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*Sélenne.* Le début des emmerdes.

5 Semaines plus tôt.

J'entre dans le repaire redouté de la direction, j'ai reçu une convocation inhabituelle. Jamais, je ne franchis ces portes. Et je n'en ai jamais eu l'envie, car ça aurait signifié que j'ai des ennuis. Qu'ai-je bien pu faire ?

Rien à ma connaissance. Depuis mon intégration dans ce service, tout le monde me surveille, personne ne me fait confiance. J'ai toujours l'impression qu'ils pensent que je suis une bombe à retardement et que je vais exploser à tout moment. Mouais... Je ne suis pas la pire terroriste qui existe sur terre, je n'ai fait que du piratage informatique. Pas la mort quand même. Malgré cela, je n'ai pas réussi à me faire des amis, ou du moins des relations amicales avec mes collègues. Ils sont froids, suspicieux, méfiants et surtout ils se sentent supérieurs à tous points de vue.

J'ai tenté d'être la plus discrète, la plus serviable. J'ai mené toutes les missions d'infiltrations de programmes avec succès, sans pour autant en tirer ne serait-ce qu'une once de sympathie ou de reconnaissances de mes chefs ou des collaborateurs.

Non, pour eux, je suis et resterai une vulgaire criminelle qui doit payer. Je le fais depuis six ans maintenant et je commence doucement à me lasser de voir mes efforts ne servir à rien. Je compte les jours jusqu'à ma relaxe. Il ne m'en reste que neuf. Après je quitte cet enfer et je refais ma vie. Loin et sans surveillance de tous les instants.

Le directeur Martinez, chef de la section des crimes technologiques est derrière sa table de travail. Les cheveux grisonnants coupés presque à ras, le costume bleu foncé et la cravate noire lui donnent cet air sévère qui m'impressionne depuis mon arrivée. Il dégage l'assurance de celui qui sait qu'il sera obéi.

Dans un des deux sièges qui font face au bureau de bois rouge se trouve une vieille connaissance. Celui-là, je me serais passé de le croiser. Moins je le vois, mieux je me porte. L'agent Richard Matthews, Rick pour les intimes, me jette un regard ouvertement salace, que son supérieur direct ne remarque pas, hélas. La petite trentaine, les cheveux blonds et le corps musclé, il se sait sexy et en profite. Il saute sur tout ce qui bouge. Son inspection visuelle me tire un frisson de dégoût. Il a tenté sa chance et je l'ai envoyé paître, mais il n'est pas du genre à s'arrêter au premier obstacle ou refus. Ni au deuxième ni au troisième...

Un vrai lourd, ce gars-là. Je soupire intérieurement, me blinde contre les émotions négatives et me demande pourquoi sa présence est requise. Que se passe-t-il pour que ce merdeux soit heureux de me voir ?

- Mademoiselle Garrison, asseyez-vous, ne restez pas debout.

Je prends place et essaie de paraître sereine. Au fond de moi, c'est la panique, je n'ai pas dévié d'un iota de ma ligne de conduite. Malgré mon ennui et mes doigts qui frétillent de frustration, j'ai résisté à la tentation de partir à la recherche de sites interdits ou proscrits. Je n'ai plus hacké pour mon plaisir depuis six ans. Depuis mon arrivée, contre mon gré, j'ai réussi à ne pas merder. Alors pourquoi cette convocation ?

- Directeur Martinez ?

- Mademoiselle Garrison, j'ai une mission, un travail pour vous

- Une mission ? Mais je suis encore sur le dossier mexicain, mes pc sont tous occupés.

- Non, un travail d'infiltration pour une fois. Et j'espère que vous ne me décevrez pas.

Le soulagement me traverse et une certaine fierté vient prendre sa place. Ainsi qu'une méfiance légitime, je n'ai eu droit qu'à des dossiers ou des cibles, jamais de missions d'infiltration. Car ça veut dire aller dehors, sans la surveillance à tout moment de mes chers collègues. Je suis cloîtrée dans un bureau cinq jours sur sept, depuis six ans, jamais sur le terrain !

- Oui Monsieur, merci. Vous pouvez compter sur moi.

C'est trop beau, je n'ai jamais rien sans contrepartie, je reste sur mes gardes, surtout avec l'autre empaffé qui écoute sagement à mes côtés.

- Vous avez un frère, Elias... Elias Connolly.

Il regarde dans son dossier, faisant mine de chercher un nom dont je sais pertinemment qu'il le connaît.

- Demi-frère, oui, je confirme. C'est pour cela que nous n'avons pas le même patronyme.

Je suis surprise, et pas dans le bon sens. Pourquoi évoquer ma famille ? Nous sommes au F.B.I où je bosse comme experte en piratage et crimes informatiques. Quel est le rapport ?

Je suis arrivée par la petite porte : hackeuse depuis mes douze ans, arrêtée à dix-sept pour avoir franchi tous les garde-fous d'une agence gouvernementale sensible. Mon choix : aller en taule, même à mon âge, pour minimum vingt ans ou travailler pour eux pendant six ans. Je ne voulais pas partager une cellule minuscule avec une ou deux autres prisonnières, qui auraient fait de ma vie un enfer. Non, merci.

Et puis, il y avait cette épée de Damoclès au-dessus de la tête d'Elias. Ils ne pouvaient pas prouver son implication, ni sa culpabilité, mais ils m'ont menacée de lui coller sur le dos suffisamment de charges pour, lui aussi, le foutre sous les verrous un certain temps.

Avec ce chantage odieux, je ne pouvais que m'incliner et obéir. C'était un point non négligeable dans la négociation. Donc j'ai disparu de la circulation, j'ai coupé les ponts avec ma seule famille et je me suis mise à leur service. Changement de nom, d'adresse, mensonges en pagaille.

J'ai soutenu à Elias, que je ne supporterai pas de le voir derrière la vitre d'un parloir, que je ne voulais pas qu'il soit le témoin de ma tristesse et de ma déchéance. Que la tenue rayée était trop horrible, que c'était au-dessus de mes forces de lire dans ses yeux ses remords pour ne pas avoir empêché ces malheurs et la pitié face à mes difficultés. Bien sûr, il avait tempêté, râlé, menacé, mais avait fini par s'incliner. Depuis j'avais le cœur gros à force de refuser de le voir ou de lui donner de mes nouvelles. Je n'avais même pas introduit son nom dans mes programmes, de peur de craquer et d'être tentée de le retrouver.

Et là, après six longues années, le directeur me parle de lui comme si j'avais une relation fraternelle normale. Il connaît mon dossier, il sait tout.

- Selon nos sources, il travaille pour Anton Yourenev. Un mafieux russe à Milwaukee. Je veux que vous repreniez contact avec Elias.

Que fait-il à bosser pour un criminel, merde ! Je me suis sacrifiée pour qu'il ne se retrouve pas derrière les barreaux et lui, il est l'employé d'un Russe !

- Moi ? Et lui dire quoi, monsieur ?

Faudrait que je la ferme, mais là, je sens monter la moutarde. Ils m'ont volé ma vie, je n'ai plus de famille, pas beaucoup d'amis et mes « collègues » me suspectent dès que je bouge le petit doigt. Je ne vois vraiment pas comment me retenir, alors je le bombarde de mon sarcasme.

- Salut, ça fait longtemps ! Tu sais ta sœur, oui. Non, je ne viens pas pour toi, mais tu aurais des infos sur ton patron ?

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