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Et après? Partie 2



Je suis arrivée sur la section de Charlie avec un certain malaise – c'est un personnage du canon et j'avais la sensation d'empiéter quelque peu sur les plates-bandes de JK Rowling.

Et finalement, à force de réflexion, tout a assez coulé tout seul. Je rappelle simplement qu'il s'agit de mon interprétation, liée à toute la construction que j'ai pu faire de ce personnage dans La dernière page. Ça n'a pas vocation à être un quelconque headcanon ! Comme indiqué, les parties en italiques sont celles qui, pour le coup, sont directement issues du canon.

C'est parti pour l'avenir de Charlie Weasley, version Perri !


o La découverte de la Roumanie

Charlie s'envole en août pour la Roumanie, le cœur un peu gros. Il laisse littéralement toute sa vie derrière lui : sa famille, ses amis et particulièrement Farhan. Il s'envole vers l'inconnu, lui qui n'a connu que le confort du Terrier et de Poudlard où maman et les elfes lui confectionnaient de bons petits plats. Là, il n'a que sa malle, une adresse pour un petit appartement qu'il ne connait et le seul nom de Ladona Macovei qu'il n'a vu qu'une fois.

Les premières semaines sont réellement dépaysantes et déboussolantes. Charlie découvre un pays avec une langue inconnue. Ladona est certes là pour l'accueuillir : c'est une femme avenante, passionnée par son métier et dont le sarcasme lui rappelle délicieusement Minerva McGonagall, mais c'est la gérante de la réserve et elle autre chose à faire que de prendre Charlie par la main. Faute de quoi, elle confie sa formation à l'un de ses employés, Constantin Petrescu. L'homme est bourru, couvert de cicatrice et ne fait pas le moindre effort pour parler anglais, ce qui fait que Charlie doit soit user de la magie, soit se dépêcher d'apprendre le roumain pour le comprendre.

Donc Charlie, seul dans son petit appartement, est un peu désœuvré. Mais c'est toujours ce qui arrive lorsqu'on est arraché à ses racines et envoyé dans un nouvel environnement : il faut se laisser le temps de s'habituer avant de sombrer dans le découragement. Ce qui l'aide, c'est la correspondance qu'il continue d'entretenir avec Sylvanus Brûlopot, son professeur de Soin aux Créatures Magiques qui ne cesse de l'encourager et lui donne de précieux conseils pratiques, bien plus utiles que ceux de Constantin ...

L'autre chose qui lui donne l'envie de poursuivre, et ce à tout prix, c'est la première fois qu'il se retrouve face à dragon. La réserve est une immense vallée aux limites magiques. Les dragons y volent en toute liberté, et le rôle principal de Charlie est de patrouiller en balai dans les airs. Et pour son premier vol en compagnie de Ladona Macovei, il croise un Pansedefer Ukrainien qui déploient ses ailes à quelques mètres de lui. Il est tellement émerveillé qu'il manque de se prendre la montagne en pleine face.

Lorsque ses parents, ainsi que Bill, viennent passer Noël avec lui dans la montagne roumaine, Charlie est déjà plus en accord avec sa nouvelle vie. Il a eu sa première cicatrice – un moment de gloire dans son métier – une semaine plus tôt après avoir approché d'un peu trop près le nid d'un Vert Gallois. Il commence à baragouiner en roumain et a découvert que Constantin, son formateur, a un cœur derrière ses airs de vieil ours bourru et que leur principale barrière était celle de la langue. Et surtout, il adore son métier. Chaque jour, il vit un rêve éveillé. Et ça vaut tout l'or du monde ...


o Loin des yeux, près du cœur

Son acclimatation faite au fil des mois, Charlie apprécie de plus en plus sa vie comme célibataire solitaire au fin fond de la Roumanie. Il vit au milieu de personne qui partage ses passions et ses aspirations, qui ont des rythmes de vie originaux et diversifiées. Ladona Macovei habite la grande maison au fond de la vallée avec sa famille, son fils est soigneur dans la réserve et sa petite-fille achève ses études à Durmtrang. L'autre patrouilleuse, Roxana, a couché avec la moitié de la réserve et éclate de rire lorsque Charlie repousse ses avances, rouge écarlate. Youlia, l'ensorceleuse qui s'occupe des limites magiques de la réserve est une jeune russe de son âge, toute timide mais douce comme tout. Constantin Petrescu s'est marié, et a divorcé d'une femme qui ne supportait plus de le voir préférer les dragons – ce qui sonne en Charlie, comme vous pouvez vous en douter ...

Est-ce que sa famille lui manque ? Oui, beaucoup. D'autant qu'il ne gagne pas un salaire mirobolant et la plupart de ses revenus passent dans les frais de logement, nourriture et entretien de balai qui est son principal outil de travail et ne doit surtout pas faillir. Donc il ne peut pas se payer les portoloins internationaux qui en plus demandent des démarches administratives lourdes. De plus, ils ne sont que deux patrouilleurs pour toute la réserve et ont donc peu de vacances.

Mais Charlie s'évertue aussi à ne pas couper le lien, surtout que, parfois, il se sent seul dans son appartement. Il inonde sa famille et Farhan de lettres ou de discussion par cheminée interposées – qui parfois captent mal dans les montagnes roumaines. Le fait que ses parents viennent passer Noël avec lui ou la visite de Farhan, Jo, Tonks et Lauren en Roumanie lui fait un bien fou au moment où il commence à avoir le mal du pays.

Mais ça vaut le coup. Charlie aime sa vie. Il n'a plus de compte à rendre à personne, peut vivre à son rythme, et ses obligations sociales se limites aux repas du midi que l'équipe prend dans une grande salle aux allures de chalets et aux lettres qu'il envoie inlassablement. Il aime sa vie où on ne lui demande pas d'être une star, où il ne porte aucun espoir et où il peut simplement voler au milieu des dragons. Il aime l'adrénaline que ça procure, il se sait privilégié.

Plus les années passent, plus ces lettres suffisent et moins il éprouve le besoin de rentrer en Angleterre. Il suit les premières années à Poudlard de Ron sur papier, envoie les cadeaux d'anniversaire de Lauren par hibou, et se permet même de disputer Farhan quand son volume de lettre faiblit alors qu'il est tout entier pris par le développement de sa boutique. C'est un équilibre, un équilibre qui tient sur un fil et heureusement qu'il retrouve sa famille en Egypte une fois (Tome 3) ou Lauren dans les Balkans (Tome 2). Ça lui permet de couper, de renouer avec sa vraie vie et d'avoir des piqûres de rappel : derrière les lettres il y a des gens de chaire qui se languissent de lui.

Une autre personne va continuer de lui écrire inlassablement toutes ses années. Olivier Dubois n'a pas oublié son mentor. Lorsqu'il gagnera enfin la coupe dans le Tome 3, ce n'est pas une lettre que Charlie recevra, mais une beuglante !


o Un bref retour pour faire le point

Charlie revient pour la première fois sur le sol anglais quatre ans après son départ : la coupe du Quidditch est un événement trop important pour qu'elle lui passe sous son nez. S'il est heureux de retrouver tout le monde, l'effervescence autour de sa personne lui rappelle pourquoi il est si bien en Roumanie.

(Je rappelle qu'on a une idée assez précise de comment se déroulent les vacances des Weasley puisque Harry est littéralement intégré à la famille : la première fois qu'on voit Charlie, c'est bel et bien au début du Tome 4 donc pour moi c'est bien la première fois qu'il revient).

D'autant que pendant ces vacances, il est approché par Dumbledore en personne pour l'aider à organiser la première étape du Tournoi des Trois Sorciers. Et cette escapade à Poudlard lui fait le plus grand bien ! Il retrouve le vieux château, le vieux stade et est rempli de nostalgie. Revenir dans un autre rôle, celui de spécialiste des dragons avec une nouvelle aura qui n'est pas celle de golden boy lui permet d'apprécier l'homme qu'il est en train de devenir.

Quatre ans en Roumanie et il se sent à la croisée des chemins, alors qu'il est à Poudlard puis dans sa famille. Du côté de l'Egypte, les échos de Bill sont davantage à un rapatriement : il voulait prendre de la distance, de l'expérience et se découvrir et c'est chose faite. Oui, Bill commence tout doucement à avoir envie de rentrer, et l'a fait savoir à sa mère. Molly est aux anges : si Bill rentre, Charlie ne tardera pas et sa famille sera de nouveau réunie ! Mais Charlie, avec douceur, désappointe de nouveau sa mère. Sa vie est en Roumanie, à présent. Il le sait. Il est heureux de rentrer, mais les dragons lui manquent déjà ... il n'est pas Bill. Molly, résignée, mais fière de son fils, voit sa prophétie se réaliser. Elle savait que son aîné reviendrait, mais que Charlie partirait pour toujours.

Mais ces quelques semaines en Angleterre permettent à Charlie de renouer avec tout le monde, et Farhan en premier. Il va jusqu'à retourner travailler dans sa boutique comme au bon vieux temps, si bien que c'est Joséphine qui finit par le virer de chez eux à des heures tardives. Farhan et Charlie vivent à un continent d'écart. Les lettres se sont espacées. Mais lorsqu'ils se retrouvent, leur amitié et leur complicité sont intacts. C'est incroyable d'avoir de tels amis chez qui le temps et la distance ne sont rien : j'en ai, et je vous souhaite d'avoir les mêmes.


o Charlie et la guerre : agent de l'Ordre à l'étranger

Charlie est rentré en Roumanie depuis quelques mois et apprend le retour de Voldemort, non pas par son père ou par les journaux – il se fait livrer La voix du chaudron même depuis la Roumanie. Non, c'est Dumbledore qui lui apprend dans une lettre et avec une demande spécifique : l'Ordre du phénix aura besoin d'agent de liaison à l'étranger. A la fois pour suivre les propres ramifications européennes de Dumbledore, mais aussi pour s'assurer du soutien des population voisines en cas de guerre ouverte. Charlie ne réfléchit pas beaucoup avant d'accepter, avant même d'apprendre que sa famille aussi s'est engagée dans l'Ordre.

Et la première personne que Charlie va recruter est sa patronne, Ladona Macovei, fille d'un opposant à Grindelwald et farouchement opposée à la magie noire. Pour permettre à Charlie d'effectuer ses missions, elle aménage son emploi du temps et fait jouer ses relations pour lui permettre de facilement quitter le pays. Elle lui permet de se servir de son emploi comme couverture, y compris quand il s'agit de faire des réunions. Charlie sonde notamment les familles d'anciens opposants à Grindelwald, y compris dans le Ministère roumain qui se veut résolument neutre dans la crise qui agite l'Angleterre. C'est loin : pourquoi s'en inquiéter ?

Charlie va donc passer une guerre étrange où il va mettre sa passion de côté ainsi que son manque de famille pour un bien plus haut que lui : celui de la lutte contre Voldemort. Ses maigres deniers seront mis dans des voyages dans les pays alentours : Bulgarie, Pologne, Russie pour intercepter des espions de Voldemort, ou mettre en relation des dignitaires avec des membres de l'Ordre.

Il est notamment la main invisible derrière la rencontre entre Viktor Krum et Victoria Bennett (Début de la partie III d'Ombres et poussières). Viktor Krum est l'une de ses premières « cibles » dès lorsqu'il a été engagé par Dumbledore. Personnalité qui promet d'être influente en raison de son profil d'Attrapeur vedette, et farouchement opposé à la magie noire, Viktor Krum accepte immédiatement de servir de relai aux idées de l'Ordre. Une amitié nait entre ses deux garçons, qui ont tous les deux eu à un moment ou un autre cette étiquette de golden boy dont ils ne veulent pas. Manque de bol, contrairement à Charlie, le Quidditch est la véritable passion de Krum, mais régulièrement il vient visiter Charlie dans sa réserve éloignée de tout pour couper un peu de son quotidien et juste voler sans prise de tête.

