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Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 62

𝑅𝐻𝑚𝑖

MÉLINDA

- Bonjour Méli.

Je regarde la personne en face de moi et toute la rage que je croyais avoir perdue depuis toutes ses années refait surface.

- Qu'est-ce-que tu fais ici ?

- Je n'ai plus le droit de venir voir ma cousine préférée, m'offrant un sourire innocent.

Je me retiens de la tchipper. En fait, mieux je quitte là avant de faire une folie.

- Je ne sais pas qui est ta cousine mais tu es priée de dégager, j'aimerai bien rentrer me reposer.

- Eh bien je vois que tu es toujours aussi rancunière, riant légèrement, et ça se dit chrétienne.

C'est parce que je lui ai répondu elle pense que nous sommes amies oh.
Je me décide donc d'avancer pour la décaler de la porte d'entrée.

- Quitte-la sinon je vais te pousser dèh, la prévenais-je.

- Non, je ne m'en irai pas tant que tu ne m'auras pas écouté.

- Je ne prête pas mes oreilles aux bêtises la go, quitte-la.

- Tu es vraiment ingrate-toi, et ça se dit cousine, me lorgnant.

- Aniella toi et moi ne sommes pas cousines, la seule personne qui me liait à toi n'est plus alors toi quitte là je vais rentrer chez moi.

Malgré ça elle reste arrêter devant ma porte. Vous aimez pas la douceur oh. Je la prends fermement par le poignet et la pousse loin de ma porte. Elle n'est même pas capable de tenir sur ses pieds et trébuche. Je culpabilise aussitôt de ne pas avoir été plus douce et me dépêche de l'aider mais à la place je reçois une gifle.

Attends, Aniella m'a giflée moi ?
Je suis tellement choquée que je ne réagis pas et l'écoute m'insulter de tous les noms. Elle allait encore me donner une gifle mais une main la stoppe avec force.

- De quoi vous mêlez vous im**cile ? Cria-t-elle.

- Il n'y a que moi qui ai le droit de lever la main sur ma secrétaire, retorque sèchement la personne.

Je suis toujours aussi choquée que je ne réagis pas à la voix de mon ex-patron.

Aniella m'a giflé ?

Son imposante taille dû la faire changer d'avis, elle quitta finalement ma maison. Moi je me contentais de regarder un point imaginaire.

Aniella m'a giflé ?

- Vous allez bien mademoiselle Djédjé ? Demande-t-il inquiet.

- Aniella m'a giflé ? Répétais-je pour la énième fois.

Aniella m'a giflé. Aniella m'a giflé, moi Mélinda Djédjé. Moi, la fille d'Adama Djédjé, Aniella m'a giflé mdr.

- Aniella m'a giflé hein, souriant, vous en êtes témoin, m'adressant à mon patron, vous avez vu n'est-ce-pas ?

- Vous allez bien ?

- Aniella m'a giflé, riant légèrement, je vais bien. Très bien même. Vous voulez boire du thé ? Proposais-je.

- Je... vraiment ?

- Oui, pour vous remercier de m'avoir débarassée de ma cousine, lui offrant un sourire chaleureux, venez.

J'ouvre enfin le portail de la maison et l'invite à entrer. C'est tout hésitant qu'il rentre. Non, je ne vais surtout pas essayer de l'empoisonner parce qu'il a failli me casser une côte, ne vous inquiétez pas.

Un sourire sadique prend place sur mes lèvres lorsque je referme le portail. Allons faire ce thé.

Deux jours plus tard...

DANIKA

J'étais assise pépère en train de manger mes nouilles et vous savez j'entends quoi ? Des gens parlent de moi. Carrément : "la fille du pasteur Da Costa elle ne travaille pas", "elle est partit en France faire des études qui ne lui servent même pas" "À cause d'elle il a gaspillé son argent dans scolarité chère comme ça." "Elle ne fait rien d'autre que provoquer son papa." Et j'en passe.

