𝑅𝐻𝑚𝑖

DANIKA

J'ai voulu m'apitoyer sur mon sort, soit disant je suis encore tombée dans ce vice d'alcoolisme mais je me suis souvenue que ça ne sert à rien.

Je suis tombée ? Okay. Il y a des embûches par terre, si je ne fais pas attention c'est normal que je tombe. Ce qui n'est pas normal c'est que je reste par terre après être tombée.

Oui, la chair arrive encore à prendre le dessus mais par Christ j'ai déjà la victoire. Par le Saint-Esprit j'y arriverai.

J'avoue, c'est frustrant de finir par tomber dans quelque chose pour lequel tu te bats mais sincèrement, à quoi ça sert de rester par terre ? Donc, je n'ai pas fait exprès ou bien j'ai fait exprès je suis tombée sur la route de laisser voiture va venir m'écraser ? Ahi.

Quand tu traverses la route là, surtout nous qui aimons porter talon là, quand ton pied fait truc ça se tort, tu trébuches un coup voup la honte sur toi, donc quand tu tombes tu te relèves pas ?

Je suis arrivée à un niveau où il n'y a pas le temps pour la culpabilité.

Je ne suis pas parfaite mais grâce au Saint-Esprit je tends vers ce niveau.
Sept fois le juste tombe sept fois l'Éternel le (il se) relève. Il est fidèle et juste pour nous délivrer de toutes mes difficultés.

Souvenez-vous qu'il y a un temps où la culpabilité ne sert de rien.

Culpabiliser est un bon signe car cela montre que l'on s'enveut vraiment, qu'on regrette réellement mais il faut refuser d'y demeurer.

Christ a payé pour tous ces péchés à la croix il y a deux milles ans alors il ne sert de rien de rester dans la boue lorsque tu tombes.

Christ est fidèle, ne l'oubliez pas !

Je prends mon téléphone pour regarder l'heure lorsque je reçois un message.

Ma Jonathina 💍❤️🥂
En tout temps Dieu est bon,

Un sourire plein d'espérance prend place sur mes lèvres.

Moi
Et Dieu est bon en tout temps.

Yamoussoukro, 10 heures 50

MÉLINDA

J'ai envie de manger foutou avec sauce graine dêh tchi. Mais mon frigo est vide comme ça pfff.

Je suis piquée hein. SYM.compañías ils sont méchants quand-même, ils ont gâté mon nom partout. Je veux partir postuler quelque part on me dit kpinfin fionton que perdre dossier important.

Je vais retourner à Abidjan même, ou bien partir chez mon papa à San Pedro.

Mon envie de foutou étant très grande je décide de partir au marché.
J'attache un pagne, porte mes tapettes et prends mes lunettes de soleil.

Si c'était pas pagne là seulement j'aurai été très sapé haha.

- Tantine qui parle avec les chinois, bonjour !

- Bonjour Mamadou, souriant, tu vas bien ?

- Oui oh. Tantine c'est quand on recommence les réunions là ? Moi j'aime la partie où on mange à la fin là hein.

- Donc c'est pour manger toi tu viens Mamadou ?

- Non pour la parole du Seigneur Dieu Tout Puissant mais j'aime poulet de la dernière fois là, se défend-t-il.

Seigneur Dieu Tout Puissant waaaa.

- J'ai compris, on va recommencer dimanche.

Il acquiesce puis part tout joyeux.
Plusieurs autres personnes du quartier – les vendeurs de porc, pain brochettes, choukouya, boutiquier tout ça – m'accostent pour me demander quand on reprend nos réunions.

Vous vous souvenez lorsque papa Marius m'avait dit de commencer des réunions de partage sur l'amour de Dieu avec des personnes. Je voulais pas mais on sert un Dieu étrange.

Comme j'aime manger et il faut toujours que je sois en train de manger je me suis liée d'amitié avec tous les vendeurs du quartier. À chaque fois que je partais payer la nourriture je discutais toujours avec eux et il y a une phrase qui les a interpellé lorsque je les salut : "je vais bien par l'amour de Dieu."

À force de tout le temps le dire ils ont commencé à me demander "mais l'amour de Dieu comment ?" Et c'est comme ça qu'on a commencé à discuter sur ce sujet et puisque ça les intéresse on a trouvé un jour où se retrouve pour discuter.

