La robe.
Sélenne
Cette Robe, celle que toute femme, dès qu'elle la voit, en tombe éperdument amoureuse.
Chacune a la sienne. On se fige, le cœur s'emballe. On ne peut pas faire autrement que de l'acheter, se l'approprier.
Dès qu'on l'on aperçoit, on est persuadée qu'elle est faite pour nous. Si on ne peut pas l'acquérir, on déprime, la vie est finie, plus rien n'a de goût.
Eh bien, j'ai cette Robe avec un grand R ! Je l'ai achetée, sans remords pour le prix. C'est un coup de cœur. Je l'ai même laissée sur un cintre hors de ma penderie juste pour l'admirer à tout moment. Seul point positif de ma journée, elle l'embellit à chaque fois que je la contemple.
Une robe d'un gris bleuté comme la robe des chartreux. Faite de soie sauvage et de dentelles. Un bustier avec un décolleté en cache-cœur, tout de tissus plissés, qui me fait une poitrine de rêve. Elle est asymétrique, plus courte devant, s'arrêtant juste sous les genoux et à l'arrière au niveau de mes chevilles. Elle a un effet de traîne quand je marche avec des talons et a la longueur idéale qui m'aide à paraître plus grande.
Le tissu retombe à partir de la taille en plis souples et les couches superposées me donnent une allure de princesse sexy et conquérante. Les épaules se dévoilent sous de la fine dentelle brodée de paillettes.
Le dos est plus coquin avec son décolleté profond qui montre ma peau jusqu'aux bas de mes reins.
Avec cette Merveille, j'ai aussi la paire d'escarpins idéale.
Il me les fallait, bien entendu. Quelle femme aurait la Robe sans avoir les chaussures assorties !
Quinze centimètres de talons, une folie pour moi. Argentés avec des brides décorées de brillants pour rappeler les cristaux nichés sur mes épaules.
Un vrai bonheur, juste à la regarder. Alors quand je la mets, je suis au paradis.
Je me sens belle, sensuelle et prête à faire tomber Anton à genoux !
Qu'il regrette un peu sa façon de me traiter comme son bien, sa possession.
Je serai ce qu'il voudra. Belle, mais pas vulgaire. Je me souviens de ses paroles.
Mais je serai inaccessible pour lui, je vais jouer et l'entortiller autour de mon petit doigt. Cet homme n'est pas un sentimental, mais il devra ramper cette nuit s'il veut plus qu'une poupée à son bras. J'ai besoin de sa protection tout autant que des infos sur son commerce illicite. Je dois trouver un moyen de découvrir des preuves et le plus vite possible. Dès ce moment, je pourrais me débarrasser et du Russe et de Richard.
=====
Anton
Mis en retard par un sportif qui désirait absolument être introduit dans le cercle des bracelets « Or » sans être parrainé par un membre, j'entre dans le Lounge de mauvaise humeur.
Je n'ai pas accueilli Joseph en personne.
J'ai envoyé Youri à ma place, mais ce fils de chienne est revenu en me disant que Sélenne s'était déjà occupée de lui. Comment ça, s'occuper de lui ? Je me demande ce que ça peut vouloir dire. Il souriait en me le racontant. C'est toujours mauvais signe quand il trouve la situation amusante.
Je cherche l'Italien et ma belle rousse. Youri m'indique la direction d'un mouvement du menton. Celui-là, il va me le payer. Il se fout de ma gueule une fois de trop.
Je me tourne vers leur table. Je croise le regard de Balisteri et il soulève son verre en signe de toast. Il a l'air très content de lui. Ses hommes postés à une table voisine surveillent mon approche.
Sélenne se lève et attire mon attention. J'ai un blanc. Je ne sais plus pourquoi je suis énervé. J'essaie de ne rien montrer, de me faire une expression neutre.
