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Chapitre 54 : Du combat, des larmes et du sang

PERRI EST EN DIRECT DE ROME 

ça méritait bien un craquage? En plus je suis pas sûre d'avoir le temps de poster demain, comme vous vous en doutez j'ai un programme sacrément chargé !  

En plus ce n'est pas comme si j'étais dans une vibes antiquité depuis quelques semaines ... et que je commençais à doucement songer à me pencher là-dessus pour un possible roman historique ... oui oui l'imaginations s'est remise en marche. Ce qui me manque c'est un beau carnet gravé "SPQR" ! 

Et vous vos vacances se déroulent bien? Dites moi toooout Perri est là pour vous écouter ! 

Mais au fait ... c'est que j'arrive toutes les semaines devant vous avec des nouvelles ! 

Et oui j'avais annoncé que mon objectif était de finir LDP avant d'arriver à Rome ! Alors je n'ai pas parfaitement fini parce qu'il me reste l'épilogue et le "Et après", mais le corps même de la fanfiction est fini ! 

C'est une nouvelle page de ma vie d'écrivaine qui se tourne. Tout doucement, chapitre par chapitre, récit par récit, le temps de la fanfiction se referme pour moi ! 

Mais pas de panique, ça veut dire que s'ouvre celui des bonus et des nouveaux projets ! Perri ne disparaît pas <3 

Je vous laisse avec le chapitre, je dois jouer au papayoo avec ma belle-famille ... BISOUS ENJOY LE CHAPITRE PERRI VOUS AIME ! 

***

Well it hasn't been your day, your week, your month or even your year, but ... 
I'll be there for you, when the rain starts to pour
I'll be there for you, like I've been there before
I'll be there for you, 'cause you're there for me too... 

I'll be there for you
The Rambrandts 
[Accessoirement le générique de Friends]

***

Chapitre 54 : Du combat, des larmes et du sang.

Samedi 19 mai 1991

C'est le dernier match de l'année. Et Aidan peut crever s'il espère que je pointerai mon nez avant la minute juste avant le match.

Je traîne. Elisa a déjà passé sa tête, presque comme une éclaireuse. Elle avait l'air un peu triste, j'ai failli lui dire quelque chose de gentil ... mais elle est repartie aussi sec, en me souhaitant bonne chance. Elle s'est adoucie, depuis qu'elle a lâché à toute l'école que Lauren était lesbienne. Je pense qu'elle culpabilise et qu'elle a compris qu'être une peste ça ne servait pas à grand-chose. On a appris la même leçon visiblement, elle et moi.

Alors maintenant, Aidan ne la mérite vraiment plus. Je sais que Berry réfléchit ... j'ai l'œil, je ne les voie jamais ensemble, même pas pour jouer aux échecs. Elle a l'air vraiment concentré sur ses révisions ... ça devrait me rassurer. Mais j'ai encore une boule au ventre. Elle a beau dire ce qu'elle sait ce qu'elle fait, elle a seize ans ... Personne ne sait ce qu'il fait à seize ans. La vie nous bouscule en nous donnant l'illusion que c'est nous qui tenons les rennes.

Il ne faut pas que je pense à ça maintenant ... j'ai vraiment envie de penser au match. C'est le dernier. Le dernier. Je ne m'y attendais pas mais au final j'ai un petit pincement au cœur. Peut-être parce que c'est contre Charlie. Ce n'est pas important pour moi, mais ça l'est pour lui. Il fut un temps le Quidditch c'était toute sa vie. J'en sais quelque chose ...

***

Le matin des finales, Farhan se réveilla les yeux brûlants, le corps endoloris après avoir passé une soirée penché sur ses livres, ébloui par le simple trait de lumière qui filtrait à travers les rideaux de velours. Mais surtout, avec sur sa table de nuit un morceau de parchemin disposé en évidence et qui clamait un message très simple, très percutant, qui alluma la lumière dans son esprit.

« Je suis désolé ».

Il fallut plusieurs secondes pour que les mots intègrent son esprit brumeux et il saisit le morceau dans ses doigts pour le lire et le relire, perplexe. S'était-il disputé avec Joséphine... ? Il était vrai qu'il avait énormément révisé cette semaine et quand il ne révisait pas pour lui, il le faisait pour Tonks dont l'angoisse montait à mesure que les ASPIC approchaient. Pourtant quelque chose clochait ... L'écriture était trop petite, trop désordonnée pour être celle de Joséphine qui avait au moins cette qualité de former ses lettres de façon presque calligraphiques. Et pourtant, la familiarité le frappa comme un coup de poing qui le cueillait au creux de l'estomac.

-Charlie, comprit-il, le cœur serré. Oh, Charles ...

Indécis, il mit plusieurs secondes à écarter les rideaux de son lit, pour constater que le dortoir était terriblement désert. Il lui semblait bien avoir été réveillé par la porte qui claquait et il comprit aisément lorsque son regard tomba sur sa montre. Dix heures trente. Ses camarades devaient prendre leur petit-déjeuner ; Charlie déjà être au chaud dans les vestiaires, dans sa bulle, à préparer son match contre Serdaigle. Joséphine aussi, quand il y pensait, avachie sur son banc en faisant semblant d'écouter Aidan, rêvant de lui crever les yeux pour avoir osé toucher sa sœur. Ou peut-être même s'était-elle permise d'être en retard, pour son dernier match à Poudlard. Le dernier de leur vie. Nom d'un Farfadet, le dernier ...

S'il n'avait pas versé tant de larme dans l'année, sur ses parents, sur Shahrazade, sur cette affaire qui avait détricoté sa vie, il en aurait lâché. Avec tout cela, il n'avait pas vu sa dernière année à Poudlard filer à une vitesse vertigineuse. Et quand le temps retrouvait son cours ordinaire, commençait enfin à desserrer son étau sur lui, il s'arrêtait et réalisait que la fin était proche. Il vivait ses derniers instants, et il ne s'était même pas réveillé pour en profiter. Assis sur son lit, Farhan fixa le mot de Charlie à s'en dessécher les yeux. « Je suis désolé ». Les mots amers et brûlants de leur dispute éclatèrent à ses oreilles. La bulle de colère restait logée dans sa poitrine, en plein cœur d'une blessure qui se refusait à se refermer. Celle infligée par un ami qui partait sans regarder en arrière.

