7. Lobo
Je me suis assis en silence, toute la journée, à regarder le film répétitif de professeur dans un spectacle de marionnettes habituel. Je peux voir Kelly qui reste avec son air sérieux, ne laissant aucune once de compassion pour mon état piteux. Je remarque un visage froid comme la pierre de gargouille. Je n'ai jamais connu Kelly et probablement je ne veux pas la connaitre. Je peux dire que la tristesse est comme la peste, on évite. Les gens qui nous demandent si ça va, ce n'est pas un moyen de savoir si tu vas bien. C'est une façon de débuter une conversation. La vie est seulement une suite de malheur pour nous donner un bonheur à la fin. Kelly parle souvent de ses trucs d'éditions en pause. Elle fait rêver en dénigrant le travail des autres. La langue de vipère, elle cherche à se remonter. Après mes heures de cours, Kelly m'agrippe le bras. Elle me traine devant le jeune homme qui a pris Fay de moi ce soir-là. Nous sommes en arrière du bâtiment abandonné nommé le bâtiment H. L'herbe est à mes genoux et les arbres vont m'emprisonner. Elle a craché :
– J'ai ta commande. Maintenant, tu laisses Nelly tranquille. Elle est trop inexpérimentée pour allumer sur ce qui se passe.
Elle est partie après cette phrase sauf que le jeune ténébreux a répondu :
– Elle ne pourra pas toujours être sauvée des Derniers Uniques. Tu as juste de la chance que ce soit Fay pour le moment, écrivaine ratée.
Kelly se raidit sous les paroles du gars. Elle a besoin d'une grande respiration avant de repartir. Nelly est la seule personne qui peut traverser son cœur de pierre. Ça se voit. Le jeune homme me fixe. Je ne sais pas ce qui arrive, du moins à ce moment-là. L'individu me regarde avec des yeux de bêtes sauvages. Ses iris sont jaunes, tels ceux d'une lionne prête à me tuer pour protéger sa petite. Il cligne des yeux. Ceci rend une couleur noire habituelle. Il m'avertit :
– Je suis au courant de ce que tu essayes de faire. Fay se pose des questions en ce moment. Éloigne-toi d'elle pour notre bien à tous.
– Je ne comprends pas. Qui êtes-vous pour me donner des ordres ?
Il prit le collet de son t-shirt vert kaki pour me montrer un tatouage d'empreinte de pas de sanglier. Il ferme ses paupières et la marque s'éclaire. Quand il les ouvre, les iris sont jaune-orange. Il explique :
– Je suis un Métamorphe, je peux me transformer en animaux. Je suis aussi un Unique qui surveille les actions de Fay. Elle n'a pas besoin d'un enfant descendant d'une sorcière sans pouvoir.
Je reste un temps sans parler simplement à penser. Je ne veux pas renoncer à Fay ; c'est la seule chose que je sais. Fay a déjà dit la possibilité que je sois un descendant de sorcier. Je n'ai jamais été plus loin dans mes recherches. Je suis cloué sur place par une force surnaturelle qui me contrôle. La peur ou son pouvoir, je n'ai aucune idée sur lequel me contrôle. Il continue :
– Est-ce que tu m'écoutes ? Comment tu crois que tu pourras vivre en étant conscient qu'elle va mourir ? Tu ne pourras rien faire pour ça comme quand ta sœur est morte.
Je sens la colère monter. La rage, c'est ça qui me paralyse au final, mais là elle est trop forte. Je me suis seulement retourné et il est projeté dans les airs. Son corps s'est entremêlé avec un arbre qu'il est prisonnier. J'entends des voix. Elles me chuchotent : « Ils le méritent, les Uniques doivent mourir ». À ce moment, je ne pense qu'une chose : « les Uniques doivent tous mourir ». J'ai l'envie d'enlever la vie. Je vois l'enveloppe charnelle d'un être imposante devenir aussi faible qu'un bébé. Je repense à la voiture. Il est aussi faible qu'une personne déjà morte. Je suis contrôlé par une force. Les voix me donnent leur force. Le seul truc que je n'ai pas réfléchi, une voix, sa voix me ramène à la raison :
– Lobo ?
Je me retourne pour voir Fay et Nelly qui se tiennent une à-côté de l'autre. Lobo se libère comme si de rien n'était. Il prit Fay par le bras pour la mettre à part. Il se positionne de dos à moi, il avertit Fay :
– Tu ne devrais pas lui faire confiance, il va finir par te tuer.
Je me sens mal en apercevant que Fay ne montre pas de sourire. Elle reste avec son expression d'enfant triste. Le jeune Bad Boy n'a rien à faire. Il ne fait que l'éloigner de moi. Il construit la cage de Fay, loin de moi. Je la sens, la corde nous reliant, devenir de plus en plus faible. Je ne veux pas qu'elle casse. Je ferais tout pour que ce soit moi qui contrôle la cage de Fay. Je crois que mon visage a tout dit, car Nelly a crié :
– Tu as toujours été comme ça avec elle. Au fond, tu es juste un Métamorphe. Je sais que si Kelly n'était pas là ; tu n'aurais aucun contrôle ici.
