Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 57
𝑅𝐻𝑚𝑖
DANIKA
- Il y a cinquante ans ton arrière grand-mère t'a vendue aux esprits de la montagne.
- Attend stop, il y a cinquante ans ? Mon arrière grand-mère ? Toi tu as quel âge ?
Elle me tape automatiquement sur la cuisse.
- Quand sa grand-mère parle on ne l'interrompt pas.
Je croise les bras et tire la bouche pour faire la moue. Je sais maintenant où papa a pris cette manie de frapper les enfants d'autrui là : chez sa mère.
- Donc comme je disais ton arrière grand-mère t'a vendu et-... Ah non, non non non, secouant la tête, c'est la mauvaise histoire que je te raconte là. Oh lalala, tellement de vérité à dire que tout se mélange dans ma tête.
Je fronce automatiquement les sourcils et m'éloigne d'elle.
Comment ça "tellement de vérité à dire" ? La vieille ci j'ai toujours su qu'elle était dans des pratiques bizarres mais pas à ce point.
- Ah voilà je m'en souviens, tapant des mains, ce que je disais au début c'est pour ton cousin Lucien.
Je ne sais même pas qui est ce Lucien. Je sais que les frères de papa avaient des enfants mais ils sont tous éparpillés dans le pays là, on ne se connait même pas.
Même mes cousins maternels je sais pas ce qu'ils deviennent. Mais famille maternelle là même a coupé les ponts avec papa après l'enterrement oh donc on n'a qu'à dire quoi ? Mon cher.
- Bien. Tu sais que la tradition et l'histoire sont orales en Afrique ? Eh bien, nous sommes une famille de griots. Je vais raccourcir parce que je me sens fatiguée, s'adossant dans le fauteuil.
C'est toujours le même scénario. À chaque fois qu'elle semble vouloir me dire quelque chose d'important elle devient soudainement très faible.
Doit-on tout te dire ?
Je fronce les sourcils et commence à prier en langues dans mon esprit.
- Toutes les premières filles qui naissaient dans la famille étaient prises par leur grand-mère afin d'être enseignée sur l'histoire de notre tribu. C'est donc comme ça que j'ai été initiée – étant la première fille à être née.
Elle fait une pause pour reprendre son souffle puis continue.
- Ayant grandi avec ma grand-mère, je l'ai très souvent vu discuter avec les esprits et parler de choses qui n'avaient aucun sens pour mon intelligence infantile...
En vrai elle parle gros français hein, j'ai toujours pensé que les vieilles ne comprenait pas le français.
- J'ai été institutrice primaire ma chérie, dit-elle subitement, vous les enfants de maintenant vous pensez vraiment que nous sommes de vieux canaris inutilisables.
Elle lit dans les pensées ou mon visage m'a trahie ?
Il t'a même lancé un couteau dans le dos.
Ahi.
- Reprenant, Elle avait l'habitude de tomber comme morte puis de soudainement se relever et raconter des histoires. Une fois, cette expérience avait causée un grand froid dans toute la case. Elle avait annoncé qu'il naîtrait dans la famille une petite fille qui nous libérerait de cette alliance que nos pères avaient tissé avec ces esprits et qui nous causent beaucoup de problèmes...
Je continue de l'écouter, puiser dans le peu de force qu'elle a et me conter un peu l'histoire de la famille maternelle de papa.
Apparemment, papa a du sang portugais. Dans la famille paternelle de son père, un marchand portugais saoul pendant la traite négrière avait abusé d'une femme là. Les gens l'avaient tué sans état d'âme. Après on découvrit que la jeune fille était enceinte. Elle se rappela du nom de son agresseur, du moins ce qu'elle avait entendu et c'était Da Costa.
L'enfant à la peau plus claire que les autres personnes du pays était pris pour un petit dieu – vous voyez comment on était bizarre ? – et il grandit, se maria, eut des enfants et au fil du temps la peau métissée finit par disparaitre. C'est pour ça que papa n'est pas métisse mais simplement clair. Et il y a le sang agni de ma maman qui a dominé dans mes gênes et moi seule je suis sorti bronzé.
