𝑅𝐻𝑚𝑖

DANIKA

J'écoute pasteur Léon tout en lui lançant un regard qui en dit long sur ce que je pense de ses propos.

- Et continue de mal me regarder, tu prêcheras tout de même, dit-il comme s'il lisait dans mes pensées.

- Ah pardon non ! Comment veux-tu que je prêche après ce qui s'est passé ? Que diront les gens ?

- Eh eh Danika, tu cries sur qui ? Fronçant les sourcils.

La colère descend en même temps. Toi Danika tu n'as pas peur des problèmes. C'est sur papa Léon tu lèves la voix ? Ok d'accord.

- Pardon, baissant la tête désolée.

- Aussi têtue que sa mère, me regardant durement, tu vas remonter sur la chaire, et je ne te demande pas ton avis. Cela fait déjà deux mois que le problème s'est passé et la maturité du peuple t'a énormément protégée. Tu as demandé à ce qu'on retire la plainte ? Alors tu es donc prête à avancer. Tu recommences à servir la semaine prochaine.

- Dieu merci je vais chez mon papa cette semaine même, ai-je répliqué.

- Ton père t'a déjà programmé pour les quatre prochains dimanches.

- Eh ? Tu n'as pas pitié de moi quoi ?

Il me répond par un silence qui veut dire "Je ne discute pas avec toi jeune fille."

Pasteur Léon là, c'est à cause de Dieu hein, sinon là fhum.

Depuis la dot de Samuel je suis restée en France, j'avais besoin de calme. Ça allait bien jusqu'à ce que le monsieur décide que je sois prête à recommencer à servir. Mais je ne le suis pas. J'appréhende énormément de prendre à nouveau le micro. Que pourrais-je dire à tous ces gens ? Mon image a été complètement salie par cette situation.

Tu sais Danika, cesse de vouloir faire bonne impression aux yeux des hommes. Oublies-tu tes priorités ?

Papa...

Tu ne vas pas mettre ton ministère en pause pour une question d'appréhension. Compte sur moi et remets-toi en marche. N'oublie pas que tu n'as pas le temps de perdre ton temps.

Je souffle en me rendant compte qu'il dit vrai. J'ai trop de choses à faire pour perdre mon temps.

- Mais papa Léon oh, l'appelais-je à nouveau.

- Tu fais quoi encore dans mon bureau ?

- Ahi, on n'a pas fini entretien là.

- Quand tu rentrais tu m'as dit cinq minutes. Une heure que tu es là ça ne te dit rien ? Maintenant vous allez payer pour le temps en plus, réplique-t-il.

Eh ? Fhum. Mais vrai vrai c'est une bonne idée. Papa même doit faire ça. Quelqu'un va dire il veut le voir deux minutes, deux ? Multiplie ça par quarante.

- C'est pas grave, je pose ma question quand-même, insistais-je.

- Fais vite, je dois travailler.

- Qu'as-tu ressenti quand maman et Estelle sont mortes ? Que t'es-tu dit ? As-tu été triste ? Bref, que pensais-tu ? Demandais-je subitement.

- Triste ? Oui. D'un départ si soudain. J'ai eu d'énormes craintes pour ton père et toi.

Il fait une pause et un fin sourire se dessine sur ses lèvres.

- Des fois, le Dieu qu'on sert est si imprévisible et si, incompréhensible... Si tu veux le suivre avec un raisonnement humain tu vas vite abandonner. C'est pour cela que je vous répète que rien n'est acquis, rester fidèle à Christ, c'est une grâce.

Abidjan Côte d'Ivoire,
Villa des Kouamé 📍

SASHA

Je termine de lire mon cours puis commence un rangement dont j'aurai pu me passer car la chambre est rangée. Mais j'ai besoin de m'occuper l'esprit. Les menaces de Jonas repassent en boucle dans ma tête. Oui, les menaces. C'est ainsi que je les ai prises.

Mais il a raison. Je ne peux pas continuer de ne pas vouloir le prendre sous ma garde et continuer de refuser que d'autres personnes demandent à l'adopter.

