Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 81
𝑅𝐻𝑚𝑖
NDA : En tout cas commentez, votez. Minimum commentez, j'aime lire vos réactions et vous répondre 🙏🏾
AYA
- Chérie, tu deviens un peu envahissante hein, remarque ma mère.
- Comment ça ?
- Il n'a plus le droit de rire avec des gens ? Non mais sérieusement ! Qu'est-ce qui te prend d'ainsi douter de ses sentiments pour toi ? À force de garder les yeux sur ce qu'il fait pour et avec les autres tu deviens aveugle sur ce qu'il fait pour toi. Après tant d'années de relation, c'est maintenant que tu vas avoir ces doutes ? S
s'agace-t-elle presque.
- Tu devrais être de mon côté.
- De ton côté comment ? Aya faut pas me provoquer dèh !
- De quoi parlez-vous ?
Je lance un regard paniqué à mon père qui vient d'arriver. Hum. Je peux bien me plaindre chez ma mère mais lui ? Il risque de le prendre à cœur, mieux je fais comme s'il n'y a rien.
- Non non rien, t'inquiètes pas.
Appartement de Danika 📍
DANIKA
- Où ai-je bien pu le mettre ? Pestais-je en fouillant mes tiroirs.
Parmi tous les dossiers importants pourquoi il a fallu que ce soit mon passeport qui se perde, zut !
Peut-être que si tu le rangeais convenablement comme une jeune femme ordonnée tu ne serais pas obligée de le chercher à chaque fois que tu dois voyager en urgence ? M'accuse ma conscience.
Ce n'est pas vrai du tout. Je suis organisée. Sauf que là je ne sais pas où je l'ai laissé. Il était dans le sac violet là. Je jette un coup d'oeil au meuble où j'accroche mes sacs et me retient de crier. J'ai complètement oublié que la majorité de mes sacs sonts de cette couleur. Mais zut alors, qu'ai-je à acheter des sacs de cette couleur seulement ?
Seulement des sacs ?
Mon regard tombe automatiquement sur les accessoires et les produits tous dans les tons du violet qui ornent ma chambre. Wesh comme c'est beau. On dirait un champ de lavande.
Je cite : « Le violet n'est pas ma couleur préférée. » dit Papa, d'une voix amusée.
Surtout pas !
Oui oui, je vois.
Non genre, sérieusement ce n'est pas ma couleur préférée. J'aime juste la paix et la satisfaction que je ressens lorsque je la vois autour de moi.
Je reste en admiration devant ma chambre. Je m'amuse même à fouiller pour voir d'autres affaires qui ont cette couleur.
J'ai quand-même des trucs dans d'autres couleurs hein, juste que le violet est beaucoup plus dominant dans mes affaires. Différents tons de violet à travers mon appartement. C'est sobre et raffraîchissant.
N'oublie pas qu'on t'attend.
Ah oui ! Saint-Esprit, tu ne pourrais pas m'aider s'il te plait ? J'ai vraiment aucune idée d'où ça peut être.
Quelques minutes à peine je tombe sur un sac en bas du lit et...
- Ah il est là ! m'exclamais-je. Merci Saint-Esprit, tu gères !
Je ne sais même pas pourquoi je ne lui ai pas demandé de m'aider dès le début comme j'ai l'habitude de le faire. J'aurais perdu moins de temps.
D'un geste brusque et pas élégant, je le fourre dans mon sac. Je cours à la cuisine prendre quelque chose à grignoter avant de courir vers la porte de sortie.
- Djo, je vais ranger la prochaine fois que je viens, si je dure encore papa va s'énerver, me dis-je à voix haute.
Je me précipite pour quitter l'immeuble, mais grande fut ma surprise et l'horreur quand je tombe sur Philippe. Mais zut alors, que fait-il encore ici ? Je lance des coups d'oeil paniqués autour de moi pour voir si quelqu'un pourrait intervenir pour l'aider au cas où je n'arrive pas à réagir. La crainte de la dernière fois me tétanise à nouveau.
- Je savais bien que je te trouverais ici, m'offrant un sourire sincère.
Au lieu d'être rassurée, c'est la peur qui m'étreint. Mais qu'a-t-il touché lui, pour autant m'effrayer ?