Farhan pinça des lèvres, les doigts si crispés que le morceau de parchemin trembla et se froissa. Il n'avait pas voulu faire le premier pas après avoir appris par Joséphine que Charlie « attendait qu'il se calme ». Comme un sale gosse qui faisait une crise. L'idée l'avait ulcéré, puis blessé lorsqu'il s'était rendu compte que Charlie n'avait toujours pas compris ses griefs. Certes, il savait avoir été injustement cruel. Jamais il n'aurait dû lui parler de cette histoire de préfet ... encore moins lui peser des années de l'ombre qu'il avait lui-même choisi et cherché. Cette année avait agi comme une cocotte-minute sur lui et malheureusement pour Charlie, c'était lui qui l'avait dégoupillé. Mais le fond de vérité restait là, latent, insidieux comme un venin dans ses veines et Charlie avait refusé de le voir. Jusque maintenant ... C'est lui qui fait le premier pas. Et Merlin que c'était difficile pour Charlie de s'exprimer ... la formulation, très simple, voir simpliste, le prouvait amplement. On avait reproché à Farhan de s'effacer dans le silence, mais les silences de Farhan étaient signifiants, quand les mots incessants de Charlie signifiaient rarement. Là, il tendait la main. Le matin des finales, à l'aube de leurs derniers instants à Poudlard.

Farhan avait-il le droit de les gâcher en se laissant consumer par la fierté et la colère ?

Farhan inspira profondément et expira lentement, comme lui avait appris Fiona pour reprendre le contrôle de ses émotions lorsqu'elles prenaient le dessus. Il n'avait jamais été quelqu'un d'orgueilleux, même pas lorsque ça concernait ces dons en potions. C'était peut-être Joséphine qui avait réveillé cette partie-là de lui, en le rejetant, puis revenant ... En le défiant, tout simplement. C'était précisément ce qu'elle avait voulu entrevoir en le piquant. Autre chose qu'un garçon lisse et taiseux. Maudite soit-elle. Il porterait haut son écharpe de Gryffondor contre elle dans le stade. Encore fallait-il qu'il y soit à temps ...

Deux minutes plus tard, Farhan était habillé, avait passé son écharpe à va-vite autour de son cou et dévalait les escaliers de la tour de Gryffondor, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Dans sa main virevoltait toujours le mot de Charlie et celui-ci fut le premier trempé lorsque dehors ils rencontrèrent la pluie de mai. Farhan n'avait pas pris de cape et ne prit même pas le temps de déployer un enchantement autour de lui : il courut à perdre haleine sur la pelouse humide, d'une seule traite malgré son manque criant de forme physique. Un feu vorace lui dévorait les poumons lorsqu'il atteint les vestiaires de Quidditch. Le stade, lui, était déjà plein pour la première des deux finales de la saison. De mémoire, l'enjeu était important. Il ne connaissait plus les calculs. Même Charlie s'était détourné des calculs alors Farhan n'avait plus tenu les comptes.

-Lauren, haleta-t-il en entrant dans le couloir.

La préfète et poursuiveuse, revêtue de sa robe écarlate, lui servit un regard éperdu. Elle n'était pas la seule dans le couloir qui menait au stade : la moitié de l'équipe de Gryffondor sortait du vestiaire, balai en main. Dubois, le nouveau Capitaine, se tenait entre les jumeaux, une main sur chacune de leurs épaules, à leur donner les dernières instructions.

-Farhan ? s'étonna Lauren, appuyée contre le mur. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Charlie. Il est là ?

Un peu perplexe, Lauren indiqua du pouce le mur derrière elle qui renfermait l'un des deux vestiaires du bâtiment. Sans attendre ni adresser le moindre regard aux autres joueurs, il s'engouffra dans la pièce où ne restait que Polly Bell, leur camarade de septième année qui laçait ses bottes souples sur ses mollets. Elle lui adressa un bref regard avant de sortir à son tour d'un pas déterminé, son balai à la main. Charlie, lui, était assis sur un banc, la tête rejetée en arrière. Visiblement inconscient de l'apparition de Farhan, il contemplait le plafond sans ciller, les bras croisés sur sa poitrine. C'était si rare de voir Charlie s'immerger dans une bulle avant un match ... il n'en n'avait jamais éprouvé le besoin. Pour lui, le Quidditch était tellement instinctif : il suffisait qu'il rentre sur un terrain pour que rien ne compte plus qu'une petite balle dorée. La pression et la responsabilité étaient venus enrayer cela ...

-Tu ne vas pas laisser Joséphine gagner, quand même ?

Farhan n'avait pas trouvé de meilleure approche, et la regretta presque immédiatement en songeant qu'utiliser Joséphine n'était pas délicat. Cependant, quand Charlie posa enfin les yeux sur lui, seule la surprise faisait briller ses yeux. Ils s'observèrent quelques secondes en chien de faïence, immobiles, comme si l'air autour d'eux était une poudrière que le moindre mot pourrait enflammer. Comme ça avait été le cas lors de leur dispute. Chaque mot ajouté n'avait été qu'une explosion supplémentaire et au fond cet état perdurait encore.

-Non, répondit finalement Charlie d'un ton neutre. Non, ce ne serait pas drôle ... (Il baissa le regard sur les carreaux qui tapissaient le vestiaire de Quidditch). Même si je ne vais pas te mentir, c'est à elle que je pensais.

-Pourquoi ... ? Oh.

Farhan eut la sensation qu'on abattait des tonnes d'eau glacé sur son crâne et avec un dégoût palpable, il observa la pièce autour de lui. Rien d'étrange. Quatre murs, des bancs, des portes-mentaux, une fresque représentant le terrain ... et une porte qui menait aux douches. Les couleurs joyeuses de la peinture semblaient se tenir à ses yeux.