Lorsque mon ventre gargouille, je quitte la chambre pour la cuisine. Je me dépêche afin de ne pas croiser ma mère. Je ne voudrais pas l'énerver encore plus qu'elle ne l'est à chaque fois qu'elle sent mon parfum.
Je chauffe rapidement le pot que j'ai pris au frigo.
Maman a eu la magnifique idée de ranger les portions de nourriture par pot. Quand tu as faim, tu prends, tu chauffes et tu vas manger. En fonction de ce qui a été cuisiné, les plats varient.

Alors que je me hâte de retourner dans ma chambre, mon père sort de nulle part.

- Tu vas bien Sasha ?

- Oui, et toi papa ?

- Regarde comme elle me répond, c'est discussion sur WhatsApp ou bien ? Fronçant les sourcils.

- Ahi papa, dis-je en éclatant de rire.

Comment ça discussion sur WhatsApp ahi ? Orh.

- Je vais bien, je mange tout ça là, lui montrant mon assiette, t'inquiètes pas.

- Tu as parlé avec ta mère ?

- Non.

- Tu ne veux pas lui parler ?

- Que voudrais-tu que je lui dise ? Le simple fait de sentir mon parfum l'irrite, je vais pas l'indisposer encore plus en cherchant à lui parler, haussant les épaules.

- Je suis vraiment désolé qu'elle soit aussi dure avec toi. Elle est si inquiète pour toi qu'elle ne sait plus comment l'exprimer, tente-t-il de me rassurer.

En tout cas, ce n'est pas en me criant qu'elle ne se présenterait pas aux employés d'ivosep à ma mort qu'elle me montre cette inquiétude là.
Ou bien, peut-être est-elle aussi bizarre que moi et c'est ainsi qu'elle s'exprime ? Mon cher, ce n'est pas grave.

- Ça va papa, ne t'inquiètes pas.

- Bien-sûr que je m'inquiète Sasha. Au début ça allait car je me disais que tu prendrais conscience, mais là nous te regardons creuser ta tombe sans rien pouvoir faire. L'isolement n'est pas une bonne chose. Tu ne peux pas ainsi continuer de te priver d'être heureuse, c'est malsain et même en désaccord avec la parole de Dieu. La bible dit qu'un cœur joyeux est un bon remède. Paul disait "je souhaite que vous prosperez comme prospère l'état de votre âme. " Ton âme s'appauvrit heure après heure face à toutes ces choses que tu gardes dans ton cœur, toutes ces choses que tu t'infliges. Ne sais-tu pas que ton cœur est ton instrument d'adoration ? N'es-tu pas mal à l'aise de présenter à Dieu un cœur remplit de ressentiment ?

Je l'écoute parler, silencieusement. Que veut-il que je fasse ? Lorsque je pouvais accepter l'aide des autres et apprendre à être heureuse, je m'en privais. C'est vraiment maintenant que je pourrais me le permettre ?
Je peux aider les autres, à affronter leur peur et à aller mieux. Mais je ne peux être face à des changements que je ne maîtriserai pas dans ma vie, cela est bien trop difficile. Alors je préfère ne rien tenter. Rester dans mon cycle normal sans changement brusque, qui affecterait mes habitudes personnelles.

Et ce n'est pas normal, Sasha. J'ai mis dans ton prochain les capacités à te rendre heureuse. Tu ne peux pas compter que sur moi pour des choses que j'ai délégué à tes frères. Ce n'est pas à moi de descendre pour te donner le bonheur, et le bonheur ne se trouve pas qu'à me servir. Je ne t'ai pas créée pour être seule avec moi. Les autres font aussi partie de ton existence. Cet isolement est malsain.

C'est vrai mais...