C'est chic dêh ! Mais je répète que pour traite négrière là c'est dans leur sorcellerie là qu'ils ont révélé ça.
Je retiens que quelqu'un qui donne des révélations ne parle pas forcément inspiré par le Saint-Esprit. Féticheur aussi a révélation.
Villa des Da Costa 📍
02 heures 57
Mon cœur tambourine fortement dans ma poitrine. Je regarde autour de moi avec une crainte sans non. Le vent glacial qui souffle sur ma peau et la noirceur de la nuit n'arrange en rien mes sentiments.
J'avance du mieux que je peux dans ce noir. Je marche sur le sol rocailleux et humide, trébuche parfois sur des branches ou glisse dans des flaques de boues.
Mais où suis-je encore ?
Je continue d'avancer guidée par mon instinct. Je ne vois pas grand chose mais je pourrai mettre ma main à couper que je ne suis pas dans ma chambre là.
Je finis par arriver devant une case. Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que je me retrouve au milieu d'une forêt. Une femme éclairée par l'éclat impressionnant de la lune, se tenait debout une calebasse dans les mains. Elle est habillée... En tenue traditionnelle... Sa coiffure révèle sa classe, c'est une fille de chef, et par n'importe qui.
Je m'attends à ce qu'elle fasse une incantation, ou un rituel propre aux africains mais non. Elle dépose une étoffe et un objet qui semblerait être de l'or, un œuf et du bois. Elle renverse le contenu de la calebasse puis tombe sur ses genoux.
Elle prononce ensuite des paroles dans une langue qui ressemble étrangement à du bété. C'est avec grande surprise que je comprends ses paroles.
- Oh toi dans les cieux, roi de la terre, au dessus des dieux de la montagne, de la rivière et des bois. Toi l'être invisible, que je ne connais pas. Je t'offre ces sacrifices les plus précieux en échange de ton aide. Comme nous avons été consacré à servir les dieux de la montagne je te donne la deuxième fille qui naîtra dans dix prochaines générations. Qu'elle te serve avec zèle et dévouement tout comme nous sommes dédiés aux dieux de la montagne...
Elle alluma ensuite un feu qui grandit très vite. Je restai impressionnée à regarder les flammes grandir et consumer... le sacrifice.
- Jésus ! M'exclamais-je en me levant en sursaut.
Je regarde autour de moi pour m'assurer que je suis toujours dans ma chambre et Dieu merci j'y suis.
- Ce n'était qu'un rêve, soupirant.
Je m'asseois dans mon lit complètement bouleversée. Qu'est-ce-que ça signifie Papa ? C'était qui ? J'étais où ? C'était quand ?
Jérémie 1:10
Je me dépêche de prendre ma bible pour voir de quoi il s'agit. Je reste interdite devant le verset.
« Vois, aujourd'hui je te confie une responsabilité envers les nations et les royaumes : celle d'arracher et de démolir, de faire disparaître et de détruire, de construire et de planter. »
Je t'appelle à parler pour moi, mais par toi cesseront également toutes les œuvres des ténèbres dans ta famille.
Une semaine plus tard
Église l'amour en action 📍
12 heures 10
MARIUS
Je rentrais dans les locaux administratifs lorsque je vois quelqu'un assit en plein soleil sans chapeau ni quoi que ce soit pour se protéger. Je m'approche donc pour savoir le problème.
- Tu veux attraper une insolation ?
La personne relève la tête et je découvre avec grande surprise Sasha, le regard complètement vide.
Que se passe-t-il avec cette jeune fille Papa.
- Tu vas bien Sasha ? Sur un ton inquiet.
- Très bien, souriant, et toi papa ?
- Donc tu t'asseois au milieu de la cour en plein soleil de midi là pour le plaisir ? Arquant un sourcil.
- J'avais froid, je suis donc venue prendre un peu de chaleur.
- Dans cette chaleur là toi tu as froid ? Tu es malade ?
- Je n'espère pas, l'argent qu'on met dans ma scolarité là est bien trop pour que je puisse me permettre de tomber malade.