- Ne t'approche pas de moi, sifflais-je entre mes dents.
Il se stoppe dans son avancée, et me lance un regard triste.
- Je suis désolé pour la dernière fois, je ne voulais pas te brusquer ou te faire du mal, s'excuse-t-il.
- Rien que te voir me faire mal alors si tu es vraiment désolé comme tu le dis, dégage de là et laisse-moi tranquille, déclarais-je d'une voix peu assurée.
- "Dégage de là" ? Tu devrais faire attention à tes propos Danika, tu es un ministre de Dieu et une personnalité publique. La moindre gaffe de ta part et tu seras descendue sur les réseaux, continue-t-il sur un ton qui a le don de m'irriter.
Je continue de regarder autour de moi, en espérant que quelqu'un passe. Mais bien évidemment, c'est à ce moment précis que les voisins et le gardien, d'habitude curieux sont absents !
- Tu savais que ma mère est responsable de ton accident ? L'accident qui t'a fait perdre le bébé ? Notre enfant ?
Son regard devient vitreux. Je deglutis alors qu'il continue.
- Parfois je pense à lui. Je me demande comment les choses auraient été s'il n'était pas mort... Il aurait eu quel âge cette année ? Sept ans ? J'avais rêvé le voir. J'avais rêvé le tenir dans mes bras. Lui apprendre toutes ces choses dont on discutait pendant des heures...
Mes yeux commencent à picoter tandis que des larmes menacent de couler. Il est vraiment malade ma parole.
- Tu n'y as jamais pensé, toi aussi ? Penses-tu que Ruan aurait accepté, de tépouser alors que tu étais la mère du fils de son "ex" meilleur ami ?
- Tu ne sais pas à quel point je suis heureuse d'avoir perdu Ephraïm, j'avoue d'une voix amère. Il aurait vécu sous le poids d'une malédiction quil n'a même pas demandé. Je ne comprenais pas, mais je suis reconnaissante à Dieu de me l'avoir repris.
Je retiens mes larmes alors que le souvenir de ces nuits me revient. Ces nuits où je pleurais, culpabilisant du fait que j'eusse été soulagée d'avoir perdu mon fils, car je pensais que j'aurai été une mauvaise mère...
- Laisse-moi passer, soufflais-je, à bout de ce supplice émotionnel.
- J'ai appris que tu avais officialisé les choses avec Ruan, et que vous aviez même fait le mariage coutumier, avançant dangereusement, ç'aurait dû être moi, tu sais ? J'étais censé être celui qui demanderait ta main à ton père.
Et heureusement que j'ai vécu ça bien avant !
- Laisse-moi tranquille, Philippe ! Vis ta vie et cesse de me mettre des bâtons dans les roues, laisse-moi tranquille, m**de ! M'exclamais-je énervée et effrayée.
Je marchais à reculon tandis qu'il contiuait d'avancer.
- Je t'ai dit de faire attention à tes paroles, ce n'est pas bon pour ta réputation.
L'air semble cesser de circuler dans mes poumons lorsque mon dos heurte le mur.
- Romps avec Ruan, et repartons sur de nouvelle base.
- Plutôt mourir que me remettre avec toi ! Crachais-je.
- Attention à tes propos Danika, comblant l'espace qu'il y avait entre nous, je ne voudrais pas être contraint de faire mal à ton tendre roi.
Lorsqu'il prend mon menton entre ses doigts, m'obligeant à le regarder, je me retiens de lui cracher au visage. Seigneur ne permet pas qu'il me touche encore, ne permet pas qu'il profane encore mon corps !
Alors que je m'apprêtais à puiser dans les maigres forces qu'il me reste, une main ferme se pose sur son épaule.
- M**de ! jure-t-il en me lâchant.
Je peux sentir la douleur qu'il ressent en voyant la main tentée de désemboîter son épaule. D'un geste maîtrisé, la personne en face de lui, lui fait une clé de bras et l'oblige à se mettre à genoux.
