⭐ Nouvelle de RoseOubliée⭐
La Fille à la Robe Orange
★★★
1- Une démarche assurée
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Mon chapeau baissé en dessous de mes yeux, je marche au rythme de la musique jouée par les musiciens de la ville.
Les couleurs vives de la saison se reflètent dans les habits des danseuses et des habitants. Le rose, le violet et le bleu sont les couleurs les plus présentes sur les robes des mesdames et les vestes des messieurs.
L'extravagance fait rage dans ma petite ville du Nord de la Gaule. De grandes robes traînant au sol, d'énorme quantité de tissu et de couleurs se fondent dans l'acropole.
Les quatre danseuses abordent des surjupes vertes fluo sur de fins collants couleurs chair troués. Les deux éléments de leurs tenues cachent à peine leurs strings blancs apparents. Des chaînes pendent un peu partout sur leurs corps.
Elles sont sûrement obligées de faire des danses sexy par un vieil homme riche qui ne raffole que de les voir dans son lit.
Malgré le fait qu'elles dansent sur la grande place publique personne ne vient les arrêtés pour trafic d'humain et prostitution. Il y même quelques gens d'armes qui profite du spectacle pour glisser une main sous leurs pantalons.
Une grande foule principalement constituée d'homme se trouve devant elles. Leurs femmes se trouvent derrière, à transmettre les potins de la semaine sans prendre soin de lancer un regard vers les danseuses.
Le village peut paraître joyeux et festif vu de l'extérieur. De vives couleurs s'affichent sur les maisons et les tenues des habitants mais c'est pour cacher la misère qu'ils vivent. Comme peindre le soleil sur un déluge.
Des petits brins d'herbe poussent entre les pavés de la grande rue, espérant un jour trouver la lumière du soleil caché derrière les grandes maisons normandes.
Je continue mon chemin en lançant un léger regard sous mon grand chapeau orange aux danseuses.
Je porte mon habituelle robe courte orange, son grand noeud replié sous ma traîne orange qui rejoint le gilet pour hommes remontant jusqu'à mon cou.
Mon chapeau et lui aussi orange, assez grand pour cacher l'horreur que sont mes yeux.
De petits bambins courts autour de mes pieds, inconscient du danger présent près de moi. Je leur ordonne de partir et ils m'obéissent, fuyant ma voix usée.
Je passe par une petite ruelle sombre. De quoi faire trembler les jeunes femmes comme moi. Mais je n'ai pas peur. J'arriverais à faire redouter les gestes de mes agresseurs.
En face de moi un jeune homme du même âge que moi arrive. Habillé entièrement en bleu, sa chemise dépassant de son pantalon de costume.
Il sourit en me voyant et se dirige vers moi. Je me prépare à une attaque mais quand il arrive presque à ma hauteur, je reconnais son odeur, je reconnais sa manière de se tenir, sa manière de me sourire. Et surtout sa manière de me regarder comme si j'étais la seule étoile du système solaire.
Ça fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vu que j'accepte son toucher sur mon corps, il prends mes hanches et le ramène près de lui.
Sa chaleur corporelle et son odeur m'avais manqué.
— Viens là, tu pourrais te faire agresser Oren. Chuchote l'homme à mon oreille.
— Oh Aaron. Je souffle près de lui. Tu ne m'avais pas manqué.
Il rigole à ma blague qu'il devine fausse. On continue d'avancer jusqu'à arriver à la fin de la longue ruelle, sa main toujours posé sur ma hanche.
— Tu n'étais pas obligé de me prendre par les hanches pour me protéger Aaron. Je l'informe en me tournant vers lui pour me coller à son corps.
— Pourtant tu n'as pas refusé. Me souffle-t-il.
Je refuse de perde face à son jeu de séducteur alors je me détache de sa chaleur corporelle et j'enlève ses mains de mes hanches.
— Je te dis au revoir, moi j'ai quelque chose a faire. Je le provoque.
Puis je fais un pas vers ma destination avant que deux mains ne m'attrapent la taille pour me tirer vers l'arrière.
— Alors comme ça on ne fait pas de câlin de retrouvailles avec un vieil ami ?! S'injure Aaron.
Je me tourne vers lui, prends sa cravate et le tire à ma hauteur malgré mes talons. Puis je lui chuchote lèvre contre lèvre :
— Une amie n'est pas censée avoir déjà goûté à tes lèvres chéris.
Puis je l'embrasse.
— Je me demandais quand je pourrais se revoir. Et te voilà, 1 mois après. Gémis mon amour durant notre long baisé.
— Seulement 1 mois ? Je ris contre ses lèvres. Ça fait une éternité que j'attend ce moment. Tu m'as horriblement manqué.
On continue de s'embrasser au coins de la ruelle avant que je ne me rappelle que j'ai autre chose à faire.
— Il faut vraiment que j'y aille là. Je le supplie.
— À ce soir, 22 heures au bar. On continuera se qu'on a commencé. M'informe mon amant, un sourire coquin aux lèvres.
Ayant déjà commencé mon chemin, je me retourne et lui envoie un baiser avec la main. Histoire de l'énerver avant ce soir. On déteste tous les deux les marques d'affection mignonnes, préférant la bagarre et la provocation.