Wesh, je le provoque où est leur problème ? C'est mon papa ahi. Ils sont trop akpèss.

Si vous vous demandez comment je sais bah il y a des caméras de surveillance dans l'église, les vidéos passent à la communication sécurité et également chez le pasteur, et figurez-vous que je suis assise dans son bureau en train de travailler sur les manuscrits de ses prochains livres – tout en mangeant mes nouilles bien évidemment.

Quand on dit qu'on est à l'église mais c'est pas tout le monde qui est convertit là c'est pas pour faire amusement oh. Il y a ceux qui sont convertis, ceux qui sont en train d'être convertis, ceux qui viennent d'arriver, ceux qui veulent être convertis et il y a les wowos.

Hummm ne criez pas sur moi. C'est dans la bible : Philippiens 3:2 - Prenez garde aux chiens (...).

En tout cas, moi je n'ai rien dit allons-y seulement. Forcé ils seront démasqués.

- Danika ! Je sursaute, pourquoi manges-tu dans mon Bureau !?

- J'avais faim !

- Et puis c'est la salle à manger pour que tu puisses y manger ?

- Mais tu manges bien ici non ? M'étonnais-je.

- Bah figure-toi que c'est mon bureau, insistant sur le "mon".

- Donc de partir ? Si je m'en vais je viens plus avant après-demain dèh.

- C'est moi qui ne serai pas rémunéré ? Arquant un sourcil.

- Tchie ? Tu vas me faire ça ?

- Tu refuses de travailler gratuitement mais tu veux te comporter comme si c'était le cas, me regardant durement, no pity is business.

- À cause de petit 20.000 tu me donnes là, 20.000 ça achète quoi à Abidjan ici ? Tsssss.

- 20.000 pour chaque chapitre corrigé demoiselle, ce n'est pas n'importe quel marché.

Je prends mon bol de nouilles, mes baguettes – oui je mangeais à l'asiatique, mon téléphone puis quitte son bureau. Papa n'aime pas partager c'est pas bien ça, Dieu dit de partager.

- Regarde comment mon bureau sent l'ail et le poulet même tssss !

- C'est mieux que déodorant qui sent aubergine là.

- Danika !

Wou ! Je fuis me refuger dans ma chambre pour ne pas plus l'énerver.
Seigneur toi-même regarde, comment on peut chasser ton enfant comme ça ?

N'est-il pas également mon enfant ?

Iju excuse-moi oh.

Je prends mon téléphone histoire de scroller un peu sur les réseaux avant ma sieste.

Est-ce-que vous savez je fais quoi de ma vie même ? Bon attendez je vous explique brièvement. En fait, j'ai un master en anthropologie et j'ai décidé de me prendre une année voire deux années sabbatiques. C'est-à-dire pas d'école, pas de travail non plus.

Je devais commencer un petit job dans une agence touristique française mais le Boss m'a dit de laisser tomber, vous pensez que j'ai discuté ? J'ai obéi sans hésiter.

Je peux trouver un travail à n'importe quel moment. Les entreprises et organismes dans lesquels j'ai fait mes stages ne font que me contacter. Après leur avoir brièvement expliqué ils m'ont dit je cite : « n'hésitez pas à déposer votre candidature lorsque vous changerez d'avis. » alors comme les gos le disent je ne suis pas au chômage mais plutôt en pause imposée.

Je profite donc de ce break pour me former ici et là. Mon séjour avec pasteur Léon m'a permis de me familiariser avec le monde de l'édition et de la correction surtout. Ayant donc une petite base dans ce domaine papa m'a solicité pour corriger son manuscrit. Je voulais pas mais il dit je suis la plus apte à saisir l'esprit de ce livre et la plus susceptible de rester fidèle à ce qu'il veut dire.
J'avoue qu'il a totalement raison.

Le titre nous hésitons encore entre "Pasteur, ton premier ministère est ta famille !" et "Pasteur, ne néglige pas ton premier ministère !"