- C'est la dernière fois, je dis bien la dernière fois, que je vous vois près de ma fille, appuyant sur sa prise, si tu oses enfreindre cet avertissement, je ne me gênerai pas pour appliquer moi-même une justice, j'ai déjà été en prison, et je n'hésiterai pas à y aller si c'est le seul moyen que j'ai pour protéger ma fille de toi, ai-je été assez clair !? Disait monsieur Da Costa d'une voix modérée.
Philippe se contentait d'aquiescer en gémissant de douleur.
De l'arrière, je pouvais voir la veine de colère de mon père dans son cou. Cette veine qui n'apparaît que lorsqu'il est dans une très grande colère.
- Va-t-en maintenant !
C'est avec difficulté que mon agresseur s'en alla sans tourner un regard dans notre direction.
- Papa...
Il se hâte de me prendre dans ses bras et fais des gestes circulaires dans mon dos pour me reconforter, alors que des larmes de frayeur coulait sur mes joues.
- Je suis là, Danika, je suis là, me soufflait-il à l'oreille.
Quelques heures plus tard...
MARIUS
Je regarde Ruan qui pose dix milles questions à sa fiancée afinde savoir ce qui s'est passé. Pourtant je viens d'expliquer ahi. Elle aussi elle explique encore. Je vois. Ne pas se mettre dans les affaires d'un couple, c'est vrai.
- Pourquoi ce gardien le laisse-t-il encore rentrer malgré les interdictions ? demande-t-il surpris.
- Lorsqu'il nous a vu sortir après l'autre individu, il m'a avoué avoir accepté l'argent que lui avait proposé ce dernier s'il le laissait rentrer, balançais-je d'une voix désintéressée.
- QUOI !? S'exclame Ruan.
- Jeune homme, ne criez pas à cette heure, voyons, le repris-je.
- Je porterai plainte contre cette agence de sécurité.
- Et en plus de licencier le bodyguard principal de Danika, tu porteras également plainte pour divulgatipn d'informations confidentielles, ajoutais-je.
Il fronce les sourcils tout en demandant des explications. C'est alors que je rapporte les informations que m'a donnée le gardien. Apparemment, le garde du corps de Danika l'avait prévenu que l'individu passerait. Il lui a adit d'accepter l'argent qu'il lui donnerait, que ça l'aiderait. Et il l'a cru. Mais en m'entendant il a pris peur et a tout avoué par peur de partir en prison lui aussi.
Tout ça ce sont les trucs qui arrivent quand on n'écoute pas ses parents là. Si, plus jeune elle nous avait écouté, sa mère et moi, serions-nous réellement dans une situation délicate où on doit éloigner un ex toxique ? C'est pour votre propre bien qu'on palre souvent, écoutez vos parents quand il le faut.
Ruan part appeler je ne sais qui tandis que Danika reste assise à manger. Je suis bien ravi qu'elle n'ait pas été aussi affectée que la dernière fois. C'est une bonne chose.
Jeudi 18 septembre,
Abidjan, La maison palmier 📍
ANIELLA
Une douleur terrible à la tête m'empêche d'ouvrir les yeux. P*t**in de m****e. Quelle idée ai-je eu de boire autant hier nuit.
Je souffle complètement épuisée en tâtant mon lit. Avec qui ai-je couché hier nuit ? Je sais même plus qui j'ai croisé au bar là-bas wesh. Quoique, ce fut une nuit plutôt intense.
Alors que mes yeux prennent du temps pour s'habituer à la lumière autour de moi, une silouhette apparaît dans la pièce. Au bout de quelques minutes je finis par voir nettement. Ce n'est pas normal ça, je devrais consulter un ophtamologue.
- T'es reveillée chérie, lance-t-il.
- Ah pardon, c'est pas parce qu'on couche ensemble que tu vas m'appeler ainsi, dis-je sèchement.
Il rit jaune avant d'aquiesçer.
- C'est pour ça que tu resteras à jamais seule là, portant sa montre.
- Pourquoi être accompagnée quand j'ai l'argent et ce que je veux ? Être entourée n'a jamais fait partie de mes projets, déclarais-je.
- D'accord miss vaut mieux être seule que mal accompagnée, riant, t'as même raison, je ne sais pas qui oserait être amie vec toi avec le niveau de méchanceté que tu as.
Je roule des yeux exaspérée. Je ferai attention de ne pas raconter ma vie à des gens lorsque je bois trop.
