. Non genre, seulement six ans et elle veut faire la loi à sa sœur de 15 ans, carrément ! Je reporte mon attention sur Habla. Elle tremble en se frottant nerveusement le bras. Je pars aussitôt vers elle pour la calmer.

- Ne t'inquiète pas ma chérie, tu as bien fait, d'accord ?

Elle continue tout de même de trembler de crainte. Les jumelles lui font un câlin.

- Habya (Habla) ! Tu nous fais yes corn fyakes (flakes) chitoupyait ? demande Selah d'une voix tendre.

- Avec yes fraises et ye chocoyat ! ajoute Waqfa.

Elle fond immédiatement devant leur bouille et part leur faire leur petit déjeuner. Les jumelles sont vraiment les portraits crachés de leur père. D'ailleurs, toutes les filles. Il n'y a que les garçons qui ont daigné me ressembler un peu, même si on voit tout de même que Ruan est leur père.

J'observe mon aînée s'affairer avec sérieux à sa tâche. Ses longs cheveux bouclés bougent à chaque mouvement qu'elle fait.

« — Pourquoi gardes-tu tes cheveux aussi longs ? lui avais-je demandé, en la coiffant.
— Il n'y a qu'eux qui me rappellent ma mère, avait-elle répondu, d'une voix lourde. »

J'émerge doucement de mes pensées, un sourire nostalgique sur les lèvres.
Neuf mois après la naissance de Yorim, notre premier fils avec Ruan, nous effectuons des visites dans un orphelinat quand nous avons croisé cette fillette de huit ans. Ruan étant persuadé de l'avoir déjà rencontré s'est renseigné auprès de l'administration de l'orphelinat qui a déclaré qu'elle était la fille d'un haut cadre à la Clinique Pisam à laquelle ils sont affiliés. Elle et son frère, ont été pris en charge par l'orphelinat lorsque leur mère a tragiquement perdu la vie pendant l'accouchement du petit. Et c'est là que mon époux s'est souvenu qu'il la voyait souvent lorsqu'ik partait pour ses rendez-vous médicaux.

Je trouvais la resemblance avec la sœur de Ruan bien trop flagrante pour que ce ne soit fortuit. J'ai donc insisté pour que l'on fasse des recherches, qui nous ont finalement conduites jusqu'au Maroc où nous avons découvert que la fillette était en faite la fille de son infirmière, qu'il avait rencontré dans l'adolescence, pendant son séjour à Casablanca lorsqu'il était malade. La ressemblance avec sa sœur venait du fait qu'elle était sa fille.

Au début, il n'était pas d'avis de la ramener à la maison. Mais il était tout bonnement inadmissible qu'elle vive comme orpheline des deux parents alors qu'elle vit dans le même pays que son père. J'ai donc tout fait pour le convaincre à prendre sa garde, et bien-sûr à adopter son frère également. Et je ne regrette pas. Habla et Yahya sont les membres parfaits de la fratrie.

Ce ne sont pas les enfants de mon époux, et je les prends encore moins "comme si" ce sont mes propres enfants. Ce sont mes enfants. Juridiquement je suis leur mère, et mon père m'a bien montré qu'on n'a pas besoin d'avoir un lien de sang pour aimer des enfants.

Au bout de quelques minutes à petit déjeuner dans la salle à manger, un calme trop bruyant règne dans la maison. Quand je sors vérifier ce qu'ils trafiquent, je tombe nez à nez avec Ruan.

- Mais qu'est-ce-que tu fais ? fronçant les sourcils.

- Je savais que j'aurais dû les laisser crier pour ne pas t'alerter, grogne-t-il.

- Papaaaaaa ! s'écrient les jumelles.

- Mes photocopieees ! répond-t-il d'une voix aiguë.

Elles viennent lui faire un câlin tandis que je ris. Les partisans des grâces mat descendent les escaliers avec joie pour accueillir leur père. Des petites danses, des cris, des pleurs, des disputes, chacun exprime différemment sa joie de le revoir après deux semaines. Je souris devant ce spectacle que j'aime tant regarder.