Vous devinerez ce qu'il aborde dans celui-ci mdr. Je suis témoignage de mon papa eh ouaiye !

Je dois d'ailleurs écrire un livre... Mais tchi flemme dèh ! Papa Léon est un homme capable même. Cent quatre-vingts dix-sept livres à son nom. Il trouve son temps là où même !

Il est discipliné.

Huuuuuum!

La discipline est le style de vie du disciple Danika, ne l'oublie pas.

Excusez-moi oh !

Ruan
Ma première dame !

Moi
Tu as quelque chose pour moi ?

Ruan
On dîne ensemble ce soir ?

Un grand sourire prend place sur mes lèvres.

Moi
Tu vas m'offrir crêpes à DipnDip™ après ?

Ruan ❤
Pas de problème.
- Je passe te prendre à 18h, je profiterai pour saluer ton père.

Moi
Yfy !

Je courais pour chercher la bonne tenue mais je suis soudainement arsénée de questions.

Et s'il te faisait une demande en mariage ? Me demande ma conscience.

Quoi ? Mais non, je lui ai dit que nous sommes amis.

Ne connais-tu pas la persévérance de Ruan ? Continue-t-elle.

Mais il ne peut pas me demander en mariage alors que nous ne nous fréquentons même pas ahi !

Je commence à paniquer ! Je crois que je vais annuler c'est bon. Je prends mon téléphone pour m'excuser lorsque je reçois à nouveau un message.

Ruan ❤
Et ne pense pas que je viens te demander en mariage hein !
- Pas que je veux pas le faire mais faut pas tu vas me dire non devant les gens, j'ai pas encore le mental pour ça 🚶🏾‍♂️

Moi
🤣
- Pour éviter un non, garde porc à côté 🥰

Ruan ❤
Porc comment ? 😭 ils ont raison on doit songer à une délivrance ahi 😭💔

Vous ne connaissez rien bande d'ignorants.

15 heures 00

ANIELLA

- Tu pars quelque part ? Me regardant de travers.

- Je vais voir ton infidèle de mari.

- Ce qui me lie encore à lui c'est toi, donc contente toi de l'appeler ton père, ne m'y mêle pas, réplique-t-elle sèchement.

- C'est moi qui t'ai dit de choisir un homme de son espèce comme époux ? Tu es toi-même heureuse du père que tu as obligé ta fille à avoir ?

- Je suis plutôt déçue de la fille que j'ai été obligé d'avoir, me regardant de travers, tu as été voir ta cousine et son père ?

- Orh ne me parle pas de cette folle, crachais-je.

- Tu as fait quoi, hein ? Arquant un sourcil.

- Ce que j'ai fait ? Ce qu'elle a fait plutôt. Elle ne m'a pas laissé entrer et m'a chassé devant les gens. Je suis sa cousine ou sa rivale hein ?

Moi qui m'attendais à ce qu'elle me soutienne, elle me lorgne avant de reprendre.

- Tu lui as volé son gars à elle aussi ? Demande-t-elle subitement.

- J'ai déjà volé le gars de quelqu'un ?

- Aniella c'est parce que tu es ma fille je ne t'ai pas encore chassé. Comment as-tu pu voler le gars de ta meilleure amie, qui de surcroît était enceinte hein ? Me regardant durement, tu ne peux savoir à quel point j'ai eu mal lorsque j'ai appris ce que tu as fait à Danika. Tu n'as pas de conscience ?

- Tu es ma mère mais tu parles sur moi. Tu es censée me soutenir.

- Donc le jour tu vas tuer quelqu'un tu crois que je vais te soutenir ? Tu perds la tête hein? Se levant du fauteuil, finis vite tes congés et retourne chez toi. Même si malgré ton absence j'étais toujours pointée du doigt à cause de ta méchanceté, j'étais plus en paix que lorsque tu es présentement assise dans mon salon.