-C'est ici ... ?

-Ici ou de l'autre côté, la vérité c'est que je n'en sais rien. Chaque capitaine a ses petites habitudes, moi je sais que j'aime bien prendre celui-ci parce qu'il est plus lumineux ...

-Alors disons que c'était celui de l'autre côté, décréta Farhan de façon arbitraire. Ça nous évitera d'avoir à y mettre le feu.

Le « nous » était sorti avec un naturel désarçonnant et ce fut certainement cela qui fit naître un vague sourire sur les lèvres de Charlie. Son regard se déporta jusque la main de Farhan, toujours à moitié serrée sur le parchemin détrempé par la pluie. Alors, le poids dans l'air sembla s'abattre de nouveau et crépiter sur leur peau. Indisposé par cette pression, Farhan tenta de lui échapper en venait d'assoir sur le banc, à hauteur de Charlie, mais à une certaine distance tout de même.

-J'ai reçu ton message, annonça-t-il de façon inutile.

-J'avais compris. Honnêtement, je ne pensais pas que tu viendrais au match, alors si tu es là ...

-Pourquoi ? s'étonna Farhan. Je n'ai jamais loupé un match !

Charlie se trémoussa sur son banc et se mit de nouveau à contempler le plafond. Certes, Farhan n'avait jamais été féru de Quidditch, mais il appréciait le spectacle et il ne s'était même jamais déshonoré sur un balai. Ça lui était même arrivé d'emprunter celui de Charlie à la fin de l'entrainement pour faire un tour de stade. Mais surtout, il avait tenu à être là, à chaque instant, se rappela-t-il, le cœur serré et comprenant soudain le malaise de Charlie. Ils étaient tellement liés que les succès de Charlie étaient en parti les siens.

-Il est peut-être temps qu'on se comporte comme des adultes, non ? proposa-t-il en un souffle. C'est l'idée. C'est dans cette optique que Poudlard nous lâche, non ? Qu'on soit les adultes de demain.

-Je crois que je n'ai pas très envie d'être un adulte.

-Je comprends. Un adulte, ça a des responsabilités. Tu vas devoir gérer des choses.

-Oh, la ferme, grogna Charlie, exaspéré. C'est déjà bien assez angoissant ...

Il suspendit sa phrase avant de river ses yeux sur la fresque qui ornait le mur. Quelque chose se fendilla peu à peu l'expression de son visage, qui devenait moins assurée à mesure que les secondes s'égrainaient.

-Surtout quand on doit faire ses premiers pas d'adultes à l'autre bout de l'Europe, ajouta-t-il dans un filet de voix. Je crois qu'à mesure qu'on s'en rapproche, j'ai compris un peu l'énormité de ma décision. D'abord pour les autres, et après pour moi.

-C'est très Gryffondor d'agir avant de réfléchir, commenta Farhan avec un faible sourire.

-Ah, c'est clair que j'ai agi comme un Gryffondor, je ne vais même pas m'en défendre. Comme un Attrapeur. J'ai vu un truc brillant au loin et j'ai foncé tête baissée sans penser au reste des joueurs sur le terrain. Je te jure, on ne dirait peut-être pas comme ça, mais quand je vois le Vif d'Or, je suis un taureau lancé à pleine vitesse. Je suis capable de blesser des gens sur mon chemin. C'est déjà arrivé, d'ailleurs, j'ai déjà percuté l'Attrapeuse adverse.

Cela devait être plus facile de parler en métaphore sportive pour Charlie, car ces mots étaient plus fluides, son attitude moins crispée. Cela parut lui donner le courage de poursuivre avec plus d'aplomb :

-Je ne veux pas partir pour m'éloigner, fuir, ou punir qui que ce soit. Je veux partir parce que je sens que c'est le sens de ma vie. Je ne sais pas ... Pour la première fois, c'est quelque chose que j'ai envie de faire, jusqu'au fond de mes tripes je le sens. Je vais étudier les dragons, les créatures qui me fascinent depuis que je suis tout petit. C'était l'unique manière de me faire lire, de me donner un livre sur les dragons ! La seule leçon de Potion que j'ai retenue, celle sur les douze propriétés de son sang, c'est ...

-Charles, le coupa Farhan, un peu amusé mais dépassé par la passion qui animait de plus en plus la voix de son ami. Pas besoin de me convaincre, je sais tout ça. Evidemment que l'opportunité est trop belle pour que tu la refuses ...

Voilà, il l'avait dit. Ce qu'il avait refusé d'admettre pendant des jours, ce qu'il avait même refusé qu'on lui assène pour défendre Charlie, pour rationnaliser sa colère. C'était normal qu'il saute sur ce poste. Naturel. Quel meilleur métier pour un garçon aussi spécial, aussi aventureux, qui avait été étouffé toutes ses années par une simple école ? Qui était-il pour le retenir, ternir son bonheur d'avoir enfin trouvé sa place dans le monde ? Farhan coinça son soupir derrière ses dents et rejeta sa tête en arrière jusqu'à qu'elle cogne contre le mur derrière lui.

-Et je suis désolé si j'ai donné l'impression de te le faire payer.

Ça aussi, il l'avait dit. C'était bon, il renonçait à sa colère absurde et égoïste, celle d'un garçon qui, malgré sa sérénité apparente, avait encore peur de tout perdre. C'était ce que Charlie avait remué en lui annonçant partir pour la Roumanie, sans se retourner. Lorsque Farhan avait perdu sa famille, on lui avait donné Nolan et Fiona. Quand Maya était revenue dans sa vie, on avait tenté de lui prendre son père. Et maintenant que c'était Joséphine qui s'était arrimée à son destin, Charlie s'en éloignait ? C'était une malédiction, avait-il décrété, mortifié. Il était destiné à payer toutes les belles choses qui s'inséraient dans sa vie. Chaque arrivée signait un départ, c'était une fatalité. La sienne.