Mais bordel ! Elle est éblouissante, fascinante dans cette tenue. Mon argent n'aura pas été inutilement dépensé. Cette robe, sexy en diable et mondaine, me donne envie de la lui retirer, de jeter ce bout d'étoffe à terre, où il serait très décoratif. Ou de la lui remonter jusqu'à la taille, pour la prendre sur une table devant tout le monde. Juste pour bien faire comprendre à l'assemblée que cette femme est à moi. Mon amante, ma maîtresse.
Je la dévisage en la regardant s'avancer lentement vers moi. Je me suis figé et la laisse combler la distance entre nous. Ses cheveux sont relevés en un chignon flou avec plein de petites mèches folles qui lui retombent sur la nuque. Elle ne porte aucun bijou, à l'exception de quelques bracelets à un poignet. Cette sobriété souligne encore plus la classe qui se dégage de sa tenue.
J'admire cette robe qui dévoile sans rien montrer. Elle me met l'eau à la bouche. Je veux repousser les pans de son bustier pour voir ses seins. Mais, il ne faut pas y penser sinon je ne commencerai ni ne finirai cette entrevue avec Joseph.
Mon regard est attiré par les mouvements de sa robe qui se balance autour de ses hanches et qui lui font une silhouette de sirène.
Je peux baver, comme tous les hommes de cette salle, sur ses jambes et ses chevilles magnifiques. Ça y est. Mon nouveau fantasme. Je veux ses chevilles munies de ces chaussures décadentes sur mes épaules ou derrière mon dos. Et rien d'autre. Nue.
Elle arrive à ma hauteur et je l'attrape à la taille pour la coller contre mon bassin. Elle ne peut pas ne pas sentir mon excitation. Elle passe un bras autour de mon cou, me griffe la nuque de ses ongles et se frotte à la partie de ma personne qui ne sait pas jouer l'indifférence en sa présence.
- Hello, me fait-elle, le regard charmeur et la bouche boudeuse. Je constate que tu es très heureux de me voir, continue-t-elle.
- Très heureux, je confirme. Tu es superbe, moy krasivyy.
Je l'embrasse longuement, les mains partant vers l'arrière de son corps. Les doigts écartés au maximum pour avoir le plus de surface possible en contact avec sa peau. Pour toucher le bas de son dos nu et ses fesses. C'est stupide, je suis possessif et autoritaire, mais je ne me savais pas si territorial. Je suis comme un chien grognant après tout le monde pour ne pas partager son os.
Quelles conneries ! Je lui ordonne de jouer un rôle, d'envoûter par son charme et son physique mon invité. Et à peine arrivé, je suis jaloux du regard que les Italiens posent sur elle. Car je sens Joseph et ses hommes mater son cul et baver d'envie.
Je mets fin au baiser et constate avec satisfaction que sa vision est floue et ses joues roses. Le trouble est partagé. Je laisse une main sur la peau découverte de ses reins et la dirige vers la table. Je la fais asseoir sur la banquette en velours, face à notre invité. Je me pose près d'elle et colle ma jambe à la sienne. Elle me regarde par-dessus son épaule et me sourit. Je passe mon bras sur le dossier derrière elle.
- Comment allez-vous, Joseph ?
- Très bien, je viens de faire la connaissance de Sélenne. Cette Ragazza est charmante.
La jeune femme lui répond avec une moue coquine :
- Avec un gentleman tel que vous, c'est naturel. On ne peut qu'être bien disposée.
Cette pique m'est destinée sans l'ombre d'un doute. Cette krasivaya kukla voudrait du sentiment ou du romantisme ? Je ne suis pas ainsi. Elle devra s'y faire.
J'ai de la loyauté envers le peu de famille et d'amis que je possède. Je vis dans un milieu qui ne pardonne pas. Il y a toujours le risque que si je m'attache, on se serve de cette personne pour m'atteindre ou que celle-ci me trahisse. Je ne peux donc pas me permettre d'avoir un cœur.
Je ne pense pas en avoir un.
Par contre je ne partage pas. Je ne laisse personne convoiter ce qui est à moi, pouvoir, argent ou femme.
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