
Chapitre 11
- Hum... Voilà, je t'ai arrangé un mariage avec Maxwell LeComte.
Dites-moi que c'est un cauchemar !
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- Comment est-ce que tu peux m'annoncer une chose pareille ?! hurla Marie au visage de Claude.
Plusieurs vampires se tournèrent vers eux en l'entendant.
- Moins fort, exigea son père d'une voix certes calme mais autoritaire.
Il était visiblement agacé par la réaction de sa fille, qui était pourtant plus que légitime.
- Je ne vois pas où est le problème, tu as l'air de bien l'apprécié, ajouta-t-il.
- Tu ne vois pas où est le problème ?
Sa voix trembla légèrement sous le coup de la colère.
- Oui, je l'apprécie, mais on se connaît à peine et je ne suis certainement pas tombée amoureuse de lui en quelques heures ! Et puis de toute manière pourquoi ? Tu veux bien m'expliquer pourquoi tu as eu une telle idée ?
Le regard de Claude vogua quelques instants derrière elle. Les vampires aux alentours comprirent le message et rentrèrent à l'intérieur de la villa sans aucune forme de protestation.
- Écoute Marie, commença-t-il en fixant ses yeux noirs dans les siens. Tu sais bien qu'à aucun moment, je n'ai voulu te faire du mal ou te décevoir. Il y a juste certaines choses que je ne t'ai pas dites.
Il soupira un grand coup, et passa nerveusement une main dans ses cheveux. Un signe de stress et de faiblesse extrêmement inhabituel chez Claude.
- Notre famille est en grand danger. Le nombre de VHC augmente de manière inquiétante de jour en jour, et malheureusement, ce n'est pas la seule menace à laquelle nous devons faire face.
Il hésita quelques instants avant de poursuivre. Marie commença à avoir peur, car pour que son père soit à ce point nerveux, c'était que la situation devait être grave. Très grave.
- Tu connais mon histoire ? Tu te souviens de la manière dont j'ai accédé à mon statut de chef des Azalius?
- Oui, répondit sa fille d'une petite voix, de moins en moins rassurée. Tu as tué ton frère ainé, qui s'était transformé en VHC. Il était tout aussi puissant que toi et c'était lui qui devait normalement prendre les rênes de la famille.
Son père hocha la tête, une profonde tristesse mêlée de honte perçait dans ses yeux. Marie fut choquée de voir un tel mélange d'émotions dans le regard d'ordinaire si intransigeant et déterminé de son père.
- Je vous ai menti, à toi, à Alyson, à beaucoup de membres des Azalius et à la quasi-totalité de la communauté des vampires. Seuls Emeric, Desmond, quelques membres de notre famille ainsi que Georges et Emmanuelle connaissent la vérité.
Marie attendit que son père se confesse, ne voulant pas le presser, mais surtout craignant au fond d'elle-même de connaître cette vérité qu'il avait si ardemment caché toutes ces centaines d'années. Elle n'était pas sûre de vouloir être mise dans la confidence pourtant, elle désirait savoir, elle avait besoin de savoir, qu'est-ce qui avait pu pousser son père à vouloir la marier sans son accord.
- En réalité, mon frère n'est jamais devenu un Infecté. Je l'ai tué, et Georges m'y a aidé. Mais je n'ai pas eu le choix, s'empressa-t-il d'ajouter. Il n'était pas un VHC, mais n'était pas moins fou pour autant. Il avait assassiné le frère de Georges durant la nuit parce qu'il avait rêvé qu'il s'en prenait à lui et réussissait à le tuer. Et il voulait déclarer une guerre ouverte aux loups-garous alors que notre communauté était encore profondément affaiblie par la dernière. Tout ça sans parler des humains, dont il désirait l'extermination, peut-être même plus que celle des loups !
Il arrêta sa longue tirade presque à bout de souffle. Une certaine souffrance transparaissait sur ses traits d'habitude si détendus. Il laissa le temps à sa fille de digérer la nouvelle et la regarda avec inquiétude. Il devait certainement craindre sa réaction, qu'elle ne le juge durement pour ce qu'il avait fait. Marie ne savait absolument pas comment réagir. A vrai dire, toutes ses informations enregistrées d'un coup étaient trop pour elle. Mais une chose était sûre. Jamais elle ne pourrait mal juger son père, encore moins au vu des circonstances entourant la mort de cet oncle qu'elle n'avait jamais connu.
- Et quel est le rapport avec Maxwell et moi ? finit-elle par réussir à demander au bout d'un certains temps.
- Nous avons besoin d'être le plus fort possible face à la menace qui nous guette.
Le ton de sa voix avait repris cette assurance et cette détermination du chef de clan qu'il était. Cela rassura beaucoup Marie.
- Quelqu'un fait tout pour me renverser. Il agit dans l'ombre, envoie des lettres anonymes aux autres grandes familles et parfois même à de simples vampires expliquant que j'ai tué mon frère pour prendre sa place. Il s'amuse également à tuer vampires, humains et loups-garous en apposant la marque des Azalius sur les cadavres.