- Je t'en prie Sasha, fais un effort pour vivre normalement. À force de refuser de passer le pas et de toujours repousser les gens, Jonas a fini par abandonner et est avec une autre. Tu vois bien que tu souffres encore de ce manque de courage que tu as eu. Tu veux encore avoir des regrets en voyant Asayah partir avec d'autres personnes ? Cesse de caresser tes craintes et embrasse la vie telle qu'elle est. Pourquoi continuer à te braquer ? N'est-ce-pas l'Esprit de vie qui est en toi ? Alors vie Sasha, apprends à vivre ! Insistait mon père.

Ces paroles ne me laissent pas indifférente mais comment ? Comment ne plus me défiler face à des situations sur lesquelles je n'ai pas une vue d'ensemble afin de me préparer à tout ? Comment ne pas être faible, face aux choses que je ne maîtrise pas ?

Cesse de vouloir jouer mon rôle Sasha. À vouloir tout anticiper ainsi, tu finis par rendre inutile ma présence dans ta vie. C'est à moi qu'appartient l'avenir, ton rôle est de poser les actions adéquates dans le présent pour y parvenir.

Ah...

Abidjan, clinique PISAM 📍
10 heures 22

RUAN

Je pose un pied en face de l'autre puis fais un pas, un deuxième, un troisième, jusqu'à pouvoir parcourir la distance de la salle de rééducation. Les infirmières présentes ainsi que mon médecin m'encouragent comme un bébé qui fait ses premiers pas.

- Excellent ! Me félicite mon médecin, à ce rythme vous devriez être capable de vous déplacer avec plus d'aisance dans peu de temps.

- Combien exactement ? Demandais-je aussitôt.

- Tout dépendra des efforts que vous fournirrez. Vous avez une détermination de guerrier, il est rare qu'on rencontre des personnes qui arrivent à se déplacer à cette étape de la rééducation. Vous avez non seulement retrouvé l'usage complet de vos jambes mais en plus vous avez recommencé à marcher. Il vous manque juste plus de clarté dans vos mouvements, m'explique-t-il.

Des efforts à fournir... Alors en marchant plus souvent, mes gestes seront moins "durs" comme ceux d'un robot... Je ferai de mon mieux.

- Si cela n'est pas indiscret, Ruan, pourquoi tenez-vous tant à marcher dans les plus brefs délais ? Me questionne avec curiosité mon médecin.

- J'aimerai faire la surprise à ma fiancée le jour de notre mariage, avouais-je, la voix teintée d'émotions.

- Oh ! Elle ne sait pas encore que vous faites une rééducation ?

Je secoue négativement la tête tandis qu'un sourire encourageant se dessine sur ses lèvres. Personne ne le sait d'ailleurs. Hormis mes bodybuilders, vu qu'ils m'accompagnent à chaque fois.

- Vous êtes impressionnant, Ruan.

- Mademoiselle Da Costa a vraiment de la chance de vous avoir, dit une infirmière.

Je le remercie puis nous terminons la séance. Au moment de quitter l'hôpital, le regard persistant d'une fillette sur moi m'interpelle. Elle me rappelle vaguement quelqu'un mais je ne saurai dire qui. Je la salut d'un geste de la main mais elle se cache aussitôt derrière la porte. Je me demande bien ce qu'elle veut. Je n'y prête pas attention et quitte la clinique.

Plus qu'à me discipliner et à faire un plus grand effort, et je pourrais faire la surprise à Danika.

France, Paris 📍

DANIKA

J'éternue soudainement alors qu'un frisson me parcourt le corps.

- Qui est encore en train de parler de moi, ai-je pesté en me frottant les bras.

Je rejoins Shémmaya dans leur villa et c'est Aravnah qui m'acceuille avec joie.

- Et ta maman ? Ai-je demandé.

- Elle... elle est à la salon.

- Au salon, l'ai-je corrigé avant de la suivre.

Je retrouve effectivement sa mère, affalée dans le fauteuil sans grand engouement.

- Danika, si vous ne vous mariez pas dans les douze prochaines semaines je crains ne pas pouvoir être là, dit-elle subitement.

- Comment ça ?

Elle hausse simplement les épaules avant de se relever.

- Je vais faire un live. Tu veux participer ?

