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D o u z e

Rémi scrutait le ciel, il le contemplait dans la nuit noire à la recherche de quelques étoiles filantes sous la voûte céleste. Ce seul spectacle suffisait à l'emplir de ravissement. Il n'était qu'une poussière d'étoile, un grain de sable, une goutte d'eau parmi les vivants ; au-delà des contrées de notre Terre, il y avait bien plus, là-haut.

Deux jours déjà qu'il ne trouvait plus le sommeil, l'image de l'inconnue le hantait. Cela faisait deux jours, un peu moins de quarante-huit heures qu'il ne l'avait plus vu, et l'envie de la revoir était plus forte que jamais.

Il posa une main sur son torse aussi amaigri que ses bras, ferma les yeux et écouta les pulsations de son cœur qui envoyait du sang à tous ses organes vitaux. Il respira puis expira longuement, laissant les particules d'air s'imprégner dans ses poumons, et expulsant petit à petit l'air qu'il venait d'aspirer. Le corps humain est la machine la plus fascinante qui puisse exister ; le cerveau, encore plus puissant que toute autre mécanisme inventé par l'Homme, est la base de données la plus révolutionnaire sur Terre ; nos sentiments et sensations sont les plus exaltées depuis des millénaires, et la finesse des particules qui constituent notre corps, sont d'une beauté captivante. L'être humain est fascinant, mais aussi pleins de mystères.

Malgré une vérité lui ayant explosé en plein visage, Rémi restait émerveillé par le monde des vivants, et les petites choses qui le façonne, comme il l'avait toujours été.

Parfois, lorsque la vie était propice à cela, il pouvait assister à des raz-de-marée. Quand la solitude ne le suivait plus dans les rues, noyé dans une foule aux mille couleurs, il se perdait. Tandis que la nuit, l'isolement l'emportait sur son être, où la rêverie saisissait le moment opportun pour lui faire oublier ses tristes lendemains. Une routine sans fin... Disparu entre les cendres d'un passé incertain.

Rémi était accablé par un vide qu'il ne parvenait pas à comprendre, et tout portait à croire que cette fille, ainsi que les derniers évènements en étaient la cause. Et pourtant, il y avait à peine quelques jours de cela, il était un étudiant lambda, sans histoire, vivant une vie des plus banales et insignifiantes. Et voilà qu'aujourd'hui, il ne savait plus où il en était, il ne savait plus qui il était. Était-il le fils de cet ancien conducteur de poids lourd et de cette femme au foyer ? Ou bien, était-il celui d'Ardea Guil ? Une chose était sûre, il était lié à elle par le sang et non par le cœur.

« La vie est une succession de choix qu'il faut savoir assumer ensuite. » avait-il lu un jour.

Comprendre la vie est beaucoup plus dure qu'il n'y paraît, elle est une suite de phénomènes complexes à elle seule. Et pourtant, c'est pour elle que nous nous levons chaque jour, c'est pour vivre que nous luttons et respirons avidement l'air qui nous est offert. Elle peut parfois nous sembler rayonnante, et à d'autres moments, elle devient si obscure qu'on commence à la redouter. La peur de vivre peut être aussi forte que celle que nous avons de mourir.

Il se mit en position assise sur ce toit duquel il voyait tout Paris, cette splendide ville qui était comme métamorphosé de nuit, où chaque lampadaire, chaque lumière allumée, chaque étincelle qui habillaient la Tour Eiffel, chaque projecteur lumineux, tamisant les lieux, faisait de cette ville un endroit magique.

Chaque fenêtre de chaque habitation s'ouvrait sur l'intérieur d'un individu, une parcelle de sa vie était mise à nue derrière ses vitres parfois surmontée d'un rideau tendu. On pouvait entendre les fêtards bouger au rythme d'une musique irritante et assourdissante, les musiciens amateurs ou professionnels s'entraîner après les dernières lueurs du crépuscule, les enfants s'endormir sous les rires du marchand de sable, ou encore, les amoureux se lover l'un contre l'autre. Des milliers de vies s'offraient à nous bien qu'elles restaient insaisissables vue de l'extérieur.

Une fois la nuit tombée, Paris laissait derrière elle l'agitation du quotidien, l'animosité du boulot et de l'attraction, pour faire place à une ville animé par des fêtes, par les rires des citoyens et leur errance nuptiale. Elle vivait toujours même endormie. Paris brillait le jour autant que la nuit.

Rémi aimait venir sur ce toit aux tuiles grisées, légèrement en pente, durant ses longs moments de réflexion, s'allonger et puis penser. La vue était à couper le souffle, même si l'accès était difficile et dangereux, Rémi se risquait à y venir. C'était son seul refuge. On y voyait le splendide Sacré Cœur, la fulgurante Statue de la République et les ébauches de la Dame de Fer. Paris était un gigantesque muséum à elle seule, et c'est peut-être pour cela que Rémi la chérissait tant.