Le côté très pervers, c'est que pendant ces années, son lien avec Farhan se coupe presque (d'où leur joie extrême lorsqu'ils se retrouvent au mariage de Bill dans Ombres et poussières). Et Charlie en voit la conséquence lorsque le premier enfant de Farhan, Moïra, nait, et que Tonks lui est préféré en marraine. Même si c'est à moitié d'une surprise, il avait pensé que Joséphine aurait gardé assez de tendresse pour lui et un peu d'aversion pour Tonks pour sauver sa candidature ... mais il a sous-estimé le rapprochement des deux femmes pendant la guerre – et les conséquences de son éloignement. « Ça ne veut rien dire sur nous », écrit Farhan à Charlie puisqu'il se sent obligé de se justifier. « Mais tu n'es pas là ... Un parrain, ça peut avoir un rôle et pendant l'enfance la présence importe ... Ne le vois pas comme une punition, pitié. Je veux juste que ma fille soit le mieux entourée possible ... ».

Ironique, hein ?


o Le lien familial inattendu

Dans le même temps, la famille Weasley se déchire autour de la question du retour de Voldemort et Charlie assiste impuissant au délitement de ses proches. Dès qu'il apprend que Percy a quitté la maison, il envoie une lettre. Elle n'est pas virulente, elle n'est même pas moralisatrice : Charlie ne veut pas accabler son frère et houspille même son père. Quelle idée de lui dire que sa promotion n'était dû qu'à la volonté de Fudge de surveiller sa famille ? N'avait-il pas compris qui était Percy, à quel point il avait besoin de prouver ? Ce n'était pas avec des cris qu'ils allaient convaincre Percy de la véracité du retour de Voldemort. Non, les cris faisaient hystériques et donc peu crédible. Charlie, pourtant si peu éloquent, n'a pas d'autre choix que de se servir de la plume pour convaincre son jeune frère de s'adoucir.

Aucune de ses lettres ne reçoit de réponse, mais Charlie persiste. Il demande même à Farhan d'aller voir son frère, charge Bérénice qui a travaillé dans son service de passer ses messages, mais ça ne rencontre que du vide. « Je suis presque certain que tu fous mes lettres au feu avant de les lire, mais pitié écoute-moi », plaide Charlie inlassablement. « Je comprends ta colère, je comprends que tu sois vexé et on peut en parler. Viens me voir en Roumanie et je te jure qu'on en parlera, calmement, entre frère. Pas de Voldemort, pas de la guerre, rien de tout ça. Juste viens enfin me dire ce que tu as sur le cœur au lieu de le cacher derrière ton ambition ».

Charlie a mieux compris que tout le monde que la raison de cet éclatement n'est pas tant la divergence d'opinion sur le Ministère : non, elle n'est qu'un prétexte. Mais ce sont simplement vingt ans de mal-être et de rancœur qui ont explosé chez Percy, et ça, Charlie l'a déjà expérimenté (coucou sa dispute avec Farhan). Percy a souffert de n'avoir jamais été pris au sérieux. Arrivé derrière Bill et Charlie, brillants tous les deux, ses exploits semblaient bien banals et avec son mortel sérieux il faisait même pâle figure – alors qu'il est major de promo et préfet-en-chef. Il est parfait, dans tout ce qu'il fait, mais on lui préfère les bêtises de Fred et George qui en plus vampirisent un peu l'attention de ses parents. Il est même leur souffre-douleur préféré ... Non, clairement, Percy n'a pas la bonne place et quand enfin il réussit quelque chose que ses frères n'atteindront jamais ... et bien on vient l'engueuler d'accepter de vendre son âme à Fudge. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Sa famille ne lui apporte rien de bon – autant couper les ponts.

Néanmoins, le harcèlement de Charlie finit par porter ses fruits. Lorsque le retour de Voldemort est rendu public (fin du tome 5), Charlie reçoit enfin une réponse qui commence par un humble « Merci ». Il est le seul qui ne l'a jamais lassé, qui s'est intéressé à ce qu'il ressentait. Il a lu toutes ses lettres ; mais s'il n'a pas répondu, c'était qu'il était trop en colère et que ses mots auraient dépassé sa pensée alors que tous, Charlie est celui qui mérite le moins son venin. Il sait à présent que leur père avait raison et ça le détruit. Il a honte, terriblement honte et la seule personne à laquelle il ose l'avouer c'est Charlie. Parce que c'est par lettre, parce que Charlie est quelqu'un de simple, sans pathos. Parce que Charlie ne demande qu'à soutenir son petit frère et c'est ce qu'il fait.

Dès lors, Charlie va jongler entre ses activités clandestines et une position scabreuse où il tente de réconcilier sa famille par distance. Fred et George refusent de s'infléchir et reprochent à Percy sa froideur et les larmes qu'il a arraché à Molly. Molly s'est pris tellement de claque qu'elle n'ose plus faire un pas vers son fils. Percy veut garder des miettes de dignité et refuse de s'aplatir devant ses frères. Poussé par Charlie, il songe vaguement à s'excuser lorsqu'il sert à Scrimegeour de passage vers le Terrier à Noël (Tome 6), mais il a à peine le temps de rassembler son courage qu'il se prend ... de la purée en plein visage.

Durant le tome 7, Percy comme Charlie sont affreusement isolés et angoissés. Percy au sein du Ministère dans lequel il ne se reconnait plus, et Charlie commence à être frustré d'être éloigné du cœur de l'action, incapable d'aider sa famille – surtout après la blessure de George ... Les frontières sont tellement fermées qu'il n'a plus aucune nouvelle et il réfléchit plusieurs fois à abandonner son poste pour rejoindre sa famille. Son équipe le retient à chaque tentative, chaque coup de sang, chaque crise d'angoisse et le soutient.

Mais le soir du 1er mai, Percy l'appelle de l'une des cheminées du Ministère. « Tu-Sais-Qui et tous ses Mangemorts se rendent à Poudlard », lui apprend-t-il avec inquiétude, mais détermination. « Papa et maman y sont ... ils y sont tous ... je ... je vais y aller aussi. Je pensais que tu devais savoir ... ». La bataille décisive arrive donc, et cette fois, Charlie ne peut se résoudre à rester passivement en Roumanie. Il quitte la réserve sur le champ, et passe la nuit à transplaner par tronçon.

(Je rappelle aussi que le transplanage est une magie très délicate, mais surtout très dangereuse : à mon sens, il peut se faire sur une distance raisonnable, et plus il est vite répété, plus il est instable. Sinon les portoloins n'existeraient pas. J'assimile un peu ça à Nico di Angelo et ses vols d'ombre dans Les héros de l'Olympe 5).

Arrivé à Pré-au-Lard au bout de la nuit, il y trouve Slughorn qui vient d'achever d'évacuer les élèves et qui hésite, dans tous ses états. Charlie se permet de lui secouer les puces – ou plutôt de le secouer comme un prunier. « Vous êtes professeur de Poudlard, prenez vos responsabilités ! » Une fois que Slughorn a repris ses esprits, ils organisent l'assaut avec des commerçants du village, rejoint par des parents d'élèves qui ont fini par apprendre ce qui se jouait. Ensemble, ils se ruent vers l'école aux premières lueurs de l'aube. Charlie se bat comme un beau lion et retrouve même Percy dans la mêlé.

(Je dois vous avouer que sur le coup quand j'ai vu que Charlie faisait la Bataille sur le Wiki je me suis « pas possible ils se sont trompés ». Puis en balisant la Bataille pour O&P j'ai vu son nom apparaître comme par enchantement lors de cet assaut et je me suis dit « MAIS QU'EST-CE QU'IL FOUT LA ? Comment je justifie ça moi ? » Bon bah j'essaie !)

Lorsque Voldemort tombe fin, il exulte ... mais Percy à ses côtés fond en larme. Fred est mort. Charlie l'apprend, au moment où tout le monde hurle de joie. Puis lorsqu'il va se rend se recueillir sur le corps de son frère, il tourne la tête et voit Tonks ... Non, clairement, la victoire a un goût de cendre.


o Pause en Angleterre

Face au deuil qui frappe doublement Charlie, Ladona Macovei lui donne un congé de deux mois. Les deux mois se transformeront en un an : Charlie n'a aucune envie de quitter l'Angleterre durant les mois qui suivent.

Déjà parce que sa mère est au trente-sixième dessous. Enterrer Fred est une épreuve sans nom et sa période de deuil s'étire et s'étire à l'infini. Charlie se ligue avec ses frères et sœurs pour soutenir George, devenu l'ombre de lui-même, mais aussi Percy, qui regrette amèrement tous ses mots avec son frère. Et puis il y a aussi Farhan qui, comme vous l'avez vu, culpabilise affreusement après la mort de Tonks .... Après avoir réconforté sa mère et laissé sa famille au soin de Bill, Ginny et Arthur, il part quelques semaines avec Farhan en Irlande où leurs liens mis à mal par la guerre se ressoudent. Là, Charlie peut lui aussi se laisser aller à sa douleur après quelques semaines à porter tout le monde. Il a perdu son petit frère. C'est une souffrance indicible que Farhan peut parfaitement comprendre.

Leur petite joie dans leur deuil : Joséphine est enceinte. Charlie va cette fois pouvoir suivre la grossesse, titiller son ventre, et même s'occuper de la petite Moïra qui, ironie du sort, ne connaîtra jamais sa marraine. Il s'occupe d'elle avec joie lorsque Farhan et Joséphine reprennent tous deux le travail. Fier, il exhibe celle qui la première l'appellera « tonton Charlie », l'emmène au Terrier où elle redonne le sourire à Molly Weasley – mais hurle de désespoir chaque fois qu'il faut lui changer sa couche. Moïra est une confirmation : les enfants c'est mignon, mais c'est sympa cinq minutes !

Charlie va se ressourcer un peu pendant un an après deux ans de guerre marquées par de la frustration et de l'angoisse, comme beaucoup. Il vit en bohème entre le Terrier, la nouvelle maison irlandaise de Farhan et Jo, avant de carrément faire une collocation avec Lauren pour la fin de son séjour. En avril, il reçoit une lettre de Ladona Macovei : elle comprend qu'il a besoin de temps, mais elle ne peut pas garder son poste verrouillé indéfiniment. Charlie est prêt : il est temps de retrouver sa vraie vie en Roumanie. Sa famille se remet doucement de ses malheurs, Farhan et Joséphine ont accueilli Milo dont il est le parrain, et pendant une randonnée, Lauren et lui ont même trouver une jeune femme avec qui le courant semble passer ... Oui, il peut quitter l'Angleterre en paix : les choses reviennent dans l'ordre.


o Charlie et l'amour

Charlie rentre plus apaisé en Roumanie, avec une promesse mutuelle qu'ils se font faite avec Farhan : celui d'essayer de plus se voir, que ce soit en Angleterre ou en Roumanie. Alors Charlie, certain que sa destinée est dans ce pays dont il parle à présent parfaitement la langue, il s'évertue à construire sa propre maison à la frontière de la réserve, une maison dans laquelle il pourra accueillir sa famille et celle de Farhan. C'est son projet, parfois solitaire, parfois accompagné de l'un de ses collègues. Souvent, il s'agit de Youlia, l'ensorceleuse arrivée en même temps que lui à la réserve.

