Prologue
Le vent glaciale s'infiltrait partout où il pouvait passer, dans les failles, les brèches, les espaces ouverts... et la neige blanche, compacte ou poudreuse, était recouverte des différentes traces de pas des habitants du village d'Hyuta, perdu au milieu des montagnes enneigées. Au milieu des nombreuses traces sinueuses des adultes que l'on pouvait repérer, se distinguaient deux plus petites traces de chaussures qui semblaient mener au même endroit. Au bout de celle-ci se trouvaient d'immenses sapins verts, recouverts de flocons blancs. On aurait pu croire que la cime de ceux-ci touchait la voûte céleste, tant ils étaient grands face aux petits hommes. Au pied de celui dont l'écorce paraissait la plus abimée, les traces de pas singulières s'arrêtaient. Pourtant on ne voyait personne. Alors, il fallait s'approcher, proche, très proche de l'écorce écorchée où étaient inscrits dans le bois, deux lettres maladroitement taillées : K & I. Étrange. Mais le plus étrange était ces rires lointains qu'on entendais au dessus de nos têtes. Pourtant il n'y avait rien, seulement des épines de pin qui tombaient sans cesse sur le sol d'une blancheur aveuglante. Une ombre à peine visible s'approcha du pied de l'arbre, et puis elle sourit subtilement. Les rires devinrent plus forts, plus distincts, moins illusoires. L'ombre bleutée attendit un moment, peut être une heure, ou deux. Puis deux petits être apparurent au milieu des épines, couverts de l'odeur distinctive des sapins. Leur sourires étaient grands, ils s'amusaient, se chamaillaient, chahutaient et se trémoussaient, l'un tirant la langue à l'autre. Le premier semblait espiègle, bruyant, trop confiant pour sa petite taille. Le deuxième était comme son contraire, plus timide dans ses gestes, moins brusque, incertain d'une certaine manière. Tous les deux étaient pourtant très similaires, car il partageaient un rêve qui les laissaient espérer un avenir bien différent de celui des adultes du village. C'était un mythe, un lieu caché plus haut dans les montagnes, un endroit dont les seuls connaisseurs étaient inconnus de tous. La Fabrique. Leurs parents leur en parlaient chaque hiver. Et chaque hiver les deux garçons en rêvaient.
Doucement, l'ombre s'approcha des deux enfants et posa ce qui ressemblait à une main sur l'épaule du blond. Une brise fraiche fouetta le visage des garçons, les obligeant à fermer les yeux et à fourrer leur nez dans leur grosse écharpe molletonnée. Quand le petit calme ouvrit ses paupière une fois le vent passé, seul l'étendu de sapins enneigés lui faisait face. Son visage devint inquiet, et ses lèvres commencèrent à trembler. Il observa les alentours à la recherche de son ami, en vain. Ses yeux commencèrent à former des larmes qui glissèrent sur ses joues tachetées, et son nez déjà rouge commença à couler sous le coup de l'incompréhension. Ses lèvres roses et frigorifiées tentèrent de former des mots, cependant à son grand désarroi, rien d'intelligible ne sortait. Alors il courut vers les chaumières à l'aide de ses petites jambes, en suivant les deux chemins de pas qu'ils avaient créer à l'allée.
« KACCHAN ! »
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