On a donc commencé à partager la nourriture et ils ont commencé à être plus réactif.

Depuis deux semaines j'ai stoppé les réunions parce que je suis fatiguée mais en fait les âmes ont soif de connaître l'amour de Dieu. Je vais donc recommencer.

- Eh Méli il y a longtemps je t'ai pas vu ici oh, remarque la vendeuse.

- Moi-même ya longtemps je suis pas sortir de la maison.

- Mélinda n'a plus le temps pour nous hein, elle sort avec un chinois là, ajoute sa collègue.

- C'était mon patron ahi.

- Oorh on vous connaît, c'est comme ça vous faites et puis un coup on voit les enfants métisses, insiste-t-elle.

Je me retiens de la lorgner. Moi je n'achète plus sa tomate.
J'achète ci et là les trucs et je me barre. La voiture là est toujours en train de me suivre hein.

En ayant marre je m'arrête et part au niveau de celle-ci.

- Tapant la vitre, oh, vous me suivez pourquoi ?

Les gens me regardent surpris mais eh, donc pour rien on n'a qu'à me suivre puis quand je vais tourner à un carrefour on va me soulever pour partir ? Jamais. Toutes les œuvres seront dévoilées.

Fais quand-même attention Mélinda, entendis-je.

Mon cher, on est déjà né.

La vitre teintée descend et je croise les bras en reconnaissant le chauffeur.

- Donc vous n'allez pas arrêter de me suivre quoi ?

- Pourquoi refusez-vous de revenir travailler ?

- Parce que je veux pas ahi.

- Un courriel d'excuse, une délégation de la direction elle-même qui vient vous voir, un contrat où vous choisissez tous les termes, même la somme que vous souhaitez et les jours et heures auxquels vous préfériez travailler. Vous refusez toutes nos propositions, mais sur quoi comptez-vous bon sang ? Demande-t-il surpris.

Je regarde mon ex-patron me demandant quel est son problème à lui. Je dis que je ne veux pas revenir mais ils insistent comme ça. À cause de l'argent ? Ahi eux aussi.

- Même si vous voulez me payer un milliard de dollars par mois je reviens plus, dis-je sèchement.

- Mais... Je croyais que vous étiez une femme facile. D'autres auraient sauté sur l'occasion sans réfléchir, pourquoi vous faites-vous autant désirer ?

- Parce que vous pensez que la vie se limite à l'argent ? J'ai bien une trop grande valeur devant mon Dieu pour partir ainsi me prostituer dans vos locaux parce que oui, c'est ce qui est. Vous laissez vos employés subir des attouchements sexuels et vous fermez les yeux sous prétexte de contrat. Mon Dieu a donné sa vie pour moi, un milliard c'est quoi hein ?

- Cessez-moi vos discours religieux et reprenez raison. Où trouveriez-vous un travail aussi décent que celui-ci ? Me coupa t-il.

- Vous voulez que je vous dise que je ne reviens pas en quelle langue ? M'énervais-je en avançant.

Ma patience était mise à rude épreuve au fur et à mesure qu'il me suivait.
Comment lui faire comprendre que je m'en fous de leur argent ? Qu'est-ce-que ça pourra enlever à l'humiliation qu'il m'a fait subi dans cet hôtel là ? C'est à cause de Dieu hein sinon je le déteste limite même tchi.

Je marche rapidement tandis qu'il me suit avec sa voiture. Je me retiens de lancer des jurons à cause de ma réputation de tantie qui prêche l'amour de Dieu dans le quartier ici.

Avec sa peau pâle là, chinois qu'il soit.
Méchant, sans vertus. Il n'a d'yeux que pour l'argent et rien que l'argent. Égoïste, raciste, sexiste, procommuniste. Quand je pense que je depensais mon énergie à prier pour lui à chaque fois qu'il paraissait fatiguer tssss.

- Mademoiselle Djédjé !

- Si tu n'arrêtes pas de me suivre je vais rayer ta voiture hein !

À cette menace il se stoppe et je rentre rapidement chez moi.
Foutou là même c'est bon.

Je dépose mes courses dans la cuisine et part me coucher. Je voulais envoyer message à Aya pour me plaindre de la difficulté de la vie lorsque je reçois un message indésirable. Le monsieur là ?

