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XVI - Veiller sur ses amis


Alors que la fin de l'année scolaire approchait, Adrien décida d'aller à la dernière fête organisée par le bureau des étudiants. Lucie, avec qui il avait bien sympathisé avait l'intention de s'y rendre ainsi que d'autres élèves avec qui il avait travaillé au cours de l'année.

Il apprécia les animations de la première partie de soirée. Par contre, quand la plupart de ses congénères commencèrent à être sérieusement alcoolisés, il commença à se sentir un décalage. Comme toujours, il avait surveillé sa propre consommation, ne pouvant se permettre de perdre le contrôle de ses paroles.

Avant de s'éclipser, il jeta un regard à la ronde. Certains dansaient, d'autres tentaient de couvrir le vacarme pour discuter, les autres flirtaient, voire plus si affinités. Il repéra Lucie appuyée contre un mur en train de se faire peloter par Gregory. Il continua son tour d'horizon avant de revenir sur le couple. Plusieurs fois, au cours de l'année, il avait vu Gregory lui faire des avances, que Lucie avait fermement refusées. Avait-elle changé d'avis ou avait-elle trop bu pour être en état de le repousser ? Adrien hésita. D'un côté, cela ne le regardait pas, et leur camarade pouvait se montrer séduisant. D'un autre, il n'était pas du genre à fuir une responsabilité. Avoir été un héros laisse des traces.

Pour en avoir le cœur net, il s'avança vers eux et dit :

— Lucie, j'y vais. Je te raccompagne, comme prévu ?

Les yeux dans le vague, elle ne répondit pas. Par contre, Gregory lui dit en des termes fleuris de les laisser tranquilles. Adrien remua la main devant les yeux de sa camarade, sans qu'elle ne réagisse.

— Tu vois bien qu'elle ne sait même plus où elle habite, là ! fit remarquer Adrien. Tu tenteras ta chance un autre soir, quand elle sera en état de prendre une décision.

Gregory lui jeta un regard méprisant et se colla de nouveau contre l'objet de son désir. Adrien soupira, puis saisit le bras du séducteur et lui tordit dans le dos, l'obligeant à s'écarte de Lucie. Avec son autre main, il attrapa la jeune femme par le bras en disant :

— Allez, viens, je te ramène.

Il l'entraîna, lâchant Gregory. Celui-ci tenta de les empêcher de partir mais Adrien lui porta un coup sec dans le plexus solaire avec son coude. Le temps que l'autre récupère son souffle et commence à protester, ils étaient loin et la musique tonitruante couvrit les injures proférées.

Une fois dehors, au milieu de ceux qui étaient sortis fumer, Adrien se tourna vers Lucie. Elle n'avait pas de veste et il ne savait pas si elle en avait apporté une. L'air s'était rafraîchi, mais il n'était pas question de retourner à l'intérieur.

— J'espère qu'en vrai tu te souviens où tu habites, fit-il remarquer à sa camarade.

— Fait bon ici, répondit-elle. J'avais si chaud. On danse ? Elle est où la musique ?

Il insista, mais fut incapable de la convaincre de lui communiquer son adresse. Il finit par lui prendre la petite pochette qui lui servait de sac à main où elle n'avait mis que sa carte d'identité, une carte de paiement et son pass de transport. La seule adresse qu'il trouva était située à Lille, d'où venait la jeune femme. Il tenta de se souvenir s'il avait croisé une autre élève qui pouvait la connaître et prendre soin d'elle. Mais il n'avait aperçu ni Felicia ni Anissatou.

Il ne lui restait plus qu'à la ramener chez lui. Il l'entraîna vers l'arrêt de bus. Une fois qu'ils y furent parvenus, il vit qu'il y avait trente minutes d'attente, ce qui n'était pas étonnant en cette heure tardive.