Charlie garda la silence, l'air d'intégrer les excuses. Pressée l'une contre l'autre, ses mains tressautaient nerveusement.

-Tu veux ... qu'on fasse des règles ? proposa-t-il finalement, embarrassé. Comme avec Jo ? Genre obligation d'envoyer une lettre toutes les semaines, visite tous les ans ?

Tous les ans ? faillit s'étrangler Farhan, suffoqué. Passer de vivre ensemble tous les jours depuis sept ans à une fois par an ?! Cela concrétisait tant ses craintes qu'il sentit la panique et la colère le reprendre à la gorge. L'inspiration qu'il prit lui fut douloureuse, brûla ses poumons, et il lui en fallut de nombreuse pour s'affranchir de ses émotions.

-C'est cher, les portoloins internationaux, se justifia Charlie, l'air chagriné et lourdement conscient du silence de Farhan. Ma mère m'a dit de garder mon argent, mais si tu veux je peux essayer ...

-Non, elle a raison, articula Farhan, un goût aigre dans la bouche. C'est juste ... waho. Ça va faire un sacré changement ...

-Je suppose que c'est ça aussi, grandir. Changer d'environnement. S'y adapter. C'est comme ça aussi qu'on devient des adultes.

-Finalement je ne suis pas sûre d'aimer ça non plus.

Un fin sourire s'étira sur les lèvres de Charlie.

-Tu es sûr ? Réfléchis, Fa'. Maintenant, tu sais qui tu es. Tu vas retrouver la boutique de ton enfance, Nolan et Fiona. Tu auras Maya, Joséphine, une vie pleine, un cocon. Un pote à l'étranger pour passer les vacances. Tu vas adorer ta vie d'adulte, elle sera brillante.

Farhan acquiesça lentement, sans aucun argument à répondre à cela. Tout ce qu'il avait toujours voulu lui tendait les bras et pour la première fois de sa vie, il aborderait le tournant entier, sans la moindre zone d'ombre pour le faire regarder en arrière. Il pourrait peut-être même enfin laisser son terrible passé derrière lui, définitivement. Après cette année difficile, c'était littéralement la lumière qui brillait au bout du tunnel.

-J'ai vraiment envie de croire qu'un continent n'est rien, poursuivit Charlie avec une certaine tranquillité qui prouvait qu'il y avait réfléchi. Que ce n'est pas une fin. Je n'ai pas envie de croire au « Loin des yeux, loin du cœur ». Ça ne dépend que de nous, ça. Si on veut ne pas poursuivre les liens, ne pas faire les efforts, alors oui il s'effritera ... mais ce n'est pas ce que je veux. Vraiment pas. Je ferais tout pour le maintenir. Même à un continent d'écart.

-C'est ce que je voulais entendre, avoua Farhan de façon presque honteuse.

-Vraiment, je ne peux pas croire que tu aies cru que j'allais juste te laisser en arrière. Tu l'as dit toi-même, Farhan. Tu es mon frère.

C'était mettre des mots sur une évidence. Et pourtant parfois, les mots faisaient du bien. Vraiment, ils devenaient du nectar pour les oreilles, du baume pour un cœur meurtri, un pansement pour une âme blessée. Parfois, il fallait oser poser les mots, malgré la gêne, malgré la honte, malgré la colère et jusque là, aucun d'entre eux n'en avait eu le courage. Charlie, le moins éloquent des deux, le trouvait aujourd'hui et pour peu, des larmes seraient montées dans les yeux de Farhan. Oui, ils étaient des frères qui s'étaient trouvés au sein d'un nouveau foyer. Un de plus pour Charlie, le seul qu'il s'était choisi, un seul pour Farhan qui sortait d'une enfance solitaire et avait soif d'amitié. Si l'ignorance totale de son passé et de sa famille ne lui avait pas pesé toutes ses années, c'était aussi parce qu'il s'était construit Charlie pour la suppléer. Voilà aussi pourquoi s'était si difficile de le regarder partir.

Les mots de reconnaissance étaient là, au bord de ses lèvres mais furent magnifiquement coupés par une porte qui s'ouvrit bruyamment sur Oliver Dubois, la robe écarlate tranchant avec le gris des murs et l'insigne de Capitaine étincelant sur sa poitrine.

-Charlie, le match commence dans cinq minutes et les Serdaigle sont déjà en ... Aïe !

Un balai venait d'être asséné sur son crâne, une seconde avant qu'un bras n'apparaisse pour le prendre par le col et l'écarter de la porte avec autorité, malgré les protestations – et la carrure difficile à bouger – d'Oliver. Il disparut prestement de dans le couloir.

-Mais aïe, McColley !

-Fiche-leur la paix ! asséna la voix de Lauren, avant que sa tête n'apparaisse dans l'embrasure. Ne sortez pas d'ici sans vous être réconciliés ! Je m'occupe de Bibine et de notre fringant Capitaine.

Elle frappa le manche de son balai sur sa paume de manière éloquente et disparut à son tour en refermant prestement la porte. A la fois gêné et amusé, Farhan consulta sa montre pour voir l'aiguille se rapprocher en effet du douze de manière dangereuse.

-Ton dernier match t'appelle.

Une ombre traversa brièvement le visage de Charlie à l'évocation de cette ultime rencontre, la dernière fois qu'il revêtait une robe de Quidditch. La fin d'un rêve qui n'était pas le sien, d'une vie qu'il avait vécu pour les autres et qui, enfin pour sa dernière représentation, était réduite à ce qu'il lui plaisait véritablement dans ce sport. Mais c'était la dernière.

-Et on a intérêt à montrer un beau sourire, sinon Lauren va nous frapper, enchérit-t-il malgré tout. Je n'en reviens pas, on a mis Poudlard en émois avec cette histoire.

-On a mis Joséphine Abbot en émois. Ça, c'est un sacré exploit.

-Nom d'un dragon, elle va enfin arrêter de me harceler et de faire le hibou entre nous, soupira Charlie en s'affalant sur son banc, soulagé. J'allais finir par l'assommer avec mon balai.