- Q-quoi ?

Elle me lance un regard déçu avant de quitter le salon. Mais c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Après tous les sacrifices que j'ai fait pour qu'elle soit à l'aise financièrement c'est comme ça qu'elle me remercie ? En me chassant ? Ah !

Je lance un long tchippe avant de quitter la maison. Je me demande bien ce qu'ils lui ont raconté sur moi pour qu'elle soit si désagréable.

 
[...]

Je commence à croire que je suis légèrement maso. Je savais très bien que ce fou allait juste m'insulter mais je suis encore venue le voir.

- Tu vois que tu as fini par être ce que tu devais être ? Une p*t*. Je plains ta pauvre mère de devoir supporter toutes ces discriminations depuis plus de six ans, crache-t-il.

- Je plains ta femme de te supporter.

- Tes paroles ne pourront rien changer au fait que je l'aime réellement, contrairement à ta mère. Elle au moins m'a donné des enfants respectables, qui travaillent avec honnêteté et qui craignent Dieu. En plus d'être venue me donner l'obligation de marier ta mère tu es venue détruire nos vies à tous. J'aurai dû la faire avorter de force, ça nous aurait évité de supporter une malédiction ambulante, disait-il avec haine.

- T-tu...

- Tu es la méchanceté incarnée, l'erreur faite chaire. Tu avais quelqu'un dans ta vie qui te faisait confiance et qui t'aimait réellement mais tu as fini par te laisser dominer par ta véritable nature, riant avec sarcasme, un chien ne peut cesser d'aboyer toute façon. Ta mère s'est entêtée à t'aimer et à croire que ce que ce féticheur avait dit serait faux. Elle aurait dû m'écouter lorsque je lui disais de t'enfermer, ça lui aurait évité tellement de misère, tu lui aurais évité tellement de misère. Gagne tout l'argent que tu veux si ça peut apaiser ta conscience mais tu ne pourras acheter une amitié ou une quelconque relation. Tu finiras seule, seule. Et sois en sûre, s'il arrivait que tu meurs de tes bêtises je ne  gaspillerai pas mon essence à venir à tes funérailles. Allez dégage de ma maison, ne nous porte pas la poisse.

C'est sur ces derniers mots qu'il referme le portail de leur maison.
Je suis si choquée par ses paroles que je ne fais même pas attention aux passants qui me regardent avec pitié.

Elle n'est pas drôle la vie ? Si, très drôle. Depuis mon enfance je subis toute cette méchanceté pour au final être traitée de la méchancetée incarnée ? Waouh !

Je finis par quitter ce quartier maudit, la mort dans l'âme. Je ne pensais pas que ses paroles pourraient m'affecter de la sorte. Pourquoi m'ont-elles affecté ? Parce que j'espérais qu'il puisse être pris de remords devant moi en apprenant ce que je deviens mais non, je suis la méchanceté incarnée.

Je suis si submergée par mes pensées que je ne regarde pas la route avant de traverser. Une voiture arrive au même moment. Je suis de justese rattrapée par un passant.

- Vous êtes folle ? On ne vous a jamais appris à l'école que lorsque le feu est rouge on s'arrête ? Cria "mon sauveur".

Je lève simplement les yeux vers lui et mon cœur se resserre quand je le reconnais.

- Aniella ? Dit-il surpris.

« Tu es l'erreur faite chaire. »

Je fonds automatiquement en larmes dans les bras d'Imane.

18 heures 15

MARIUS

-

Papa donc comme je disais, moi je veux plus partir à l'école.

- C'est un choix Thilda, je te soutiendrai toujours dans tes choix.

- Même si je veux me marier ?

- Qu'il vienne juste me voir, souriant.

Elle fait la moue avant de quitter le salon. Elle ne sait pas ce qu'elle veut cette jeune fille. Les orientations à l'université ont été la période la plus difficile pour nous. Une éternelle indécise. Elle peut bien se marier si elle veut, le problème c'est qu'elle m'appelera après deux mois pour dire qu'elle n'est plus sûre de son choix.