Youlia est une jeune fille maladivement réservée et c'est pour ça qu'elle a choisi ce travail loin de chez elle, dans cette vallée isolée de tout avec les dragons pour voisin. Charlie, simple et peu envahissant, l'apaise beaucoup. Elle aime sincèrement sa compagnie, et lui a réussi, année après année, à percer les mystères de cette jeune fille timide, mais sensible et perspicace. Après avoir porté tout le monde et pleurer pendant un an, c'est agréable pour lui de se retrouver posé sur une poutre dans son chantier, à faire découvrir la bierraubeurre à Youlia sous le crépuscule roumain.

Youlia s'investit tellement dans la construction de la maison que Charlie lui propose d'emménager avec lui et de former une sorte de collocation. Youlia, timide, mais souffrant d'un isolement au sein de la réserve, accepte avec enthousiasme et ils emménagent ensemble quand la maison est achevée après un an de travaux.

Est-ce que ça débouchera sur une relation ? Honnêtement c'est difficile à dire. D'un côté j'ai envie de prouver qu'on peut s'épanouir dans une relation en étant asexuel, d'un autre Charlie n'est pas seulement asexuel, mais aussi aromantique – ou demi-romantique ? Je n'ai pas tranché. Je pense aussi qu'après la mort de Fred et de Tonks, il peut avoir besoin de proximité émotionnelle. Mais je pense aussi que sa relation avec Joséphine a plus ou moins traumatisé Charlie : il ne veut plus prendre le risque de se dénaturer.

Et puis de toute manière il a découvert qu'il n'avait pas le moindre besoin de ce genre de chose. Il n'envie pas la vie de Farhan et Joséphine. Il est presque déçu lorsqu'il apprend que Bérénice se marie, même s'il vient avec bonheur à son mariage. Alors voilà ce que j'imagine : une sorte de relation forte, mais platonique va se nouer entre Youlia et Charlie. Ils vont vivre ensemble, faire des randonnées ensemble, mais travaillent dans des domaines d'expertise différents et ont chacun leurs vies. Mais le soir, ils se retrouvent pour se raconter leurs journées comme un vieux couple ... je trouve que c'est une relation qui a son charme ! Votre avis ?

Youlia sera même invitée à un Noël au Terrier, où toute la famille (neveux et nièce y compris) attendra impatiemment que Charlie officialise leur relation. Autant vous dire qu'ils seront frustrés, mais Youlia a passé avec brillo le test « Molly Weasley » !


o Enfants ? Ciel non ! Mais filleuls, oui !

Fort de sa promesse, Charlie se fera un point d'honneur à venir au moins deux semaines par an en Angleterre. Il a pris en expérience dans son travail, a donc plus de sous et plus de souplesse et en profite. Il sera même obligé de revenir toute une année en Angleterre en 2013 pour implanter la première réserve de dragon britannique, au Pays de Galles – qui va accueillir des Verts Gallois et des Noirs des Hébrides.

Charlie profite de ses vacances et de ce séjour prolongé à la fois pour être avec sa famille et ses amis, mais aussi pour découvrir ses neveux et nièces. S'il n'a jamais voulu d'enfant – et heureusement qu'il est un mec, hein, parce que si c'était une meuf il aura fallu que j'en fasse tout une justification et un drama vu l'époque ... – mais adore le rôle de « tonton » où il peut juste profiter de ces petites bouilles, jouer avec, les jeter dans la neige et lui transmettre une expérience, une vision du monde parfois drastiquement différente de leurs parents.

Il est parrain trois fois :

- Milo, le fils de Farhan et Joséphine auquel il achète son premier balai jouet. Chaque fois qu'ils se voient, ils vont voler entre parrain et filleul et il lui donne ses meilleurs conseils d'ancien Attrapeur à fort potentiel. D'ailleurs il sera très fier quand Milo deviendra professionnel : c'est quelque chose qu'il n'a jamais pu accomplir, et son filleul le fait pour lui.

- Dominique, la cadette de Bill, avec laquelle il entretient finalement peu de lien. Elle l'intimide même un peu avec ses pouvoirs de Vélanes ...

- Lucy, la fille de Percy. Lucy est certainement l'enfant Weasley de qui il est le plus proche. C'est une petite fille rayonnante, mais qui détonne dans sa famille un peu guindée et sérieuse. Son parrain Charlie est un modèle différent du sérieux de son père ou de la solennité de sa mère, qui travaillent tout deux au Ministère et qui font de la valeur travail l'étoile sur lequel il fixe leur cap. Mais ayant vu sur les sœurs Abbot l'effet d'une éducation basée sur le travail, Charlie s'efforce de montrer d'autres voies à sa filleule. Il n'hésite pas d'ailleurs à pousser Percy à accepter sa fille telle qu'elle est, c'est-à-dire avec des écorchures sur les genoux et ne pas râler parce qu'elle fait du Quidditch.

Pour plus d'informations sur Lucy Weasley, ses liens avec sa famille et ses aspirations, n'hésitez pas à aller faire un tour du côté de Les fantômes des oubliés où elle est l'héroïne ! Mais ce que je peux vous dire, c'est que l'influence de son parrain est visible sur elle ...


o Charlie et les dragons, la véritable histoire d'amour

Pour finir sur Charlie et notamment sa vie professionnelle, c'est quelqu'un qui ne cherchera jamais à s'élever. Jamais par exemple il ne prendra la tête de la réserve roumaine, parce que c'est un travail plus administratif, voire politique qui ne correspond pas du tout à ses aspirations. Il repoussera aussi nombre proposition du Ministère de la Magie anglais qui aurait bien voulu de lui pour le Département de Contrôle et Régulation des Créatures Magiques, mais comme vous vous en doutez, ça, ça hérisse tout son être ...

En revanche, Charlie va accepter de plus en plus de mission à l'étranger. La réserve est extraordinaire, la plus grande du monde et le quotidien en son sein est tellement imprévisible que ça suffit à maintenir son enthousiasme ... mais Charlie est un aventurier et a parfois besoin de s'ouvrir l'esprit et de voir d'autres horizon. Il sera dépêché trois mois en Chine pour récupérer une famille de Boutefeu Chinois échappé qui crame les steppes, ou presque un an en Nouvelle-Zélande et Australie pour structurer une nouvelle réserve pour les Opaloeil, les dragons les plus beaux qui soient.

Bref, son statut de spécialiste des dragons se répand bientôt partout, et il se trouve même une âme de formateur lorsque Brûlopot lui envoie son petit-fils, ou que sa filleule Lucy vient un été dans sa réserve pour être certaine qu'elle ferait une bonne Magizoolgiste. D'ailleurs, ceux-ci n'hésitent pas à venir demander son expertise pour des articles ou une nouvelle approche des dragons.

Après la guerre, Charlie, qui n'a jamais été un fan de la politique, la honnira carrément parce qu'il la juge responsable en partie de la guerre – au nom du pouvoir, les gens sont capables du pire, même de précipiter un monde aux abysses (c'est clairement l'administration Fudge qui concentre ses griefs). Ses seules incursions seront une tribune à la Confédération Internationale des Sorciers lorsqu'on menacera de réduire le budget, voire la taille de la réserve (merci à Percy et Bérénice de l'y avoir introduit) et de manière générale, tout ce qui aurait attrait au droit des Créatures Magiques.

Il négociera aussi pour que la réserve de Roumanie ne soit plus que réservée au dragon. Si on ne peut pas y introduire d'autres créatures qui se feraient dévorer, voire entreraient en conflit, on peut toutefois y faire un laboratoire à ciel ouvert pour les plantes magiques qui deviendrait le paradis des herboristes. Le but est de recréer un véritable écosystème naturel magique, avec le moins possible de trace de la main humaine ou sorcière dans tout ça !

Bref, s'il vit depuis des années avec Youlia, que Lucy est presque comme sa fille ou que Farhan reste selon les mots de Lauren « son âme sœur », sa véritable passion qui jamais ne se tarirait, qui jamais ne variera, qui jamais ne le décevra, ça reste les dragons ! 




Dans toutes les histoires, il y a une Lauren : un personnage qui n'était pas prévu à la base, et qui pour une raison ou une autre émerge dans l'histoire et prend une importance surprenante compte tenu des plans !

(Je suis actuellement en train de me demander quel personnage a ce potentiel dans ce que je prévois pour ne pas me faire avoir)

Octavia c'était la trame de l'histoire, elle c'était tout simplement un coup de cœur. J'ai aimé la personnalité que je lui a donné, le lien qu'elle avait avec Charlie ... et elle s'est avéré bien pratique narrativement dans l'histoire ! (coucou Charlie et Joséphine qu'elle a pu guider !). Ce qui fait qu'au bout du compte, elle mérite largement sa section !


o Un road-trip en Irlande pour se recentrer

Je me suis moins attardée sur Lauren parce que c'était un personnage secondaire en plus d'être une évolution un peu inattendue. Oui, ses douleurs ont été mises à l'arrière-plan, mais aussi parce que ce n'était pas ce qui m'intéressait d'un prime abord. Si je l'avais fait, on m'aurait accusé de m'éparpiller !

Mais Lauren a eu une année très difficile. C'est une jeune fille d'un naturel plutôt anxieux qui gère comme elle peut le fait d'être préfète, en plus des ASPIC finaux. Elle qui est très proche de son frère jumeau Aidan, elle l'a vu être un parfait enfoiré sur certaines situations et ça a quelque peu délité leurs liens. Mais surtout, on peut dire en des termes très années 2020 qu'elle a été outé, c'est-à-dire qu'elle a subi son coming-out. C'est déjà assez violent en tant que tel, mais en plus la pauvre a souffert du harcèlement et des moqueries qui en ont suivi. Heureusement pour elle qu'elle est en septième année, qu'elle a assez d'aplomb et qu'elle a été bien entourée par ses amis, mais c'est une épreuve qui laisse des marques. D'autant qu'elle subit une rupture dans la foulée : sa copine depuis deux ans, Sarah, d'un an son aîné, n'est pas prête à s'assumer autant qu'elle, et la distance a grignoté ses sentiments.

Lauren est donc passablement déprimée lorsqu'elle quitte Poudlard, un peu mélancolique face aux changements qui s'annoncent et pas totalement remise de sa rupture avec Sarah. Aidan, qui malgré tous ses défauts aiment sincèrement sa sœur, l'emmène durant l'été faire un road-trip autour de l'Irlande, presque sans magie, avec leurs pieds, des tentes et simplement tous les deux. Là, il lui avoue du bout des lèvres son secret des dernières semaines : sa relation clandestine avec Bérénice Abbot, et la façon dont celle-ci y a mis brutalement fin. Lauren passe par un peu tous les états. « Je ne sais pas ce qui me retient de te gifler » « Tu es suicidaire, c'est ça ? Tu as fait ça pour que Joséphine te tue ? Ou non, tu voulais Jo et comme tu n'as pas pu l'avoir tu as pris la petite sœur ? ». Elle est affreusement déçue du comportement de son frère, mais soulagée de le voir assez contrit.

Les jours qui suivent, ils essaient tous les deux de remettre leur vie à l'endroit. Aidan a du remords, ne sait pas très bien ce qu'il doit faire vis-à-vis d'Elisa. Lauren de son côté hésite entre reconquérir Sarah ou se résoudre à une vie de célibataire. Les réponses finissent par apparaître au milieu de leurs discussions et des marches dans la campagne irlandaise.