Lucie, à ses côtés, était en train de lui raconter une histoire très longue et très compliquée à laquelle il ne comprenait rien – il n'essayait pas réellement, pour dire la vérité. Finalement, le bus arriva enfin. Il la fit grimper dedans, valida leurs deux cartes et l'assit sur une banquette. Une fois arrivé à destination, il parvint à lui faire grimper les escaliers de l'immeuble. Arrivé dans l'appartement, il se demanda où la faire dormir. Il hésita à la laisser sur le canapé du salon. Il savait que Tom aimait être seul quand il se levait à quatre heures du matin. Chloé n'avait jamais obtenu le droit de dormir là. D'un autre côté, il ne savait pas trop si Marinette serait d'accord pour qu'il partage sa chambre avec une fille qu'elle ne connaissait pas. Finalement, il décida qu'ils étaient supposés se faire confiance et il fit monter Lucie dans la mansarde. Il la conduisit jusqu'au lit du bas, lui retira ses chaussures et la mit en position latérale de sécurité pour le cas où elle serait malade. Enfin, il la couvrit avec l'édredon et installa le paravent devant le lit.

Ensuite, il redescendit et composa un mot pour Tom et Sabine pour leur expliquer la situation. Il valait mieux prévenir que guérir. Pour faire bonne mesure, il envoya également un SMS à Marinette. Puis il alla se coucher sur la mezzanine.

oOo

Lucie se réveilla avec un bon mal de tête, la gorge sèche et l'envie d'aller aux toilettes.

Elle s'assit sur son lit et réalisa que ce n'était pas son lit, qu'elle était encore habillée et qu'elle était dans une pièce minuscule. Non, pas minuscule. La paroi devant elle n'était pas un mur, mais un simple paravent. Elle se leva pour voir ce qui se trouvait derrière. C'était une chambre peinte en rose, haute de plafond, mansardée, percée de lucarnes rondes.

Elle vit un lavabo et se précipita pour y boire. Une fois sa soif étanchée, elle chercha ce qui pourrait ressembler à des WC sans en trouver. C'était bien dommage, car elle ne voyait aucune porte qui permettrait de sortir du lieu où elle se trouvait. Elle commença à envisager sérieusement d'être en train de rêver. Dans ce cas, pouvait-elle simplement imaginer relâcher sa vessie pour être soulagée de son inconfort ? Mais si son corps lui obéissait dans la réalité, n'allait-elle pas se retrouver dans un lit inondé ?

Comment se réveiller en ce cas ? Elle commença à sautiller sur place, espérant que cela ferait sortir de ce songe stupide. Tout ce qu'elle réussit à faire fut de se heurter la main au lavabo. Cela lui fit assez mal pour qu'elle envisage la possibilité d'être bel et bien éveillée.

— Mais où est-ce que je suis, moi ? se demanda-t-elle tout haut.

— T'es chez moi, Lucie, dit une voix tombant du ciel.

Elle leva la tête, plissa les yeux et vit la tête ébouriffée d'Adrien Graham surgir d'une plateforme en hauteur qu'elle n'avait pas remarquée auparavant. Qu'est-ce que ce type faisait là ?

— OK, c'est un rêve, conclut-elle.

— Je ne pense pas, non, la contredit-il. Deux minutes, je descends.

Elle le vit mettre une chemise puis se contorsionner, comme s'il enfilait un pantalon en position couchée. Ce rêve était très réaliste. Elle le suivit des yeux alors qu'il descendait de la mezzanine et la rejoignait.

— Comment on sort d'ici ? questionna-t-elle.

— La trappe dans le sol, répondit-il en montrant un anneau dans le parquet auquel elle n'avait pas prêté attention. Je ne l'ai pas laissée ouverte car j'avais peur que tu te lèves la nuit et que tu tombes dans l'escalier.

Il la souleva et lui dit :

— Voilà, c'est par là.

Assez logique. Peut-être qu'elle ne rêvait pas, finalement.

— Où sont les toilettes ? demanda-t-elle.

— En bas, tu fais demi-tour, et c'est la porte en face.

Elle s'empressa de suivre les indications. Une fois assise sur la cuvette, elle tenta de reconstituer sa fin de soirée. Elle savait qu'elle avait dansé et bu – pas mal, pour être honnête – et ensuite c'était le trou noir. Elle s'était retrouvée dans la chambre d'Adrien, seule sur un lit, toujours habillée. Son corps ne lui envoyait aucun signal de mal-être. Elle s'en tirait visiblement pas trop mal.