Le garçon se retourne vers la blonde. L'être animal a ignoré la présence de Nelly depuis le début. Il la regarde droit dans les yeux et elle chuchote :
– Tu es au courant de ce qui arrive aux hommes qui me regardent dans les yeux.
– Tu es au courant que tu es une salope qui joue trop. Tu devrais te couvrir pour survivre. Tu ne fais que te mettre nu pour de la puissance.
Fay me lance un regard. Elle semble plus enjouée. Je voudrais écouter la dispute, mais elle me fixe trop. J'ai compris que je dois la suivre. Le temps que je la rattrape, les questions deviennent de plus en plus floues. Nelly et Kelly savent un peu de l'histoire. Lobo est une partie du puzzle. Par exemple, la pièce maitresse est l'enfant devant moi qui rit dans un rayon de lumière parce qu'elle s'est échappée. Elle se retourne vers moi. Elle sourit. En quelques secondes, je revois la fillette qui me traine pour aller voir les feux d'artifice. En un instant, j'aperçois la fée en sang sur la route. Je secoue ma tête. Je souhaite enlever cette image de ma tête avec ce mouvement. Sa mort serait la fin de mon rêve. Elle m'a averti :
– Je sais que tu écris sur moi.
Elle s'assoit sur le gazon du petit parc qu'elle m'a trainé. Quant à moi, je reste sur place sans savoir quoi dire et elle continue :
– Ça ne me dérange pas, mais tu dois être prêt que mon temps est compté. Je ne veux pas que tu joues au chevalier servant ou que tu interviennes dans ma mission.
Je reste un moment sans répondre. À ce moment, j'ai senti un truc, une voix qui me chuchote : « La Dernière Unique, celle qu'on attendait. » Je me secoue la tête et je lui réponds enfin :
– Alors... mes rêves sur toi... ça s'est vraiment passé !
J'ai peur. Elle me fait un sourire pour confirmer mes dires. Elle ajoute un mouvement de haut en bas pour me donner une seconde confirmation. Je suis sans voix. J'attends dans un silence parfait laissant des mouches entrer dans ma bouche.
– Tu es très réactif à la magie Unique, mais elle n'est pas assez efficace sur toi. Ce que j'aime de toi, c'est que tu ne fuis pas devant moi. Je n'ai jamais demandé de vivre, mais je comprends que je ne peux pas mettre fin à ma vie. Je mettrais tout le monde en danger.
Je finis par m'assoir et je veux continuer à savoir des trucs :
– C'est quoi, ton histoire au fond ?
Elle a fait un grand soupir avant de raconter l'histoire qu'elle a relatée des millions de fois
– Je suis née à cause que le conseil des Uniques voulait que je naisse. Ma mère a toujours été froide avec moi. Elle a été comme un robot avec moi. Elle a su dès ma naissance qu'elle ne devait pas s'attacher à moi. Le problème, elle ne pouvait pas s'empêcher de m'aimer. Je crois que le mieux est quand on m'a enlevé à elle. Elle ne pouvait plus souffrir en sachant ma présence. Je me demande si elle a espoir que je reviendrai. À l'école, on m'a fait prendre conscience que je n'étais rien d'autre qu'un steak. Les enfants devaient pratiquer leurs pouvoirs sur moi pour me rendre plus résistante. J'ai appris à répliquer. J'ai brulé la petite fille du président du conseil des Uniques ; je fus entrainé de force avec une machine qui aidait à canaliser mon énergie. Le soir, j'étudiais les formules de magie Unique. À mes 12 ans, ils m'ont envoyé ici avec des Uniques qui regardent quand je vais me faire bouffer.
Elle garde son sourire quant à moi, je suis sans paroles. Elle ne pleure pas, elle a l'air joyeuse. Elle retrouve ce que j'aime d'elle, son énergie lumineuse. Elle continue :
– C'est la première fois que je peux en discuter à quelqu'un. Je sais que c'est mon destin. Je ne peux rien changer, mais je veux aider une personne avant de mourir. C'est toi. Sauf, je mets trois conditions.
– Lesquelles ?
– Tu ne prends pas mes ailes ou mon cristal. Tu ne parles jamais du surnaturel à tes proches. Tu n'interviens jamais dans ma mission. Je dois mourir et tu ne changeras rien.
Elle me tend la main en signe d'accord. Je n'hésite pas à l'agripper pour conclure notre contrat. Même si je vois cette lumière qui m'a éclairé, la nuit passée, elle s'est éteinte comme quand on souffle sur la chandelle qui nous reste pour nous éclairer.
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