J'acquiesce d'un hochement de tête. Elle ne va pas bien. Je lui propose d'aller discuter dans mon bureau, ce qu'elle accepte avec beaucoup de réticences.
Une fois dans le bureau je l'observe silencieusement. C'est bien la première fois que je vois Sasha autant fatiguée. Elle qui est toujours en joie et pleine de vie, elle a l'air complètement abattue.
- Comment vas-tu ?
- Je vais bien, et toi papa ?
- Tu es sûre d'aller bien ?
- Oui, et très bien même, souriant.
Même son sourire est abattu eh. Que se passe-t-il avec ma petite Sasha Saint-Esprit...
- Bon, je vais également bien par l'amour de Dieu.
Je cherche un sujet pour lancer la discussion. Je me souviens de la réunion de famille qui s'est finalement très mal terminée.
Je reçois beaucoup de plaintes sur son attitude mais celle de Promedie m'a quand-même alerté.
- Dis-moi Sasha, elle lève les yeux vers moi, pourquoi es-tu blessante avec les autres ? Pourquoi réponds-tu durement ? Pourquoi t'irrites-tu si rapidement ? Pourquoi es-tu si susceptible ? En fait, que penses-tu de toute leurs plaintes ?
Elle reste silencieuse quelques secondes puis hausse les épaules.
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas ?
- Je ne sais pas. Je ne comprends pas. Je ne maîtrise plus rien. Tu sais pourquoi ils disent que je suis égoïste ? Parce que certaines filles m'avaient demandé de l'aide et je leur ai dit que je ne pouvais pas les aider. Tu sais pourquoi ils disent que je suis hautaine ? Parce que deux d'entre eux m'ont demandé des conseils et je leur ai dit que je n'étais pas apte à le leur donner. Tu sais pourquoi je suis méchante pour eux ? Parce que j'ai décidé de ne pas répondre à des messages car je n'ai pas la force de le faire. Ils me demandent de l'aide tout le temps, je suis toujours obligée de me plier en quatre pour être présent pour quelqu'un, pour aider quelqu'un à bosser son cours de physique, aider quelqu'un en français, faire ci faire ça. Je sacrifie des heures de sommeil à discuter avec certains pour les consoler mais quand je n'ai plus la force de faire quoique ce soit je suis méchante, hautaine et égoïste.
Le ton calme qu'elle utilise me glace le sang. Elle est posée, sereine, ne crie pas. Elle a des caractéristiques d'une psychopathe.
- Tu m'as demandé si ça va ? Oui, ça va très bien. Sauf que... À l'université ça ne va pas. À la maison ça ne va pas. Avec mes amis ça ne va pas. Avec l'église ça ne va pas. Mais malgré tout ça je vais très bien hein, l'amour de Dieu déborde et...
Elle pose la main sur sa bouche et baisse la tête. Mon cœur se resserre lorsqu'elle finit par éclater en sanglots.
Je quitte aussitôt mon fauteuil pour la prendre dans mes bras.
- Je me sens tellement seule... Indigne d'avoir le Saint-Esprit en moi... Inutile... Je me sens tellement inutile, murmurait-elle entre chaque sanglot.
- Mais bien-sûr que non, tu n'es pas inutile.
- Si je le suis, complètement inutile. Au lieu d'apporter la joie et la vie je suis plutôt un canal d'abattement, je sais même plus si ça se dit.
Je me retiens de rire. Ahi, tu expliques tes problèmes et tu es t'amuses pour mettre dessus ? Sasha est vraiment singulière.
Reste concentré Marius.
Ah oui c'est vrai.
Je reporte mon attention sur elle et l'écoute attentivement. Waouh, je n'aurai jamais soupçonné qu'elle allait si mal. Masquer ses sentiments et émotions de la sorte, quelle subtilité.
- Je suis inutile, totalement inutile. Si je ne peux plus aider les personnes qui m'entourent à quoi je sers vivante hein ?
- Sasha...