Mr. Sun-Tae Yao
Vous reviendrez travailler à SYM.Compañías.

Moi
Si c'est malédiction vous êtes vaincu dans le nom puissant de Jésus.

SUN-TAE

Je lis son dernier message avec plein de colère. Cette femme est plus qu'une plaie, c'est une sorcière.

Je ne veux absolument pas qu'elle revienne travailler à l'entreprise mais il faut être fou pour nier que sa présence à SYM est plus bénéfique que tous les autres employés.

Aucun moyen de l'amadouer. Ni l'argent, ni la voiture, ni une nouvelle maison, rien. Elle est de loin la femme la moins superficielle que je rencontre. En plus, sa croyance renforce sa bêtise.

Je ne l'aime pas il n'y a rien à faire.

Après des minutes à penser à si je devais payer quelqu'un pour l'assassiner ou juste persuader mon père qu'elle ne nous apporterait que des problèmes, je finis par rentrer.

Je suis accueilli par monsieur Yao en compagnie de l'un de ses nombreux collaborateurs. Quand je pense qu'ils discutent au moyen d'endetter ce pays plus qu'il ne l'est déjà.

Les africains sont une race avec une mentalité impressionnante. Sincèrement, pour un changement radical ils devraient plutôt s'attaquer à la racine au lieu de s'en prendre aux branches. Comme le dirait ce religieux : que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

- Sun-Tae, m'appelle mon père lorsqu'il me remarque.

Je pousse un soupir en le rejoignant dans le salon. Je salut par politesse l'homme en face de lui.

- Père ?

- Qu'en est-il de l'affaire avec mademoiselle Mélinda ?

- Elle refuse toujours, d'une voix inaudible.

- À quoi te sert toutes ces études en sciences de la communication si tu n'es pas capable de convaincre une jeune femme de revenir dans une entreprise ? Ah oui suis-je bête, avec sarcasme, tu ne faisais pas les cours et te contentait de briser le cœur de pauvres femmes.

Je me mords la lèvre inférieure et le regarde durement. Je reprends contenance lorsque je sens le goût du sang dans ma bouche.

Super, je me suis encore pété l'intérieur de la joue pour ses remarques.

- Trouve un moyen pour qu'elle revienne, il est hors de question que je perde une employée aussi importante d'accord ?

Je me contente d'acquiescer puis prends congé de lui. Je pars à mon bureau où je trouve mon pote que je ne prends pas la peine de saluer, bien trop occupé à cracher ce sang dans ma bouche.

- On voit que tu as encore été contrarié, remarqua-t-il tandis que je crachais.

Je me rince la bouche, lâche mes cheveux et sors de la salle d'eau.

- Elle a accepté ?

- Non.

- Malgré toutes vos propositions ? Man, prenez-moi à sa place, je suis aussi qualifié qu'elle, proposa-t-il.

- Jun-Hyung, personne ne peut remplacer cette femme.

- C'est quand-même étrange. Je ne lui ai peut-être pas souvent parlé mais du peu que j'ai vu elle avait l'air d'être une femme de principe et de valeur, commença-t-il.

- Où veux-tu en venir ?

- Malgré la méchanceté et l'irrespect dont tu lui faisais preuve elle ne t'a jamais manqué de respect, elle faisait toujours ce que tu lui demandais promptement et avec une diligence hors du commun, continue-t-il.

- Raccourci.

- Qu'a bien donc t-il pu se passer pour qu'elle soit aussi ferme sur sa décision ? Je veux dire, que lui as-tu fait ?

- Ce que je lui ai fait ? M'indignais-je, que pourrais-je bien lui faire à cette fille de joie ?

- Je ne sais pas Sun-Tae, te comporter avec elle comme si elle était la cause de ta souffrance ? Toutes les femmes noires ne sont pas Esther.

Abidjan, appartement de Jonas 📍
Vendredi, 18 heures 28

JONAS

- Et on est arrivé, ouvrant la porte.

- Youpiiii !

Elle court aussitôt allumer la télévision. Elle ne sait pas encore compter mais elle connait toutes les chaînes des enfants.

Je pars déposer ses affaires dans la chambre puis passe à la cuisine.
Je n'ai pas envie de préparer dêh tchie.