Un rire les secoua tous les deux, face à la situation absurde qu'ils avaient su créer, si absurde qu'elle en avait retourné toute l'école et eux-mêmes. Peut-être même avait-elle laissé des petites fissures qui expliquait l'embarras dans lequel ils étaient plongés, ou la distance qui persistait. Mais lorsque Charlie se leva et empoigna son balai, le sourire qui fendait son visage était solaire, communicatif, si bien que les lèvres de Farhan se hasardèrent à l'imiter.

-Allez viens, lui enjoignit-t-il en plaçant son balai sur l'épaule. Je suis désolé d'avance, il se peut que quand je retouche le sol, ta copine soit de mauvaise humeur.

-Je n'en suis même pas sûr. Je suis même presque certain qu'elle se ferait un malin plaisir de planter Aidan.

-Oh moi aussi, avoua férocement Charlie. Merci de me donner cette motivation supplémentaire ! D'ailleurs, ça en est où cette affaire ?

-Jo a parlé à Berry. Affaire à suivre.

Charlie leva les yeux au ciel, somptueusement exaspéré. Son intégrité l'aurait davantage poussé à aller directement trouver la première victime, Elisa, et Farhan n'était pas sûr que l'idée ne le taraude pas toujours. Il espérait sincèrement que Joséphine avait su convaincre sa sœur, car dans le cas contraire, Charlie risquait d'à nouveau se transformer en taureau fonçant sans considération sur son objectif.

-Je vais donner des consignes à Fred et George, peut-être que s'ils l'amochent assez elles le quitteront toutes les deux, marmonna-t-il entre ses dents.

Il ouvrit la porte du vestiaire d'un coup sec et empêcha donc Farhan de répondre car l'équipe de Quidditch de Serdaigle, Aidan à sa tête, avait également investi le couloir. En queue de fil, nonchalamment appuyé contre le mur aux côtés de son balai, Joséphine écarquilla les yeux lorsqu'elle les vit sortir ensemble du vestiaire. Les cheveux ramenés dans une tresse maladroite, vêtue de sa tenue bleu foncé qui devait lui brûler la peau, mais lui seyait parfaitement, elle avait davantage la posture de la fille qui s'ennuyait que celle qui s'apprêtait à jouer le match décisif de la saison. Son nez retroussé se fronça.

-Evidemment c'est maintenant que vous avez décidé de vous réconcilier ..., comprit-t-elle avec dépit. Comme si Charlie avait besoin d'un supplément d'âme pour m'écraser ...

-T'écraser, t'écraser, qui veut t'écraser ici ? plaisanta Charlie avec un immense sourire.

-J'avoue que ça ne me déplairait pas que tu l'écrases, glissa Olivier.

A côté de lui, Lauren lui planta son coude dans les côtes pour le faire taire mais de toute manière, Joséphine l'avait sublimement ignoré pour plisser ses yeux à l'adresse de Farhan. Ce regard méfiant l'accompagna à chaque pas qu'il faisait vers elle et dès qu'il fut à portée de main, elle saisit son balai pour enfoncer son manche dans sa poitrine.

-Non ! N'espère même pas m'embrasser maintenant. Cette écharpe rouge, c'est une trahison, O'Neil.

-Tu crois vraiment que je vais renier ma Maison pour tes beaux yeux ?

Les beaux yeux en question se réduisirent à deux fentes et le balai se déporta légèrement pour soulever l'étoffe rouge et humide passée derrière la nuque de Farhan. Sa tête se pencha sur son épaule.

-C'est vraiment dommage. Tu vois, c'est dans cette Maison que j'aurais dû atterrir. J'aime le rouge. C'est ma couleur. Celle de la révolution.

-Je t'aime Joséphine, mais tu n'as rien d'une Gryffondor, rétorqua Farhan. Ton air bravade et frondeur, c'est une façade et on le sait tous les deux. Et ce n'est clairement pas ta manière la plus saine de mener ta révolution ... ça a même failli te détruire.

Joséphine ne parut rien entendre de sa diatribe. Estomaquée, elle papillonna plusieurs fois des yeux qui cette fois, étaient bien ouverts, grands et plantés sur Farhan. Cette couleur rouge qu'elle aimait tant commençait à envahir son visage.

-Tu viens de dire quoi là, au début ?

Il fallut plusieurs secondes à Farhan pour comprendre de quoi elle parlait, ce qui venait de lui échapper de façon totalement fortuite, des mots qu'il n'imaginait même pas, qu'ils n'avaient même jamais réellement pensé, jamais réellement formé dans son esprit. Ils avaient court-circuité son esprit pour jaillir directement de son cœur à ses lèvres. Le silence catastrophé de Farhan fit naître un lent sourire sur les lèvres de Joséphine, malgré la couleur écarlate qui parait à présent ses pommettes.

-Tu essaies de te faire pardonner la trahison ?

-Ce n'est pas une trahison, esquiva immédiatement Farhan avec aplomb. Bon match !

-Hé là !

Elle voulut le rattraper avec un éclat de rire mais il l'évita avec une souplesse surprenante compte-tenu de son manque d'activité physique. Sans un regard pour les équipes, si ce n'est pour Charlie auquel il leva les deux pouces pour l'encourager, il quitta prestement le vestiaire pour offrir son visage brûlant à la bruine qui s'écoulait toujours depuis le ciel. Alors qu'il rejoignait les gradins d'un pas étrangement léger, un sourire incrédule ourlait ses lèvres. Oui, il était grand temps de se comporter en adulte et de mettre des mots sur des évidences. Charlie Weasley était son frère et il aimait Joséphine Abbot.

***

Le sang battit aux tempes de Charlie lorsqu'un cognard lancé par Aidan McColley l'obligea à faire un tonneau alors qu'il était lancé à pleine vitesse à la poursuite du Vif d'or. Il tenta malgré le brusque mouvement de garder les yeux rivés sur la petite balle dorée, mais elle profita de la confusion pour se fondre dans le rideau de pluie qui tombait dru sur le stade. Même à l'envers, Charlie frappa son balai de son poing et une clameur déçue monta dans les rangs des Gryffondor.

