Chapitre 24 : Regrets
Ce matin-là, l'atmosphère était plus que tendu au Manoir. Les hommes de mains qui étaient restaient pour garder ce dernier se réjouissaient presque de ne pas être à la place de Sam qui supportait sans broncher la colère du Boss. Le squelette avait appelé en pleine nuit son second et lui avait ordonné d'envoyer un des hommes avec un voiture, il avait ensuite appelé Papyrus en lui demandant si il pouvait lui amener Frisk en appuyant sur le fait que c'était plus qu'urgent. Bien sûr le cadet avait accepté bien qu'il avait été inquiet en voyant l'état de la jeune fille qui tenait à peine debout, forçant Sans à la porter. Ce dernier avait alors déposé l'humaine avant de veiller à ce que l'on nettoie le loft. Il était ensuite parti pour le Manoir afin de superviser les hommes qu'il avait choisit comme équipe de nuit niveau surveillance.
- « Vous voulez du café Boss ? »
- « Non, tu as des nouvelles concernant Valsius ? »
Le renard se gratta la nuque pendant que le squelette se frotta les yeux d'une main, fatigué. Frisk avait été drogué, il avait remarqué une trace de piqûre dans son cou et un de ses hommes, en fouillant la veste d'un des monstres, avait découvert une seringue où il restait un peu de tranquillisant à l'intérieur. Ces gars étaient entrés sans le moindre problème avec le but d'enlever l'humaine, il se sentait maintenant coupable de ne pas avoir fait surveiller son loft, de ne pas avoir prit au sérieux les avertissements de Frisk, de comme quoi Valsius devait surveiller ses moindres faits et gestes. Heureusement la dose n'avait pas été assez forte pour menacer sa santé.
- « Boss vous devriez vous reposer »
Sans lui jeta un regard si froid que Sam eut l'impression que son sang et ses os étaient devenu de la glace.
- « Frisk a faillit se faire enlever ! Et toi tu veux que je me repose ? »
- « Elle est en sécurité maintenant votre brune... » insista doucement le renard, ayant, malgré tout, peur des représailles.
Le squelette serra les dents à se les broyer puis s'accouda avant d'y reposer sa tête.
- « Va-t'en »
Sam n'insista pas. Il voyait bien que cette tentative de kidnapping l'avait retourné, même lui avait été surprit de l'apprendre et n'en parlons pas de la réaction des autres hommes de mains. Tous le monde avait le moral à zéro, Frisk étant très appréciée. Sans envoya un message à Papyrus pour savoir si tout allait bien et ce dernier lui répondit sans tarder qu'elle dormait encore, lui promettant qu'elle lui enverrai elle-même un message dès son réveil.
Pendant ce temps, Papyrus se rendit dans sa chambre qu'il avait prêté à Frisk pour la nuit mais quand il entra, il eut une bien mauvaise surprise. L'humaine était debout le teint livide, les jambes tremblantes, la respiration forte et quelques mèches folles collées sur son visage mouillée de sueur. Elle se retenait à la table de nuit, menaçant à tout moment de tomber. Il resta cependant calme et lui parla d'une voix douce et rassurante.
- « Tu devrais te reposer Frisk, tu as perdu connaissance quand Sans t'as amenée ici »
- « Douze heures » murmura-t-elle.
- « Euh...Excuse-moi ? »
- « Douze heures » répéta-t-elle plus fortement « Douze heures sont passées et je ne me souviens que de quelques fragments, flous qui plus est, je ne me souviens même pas de comment je suis venu ici... »
Elle se tourna vers le squelette cadet, les yeux larmoyants mais déterminés.
- « Je t'en prie Papyrus, raconte-moi, dis-moi ce qu'il s'est passé ? »
- « Ce ne serait pas raisonnable, je t'en parlerais quand tu auras les idées plus claires, d'accord ? »
- « Je sais qu'il y a quelqu'un qui s'en est pris à moi et qu'il a menacé de me violer, je sais que quelqu'un est mort en essayant de me kidnapper, je sais qu'on m'a droguée mais ce sont des souvenirs flous, j'ai...J'ai besoin de plus de détails, j'ai besoin de savoir si Sans va bien »
Le cadet hésita.
- « J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé exactement, j'estime être assez concernée pour avoir le droit de savoir »
Papyrus céda alors à contrecœur et lui demanda de s'asseoir avant de lui raconter tout ce qu'il savait. Au passage de la piqûre, elle toucha son cou, elle ne semblait plus terrifiée, juste pensive. Le cadet aurait voulut la réconforter, ne serait-ce que par un geste de tendresse mais il avait apprit par Sans qu'elle détestait qu'on la réconforte, prenant cela pour de la pitié, sauf si c'était elle qui faisait le premier pas.