- Merveille, tu veux manger quoi ce soir ?

- Pija !

- Pi quoi ?

- Pija ! Le truc rond avec le fromage et la tomate là !

- Hein ?

Après des minutes à essayer de décoder son langage je choisis d'appeler Aya qui m'explique très vite son charabia.

- Elle veut une pizza, dit-elle comme une évidence.

- Hein ? Pija là c'est pizza ? Tchai.

- Mais ahi, tu vois pas que c'est même son là ? Tu fais exprès ou bien, s'étonne t-elle.

- Pizza avec Pija là où est la ressemblance ? M'offusquais-je à mon tour.

- Regarde, j'arrive avec truc de l'enfant là faut me bouai, raccrochant.

Pija ? Pfff.
Je laisse donc tomber la cuisine et la rejoins au salon.

- Tata Aya arrive avec Pija là, en attendant j'ai mis l'eau au feu, tu vas te laver dans pas longtemps, prenant place à ses côtés dans le fauteuil.

Elle vient aussitôt dans mes bras et s'amuse à grimper sur moi. Je ne comprends pas cet enfant, je ressemble à un arbre pour qu'elle s'amuse ainsi ?

- Merveille quitte sur moi orhh.

- Bébé Mervou aime jouer avec Jojo. À la maison personne ne veut jouer avec moi.

- Ils sont occupés tu sais.

Elle hausse les épaules avant de descendre pour danser sur une chanson de KS Bloom.

Je la regarde danser jusqu'à l'arrivée d'Aya. Cette dernière arrive à la convaincre de partir prendre une douche. Aux environs de 19h30 là on s'assoit devant superbook pour prendre le dîner.

- On ne met pas le doigt dans le nez lorsqu'on mange Merveille, me suis-je irrité.

- Orhh laisse-la tranquille Jonas.

- Mais c'est sale !

Je frémis de dégoût en la regardant faire-fi de mes paroles. Je déteste tellement la saleté c'est pas possible.
Je n'apprécie pas la passivité d'Aya devant son manque de propreté, c'est pas digne de belles femmes de leur rang.

- C'est dégueulasse ! Dis-je écoeuré alors qu'elles se moquent, je mange plus même c'est bon.

- Jojo il fait comme tata Sasha, elle n'aime pas la saleté aussi, se moque innocemment Merveille.

Aya cesse automatiquement de rire et me regarde de travers. À son regard je sais très bien ce à quoi elle pense mais j'ai pas envie de discuter de Sasha à l'heure là même.

Voyant que je ne comptais rien dire, elle prend des informations auprès de ma sœur.

- Tu connais Sasha chérie ? Lui caressant les cheveux.

- Ouiii, tata Sasha est toute belle ! Et elle est douuuce ! Elle a joli sourire, ses câlins aussi sont chiiics. En plus elle prépare bien, c'est plus doux que pour Jojo ! Dit-elle avec enthousiasme.

- Ah bon ? Et où l'as-tu connue ma chérie ?

- Bah elle venait me chercher à l'école ! Je mangeais toujours de la glace avec elle, souriant, maintenant elle ne vient plus voir bébé Mervou, avec plus de tristesse cette fois.

- Oh, elle est sûrement occupée. Lorsqu'elle aura le temps elle viendra d'accord ? En attendant moi je suis là et je viendrai tout le temps te voir, d'accord ? Avec une douceur qui m'étonne moi-même.

- Ouiii ! Tu es ma préférée tata Aya, j'espère que tu vas marier Jojo comme tata Mimi a marié Sisi, lui faisant un bisou.

Je les laisse automatiquement pour la cuisine. Ce que l'enfant là est en train de faire là hummm dêh ! Ah.

À chaque fois elle me demande si Aya est ma copine là moi je suis fatigué de ses questions là dêh ah.
N'empêche qu'elle est plus proche d'Aya que de Sasha, c'est tout à fait normal qu'elle veuille qu'on soit ensemble.

Je suis si perdu dans mes pensées que je ne vois pas Aya entrer dans la cuisine. Elle ne m'adresse aucun regard et part faire la vaisselle.

- Ma Aya Nakamura, commençais-je pour la blaguer.

- Laisse-moi tranquille Jonas.