Je refuse automatiquement. Je peux pas iju. Et tout le monde va me voir

Ils te verront dans moins de cinq jours.

Ah !

- Tant pis.

C'est sur ces mots qu'elle prépare son set up pour sa session. Elle consigne Rav' dans sa salle de jeu. Son époux arrive quelques minutes avant qu'elle ne débute.

- Toi tu n'es pas encore mariée ? Me demande-t-il encore.

- Ça arrive, lui montrant ma bague de fiançailles.

- Je veux une invitation spéciale, je ne suis pas n'importe qui.

- Vraiment ! Mon époux n'est pas n'importe qui, renchérit Shémmaya.

- Deux semaines après le mariage commencez à faire les courses pour le bébé, vous n'aurez pas le temps de trop bouger pour les faire à cause du travail ainsi que de la pression politique de ton fiancé. Faites vite en même temps et ayez des maisons ailleurs qu'en Côte d'Ivoire. Tu as de la famille au Portugal non ? Faites-y un tour cette année, dit-il subitement.

- Je t'ai pas dit d'arrêter de marcher avec Sasha ? Vos tendances à spoiler la vie des gens là je n'aime pas, répliquais-je.

- Spoiler vos vies ? Vous avez la grâce d'avoir des personnes pour vous prévenir et tu te plains, rétorque-t-il.

- C'est ça le spoil !

- Levant les yeux au ciel, d'ailleurs comment va-t-elle ?

- Toujours aussi elle et-...

- Oh quittez ici. Je dois faire mon live, nous coupe Shem, chéri, tu veux y participer ?

- Non, je vais jouer avec Rav' puis travailler. Dis-leur de ne pas me taguer ni me partager le live sans cesse, répond-t-il simplement.

Il lui fait un bisou rapide et disparait dans la pièce où se trouve leur fille.
Shémmaya débute automatiquement.

Très vite les vus augmentent.

- Tchié 5000 personnes ? Pourtant si j'avais mis "On parle de Jésus" vous n'alliez pas rentrer dans le live ! S'exclame-t-elle surprise.

Shémmaya a vraiment le don pour attirer le regard sur elle. À chaque fois qu'elle fait des lives c'est toujours des milliers de vue. Ils viennent juste pour le plaisir de l'écouter blablater – ce qu'elle fait très généralement. Elle profite de leur curiosité pour parler subtilement de Dieu et quand elle a capté leur attention par une histoire farfelue, elle prêche carrément puis continue son histoire comme si de rien n'était. Elle a une manière de partager l'Évangile sur les réseaux assez... particulière.

Je ne suis pas connectée sur le live pour lire les commentaire mais à voir son visage on sent qu'ils sont vraiment trop.

- Mais calmez-vous je vais lire non ? C'est quoi ? Ah ! Finit-elle par s'agacer.

Je ne peux m'empêcher de rire devant sa mine. Elle commence à lire quelques commentaires en y répondant.

- "Bonsoir WOG, tu vas bien ?" Oui, je vais très bien par l'amour de Dieu et j'espère que toi aussi. "Il y a longtemps que nous n'avons pas eu de live hein, merci Shem" Je te dis hein, mais mon mari m'a demandé de faire moins de live donc ah c'est ça qui est là.

Asaël aussi il abuse. Un live par semaine elle prenait pour encourager les gens là, il a réduit ça à un live par mois pfff.

- "Vous êtes belle, vous m'inspirez tellement !" Ouh vous êtes chous dèh, gloire à Jésus. "À quand un deuxième bébé ?" Si tu promets sur contrat de venir t'occuper d'elle et de sa sœur on pourrait y réfléchir, continue-t-elle.

- Mais Shémmaya, ai-je murmuré en riant pour ne pas qu'on m'entende.

- Je suis sérieuse, vous qui parlez de 2e bébé là, associez-vous pour envoyer vos candidatures. Si nous sommes convaincus on va y réfléchir, insiste-t-elle avant de reprendre, "Avez-vous des nouvelles de la prophétesse Danika ?"

