Samedi 09 septembre
Villa des Da Costa

MARIUS

- Vous rentrez quand déjà ?

- La semaine prochaine.

- Eh, je n'ai même pas encore inscrite Danika. Rappelez-moi, je vais passer au collège le lundi.

- Tu ne l'inscris plus à la Pérouse là ? Demande Sasha.

- Non non, qu'elle termine son cursus en même temps.

- D'accord, je lui dirai.

J'acquiesce d'un hochement de tête et continue de lire mes mails. Déjà six mois que je l'ai mise dehors...

Ravi qu'elle aille bien. Mais ma fille me manque énormément.

L'année prochaine.

Qu'est-ce-qu'il y aura l'année prochaine ?

Tu verras.

Je n'ajoute rien.
On sonne à la porte.

- Je vais voir ! Crie Véronique.

- Véro arrête de crier non ? Se plaint Sasha.

- Je ne crie pas, ma voix est juste aiguë.
Oh c'est toi, wesh man regarde moi tous ses bandages, on dirait le gars dans Naruto là.

- Bonsoir aussi Véronique, entendons-nous.

Elle revient suivie de Promedie.

- Bonsoir pasteur, bonsoir Mathilda, Sa-...

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'elle le tchippe avant de s'en aller.
Elle est vraiment fâchée contre lui là.

- Bonsoir Promedie, Mathilda apporte-lui de l'eau au bureau et dites à Sasha que je veux la voir dans le bureau dans exactement deux heures.

- D'accord.

Je fais signe à Promedie de me suivre à mon bureau. Mathilda apporte l'eau et une bouteille de nectar et nous commençons enfin notre entretien.

- Je veux une transparence totale, d'accord ?

- Hum...

- Alors que s'est-il passé ? Pourquoi avoir essayer de te suicider ? Est-ce à cause de tes résultats au bac ?

- Non.

- Alors pourquoi ?

- À vrai dire ? J'avais marre de la vie. Je me mutilais comme j'ai pris l'habitude de le faire... Puis j'ai eu envie d'aller plus loin, m'explique t-il.

- Pourquoi avoir recommencé la mutilation ? Tu avais fait la promesse de ne plus abîmer le temple du Saint-Esprit que tu es non ? Demandais-je alors qu'il fait un rire jaune.

- Le temple du Saint-Esprit ? Il faisait quoi lorsque Yessi venait chaque soir prendre son, mimant des guillemets, repas du soir ? Là je n'étais pas son temple hein ? N'importe quoi.

- Que veux-tu dire par repas du soir ?

- Me violer.

- Pardon ?

- Oui, vous avez très bien entendu. Je me fais violer par mon frère. Dieu il est où dans ce genre de moment hein ? Ce n'est pas pour dire que c'est arrivé qu'une fois, c'était plusieurs fois. Dans ce genre de cas c'est de notre faute et non celle de Dieu n'est-ce-pas ? Là il laisse son temple que je suis être profané et lorsque pour me débarrasser de toute cette saleté je préfère tenter de m'ôter la vie là c'est moi le coupable n'est-ce-pas ? J'étais non seulement seul à vivre toute cette atrocité et maintenant que j'en ai marre, ils se permettent de se fâcher contre moi ?

Je l'écoute déballer toute la frustration et les blessures qu'il a accumulé cette semaine en priant en langues intérieurement.

Seigneur je sais que tu n'es pas un homme pour abandonner tes enfants... Saint-Esprit je te prie de mettre les mots convenables dans ma bouche afin de lui parler...

Canada, Ontario 📍
10 heures 01

ANIELLA

Je termine le déjeuner pour mes colocs et moi avant de partir prendre une douche.

- Les filleees ! Crie Rania.

- Toi on t'a dit de cesser de crier non ? Dit cette fois Qi Jiu.

- La chinoise tais-toi s'il te plaît, qu'est-ce-qu'il y a Rania ? Demandais-je en sortant de la douche.

- Figurez vous que Liam m'a invité à la soirée de ce soir, et il dit que je peux venir avec mes colocs...

- Donc on sort ce soir !? M'exclamais-je.

- Ouiii !

On se tape dans les mains ravis. Non mais c'est trop bien en faite ! Nous sommes sur le campus depuis un moment et ça manque d'activités de ouf là.

Je vous présente rapidement mes collègues. Rania, canadienne d'origine arabe et Qi Jiu, une chinoise, ou thaïlandaise je sais plus, en tous cas elle est asiatique c'est même chose là.

Elles sont vraiment trop cool ces filles.
Sauf Qi Jiu qui joue un peu trop la sainte, elle est chrétienne donc elle essaie de nous rappeler à l'ordre, un peu comme Sasha quoi.