-C'était un magnifique coup du capitaine de Serdaigle ! s'écria Tonks dans son mégaphone rose depuis sa tribune. On voit que ça veut soigner sa sortie ici, la fin vous sublime ! Cela dit je ne sais pas si c'était une bonne tactique, Aidan ... Parce que même si Weasley était en avance, Abbot a bien suivi le mouvement ...

Un peu surpris par l'affirmation, Charlie se contorsionna et repéra effectivement Joséphine juste en-dessous de lui, prête à jaillir avec la force de son Nimbus pour lui voler la victoire sous le nez. Elle lui adressa un sourire mutin avant de redresser son manche pour se porter à sa hauteur. Charlie se dépêcha de lui aussi se redresser pour l'écouter asséner :

-Tu as de la chance que mon Capitaine n'ait pas la moindre confiance en moi, j'étais à deux doigts de te filer la victoire sous le nez.

Charlie leva les yeux au ciel, mais un sourire vint ourler ses lèvres. Pour la première fois depuis sa cinquième année, il n'avait que son poste à s'occuper aujourd'hui. Olivier l'avait simplement supplié de laisser le temps à son équipe de marquer le plus que possible, pour le score soit lourd, assez lourd pour maintenir Serpentard, qui jouait la semaine prochaine, à l'écart. Mais c'était sa seule directive. Il n'avait à surveiller l'attitude de ses joueurs, ni le déroulé du jeu, ni observer les tactiques adverses. Il pouvait enfin reprendre goût à une haletante et revigorante course de Quidditch sous la pluie, et ça c'était la plus exaltante des sensations. Il avait simplement oublié, dans son euphorie, que le rôle d'Attrapeur ne se résumait pas à voler à perdre haleine, mais aussi à surveiller l'adversaire. Surtout quand l'adversaire en question était Joséphine Abbot. Merlin qu'elle prenait de la place sur terre, mais une fois dans les cieux elle se camouflait à merveille dans l'air et prenait toujours soin à rester dans l'angle-mort de ses adversaires.

-Tu as choisi ton camp alors ? lui lança Charlie en espérant que sa voix couvrirait les intempéries. Ça fait dix minutes que le match a commencé et je ne sais toujours pas si tu veux planter ton équipe ou m'offrir une dernière grande bagarre ...

-J'hésite toujours, prétendit Joséphine avec un grand sérieux. Il faut dire que la vision de mon copain avec une écharpe de Gryffondor m'a assez donné envie de le déconfire ...

Charlie éclata de rire face au ciel et coula un regard vers la tribune des commentateurs où Farhan avait réussi à se glisser pour profiter aux premières loges des commentaires de Tonks. Ses yeux suivaient à un étage plus bas le mouvement des Poursuiveurs de Gryffondor au milieu du terrain.

-Je suis totalement déconnecté, ça donne quoi le match ?

-Tu crois vraiment que je me soucie du score ? s'esclaffa Joséphine, incrédule. Moi je suis juste là pour prendre la pluie et mettre des bâtons dans les roues ! Il me reste juste à décider dans les roues de qui ...

La clameur qui venait des rangs de Gryffondor couvrirent sa voix et Charlie baissa les yeux pour voir Polly entonner un tour de terrain, le bras levé et sous le regard noir de la moitié de l'équipe de Serdaigle.

-Et but de Polly Bell ! s'époumona Tonks d'un ton joyeux. Magnifique combinaison avec Johnson qui permet à Gryffondor d'accroître son avance ! Quarante à dix pour les lions !

Charlie grogna devant cette réponse à sa question : trente points d'avance, ce n'était clairement pas assez pour espérer gagner le duel à distance qui les opposait à Serpentard. C'était l'inconvénient dans le fait de jouer les premiers la finale ... Le résultat était dépositaire du tout dernier match, et Serpentard et Poufsouffle fermaient la marche. Olivier s'était chargé des sombres calculs et avait été clair : non seulement ils avaient obligation de battre Serdaigle, mais en plus ils devaient le faire de la plus grande marge possible. Il ne fallait pas compter sur un exploit des Poufsouffle dont tout le talent se résumait à un Attrapeur de treize ans.

Et même si Charlie avait décidé de vivre pour lui, il voulait partir en beauté et invaincu dans cette école.

-Hé Septimus !

Joséphine volait toujours à ses côtés et ensemble ils surplombaient le stade, prenant les premières gouttes de pluie. La logique voudrait que leurs yeux soient occupés à fouiller l'espace à la recherche du Vif d'or, mais ceux de Joséphine étaient plantés sur lui, étincelants.

-Est-ce que tu te barres en Roumanie parce que tu as compris que je t'avais battu dans le cœur de Farhan ? le provoqua-t-elle avec un sourire caustique.

-Mais quelle présomption ! se défendit-il, une main sur le cœur. Tout ce que cette histoire a prouvé c'est que je suis accroché dans le cœur de Farhan tel un bulot à son rocher, fais-toi une raison, Jo !

-Quelle métaphore animalière, tu es déjà dans ton rôle à ce que je vois !

Pour toute réponse, Charlie la salua d'un geste pompeux de la main et le rire de Joséphine lui chatouilla les oreilles. Une belle et ouverte discussion avec Farhan, une Joséphine fringante à côté de lui, y-avait-il de meilleure manière d'achever sa carrière de joueur de Quidditch ? D'un bout à l'autre, il avait été parfaitement entouré. Ne restait plus qu'à être l'ultime fierté de McGonagall et il pourrait quitter cette école comblé. L'allégresse faisait littéralement flotter son cœur et il fallut bien la voix moqueuse de Tonks pour le faire redescendre dans sa poitrine :

-Message pour les deux Attrapeurs qui ont l'air de passer du bon temps en haut : hé, on attend du combat, du sang et des larmes ! Pas que vous tourniez comme des vautours jusqu'à ce qu'ennuie s'en suive !