Je me concentre à nouveau sur le dessin animé lorsque Danika descend rapidement pour aller au portail. C'est sûrement son gars.

- Tchie ? Comment tu as su qu'il était là ? S'étonne Mathilda.

- Si je dis que j'ai entendu les battements de son cœur tu vas me croire ?

- Tchieeeee ! Fit-elle alors que le jeune homme devant la porte rit.

- Puis quitte-la, il va saluer papa et puis on va partir.

Lorsqu'il entre dans le salon il m'offre un sourire respectueux. Je l'aime bien ce jeune homme.

- Bonsoir Monsieur.

- Bonsoir Ruan, tu vas bien ?

- Bien par l'amour de Dieu. Je suis venu vous emprunter votre fille pour la soirée, vous le permettez ?

Je souris simplement avant de faire signe à Danika de nous laisser.

- On sera en retard ahi !

- T'inquiètes pas, j'ai réservé un étage, à défaut de réserver le restaurant tout entier.

- Tchieeee ?

- Ruan c'est moi que tu draguais au début ! Se plaint Mathilda.

- J'ai toujours préféré Danika, réplique-t-il alors que cette dernière lui donne une tape sur la tête.

- Arrête de raconter des bêtises.

- Pourtant je ne dis que la vérité, il n'y a eu que toi dans mon cœur, dit-il sincèrement.

- Ijuuuuuu.

Elle le tchippe avant de quitter le salon, suivit de Mathilda.

- Tu l'aimes énormément hein ? Demandais-je.

- Excusez-moi si je vous ai manqué de respect en flirtant avec elle juste devant vous.

- Je t'aime bien Ruan, même si elle semble réticente, tu as plus de chance que tous les plaisantins qui se sont présentés devant moi. Ne baisse pas les bras, elle manque de confiance en elle. Sois patient, prie et reste toi-même. Les choses se feront sûrement naturellement.

- Je... J'ai votre bénédiction ?

- Oui. Mais tu devras affronter son père en France.

Il me sourit simplement en me remerciant. C'est incroyable comme ce jeune homme a changé. Il n'y a que toi pour transformer radicalement les gens Saint-Esprit.

Je sais.

Mais... Riant légèrement.

20 heures 00
Restaurant Le grand large 📍

RUAN

J'observe Danika qui regarde le restaurant avec à la fois de l'admiration et de l'écœurement.

- Pourquoi fais-tu cette tête ?

- Ils vendent porc au four ici ? Fronçant les sourcils.

- Ahi Danika, riant légèrement, que vais-je faire de toi orh.

Lorsque la serveuse vient je réussis à la convaincre de manger autre chose que du porc aujourd'hui. Elle opte donc pour un filet de bœuf, non sans me faire la morale sur le prix "exorbitant" de ce plat.
Je saisis le message en tout cas.

- La prochaine fois partons dans un endroit où on va manger et être rassasié.

- Si je veux qu'on soit rassasié je commande la nourriture avec Sasha ou je te demande de la faire Danika, c'était juste un prétexte pour passer du temps avec toi, finis-je par dire.

Elle reste silencieuse quelques secondes avant de reprendre :

- Tu sais que tu me mets mal à l'aise lorsque tu es si attentionné envers moi devant mon père ? Demanda-t-elle.

- Excuse-moi.

- Je ne veux pas que tu te fasses de fausses idées, ça ne pourra jamais marcher entre nous Ruan, prends-en conscience, insiste-t-elle.

- Pourquoi refuses-tu de nous donner une chance ? La questionnais-je curieux.

- Que ferais-tu si tu apprenais que j'aime quelqu'un d'autre ?

- Je pourrais abandonner. Mais je ne le ferai pas.

- Pourquoi ?

- Parce que je t'aime.