A l'issu de leurs vacances, Aidan avoue tout à Elisa qui, trahie, le quitte sans attendre. Quant à Lauren, elle se résigne : elle n'éprouve plus rien pour Sarah, ce serait absurde de la reconquérir simplement parce que c'est la première lesbienne qu'elle a croisé. Non, elle mérite mieux.


o La quête de l'amour

Je sais que certain.es ont pu trouver drama-queen sur les bords l'angoisse qu'a Lauren, à dix-huit ans, de ne jamais retrouver l'amour après sa rupture avec Sarah. Alors déjà je rappelle que ça peut être une peur légitime qui déchire chaque personne qui subit une séparation, l'idée qu'on ne retrouvera jamais quelqu'un d'aussi bien, qu'on aime autant, qui nous accepte autant ... mais alors je pense que quand on est homosexuelle, c'est décuplé. Parce que, fatalement, en proportion, les filles sont davantage hétéros que lesbienne, surtout dans les années 90.

Cette angoisse, Lauren l'a toujours un peu au fond des tripes. On a toujours cette personne dans notre entourage qui n'aime pas la condition de célibataire et cherchera toujours à trouver quelqu'un, parfois à tout prix. Lauren est celle-là.

En plus c'est un animal social, un petit papillon de nuit qui profite de son mi-temps, puis de ses horaires de bureau pour sortir le soir. Parfois avec Joséphine qu'elle arrive à sortir de son journal, parfois avec des collègues, parfois avec son propre frère jumeau, puis avec Tonks quand elle aura fini sa formation. Lauren, c'est cette fille qui va avoir une vie sociable épuisante : c'est comme ça qu'elle arrive à exister, au milieu d'une foule avec son sourire et son empathie qui en fait une confidente de qualité. Elle est appréciée de tout le monde, et tout le monde l'apprécie. Dans le monde qu'elle s'est créé, personne n'a jamais fait la moindre remarque sur son homosexualité – qu'elle tait au travail, parce qu'elle sait que le sujet peut être sensible en milieu hospitalier, même si elle est dans l'administratif.

Mais ses meilleures sorties, celle pour lesquelles elle se prépare tout particulièrement, c'est celle dans les différents bars/café/événement ouvertement gays de Londres et d'Irlande. Parfois elle y va seule, parfois avec Aidan (qui y va pour soutenir sa sœur, pas pour « se faire une lesbienne » : il commence à doucement mûrir ce garçon). Elle ne pense qu'elle ne pourra pas, comme les hétéros, tomber sur quelqu'un au hasard : la chance qu'elle tombe sur une lesbienne décomplexée est proche de 0. Non, elle se sent obliger de chasser.

Pendant quelques années, Lauren va voir tous azimut. Après quelques mois sans trouver l'âme sœur, elle va tenter les coups d'un soir, et comme l'amour lui manque, elle va avoir des relations. Une, deux, sans que ça ne soit vraiment concluant. La dernière, avec une fille du nom de Chloe, la fait carrément souffrir et Lauren déprime un peu. D'autant qu'au final, Aidan a eu plus de chance qu'elle alors qu'il ne cherchait même pas : en l'accompagnant dans un café gay, il a rencontré une jeune femme, Nora, qui accompagnait une amie, et le courant passe bien entre les deux.

Face à la déprime de Lauren, Joséphine comme Aidan vont un peu lui secouer les puces. Mais la remarque la plus acide vient de Tonks. « Arrête de chercher à tout prix ! Tu prends des personnes alors que tu sais que ce sera un échec, simplement pour ne pas être seule ! ». Vexée, Lauren ne reparlera à Tonks pendant plusieurs semaines, alors qu'elle était devenue sa compagne de sortie favorite.


o Ste-Mangouste : les batailles de Lauren

Mais la guerre va apprendre Lauren à être seule. Déjà parce que dans un premier temps, sans croire la version de Fudge, elle refuse de totalement courir dans les bras de Voldemort : elle fait partie de ses nombreuses indécises, coincées entre la peur d'une nouvelle guerre et les incohérences du ministère. Fatalement, ça l'éloigne encore un peu plus de Joséphine, Tonks et Farhan.

Cependant, Lauren a fait son trou au bureau où elle travaille. C'est un service de Ste-Mangouste, installé depuis quelques années dans une annexe un peu miteuse qui s'occupe davantage des affaires sociales – financement des soins pour les patients les plus démunis, soutien aux familles endeuillées, placement d'enfants orphelins ou maltraités. Lauren est empathique, analytique, obstinée et en grandissant, elle sait davantage gérer la pression. Elle qui craignait d'être une éponge absorbant les malheurs auxquels elle était confrontée arrive à se constituer une carapace – sans pour autant devenir froide et blasée.

Au travail, son combat, c'est d'instituer une aile psychologique à Ste-Mangouste, qui rétorque qu'ils sont un hôpital pour « soins et blessures magiques », c'est dans le titre ! Opposée à des vieux médicomages et guérisseurs qui ne prennent pas vraiment au sérieux les maladies de l'esprit (surtout quand elles ne sont pas de sources magiques), elle s'échine pendant plusieurs années. Les moldus, qu'elle fréquente assidument pendant ses sorties, sont vraiment plus avancé et reconnaissent nombre de pathologie de l'esprit et d'états différents qui demande des soins, de l'aide et de l'attention (autisme, dépression, post-traumatisme, schizophrénie...). Si les sorciers ne contractent pas les mêmes maladies que les moldus, elle ne voit pas en quoi leurs esprits diffèreraient. Et Ste-Mangouste n'a rien de prévu pour cela.

Après un énième refus et alors que le retour de Voldemort vient d'être annoncé, elle prend des cours à la fac de psychologie de Londres afin d'affiner ses connaissances et constituer un dossier scientifique et balisé. Sa démarche est d'autant plus mal vue dans un contexte de retour des Mangemorts et de Voldemort. Donc prendre des infos des moldus, dire qu'ils sont plus évolués que nous, et que les esprits moldus peuvent choper les mêmes pathologies, c'est assez mal vu de la part de certains de ses collègues ...


o La guerre entre isolement et angoisse

Quand la guerre éclate pour de bon, les soirées folles dans Londres s'érodent et sont étouffées par la peur. Joséphine et Farhan ont leurs problèmes, puis leur famille, Tonks est occupée par l'Ordre : Lauren se retrouve totalement isolée. Elle n'est pas inquiétée, étant de sang-mêlée, mais quand le Ministère tombe, elle quitte la fac et cesse de constituer son dossier, déjà avant vu comme une dangereuse incursion de la science moldue dans l'hôpital si magique de Ste-Mangouste.

En effet, Ste-Mangouste n'échappe pas à la pression du régime du Thincknesse. Un inquisiteur, un fonctionnaire acquis au régime, est installé dans l'hôpital pour surveiller tous les faits et gestes du personnel. Le bureau Lauren est dans une annexe loin des parties fourmillantes, mais elle se retrouve sous un travail phénoménal due à la recrudescence de catastrophes. Et évidemment, les effectifs ne sont pas augmentés malgré la demande monstre qui afflue.

Lauren serre les dents, essaie de répondre vaillamment. Avec ses collègues, une sorte de résistance silencieuse s'organise. Profitant de leur position reculée dans l'hôpital, ils essaient de faire sortir les nés-moldus en fuite qui échouent parfois à Ste-Mangouste, ils falsifient des dossiers pour « purifier » un « statut de sang », protègent comme ils peuvent le personnel avec leur position administrative. Lauren est au fer de lance de tout ça, faisant des heures supplémentaires, parcourant parfois les couloirs en quête d'âme à aider. Elle ne fait pas partie de l'Ordre (Tonks a hésité, mais a gardé l'image d'une Lauren qui ne sait pas gérer la pression), mais Lauren résiste, à son échelle, entourée de ses collègues.

Dans l'adversité, Lauren est étrangement soulagée. Elle réalise qu'elle a d'autre moteurs que l'amour, d'autre centre intérêt qui la font tout autant vibrer. Lauren est une Gryffondor, et son cœur n'est pas qu'une guimauve, mais aussi celui d'une lionne. Elle est fière d'avoir trouvé ce courage au fond d'elle et après l'élève angoissée qu'elle a pu être, de s'être endurcie sans se pervertir.

Lorsqu'elle apprend que Voldemort est tombé à Poudlard en arrivant travailler le matin du 2 mai, elle hurle de joie, participe à la liesse générale de Ste-Mangouste et chante en Irlandais sur les tables de la salle de pause.

Puis elle s'écroule lorsqu'elle reçoit la liste des victimes et qu'elle y trouve Tonks. Si elles se sont réconciliées après leur dispute, elles n'ont pas vraiment eu l'occasion d'avoir une vraie discussion à cœur ouvert. Lauren l'aura sur son cœur toute sa vie.


o Colocation avec Charlie : se remettre la tête à l'endroit

Lauren n'a pas vraiment le temps de s'apitoyer sur son sort : à peine Voldemort tombé, Kingsley fait pression sur Ste-Mangouste pour que son service soit doublé. Lauren doit former les nouvelles recrues (dont Ellie Wilson que vous avez pu rencontrer dans Ombres et poussières), tout en gérant les innombrables dossiers qui arrivent sur son bureau. C'est notamment elle qui signe un premier dossier qui confirme la garde du petit Teddy Lupin à sa grand-mère, Andromeda (le dossier doit ensuite passer au tribunal).

Et surtout, elle accueille avec une véritable joie quelques jours par semaine Charlie, revenu de Roumanie, endeuillé lui aussi par la mort de son frère. Le pauvre ne sait pas vraiment où s'installer, entre l'ambiance du Terrier devenue lourde et Joséphine et Farhan qui préparent l'arrivée d'un deuxième bébé. Petit à petit, il devient presque son colocataire pendant cette année où il fera une pause dans les dragons.

Lauren et Charlie n'ont jamais coupé le lien. Ils ont d'ailleurs été le lien le plus constant l'un de l'autre. Ce n'étaient pas des lettres constantes, toutes les semaines : leurs rapports étaient plus ponctuels. Mais chaque fois que Lauren venait faire un saut en Roumanie ou Charlie revenait en Angleterre, ils se retrouvent comme s'ils s'étaient retrouvés hier. Après son année où Lauren a appris à vivre seule, ça lui fait un bien fou de retrouver une présence constante, aussi calme et agréable de Charlie.

En plus, Charlie est comme elle un homme de nature et ils s'organisent régulièrement des randonnées – en Irlande, en Ecosse, dans les campagnes galloise ... Charlie lui fera voir un Vert Gallois caché dans les hautes herbes d'une prairie, ils logeront dans des refuges où ils se mélangent aux moldus, et ils iront même jusqu'à faire un saut à Poudlard pour faire leur pèlerinage jusqu'à leur modèle commun : Minerva McGonagall.

Pendant ses pauses vertes au milieu du rush des dossier, Lauren souffle. Charlie est en plus un allié de poids, parce que la famille Weasley vient de faire la remontada du siècle, plus impressionnante encore que Barça-PSG 2017. Leur famille vient de passer de la lie de la société à son sommet. Arthur Weasley a l'oreille du nouveau Ministre, et Charlie peut souffler les idées de Lauren en terme d'importance de la santé mentale. Kingsley détache donc Lauren de Ste-Mangouste pour un an pour qu'elle mène une réflexion avec un guérisseur et un employé du Ministère pour créer un nouveau département à l'hôpital.