Elle rejoignit son camarade de classe, après être passée à la salle de bain pour se laver les mains et s'être débarbouillée pour faire disparaître les traces de son maquillage qui avait coulé. Adrien était en train de boire un café. Il lui en proposa un et elle accepta volontiers. Il y a une panière sur la table, contenant deux croissants.

— Comment j'ai atterri ici ? s'enquit-elle.

— C'était moi ou Gregory, répondit Adrien.

— Gregory ? demanda-t-elle perplexe.

— Je t'ai arrachée de ses bras. J'aurais pas dû ?

À l'idée de Gregory en train de l'enlacer, elle eut un frisson de dégoût.

— Ce type m'a touchée ? formula-t-elle espérant être détrompée.

— Mhum... Superficiellement, je dirais.

— Eurk... Et toi ? ajouta-t-elle pour en avoir le cœur net.

— Juste ce qu'il a fallu pour t'amener jusqu'à ton lit, lui assura-t-il. Mais j'ai fait des achats de folie sur internet avec ta carte bleue pour compenser, conclut-il le regard taquin.

Elle le fixa en tentant de faire le bilan de ce qu'il venait de lui révéler. Il se méprit sur son expression et ajouta :

— Je n'ai pas abusé de la situation si c'est ça que tu as en tête. Par contre, il va falloir que tu te contentes de ma parole. Je n'ai pas de témoins pour attester de ma moralité.

— T'en fais pas, je te crois, lui assura-elle.

Elle but une gorgée de son café puis prit un croissant. Ce faisant, elle fit glisser vers elle le papier qui était dessous. Elle déchiffra machinalement ce qu'il s'y trouvait d'écrit : "J'ai ramené ici une amie qui avait besoin que je l'héberge cette nuit. Elle est sur le lit du bas".

— C'est pour Marinette ? demanda-t-elle. Tu avais peur qu'elle rentre et se demande pourquoi tu étais avec une fille ?

— Non, pour ses parents. C'est chez eux, ici.

Il l'avait amenée chez les parents de sa copine ?

— T'es du genre à chercher les emmerdes, ou quoi ? dit-elle d'un ton incrédule.

— Je n'allais pas te laisser sur le trottoir, répliqua Adrien visiblement sur la défensive. La prochaine fois, pense à mettre un mot dans ton sac du genre « Si je suis bourrée, merci de me ramener à telle adresse ». Ça m'aurait simplifié la vie.

Elle devait admettre qu'elle méritait sa remarque.

— Désolée. Je suppose que je te dois des remerciements.

— Va savoir, lui renvoya-t-il. Peut-être que Greg est un bon coup.

— C'est pas les garçons qui m'intéressent le plus, lui avoua-t-elle, considérant qu'elle pouvait lui faire confiance.

— Il n'avait pas l'air au courant, commenta-t-il.

— Je ne le crie pas sur les toits, expliqua-t-elle Tu sais comment est la mentalité dans cette école.

Il hocha la tête. Il comprenait. Elle réalisa soudain à quoi il avait échappé.

— Adrien, merci vraiment. Ça m'aurait tellement emmerdé de me réveiller dans le lit de Gregory !

Il parut un peu gêné par sa gratitude. Il se leva pour se verser une seconde tasse de café. Le téléphone qu'il avait laissé sur la table sonna. Il revint rapidement et, à son sourire, Lucie comprit que c'était Marinette qui appelait.

Adrien prit l'appareil et le tint devant lui. Cela semblait être un appel vidéo.

— Salut, Chaton ! lança une voix énergique. Alors, il paraît que tu me fais des infidélités ?

Lucie se figea, se demandant si elle était en train de causer des ennuis à son camarade. Mais Adrien ne sembla pas s'en faire.

— Bonjour, Princesse, répondit-il avec un grand sourire. C'est ma manière de te faire comprendre qu'il est temps que tu rentres.

— Ça, c'est délicat comme message, dit-elle d'un ton amusé. Lucie est encore là ?