Il parlait du "A" que la famille se faisait un devoir de dessiner sur la joue de leurs victimes, avec le sang de ces dernières. C'était une manière de prouver la puissance des Azalius, de montrer qu'ils ne craignaient pas les représailles et n'hésitaient donc pas à revendiquer leurs actes.
- Ça fait des années que je traque ce lâche qui se fait passer pour nous et essaie de ruiner ma réputation. Mais rien à faire ! Quand enfin, je pense l'avoir coincé, je me rends compte quelques semaines plus tard quand ce manège recommence que ce n'était qu'un piège, un leurre, et que la personne que j'ai tué n'était pas la bonne !
On pouvait voir le visage de Claude rougir de rage sous les rayons pâles de la lune. Cette haine qu'elle voyait dans ses yeux fit légèrement trembler sa fille. Il le remarqua et se calma quelque peu. Il lui expliqua ensuite que les clans Rios, Stone et Duchêne commençaient à douter des Azalius.
- Cette politesse et cette admiration sur leurs visages ne sont que foutaises, ils nous craignent encore assez pour ne pas nous provoquer. Et cette soirée organisée par les LeComte ne sert qu'à venir nous pavaner pour leur montrer à tous que nous sommes encore puissants et que nous n'avons pas peur d'eux.
- Les enfants Duchêne sont mes amis. Je passais tous mes vendredis après-midi avec Mercedes et Antonio Rios quand ils sont venus habiter la région pendant un an, avant de repartir en Espagne. Et les Stone m'ont déjà invité plusieurs fois chez eux, à Londres. Ils ne sont pas nos ennemis, jamais ils ne nous feraient du mal, nous ne devons pas les craindre, tenta de le convaincre Marie.
Ce dernier ricana, puis posa une main sur la joue de sa fille.
- Ma douce Marie, tu es encore bien trop innocente. Les enfants Duchêne sont devenus tes amis parce que leurs parents les y ont poussé, Antonio et Mercedes ont tous fait pour gagner ta confiance et les Stone n'ont jamais vu en toi que "la fille de Claude". Mets-toi bien une chose dans la tête, finit-il en prenant le visage de sa fille entre ses deux mains. Il n'y qu'en notre famille que tu puisses avoir réellement confiance. Tous ces lèches-bottes feront tout pour se servir de toi à leur avantage, pour m'affaiblir.
Face à la dure réalité qui ne lui avait pourtant jamais était vraiment cachée, quelques larmes silencieuses coulèrent sur les joues de Marie. Elle ne savait pas pourquoi elle pleurait. Peut-être parce qu'elle s'en voulait de s'être elle-même préservée, en se voilant la face. Claude essuya ses larmes du pouce.
- Le seul moyen de tenir le plus longtemps possible les trois autres clans en respect, c'est d'unir celui de Georges et Emmanuelle avec le nôtre. De cette manière, les LeComte et les Azalius ne feront plus qu'un, et nous serons ainsi assez forts pour endiguer n'importe quelle rébellion. Nous serons invincibles et nous ferons encore plus peur.
Marie comprenait le point de vu de son père, mais n'en n'était pas plus convaincu quant à ce mariage.
- Je vous ai observé de loin, Maxwell et toi, tout le long de la soirée, enfin du moins lorsque vous étiez avec tout le monde, ajouta son père avec un sourire en coin qui fit rougir Marie. Ce n'est certainement pas de l'amour, mais une forte attirance qui pourrait le devenir.
- Mais Alyson et Adrien se draguent ouvertement, t'aurais mieux fait de proposer leur mariage aux LeComte ! explosa finalement Marie.
Pour une fois, Claude ne se braqua pas face à l'insolence de sa fille.
- Tu sais tout comme moi qu'Alyson n'est pas encore assez mature pour se poser et...
- Et moi je ne suis même pas majeure ! le coupa-t-elle.
- Et Adrien lui ressemble trop. Je ne voudrais pas de la mauvaise image d'un couple volage pour ma famille, et les LeComte non plus.
Marie soupira en secouant la tête. Rien ne ferait démordre son père de l'idée qu'il s'était mise en tête.
- Je suppose que rien de ce que je dirais ne te fera changer d'avis, murmura-t-elle.
-Je suis désolée Marie, mais tu sais que le bien de la famille doit passer avant tout le reste.
Avant moi.
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Voilà le chapitre 11 de LDS après presque un an sans poster de chapitre, j'espère qu'il vous a plu ! Contrairement à ce que j'avais peur, j'ai eu énormément d'inspiration pour ce chap', je l'ai presque écrit en une seule fois et il fait à peu près 1500 mots. Ça change des 1300 que comptent ces derniers temps les autres chapitres de toutes mes histoires confondues (y a peut-être une différence de 200 mots, mais pour moi ça fait vraiment passer le chapitre de "longueur moyenne" à "longueur importante" x)).
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