- Bon, je vais te laisser. J'ai un travail et une vie sociale qui m'attendent.
- Mouais c'est ça, bon débarras. Tu diras à la reception d'appeler vers 15h si je ne suis toujours pas sortie.
- Kay ! J'ai enregistré mon numéro dans ton contact, appelle-moi si t'as encore besoin d'un plan c-
- Ah pardon va-t-en !
Il rit une fois de plus avant de disparaître derrière la porte.
Quelques heures plus tard, et la migraine ayant diminuée, je quitte l'hôtel pour la maison de ma mère. Vivement que je retourne au Canada, je n'ai vraiment pas ma place ici. J'aime beaucoup mon pays et je suis heureuse d'y venir de temps à autre mais je ne supporte simplement pas l'atmosphère.
Je pars à la boulangerie me prendre un croissant et une glace. Au moment de quitter les lieux je reconnais avec étonnement les voix des enfants de mon géniteur.
- Oh Aniella, dit ma "soeur" avec surprise.
Je me contente de faire une grimace et de prendre ma commande.
- Tu vas vraiment continuer à m'ignorer ? Nous sommes des aduktes maintenant voyons, insiste-t-elle.
- Je ne me souviens même pas de ton prénom, la regardant avec désintérêt, pardon, fais comme si tu ne m'as pas vu. La vie est assez compliquée comme ça pour que tu puisses gâcher ma journée rien que par ta présence, dis-je durement mais avec une détresse dissimulée.
Elle se contente d'hocher la tête puis de s'excuser. Je peux voir des larmes dans ses yeux. Sa soeur elle, me regarde avec la même haine que je leur ai toujours porté. Je n'ai vraiment pas besoin d'autre chose que de ce regard. Que son aînée fasse pareil et cesse de vouloir se taper la causette avec moi.
Lorsque j'arrive à la maison, ma mère est assise dans le fauteuil, le regard dans le vide.
- Je suis rentrée, lançais-je pour signaler ma présence.
- Quand retourneras-tu chez toi ?
Je roule des yeux à cette question. Toujours la même question, à chaque fois que je rentre. C'est la raison pour laquelle j'évite d'arriver ici. Par horreur de voir ce regard vide et d'entendre cette voix sans vie.
- Si tu ne souhaites plus que je vienne te voir tu peux tout simplement le dire, tu sais ? Dis-je avec une pointe d'agacement.
Elle lève les yeux de son point imaginaire avant de me lancer d'une voix dure :
- Oui, je ne veux plus que tu viennes me voir, Aniella. Le mal-être que je ressens à chaque fois que je respire est une irritation pour mes poumons lorsque je te vois dans mon salon, répond-t-elle avec une indifférence qui me blesse affreusement.
- Qu'ai-je fait de si mal pour que tu puisses m'en vouloir encore après tant d'années ? Être sortie avec le mec de Danika ? Ca fait p*t**n de sept ans !! Elle-même est passée à autre chose m*r*e ! M'exclamais-je.
- Tu ne sais vraiment pas ce que tu as fait, Aniella ? J'ai passé toute ma vie à te défendre, à te couvrir, à te croire, à t'aimer, comme toute bonne mère le ferait et qu'est-ce-que tu as fait ? Tu n'as fait que salir mon nom et m'envoyer que des problèmes ! Tu ne penses qu'à toi ? J'ai dû subir toute la honte de tes agissements, et maintenant tu me demandes ce que tu as fait ? Sortir avec tes profs pour des moyennes ? Tenter de faire tomber un pasteur dans l'impudicité ? De plus, le père de ta meilleure amie ! Et tu ne t'es pas arrêtée là, tu es même allée jusqu'à faire des avances au père de ta cousine, au mari de ma soeur ! Ma soeur qui nous a tant aidé ! Tu es même allée jusqu'à l'accuser de tentative de viol ! Aniella, tu me demandes vraiment ce que tu as fait ? Pas une seconde ne passe sans que les paroles de ton père ne me revienne à l'esprit !
Je ris jaune à ses paroles, complètement ébahie.