- Ah ! Levant les yeux au ciel, et si je t'avoue que je suis toujours amoureuse de Philippe hein ?

Mon cœur se resserre à l'entente de cette phrase. Je pose délicatement ma fourchette dans mon assiette et la regarde tristement.

- Vraiment ? Ai-je demandé.

- Bien-sûr que non !

Je pousse un soupire de soulagement. Oh mais je frôlais l'infractus là.

- Tu m'as cru ?

- Un peu.

- N'ose plus jamais me croire si je dis une bêtise pareille. Actuellement je crushe sur Jonas mais ça va vite passer t'inquiètes pas, dit-elle.

Un sentiment de jalousie monte en moi. Comment ça se fait qu'elle "crushe" sur tout le monde mais jamais moi ahi. Le mois dernier c'était Imane, le mois d'avant Caleb, Samuel – le fils du pasteur Johnson a également été un de ses crush, même Elijah. Moi je suis comment en fait ? Ah. Pourtant je suis beau.

- Pourquoi je ne deviens jamais "ton crush" moi aussi ? Finis-je par demander.

- Tu es mon frère, je peux pas crusher sur mon frère voyons.

Je pose les mains sur mon visage complètement dépassé. Aaah Danika est trop compliquée. Je me souviens que Philippe avait galéré à la draguer. Tssss.

- Rourou, pourquoi tu as l'air faché ?

- Tais-toi et mange, je réfléchis.

Saint-Esprit tu penses que je devrais faire des recherches pour savoir comment la faire tomber amoureuse de moi ? Ou je dois plutôt prier pour ses sentiments comme Jonas ? Bon non, ça n'a pas mar-... Ah si. Ça a marché sauf qu'elle n'a jamais avoué. Trop risqué. Et si je demandais à Shémmaya ? Ah oui ! Elle saura quoi dire.

Je sors mon téléphone et lui envoie rapidement un message.

- Tu as dit pas de téléphone lorsqu'on mange, fixant mon téléphone.

- Je fais quelque chose d'important, attends.

Madame Monroe
Tu me veux quoi jeune célibataire ?

Moi
Comment faire tomber Danika amoureuse de moi ?

Madame Monroe
Ah tu veux de mon aide maintenant ? Je croyais que tu gérais 🚶🏾‍♀️

Moi
Je te fais un virement lorsque je pars aux États-Unis ce mois.
- Elle crushe sur tout le monde sauf moi ! ☹️

Madame Monroe
Ne t'abaisses pas aux crush wou !
- Crush pour Danika signifie affection soudaine et éphémère.
- Quelqu'un qui crushe sur les serviteurs du Seigneur à cause de l'onction tssss, ne fais pas attention.

Moi
Que dois-je faire alors ?

Madame Monroe
Ignore-la.

Moi
Hein ?

Madame Monroe
Elle se rend compte de l'importance des personnes que lorsqu'ils ne font plus rien avec elle.

Moi
Mais je peux pas faire deux jours sans lui envoyer de messages, elle va trop me manquer.

Madame Monroe
Eh votre amour là est chic hein !
- Tu sais quoi ? Demande-lui directement. Elle va te le dire.

- Eh mon téléphone ! Dis-je lorsqu'elle me l'arrache.

Je le lui reprends avant qu'elle ne lise toute la conversation.

- Vous vous disiez quoi à l'heure-ci ? Je vais dire à Asaël que tu parles avec son épouse la nuit, dit-elle.

- Quoi ? T'es jalouse ?

- Non, indignée. On dîne ensemble et tu parles avec une autre femme.

- Quoi ? Donc tu es fâchée ? Surpris.

- Termine ton repas, je veux rentrer, dit-elle sèchement.

- Oh mais non, pardonne-moi, je ne voulais pas te manquer de respect, regarde je le range. Ne pars pas s'il te plaît, la suppliais-je presque.

- Fais-toi désirer Ruan, tu vas pas me supplier à chaque fois de la sorte, s'agace-t-elle.