Je n'apprécie peut-être pas qu'il s'absente longtemps mais les voir aussi heureux à chaque fois que leur père rentre de mission me ravit le cœur.

- Attendez je vais saluer la reine et vous continuerez de me raconter tout, d'accord ?

- Ouiii.

Lorsqu'il vient dans ma direction son regard s'illumine.

- Dieu de gloire ! Mais qu'elle est belle ma première dame, iyan ! Ma côte ! La chair de ma chair ! La mère de mon équipe de foot. Notre coach par excellence ! La femme de feu, ma prophétesse ! M'adulant, mais comment j'ai fait pour fermer les yeux durant ces deux semaines sans pouvoir te voir ?

Je souris comme une cruche alors que les enfants gloussent.

- Papa il est amoureux de maman ! lance Raya.

- Ah oui hein. Votre maman c'est la Présidente de mon cœur ! affirme-t-il.

C'est moi qui finis par glousser. Il me fait un baiser sur les lèvres puis je m'accroche à son bras comme une enfant.

- Tu m'as manqué dèh, c'est pas amusement, se plaint-il, la prochaine fois on part ensemble.

Malheureusement on ne peut se permettre ça pour l'instant. Les enfants sont bien trop petits pour que je puisse me permettre d'être absente plus de cinq jours en même temps que lui.

Il part ensuite vers Habla qui était restée en retrait, bien trop gênée pour s'approcher de lui. Bien qu'il soit son père, elle a toujours peur de s'approcher de lui par crainte qu'il lui fasse du mal. L'homme avec qui était sa mère était très violent, elle en à donc gardé de très mauvais souvenirs.

Je lui offre un sourire rassurant puis pars. Il faut que je sorte ces berceaux avant que Ruan ne ne les voit.

Tu comptes sur quoi pour pouvoir les déplacer aussi vite ?

Seigneur ? N'as-tu pas dit qu'avec une foi comme un grain de sénevé on pourrait déplacer une montagne ? Je vais exercer cette fois sur ces berceaux ! Je réplique déterminée.

Et bien, vas-y, d'un ton amusé.

- Wou c'est lourd oh !

RUAN

Je discute avec mon aînée qui me raconte ses semaines durant mon absence. Ses oreilles sont rouges et ses bras marqués par les frictions exagérés qu'elle fait lorsqu'elle est stressée.

Je me souviens encore de ce jour quand j'ai appris la filiation qui nous lie. J'étais tellement abasourdi et inquiet de ce que je pourrais faire... Je ne bénirai jamais assez la vie de ma première dame de m'avoir rappelé que je devais l'aimer et la chérir autant que les autres car elle est aussi ma fille.

Trouvez-vous des épouses qui vous poussent à être de meilleures personnes.

- Papa papa ! Yori dit que j'ai des cheveux de brebis ! crie Yahya en rentrant dans la salle à manger.

Je jette un coup d'œil à sa chevelure et c'est vrai, il a raison. Ses boucles font étrangement penser aux poils des brebis dans la ferme de pasteur Léon.

- C'est lui qui a commencé en disant que j'ai la même couleur que le caramel ! réplique Yori.

Je pense au caramel et c'est vrai. Il a un teint qui tire sur le caramel.

- Mais le caramel c'est bon ! Alors que les brebis c'est tout moche ! réplique Yahya.

- Mais non, les brebis sont mignonnes comme Selah et Waqfa ! Dans la ferme de Papi Léon ils sont tout mignon !

- Non ! Ils sont vilains et ils font peur !

Et voilà que ça part en débat de "brebis mignonne vs vilaines brebis". Et le pire c'est que tous les autres s'y mettent également. J'écoute leur cris du mieux que je peux. C'est difficile de suivre la discussion hein.

- Papa qui a raison ? demande Raya d'un ton autoritaire.

Parmi les dix, elle et Eliyah sont celles avec le tempérament le plus fort.

- Vous avez tous de bons arguments.