- Est-ce vraiment de ma force si tu n'as jamais pu me donner le style de vie que je méritais ? Est-ce de ma faute si j'ai eu un père aussi irresponsable ? Est-ce-moi qui t'es demandée d'épouser un homme comme lui ? De me donner un père comme lui, hein ? Parmi tous les hommes qui existaient pourquoi a-t-il fallut que ce soit lui, hein !? m'exclamais-je.
- Parce que c'est ça ton excuse, ton père ?
- OUI ! C'est de votrre faute à tous les deux si je me suis retrouvée à suivre ce train de vie. Pourquoi m'incrimines-tu alors que je n'ai fait que m'adapter à ce que vous m'avez donné, hein !?
- De notre faute !? C'est de notre faute si tu es aussi cupide ? C'est de notre faute si tu as une morale aussi basse ? C'est vraiment moi qui suis si incapable, Aniella ? C'est vraiment moi qui ai été une si mauvaise mère au point qu'on parle de moi partout où je passe soit disant que j'ai mis une sorcière au monde !? C'est vraiment de ma faute si j'ai en face de moi l'incarnation de la dépravation des moeurs, et à mon image ? Tu n'as vraiment pas pitié de moi lorsque tu poses tes actions, hein Aniella ? Pourquoi ne m'apportes-tu que des ennuis hein ? J'aurai dû écouter ton père ! J'aurai dû avorter pendant qu'il était encore temps ! Il a eu raison sur toute la ligne, tu as vraiment été le commencement de mes ennuis ! Je n'aurai pas dû te laisser vivre si c'était pour supporter une telle souffrance ! Criait-elle en pleurant. Je n'en peux plus de toi, tu m'entends Aniella ? J'en ai marre de toi ! C'est par respect pour mes frères que je ne me suis pas encore jetée de cet étage toutes ces fois où l'idée m'a traversée l'esprit. Je n'en peux plus Aniella ! J'en ai marre ! Je maudis mes entrailles pour avoir mis au monde la déchéance de plusieurs ! Cracha-t-elle avec haine.
Je reste figée de stpéfaction devant ses mots alors qu'elle quitte le salon avec rage.
« Je maudis mes entrailles pour avoir mis au monde la déchéance de plusieurs ! »
Un sourire carnassier se dessine sur mes lèvres tandis qu'un rire amer s'échappe de ma gorge. Mes yeux se posent sur mon reflet dans le miroir et j'hoche la tête. L'incarnation de la dépravation des moeurs. Une larme coule sur ma joue. Un sourire sincère sur les lèvres. Je maudis mes entrailles d'avoir mis au monde la décheance de plusieurs.
D'un geste négligé, je prends mon téléphone. Et bizarrement, je tombe sur une publication de Danika sur Instagram. Sans réflechir, j'appuie sur le bouton "écrire" sur son profil et griffonne un message rapide.
Moi
Tu as finalement eu raison, je suis seule.
Mais bien évidemment elle ne le reçoit pas.
Danika.DaCosta ne permet pas de recevoir les invitations par message
« Tu finiras seule, resonnait continuellement cette voix, sa voix dans ma tête. »
Vaut mieux être seule, qu'entourée.
Trois jours plus tard
Appartement des Traoré
IMANE
Le regard du petit sur pasteur Marius ne manque pas de me faire rire.
Après avoir disparus comme des criminels, nous sommes revenus il y a quelques jours sur Abidjan, et ils ont tenu à venir voir le bébé le plus rapidement possible. Nous étions venus pour la dot de Danika mais sans le bébé. Ce qu'ils n'ont pas apprécié du tout. Nous sommes définitivement revenus hier en début d'après-midi. Si ce n'est pas parce qu'il était 23h, ils seraient tous venus depuis hier.
- Vous êtes vraiment pas bien de nous avoir cachés une chose pareille, dit Danika.
- Toi-même, comment t'as fait pour pas savoir ? Quand c'est pour paco les gens tu es forte non ? Demande Sasha.
- Désolée de ne pas avoir imaginé que Mathilda pouvait être enceinte alors qu'elle était physiquement pareille, réplique-t-elle.
- Au moins le côté comportemental aurait dû t'alerter. Elle ne mangeait carrément plus de viande comme toi, rétorque Sasha.