- Je vais porter la tenue que j'ai acheté hier, dis-je contente.

- Cet habit déchiré de toute part ?

- Ah Jiu, ce n'est pas ma faute si tu ne veux pas mettre ton beau corps en valeur. Et je te préviens, tu devrais faire attention parce qu'ici n'importe qui pourra prendre ton petit ami.

- Shawn n'est pas du genre à courir derrière les personnes à moitié habillées.

- C'est un conseil d'amie chérie, rigolant.

Son Shawn il n'est pas mal mais j'ai plus des vus sur son pote et n'oublions pas que je dois avoir Philippe aussi.

Ah vous croyez que j'ai abandonné ? Non.
Ce gars je l'aurai coûte que coûte, même si c'est lorsqu'ils seront mariés. Ce n'est pas un problème.

- Sinon j'ai fait le petit déjeuner les filles, un repas de chez moi. On appelle ça galettes aller-retour et on les manges avec des vermicelles, me parfumant.

- Hâte de goûter. Les plats de chez vous sont vraiment très bons, dit Jiu.

Évidemment, les plats africains sont les meilleurs.

Maroc, Casablanca 📍
16 heures 35

RUAN

Je regarde l'infirmière avec toute la haine que j'ai contre cette maladie.
Philippe ? C'est parce que je n'ai pas force, c'est juste parce que je n'ai pas de force tchrou.

- Mr. Ahua,, restez tranquille qu'on vous mette cette perfusion, me dit l'infirmière exaspérée.

- Je ne veux pas.

- Bon !

Elle laisse tout tomber avant de sortir de la salle furibonde comme d'habitude.
Je souris satisfaire.

Bientôt trois semaines que je suis ici, il faut avouer que le traitement de passe plutôt bien. Ce sont mes cheveux j'ai dû couper là qui me fait mal sinon à part tout va bien.

Si les résultats sont toujours favorables d'ici la fin du mois bah je serai transféré dans un hôtel. Je déteste les hôpitaux.
Au moins là je serai avec mon infirmière et on pourra faire nos affaires de grand.

Quoi ? Vous pensiez que j'ai arrêté d'avoir des rapports ? Bah non. Bon si, ce mois d'août, vu que j'avais le corps complément affaiblit, sinon maintenant je peux et je ne laisserai pas cette infirmière partit.

Ah la voici qui revient.

- Ruan laissez-moi terminer cette injection, j'ai encore d'autres patients à voir, dit-elle énervée.

- Les autres patients ont aussi droits aux baisers langoureux que vous faites ? Demandais-je alors qu'elle rougit.

- On avait dit que nous n'en reparlerons plus, c'était une erreur.

- Une erreur que j'aimerai bien recommencer.

- Non.

- Et je vous laisserai terminer cette séance.

Elle me regarde hésitante mais finit par céder. Ce "simple" baiser commençait à prendre une toute autre ampleur quand ma mère entre dans la salle.

- Ruan ! Crie t-elle.

Ma chère infirmière s'éloigne aussitôt de moi.

- C'est comme ça que vous soignez les patients ici ? Demande ma mère offusquée.

- Non ce n'est pas-...

- C'est moi qui l'ai embrassé, la coupais-je.

- Ruan ! Tu es malade et au lieu de te concentrer sur ton traitement tu passes ton temps à embrasser ces pauvres infirmières !

- Je suis malade au foie, pas à la bouche que je sache. Si je veux embrasser quelqu'un j'ai quand-même le droit, répliquais-je.

- Mais que vais-je faire de cet enfant ! Posant la main sur sa tête, eh Seigneur.

Comme toujours, elle est dans l'exagération.
Sinon que cette infirmière je vais la prendre comme copine, elle me fait énormément penser à Danika.
Danika...

Côte d'Ivoire, riviera palmeraie 📍
18 heures 36

PHILIPPE

Maman
Philippe rentre tout de suite !
- Ne m'énerve pas !
- Je vais la tuer cette petite, c'est à cause d'elle que tu me manques de respect comme ça c'est ça non ? 😡

Moi
Maman avec tout le respect que je te dois
- Tu peux me menacer de vouloir sécher tous mes comptes mais hors de question que tu t'aventure à menacer Danika, ok ?

Maman
Phillipe ! C'est à moi que tu parles comme ça ?

Moi
À tout à l'heure.

Carrément je vais la tuer.
Mdr. Allons sur ce terrain, on sera très surpris.

Laurine
Philippe 🥺

Moi
Tu oses encore m'écrire toi ? 🤨

Laurine
Pardon je ne mettrai plus ma bouche dans ton affaire avec Danika mais s'il te plaît pardonne-moi 🥺
- Au nom de notre amitié depuis la maternelle s'il te plaît 🥺

Moi
À un moment comme à un autre nous sommes tous obligés de nous séparer

Laurine
Philippe 🥺

Moi
Bonne soirée Laurine.