- Eh, donc tu vas te fâcher à cause de ça quoi ?

- Tu m'as pas dit qu'elle ne la connait pas ?

- Mais quand tu m'as demandé elle ne la connaissait pas, me défendais-je.

- Et tu as trouvé ça judicieux qu'elle la connaisse ensuite ?

- Mais j'y suis pour rien si elle m'a vu la prendre à l'école un jour ahi.

- Elle l'a non seulement vu mais elle a également eu l'occasion de passer la prendre à l'école et même de lui faire goûter sa nourriture ! S'énerva-t-elle.

- Nous étions ensemble dans le taxi et elle m'a proposé de descendre la chercher.

- J'étais censée être la seule à être proche d'elle. Pourquoi à chaque fois que j'ai quelque chose que Sasha n'a pas il faut toujours que tu l'incluse hein ?

- Mais pourquoi fais-tu ta jalouse à la fin ? C'est aussi mon amie, elle a le droit de connaître ma sœur autant que toi, dis-je exaspéré.

- Tu comprends pas que je suis amoureuse de toi et que j'en ai marre que tu fasses passer Sasha avant moi !? Finit-elle par crier.

Sa phrase vient comme une gifle à ma joue. Je reste figé suite à cette annonce fracassante. Attends, je n'ai pas les mots hein.

- Je...

Je suis coupé par Merveille qui entre en trombe dans la cuisine.

- Tata Aya tu peux venir me chanter une chanson ? Allez steuplait steuplait ! La supplie-t-elle.

Elle nettoie d'un geste rapide sa joue, renifle puis offre un magnifique sourire à Merveille.

- Bien-sûr chérie, allons-y, lui prenant la main.

Et elles partent sans me lancer un seul regard.

« Je suis amoureuse de toi. »

Tchie ? Moi Jonas ? Wesh, moi Jonas kinkin est amoureuse de moi ? Rhan ?

Je pars faire la vaisselle tout en repensant à ses paroles. C'est quand-même fou qu'elle puisse être amoureuse de moi. Attends, qu'est-ce-que j'ai ? Ahi.

Lorsque je finis je pars l'attendre au salon. Elle ressort après quelques minutes le visage complètement refermé.

- Aya.

- Quoi ? Sèchement.

- Tu m'aimes vraiment ?

- Il faut être aveugle pour ne pas le voir, roulant des yeux.

- C'est donc pour attirer mon attention que tu t'es rapprochée de ma sœur ? Demandais-je malgré moi.

- Tu es sérieux là ? Tu penses vraiment que c'est par intérêt que je me suis approchée d'elle ? D'une voix tremblotante, dans ce cas oublie tout ce que je viens de te dire Jonas, bonne soirée.

C'est sur ces derniers mots qu'elle quitte mon appartement, me laissant le cœur lourd.

« Je suis amoureuse de toi. »

Deux jours plus tard
Église l'amour en action 📍
11 heures 39

IMANE

- Respo le plus beau !

- Oui, blaguez-moi seulement mais personne ne va fuir la réunion là. La personne qui s'en va là ? Vous allez voir.

- Tchai Imane, et nous qui devons travailler là ?

- Tu ne vas pas au travail avec une heure de retard ? C'est quinze minutes d'aujourd'hui là qui vont changer quoi ?

- Ehi.

- Tchiiii ! Imane est fâché oh.

Je les tchippe avant de retourner dans le temple. Façon ils m'énervent quand ils font leur bêtise là. Quand c'est pour s'asseoir pour ne rien faire ils n'ont pas de souci hein mais quand on dit on va discuter de choses qui vont faire avancer le royaume c'est ça les petits démons là les oppressent avec affaire de réunion de famille ou d'occupations qui n'en valent même pas la peine.

- Bon dimanche maman Anaya, la saluais-je.

- Merci Imane, me répond-t-elle avec une douceur dont elle seule a le secret.

Je croyais que c'était maman Louange qui était douce seulement hein mais pour la femme là ça dépasse l'entendement.

Papa Marius a l'oeil même.
Il n'a encore rien dit mais djo nous sommes pas des enfants, nous tous on voit les regards qu'ils s'échangent là. On attend le pé pour préparer le mariage même.

C'est Danika seulement qui veut nous tuer dans toute cette histoire, avec Mélinda aussi mais djo, il faut avancer dans la vie.