Et elle continue de pleurer silencieusement. Je me demande comment nous avons pu arriver à un stade pareil. La dépression est une réalité.
- Regarde-moi Sasha.
- Secouant la tête, non, laisse-moi tranquille.
- Tu as donc dit tout ça pour finalement refuser qu'on t'aide ?
- Danika perd déjà assez de temps à m'aider et... et...
- En quoi est-ce-que t'aider est une perte de temps ? Lorsque tu l'aidais il y a quelques années, te sentais-tu en train de perdre ton temps ?
- Tu comprends pas, secouant la tête, j'étais sur le point de me jeter dans la piscine...
Cette phrase sonne comme un choc à ma pensée. Attends, elle sait pas nager non ? Wou Jésus.
- J'ai tellement honte papa mais tu ne peux pas savoir comme j'ai envie de tout lâcher là maintenant, je n'en peux simplement plus, avoua-t-elle toujours en pleure. Je suis tellement inutile, indigne d'être ce temple du Dieu vivant.... Comment, moi en qui le Dieu qui donne la vie demeure je peux autant souhaiter ne pas me réveiller à chaque fois que je ferme les yeux ? Je n'en peux plus...
- Je chasse cet esprit de mort maintenant dans le nom de Jésus ! Dis-je aussitôt.
- Je suis inutile.
- Sasha regarde-moi, relevant son visage, tu n'es pas inutile tu m'entends ? Tu n'es pas inutile.
- Si...
- Tu ne l'es pas. Ta valeur n'est pas déterminée par des hommes, ton utilité non plus. Sur quoi te bases-tu pour te qualifier d'inutile ? Le fait de ne plus pouvoir aider les autres ? Qui a dit que ton utilité était liée à ce que tu faisais pour eux ? Qui t'a dit que ta valeur était liée à tes notes ? Qui t'a dit tous ces mensonges Sasha ? La solitude que tu ressens est légitime, même David l'a vécu mais qui a touché à ta confiance en Dieu ? Qui t'a fait douter de son amour ? Qui a déformée ton image ? C'est normal qu'il y ait des plaintes, des remises en question mais qui t'a dit que tu es inutile ?
-...
- La paix et la joie que tu leur communiquais sont le débordement de la paix et de la joie que tu vis toi-même. Alors, si tu es abattue dans ton âme comment l'amertume ne pourrait-elle pas sortir de toi ? Ne peuvent couler une eau douce et une eau amère d'une même source Sasha. Si ça ne va pas tu cherches à guérir mais souviens-toi : tu n'es pas inutile !
Un mois plus tard
Villa des Ahua 📍
11 heures 03
RUAN
- Danikaaaa ! Enfin je te vois ! S'enquit ma mère.
- Eh tata, c'est école là oh.
- Donc c'est à cause de l'école tu ne viens plus me voir quoi ? Même si on dit tu es devenue française, on n'oublie pas les gens comme ça.
- Enfin elle t'a montré son vrai visage, c'est comme ça elle est. Quand elle venait manger ta soupe de poisson ici ou bien foufou là elle regardait pas école, aggravais-je alors qu'elle me lance un regard noir.
Il n'y a que la vérité qui fait mal yaye.
- Il ment hein, je n'avais vraiment pas le temps, se défend-t-elle.
- Demande-lui ce qu'elle fait dans la journée pour ne pas avoir le temps, répliquais-je.
- Ruan faut arrêter hein, croisant les bras.
- Je t'ai loupé. Tu penses que j'ai oublié garba de la dernière fois là ?
- Quand tu es parti acheter pain avec brochettes tu m'as envoyé aussi ? Arquant un sourcil.
- Ce n'est même pas moi qui est acheté, j'ai kôkor Samuella.
- Quand je t'ai demandé tu n'as pas avalé le dernier morceau qui restait ?
- Avec tout l'amour que j'ai pour toi je pouvais pas te donner la partie là tchiaa.
Est-ce-que vous connaissez même ? Genre quand tu manges pain – un sandwich en général – et tu manges à côté à côté là pour laisser tout le contenu du sandwich dans une partie du pain là pour pouvoir déguster à la fin là ? Tchor c'est ça.