Lorsque Charlie repart en Roumanie, la vie de Lauren est lancée sur des rails : l'idée d'un pôle « santé mentale » à Ste-Mangouste fait son chemin, et pendant l'une des randonnées, Lauren a rencontré une charmante écossaise, avec un accent à couper au couteau et un sourire timide qui a fait un brin de chemin avec eux dans les highland ...


o L'amour, enfin

Elle s'appelle Annabel Murray, elle est âgée de 27 ans. Sa timidité attendrit Lauren lors d'une escale dans un refuge au milieu des highland, et le papillon social qu'elle est amène la pauvre jeune fille retirée au milieu du cercle qui s'est formé autour d'une bonne bière et de chamallow grillés. Le lendemain, Charlie, qui a bien observé que les deux filles ont passé la soirée à discuter, propose à Annabel de faire un morceau de randonnée avec eux. Charlie se sent de trop pendant toute la journée, mais, caché derrière les deux jeunes femmes qui font connaissance et s'apprivoisent, il a un grand sourire. Il a un bon feeling sur cette Annabel. Il a raison.

Annabel est une jeune femme réservée, mais très indépendante et ouverte d'esprit. Elle a eu peu de relation, mais ses rares ont été masculine et vraiment peu concluante en tout point. Lauren, avec sa fraicheur, sa sociabilité et son intuition la fascine. Le soir de leur randonné, elle demande à Lauren son numéro ... et Lauren rougit comme une pivoine et prétend qu'elle préfère des lettres. Loin d'être déconcerté, Annabel est charmée et une relation épistolaire commence.

Très vite, Lauren éprouve le besoin de retrouver Annabel. Elle organise une nouvelle randonnée en Ecosse, spécialement pour lui proposer de venir, mais la jeune femme a repris son travail de professeur de sciences naturelles à Dundee. Un peu déçue, Lauren demande tout de même à passer la voir ... ce qu'Annabel accepte, tout en l'hébergeant. Et là, les choses s'emballent ... Lauren pose des questions pour tâter le terrain, Annabel lit clair dans son jeu, s'en amuse, est flattée. « Si tu veux on peut s'embrasser, peut-être que ça ira plus vite ». Lauren ravale ses mots. Mais embrasse Annabel. Ça faisait longtemps qu'elle avait plus eu de tels papillons dans le ventre ...

« Et c'est une moldue ! » râle-t-elle à Aidan sitôt rentrée. Son frère a le même problème qu'elle : sa petite-amie Nora est tout aussi moldue mais leur relation est assez solide pour qu'il envisage de lui dire. En attendant d'atteindre le même stade, Lauren dissimule sa vraie nature – et heureusement qu'elle a un travail facilement transposable ! Elle s'arrange aussi pour que ce soit toujours elle qui se déplace à Dundee voir Annabel, déjà parce qu'elle culpabiliserait de la faire déplacer alors qu'elle peut transplaner, mais aussi parce que son appartement est plein d'indice sur sa condition de sorcière. Mais au bout de quelques mois, Annabel commence à trouver ça louche. Elles ont une relation à distance et épistolaire, pas de téléphone, elle n'a jamais proposé de l'accueuillir à Londres ...

L'insistance d'Annabel embarrasse Lauren. Elle aime cette fille, mais de là à lui avouer qu'elle est une sorcière ? Au risque de devoir l'oublietter si jamais elles se quittaient un jour ? Mais Annabel finit par mettre un ultimatum : « Je sais que quelque chose cloche. Lauren, je t'aime, mais il est hors de question que j'aille plus loin avec une fille qui me cache des choses. Alors lâche le morceau, et après on va pouvoir envisager de vivre vraiment ensemble. J'en ai marre de devoir attendre le facteur tout le temps ».

La promesse fait craquer Lauren, qui avoue tout sur sa condition de sorcière. Devant l'incrédulité d'Annabel, elle la fait transplaner jusqu'à son appartement et lui montre le balai qui traine toujours sur son mur et son chaudron dans la cheminée. Annabel regarde tout, stoïque, y compris le sort que Lauren exécute maladroitement. Puis elle repart. « En train » lance-t-elle à Lauren, un peu nauséeuse. « Je ne suis pas sûre d'avoir aimé ton transpla-truc. Ne me refais jamais ça ». « Refais ? » relève Lauren. Annabel sourit timidement. « Laisse-moi quelques jours ... je t'envoie une lettre ».

Et la lettre en question contient que quelques mots « Bon, Londres ou Dundee ? ». Lauren est folle de joie et parvient à convaincre Annabel de la rejoindre à Londres : elles seront ainsi deux exilées gaéliques dans la Capitale.


o La grande douleur de sa vie : la maternité

Tout semble enfin rouler dans la vie de Lauren. Elle a réussi à monter un service psychiatrique à Ste-Mangouste. Avec la guérisseuse qui a réfléchi avec elle et qui prend la tête du service, elle ouvre un nouveau pan de la médicomagie pour soigner les maux de l'esprit totalement occulté par les sorciers jusque-là. Le premier service totalement déconnecté de la magie.

La vie commune de Lauren et Annabel s'organise comme du papier millimétrée. Lauren continue de sortir avec ses collègues, Joséphine ou Charlie quand celui-ci est de passage – il s'entendra par ailleurs très bien avec Annabel, et leur appartement deviendra son pied-à-terre quand il vient en Angleterre avec le Terrier. Annabel est plus casanière, mais elles s'organisent régulièrement des excursions en Irlande ou en Ecosse pour satisfaire leurs besoins de verdure. Elles filent le parfait amour.

Mais très vite, elles se sentent étouffées. Lauren pleure au mariage de son frère, parce qu'elle sait qu'elle ne pourrait pas avoir sa belle robe blanche (à ce moment-là, le mariage gay n'est pas légal...). Elle commence à regarder les enfants de Farhan et Joséphine avec une certaine nostalgie, d'autant qu'Annabel est un amour avec eux. Oui, les deux femmes souffrent que leur amour ne soit pas reconnu. A l'âge de 30 ans, elles commencent des procédures d'adoptions ... qui n'aboutiront jamais. Les demandes de PMA seront aussi refusés, soit parce que dans leur dossier elles sont des femmes seules, soit parce qu'on finit par comprendre qu'elles sont ensembles. De plus, la procédure est excessivement chère, ce qui ajoute évidemment à la pression.

Quelques années de procédures, refus et discriminations finissent par avoir raison de leurs nerfs, et presque de leur couple. Les disputes se succèdent, sur l'argent, sur qui porterait l'enfant, sur l'injustice de ce monde et la marche à suivre. Elles sont à deux doigts de se séparer, lorsque finalement, elles renoncent pour sauver leur couple. C'est trop pour elles. La mort dans l'âme, elles abandonnent toutes les procédures mises en place.

Ce sera la plus profonde douleur de la vie de Lauren – et celle d'Annabel également. C'est cruel, je suis au courant mais combien de couples ont dû subir ça ? Doivent encore le subir alors qu'à présent tout est parfaitement légal ? C'est une horrible injustice ... mais malheureusement, je fais aussi un récit réaliste.


o Une filleule incroyable et un mariage somptueux pour compenser

Heureusement, elles ont de quoi combler le vide et donner de l'amour autour d'elle. Annabel a une sœur aînée qui a trois enfants dont elle est très proche. Farhan et Joséphine sont régulièrement ravis de larguer leurs petits monstres et de les laisser à ses bons soins. Aidan a lui aussi deux enfants, et fait tailler à sa sœur jumelle une place de choix dans leur vie.

Lauren est de plus marraine de deux petites filles : Hawa, la benjamine de Jo et Farhan, mais surtout Daphnéa, la fille d'Aidan née en 2001. Daphnéa est une enfant timide qu'il a fallu sortir de sa carapace et pour ça, sa marraine n'hésite pas à l'emmener au grand air et à l'initier au Quidditch – à un âge un peu trop tendre au goût d'Aidan qui craint pour sa petite princesse (évidemment, on craint toujours plus les blessures pour les filles alors que les garçons doivent « avoir des écorchures aux genoux ». Entendue durant toute l'éducation de mon petit frère qui a 11 ans, soupirez avec moi). C'est en entrant à Poudlard (où elle est répartie à Serpentard) que Daphnéa prend confiance et se révèle. Elle se retrouve assez peu dans ses parents très traditionnels et idolâtre sa marraine si libre et si rayonnante.

Tous ses enfants qu'elle côtoie permet à Lauren de compenser, de transmettre et d'aimer. Un neveu d'Annabel deviendra psychologue sur son exemple. Daphnéa est si proche d'elle que pendant longtemps, Lauren est la seule à avoir qu'elle aussi aime les filles. Milo, le fils de Farhan, viendra la consulter quand il s'agira de choisir son équipe de Quidditch (ses parents ne suivent pas vraiment alors que Lauren a toujours eu une grande passion pour le championnat : ce n'est pas pour rien qu'elle faisait du Quidditch à Poudlard). Ce sont des petites choses qui vont venir remplir l'existence de Lauren et faire oublier le vide dû au manque d'enfant.

Mais ce qui va vraiment venir lui mettre du baume au cœur, c'est la légalisation du mariage gay. D'abord côté moldu en 2013 : Annabel et Lauren seront de toutes les manifestations et se dépêcheront de se marier dès que ce sera possible. Au terme d'une cérémonie somptueuse en Ecosse, elles se prennent pour épouses aux yeux de la lois moldue. Il faudra attendre presque dix ans pour que la chose soit possible côté sorcier, mais de même Lauren sera de toutes les luttes.

A défaut d'avoir des enfants, elle aura enfin vu l'amour qu'elle éprouvait pour Annabel être légitimé et reconnu, et surtout elle se sera battue pour que la vie des jeunes filles qu'elle a pris sous son aile soit plus facile. Daphnéa réussira à adopter (voire Et après ? de Les fantômes des oubliés) ; Moïra à avoir une PMA. Tout ce qu'elle n'a pas eu, les générations futures les auront et ça, ce sera un talisman dans le cœur de Lauren. 



La douce, la pieuse, mais la forte Maya ! Le personnage vous un peu fasciné, vous avez été attendri par sa relation naissante avec Farhan, la façon dont ils se sont lentement au fil des pages construits comme frère et sœur ...

Maya est peut-être le personnage le moins gris de l'histoire, la plus lumineuse, mais parce qu'elle se donne les moyens de l'être. Son avenir sera-t-il aussi brillant qu'elle ? Je vous invite à le découvrir en dessous !


o Une fin d'étude dans la confusion

Maya comme Farhan vient de passer une année éprouvante. Epuisée pendant l'été, elle s'enferme chez elle à Leeds avec ses parents et décide de souffler, n'acceptant que les interactions avec son frère ou avec Bérénice. Quand il faut retourner à Poudlard, Maya grimace. Elle n'est qu'à moitié prête. Elle a peur que Poudlard réveille tous ses malaises alors qu'elle commence enfin à se sentir mieux ...

Mais fort heureusement, Maya est entourée. Bérénice est à ses côtés, Thomas vient peindre avec elle dès le premier soir, Flitwick la reçoit dans son bureau pour lui rappeler qu'il sait très bien ce qu'elle a vécu, et que lui et Madame Pomfresh restent à sa disposition si jamais elle a besoin. Rassurée, Maya se détend, d'autant que l'emploi du temps de 6e année est allégé et qu'elle peut enfin se concentrer sur les matières qu'elle aime.