- C'est quoi argument, papa ? demande aussitôt Omri.

- C'est des légumes, comme l'aubergine, répond Tamiel de sa petite voix.

Habla et moi nous regardons avant d'éclater de rire. Pardon ces enfants.
Elle tente de leur expliquer mais rien à faire, ils sont convaincus qu'il s'agit d'un légume. Mais où Tamiel ramasse ces analogies ? Mdr.

Je pars rejoindre mon épouse et c'est sans grande surprise que je la trouve en train de se casser le dos à vouloir déplacer les berceaux des filles.

- Quand je parle tu n'écoutes pas.

Elle sursaute de peur. Je la regarde durement, elle sourit innocemment.

- Je me sentais seule ! se défend-t-elle.

- Oui c'est ça. Pardon ne te casse pas le dos, j'ai encore besoin de toi. Sont-ils déjà passés pour le nettoyage hebdomadaire ? faisant allusion aux employés qui viennent nettoyer.

Elle secoue négativement la tête.

- Ils le feront alors.

- Donc elles vont dormir avec nous cette nuit ? les yeux brillants de joie.

- Euh non, elles se débrouilleront avec les jumeaux, j'ai d'autres projets pour cette nuit.

Elle pose sa main sur sa bouche, feignant  être scandalisée. Pourtant c'est elle qui me dirait de les balancer dans la chambre des autres à 23h.

- On va faire le joueur manquant c'est ça ? demande-t-elle d'une voix faussement innocente.

L'horreur prend vite place sur mon visage.

- Dix ce n'est pas assez suffisant, Danika ? Tu veux prendre le risque d'avoir un onzième ? Et qui dit que cette fois ce ne seront pas des quadruplés cette grossesse, hein ? demandais-je littéralement effrayé.

- Mais c'est super, il y aura des remplaçants en plus des titulaires.

Quatorze enfants ? Quatorze ? Non, c'est pas possible. Je refuse ! Les dernières n'ont même pas encore deux ans tchai.

Les deux premières grossesses j'étais l'homme le plus heureux du monde. Mais quand Raya a eu à peine quatre mois et qu'elle m'a annoncé être enceinte j'ai pleuré. Je me disais trois bébé à la maison c'était trop. Mdr. Dix mois après la naissance d'Eliyah madame me fait encore une surprise "8 fois papa" Je me suis évanoui. Non sérieusement. À part Habla qui venait de fêter ses six ans, les trois autres n'avaient même pas encore quatre ans. C'est quel jeu ça ?

Quand lors de l'accouchement, qui a été plutôt difficile, le médecin nous a appris qu'on ne pourrait plus avoir d'enfants moi j'étais vraiment heureux. Et elle d'ailleurs. Alors je vous laisse imaginer comment nous avons été choqués le jour des deux ans des jumeaux lorsque nous sommes partis en urgence à l'hôpital car elle avait mal au ventre et qu'on nous a conduit en salle d'accouchement...

En fait, je sais pas qui de nous deux est hyper-fertile mais Seigneur donnes-en à ceux qui en ont plus besoin ! Nous c'est bon !

Ne me parlez pas de méthodes contraceptives, elle était sous stérilet et pilule pour toutes les grossesses. Je suis à chaque fois obligé de prier avant de toucher ma femme.

Vous suivez bien à la lettre ce que je vous ai demandé : remplissez la terre.

Oui, très drôle le Boss.
Mais la réalité est que même si j'ai souvent envie de fuir chez mes parents, mon équipe de foot est vraiment ma joie et ma fierté. Vous imaginez ? Je quitte la maison chaque matin en me disant que j'ai ma reine et mes princes de qui je dois prendre soin mdr.

- Mon roi, c'est aujourd'hui qu'on a la communion fraternelle là hein, me sortant de mes pensées.

Mon visage s'illumine à cette nouvelle. Merveilleux ! Je dois battre Imane à Fifa.