— On en est au petit déjeuner. Tes parents nous ont monté des croissants.

— Moi qui pensais que je pouvais compter sur eux pour te surveiller, j'en apprends de belles, commenta Marinette d'une voix amusée. Salut, Lucie !

Adrien tourna l'écran vers elle. Lucie se força à sourire, désarçonnée par le ton et le contenu de l'échange.

— Salut, Marinette, fit-elle penaude. Désolée, c'était pas prévu.

— Ah bah, si c'était pas prévu, alors pas de problème, dit ironiquement Marinette lui faisant remarquer la pauvreté de sa justification.

— Ça aurait pu être pire, répondit à sa place Adrien en faisant pivoter le téléphone vers lui. Elle n'a pas demandé à voir les étoiles.

Quoi ?

— Tu l'as échappé belle, mon chaton, sembla s'en amuser Marinette.

— Kylian va encore dire que tu laisses n'importe qui dormir avec moi.

— Depuis que je suis partie, ce n'est plus une chambre, mais un hall de gare ! plaisanta-t-elle encore.

Lucie comprit qu'ils étaient partis dans une conversation qui n'avait de sens que pour eux deux. Elle entreprit de terminer son croissant.

— J'aime pas rester seul, justifia Adrien. Et puis, tu peux parler, toi, tu passes tes soirées avec Kylian. Qui a gagné, d'ailleurs ?

— Il n'était pas dispo. J'ai joué avec des inconnus.

— De mieux en mieux. On se rappelle plus tard ?

— Oui, mon chaton. À tout à l'heure.

Ils prirent le temps d'échanger un regard amoureux avant qu'ils ne coupent la liaison.

— Ça a l'air de l'amuser, s'étonna Lucie.

— On sait qu'on a une vie bizarre, on préfère en plaisanter, expliqua Adrien. Et c'est vrai que j'invite régulièrement des amis à dormir ici.

— C'est pour ça que tu as un second lit ? comprit-elle.

— C'est ça, confirma Adrien. De son côté, ma copine joue aux échecs en ligne, le soir, avec un de mes amis. Chacun ses trucs pour passer les longues soirées d'hiver.

Cela fit rire Lucie. Elle posa ensuite la question qui la turlupinait :

— Ils sont où, les parents de Marinette ? s'intéressa-elle. Ils travaillent le samedi ?

— Ils tiennent la boulangerie en bas. Tom s'est levé ce matin pour faire le croissant que tu es en train de manger. Sabine est en boutique.

— OK. (Elle revint à sa préoccupation première.) Pour hier soir, qu'est-ce que j'ai raté, exactement ?

— J'allais partir quand j'ai vu Gregory te lutiner. Comme je n'avais pas l'impression que tu l'aimais beaucoup, je suis allé voir ça de plus près et j'ai vu que tu étais bien partie. J'ai dit que tu avais demandé que je te raccompagne et je t'ai embarquée. Je suppose qu'il va raconter à tout le monde qu'on a passé la nuit ensemble. Comme je te l'ai dit tout à l'heure, c'était lui ou moi. Mais au moins, je n'ai pas pris de photo, conclut-il en souriant.

Lucie réalisa qu'il avait, lui aussi, joué sa réputation.

— Ah, merde. C'est pas très cool pour toi. Je suis vraiment désolée.

— Je m'en fiche. Seules m'importent les opinions de Marinette et de ses parents. Comme tu as pu le constater, Marinette l'a bien pris.

— Et ses parents, tu es certain qu'ils vont te croire ? s'inquiéta-t-elle.

— Je suppose qu'on n'aurait pas eu de croissants dans le cas contraire, la rassura-t-il.

— Oui, c'est mieux que le couteau planté dans le papier, tenta-t-elle de plaisanter.

Cela le fit sourire.

— J'avoue que ça m'agace quand même un peu de donner raison à Gregory sur les capacités d'un couple séparé à rester fidèle, remarqua-t-il cependant. Mais bon, il n'avait pas besoin de ça pour être persuadé que c'est irréaliste. Toi, par contre, tu vas passer pour une briseuse de ménage.