Le fou rire que j'avais est remplacé par une quinte de toux alors qu'elle me lançait des regards en mode "on t'a parlé non ?"

- "Elle nous manque, dites-lui qu'on est de tout cœur avec elle et on espère qu'elle reviendra bientôt" Continue-t-elle de lire, j'espère aussi qu'elle a entendu et qu'elle va revenir, dit-elle en me lorgnant presque.

Je vous explique brièvement. Ne supportant plus les messages et toutes les informations sur les réseaux sociaux, je les avais tous désactivé.

Une vague d'inquiétude avait saisi l'ensemble de la communauté sur les réseaux. Je me souviens des messages que lisaient Elijah sur les réseaux. Que n'avons-nous pas entendu ? Ce qui nous a poussé à réagir est la rumeur sur ma soi-disante mort.

Un matin papa me montre un blog avec pour titre "Danika Da Costa, morte des suites d'une grève de la faim."

Déjà je n'ai fait aucune grève de la faim, je n'avais juste pas d'appétit. Mais en plus ils s'étaient permis de reposter des photos qui datent de la période des funérailles de maman et d'Estelle pour induire tout le monde en erreur. Je recevais des appels de partout de la part de mes supérieurs au travail pour s'assurer que j'étais pas morte.

Rater une occasion c'est mal me connaître oh. Je répondais pas aux gens hein. Ils ont dû trouver le contact de papa pour lui demander de mes nouvelles. Je lui ai dit de répondre oui il dit lui il ment pas oh. C'est vrai c'est pas bien mais je voulais juste voir les réactions, rien de bien grave.

Au bout de deux semaines il a fini par réagir "Danika va très bien, elle se remet des événements et sera bientôt de retour." Shémmaya a ensuite réactivé mes comptes mais je n'ai rien réinstallé, je n'aime pas les problèmes.

Shémmaya continue de répondre à leurs questions. Apparemment les gars sont vraiment inquiets hein. C'en est mignon, je vais faire de mon mieux pour vite revenir.

On dit tu te reconnectes la semaine prochaine tu dis je vais faire vite.

Je me reconnecte comment ? Prêcher et puis me reconnecter c'est même chose ?

Ah oui je vois un peu.

Iyé ?

- Bon les gars, on va parler de l'amour de Dieu un peu. Un peu seulement ne vous déconnectez pas hein. Et puis attends, chéri ! De te connecter sur ma page pour prendre le nom de tous ceux qui suivent le live, ceux qui auront disparu à la fin seront bloqués ! Crie-t-elle.

J'ai envie de rire mais je me souviens que son mari et elle sont pas normaux. Ils ont vraiment fait ça une fois. Moi-même j'ai dû prouver que j'avais un empêchement qui m'a contraint à quitter le live pour qu'elle me débloque.

- On se connaît ici. Si c'était pour parler l'argent vous resteriez. D'ailleurs à la fin je vous donne un rhéma que j'ai eu en lisant L'art de réussir de Gary Chapman. Si vous êtes là on met les cœurs ! Encourage-t-elle.

Je comprends que son mari a pris sa demande au sérieux lorsqu'il vient me donner une tablette afin que je l'aide à recenser les pseudos. 6154 personnes connectées, de noter tout ça là quoi ? Ahiii !

- On parle souvent de l'amour de Dieu et très souvent je vous dis que l'un des moyens par excellence de grandir dans votre relation avec Dieu c'est de l'aimer. Recevoir l'amour de Dieu, grandir dans son amour et tout. Mais la question c'est comment est-ce-qu'on reçoit son amour là ? Comment grandit-on dans son amour ?

"Exactement ! C'est la question que je me posais." "Je demandais justement cela à une amie il y a quelques jours." Telles étaient les réactions.