Ce sera ça aussi le grand enjeu de la fin de scolarité de Maya : que faire plus tard ? Même si finalement elle est une sorcière de souche, elle a été élevée comme une moldue, et ses parents, bien que très compréhensifs sur sa condition de sorcière, grimacent à l'idée que son futur métier s'inscrive dans ce monde. Quelque part, après avoir dû céder une part de Maya à Farhan, ils craignent de devoir l'abandonner totalement au monde de la magie.

Pourtant, Maya aime beaucoup sa qualité de sorcière. Si sa matière préférée (disons même coup de cœur) reste l'astronomie, elle est aussi une excellente élève en Arithmancie. En Sortilège reconnue pour constituer des enchantements très élégants en plus d'être solides. Flitwick lui parle donc de l'Observatoire où des astronomes étudient le ciel et l'impact qu'il peut avoir sur la magie (il y a une branche sur la potion et la botanique mais ça intéresse moins Maya), et où elle pourrait mêler son amour pour le ciel et ses dons pour la manipulation des nombres.

Ça l'interpelle. C'est une Serdaigle, fille d'universitaire, qui plus est : la recherche, c'est fait pour elle. La recherche qui associe l'astronomie en plus ? Mais ses parents comprennent à moitié. Ils aimeraient qu'elles fassent des études « normales », qu'elle aille à l'université. Il faudra une réunion extraordinaire avec Flitwick au milieu de sa septième année pour qu'ils s'adoucissent – notamment son père, qui comprend que sa fille peut devenir une chercheuse de renom. C'est quelque chose qui lui parle, qu'il peut comprendre et dont il peut comprendre la portée. Dans un sens, sa fille marche dans ses pas et ça le rend fier.

Sa mère est plus inquiète. « Et Rayan, tu vas lui dire quoi ? » demande-t-elle à Maya lorsqu'elle finit ses études. Parce que ses parents ont des grands projets pour elle, qui courent depuis qu'elle est petite ...


o Comme sur des roulettes ...

Je ne sais pas si vous vous souvenez de Rayan : c'est l'ami d'enfance de Maya, le garçon qui l'a accompagné en train jusque Londres et jusqu'au Chaudron Baveur. Il a une jeune sœur, Amina, et deux autres grands frères qui sont mariés et installés. C'est un jeune homme profondément pieux, qui prend soin de son esprit comme de son corps et cette spiritualité l'a toujours bien rapproché de Maya. Il n'en faut pas plus à leurs parents respectifs : deux petits musulmans issus de deux familles égyptiennes et qui s'entendent si bien ? Un jour on les mariera. C'est établi implicitement entre les deux familles depuis des années ...

Et dès que Maya rentre à Leeds, auréolée de ses ASPIC soigneusement acquis et d'un poste à l'Observatoire qui lui tend les bras (sous la direction d'Hanna Faucett, pour les lecteurices de L'héritage d'Ilvermonry), ses parents s'arrangent pour orchestrer les retrouvailles avec Rayan en l'invitant à dîner, seul, sans sa jeune sœur ni ses parents. Maya est surprise de ne pas retrouver Amina, mais se fait une joie de passer du temps avec Rayan. Après tout, il appartient à une période heureuse, douce et stable de sa vie. Ça lui fait du bien de converser avec quelqu'un qui ne sait pas ce qu'elle a traversé et qui ne la regarde pas avec ce prisme.

Honnêtement, Maya a toujours eu une sorte de fascination pour Rayan, du genre que les petites filles ont pour les garçons à l'aspect solennel légèrement plus âgé, ces trois ans qui semblent une montagne quand on est enfant. Encouragée par ses parents et rassurée par sa présence, ils se fréquentent tout l'été. Elle arrive même à lui avouer tout ce qu'elle a découvert deux ans plus tôt – bon pas l'aspect magique, mais elle dira que ses parents palestiniens ont émigré pour soigner sa sœur gravement malade, et qu'ils ont été tué dans un attentat de l'IRA.

Si Maya parle de ça plus facilement, c'est parce qu'elle est plus sereine sur ses origines maintenant que c'est digéré, mais surtout qu'elle ne veut pas croire que Rayan puisse penser que Farhan est autre chose que son frère. Oui, elle sent que leur relation bascule un peu, qu'il se montre particulièrement tendre et attentionné avec elle, et qu'elle-même le regarde différemment. Maya a toujours cherché le feu du foyer et qui représente mieux son foyer que son ami d'enfance ?

A la plus grande joie de leurs parents, Maya et Rayan annoncent former un couple à la fin de l'été. Mais quand Maya veut inviter Farhan chez eux pour lui faire rencontrer Rayan, ses parents refusent : ils n'ont rien contre ce frère qui est entré dans la vie de leur fille par la grande porte, mais est-ce nécessaire qu'imposer à un sorcier non-musulman l'un de leur repas ? Un peu vexée, Maya ne s'avoue pas vaincu : elle trainera Rayan jusqu'à Londres pour qu'il puisse rencontrer son frère.


o Des fiançailles en dent de scie

De manière générale, vous avez pu le lire, les parents de Maya ne feront jamais de la place à Farhan dans leur vie. Que Maya le voit à l'extérieur, c'est déjà très bien pour eux, mais ils auront toujours des difficultés à l'accueuillir chez eux. Ça, Maya en souffre et c'est pour ça qu'elle est rassurée lorsqu'elle constate à mesure des mois que Rayan, lui, s'entend très bien avec son frère. Farhan est assez habile pour masquer la magie dans sa vie – et maîtriser Joséphine quand il le faut. Celle avec qui le courant passe nettement moins, c'est Bérénice. La première fois qu'elle rencontre Rayan, les deux se fixent en chien de faïence. Ils ne se comprennent pas, n'ont pas les mêmes inspirations et se disputent un peu Maya.

Mais Maya écarte d'un revers de main tout ça : elle est heureuse. Elle adore travailler à l'Observatoire – même si elle raconte à Rayan qu'elle fait des études d'astronomies bien moldues à Londres. Elle est très heureuse d'avoir retrouvé son foyer parental : ça l'apaise après deux ans à s'interroger sur qui était sa famille. Là, tout devient clair, entre ses parents et Farhan qui est maintenant bien incrusté dans sa vie. Mais surtout, elle est aussi heureuse dans sa relation avec Rayan. Ils partagent leur foi, leur mode de vie – dont celui de ne pas avoir de relations intimes avant le mariage. Il est calme, apaisé, prosaïque quand elle peut être un peu rêveuse. Sa vie devient enfin un fleuve tranquille et Maya souffle, soulagée.

Pendant un an, la vie s'écoule paisiblement, si paisiblement que le mariage commence à venir sur la table. Maya a 19 ans, Rayan 22, et ce serait reproduire un schéma qu'ils connaissent. Celui de leurs parents, des frères de Rayan et qu'en fin de compte, ils souhaitent reproduire. Maya sait pertinemment que c'est la route sur laquelle elle s'est engagée lorsqu'elle a embrassé Raya pour la première fois. Alors quand il lui propose de l'épouser, elle n'hésite pas. Elle est heureuse, persuadée que c'est le sens de sa vie. Elle dit oui.

Tout le monde (surtout leurs parents) affiche leur bonheur à cette nouvelle. Farhan est plus dubitatif de ses fiançailles rapides, mais fait entièrement confiance à Maya pour savoir ce qui est bon pour elle. Bérénice est vraiment plus sceptique. Bérénice n'est pas la personne la plus tolérante du monde et reste persuadée que ce que Maya aime chez Rayan, ce n'est pas lui, mais la sensation de sécurité et de réconfort qu'il lui apporte. Ce sera un point de brouille entre les deux meilleures amies, à un moment où en plus Bérénice travaille d'arrache-pied pour prouver au Ministère qu'elle vaut mieux que Percy Weasley – longue histoire, juteux ragots, je vous réserve ça pour plus tard. BREF elle est donc stressée et irascible, ce qui n'aide pas.

Pourtant, le poison est instillé dans l'esprit de Maya. Au moment où elle devrait être le plus sûre de sa relation, elle doute. Elle multiplie les sorties avec Rayan pour se rassurer, scrute ses réactions concernant leur couple. C'est quand elle évoque leur future vie intime que la crispation monte d'un cran. Rayan est nerveux à l'idée, un peu fermé. De la pudeur ? De l'inconfort ? Elle n'arrive pas à lui arracher un mot à cette idée, et ça finit par la faire stresser elle-même.

Elle prend conseil partout, et notamment auprès de Joséphine en qui elle a toute confiance, et dont elle a toujours apprécié l'esprit libre et décalé. La crispation de Rayan lui rappelle un peu Charlie : peut-être qu'il n'est tout simplement pas à l'aise avec la sexualité. Ce ne serait pas surprenant vu la culpabilisation du désir dans certaines religions. Qu'il faut juste en parler, surtout. Oui, c'est le conseil de Joséphine : en parler, bien en amont de leur mariage et de la nuit de noce qui se profile.


o Briser les rêves

Alors Maya insiste auprès de Rayan, mais avec douceur et diplomatie. Des petites conversations distillées, des petites remarques qui peuvent déboucher sur des conversations plus sérieuses. Petit à petit, Rayan se détend et finit même par lâcher, de façon neutre, sans même se rendre compte que ça peut être une bombe : « Ne t'en fais pas, je suis sûr que ça ira le jour venu. Mais ... il faut se préparer psychologiquement, c'est juste ça. Je veux dire, on se connait depuis l'enfance. C'est comme si je couchais avec ma sœur ».

Maya se glace. Ce n'est pas vraiment la réponse qu'elle attendait, ni qu'elle espérait. Elle aurait préféré qu'il lui dise qu'il n'était pas à l'aise avec la sexualité ; qu'il avait peur ; qu'il ne savait pas s'y prendre, voire qu'il ne savait pas s'il avait hâte. Mais dire qu'il a la sensation de « coucher avec sa sœur » ... « C'est comme ça que tu m'aimes ? » demande Maya, un peu perdue. « Comme une sœur ? ». A ça, Rayan ne répond pas vraiment. Il baragouine, noie un peu le poisson, et laisse devant la porte de chez ses parents une Maya désemparée.

Plutôt que de rentrer chez elle alors que les larmes montent, Maya va se balader dans Leeds. Elle réfléchit à sa vie amoureuse qui s'est emballée depuis quelques mois. Au chemin qu'elle a suivi sans se poser de question, main dans la main avec Rayan. C'est comme un brouillard euphorisant venait de se dissiper. Ce qu'elle comprend ? Rayan n'est pas amoureux d'elle. Il l'aime, c'est certain, mais ce n'est pas de cet amour qu'elle veut. Non, Maya veut le feu du foyer, mais du feu quand même. Et si Bérénice avait eu raison ? Et si elle avait confondu l'amour avec le confort ?

Pendant quelques semaines, Maya va cogiter, se sonder intérieurement, beaucoup prier. Elle ne parle de ses doutes à personnes pour ne pas être interférée dans son jugement. Elle va même jeûner pour retrouver l'esprit du Ramadan et espérer que son corps purifié, la réponse viendra plus facilement. Finalement, elle comprend à chaque fois qu'elle retrouve Rayan que Bérénice avait raison. Elle n'est même pas vraiment amoureuse. Elle s'est laissée bercée par la familiarité, la fascination venue de l'enfance, et surtout l'espoir d'une vie future brillante.