— Je vais raconter à Felicia que tu m'as fait dormir sur le canapé. Ça te va ?

— Tant qu'à arranger la vérité, autant dire que je t'ai déposée en bas de chez toi. Ce sera plus facile à croire que le fait qu'on a dormi sous le même toit sans qu'il ne se passe rien.

Lucie le regarda, étonnée :

— Tu caches bien ton jeu, toi ! On te donnerait le Bon Dieu sans confession, mais manifestement mentir ne te pose aucun problème.

— Comme tu le sais, je cherche à rester discret sur seize ans de ma vie, lui rappela Adrien. Je n'ai pas trop le choix.

— C'est vrai que dès qu'on veut garder pour soi quelque chose de personnel, faut savoir arranger la vérité, comme tu dis, convint-elle.

Ils étaient en train de laver leurs tasses quand Lucie entendit un bruit de clé. La porte d'entrée de l'appartement s'ouvrit sur une femme de type asiatique toute menue.

— Ah, vous êtes réveillés, dit la nouvelle venue.

— Bonjour, Sabine, répondit Adrien. Je vous présente Lucie qui est dans ma promotion. Lucie, Sabine est la mère de Marinette.

— Enchantée de faire votre connaissance, Madame, dit Lucie. Je suis désolée pour le dérangement.

— Si Adrien a pensé qu'il devait vous faire venir ici, c'est qu'il fallait le faire, lui affirma gentiment Sabine. J'espère que ma fille aussi a de vrais amis qui font attention à elle, là où elle est.

Lucie fut frappée par la bienveillance de la réponse. Personne n'avait mis en cause la version donnée par Adrien et ce dernier ne lui avait pas fait la morale sur sa consommation d'alcool. Elle s'était demandé pourquoi le fils d'un homme aussi riche que Gabriel Agreste préférait subsister seul à ses besoins. Elle avait un début de réponse : il avait choisi un foyer où il faisait bon vivre. Le regard affectueux que son camarade était en train d'échanger avec sa belle-mère était une explication à lui tout seul.

— Avez-vous encore faim ? s'inquiéta la boulangère. Il nous reste encore des pains au chocolat de la première fournée.

— Non merci, c'est très aimable à vous, mais je vais rentrer chez moi, répondit Lucie qui ne pensait pas mériter tant d'attentions. Je vous ai assez dérangés.

Elle remonta dans la chambre prendre ses chaussures. Elle examina les lieux. C'était une chambre très féminine, tant par la couleur des murs que par la décoration. Mais les traces d'une occupation masculine étaient visibles : vêtements d'homme sur le mannequin de couturière, deux brosses à dents sur le lavabo. Elle remarqua au-dessus du bureau un magnifique cliché où Marinette et Adrien étaient enlacés. Dire que ce mec prétendait ne pas être photogénique !

Lucie chercha sa veste sans la trouver. Alors qu'elle s'engageait dans l'escalier, elle entendit Adrien demander :

— Vous voulez que je descende en boutique pour permettre à Tom de prendre sa pause en même temps que vous ?

— C'est gentil Adrien. Je veux bien, répondit la mère de Marinette.

— Euh, Adrien, est-ce que j'avais une veste en arrivant ici hier soir ? demanda Lucie.

— Non, désolé, tu ne la portais pas quand je t'ai récupérée.

— Bon tant pis, je retournerai la chercher au club.

Ils descendirent ensemble au rez-de-chaussée après que Lucie eut salué la boulangère. Une fois arrivés en bas, Adrien lui demanda où elle habitait pour consolider leur version de l'histoire. Puis il la fit passer par la boutique pour sortir de l'immeuble. Lucie fut frappée par le contraste entre le boulanger et sa femme. Il était aussi grand et costaud que son épouse était petite. Mais on retrouvait dans son regard la même gentillesse.

