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Acte II

Le tueur

"La vérité que personne n'avoue, c'est qu'une fois les illusions enfuies, on passe sa vie à souffler sur le miroir aux regrets. Mais toujours la buée s'efface. "  



Le tueur était rentré fébrilement dans l'appartement. Il attendait à présent patiemment les yeux plissés. Qu'attendait-il ? Lui-même ne le savait pas. Il y avait dans son attente impatiente quelque chose qui le dépassait lui-même.

L'appartement était sombre. Quoi que sombre n'était pas un mot assez puissant pour décrire la noirceur qu'abritaient les pièces. Les yeux du tueur se perdaient dans un ciel sans étoile, un monde noir dépourvu de tout espoir. L'opacité se répandait comme la peste, cachait les détails, embrumait le monde d'un brouillard étouffant. Les salles devenaient un labyrinthe sans fin dans la nuit. Le salon dans lequel il se trouvait prenait une dimension infinie.

L'air était lourd et chaud. Il brulait les poumons du tueur qui respirait lentement. L'obscurité devenue solide l'oppressait. Il était comme entouré de murs qui ne cessaient de s'approcher.

Comme une chappe de plomb, les ténèbres remplissaient sa gorge, envahissaient son sang, dévoraient ses organes.

Le tueur était à la merci du noir.

L'air était devenu aussi dur que du roc et pénétrait ses poumons comme du sable.

Le noir était implacable, il était partout, omniprésent, avait envahi chaque centimètre de son univers.

Pendant des heures peut-être, il attendit. Si seulement, Oh ! Si seulement il se rappelait ce qu'il attendait tant ! Oh ! Si seulement le noir ne l'entourait pas comme sa dernière sépulture ! Il sentait le temps s'écouler avec une lenteur distordue. Les minutes devenaient aussi indestructibles que des murs de bétons. Cette gangrène, couleur jais, était tenace et laisserait un monde morose au matin. C'était toujours ainsi, c'était la morosité suivit de la lumière sale du jour. C'était ainsi. C'était immuable. Le jour, la nuit dans leur cercle infernal.

Le monde allait au ralenti, comme si on avait tordu le cours des évènements. Les muscles du tueur lui semblaient si lents. Il lui fallait une infinité pour parcourir les pièces surréalistes. Une infinité pour poser un pied devant l'autre, ce que tout humain apprenait dès son plus jeune âge. Une infinité à ses pensées pour lui parvenir. Chaque pas était une heure, chaque souffle une journée, chaque réflexion un siècle.

Le meurtrier, sans nom, sans visage, sans identité, une coquille vide remplie de nuit, sentait les regards sur lui. Ces regards mornes, si mornes... Dans la noirceur, les tableaux devenaient des gribouillis informes aux sourires amères. Les portraits s'ornaient de yeux vides et devenaient des ombres méprisantes. Dans les reflets prenaient vie des monstres terrifiants, entièrement faits de la brume des souvenirs. Les objets prenaient des dimensions cauchemardesques. Le peu de lumière qui filtrait à travers les fenêtres bondissait dans chaque recoin pour creuser des ombres sinistres.

Aux yeux vides du tueur, le pire des cadres qui ornaient le mur était celui au-dessus du canapé. Ah ! Le tueur savait que la femme dans son cadre le lorgnait, jugeait chacun de ses faits et gestes. Ah ! Il savait qu'elle lui en voulait. Il sentait son regard pesant. Elle lui en voulait cette sal*pe avec son regard. Mais lui ! Ha ! Lui ! Il n'avait rien fait ! Il était innocent ! Ce n'était pas sa faute ! C'était elle ! C'était elle ! C'était sa faute à elle ! C'est elle qui était partie ! C'était elle ! C'était elle ! C'était elle ! Elle l'avait abandonné ! Elle ! Elle !

Dès qu'il se déplaçait il faisait bien attention à toujours fixer la femme. Il ressentait sa présence derrière lui, pleine de réprimandes. Mais c'était sa faute ! Pourquoi le hantait-elle alors qu'elle avait fuit, hein ?!

Le tueur sentait l'ombre de sa mère l'entourer dans le brouillard de son esprit. Il sentait ses mains fantomatiques, sa présence froide.

C'est toi ! C'est toi ! C'est ta faute ! C'est ta faute si j'en suis là ! C'est ta faute, maman ! Je te déteste ! Je te déteste ! Je te déteste ! Va mourir !

La chimère de son esprit dérangé s'enroulait autour de lui. Il sentait presque sa voix :

"Comment peux-tu §%à*# ? N'as-tu pas honte ? Comment peux-tu !"

Le tueur au masque humain s'effondra et se mit à pleurer comme un enfant, gémissant, reniflant, la morve coulant de son nez. Ne voulaient-ils pas le laisser tranquille, ces fantômes ? Et la voix maternelle qui le harcelait, résonnait contre les murs, le frappait de toute part. Ou s'arrêtait donc l'illusion lorsqu'on y croyait.

"Comment peux-tu ? Moi qui t'ai élevé ?! Tu souhaites donc tant voir couler le sang ? Quel genre de monstre ai-je donc créé ? Tu ne le sais pas toi-même hein ? Tu ne le sais pas ? Ahhh... Comment peux-tu ? Toi ma chair, mon sang, à qui j'ai donné la vie."'