- Excuse-moi, je ferai plus attention.

- Ah !

Elle me regarde durement tandis que je constate que je suis devenu le "p*" que je m'étais promis ne jamais être lorsque j'étais au lycée. Mais argh, j'ai pas envie qu'elle soit en colère contre moi.

- Tu veux te faire pardonner ?

- Oui tout ce que tu veux, dis-je aussitôt.

- Fais-toi désirer Ruan ah ! Agacée, sinon, qu'est-ce-que tu dois me demander directement ?

- Hein ?

- Le dernier message, souriant innocemment.

- Rien.

- Faut dire pardon non.

Je refuse une fois de plus mais elle insiste tellement que je finis par avouer.

- Comment te faire tomber amoureuse de moi ?

Le sourire curieux sur ses lèvres disparaît et laisse place à une mine sérieuse.

- Non, tu dois plutôt te demander comment faire pour que je puisse t'aimer. Si c'est tomber amoureuse là djo je suis tombée plusieurs fois hein mais j'ai vite bouai en prenant la décision de ne pas alimenter cet amour, de ne pas t'aimer. Alors reformule ta question.

- Comment puis-je te convaincre à m'aimer ?

- Qu'est-ce qui prouve que tu ne le briseras pas comme l'a fait Philippe ? Mon cœur est bien trop important pour que je puisse prendre le risque de te laisser y avoir accès.

Je vois. Bien.

Le lendemain
Appartement de Jonas 📍

JONAS

« - Tu avais promis !

-...

- Pourquoi fais-tu cela ? Ne penses-tu pas à nous ? À ta sœur ? Tes amies ? À Sasha ? À moi...? La voix se brisant, j'ai été absent uen seule fois et je le regrette encore, pourquoi ne me laisses-tu pas t'aider ?

- Que pourrais-tu faire ? Même avec le Saint-Esprit j'ai du mal à m'en sortir.

- Dieu a placé sa puissance pour guérir, soigner, aider dans sa création. Les êtres humains, les amis que tu as sont aussi le prolongement de la main de Dieu pour t'aider.

- Je vais bien Imane, la preuve je ne me mutile plus.

- Mais te faire tataouer sur les cicatrices liste pour sentir la douleur des aiguilles dans ta peau revient au même ! S'emporta-t-il. »

- Jojooooo !

Je suis très vite sortit de mes pensées par ce cri. Je cours la rejoindre au Salon.

- C'est quoi ? Tu cries pourquoi ? Une bête t'a mordue ? Tu t'es cognée ? Tu as mal quelque part ?

- La télé ne passe plus ! Je veux regarder Bluey !

- C'est pour ça que tu cries comme s'il y avait un voleur ?

- La téléeee !

Je pousse un soupire exaspéré en regardant la fameuse télé. Orh zut, la connexion ne passe plus. Ah elle va me harceler. Ah j'ai déjà la migraine. Aaah je suis fatigué !

- Il y a un problème de connexion et-...

- Je veux la téléeee !

Sasha lui aurait su la convaincre très rapidement de-... Eh mais je pense à elle pourquoi moi ? Elle t'a demandé de la laisser Jonas, laisse-la tranquille.

J'essaie tout de même de lui expliquer la situation mais l'enfant là est d'un entêtement effrayant. Vraiment la fille de sa mère.

- Tu sais quoi Merveille ?

- Je veux regarder la télé !!

- Jésus écoute la prière des enfants. Dis-lui donc de stabiliser le réseau pour que la connexion passe, moi je vais faire autre chose.

- Non ! Jojooooooo !

Je suis directement à ma chambre. Qu'elle se débrouille toi te seule.
À la rentrée ça sera chacun pour soi.

Si tu veux la retrouver en bonne santé mentale, je ne te le conseille pas, entendais-je.