Viande, mayonnaise, œuf, piment, arôme maggi, oignon et tomate. Tout ça là dans la petite partie qui restait et c'est ça qu'elle voulait que je lui donne. Ça là ? Non je peux pas.
- Secouant la tête, je pouvais même pas tchi.
- C'est ça on appelle être méchant là.
- C'est pas grave.
- Tata dis-lui de ne plus me parler.
- Orhh poussez là bas. Vous êtes vieux comme ça vous continuez de vous disputer sur la nourriture, répond aussitôt ma mère.
- Il n'y a pas d'âge pour la nourriture femme.
- Orpkor ! Dit-elle en partant.
Danika la suit, je suis sûr pour trouver à manger. Il est bientôt midi oh et cette jeune fille est programmée pour manger à ces heures. Elle se pointe toujours lorsqu'il est l'heure de manger.
Je pars dans ma chambre terminer les différentes décisions applicables que je vais soumettre à mon supérieur.
Je lis pendant des minutes le document. Il y a quelque chose en plus, mais je ne sais pas quoi.
- Ruan vient manger !
- Cinq minutes.
- Ça fait quarante cinq minutes que tu dis ça, viens manger sinon je viens éteindre ordinateur là, me menace ma mère.
Ne voulant pas recommencer mon boulot à zéro je la rejoins très rapidement, non sans enregistrer une copie du document et me le balancer par mail au cas où.
- Quelqu'un qui n'aimait pas l'école, le voilà qui est investi dans le travail comme ça, me toisant du regard.
- Au moins, je vais aider les futurs apprenants à aimer l'école.
- Tsss !
Je prends place à table, prie pour mon repas puis commence à manger.
La discussion de Danika et ma mère est très intéressante, sauf qu'elles m'ont visiblement exclut de celle-ci. Pourtant elles parlent de moi hein.
- Tu penses vraiment qu'il pourrait être un père sérieux ?
- Oh oui, très. Mais il sera également assez flex, ça sera beau de le voir.
- Je prie vraiment que sa femme ne fuit pas, il peut être tellement bête parfois.
- Je l'avoue.
- Wesh vous me critiquez en face comme ça tchai, dis-je contrarié.
- Un homme de ton état ne peut tenir un langage aussi familier Ruan, un sourire amusé sur les lèvres.
Et elles continuent de discuter comme si je n'existais pas. J'aime vraiment comme maman est à l'aise avec Danika mais leur relation est ce qu'on appelle une relation toxique.
Ruan !
Mais sérieux ahi. À quel moment vous parlez du nez de mes enfants devant moi comme ça ? En fait faut que je prie pour leur nez. Parce que si je dois marier Danika il y a vraiment un grand risque que le nez soit dominant...
Mais, riant légèrement.
Si tu n'as pas fait génétique à l'école tu peux pas comprendre ce que j'ai dit là.
- Ah oui Dani, tu peux jeter un coup d'œil au document que je dois envoyer à monsieur Comoé ? Lui tendant mon téléphone.
- Bien-sûr, prenant le téléphone, c'est même code là non ?
- Bien-sûr, si je change je te dis. Il s'agit des suggestions pour l'amélioration de la sal-... Eh eh eh, tu prends mon poulet pourquoi ? Attrapant sa main qui arrivait à sa bouche.
- À cause de une seule aile j'ai pris là tu vas faire comme si je suis parti soulever poule là dans ton poulailler.
- Même si, pourquoi c'est aile là tu prends ? Dépose ma chose.
- Bon c'est que donne-moi cuisse là.
- Ye veux pas ! Donne ma chose.
- Je te donne pas, retirant violemment son bras de ma poigne.
Elle le met aussitôt dans sa bouche à ma grande surprise. Mon poulet ! Eh !
- Mamaaaan !
- Wllh je plains vos futurs conjoints ! S'exclame t-elle étonnée.
17 heures 45
JONAS
Je regarde Sasha qui m'ignore complètement. Je ne comprends vraiment plus cette fille.