Je continue mon chemin vers la petite librairie en ne pensant qu'à l'homme de ma vie et au moment qu'on va enfin passer ce soir.
Et oui, même les méchants rêves d'amours.
•✴️ •
2- Le récit commence
~✧~
Enfin arrivée à la librairie, je rentre et une petite sonnette informe la libraire que je suis là. Elle arrive, du maquillage plein la face, un corset trop serré pour son corps rempli de forme. Elle tient une pile de livres et la pose sur son bureau en me voyant.
— À Oren, j't'attendais. Les bambins sont au coin lecture. Moi, j'sors.
— Ok. Tu vas où ?
Elle me lance un regard osé et regarde derrière moi et derrière elle s'il y a quelqu'un pourrait l'entendre.
— J'vais voir les salopes. Un p'tit coup de sexe à mon côté qu'aime les femmes ne fait pô d'mal.
Habituée à son vocabulaire peu noble malgré son statut, je ne tique pas sur sa franchise et son non respect.
Mélanie, c'est le genre de femme à s'en foutre du regard des autres, le genre de femmes qui embrasse des femmes en public malgré l'homophobie très présente du 17e siècle, le genre de femme qui montre son sein pendant les révolutions. Une femme habituée aux agressions sexuelles, elle a un passé très dur, mais elle s'en fou. Tant qu'on ne touche pas à sa librairie, elle ne fait pas de mal.
Elle part presque en courant de la librairie plaçant toute sa confiance en moi pendant qu'elle profitera de sa -ou ses- parties de jambes en l'air.
Je vais vers la salle de lecture et réunis tous les enfants autour de mon siège, toujours la tête baissée pour ne pas dévoiler mes yeux.
— Vous êtes prêt les enfants ? Je leur demande gentiment.
— Oui ! Répondent-ils tous en cœur.
— Alors installez-vous, car l'histoire va être longue et tourmentée.
Je prends une grande inspiration avant de commencer mon récit et je me lance. Je le connais par cœur.
— « Il était une fois une jeune fille qui vivait heureuse avec ses parents et sa grande sœur. C'est le genre de fille à regarder les nuages quand elle marche, à rêvé d'aventure et de sauvetage miraculeux. Elle crée des bateaux d'imagination avec un simple caillou, monte au-dessus des dunes pour observer la mer et rêver d'un autre univers, un monde parallèle où elle s'imagine sauver la vie de millions de personnes. Elle s'imagine voler sur des dragons rouges lui appartenant, domptant des lions et des singes.
Hélas un jour son paradis vu un gros stop. À la suite du décès de son père, le fils prit sa place.
Son paradis s'arrêta bien vite, quand un roi tyrannique prit le pouvoir. Il prive tous les occupants de son royaume de joie. Il créa une règle, interdisant les yeux orange.
— Pourquoi les yeux oranges était interdit ? Demande un garçon devant moi.
J'esquisse un sourire à son temps mis au passé.
— Sa femme avait les yeux orange. Elle mourut d'une cause inconnue. En fait, si on connaît la raison, mais je ne vais pas vous le dire maintenant. Le roi fou de rage que d'autres personnes porte la même couleur d'œil que sa défunte femme, il ordonna à ses gardes de tué tous les détenteurs d'œil orange. Il refusait de se dire que d'autres personnes pouvaient avoir le même regard que sa femme. Son ministre avait les yeux orange, ça lui rappelait trop sa femme, il ne pouvait le supporter.
Un jour, pendant que la jeune fille jouait aux poupées dans sa chambre, quatre gardes sont arrivés et les on emmener de force au château. Sa famille n'a pas échappé à la règle, ils avaient les yeux orange. Arrivés devant le roi, en tenue de paysans, il leur informa d'une voix grave qu'ils allaient mourir. Mais, la jeune fille inconsciente qu'elle était du haut de ses 16 années de vie, elle répliqua :
- « Vous tuez des gens pour votre plaisir, monsieur » s'exclame la jeune fille.
- « Vous croyez que ça me fait plaisir » hurle le roi à la jeune fille.
- « Vous vous mentez à vous-même, vous êtes fou » réplique la fille.
- « Qui vous a permis de prendre la parole jeune fille ?! » S'irrite le roi.
- « Il faut une permission pour parler maintenant ?»
La fille levait la tête pour regarder le roi dans les yeux. Il perdit tous ses moyens en croisant le regard orange de la jeune fille. La jeune inconsciente en profita pour dévoiler ses suspicions.
- « Vous avez tué votre femme n'est-ce pas ? Prétextant qu'elle soit morte naturellement. N'importe quoi. Vous êtes avide de richesses et de rareté monsieur. Vous n'avez pas apprécié qu'elle soit rare et pas vous, n'est-ce pas ? Alors vous l'avez tué, et vous avez demandé à vos médecins de ne rien dire pendant l'autopsie. J'ai raison ?»
La famille de la jeune fille la regarda les yeux écarquillés de peur. Elle vient de défier le roi.
Le souverain ne savait pas quoi dire, elle a raison. Puis, une idée de génie lui vint en tête.