Appartement du couple Tian 📍
10 heures 01

SASHA

Les coups à la porte me tire de mon sommeil. Je fis ne pas l'entendre pour continuer à dormir, mais c'est très mal connaître les enfants de Monsieur Tian.

- Mamaaaan !

On n'a pas le droit à des grâces mat quand on a des enfants ? Pfff. Je pose mon oreiller sur ma tête et grogne alors que Jonas me bouscule légèrement.

- Va voir ce qu'il veut, marmonne-t-il d'une voix endormie.

- Pourquoi pas toi ?

- Il a dit maman pas papa.

Il termine à peine sa phrase qu'un autre cri nous parvient aux oreilles.

- Papaaaa !

- Voilà, il t'a appelé maintenant, je réplique.

Après des secondes à marmoner je ne sais quoi il finit par se lever en grognant. Dès que la porte se referme derrière lui, je sombre à nouveau dans le sommeil.

Je rêvais de la Mercedes-Benz rouge qu'il m'offirirait à mon anniversaire quand ton d'un coup, un liquide glacé se renverse sur moi. C'est en sursaut que je me lève et trouve mes fils, leur pistolet en jouet braquer sur moi.

- Ahi c'est quoi ça là !? je m'écrie, sidérée.

Des sourires innocents, ils reculent pour laisser paraître Jonas, deux balles pleine d'eau entre les mains. Mon visage se décompose quand je pense à la blague que je lui ai faite il y a quelques jours.

- Pas dans la chambre quand-même chéri, tentais-je de le raisonner.

- Je suis un bon adversaire. Je te donne deux minutes pour sortir et prendre les armes, se décalant pour me laisser le passage.

Je le regarde méfiant alors que les enfants ont toujours leurs jouets pointé sur moi.

- Tu promets ?

- Le temps passe hein.

Je me dépêche alors et cours au Salon. Il m'a au moins fait honneur en ne cachant pas l'arme en question. Je la retrouve sur la table du salon.

- Mais il n'y a pas d'eau !

- Il te reste encore trente secondes !

Tchié ? Je cours à la cuisine remplir le réservoir. J'ai à peine le temps de le refermer qu'ils sont déjà face à moi.

- Pour notre droit de manger des frites au dinner ! s'exclame Asayah.

- Pour yes fyiteeees ! confirme son frère.
Pour les frites.

Et c'est parti pour une bataille d'eau dans toute la maison. Au début elle est drôle car Sofkaziel oublie que lui et moi ne sommes pas dans la même équipe, il tire donc sur son père et son frère. Sauf que lorsqu'il finit par comprendre que nous ne sommes pas ensemble, elle devient rude cette bataille. Seule contre trois, je me retrouve très vite trempée.

- C'est pas juste ! Pourquoi vous êtes à trois alors que je suis seule ? je demande d'une voix plaintive.

- Vous étiez bien à trois la dernière fois non ? rétorque Jonas.

- Non, c'est pas pareil !

- Oh que si.

- N-...

Et une balle d'eau s'éclabousse sur ma tête. Je suis choquée qu'il ait osé me balancer la balle tandis que Sofkaziel éclate de rire, Asayah, lui se retient de rire.

- Je joue plus ! je m'agace.

- Ahi mais pourquoi tu te fâches ma femme, d'une voix amusée, c'est toi qui a commencé non ?

- Vous n'aurez pas de goûter cet après-midi, et d'ailleurs vous nettoyez ça avec votre papa !

- Mais non maman, on a joué ensemble alors tu nettoies avec nous ! réplique Asayah.

Je le regarde durement avant de partir toute trempée sous leur rire. Jonas ne paie vraiment rien pour attendre.

C'est toi qui a commencé, n'oublie pas.

Ce n'est pas pareil !

Quand je ressors de la douche, bien propre et bien sèche, monsieur rentre dans la chambre un sourire satisfait sur les lèvres.

- Nous sommes quittes.

Tsss. On ne peut même pas jouer avec lui. Il part à son tour prendre une douche puis ressort. L'envie de le rejoindre me traverse l'esprit, mais je me souviens que je suis fâchée et reste finalement à changer les draps.