- Tu vois fiston, elles, ce sont les tantes que le Seigneur a jugé bon de te donner. Il est vrai qu'elles sont beaucoup fatiguantes, mais par la grâce de Dieu tu seras heureux de les avoir dans ta vie, ce sont vraiment des amours, disait pasteur Marius au bébé.
Yaël souriait de toutes ses gencives en le regardant parler. Depuis leur arrivée, il a été dans les bras de tout le monde, mais seul son grand-père a su lui arracher un sourire. Même moi je n'ai pas encore eu ce privilège.
- Il est vraiment beau et tout mignon, dit maman Anaya, émue.
- Quand est-ce-que tu fais un petit-frère à Mathilda et Danika ? Plaisante Sasha.
- Je suis désolée mais ça ne fait pas partie de mes projets, souriant simplement, m'occuper de vous est amplement suffisant pour que je puisse encore ajouter des bébés en plus de vos enfants que je garderai.
- Tu as raison, ça serai étrange que Yaël soit l'aîné de son oncle ou de sa tante, remarque Mathilda alors que nous éclatons de rire.
Et dire que j'ai des oncles de dix ans et des nièces danq la quarantaine, mdr. Rien ne va dans les familles polygammes.
- Sinon, je retiens que vous nous avez caché la grossesse, reprend Véronique.
Elle est visiblement décidée à nous faire comprendre qu'elle n'a pas du tout apprécié.
- Pourquoi vous n'avez pas dit même ?
« J'ai honte que papa le sache. » C'est ce qu'elle m'avait dit lorsque nous entrions dans le 5e mois. Et puis je la comprenais. C'est étrange de venir dire « On attend un bébé. » ça veut dire haut et fort "Oui on l'a fait."
Ahi ? Mais vous êtes mariés non ?
Oui mais c'est étrange ! Ce sont nos parents quand-même !!
Mais ! Riant légèrement.
NDA : Ah oui oui je suis d'accord c'est trop étrange 😭🤣 genre tu viens dire fièrement "oui on a fait les trucs de grand" Ah pardon je suis une enfant ! 🚶🏾♀️
Merci de nous comprendre !
Regardez qui dit ça, alors là, riant de plus bel.
Mais c'est vrai.
- Lorsque Sasha se mariera et nous apprendra qu'elle est enceinte je vais pleurer, lance subitement Danika.
- Ahi pourquoi ?
- Elle nous dira haut et fort qu'elle a fait les trucs de grand ! Éclatant de rire.
Sasha qui la taquinait lui lance un tchippe avant de lui crier d'arrêter de raconter des bêtises.
- Mais je t'assure ! Je serai en mode "donc Sasha toi aussi tu fais", plaisante Mélinda avec qui nous étions en FaceTime.
- Mais vous êtes gênant de raconter des choses comme ça ! Oh lalalala ! Quittant le salon.
Et on éclate de rire. Ah mais en vrai ça sera utopique cette scène mdr.
JONAS
Je suis Sasha avec amusement. Il n' y a vraiment qu'elle pour être vexée par ce genre de choses.
- Ne le prends pas à coeur, tu sais qu'elle aime bien t'embêter, tentais-je.
- Tchiups, n'importe quoi, siffle-t-elle alors que j'éclate de rire.
Nous resons là à discuter des dernières procédures avant qu'elle ne se rende devant la justice dans moins de trois jours pour avoir officiellement la garde d'Asayah.
- Tu dois être fière de toi, remarquais-je.
- Nan, je stresse plutôt, riant légèrement, mais je suis heureuse de passer le pas. Assurément, je ne le regretterai pas.
J'acquiesçe d'un hochement de tête. Moi je suis heureux qu'elle ait décidé de le faire. Je n'aurai pas supporté de la voir avec tant de regrets encore, car une fois de plus elle aurait eu peur de sortir de sa zone de confort.
- J'ai envie de dire quelque chose... Mais je ne sais pas si c'est approprié, souffle-t-elle après quelques minutes de silence.
- Vas-y, l'encourageais-je simplement.
- Tu vois, ce jour au restaurant lorsque tu m'as dit avoir accepté Jésus ?
Je réfléchis quelques secondes et hoche la tête. Oui je m'en souviens. Elle avait eu une réaction, assez interressante.