— C'est quoi son idée ? Demande le petit Gabin au fond.
— Tu vas voir.
• ✴️ •
3- Et si j'étais la méchante ?
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Je me racle la gorge avant de continuer mon récit inventé de toute pièce.
— Le roi a forcé la jeune fille à faire un pacte avec lui :
- « J'aime ton insolence jeune fille, mais tu devrais garder ta langue dans ta bouche. On va faire un pacte tous les deux, je te promets de bien traité tes parents et ta sœur dans le palais royal à une seule condition, tu seras la personne chargée de tuer et de récolter tous les yeux orange de mon pays.»
Un grand blanc se fit dans la pièce, les enfants sont en plein suspense pour savoir le résultat du pacte.
— La jeune fille demanda au roi si elle pouvait discuter avec ses parents. Il accepta et les emmène dans une chambre en leurs disante qu'ils avoir 10 minutes pour faire un choix, soit ils meurent tous, soit personne ne meure. La jeune fille ne pleura pas quand elle prit ses parents dans ses bras. Ils ont tous discuté et ils se sont mis d'accord sur le fait qu'ils devaient tous mourir.
Après plusieurs larmes versées, ils retournèrent près du roi pour que la fille sonne sa réponse.
- « Monsieur, j'accepte votre pacte.»
La famille de la jeune fille hurla, elle n'avait pas respecté leur décision.
- « Insolente, promets-tu d'exterminer toutes les personnes aux yeux orange ?»
- « Oui, je promets.»
- « Pour me le prouver, tu vas devoir boire dans ce verre, des yeux deviendront bleus.»
La jeune fille but dans le verre que le roi lui a tendu, hélas l'effet attendu n'arriva jamais. Ses yeux ne devenir pas bleu mas blanc. Sans iris, sans pupilles, sans vie. Alors, à cause de son insolence, la jeune fille fut condamnée à tuer jusqu'à la fin de ses jours.
Fin.
Le silence se règne dans la salle, personne n'ose rien dire. Je les ai captivés, et c'était mon but.
— Mais Oren, la fille elle en faisais quoi des yeux ?
J'affiche un sourire méchant face à cette question. C'est exactement la question que j'attendais. Alors je relève la tête pour dévoiler mes yeux.
— À ton avis, elle est faite avec quoi ma robe ? Je lui demande en le fixant de mes yeux blancs.
Ils sont tétanisés devant mon visage de monstre. Je me lève et pars, avant de descendre les escaliers pour aller au bar, je me tourne vers eux et leur dis :
— Bien sûr si vous dites quoi que ce soit sur moi, je n'hésiterai pas à vous éliminer, de toute façon personne ne vous croirait.
Et je descends les escaliers. Oui, j'étais cette jeune fille rêveuse, oui, je n'avais pas ma langue dans ma poche, oui mes parents m'en veulent toujours quand je viens les voir le vendredi, oui, j'ai récupéré la couleur orange des yeux de mes victimes pour m'en faire une robe. Mes crimes seront à jamais sur moi, c'est une manière de me rappeler de toutes mes victimes.
Arrivée en bas, je rebaisse la tête et je me dirige vers le bar, il est 22 heures et la nuit est tombée. Le village s'est endormi mis-à-par deux habitants qui font leurs affaires au coin de la rue. Les gémissements de la dame s'intensifient ce qui me prévient que le garçon est passé à la vitesse supérieure.
Je l'entends jusqu'à deux rues plus loin tellement le village est vide et silencieux.
Arrivée au bar, je paie l'hôte et me dirige vers une table. Quelques secondes plus tard Aaron descend des escaliers qui mènent à l'étage et il croise mes yeux. Je me précipite vers lui embrasse ses lèvres humides. On monte l'escalier et arrivé à sa chambre, on se couche l'un sur l'autre.
Montant au 7e ciel pour finir la soirée.
— Aaron, tu penses que je suis la gentille ou la méchante dans l'histoire ? Je lui demande en chuchotant nue sur son corps.
Il soupire sans me répondre et me caresse le dos pour me rassurer. On s'endort l'un à côté de l'autre, en espérant avoir créé la vie.
• ✴️ •
Mon avis :
Merci de ta participation ! Ton histoire m'a plue, était accrocheuse et ton style est agréable à lire ! Il y a quelques anachronismes, je ne sais pas s'ils sont volontaires mais s'il ne le sont pas c'est assez perturbant : les personnages parlent d'un language courant de nos jours alors que ton histoire se déroule au XVIIe siècle, le comportement d'Aaron ainsi que son prénom envers ton héroïne est très contemporain. L'autopsie, par exemple, n'existait sûrement pas à cette période, ce qui amène a douter que ton histoire se déroule au XVIIe.
Le peu de fautes présentes dans ton texte ainsi que ton rendu en avance te rapportent des points, et ta chute est légère car de gros indices sont fournis, donc on comprend rapidement comment ça va se terminer.
Tous ces critères raccordent une note de 17/20 !
Dès que ce chapitres est publié, tu peux publier ton histoire sur ton compte ! Merci !
Luxy ★
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