Plusieurs centaines d'années passèrent et Lindorië ne devint pas plus assagie et continua à désobéir à son père.
Elrond la força à aller voir Dame Galadriel pour apprendre à maîtriser ses pouvoirs après un incendie qu'elle causa vers ses deux cents cinquante ans après s'être énervée.
C'était un jour de printemps quand cet incident eut lieu, la jeune elfe s'entraînait au tir à l'arc avec sa jument qui partait au galop tête baissée. Un elfe alla à sa rencontre et lui dit quelque chose qui déplut à la brune qui n'écoutait plus. Le temps se couvrît, se rafraîchit et le vent se leva. Lindorië descendit d'Ilmarë, elle tremblait. L'elfe prit l'équidé qui prit de peur, le mordit. Énervé l'elfe tira sur les rênes et donna une claque sur la joue de la jument ce qui eut pour conséquence d'aggraver la colère de la jeune elfe qui tomba à genoux ne pouvant plus se contrôler. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. L'elfe prit de panique s'enfuit. Lindorië ne se contrôlant plus cria d'un cri puissant qui déclencha un incendie.
Le Seigneur Elrond arriva vite sur les lieux et prit sa fille cadette dans les bras qui était froide comme la glace.
« Ada... je suis un monstre... aide moi... » supplia la jeune brune.
« Non tu n'es pas un monstre. Je ne puis t'aider mais Galadriel, ta grand-mère t'aidera elle. » expliqua son père.
« Je veux pas aller en Lothlórien, je veux rester ici... » pleura la cadette.
« Tu ne le peux, ma chère enfant. Aller, va préparer tes affaires tu pars ce soir. » décida Elrond pendant que sa fille le supplia de rester ici.

Lindorië partit le soir même pour la Lothlórien. Dame Galadriel l'accueillit et pendant dix ans lui apprit à maîtriser son pouvoir. La jeune elfe se prit de passion pour la lecture et lut tous les livres qu'avait Galadriel.
Quand elle rentra à Fondcombe, son père fut étonné de la voir si changé. Sa fille était devenue plus attentionnée, plus réfléchie mais elle avait bien évidemment gardé son côté têtu et rebelle ainsi que son envie de voyager.

Le jour de son quatre centièmes anniversaires, un jour de l'an 2770 du Troisième Âge, le Seigneur Elrond autorisa la cadette à s'aventurer hors du royaume et seule. Lindorië n'en crut pas ses oreilles.
« Cela est-il vrai ada ? » demanda-t-elle.
« Bien sur, où iras-tu ? » questionna son père.
« Dale ! On dit que c'est une cité magnifique ! Et puis j'ai lu qu'il y avait des plantes médicinales qui ne poussaient que là-bas. » expliqua sa fille.

La jeune elfe partit le jour même pour Dale,  ville des Hommes, édifiée à côté d'Erebor la plus grande cité des Nains où vivait Thrór l'un des sept seigneurs nains.
Lindorië se prépara et également Ilmarë. Elle vérifia une bonne dizaine de fois si elle avait pris toutes ses armes. Toutes ses armes y étaient : son épée elfique, son arc avec des flèches et ses dagues.
Ces temps-ci sur les routes, il valait mieux être prudent ...

      Les jours passèrent puis des semaines sans trop grandes animations, l'elfe n'avait encore pas croisé d'orcs ou d'autres créatures malveillantes mais avait profité d'un paysage magnifique qui changeait au fil des jours ce qui émerveilla Lindorië.
Un jour, alors que la cavalière somnolait un peu sa jument se saisit et commença à paniquer ce qui réveilla la brune qui entendit des branches se casser puis des bruits s'approcher assez vite. Ne voulant pas se retrouver prise au piège, l'elfe demanda à Ilmarë le galop. Cette dernière ne se fit pas prier et partit au quart de tour. Lindorië fit slalomer l'équidé autour des arbres pour échapper au poursuivant mais en se retournant elle reconnut un des cinq magiciens, Radagast.
« Bien le bonjour Radagast, vous ne pouvez pas vous imaginer la peur que vous m'avez faite ! »
« J'en suis navré » répondit le magicien. « Mais que faites-vous donc là toute seule ? »
« Je me rends à Dale, mon père m'a autorisée à voyager seule ! » Rétorquât l'elfe. « On dit que c'est une très belle ville. »
« Je vous souhaite un très beau voyage. » Lança Radagast pendant qu'il était en train de commencer à partir. Demoiselle je me dois de vous laisser, mon devoir m'appelle. »
« Au revoir ! » cria Lindorië espérant que le magicien l'entende.

L'elfe continua sa route pour rejoindre Dale. Elle rêvassait déjà, s'imaginant dans une des robes en soie fabriquées dans cette ville dont Arwen lui faisait l'éloge. En relevant les yeux, la cavalière sourit. Devant elle, se dressait la Montagne Solitaire et à ses pieds la ville de Dale.
Heureuse d'arriver près du but, la jeune elfe demanda le galop à sa jument qui la remercia en levant doucement ses postérieurs ce qui fit rire sa cavalière. Après une bonne heure de galop, elles arrivèrent vers un lac, Lindorië voulut le contourner mais c'était trop tard, Ilmarë se stoppa net et par surprise l'elfe passa par dessus l'encolure avant de finir sa chute dans l'eau gelée du lac. En relevant la tête, la brune vit dans les yeux de sa jument qu'elle se moquait ouvertement d'elle. La cavalière jeta de l'eau sur la jument qui sursauta ne s'y attendant pas. Elle rentra elle aussi dans le lac et une bataille d'eau commença.

Une fois, que les deux complices furent sèches, elles reprirent leur route en contournant le lac. Rallongeant le voyage d'au moins un jour.
Au milieu de la nuit, Lindorië fut réveillée par un bruit de pas. Elle prit son épée et s'aventura en direction du bruit. L'elfe se retrouva vite en face de deux orcs.
Elle se battait agilement, si bien qu'on aurait cru qu'elle dansait. Une fois les deux créatures mortes, la cavalière alla chercher sa jument et elles partirent sur le champ.

Au petit matin, Ilmarë hennit afin de réveiller la jeune elfe qui ouvrit les yeux. Le soleil caressa sa peau et le vent au lieu de lui enlever ses longs cheveux fins du visage lui en ramena d'autres dans les yeux et la bouche. En remettant ses cheveux normalement, Lindorië découvrit avec surprise qu'elle était aux pieds de Dale, encore quelques lieues à faire et son objectif est atteint.
Avant de lancer sa jument au galop, la jeune elfe lui lança :
« Allez Ilmarë, à nous Dale et son paysage magnifique ! »