Mais elle réalise que la vie sera loin d'être brillante. Rayan est pieux comme elle, c'est un sportif invétéré qui soigne son corps parfois à l'extrême, ce qui la déconcerte. Parfois il trouve l'intérêt de Maya pour la peinture ou le ciel futile, n'arrive pas à comprendre. Il voudrait l'initier au sport quand elle commence à prendre un peu de poids une fois évanoui le métabolisme miraculeux de l'adolescence, mais Maya déteste ça – en plus de détester qu'il juge ses nouvelles rondeurs ainsi. Et surtout, surtout, Maya ne se voit pas lui avouer qu'elle est une sorcière. Non, elle est persuadée que ça irait au-delà des limites de compréhension et de tolérance de Rayan. Et elle ne compte pas vivre dans le mensonge. Non, quelque chose cloche indéniablement. Ce n'est pas la vie dont elle rêve.

Alors Maya prend la décision qui s'impose. Après une longue conversation avec Rayan, elle rompt les fiançailles. Il ne comprend qu'à moitié, lui qui a vu ses parents ou ses frères se marier sans que ce soit une passion folle. Ils s'entendent incroyablement bien, ont la même vision de la vie et de leur foi et pour lui ça suffit. Il invoque beaucoup la déception que ça va causer chez leurs familles pour dissuader Maya, mais elle tient bon. Elle ne va pas briser ses rêves pour faire plaisir à leurs parents. Rêveuse, elle caresse ses cicatrices qui lui rappellent que sa vie a failli s'arrêter brutalement à l'âge de 3 ans. Allah a décidé qu'elle devrait rester sur cette terre et Maya a l'intention de ne pas gâcher ce cadeau.

Evidemment, les parents de Maya sont furieux de cette décision qu'ils ne comprennent pas. Maya s'attendait à cette réaction, et bien qu'elle en souffre, prend les dispositions qu'il faut : ni une, ni deux, elle part chez Farhan le temps de trouver autre chose, un appartement dans lequel elle pourra souffler. Si elle s'est laissé entrainer dans cette relation, c'est aussi parce que ses parents l'y ont si bien poussé. Maintenant il est temps qu'elle prenne véritablement sa vie en main, sans que les éléments extérieurs de la ballottent de tout côté. Maya est épuisée. Elle a 20 ans, et elle a l'impression déjà d'avoir trop vécu.


o Frère et sœur

Heureusement, Farhan est là pour prendre soin de sa jeune sœur dans ce nouveau moment difficile. Maya passe quelques semaines chez lui, dans l'ancienne chambre de Nolan (devenue chambre d'ami après son départ pour Belfast) et prend même des congés pour mettre de l'ordre dans sa vie. Sa mère tente de venir à Londres la ramener chez eux – et à la raison – mais Maya refuse, et ses relations avec sa famille se tendent à l'extrême. Déjà qu'ils n'aimaient pas beaucoup Farhan, leur animosité est renforcée par le fait qu'il héberge Maya.

Mais les frère et sœur n'en ont que faire. Farhan aide Maya à trouver un nouvel appartement dans la banlieue Londonienne, une résidence sorcière où elle pourra se rendre au travail par cheminée, et la soutient totalement dans sa décision de rompre ses fiançailles. Depuis qu'ils ont appris leur parenté, ils sont immédiatement noués, mais ce sont véritablement ses semaines à vivre sous le même toit qui scelleront définitivement leurs liens. C'est ce qu'ils n'ont jamais pu faire depuis la mort de leurs parents. Joséphine les laissera même quelques jours en trouvant un reportage à faire au Danemark. Maya est apaisée par son frère, légitimée dans ses sensations – notamment le fait qu'elle a le droit à l'amour et qu'elle a eu raison de ne pas se résigner.

L'autre chose qui va grandement les rapprocher, c'est le voyage à Jéricho qui suit la mort de leur grand-mère biologique, Zaynab. Elle n'a jamais vu Maya, Farhan n'a jamais souhaité avoir le moindre contact avec elle, mais elle leur lègue tout de même tous ses biens. Ensemble, ils retournent sur le lieu de naissance de Farhan (Maya, elle, est née en Irlande). Paradoxalement, c'est Farhan, pourtant né ici, qui n'éprouve que la distance avec cette terre chaude qu'il n'arrive pas vraiment à affilier comme son pays d'origine. Maya, au contraire, est exaltée par ce retour aux sources en territoire arabe. Après avoir mis les affaires de sa grand-mère en ordre, elle profite du voyage pour pousser jusqu'à Jérusalem et visiter les lieux saints de l'islam dans cette ville. Pour elle, ce séjour en terre palestinienne et israélienne touche à tout : son identité, sa foi, mais aussi sa curiosité intellectuelle. Farhan sera plus enthousiaste à l'idée de l'accompagner dans des musées de Tel Aviv ou des randonnées sur le plateau verdoyant du Golan, d'où leur mère est originaire.

Maya rentre plus forte et grandie de la Palestine. Elle fait alors un pas vers ses parents avec qui les relations sont assez froides depuis un an et la rupture de ses fiançailles. Pour se rapprocher, elle leur propose d'effectuer ensemble leur pèlerinage à la Mecque (pour celle.eux qui ne sont pas familiers de l'islam, il s'agit de l'un des cinq piliers : tout musulman en capacité physique et financière doit une fois dans sa vie aller dans ce lieu saint qui se trouve en Arabie Saoudite). Le pèlerinage, moment de spiritualité et d'union, désamorce un peu les conflits dans la famille, notamment avec le père de Maya qui est touché que sa fille soit revenue vers eux.

Tout s'apaise, et il est temps, parce que lorsque Maya revient d'Arabie Saoudite, elle apprend par Farhan que Voldemort est de retour (Fin du tome 4 de Harry Potter). Angoissée, elle n'hésite pas à multiplier les sorts sur la maison de ses parents et même dans son quartier d'enfance (y compris sur celle des parents de Rayan ou de Rayan lui-même ...). Elle n'hésite pas non plus à les visiter à l'improviste dans les mois qui suivent : la guerre lui a déjà arraché une paire de parents, l'idée que celle-ci la prive de ceux-là la rend malade. Sa mère est toujours un peu distante, mais son père l'accueille à bras ouverts. C'est pendant l'un de ses visites que Maya tombe sur un jeune thésard, étudiant de son père, aux yeux sombres et au sourire franc ...


o L'étincelle du cœur et de l'esprit

Il s'appelle Shani Nadeen, il a vingt-cinq ans et c'est un étudiant en thèse en littérature arabe, sous la direction du père de Maya. Né à Leeds de parents pakistanais, il est musulman, pratiquant mais pas orthodoxe – la première fois qu'elle le rencontre, il discute avec son père un verre de vin à la main ...

Mais Maya ne le juge pas sur ce verre de vin : la prime appréhension va être balayée par une réelle appréciation quand ils se mettront à parler de son voyage à la Mecque et à avoir un débat autour de l'industrialisation du lieu saint. Shani a fait lui aussi son pèlerinage et n'a pas apprécié le côté « usine à touriste » qui commence à entourer la Mecque. Maya est d'accord : elle qui cherchait la spiritualité, elle a été quelque peu déçue, sentiment que ne partageait pas ses parents. Shani comprend. Elle apprécie d'emblée sa sensibilité et son intelligence visible. Pour masquer sa magie, elle se dit préparer un mémoire en astrophysique (ce qu'elle fait plus ou moins, mais avec une partie théorie magique bien évidemment tue) ce qui impressionne grandement Shani.

Le père de Maya se sent vite de trop entre ses deux esprits vifs et enflammé et s'efface. Il a appris la leçon de Rayan et ne poussera jamais plus sa fille dans les bras d'un homme. Néanmoins il perçoit nettement la fascination de Shani pour Maya, et le rire de celle-ci ne le trompe pas. Quand ils conviennent de boire un café ensemble la prochaine fois que Maya viendra sur Leeds, son père sourit. Il adore son étudiant, il ne veut que le bonheur de sa fille : et s'il avait joué sans le vouloir les entremetteurs de génie ?

La chose va se confirmer dans les semaines qui suivent. Shani est rapidement subjugué par Maya, sa sérénité, sa curiosité naturelle et sa joie de vivre. Maya quant à elle apprécie son humour, son dynamisme et surtout, comme elle, c'est un amateur d'art et de culture (hé, il est thésard en littérature ce garçon !). Ensemble, ils vont dans les musées Londoniens, débattent sur la guerre en Palestine et prient parfois ensemble côte à côte chez ses parents.

La voie semble toute tracée et après un dîner, pendant une longue marche dans Leeds, Shani tente sa chance et se penche vers Maya ... pour rencontrer la paume de sa main. Oui, on peut le dire, Maya lui met un gros stop, mais elle a ses raisons : encore un peu blessée de ses fiançailles avortées avec Rayan, elle veut être claire avec Shani. Oui, les papillons dans le ventre sont là, des papillons qu'elle n'avait jamais ressentis avant et clairement elle brûle de l'embrasser. Mais s'il s'engage dans cette voie avec elle, c'est pour être sérieux. S'il s'engage avec elle, c'est pour tenter de construire quelque chose. Et s'il s'engage avec elle, il devra attendre avoir de pouvoir coucher avec elle.

La remarque est dite à dessein : elle sait que Shani a déjà convolé avec des petites-amies et qu'il n'a pas attendu le mariage pour répondre à l'appel des voluptés de l'amour. Mais c'est un homme patient, respectueux, et amoureux. Maya ne demande pas le mariage, mais du sérieux et c'est réellement ce qu'il veut avec elle. Puis, au fond de lui, il s'imagine que si ça se passe bien ... si elle est rassurée dans leur relation ... peut-être changera-t-elle d'avis ... ?

C'est mal connaître Maya, et finalement les rapports vont totalement s'inverser : alors qu'elle ne varie pas sur ses positions tout en s'épanouissant totalement dans leur relation, Shani comprend au fil des mois que ce qu'il veut, ce n'est pas coucher avec Maya Tabet, mais absolument la garder dans sa vie. Leur amour grandit, au fil des prières communes et des sorties au musée, entre Leeds et Londres. Shani aime regarder Maya peindre ; elle adore l'observer lire. L'harmonie est parfaite pendant plus d'un an et demi. Alors doucement, les questions commencent à être posée ...


o L'aveu

Et la première question que Maya se pose, ce n'est pas celle du mariage, mais celle de la grande révélation : dire à Shani qu'elle est une sorcière. Elle souffre de devoir lui mentir et de ne pas partager cet aspect de sa vie avec lui, au moment où elle commence à être une astronome confirmée. Elle réalise qu'elle avait tout fait à l'envers avec Rayan : comment avait-elle pu envisager d'épouser un homme qui, somme toute, ignorait tout de sa vie ?

Le dilemme angoisse un peu Maya, mais elle repousse le moment tant que la guerre éclate. C'est un moment de tension extrême où elle n'ose pas trop fréquenter Shani de peur de le mettre en danger (surtout quand Voldemort prend le pouvoir et qu'on interdit de nouveau les unions mixtes). Elle ne peut même pas le présenter à Farhan qui doit rester discret du fait des activités de Joséphine. Tout cela pèse à Maya, mais aussi à Shani, qui sent son stress sans le comprendre. Face à ses questions, Maya se résigne. Il faut qu'elle lui parle. Qu'Allah lui donne le courage ...