-D'abord, nous avons déjà l'amour de Dieu en nous. Danika en a parlé lors d'un talk-show avec l'église à Abidjan, vous pourrez voir. Romains 5:5 nous dit que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit. Autrement dit, c'est lui qui est/a l'amour là. Du moment que tu es enfant de Dieu tu as cet amour, il faut maintenant faire croître cela afin qu'en plus d'être un fruit cela devienne votre identité. La bible déclare que nous avons été créé à l'image de Dieu. La même bible déclare que Dieu est amour alors par ricochet, l'amour ne doit pas seulement être un fruit que nous devons manifester mais notre nature, continue-t-elle.

- Ah oui hein, prêche femme de Dieu ! Ne pus-je m'empêcher de dire.

Je ne constate mon erreur que lorsque dans les commentaires ils commencent à écrire "C'était la voix de Danika non ?" "Prophétesse Danika est avec toi ??" Danika ci Danika là ! Waaa ! On peut reconnaître la voix des gens comme ça ?

Qui t'a dit de parler ?

J'ai pas fait exprès non !

- Restez concentrés. Si elle veut se montrer elle va venir, les ramène à l'ordre Shémmaya. Donc, reprend-t-elle pour grandir dans cet amour là afin qu'il devienne mature au point d'être votre nature, il faut tout simplement l'étudier jusqu'à ce que vous ayez une compréhension tangible que Dieu vous aime.

Ah oui ah oui ! Une compréhension tangible même ! C'est fort.

- Dans Galates 4:1, Paul nous fait une belle analogie. « Aussi longtemps l’héritier est encore enfant, il n’est pas différent d’un esclave. Pourtant, c’est lui qui sera le propriétaire de tout. » c'est-à-dire que tu as les choses mais tu ne peux pas en bénéficier, tu ne peux pas les administrer. Dans le verset 2 Paul continue en disant que l'enfant ne peut rien gérer jusqu'au temps fixé par le père. Prenons l'exemple d'une voiture, ton père est un riche gars là et il a des voitures en ton nom mais tant que tu n'es pas assez grand et que tu n'as pas le permis, avec tout l'amour qu'il a pour toi il ne pourra pas te le confier. C'est d'ailleurs même par amour qu'il ne le fera pas. Cela pour dire qu'il y a non seulement un âge pour profiter des choses mais il faut également une connaissance qui te donne le droit légal de profiter de cette chose, je ne sais pas si vous me comprenez, disait Shémmaya.

- J'ai compris mais explique encore, lui dis-je doucement pour ne pas me faire remarquer.

- Bon j'explique encore. Dans le verset 2 on dit que l'enfant est soumis à des tuteurs jusqu'au moment fixé par le père. Mais en réalité, si le moment arrive mais que l'enfant n'a pas les aptitudes pour administrer ses biens, pourra-t-il le lui confier ? Prenons l'exemple de la voiture là. J'ai une tante là, son mari a tellement attendu leur enfant que le jour de sa naissance il a offert une voiture à la femme et une voiture à l'enfant, oui oui à l'enfant. Bien évidemment, le bébé peut pas conduire c'est logique. Il a donc dit lorsqu'il sera plus grand, genre 17 ans comme ça. Le petit a vingt ans, il veut pas passer permis mais il insiste pour que son papa lui donne sa voiture. De vous à moi, même si c'est pour lui vous allez lui donner ?

Dans les commentaires ils repondent tous par la négative.

- Aucun parent sensé va lui donner les clés parce qu'il n'a pas la connaissance nécessaire pour conduire ce véhicule – même si je sais que certains conduisent sans permis, les hors la loi là, levant les yeux au ciel. C'est pareil avec l'amour de Dieu. C'est un don que Dieu nous a fait par le Saint-Esprit. Mais aussi longtemps que nous n'étudierons pas cet amour afin de saisir toute la connaissance qu'il faut, nous ne pourrons pas en tirer profit.

Je souris en reconnaissant les paroles du pasteur Samuel (pas Samuel fils de pasteur Léon là hein). Je n'ai jamais rentabilisé 3000f de cette manière.

Petite promotion sur le côté, n'est-ce-pas Keren ?

NDA : Promotion est petit. C'est propagande le Père. Ton amour prêché à toute la création, c'est ça le plus important.