Laisse-moi tranquille, laisse-moi tranquille, laisse-moi tranquille, laisse-moi tranquille, laisse-moi tranquille. LAISSE MOI TRANQUILLE ! TU ES PARTIE ! TU NOUS AS ABANDONNES ! TU M'AS ABANDONNE ! LAISSE MOI TRANQUILLE ! LAISSE MOI TRANQUILLE ! TU N'ES PAS MA MÈRE ! TU N'ES PLUS MA MÈRE ! TU NOUS AS LAISSES ! LAISSE MOI TRANQUILLE !

La prise de l'obscurité se resserra encore autour du tueur alors que les larmes coulaient sur ses joues. A oui ! Il avait honte... La culpabilité le rongeait doucement. Qu'il avait honte de ce qu'il souhaitait faire. A oui, ce qu'il avait honte... Et les secondes qui s'étiraient paresseusement avec lassitude, insensibles à l'humain gémissant. Cet humain qui n'en avait plus rien, une loque sinistre sur son suaire d'obscurité. Il suppliait le ciel, le tueur, mais ce soir la lune était cachée par de lourds nuages et seuls les fantômes lui répondaient.

Il se tordit au sol dans son supplice. Il était entouré de toute part de fantômes, il le savait, il les sentait. Leurs souffles sur sa nuque le faisaient frissonner. Et cette maudite horloge dont l'aiguille refusait d'avancer. Et ces maudits muscles qui refusaient de l'aider à se relever. Il était si seul. Ah. Si seul. Son propre corps l'avait trahi.

L'esprit du pathétique tueur n'était surement pas plus libre que son corps. Son maudit corps. Son maudit corps qui ne souhaitait plus lui obéir, ce félon ! Son esprit était coincé dans sa pesante enveloppe charnelle, indissociable l'un de l'autre, comme deux danseurs enlacés jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Il gémit à nouveau.

Il se sentait si coupable, si coupable.

Coupable.

Il couinait dans sa douleur. Ouh. Il sanglotait, gémissait. La culpabilité, personnifiée dans l'ombre menaçante de l'autrice de ses jours, l'enserrait avec violence.

Coupable.

Il entendait des bruits qui n'existaient pas autour de lui, sursautait à chaque seconde. Il savait qu'elle allait arriver d'un moment à l'autre son invitée surprise. Sa chère et tendre invitée surprise. Il l'avait vu lors de la soirée. Il l'avait senti dans son dos. Elle ne tarderait pas la maudite. Oh non, elle ne tarderait pas. Elle ne tarderait pas.

Il se releva au ralenti.

Elle ne tarderait pas. Il se devait de se préparer pour l'accueillir, n'est-ce pas ? Oui, c'est ce qu'il lui fallait faire. Il repoussa les esprits qui alourdissaient ses pas et faisaient bourdonner ses oreilles de leur voix pleine de reproches. Il sentait leurs doigts glacials s'accrocher à ses membres pour l'empêcher d'avancer. Il la sentait partout sur lui, cette fraicheur qui lui brûlait la peau.

Il se cogna contre un canapé.

Là ! Là ! Il l'avait trouvé ! Sa recherche frénétique dans le noir avait donné des résultats ! Il l'avait trouvé ! Les ombres ridicules ne pouvaient rien faire ! Il l'avait trouvé ! Sous le lit, le beau pistolet à la crosse argenté. Le beau pistolet sombre dans sa boite à chaussure. Oh, leurs reproches, il n'en avait rien à faire ! Il l'avait trouvé le beau pistolet ! Les ombres pouvaient bien aller se faire voir.

Il sentit une irritation lui monter à la gorge comme un haut le cœur et un rire sortit de ses entrailles. Il l'avait trouvé ! Il s'éclaffa comme jamais il ne s'était éclaffé. Le rire grinçant montait tout droit de ses entrailles et sortait de sa bouche dans un flot désordonné. Le rire, si quiconque l'avait entendu, aurait pu être interprété comme une mélodie infernale. Il sentit ses côtes se tordre de douleur tant il riait. Il se plia en deux. C'était si comique. Ce monde sans sens était si comique. Les grains de sables tombèrent et le rire du tueur ne fut bientôt plus qu'un sifflement étouffé. Un peu comme celui d'un reptile. Il siffla encore.

Le sifflement incontrôlable se mit à lui résonner dans les oreilles. La nuit silencieuse était devenue un tintamarre hurlant. Les bruits se mélangeaient dans la tête du tueur. Les voix, les cris, les souvenirs, peut-être parlait-il lui-même à voix haute d'ailleurs.

Ce bruit ? Était-ce le son de la porte qui s'ouvre ? Celui-ci, était ce celui du plancher qui craque ? Elle était rentrée ? Était-elle là ? L'attendait-t-elle patiemment dans le salon, sa vieille amie ? Oh, il arrivait, elle n'aurait pas à prendre son mal en patience. Il n'attendait que ce moment, le tueur.

Maladroitement, le tueur chargea le pistolet d'une balle. Il faillit la faire tomber à plusieurs reprises. Ses bras trop lourds lui semblaient de plomb. Il alla dans le salon.

Tira.               

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