Je n'ajoute rien et me recouche dans mon lit. Je voulais réfléchir à mon TD lorsque mon téléphone sonne. Je me précipite pour le prendre mais fini par lancer un long tchippe en voyant l'appelant. Carrément moov m'appelle ahi tsss.

- Puis je vais faire une pause, deverouillant l'écran.

Je stoppe le minuteur que j'avais mis pour me concentrer sur ma tâche actuelle et pars sur WhatsApp.
Je défile les statuts lorsque je tombe sur celui de Sasha. Elle répond à des messages anonymes. L'envie de lui envoyer un message me traverse l'esprit mais... laissons tomber.

C'est tout de même avec admiration que je lis ses réponses. Qu'elle est sage. Un peu cru dans ses propos mais c'est supportable. Elle n'est plus aussi désagréable qu'il y a quelques mois.

"La dernière fois à l'église, tu avais dit que tu étais amoureuse de quelqu'un. Qui est-ce ? 😏"

"Quelqun de bien."

Comme ça elle est amoureuse ?

"Qui est le joli gars en fauteuil roulant qui vient à l'église ces derniers temps là ?"

"Ruan ? C'est mon grand-frère. Avec Imane et Jonas c'est eux qui prenaient ma défense au collège. 😌"

Je souris tristement en pensant à la belle époque où nous étions encore amis. Je me demande bien ce qui a pu se passer.

"Tu n'es plus aussi désagréable qu'avant, pourquoi ?"

"Un homme que je respecte m'a dit de ne pas laisser la méchanceté des autres refroidit le cœur de Dieu en moi."

On voit la marque de pasteur Marius.
Je continue de lire ses réponses avec joie et curiosité. Ils lui ont posé énormément de questions hein !
Il m'arrive même de vouloir commenter certaines réponses mais je suis très vite repris à l'ordre par ma mémoire.

"Dis-moi, que penses-tu de Jonas ? J'ai des sentiments pour lui mais j'ai peur de faire le premier pas... à cause de toi. 😅"

"À cause de moi waaaa ? Je l'ai attrapé ou bien ahi ? 😂 Bon je vais en profiter pour mettre les choses au clair : il n'y a rien entre moi et Jonas et il n'y aura certainement rien. Faites ce que vous voulez mais dissociez-nous une bonne fois pour toute."

Je relis la réponse une première fois, puis une deuxième fois, ensuite une troisième fois, et une quatrième... Je la relis jusqu'à être sûr que mon cœur comprenne le message une fois pour toute.

« Laisse-moi tranquille Jonas. »

Je finis par éclater de rire devant la stupidité de la situation. Devant la stupidité de mes actions. Devant la stupidité de mes sentiments.

« Laisse-moi tranquille Jonas. »

Mon rire hebétté doit alerter Merveille qui passe curieusement sa tête par la porte rabattu de la chambre.

- Tu ris pourquoi Jojo ? Demande-t-elle innocemment.

- Parce que... la vie est drôle.

- On dirait que tu deviens fou comme dans les dessins animés là.

Je ris à nouveau devant son innocence tout en prenant conscience de la réalité. Je perdais mon temps. Toutes ces années à attendre pour... ça ?

« Laisse-moi tranquille Jonas. »

D'accord. Je vais au moins faire ce qu'elle me demande.
Merveille me regarde étrangement en se demandant sûrement ce qui ne va plus avec moi.

Au même moment mon téléphone sonne à nouveau. Je le décroche sans hésitation.

- Allô ? Bonsoir Jonas, vous comptez manger ce soir ?

- Je suis d'accord.

- Hein ? D'accord avec quoi ??

- Sortons ensemble.

Deux ans plus tard...

À suivre...

𝐿𝑌𝐺

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Bonne rentrée à ceux qui vont encore là bas oh 🚶🏾‍♀️❤

Pour ceux qui m'ont écrit et qui attendent une réponse... Excusez-moi encore, je répondrai lorsque le temps me le permettra 🙌🏾

Jésus vous aime



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