- Que se passe-t-il à la fin Sasha ?
- Je suis égoïste. Méprisante. Hautaine.
- Je n'ai fait que dire ce que je constatais. Tu es aussi froide qu'une douche glacée pendant l'harmattan, qu'as-tu à la fin ?
- Ce que tu constatais ? Ce que tu constatais Jonas ? Quand ai-je été hautaine avec toi ? Quand ai-je fait preuve d'égoïsme ? Quand hein ? T'es-tu déjà demandé pourquoi je suis distante ? C'est vraiment moi l'égoïste de nous deux ? Jonas c'est moi qui suis égoïste ?
- Oui tu es l'égoïste. Combien de fois ai-je fermé les yeux sur ton absence ? Combien de fois ai-je ignoré cette douleur de ne pas t'avoir avec moi lorsque j'en avais besoin hein ?
- Et toi combien de fois as-tu été là pour moi ? Combien de fois as-tu vu mes larmes ? Tu es où quand je crie bon, criais seule la nuit ? Tu es où quand après avoir dépensé toute mon énergie à aider ces gens qui me traitent d'égoïste, je finis épuisée, baignée dans mes larmes la nuit ? Tu es où quand j'entends toutes ces voix me dire que je ne sers plus à rien ? C'est moi qui suis égoïste Jonas ? C'est vraiment moi ? Quand je prends de tes nouvelles tu fais quoi ? Ah oui, occupé à courir ici et là avec Aya. Occupé à sortir ici et là avec Aya, occupé avec Aya. Tu es tout le temps en bonne compagnie, à quel moment veux-tu que j'apparaisse dans ta vie ? À quel moment veux-tu que j'occupe une place qui est continuellement occupée !?
- Ah maintenant c'est Aya qui prend toute la place ? Bah figure-toi qu'elle prend la place que tu refuses de prendre bien trop occupée à gérer autre chose. Tu te compares à elle mais elle a été plus présente dans ma vie que tu ne l'as jamais été !
- Bah dans ce cas qu'elle continue de l'occuper et que tu ne me donnes jamais une quelconque place ! Cria-t-elle, j'en ai marre ! Fais ce que tu veux et laisse-moi en paix, laisse-moi tranquille Jonas tu entends ? Laisse-moi tranquille ! Je suis fatiguée d'espérer que tu puisses voir ma détresse et m'aider, alors laisse-moi tranquille une bonne fois pour toute, tu entends ? Laisse-moi tranquille !
C'est sur ces derniers mots qu'elle m'arrache son sac et part.
Je ne sais pas ce qui me blesse le plus entre le ton qu'elle a utilisé et la dureté de ses propos.
« Laisse-moi tranquille. »
Je prends directement un yango pour mon appartement. Lorsque j'arrive je trouve Merveille en train de jouer avec Aya.
Je prends ma sœur dans mes bras et la serre comme si c'était la seule personne qui me restait.
« Laisse-moi tranquille. »
Cette phrase me hante les pensées.
Je suis tellement subjugué que je ne vois pas Merveille partir pour la chambre.
« Laisse-moi tranquille. »
- Il y a un problème Jonas ?
« Laisse-moi tranquille. »
- Jonaaas ! Oh oh, balançant ses mains devant mon visage.
« Laisse-moi tranquille. »
Je sors alors de mes pensées.
- Eh oooh la terre appelle Jonas, il y a quelqu'un ? Eh ooh !
- Elle veut que je la laisse tranquille, dis-je subitement.
- Qui ça ?
- Sasha veut que je la laisse tranquille.
Elle fait une grimace.
- Elle veut que tu la laisses tranquille ? Bah fais-le. De toute façon elle ne mérite pas ton attention, dit-elle alors que les larmes finissent par se frayer un chemin sur mes joues.
- Tu ne comprends pas Aya...
- Quoi donc ?
« Laisse-moi tranquille. »
- J'aime Sasha...
À suivre…
𝐿𝑌𝐺
♦•♦•♦
#PG&G pour PAPA 🌹
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