En rejoignant la bouche de métro la plus proche, Lucie se dit qu'elle avait enfin compris pourquoi Adrien n'achetait jamais son déjeuner avec les autres, mais apportait toujours un sandwich dans son sac.

oOo

Les vacances d'été pour les amoureux furent bien remplies, tout comme elles l'avaient été les années précédentes. Ils travaillaient pour mettre de l'argent de côté, mais prirent aussi le temps de voir leurs amis. Ils les voyaient en petit comité, mais aussi sortaient en bande. Chloé rentra un mois, essentiellement pour voir Adrien, et aussi dans une certaine mesure Sabrina et Marinette.

La fille du maire avait encore un an à faire pour terminer son Master. Elle envisageait ensuite de faire un MBA. Ses amis étaient assez stupéfaits de la voir aussi assidue dans ses études. Ce qui ne l'empêchait pas d'enchaîner les liaisons et de dépenser son argent en virées à travers les États-Unis. Sabrina et son compagnon, qu'elle avait rencontré dans le cadre de ses études, travaillaient tous les deux dans le secteur du social.

Marinette regrettait de n'avoir eu que quelques jours pour voir son amie Alya. Celle-ci était rarement libre, alternant les emplois alimentaires, les stages dans les rédactions et les enquêtes qu'elle tentait ensuite de vendre aux magazines ou médias indépendants sur internet. Alya avait de bons contacts grâce à Nadia Chamack, qui avait maintenant sa propre émission d'investigation et qui l'employait régulièrement.

Marinette et Adrien voyaient régulièrement Nino. Celui-ci avait monté une entreprise qui proposait des animations pour les fêtes en tout genre dans toute la région parisienne. Cela pouvait être des fêtes anniversaire, des mariages, des bals pour clubs de seniors ou des soirées d'entreprise. En parallèle, il lançait une offre pour créer des musiques d'ambiance pour des hôtels, bars, chaînes de magasins. Il était doué pour déterminer l'identité sonore correspondant à ses clients et trouver les musiques qui l'exprimaient. C'était potentiellement plus lucratif que les animations et l'aiderait à améliorer son équilibre financier.

Rose travaillait désormais dans un institut de beauté. Elle venait de s'installer avec un nouvel ami qu'elle espérait être l'homme de sa vie (comme le précédent). Ivan vivait en couple depuis plus d'un an. Il était maintenant plombier confirmé.

Kim préparait le concours pour devenir professeur de gymnastique. Alix avait obtenu sa licence en histoire et envisageait de continuer en Master 1, tout comme Kagami en droit et Mylène en sociologie. Max suivait toujours sa formation informatique en alternance. Juleka avait trouvé un stage pour exercer ses connaissances de web-designeuse et Nathaniel avait terminé sa formation en art design. Il cherchait un travail dans l'animation.

Adrien tentait de profiter au maximum de la présence de Marinette. Mais il ne pouvait s'empêcher d'angoisser à la pensée de l'année de séparation qui les attendait encore. Il n'en parlait pas, cela ne servait à rien Il ne voulait pas mettre en cause la décision qu'ils avaient prise quatre ans auparavant. Mais il savait que Marinette y pensait aussi à la manière dont parfois elle s'agrippait à lui. Il la serrait alors dans ses bras sans rien dire, alors qu'ils tentaient tous deux de se persuader qu'ils pouvaient y arriver.

oOo

Au milieu du mois d'août, Kylian rejoignit Adrien et Marinette pour une sortie au cinéma. Ils étaient en route quand Adrien reçut un appel. Il écouta un moment avant de dire :

— On arrive. Redonne-moi l'adresse.

Il raccrocha et expliqua :

— C'est Juleka. Elle pense que Rose a un gros problème avec le type avec qui elle vit. Elle y va et aimerait du renfort.

Ils s'élancèrent dans le métro. Une demi-heure plus tard, ils sonnaient à la porte de l'appartement d'où s'échappaient des éclats de voix. Juleka leur ouvrit. Elle avait l'air hors d'elle.

— Mais ça suffit, maintenant ! hurla le compagnon de Rose. Foutez tous le camp de chez moi ou j'appelle la police.

— Bonne idée, répliqua Juleka. Comme ça, on pourra porter plainte pour coups et blessures. Te gêne pas.

— Ça va Rose ? s'enquit Adrien en avançant.