Lorsqu'il rejoignit sa chambre, dont les posters accrochés aux murs en disaient long sur ses goûts musicaux et artistiques, il remarqua que Quentin dormait déjà, lui qui avait l'habitude de veiller tard, voire de rester éveiller toute la nuit, dormait à point fermer. Peut-être que sa tristesse commençait à s'estomper, qui sait, un cœur brisé peut être aussi bien pansé qu'une plaie, malgré les cicatrices qui y sont ancrées.

Rémi éteignit les lumières de l'appartement, en bon écolo qu'il était, et surtout parce qu'il ne voulait pas en payer le prix sur la facture d'électricité. Il but un dernier verre d'eau plate, puis, se glissa sous sa couette après s'être changé, lavé et débarbouillé comme il le fallait.

S'apprêtant à aller dormir, il chercha à l'aveugle ses écouteurs posés sur son chevet ainsi que son portable, et une fois les deux objets en main il commença à farfouiller dans sa playlist à la recherche de la musique qu'il voulait écouter pour clore cette journée. C'était un peu comme un rituel, il le faisait tous le temps comme si c'était devenu un besoin aussi vital que boire de l'eau.

Alors, il se laissa bercer par les paroles du rappeur NF et de sa chanson « Lost in the moment » comme si ces mots lui étaient tout droit adressés. Prenant tout leur sens au creux des oreilles de notre jeune solitaire, tout en tombant lentement dans les bras de Morphée, heureux de l'accueillir pour une douce nuit ensorcelée.

Et pourtant, son sommeil de plomb ne fit pas long feu. Aux alentours de minuit, on pouvait l'entendre gémir et gesticuler dans son lit, il semblait être victime de suffocations, mais personne ne pouvait lui venir en aide. Était-ce un cauchemar ? Ou bien, le retour imminent de ses plus terrifiants démons ?

Alors, au bout de quelques minutes de lutte acharnée contre une force qui lui était invisible, il émit un cri étouffé avant de se réveiller le front en sueur et les yeux rougis par la peur. Il se leva, ses membres tremblaient, mais que s'était-il passé ? Sentant la fatigue peser lourdement sur ses frêles épaules, il décida d'aller se passer un peu d'eau fraîche sur le visage.

Les lumières de la salle de bain clignotèrent vivement avant de l'éblouir intensément. Il tourna l'eau du robinet, puis en passa à plusieurs reprises sur son visage épuisé.

Rémi fixa longuement l'eau qui coulait, ces milliards de particules d'H2O se déplaçant à une vitesse folle au bord de ce lavabo en porcelaine couleur blanc cassé.

Mais lorsqu'il releva la tête, le miroir embué laissa apparaître un tracé qui lui était familier, ce nombre, ces chiffres, il les connaissait.

« 26 »

Il recula d'un pas, pris d'étonnement et assaillit par l'inquiétude. Il était certain de n'avoir rien remarqué en entrant dans la salle d'eau. Qui donc avait bien pu marquer cela ? Est-ce son imagination qui lui jouait un tour ?

Soudain, une douleur lancinante et inconnue lui parcourut l'échine, et s'en suivit d'innombrables picotements dans tout le corps. Il eut comme l'impression qu'on lui broyait les os. Il tomba à genoux sur le carrelage de la salle de bain, le regard déboussolé et les membres endoloris. Mais que lui arrivait-il ? Il avait envie de hurler, mais sa gorge était si serré et asséché qu'il n'y parvenait pas. Un filet de sang s'échappa de ses lèvres. La douleur persista longuement dans tout son être, avant de se taire pour de bon.

Pourtant, quelque chose clochait, une odeur de brûlé vint s'emparer de ses narines toutes dilatées, agressant son odorat, la chaleur était tel qu'il commençait à étouffer. Une lueur rougeâtre était apparue dans ses yeux. Rémi regarda ses mains. Elles brûlaient d'un feu ardent. Elles prenaient feu bon sang !

Pris d'assaut par la panique, il les bougea dans tous les sens, souffla dessus, avant de les passer sous l'eau froide avec précipitation.

Il leva les yeux au ciel, et remarqua qu'un nouvel écrit avait pris place sur le miroir, mais cette fois, le tracé était différent, il était rouge cuivre tout comme celui qui irrigue la bonbonne de notre cœur à chaque battement. Rouge sang. Rouge comme Satan. Ce liquide chaud au goût métallique suintait sur le reflet du miroir renvoyant le visage d'un homme effaré aux traits tirés par la fatigue, absent de toute lucidité.

SAUVE-LES

[Musique en média : Lost in the moment - NF]

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