- J'ai été heureuse, vraiment heureuse. Même si le fait que tu en aies parlé à Aya d'abord m'avait un peu piqué, j'étais heureuse. Pourtant, cette phrase ne m'a jamais quittée, continue-t-elle, un sourire triste sur le visage. .
- Quelle phrase ?
- "Je traverse certaines choses que je ne peux partager avec toi maintenant."
Elle s'apprête à continuer, mais elle est coupée par l'arrivée de Mathilda et d'Aya vers nous. Elle change automatiquement de masque et sourire. Quelle maîtrise, dans l'art de cacher ses émotions.
Tu vas te tuer, à force de refouler aussi brusquemment tes sentiments. C'est ce que j'aurai dit, si nous n'étions que tous les deux. Elle discute avec les filles comme si des secondes plus tôt, elle ne venait pas s'ouvrir sur une blessure qui lui a sûrement coûté la paix. Je la regarde avec stupéfaction, lorsqu'elle part en riant avec Mathilda. Ce n'est que lorsqu'elles disparaissent derrière la porte que je remarque Aya, me lançant un regard vif.
- Un problème ? demandais-je inquiet.
- Tu me trouveras également excéssive je te demande de mettre tes distances avec elle ?
L'inquiétude se transforme en agacement quand je vois le terrain sur lequel elle nous envoie.
- Tu ne vas pas recommencer, Aya, m'agaçais-je déjà.
Cela ne suffit pas à la raisonner car une dispute finit par éclater, malgré toute ma volonté de garder mon calme.
- Nous sommes amis, amis ! Jusqu'à quand continueras-tu de voir des problèmes partout, hein ? D'abord avec Julia, ensuite Rita, maintenant Sasha ? C'est quoi ton problème à voir des problèmes partout, hein ?
- Ç'aurait été Sasha, tu aurais parlé avec beaucoup plus de douceur-...
- Mais tu vas arrêter de te comparer à Sasha à la fin !? Ne puis-je m'empêcher de m'exclamer. Tu veux que je te le dise en quelle langue ? Ou dois-je marcher à reculon sur mes mains pour que tu comprennes ?
Les larmes dans ses yeux suffisent à me faire comprendre que j'aurai dû garder mon calme.
- Pardonne-moi d'avoir crié, je ne-...
- T'inquiète pas, je venais juste te dire que je rentre.
Je m'excuse et tente de la raisonner mais elle est décidée. Lorsqu'elle annonce son départ aux autres, je m'excuse également avant de la suivre.
- Aya...
- T'inquiètes pas Jonas, ça va. Je dois juste rentrer en urgence, disait-elle, d'une voix tremblotante.
- Pourquoi as-tu si peur, Aya ? Pourquoi es-tu si insécure ? Je vais cesser de parler avec d'autres filles si tu le souhaites, mais s'il te plait, exprime-toi et cesse de te faire du mal.
Elle reste silencieuse à m'observer puis ouvre la bouche :
- Jonas, m'aimes-tu vraiment ?
- Dis-moi la langue qui serait assez forte pour que tu comprennes que je t'aime, Aya.
Cinq jours plus tard
Tribunal de Première Instance
SASHA
Je regarde Asayah avec beaucoup d'appréhensions tandis que le juge examine les élements du dossier. Il me pose des questions sur mes motivations puis fait ses déclarations. Les quelques situations qui auraient pu faire obstacle sont écartées par les témoignages des responsables de l'orphelinat ainsi que quelques membres des serivces sociaux qui ont contribué à la finalisation de l'adoption. Tout est ok. Ils sont unanimes. J'ai un cadre de vie acceptable, un revenu décent. Une vie sociale correcte et aucun antécédent qui pourrait mettre en péril le bien-être du petit. Je suis capable de prendre soin de lui, de plus que je suis celle qui l'a retrouvé sur cette route, et que je n'ai cessé de m'occuper de lui, bien même qu'il fut à l'orphelinat. Le verdict tombe. Je suis officiellement maman. Juridiquement, j'ai un fils, et il s'appelle Asayah.