Il y a quatre ans, bien avant qu'on ne commence à se fréquenter pour une quelconque relation, on a développé cette fâcheuse habitude de faire des batailles d'eau avec Asayah. Maintenant, c'est devenu un jeu de provocation auquel les garçons prennent énormément plaisir. Nous aussi également, courir à échapper à des balles ou des jets d'eau en riant à déranger les voisins est quelque chose que nous apprécions. Sauf la partie du nettoyage qui est barbante après. Et les factures d'eau...

Tu vois que c'est du gaspillage, n'est-ce-pas ?

Oui, mais on a considérablement réduit hein. Une bataille toutes les deux semaines, c'est mieux qu'une fois par semaine non ? tentais-je de nous défendre.

La chambre rangée, je pars voir ce que trafique les garçons. C'est le weekend, Sofkaziel profite donc pour embêter son grand-frère. Lui aussi il joue on dirait il sait pas qu'il doit étudier.

Sofkaziel, de sof qui signifie "enfin", de mekasdei qui signifie "grâce à" et de El une appellation de Dieu en hébreu, qui ensemble peut être traduit par "Enfin, grâce à Dieu."

Un an après ma discussion avec Jonas (avant le saut vertigineux de Keren dans le temps) nous avions discuté de nos sentiments l'un envers l'autre. Il a été convenu que nous passerions à autre chose. Et les autres ont compris, même Mélinda. Mais à chaque fois qu'il y avait un feeling avec quelqu'un on finissait bouai la personne, ou les situations de la vie nous embrouillaient, c'est donc comme ça qu'un soir alors qu'on s'était croisé dans un glacier, on a décidé qu'on laisserait tomber les relations amoureuses car elles ne semblaient pas faites pour nous. Djaaa, petit truc nous on voyait en amusement, en mode "deux amis célibataires qui profitent de leur célibat" les choses se faisaient de fil en aiguille. 

Il y a trois ans nous avons enfin décidé de passer le cap et de nous donner une chance alors que plus personne n'espérait un potentiel Josha - sauf Mélinda qui le pensait secrètement. Lorsque nous l'avons annoncé, la coréenne qui avait commencé l'apprentissage de l'hébreu s'est écriée "Sof sof ze" (סוף סוף!).

La première fois j'ai éclaté de rire. Mais au fur et à mesure qu'on avançait jusqu'au mariage, ce mot résonnait dans mon esprit. Lorsqu'après un an de mariage je lui ai dit que j'étais enceinte elle a crié "sof sof toda le'el (סוף סוף, תודה לאל!) et là j'ai décidé sue je ferai comme Danika, en créant moi-même le nom de mon bébé. Tant pis s'il paraissait étrange, le plus important c'est la signification derrière. Mains ils l'appellent tous par son deuxième prénom "Alliance".

Un sourire nostalgique se dessine sur mes lèvres à ce souvenir. Je retourne dans la chambre. Mon époux est déjà sortie de la douche. Je me lave bien les yeux avant de rentrer en faignant bouder. Seigneur Jésus, mon mari est beau hein tchi.

- Ah oui, tu me trouves beau ?

Nan, j'ai pensé à voix haute ? Eeh !

- Vas-y, n'aie pas honte de le reconnaître, je suis beau. N'oublie pas qu'il fut un temps où j'étais le chouchou des nanas ! d'un ton faussement aguicheur.

Je fais un long tchippe alors qu'il éclate de rire. Le chouchou des nanas mes œil. 

Je saisis mon oridinateur et vérifie mes mails et envoie des messages aux différents pôles de l'organisation de la conférence. Dans moins d'une semaine aura lieu la 15e conférence annuelle de l'Amour en Action. C'est la deuxième édition qui est organisée en Côte d'Ivoire. La première ayant eu lieu il y a treize ans je crois. 

J'étais encore enfant et dans le staff à aider papa. Aujourd'hui je suis mariée, mère et je suis moi-même responsable de toute cette organisation mdr.