C'est sur ces derniers mots que je la bloqué avant de supprimer son contact. Oh oui, lorsque je prends une décision je suis très radical.

Je viens d'arriver à l'appartement.
Danika ne donne aucun signe de vie depuis hier et ça m'inquiète un peu.

- Bonsoir, je suis rentré !

Silence.
Elle dort sûrement ?

Je pars déposer la nourriture que j'ai acheté à la cuisine avant de partir dans la chambre. Je la retrouve couchée, recroquevillée sur elle-même le regard dans le vide.

- Coucou bae, ça va ? Enlevant mes chaussures.

Elle me sert encore un silence. Je ne dis rien et finis de me changer avant de la rejoindre dans le lit. J'essaie de lui faire un câlin mais elle me repousse.

- Bon qu'est-ce-que que je t'ai encore fait ? Croisant les bras.

-...

- Danika, si tu ne parles pas je vais repartir d'où je viens comme si de rien était, tentais-je de la menacer.

Et là elle commence à pleurer. Bon, je crois que ce sont les règles qui la fatiguent comme ça.

- C'est quoi ? Tu as tes règles ? Je te fais une bouillotte ?

- Philippe je suis dans la m*r*e... Dit-elle tout doucement.

- Et pourquoi ?

Elle pointe du doigt deux je ne sais quoi sur la table de la chambre.  Je vais donc les prendre. Ahi ? Mais pourquoi elle pleure à cause de deux ther-...

Attends ça montre...

- Non mais m*r*e Danika t'es enceinte !? M'exclamais-je dépassé alors que ses larmes redoublent.

Non non non. Pas maintenant.
Ja fais les cent pas en essayant de réfléchir mais zut ça tombe pas.

- Comment tu t'es arrangée pour tomber enceinte wesh ?!

- Je ne sais pas, je prenais la pilule chaque fois, je... J'ai peur Philippe, j'ai peur...

Je reste silencieux quelques secondes pour me calmer avant de pousser un long soupire.

- Je sais ce qu'on va faire.

- Q-quoi ?

- Je vais voir le gynéco de maman pour voir pour un avortement.

- Non mais t'es malade !? Pas question que j'avorte ! Crie t-elle.

- Mais que veux-tu faire avec un enfant b*t*rd à seulement 16 ans hein ? En plus tu passes le bac cette année ! Criais-je mon tour.

- Je t'interdis de traiter mon enfant de bâtard t'entends ? Cet enfant n'a rien fait, il n'a pas demandé à venir alors pas question de le tuer c'est clair !?

- Mais que veux-tu faire avec un gosse à 16 ans Danika ? Que veux-tu faire avec un gosse hein ? T'es même pas sûre d'être inscrite pour la Tle et au lieu de tout mettre en oeuvre pour pouvoir t'en sortir sans ton père c'est un gosse que tu veux garder !?

- J'ai passé toute ma vie à le décevoir et tu veux maintenant que je tue un bébé alors qu'ils ne m'ont pas tué moi ? Non mais t'es malade ma parole ? Qu'est-ce-que je lui dirai à mon père si je le revois un jour hein ?

- Et tu comptes lui dire quoi lorsqu'il te verra avec un p*t**n de ventre arrondi à seulement 16 piges hein ?

- Que je suis enceinte non mais m*r*e ! Imagine je meurs dans cet avortement !

- Et c'est dans l'accouchement que tu ne mourras pas peut-être ? Regarde-toi, t'es même pas encore formée, avec quel bassin tu comptes porter ce bébé hein ? Tu veux te créer des compilations pour plus tard ?

- Je préfère mourir avec ce bébé que d'avorter et vivre avec la culpabilité d'avoir tué quelqu'un !

C'est plus qu'énervé que je reprends mon téléphone et mes clés pour quitter cet appartement. Elle essaie de me convaincre de la laisse garder ce bébé mais mdr la vie n'est pas rose comme ça jeune fille.

- Tu as les moyens pour t'en occuper, en plus tu es là pour encore une année, tu pourras m'aider à jongler entre les consultations et mes cours.

- Justement je ne pourrai pas étant donné que je pars la semaine prochaine ! Finis-je par avouer.

- Pardon ?

- Soupirant, ma mère a demandé à ce que je parte cette année pour qu'on puisse se séparer toi et moi.

- Et c'est maintenant que tu me le dis ?

- Ce n'est pas ce que-...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'elle s'écroule par terre.

- Danika !

À suivre…