— Je t'ai dit de dégager ! lança l'homme en se précipitant sur Adrien le poing levé.

Adrien échappa souplement au coup qui lui était porté en se penchant en arrière. Kylian n'eut pas le temps de réagir que Marinette s'était déjà avancée et avait fait un croche-pied à l'attaquant qui tomba en avant. Adrien se baissa, lui fit une clé au bras et posa son pied sur le bras tordu pour l'immobiliser sur le sol. Le tout n'avait pas duré plus de deux secondes.

Comme si rien d'extraordinaire s'était passé, Adrien se redressa et réitéra sa question :

— Ça va, Rose ?

La jeune femme, recroquevillée sur le canapé, semblait perdue, les yeux rouges, décoiffée, des ecchymoses visibles sur les bras.

— On va partir d'ici, décida Jueleka. Viens, Rose, on va faire ta valise.

Juleka entraîna son amie vers la chambre. Pendant ce temps, le compagnon de Rose continuait à hurler des menaces et des injures. Les portes des voisins de palier commencèrent à s'ouvrir. Marinette alla à leur rencontre pour leur expliquer la situation.

— Mais vous ne pouvez pas rentrer chez les gens comme ça ! protesta un voisin.

— Vous préférez qu'on attende qu'il l'ait tuée ? C'est la médecine légale que vous voulez voir débarquer ? lui rétorqua Marinette, les yeux durs. Vous étiez où pendant qu'elle se faisait tabasser ?

Kylian, qui se sentait très inutile, alla se porter près de Marinette pour la soutenir. Adrien, qui immobilisait toujours l'agresseur, ne semblait pas inquiet pour son amie ni perturbé par les insultes qui s'échappaient de la bouche de celui qu'il plaquait toujours contre le parquet.

Finalement, les voisins rentrèrent chez eux, vaincus par les reproches de Marinette. Celle-ci, suivie de Kylian, rejoignit ses amies dans l'autre chambre. Juleka était en train de remplir des sacs et valises avec des vêtements. Visiblement, elle estimait que Rose devait partir sans jamais revenir.

Celle qu'ils étaient venus secourir, la regardait faire, s'entourant de ses propres bras, en état de choc. Marinette repartit dans le salon et commença à ouvrir les tiroirs. Elle sembla trouver ce qu'elle cherchait : des papiers administratifs au nom de Rose. Elle fit signe à Kylian et lui fourra dans les bras les documents qu'elle estimait appartenir à la jeune femme. Finalement, Marinette prit la nappe qui se trouvait sur une table et en quelques nœuds la transforma en une sorte de baluchon où ils mirent les documents, ainsi que le sac à main de Rose qui se trouvait sur une commode.

— Sur le palier, ordonna Marinette en retournant dans la chambre.

Sous ses instructions, Kylian évacua les valises et sacs préparés par Juleka. Finalement, les trois filles sortirent de l'appartement. Adrien lâcha Théo avant de les suivre avec Kylian. Il claqua la porte derrière eux. Juleka guida Rose vers le rez-de-chaussée tandis que les autres se chargeaient des bagages.

Une fois sur le trottoir, ils se consultèrent du regard.

— Rose, tu es toujours d'accord pour venir chez moi ? demanda Juleka.

Rose hocha la tête, en serrant la main de son amie.

— Taxi, décréta Marinette.

— À tes ordres, ma... princesse, acquiesça Adrien.

Il en appela un qui arriva en cinq minutes. Ils mirent les affaires dans le coffre de la voiture. Juleka et Rose s'apprêtèrent à monter dans le véhicule.

— Ça ira ? leur demanda Marinette.

— Oui, ne vous en faites pas, assura Juleka. Je vais bien m'occuper d'elle.

— Appelle-nous si besoin, insista Adrien.

Juleka regarda ses amis d'un air que Kylian ne sut interpréter avant de dire :

— Je sais qu'on a toujours pu compter sur vous deux.

Cela parut mettre Marinette mal à l'aise, mais Adrien sourit.

— À ton service, Juleka.

On se retrouve dans une semaine pour "Le cœur en fête".

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