Des applaudissements et de l'émotion. La tension redescend alors que je prends conscience de la réalité. Je suis maman. J'ai pu passer le pas. J'ai officiellement adopté Asayah. Ils me felicitent tous, Asayah lui me fait un câlin. Il ne doit pas comprendre grand chose à ce qui se passe, mais tout le monde est heureux, alors il l'est aussi.
- Je vais rentrer avec toi mainyenant maman ? Me demande-t-il, les yeux brillants d'espoir.
- Oui, on va rentrer ensemble mon chéri, je réponds pour le rassurer.
Un sourire béat se dessine sur ses lèvres. Après quelques formalités, je reçois la copie du jugement d'adoption. Lorsque je lis mon nom à côté de celui d'Asayah, un sentiment de joie et d'accomplissement grandit dans mon coeur. Kouamé Asayah, c'est beau.
- Nous sommes fiers de toi Sasha, me dit mon père.
Je souris à ses mots. Maman, Danika et mamie se disputent pour prendre Asayah. Ce dernier jubile de joie en les voyant se battre ainsi pour lui. Quelqu'un qui aime être le centre de l'attention comme ce petit ? No one.
- Il va nous manquer, dit maman Géraldine, les larmes aux yeux.
- On passera vous voir aussi souvent que possible.
Elle hoche la tête.
- J'espère et je prie que les autres enfants aient aussi cette grâce. On pourrait ouvrir nos portes à d'autres enfants en plus.
Maman Géraldine a eu ses enfants très tôt. Seulement cinquante-huir ans, pourtant sa première fille est déjà dans la quarantaine. Elle consacre donc sa vie à prendre soin des orphelins ? Que le Seigneur le lui rende, franchemennt.
Au moment de rentrer, je leur demande de nous devancer. Je vais offrir un cadeau à Asayah. Alors que je le regardais encore, un sourire satisfait aux lèvres, quelque chose me parut soudain étrange. Le taxi s'écartait de la route habituelle... Mes pensées, encore bercées par la victoire de ce jour, commencent à se troubler. Vous voyez les signaux que vous envoient votre mémoire quand vous êtes sur le point de vivre une situation similaire à une déjà vécue ? C'est exactement ça.
Asayah, sentant sûrement mon ma crainte, m'attrape la main apeuré. Sa voix tremblait légèrement, et mon cœur se serra. D'un mouvement rapide mais hésitant, j'envoie ma localisation à Danika.
Tout se passe vite. La voiture se stoppe brusquement dans un lieu déserte. Je pose des questions au chauffeur qui ne me répond pas. J'ai le reflexe de lancer le numéro de mon père quand tout d'un coup, une main me saisit par l'arrière et un mouchoir est posé sur ma bouche. L'odeur piquante envahit mes narines, brûlant mes poumons et brouillant ma vue. Je me débattais, mes bras frappant l'air tandis qu'Asayah criait, sa petite voix résonnant comme un écho lointain.
- Maman !
Jésus... Protège Asayah, avais-je pu souffler tandis que mes paupières devenaient lourde, et que je sentais le vide m'emporter.
22 heures 47
VIlla des Kouamé📍
DANIKA
- Je commence être inquiète, souffle finalement maman Louange.
- Appelle ton époux voir s'il n'a pas de ses nouvelles, déclare sa belle-mère.
Elle s'exécute tandis que je prends mon téléphone. Il était éteint pendant tout ce temps. Moi qui croyait que l'absence de sonnerie était dû au fait qu'ils avaient décidé de me laisser tranquille.
- Allô ? tu n'as pas de nouvelles de Sasha ? (...) Non, elle n'est pas encore rentrée, elle était avec le petit.
- Mon téléphone était sous silence, je viens de voir qu'elle m'a appelé vers 15 heures, entendais-je dans le combiné.
Mon coeur rate un battement lorsque je vois la notification qui s'affiche.
Sasha 🩷🦁 • Il y a 8h
📌Localisation
- Il est arrivé quelque chose à Sasha, déclarais-je automatiquement.
À suivre...
𝐿𝑌𝐺
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Guinguinguiiiin ! 👀
J'ai sacrifié mon word count goal et mes cours pour votre chapitre (nan c'est faux, j'ai terminé depuis, j'aurai pu faire autre chose mais bon)
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