- La délégation de l'Afrique du nord arrive demain, m'informe Jonas.

- Aya vient sera dans ce convoi ?

- Oui, et avec son mari et ses deux filles.

Mon visage s'illumine à cette nouvelle. Enfin ! Depuis notre mariage elle n'avait pas eu le temps de revenir en Côte d'Ivoire. 
Dja quand Dieu l'amenait au Maroc là bas, il savait ce qu'il faisait. La cellule qu'elle dirigeait est d'abord devenue une église de maison puis est progressivement devenue une Assemblée. Entre-temps, la maison ne pouvait plus contenir assez de gens pour les réunions, donc il y a eu beaucoup d'extensions des cellules. Et ces petits groupes qui grandissaient ont également suivi le même processus, et très vite, l'église a commencé à s'étendre dans cette zone du monde. Et peu à peu on arrive au Moyen-Orient.

- Oh je suis trop contente ! On pourra faire partir de la délégation qui ira les accueillir ?

- N'oublie pas la rencontre chez Danika, me rappelle-t-il.

Je me souviens aussitôt que je devais envoyer un message. Je cherche rapidement le contact de Philippe.

Moi
Je vous envoie la localisation. Mais vous ne pourrez pas vous approcher de cinquante mètres sans que la sécurité ne vous remarque. Alors pour éviter tout désagrément, soyez juste dans les parages, je vous préviendrais quand je pourrais venir vous récupérer.  

Philippe
D'accord.
Encore pardon de devoir te mettre dans une situation compliquée.

Moi
Non t'inquiètes pas. Je gère.

- Tu es vraiment irrécupérable, lance Jonas devant mon air calculateur.

C'est juste en passant, rien de grave.

 16 heures 01

Villa des Ahua 📍

MATHILDA

- Maman maman ! On est arrivé chez papa Ruan et maman Dani ??? demande en chœur Yaël et sa sœur.

- Oui, vous reconnaissez pas la maison ? je m'étonne.

- Tu fais comme si tu ne sais pas qu'ils ont pris ton sens d'orientation bancal là, réplique mon époux d'une voix moqueuse.

Ce matin il s'est réveillé d'humeur à me descendre.
Quand nous descendons de la voiture, les enfants courent jusqu'à la porte. Quand celle-ci s'ouvre sur la seule métisse de la famille, mon sourire s'agrandit.

- Habla ! s'exclament-ils en lui faisant un câlin.

- Yaël, Shabach, répond-elle avec douceur en répondant à leur étreinte.

Nous rentrons dans la maison quand la voix de Danika nous parvient depuis la cuisine.

- Chérie c'est qui ?

- Tata Thilda et tonton Manou !

- Vous avez entendu ? Shabach et Yaël sont arrivés !

Je n'ai aucune difficulté à reconnaître la voix de Yorim. Très vite une débandade de gosses se ruent vers nous, criant et dansant de joie. Ils passent tour à tour nous saluer avant de tirer leurs cousins pour partir.

- Il n'y en avait que sept, où sont les autres ? demande mon époux.

Et c'est là que je remarque qu'il manquait en effet les jumelles et Tamiel.

Au salon, Ruan est déjà avec Jonas en train de discuter je ne sais quoi. Sasha doit sûrement être dans la cuisine avec Danika.

- Bishop ! lance Ruan d'un ton taquin.

- Monsieur le Président, répond humblement mon mari alors que je ris.

Dire qu'il y a quelques années ils se fâchaient lorsqu'on les appelait ainsi. Voilà, ils le sont maintenant. Bon, sauf Ruan. Pour l'instant il est passé à Ministre des affaires étrangères, et ce depuis déjà un deux. Mais on soupçonne tous une prochaine reforme. Mais bon.

Je laisse les hommes entre eux et rejoins les dames dans la cuisine.

- Ma grande sœur chérieeee ! Faisant un câlin à Danika.

- Yade pardon, j'ai chaud, me repoussant.