- « Où est Sans maintenant ? »
- « Il est à son Manoir, il surveille les recherches concernant ce...Comment il m'a dit déjà ? »
- « Valsius »
- « C'est ça »
- « Pourquoi il n'est pas resté ici avec moi ? » lâcha-t-elle d'un ton pleins de reproches.
- « Ne lui en veux pas Frisk, si tu savais avec quelle panique il est venu cette nuit quand il t'a amené ici, on aurait crû que tu étais morte dans ses bras... »
Elle fit un geste pour lui signifier de ne pas en dire plus puis soupira.
- « Il n'aura pas Valsius... »
Papyrus la regarda puis la vit se tenir la tête.
- « Maintenant que tu sais tout tu vas me faire le plaisir de te reposer sous peine de quoi je vais être obligé de te coucher de force »
L'humaine aurait voulut rire mais elle n'était clairement pas d'humeur et elle se coucha sans protester.
Les heures passèrent, Sans n'avait rien de nouveau dans le rapport que lui avait donné son second. Il finit par se lever de sa chaise et lui donna sa place pour le reste de l'après-midi en lui demandant de l'appeler dès qu'il y aurait du nouveau. Le squelette sortit du Manoir avant d'allumer une cigarette puis alla à pied chez son frère, la fumant sur le trajet, appréhendant la réaction de Frisk de le voir. Arrivé devant la porte de Papyrus, il écrasa sa clope et toqua avant de voir son frère lui ouvrir.
- « Tiens ? Je ne t'attendais plus »
Il s'effaça pour laisser passer son aîné qui entra sans rien dire.
- « Tu veux quelque chose à boire ? » demanda le cadet en refermant la porte.
- « Non merci »
- « Comme tu voudras »
Sur ce, Papyrus alla dans la cuisine, suivit de Sans, pour se servir du thé.
- « Je...Au fait Pap's... »
Le concerné se tourna vers lui.
- « Merci pour cette nuit....j'aurais pas su quoi faire sinon »
- « Quand je t'avais dit que je serais toujours là pour toi, ce n'était pas que des paroles en l'air »
La cadet but une gorgée de son thé.
- « Où est-elle ? »
- « Dans ma chambre, elle dort encore »
- « Je peux aller la voir ? »
- « Bien sûr, c'est pas moi qui vais m'y opposer »
- « Merci »
Sans plus attendre, Sans s'en alla vers la chambre de Papyrus. Il poussa précautionneusement la porte avant d'entrer, il vit l'humaine endormie paisiblement, comme si il ne s'était rien passé cette nuit. Il s'assoit alors au bord du lit en l'admirant. Il ne pouvait s'empêcher de sourire en la voyant ainsi, si calme, si sereine, il lui caressa les cheveux puis le front en remarquant que ce dernier était trempé de sueur. La chambre était à demie-plongée dans le noir, les rideaux tirés afin que la lumière ne dérange pas l'occupante, il n'y avait qu'une ridicule lumière allumée au fond de la pièce mais elle était assez forte pour que Sans puisse voir convenablement la demoiselle près de lui. Elle ouvrit brusquement les yeux et il s'arrêta net de lui caresser les cheveux. L'humaine le fixa, le visage de marbre, avant de se redresser. Ils se fixèrent ainsi longuement sans rien dire, tout deux ne voulant pas baisser le regard.
- « Tu as fumé ? » dit-elle soudain, d'un ton enrouée, brisant le silence.
- « Une cigarette sur la route.... » fit Sans, ne faisant pas attention à son ton.
- « Ça t'ennuierais d'éviter de fumer avant de me voir ? Je déteste l'odeur, c'est atroce » grogna-t-elle.
- « Si y a que ça... »
Elle se frotta les yeux, encore fatiguée.
- « Tu te sens mieux ? » finit par demander le squelette, essayant d'adoucir sa voix malgré l'humeur de Frisk.
- « C'est tout ce que tu trouve à me demander ? Pourquoi tu as mêlé ton frère à cette histoire ? » lâcha-t-elle d'une voix sèche et sévère.
- « Si tu attends de moi des excuses pour t'avoir emmené ici, ne compte pas la-dessus »
- « C'est pas des excuses que j'attends, c'est que tu comprennes enfin que... ! ...Tu ne peux pas gagner... »
Sa voix flancha en disant ces derniers mots.
- « Tu aurais pas dû les tuer, j'aurais jamais dû te foutre dans cette merde.... »
Elle baissa soudain la tête avant d'essuyer ses larmes d'un revers de main.
- « Comment j'ai pu croire que je pouvais être tranquille ? »
- « Hé... »
Il lui saisit avec douceur le menton pour l'obliger à le regarder.