- Dans Éphésiens 3:14-19, Paul nous encourage à rechercher la connaissance de cet amour là. La connaissance de l'amour de Dieu doit être tellement implantée en vous qu'elle commence à contrôler tout votre être. Dieu a décrit, expliqué, démontré et prouvé son amour afin que nous puissions avoir une pleine connaissance de l'amour qu'il nous a donné. La connaissance est ce qui vous rend conscient de la présence ou de l'existence de quelque chose. Une fois que vous avez la connaissance de l'amour de Dieu et que vous comprennez cet amour, alors vous serez conscient et pourrez grandir au point de commencer à manifester cet amour jusqu'à ce qu'il devienne mature en vous. On va s'arrêter là pour aujourd'hui et je vous explique rapidement le rhéma que j'ai eu en lisant le livre de Gary Chapman (...)

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⚠️ Le message sur l'amour de Dieu donné par Shémmaya est en partie pris du livre AGAPE DEVOTIONNEL : Aimer Dieu avec l'amour Divin du pasteur Samuel Kamuanga.

Le livre est disponible sur Amazon. Et pour tous ceux qui sont en Côte d'Ivoire, vous pouvez l'avoir au campus d'Abidjan de l'église CAVA sise à Angré 9e tranche.
Plusieurs sont ceux qui me posent des questions sur l'amour de Dieu et comment le recevoir et y grandir tout ça, c'est un petit livret mais riche en enseignement sur l'amour de Dieu. Je vous le conseille vivement ! 👏🏾

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Côte d'Ivoire, Bingerville
Appartement de Jonas 📍

JONAS

- Jojo, l'adoption de ce petit est toujours d'actualité ? Ça fera une semaine demain, me rappelle Aya.

Je pousse un profond soupir en constatant que Sasha ne m'a pas fait de retour. Tant pis. Je serai dans l'obligation de le faire moi-même.

- Mais attends, me tournant vers Aya, tu crois que l'État va accepter de me donner la garde d'un enfant alors que je suis... moi ?

Elle se tape le front comme si j'avais dit une bêtise.

- Oui, ils accepteraient parce que tu as une vie sociale impeccable, une stabilité financière qui t'autorise à avoir un enfant à ta charge, une humanité qui dépasse l'entendement. Je crois même que s'il advienne qu'ils aient des doutes c'est parce que ton sens du sacrifice est trop poussé et que tu mettrais ta vie en péril pour le bonheur de ce petit, réplique-t-elle avec fermeté.

- Aya...

Et j'ai droit à une longue séance de remontrances. Tchia ? C'est bon c'est rentré, je vais plus dire ça encore eh oue.

Nous discutons encore lorsque mon téléphone vibre. Un soulagement mêlé de déception s'échappe de mes lèvres.

Sasha 🦋
J'irai à l'orphelinat demain pour signer les papiers et commencer les démarches pour l'adoption d'Asayah.
- Pourrais-tu m'accompagner, s'il te plaît ?

Moi
Bien-sûr.
- Ravi que tu ais décidé de passer à l'action ! 😊

Et une charge en moins. Du moins, je l'espère.

À suivre...

𝐿𝑌𝐺

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Vous là j'ai la flemme d'écrire hein 😔 depuis deux semaines il me reste cinq chapitres à écrire mais je ne fais rien 🥲 dans tous les cas je dois avoir fini dans une semaine et demi 👏🏾 prions 🙏🏾

Bref. La semaine est presque terminée. Travaillez. Rêvez. Priez. Surtout, n'oubliez pas de sourire car Jésus vous aime ❤ Vous allez y arriver ! Vous allez pouvoir souffler un peu. Ne vous mettez pas de pressions accablantes, soyez bienveillants envers vous-mêmes ❤

On se dit à tantôt pour un autre chapitre (ou l'interview 4 je crois) 🌻

Byeeee 💕

Signé Keren, votre écrivaine qui vous aime beaucoup 😌(non il n'y a pas de sous-entendu 🙏🏾)