Je souris et pars faire un câlin à Sasha sauf qu'elle ne me laisse même pas la toucher même. Ouaiye, Sasha ne change pas.

- Pourtant quand c'est Jonas qui te fait des câlins tu acceptes hein, tu aimes trop garçon, la lorgnant.

- Toi tu aimes femme ? réplique son mari qui a sans nulle doute entendu.

- Chériii ! je me plains.

- Jonas s'il te plaît, intervient aussitôt Imane.

Danika pouffe de rire tandis que Sasha et moi nous lançons des regards noirs.

Les années et les responsabilités de chacun ont rendu les moments de communion fraternelle beaucoup moins courant, nous nous voyons à peine une fois tous les six mois. Et ce sont vraiment des temps qu'on chérit.

Voir que nos enfants grandissent ensemble et comme nous sont amis, en plus d'être de la même famille, c'est vraiment une joie pour nos cœurs.

Le moment se passe bien. Entre les discussions sérieuses suivies des disputes puériles, sans oublier les palabres des enfants à séparer.

Danika et Ruan ont vraiment assuré la descendance même tchié. Et ils ont tous un trait de leur caractère.

- Tataaa Thilda ! Dis à Shabach que c'est moi qui vais jouer avec la tablette de tonton Jojo ! s'énerve Eliyah.

Eliyah, quatrième de la fratrie. C'est la plus compliquée. Bon, il y a également Raya, mais Eliyah a clairement pris le côté palabreux de sa mère. Toujours en train de se disputer ou de se plaindre, surtout, toujours prête à taper.

Malheureusement, nos enfants ont pris notre caractère pacifique là. Yaël et Shabach ne font jamais de palabre. Le jour qu'on a appris qu'on les harcelait à l'école parce qu'Imane et moi ne sommes pas salariés, mais serviteurs de Dieu – oui oui, des enfants de même pas dix ans qui se permettent d'harceler pour ce genre de raison.

Danika m'avait tellement repris ce jour-là, mdr.

« On ne donne pas le premier coup mais si on te tappe tu rends ! avait-elle dit à Yaël. »

Si les gens ne sont pas capables d'éduquer leurs enfants à ne pas harceler, nous on éduque à ne pas se laisser faire devant la méchanceté gratuite. C'est ce qu'elle me répète à chaque fois. Et je trouve qu'elle a raison. La gentillesse ne devrait pas être un laisser passer pour les enfants d'être méchant avec d'autres.

MARIUS

- Yahya ! Raya ! Yori ! Yaël !! Crie Danika depuis la terrasse.

Je devine sans difficulté qu'ils ont sûrement faire une bêtise. Vraiment, les enfants ce n'est pas facile hein.

- Ils ont fait quoi ? demande son mari.

- Du riz dans l'aquarium ? Riz gras ?? Riz gras !!

- Mais pourquoi vous donnez du riz aux poissons !? s'étonne mon épouse.

Ruan rejoint sa femme avant de revenir aussi fâché qu'elle.

- On a nettoyé l'aquarium hier !

- Vous allez nettoyer encore, se moque Sasha.

Je me retiens de rire en les regardant s'affairer à sortir les poissons avant qu'ils ne meurent avec toute cette huile. Elle est tentée de venir les prendre pour les corriger, mais ces enfants sont stratégiques. Se cacher derrière grand-père, vraiment très stratégique.

- Ça te fait mal ? C'est comme ça tu as tué toutes mes tortues quand tu étais petite, c'est chacun à son tour, je dis d'une voix moqueuse.

Même si j'avoue que c'est différent. Estelle et elle n'ont jamais apprécié les tortues, elles s'amusaient donc à les balancer par la fenêtre.

Mon épouse et moi étions dans les parages, nous avons donc décidé de passer saluer. Nous ignorions complètement qu'ils étaient tous ensemble. Je les observe avec fierté et reconnaissance. C'est beau. Vraiment beau.

Dommage que je n'ai pas eu de garçon pour continuer la descendance des Da Costa dans ma famille. Mais vas-y, il y a assez de bhété. Ahua va repeupler un peu les M'batto, c'est bien.