Quand la chute de Voldemort est annoncée, Maya voit cela comme un signe de destin. On lui retire une épine du pied : maintenant, à elle d'être honnête avec l'homme qu'elle aime. Mais elle prend son temps, repousse parce que Shani a beaucoup de travail pour sa thèse et qu'elle ne veut pas faire exploser son monde. Avant toute chose, elle veut présenter Shani à Farhan. La rencontre a lieu dans un restaurant de Londres. Joséphine est enceinte jusqu'aux yeux de son deuxième enfant et ils viennent d'emménager à Belfast. « Vous êtes venus de Belfast jusque Londres pour ce dîner ? » s'étonne Shani, un peu gêné. Joséphine et Farhan s'entreregarde paniqués face à leur bourde, mais Maya sauve la mise en disant que les locaux du journal dans lequel travaille Joséphine sont à Londres.

La rencontre se déroule parfaitement. Farhan comme Joséphine adorent Shani, et inversement. A la fin, Farhan s'isole avec sa sœur, restée un peu muette et en retrait toute la soirée. Il sent le stress de sa sœur. Maya déballe son dilemme et Farhan l'écoute avant de répondre simplement « s'il te demande en mariage maintenant, qu'est-ce que tu dirais ? » Maya n'a pas à réfléchir longtemps avant d'avouer : « je pense que je dirais oui ... ». « Alors dis-lui que tu es une sorcière. Dis-le maintenant que tout est encore possible, ça évitera de faire souffrir du monde ».

Les paroles de Farhan sont, comme toujours, pleines de sagesse. Maya se résout enfin, et pour ne pas empoisonner encore plus son esprit, profite d'une marche le long de la Tamise le soir même. Enveloppée par la nuit d'avril, elle avoue tout à Shani. Lequel est véritablement choqué par les révélations qui lui tombent littéralement sur la tête. Il est incrédule, croyant presque à une blague avant de voir les larmes dans les yeux de Maya. Non, ce n'est vraiment pas le genre de Maya de faire ce genre de blague ...

Shani a du mal à se remettre de ses révélations. Il est croyant, il a des conceptions philosophiques précises, et la magie dans les veines de Maya vient bouleverser tout ce en quoi il croyait. Choqué, perdu, il quitte Maya déstabilisé. Il devait dormir chez elle, sur un futon, mais préfère prendre une chambre. Réfléchir quelques jours. Maya est dévastée. Plutôt que de rentrer dans son appartement, elle va voir Bérénice qui habite dans le centre-ville de Londres, où elle pourra pleurer de tout son soul.

Maya n'a pas de nouvelle de Shani pendant plusieurs jours. Elle n'ose pas aller vers Shani, mais souffre horriblement de son silence. Elle prend des congés et se retranche chez ses parents. Peiné pour sa sœur, Farhan vient la visiter avec sa petite Moïra pour l'égayer. C'est le moment où deux arrivées se télescopent et rentrent en collision :

- Shani arrive sur le bas de la porte ...

- ... au moment où Athéna, la chouette de Joséphine, s'engouffre dans la pièce. Le travail a commencé, elle est partie à Ste-Mangouste seule.

Et panique à bord chez les Tabet ! Pris de cours, Farhan laisse la petite Moïra à sa tante et se dépêche à Ste-Mangouste en transplanant devant un Shani immobile comme une statue de sel. Maya, sa nièce dans les bras, n'ose pas prononcer le moindre mot. Shani est pâle, les traits tirés et rien dans son regard ne laisse présager une issue positive ... Aux premiers mots qu'elle prononce, Maya manque de s'écrouler.

« Eh bien, on dirait que ça va être une grande journée pour ta famille ... »

Et, par respect pour la tradition, c'est vers le père de Maya que Shani se tourne pour demander sa main. Sorcière ou pas, Maya est parfaite à ses yeux et ce serait s'arracher le cœur que de ne pas l'avoir dans sa vie. La petite Moïra dans les bras, Maya pleure de bonheur. Cette fois, c'est l'amour, le vrai, le feu dont elle a toujours rêvé.


o Une vie de famille à la tête d'une tribu

Une année de fiançailles plus tard, Maya et Shani se marient selon les rites de l'islam, à l'été 2000. Elle a 25 ans, lui 28. Et le fait marquant n'est pas la nuit de noce, mais la première fois que Maya dévoile sa chevelure dans un moment assez solennel. Shani est émerveillé par ses boucles noires et répète plusieurs fois que rien que pour pouvoir la contempler, ça valait le coup de l'épouser !

Le couple s'installe à Londres où Shani trouve un poste de professeur de lettre en lycée. Maya poursuivit elle son activité d'astronome. A l'observatoire magique Britannique, elle établit des cartes, des calculs, supervise des enchanteurs de renoms qui tentent des sortilèges aux différentes phases de la lune. Elle travaille souvent en pleine nuit, mais ce rythme décalé ne la dérange pas le moins du monde. Les étoiles, ça reste sa plus belle inspiration.

L'année qui suit leur mariage, ils voyagent au Pakistan où Shani a encore de la famille, Maya retourne à Jéricho puisqu'elle avait adoré la Palestine avec Farhan. C'est en rentrant de ce dernier voyage que Maya apprend qu'elle est enceinte ... Qu'on se le dise, la maternité c'était clairement l'un des buts de vie de Maya. Evidemment qu'elle voulait des enfants. Elle en veut plein, elle est une mère née, et a souffert d'être « fille unique » dans sa jeunesse. Shani est lui aussi très curieux d'élever des petits sorciers...

Bon, pour le coup je vais faire une liste, je pense que ce sera plus simple ! Vous êtes prêt.es ? Parce que Maya elle enchaine !

- Yasmine en 2002 : plus typée pakistanaise avec une longue chevelure lisse noire de jais, son caractère plutôt enflammé peut déconcerter la très calme Maya. Yasmine est une révolutionnaire et c'est au nom de toutes les femmes qui n'ont pas le choix qu'elle refusera de porter le hijab. Malgré son allure rebelle, cette jeune fille à la soif de justice sera répartie à Poufsouffle.

- Ayan en 2004 : plus calme et timide, Ayan rêvera petit d'être imam avant de changer d'avis à Poudlard. Garçon complexé par son poids, il se rassurera dans ce que sa mère répète : Allah l'aime comme il est. Ayan est un peu le lien entre les frères et sœurs, ou entre eux et leurs parents, celui qui résout les conflits et apaisent les tensions. Ce Serdaigle au cœur sur main voudra alléger l'humanité de ses maux et s'orientera vers Ste-Mangouste.

- Seth en 2006 : Alors je suis fière de son nom parce que c'est à la fois un Dieu égyptien et l'un des prophètes de l'islam. C'est un garçon plutôt fermé, pas timide, juste réservé. Seul enfant envoyé à Serpentard (où, funfact, il aura la charge IMMENSE de remplacer Marcus Montague (ref à Les fantômes des oubliés) au poste de poursuiveur ...Quand Lucy lui a dit qu'il suivait un irremplaçable, Seth aurait souri avec défi). Maya grimacera en voyant son fils entrer dans la maison de Voldemort mais Seth aura à coeur de réussir dans une maison moins consensuelle que ses frère et sœurs. 

- Meryem en 2009 : joyeuse et curieuse, elle est très proche d'Aloyssia Falwey, la fille de Bérénice (ce qui ravira leurs mères). Son esprit à la fois vif et créatif est signé Serdaigle. Comme Maya, elle adore peindre, dessiner, y compris sur elle-même (ses mains sont toujours couvertes de dessins à l'encre) et elle confectionnera elle-même les motifs de ses hijabs.

- Samara en 2010 : après son dernier accouchement, Maya, 33 ans, pensait enfin souffler et se retrouve avec un retour de couche ! La petite Samara aux magnifiques boucles maternelles est la petite terreur de la fratrie. Enfant espiègle, un peu trop dynamique et qui courre partout, elle épuisera ses parents déjà bien affaiblis par ses quatre aînés. La seule qui sait la cadrer, c'est Yasmine qui est plus grande et plus terrible qu'elle ! Ce sera une surprise lorsque cette petite tornade ira à Serdaigle, ce qui fera dire à Maya que la Salle Commune n'a sans doute plus vu une telle teigne depuis Joséphine Abbot.

5 enfants en 8 ans, Maya a fait plus que sa part dans le peuplement de la planète ! Mais ça correspond à ses aspirations : Shani et elle voulaient une famille nombreuse et s'épanouissent totalement dans leurs rôles de parents. Ils éduquent tous leurs enfants dans la foi musulmane et tous suivront cette voie avec plus ou moins de relâchement (de Yasmine qui croit vaguement en Dieu sans se donner de limite à Ayan et Meryem qui suivront scrupuleusement le Coran).

Mais ils respectent les choix de chacun à suivre ou non leur foi avec l'âge, même si parfois ça peut donner des crispations. Quand Maya offrira son hijab à Yasmine, celle-ci le rejettera avec une telle ardeur que ça en blesse sa mère (qui aurait accepté un simple « non »). De manière générale, Maya et son aînée auront toujours du mal à se comprendre : c'est elle qui mettra les nerfs de la si douce Maya à dure épreuve : dans l'adolescence, elle a la sensation que Yasmine la rejette elle, en rejetant le port du voile. De même elle éprouvera toujours des difficultés à communiquer avec Seth, qui en plus subi quelques remarques de sa fratrie sur le fait d'être à Serpentard. 

Shani lui souffrira un peu de voir ses enfants partir un à un vers l'Ecosse et réclame d'aller à Pré-au-Lard à chaque sortie pour profiter de ses enfants. Il a peur du fossé qui peut se creuser entre ses petits enfants sorciers et lui pauvre professeur moldu, mais Maya veille soigneusement à ce que ce ne soit pas le cas. Les enfants adorent leur père, ce père qui inventait des histoires rien que pour eux quand ils étaient petits et qui partageait leurs jeux quand Maya est la mère peut-être un peu plus stricte, mais calme et présente.

Shani et Maya n'oublieront jamais leur couple et n'hésiteront pas à laisser leurs cinq enfants un peu partout (une chez Bérénice, deux chez Farhan ou deux chez les grands-parents) pour faire un petit voyage en amoureux et souffler. Shani trouvera un poste à l'université de Londres en littérature arabe qui lui donne un emploi du temps souple et Maya réduira un peu son temps à l'observatoire pour travailler le plus possible à la maison. A deux, ils cadreront parfaitement cette marmaille dans la banlieue Londonienne.

Les enfants sont de plus très soudés. Des disputes communes à tous frères et sœurs, mais lorsque Meryem décidera de revêtir le hijab à 14 ans et s'exposera aux remarques de ses camarades, ses frères et sœurs feront front avec elle (y compris Yasmine qui n'est pas foncièrement contre le voile, mais simplement pour le choix). De même on raconte que c'est Seth qui a mis un pétard dans le sac de Roxanne Weasley après qu'elle s'est moquée de son frère Ayan (un sacré cran, vous ne pouvez pas en disconvenir ... après, pas vu, pas pris). Seth entraînera aussi la petite Samara pour qu'elle entre dans l'équipe de Quidditch de Serdaigle, et ce sera Meryem qui se trouvera une âme de rebelle pour asperger le Capitaine de peinture quand il la refusera au motif qu'il a déjà trop de filles dans son équipe.

Tout ça, même les petites bêtises, même les petites disputes, Maya les observera avec tendresse. Elle n'a jamais connu sa véritable famille, mais celle qu'elle s'est créée est sa plus grande fierté. Devant le La Mon House Hôtel et l'arbre sanctuaire que Farhan a édifié, elle adresse une prière à ses parents et sa sœur décédés des années plus tôt. Jamais elle ne les oubliera, mais à présent, sa vie est belle.  

*** 

J'espère que cette partie 2 du "Et après?" vous aura plu ! On se retrouve samedi pour la dernière partie <3 

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