Chapitre 9
La compétition. Bien sûr, ça ne pouvait pas être aussi simple. Je fus prise d'un soulagement intense et d'une peur horrible en même temps.
Des filles revenues, je ne vis pas Mylène. Madame de Braston nous autorisa à rejoindre nos appartements pour se vider la tête et "faire le point sur l'évènement passé", comme elle dit.
Je montai donc les escaliers, abasourdie avec Inès.
-Je ne comprend pas, dit-elle, éliminer des filles sans qu'elles aient pu faire leurs preuves...c'est horrible.
-Inès...je veux rentrer chez moi.
Elle me fixa, stupéfaite :
-Esmée, tu plaisantes ? Tu réalises la chance que tu as ?! Tu a tout d'une princesse, tu n'as aucun souci à te faire voyons.
Je relevai la tête : les paroles d'Inès si proches de celles de Mary me firent chaud au cœur. D'ailleurs, en parlant de Mary...
-A tout à l'heure, dis-je à Inès en m'empressant de rejoindre mon étage, je dois aller vérifier quelque chose !
Je courrai comme transportée pas les ailes de l'amour, mais en chemin je rencontrais Mylène, la tête baissée, une valise au bras et un petit chapeau rose positionné sur son chignon. Doucement, je m'approchai d'elle et elle releva la tête, me découvrant ainsi son visage perlé de larmes. Je ne pus résister et je la prit dans mes bras. Elle parut surprise, au début, puis me serra fort. Lorsque nous relâchâmes notre étreinte, elle me dit :
-Je te remercie.
Je la regardai, tristement :
-Mylène, ne pleure pas. Ton avenir n'est pas forcément dans ce château.
Et esquissa un sourire ironique :
-C'est sûr, puisque je viens de me faire éliminer.
-Que t'as dit le roi ?
Elle soupira :
-Il m'a dit de m'assoir, puis il m'a demandé mon nom, mon prénom et mon département. Ensuite, il m'a dit que j'étais jolie et je trouvais ça bien parti, puis il m'a demandé : "Seriez-vous prête à sacrifier votre bonheur pour l'avenir du royaume ?"...
-Qu'as tu répondu ?
-Je lui ai dit que cela dépendait des circonstances, et que si cela engendrait des difficultés au niveau amical et familial, j'aurais du mal.
Je la regardai droit dans les yeux :
-Et ?
-Et...et il m'a dit "Bon retour chez vous.".
Je fus frappée par la violence de cette annonce.
-Mon Dieu...c'est cruel.
-Esmée, tu as l'air d'être une bonne personne, je te soutiens de tout mon cœur. Si le roi te pose une question similaire, acquiesce sans réfléchir, d'accord ?
Me voyant hésiter, elle reprit.
-Esmée, fait le pour moi, je t'en supplie, gagne !
Je luis soufflai :
-D'accord.
Puis elle s'éloigna en m'adressant un sourire. Je restai quelques instants plantée dans le milieu du couloir, puis me rappelai de Mary. M'a-t-elle renvoyée une lettre ? Je repris ma course et entra dans ma chambre, où je vis, sur mon lit, une lettre de l'orphelinat. Je la pris dans mes mains, tremblante :
Esmée,
Je suis heureuse que tout se passe bien, moi, j'apprends à vivre sans toi. Mais je ne t'oublie pas, n'ai pas peur. Mme Spielberg attends impatiemment une lettre de ta part qu'elle n'obtiendra jamais, et cela m'amuse beaucoup.
Je suis très heureuse pour toi, ta chambre doit être magnifique, ici, c'est vide. Tu n'imagines pas combien ta lettre m'a rassurée et m'a fait plaisir. Je n'aurais jamais cru possible de pouvoir correspondre avec toi depuis l'orphelinat mais cela me met du baume au cœur. Je dois dire que t'imaginer en princesse me fait tomber amoureuse de toi une nouvelle fois. La distance est longue mais les retrouvailles, je l'espère, ne seront que meilleures.
Je comprends ta crainte d'avoir la possibilité de gagner, et d'avoir une belle vie, mais vois le bon côté, et tu comprendras que du point de vue de toutes les filles de Riège, tu as là une grande et belle chance. N'oublie pas que c'est peut-être l'opportunité de ta vie.
Ne t'inquiètes en tout cas pas pour moi, je vais bien. Je sais que ta lettre n'arrivera pas dans l'immédiat, tu dois être occupée. J'attendrai le temps qu'il faudra.
Je t'embrasse & je t'aime.
Mary
Sa lettre me fit chaud au cœur et je la serrai contre moi.
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