NDA : Hum tonton pardon hein 😔🚶🏾‍♀️

C'est pourtant vrai. Vous êtes rares et mélangés aux autres peuples. Hormis votre air de famille il n'est pas donné de les rencontrer, ces fameux Akans lagunaires.

Quand nous prenons congés d'eux, sur la route du retour, nous croisons deux personnes qui m'ont l'air familière.

- Chéri, concentre-toi sur la route. On a un séminaire qui commence demain, ne donne pas l'occasion aux gens de dire que Dieu nous a puni, me prévient mon épouse.

J'éclate de rire à cette remarque. Elle a raison. Manquerait plus que nous mourrions et ils diront que Dieu nous a frappé car nous avons dévié avec nos enseignements sur l'amour de Dieu et je cite "les blasphèmes de crier que nous sommes, l'Église, l'Epouse de Christ" Qu'avons-nous pas entendu ? Mon cher.

IMANE

Nous riions des anecdotes des enfants. Ce sont vraiment des cas exceptionnels eux. Mélinda, occupée il y a quelques heures a enfin pu se connecter à l'appel pour suivre avec nous malgré la distance.

- C'est quand que tu reviens même ? demande mon épouse.

- Quand mon patron daignera me laisser prendre de vrais congés, replique-t-elle lasse.

- Toi et ton patron ambiguë là, on se demande qui est le patron de qui, marmonne Danika.

- Tu veux dire quoi par là ?

- Toi-même tu sais pas ? rétorque Ruan.

Je les stoppe avant qu'une dispute n'éclate. Mélinda et son patron... pour l'instant laissons-les. Tout ce qu'on sait c'est que de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas.

- Papa papa ! m'appelle ma fille avec insistance.

- Oui ?

- Tu te souviens de la tata qu'on a croisé au supermarché avec maman ? Qui avait pleuré en nous voyant ? demande-t-elle.

Je fronce des sourcils alors que Mathilda lui demande si elle l'a revue.

- Oui, elle est dans le jardin avec tata Sasha et un autre tonton !

Je me rends compte de la gravité de la situation quand la porte s'ouvre sur Sasha... et Philippe et Aniella.

À suivre...

𝐿𝑌𝐺

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Ce que je retiens, c'est que vous vous fâchez vite. Et heureusement pour vous que je ne suis pas facilement irritable. Au début, vos commentaires étaient drôles, pour la plupart en tout cas. Mais après beaucoup vous vous êtes oubliés hein 😂

Votre grâce est que j'avais déjà prévu autre chose et que je voulais juste voir vos réactions. Sinon on aurait vraiment terminé sur le chapitre précédent 😂

Ici, on a échappé de justesse à la mort d'un personnage. Mais je tiens à dire qu'il arrivera encore à l'avenir, dans d'autres livres qu'on de retrouve avec des sad end. SC et LFDP étant des histoires assez particulières, c'est normal que je n'aie pas prévenu, mais à l'avenir je mettrai une balise pour notifier s'il y a une sad end ou non (pour les prochaines histoires)

Lire, ce n'est pas seulement pour s'évader. La vie n'est pas faite que de rose. Et le rose n'est pas seulement symbole de vie, de joie, de gaité, de douceur pour les enfants, les fillettes. Dans des enterrements on assiste à du rose également mdr.

C'est vrai, la mort c'est vraiment douloureux, je le sais. Mais apprenons à avoir un autre rapport avec cette étape de la vie, car oui, c'est une étape de la vie. On naît, on vit et puis on meurt. 🤍

Mais vous inquiétez pas, je vais me calmer dorénavant 🙏🏾😂

Bonne journée (pour ceux qui lisent en journée)
Bonne soirée (pour ceux qui lisent le soir )

On se retrouve pour le dernier chapitre (j'ai voulu faire en un chapitre mais vas-y, c'est pas grave) dans quelques jours.

Byeee ❤

Jésus vous aime 💓

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