- « Non ne dis rien, je sais déjà ce que tu vas dire, que tu le laisseras pas m'enlever, que tu le tueras avant qu'il ne le fasse » grogna Frisk avec humeur.
Sans fut plus qu'agacé par les piques et le ton mauvais qu'elle prenait.
- « A t'entendre ça te ferait presque plaisir qu'il t'enlève... »
Elle le fixa, blessée.
- « Tu...Tu penses vraiment ce que tu viens de dire ? »
Il resta muet, le visage impassible.
- « Je ne dis pas ça pas pour te décourager Sans, je veux juste que tu arrives à saisir que ce serpent, est un malade et un manipulateur, si tu entre dans son jeu, tu n'en ressors pas, sauf si il le décide, son jeu préféré c'est « Qui sera brisé en premier » et j'avoue le battre à ce jeu tant donné que rien ne pouvait me briser.... »
Elle lui caressa la joue et Sans la laissa faire, regardant sur le côté.
- « Mais il y a quelque chose maintenant qui peut éventuellement me détruire »
- « Et qu'est-ce que c'est ? » ironisa Sans, le ton toujours agacé.
- « ....Toi »
Il se tût et la fixa à nouveau.
- « Je n'avais pas de but dans cette vie, rien à quoi m'accrocher et puis tu es venu ce soir-là et j'ai été assez idiote pour tomber amoureuse de toi... »
Elle retira doucement sa main et baissa la tête.
- « En y repensant ça aurait mieux valut que tu ne me rencontre jamais »
- « Je ne peux pas te laisser dire ça ! »
Elle releva la tête, s'étonnant de son ton indigné.
- « Te rencontrer dans ce bar a été la plus belle chose qu'il me soit arrivé ! Je t'aime Frisk, je t'aime plus que tu ne peux l'imaginer et je te protégerais au péril de ma vie si il le faut ! »
Elle eut un léger sourire de bienheureuse avant de voir la mine du squelette s'assombrir.
- « ...Mais j'ai l'impression que toi tu doutes de tes sentiments pour moi »
- « Non, ne crois pas ça » répliqua-t-elle aussitôt.
- « Comment je peux en être sûr ? »
Elle eut les larmes aux yeux et sans réfléchir elle encadra son visage de ses mains et l'embrassa, le gratifiant d'un long baiser passionné, intense et langoureux.
- « Tu es le seul que j'ai embrassée....Le seul avec qui j'ai fais l'amour en me sentant complètement libre....Tu es le seul qui possède mon cœur....tu m'as sauvé et redonné le goût de vivre à nouveau dans le bonheur....je serais à toi pour toujours ».
- « Non.... » souffla-t-il.
Elle le dévisagea, un peu surprise.
- « Tu ne m'appartiens pas....tu n'es pas ma captive...je t'aime mais....si tu veux partir... »
Frisk posa un doigt sur les lèvres squelettiques de Sans.
- « Mon cœur est pour toi comme le tien est pour moi....et je ne te quitterais jamais même si je devais revivre l'enfer que j'ai vécus... »
Le squelette fut touché par ces paroles et reprit possession de sa bouche.
- « Tu pourras dire tout ce que tu veux mais....je suis liée à toi depuis le premier jour où tu m'as emmené chez toi... » souffla-t-elle avant de s'écarter.
Elle leva soudain la tête vers lui, les yeux inondés de larmes.
- « Je t'en supplie ne doute plus de moi, je t'aime tellement Sans »
Il la prit dans ses bras.
- « Je te le promets »
L'humaine se laissa faire, s'y blottissant avec délice.
- « Tu sais, quand je me suis réveillée ce matin, je ne me rappelais de rien et quand Papyrus m'a raconté ce que tu avais fait je te jure que je t'aurais giflé si tu avais été là, tu as été inconscient ! Ils aurait pu te tuer, que serait-je devenu sans toi ? J'aurais appartenu à Valsius toute ma vie en pleurant ta mort... »
- « Je peux comprendre l'envie de la gifle mais j'avais pas le choix....c'était soit je te sauvais en tentant quelque chose, soit je ne faisait rien.... »
Elle frissonna, en effet, dans les deux choix le squelette aurait de toute frôlé la mort.
- « Mais tout va bien maintenant Frisk.... »
- « Pour l'instant mais ça ne va pas durer »
- « Je...Je m'excuse de ne pas t'avoir écouté concernant la surveillance de notre loft »
- « Ce qui est fait et fait Sans.... »
Sur ce, elle enfouit son visage dans le pull blanc de Sans et il l'enlaça davantage, n'étant prêt ni l'un ni l'autre à se lâcher.
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