~Citation~
«Ne laisse pas la tristesse du passé ou la crainte de l'avenir te voler le bonheur du présent»

Elia resta avec moi. Je la serai contre moi et l'étreignis pour la rassurer.
Au bout de nombreuses minutes de silence, j'entendis un bruit de verre qui tombait...
Aussitôt Elia et moi nous précipitâmes vers la pièce dans laquelle se trouvaient Lucas et Léo. Les corps mutilés d'Alice et Thomas se trouvaient bien là, dans un coin de la pièce, recouverts d'un drap pas très propre. Je tournai la tête et poussai un cri horrifié en même temps que ma sœur lorsque je vis, à l'autre bout de la pièce, les corps des deux autres garçons, sans vie. Lucas était à côté de l'étagère. La barquette qui contenait les seringues avait dû se renverser sur lui, car elles étaient plantées un peu partout dans son corps. Léo, quant à lui, avait la gorge enserrée dans une couverture. Je tombai à genoux, les larmes roulant sur mes joues pâlies, tandis que ma sœur restait totalement silencieuse, paralysée, le regard vide. Il y avait eu quatre morts en deux jours!
Une petite fille apparaissait et disparaissait tout le temps, et nous étions bloquées toutes les deux dans un hôpital psychiatrique... J'allais devenir folle, si je ne l'étais pas déjà. Je me relevai, essuyai d'un mouvement vague mes larmes et jetai à ma sœur un regard déterminé:
"On doit sortir d'ici, il faut qu'on trouve comment faire!
-Que veux-tu qu'on fasse? Ils sont tous morts bon sang! Cria-t-elle, hystérique.
-Je sais bien, soupirai-je, mais on ne peut pas rester ici pour toujours! Aller, viens avec moi!"
J'attrapai son poignet et la traînai derrière moi. Elle était en état de choc et elle se laissait totalement faire. Je l'entraînais dans les couloirs sombres, mais alors que je tournais frénétiquement la tête dans tous les sens pour retrouver la porte d'entrée, je vis entre deux couloirs cette petite fille.
Je paniquais instantanément et me mis à courir en criant. Elle semblait me suivre, je la voyais furtivement sur un bout de vitre, derrière une porte... Je pouvais presque entendre son rire moqueur . Et Elia ne semblait rien voir, elle ne semblait même plus présente d'ailleurs....
Enfin, au bout de quelques minutes qui me parurent affreusement longues, nous nous retrouvâmes dans le hall d'entrée. Je me ruai sur la porte et tentai de la briser avec mon épaule, sans succès. Mais soudainement j'entendis un déclic, et la porte s'ouvrit toute seule. Sans réfléchir je sortis, tenant toujours le bras de ma sœur et, derrière moi, la porte se referma en grinçant. Elia reprit âmes conscience et le regarda d'un air étonné:
"Mais.... On est dehors?
-Oui, enfin! Pas le temps de discuter, il faut qu'on sorte de cette forêt!"
Elia se mit en marche sur le petit sentier que nous avions utilisé en venant et je la suivis. Mécaniquement je me retournai vers l'hôpital, j'eus l'impression d'apercevoir, à la porte, la petite fille qui me faisait un geste d'adieu en souriant, ses yeux rouges brillant d'un amusement malsain. Je me mis à courir pour rejoindre me jumelle et nous pûmes enfin sortir de cet enfer.
Le soir même, nous nous rendîmes avec mes parents au commissariat de police pour relater les drames. Le lendemain les policiers nous convoquèrent. Ils assurèrent qu'ils avaient bien retrouvé le corps mais qu'ils n'avaient rien remarqué d'anormal. Les lieux étaient insalubres et dangereux. Nous avions été imprudents. Elia et moi ne cherchâmes pas à les contredire. Après l'enterrement de nos amis, nous décidâmes d'oublier toute cette sombre histoire.
Mais parfois, au détour d'une rue, il m'arrive d'entrevoir une longue chevelure noire d'encre et d'entendre un rire moqueur et suraigu.

Voilà pour le dernier chapitre !
Dites moi ce que vous en pensez ;)
Merciiii ^^