Je partais appeler les membres de la com lorsque je vois Mathilda assise la mine renfrognée.

- Qu'y a-t-il ma chantre ?

- Jonas ne m'a pas salué aujourd'hui.

- C'est pour ça que tu te mets dans cet état ma chantre ? M'étonnais-je.

- Je ne demande rien, juste qu'il me salut, se plaint-elle alors que je ris.

- Tu pries pour ces sentiments ma chantre ?

Elle lève enfin les yeux vers moi. Elle fait mine de réfléchir puis détourne le regard.

- Pourquoi ne pourrais-je pas avoir d'amoureux aussi ?

- Tu as l'amoureux le plus amoureux qui existe Mathilda, il a même donné sa vie pour toi, lui rappelais-je.

- Un humain orhh.

- À quoi cela te servira-t-il maintenant ? Cantiques des cantiques 2:7. Concentre-toi sur ta relation avec Dieu d'abord, l'amour ensuite non ? Vaut mieux garder son cœur pour éviter de de retrouver avec le cœur brisé, la conseillais-je.

Et surtout pour éviter de donner du travail aux enfants d'autrui. Garde ton cœur, ça m'évitera de prier pour la guérison de blessures qu'on aurait pu éviter lorsque ça sera notre temps, pensais-je.

Attends, je viens de dire quoi ?

- Tu sais, je fais pas exprès, m'avoue-t-elle, j'ai juste envie de me sentir aimée et chéri par quelqu'un.

- Souviens-toi que l'amour de Dieu te suffit amplement pour le moment.

- Tu ne comprends pas.

- Oh que si crois-moi. J'ai été dans ce cas et je suis suffisamment expérimenté pour t'assurer que tu as en ce moment besoin de l'amour de Dieu plus que jamais, insistais-je, si tu continues à nourrir ces envies tu vas le regretter ma chantre. Il y a des blessures qu'on peut éviter.

Elle roule des yeux en haussant les épaules.

- La réunion est à quelle heure ?

Je respire lourdement en constatant qu'elle ne m'écoutera pas.

- Appelle les membres de l'équipe de louange, je vais chercher la com.

Je vais prier que ce garçon s'éloigne d'elle...

Quelques heures plus tard

SASHA

- Le problème c'est Sasha, elle prend trop les choses à cœur et ne fait pas attention à ses mots, se plaint une énième personne.

Je reste de marbre devant leur reproche tandis que dans le fond je ne maîtrise plus le tourbillon d'émotions à l'intérieur de moi.

Nous faisons une réunion de "famille" comme on a l'habitude de le faire.
Papa Marius a instauré ce moment pour donner l'occasion à chacun de s'exprimer et de régler les disputes qui fragilisent les relations entre frères et sœurs dans la communauté.

Même si on se clashe souvent, qu'il y a des cris, des larmes et même des crises d'angoisse au moins quand on finit on est libéré et on devient même plus souder. Mais là... Soit je suis réellement le problème, soit ils ont décidé de me voir pleurer.

Je suis plus convaincue de première option lorsque Jonas prend la parole.

- Je suis d'accord avec eux, a-t-il affirmé, Sasha ne fait vraiment pas attention à ses mots et s'adresse avec dédain aux gens. Je commence même à me demander si elle ne fait pas exprès de blesser les autres. Lorsque la Sasha d'avant ouvrait la bouche on avait peut-être des paroles poignantes mais elles guérissaient le cœur, maintenant on est plus abattu qu'au...

Je ne peux l'écouter plus longtemps et quitte le temple en courant avec comme seule pensée à l'esprit : je ne sers plus à rien.

Lundi
Abobo, appartement de Maï Da Costa 📍

DANIKA

- Tu ne bois pas d'eau ? Me demande ma grand-mère.

- Pars droit au but s'il te plaît.

- Ah les enfants d'aujourd'hui ! Me lorgnant, il y a cinquante ans ton arrière grand-mère, donc la grand-mère de ton père, ma mère... T'as vendu aux esprits de la montagne.

- Hein ?

À suivre...

𝐿𝑌𝐺

♦•♦•♦

Et un défi relevé, un ! Wouhahaha 😌

#PG&G pour PAPA 🌹