-Le ciel pleure déjà Nymphadora, on ne va pas en rajouter ! protesta Joséphine.

Fort heureusement, ils étaient trop loin pour que Tonks l'entende – et la houspille d'avoir utilisé son prénom. Ça n'aurait été que la Poufsouffle, la remarque aurait simplement fait sourire Charlie. Mais la foulée, Oliver Dubois leva un regard estomaqué sur les deux attrapeurs qui volaient ensemble et comprit aux éclairs qui se mirent à parcourir son regard que si cette camaraderie lui coûtait la victoire, ancien capitaine, idole et mentor ou pas, Charlie passerait un sale quart d'heure. Il adressa un sourire penaud à Joséphine.

-C'était un plaisir, Jo, mais il est temps pour moi d'apporter la gloire à la Maison de Minerva McGonagall pour la dernière fois.

-Tu veux un dernier grand combat alors ? déduisit Joséphine, les yeux brillants. Sois exaucé, Septimus.

Elle fut la première à s'élever et à prestement faire le tour du stade, sous le regard circonspect d'Aidan McColley. Il croisa ensuite celui de Charlie et se détourna vite, les mâchoires crispées, batte à la main. Depuis qu'ils s'étaient retrouvé face à face dans le vestiaire, Charlie se demandait si Aidan savait qu'il était la personne capable de ruiner sa réputation d'une pichenette. Un mot à la bonne personne, et son secret s'embrasait. C'était tellement tentant qu'il avait failli faire flamber la mèche la semaine dernière, en effectuant sa ronde de préfet aux côtés d'Elisa. Et c'était justement la vision d'une Elisa qui travaillait dur pour ses ASPIC et son dossier scolaire qui l'avait retenu. Car si tout était révélé, ce ne serait pas Aidan qui en pâtirait le premier. Ce serait Elisa qui serait trahie, Bérénice qui serait houspillée. Dans ce genre d'histoire, c'étaient toujours les filles qui prenaient. Charlie n'était pas encore prêt à les livrer à la vindicte populaire. Sa vengeance attendrait les vacances ... en espérant que Bérénice se réveillerait avant cela.

Il était si profondément plongé dans ses réflexions qu'il vit à peine Joséphine filer, de l'autre côté du terrain. Ni une, ni deux, il fondit sur elle comme s'il s'agissait du Vif d'or en personne. Elle avait un meilleur – bien meilleur en vérité – balai que lui, mais perdait du temps dans des trajectoires inutiles : Joséphine ne recherchait pas que la vitesse, mais aussi des sensations. Elle aimait les virages et les courbes, ce qui la rendait à la fois redoutable car elle était vive et souple, mais aussi lente. Quelques secondes plus tard, il fut presque à sa hauteur et amorça une main pour tendre vers ... le vide. Ses yeux fouillèrent le rideau de pluie devant lui avant qu'il ne referme son poing, frustré.

-Mais c'était une feinte !

Joséphine éclata de rire et reprit du champ en se hissant encore plus haut, comme portée par le vent qui faisait claquer sa robe. Un murmure d'incompréhension emplissait le stade et Charlie sentit son sang battre à ses tempes. C'était bon, elle avait chatouillé le dragon qui dormait.

-Tu veux jouer, on va jouer, marmonna-t-il, déterminé. Accroche-toi Abbot, le lion mange l'aigle tous les jours !

Et il se dépêcha de revenir à sa hauteur, évitant même un Poursuiveur de Serdaigle qui s'élançait derrière Angelina en possession du souafle. De nouveau, le reste du terrain semblait s'être effacé à ses yeux, même le score que Tonks venait de nouveau de beugler à travers son mégaphone. Il avait traversé ses oreilles sans jamais s'imprimer dans son esprit. Et nom d'un dragon que c'était vivifiant de pouvoir se concentrer sur une tempête de cuivre et une balle dorée.

Ses yeux fouillèrent le stade avec avidité, tout en prenant soin de toujours garder Joséphine dans le coin de son regard. Parfois, elle disparaissait, simplement pour lui mettre un coup de pression et venir le narguer en se positionnant devant lui. Parfois, elle venait simplement frimer avec une figure, puis une accélération qui faisait craindre le pire au stade. Elle s'éclatait, littéralement. Pour elle il n'y avait pas d'autre enjeu que de les rendre fou. Aidan avait dû faire cinq crises cardiaques, Charlie ne savait plus s'il devait la surveiller elle ou le vide. Elle jouait sa propre partition. Joséphine ne voulait pas gagner, mais elle aussi voulait partir en beauté. Mais tout occupée qu'elle était à faire le spectacle, elle ne vit pas la petite balle effleurer sa manche puis repartir vers les buts de Serdaigle. Charlie, qui ne la quittait pas des yeux après une énième accélération censé le désarçonner, la vit, lui. Et il n'hésita pas. Peu importe le score, il se sentit réduit par l'adrénaline à l'état de taureau lancé à pleine vitesse.

-Oh Weasley ! s'écria Joséphine, outrée.

Il avait certainement dû un peu trop la frôler dans sa course, et comme il avait pu le craindre elle avait prestement fait volte-face pour s'élancer à sa poursuite. Cette fois, pas de courbes inutiles : en une fraction de seconde, elle fut à ses côtés, le bras tendu de la même manière que le sien vers la balle qui s'échappait à toute vitesse. Le vent sifflait aux oreilles de Charlie et il n'entendait plus que les battements de son cœur qui tambourinait furieusement pour pallier à l'effort qu'il était en train de fournir. Le Vif d'or remonta en piquet et il le suivit dans sa trajectoire. La main de Joséphine se replia : elle avait besoin des deux bras pour redresser son balai. Charlie, lui, était assez puissant pour le faire d'une seule et reprit quelques mètres d'avance, quelques mètres, elle était là, tout prêt, tout prêt ...

-Charlie !

Il sentit quelque chose le retenir, comme une main qui se refermait sur son balai. L'à-coup le déstabilisa et il replia son bras sur son balai pour reprendre son équilibre ... une seconde avant qu'un cognard férocement lancé ne coupe sa trajectoire. Définitivement ébranlé, il inclina son balai pour de nouveau se retrouver en vol horizontal et laissa la petite balle s'échapper. Derrière lui, Joséphine tenait les brindilles de son balai, haletante. Charlie comprit en un instant : c'était elle qui l'avait ralenti en voyant le cognard fondre sur eux. Sans cela, c'était son bras ou sa tête qu'il aurait heurté. Et brisé. Fracturé. Dépecé.

-Je suis censée attraper le Vif d'Or, pas toi, rappela-t-elle, à bout de souffle. Ouvre un peu les yeux bon sang !

-Désolé ... Non, madame Bibine ! (Il fit de grands gestes à l'arbitre qui venait de mettre le sifflet à sa bouche, certainement pour siffler un pénalty). Non, ce n'était pas une faute, c'était une tentative de sauvetage !

-Oh laisse-la siffler penalty, pour ce que j'en ai à faire, maugréa Joséphine. A toute, Weasley !

Elle fila de nouveau vers les hauteurs et, trop loin pour avoir entendu les protestations de Charlie, un pénalty fut sifflé en faveur de Gryffondor. Les sangs et or exultèrent lorsque Lauren le marqua et monta le score de Gryffondor à cent à trente, annonça Tonks. Un écart qui commençait à être plus qu'acceptable, estima Charlie en retournant à ses recherches. Ce faisant il passa devant Oliver devant ses buts, et qui avait été très loin de leur dernière action.

-Il s'est passé quoi ? s'enquit-t-il, presque inquiet.

-Jo m'a retenu pour me sauver d'un cognard et le Vif d'or s'est échappé.

A la tête d'Olivier, il comprit qu'il aurait certainement préféré qu'il prenne le cognard tout en attrapant la précieuse balle.

-D'accord, se contenta-t-il de lâcher. Je penserais qu'elle serait un peu moins coriace que ça, Abbot ...

-Ne t'en fais pas pour elle, le rassura Charlie avec un sourire. Continuez, vous faites un travail formidable ...

-Ce n'est pas difficile, je n'ai que Davies en véritable adversaire ... Oh, ça vient vers moi, bouge Charlie !

Charlie s'échappa pile à temps pour s'élever assez et avoir une nette vue sur l'arrêt formidable d'Oliver devant ce même Roger Davies, qui, à treize ans, était le fer de lance de l'attaque de Serdaigle. Le souafle échu ensuite à Lauren qui esquiva adroitement un cognard avant de le lancer à Polly. Charlie sut qu'elles avaient marqué lorsqu'il passa devant la tribune commentateur et qu'il vit Farhan brandir le poing, mais était déjà retourné à son repérage. Contrairement à ce qu'avait affirmé Joséphine, ses yeux étaient grands ouverts, mais il n'était à la lumière, à l'éclat joyeux du doré et non à la masse noir et obscure du cognard. La pluie commençait à doucement se tarir et la visibilité facilitait grandement la recherche du Vif d'Or. Mais si c'était plus facile pour lui, ça l'était aussi pour Joséphine et ses aires de pie voleuse. Elle était naturellement attirée par ce qui brillait. Charlie l'observa de loin, scruter l'horizon et ses recoins et une idée qu'il qualifierait machiavélique se forma dans son esprit. Avec toute la subtilité dont il était capable, il se rapprocha de Joséphine sans en avoir l'air jusqu'à se fondre dans son angle mort, invisible à ses yeux. Prise à son propre piège.

-Cherche, ma pie voleuse, cherche ..., murmura-t-il à son visage concentré où se plaquaient les mèches châtains. Cherche donc ...

Lui aussi profitait de la fin de la pluie et du retour de la luminosité pour apercevoir un éclat, une lueur dorée, tout en veillant à toujours coller la trajectoire de Joséphine sans se faire repérer. Tonks et le reste des joueurs étaient trop intéressés par le souafle pour le griller. Il en fut ainsi pendant deux ou trois minutes, deux ou trois minutes où Charlie dut s'armer de subtilité et de finesse dans un style tellement éloigné du sien jusqu'à ce qu'enfin, le premier rayon de soleil face briller la surface dorée du Vif d'Or au milieu de l'herbe.

De façon très honnête, ils durent le repérer en même temps. Leurs mouvements furent trop synchronisés pour qu'il en soit autrement.

Joséphine plongea, une seconde avant Charlie, moins vif, mais toujours plus puissant. Elle dût faire un véritable arrêt cardiaque en le voyant surgir à ses côtés : elle décéléra légèrement sur l'effet de la surprise et sa trajectoire fut moins linéaire que celle de Charlie, ce qui lui permit de prendre quelques mètres d'avance sur elle. Il la sentait toujours dans son dos, dangereusement proche, au moment où il tendit la main vers la balle dorée qui filait vers le sol à toute allure.

-Charlie, tu vas t'écraser ! hurla Joséphine derrière lui.

Elle-même avait dû quelque peu se redresser pour éviter de heurter le terrain boueux à pleine vitesse. Il aurait voulu la rassurer, lui répondre par un éclat de rire condescendant. S'écraser lui ? Il était né pour voler. Né pour que l'adrénaline gonfle ses veines ainsi. Oui, il était né pour ses sensations. C'était le summum du plaisir. Il n'hésita pas, pas même quand le Vif d'Or obliqua à angle droit et où il dût tirer de toutes ses forces sur le manche de son balai pour se redresser et voler à présent si bas que ses orteils frôlaient l'herbe humide. Le bras toujours tendu, il garda son cap sur les fines ailes d'argent qui battaient désespérément. Avec sa manœuvre et sa prise de risque, Joséphine devait être loin et libéré de sa menace, il put accélérer pour cueillir le Vif d'Or. Les ailes tentèrent de s'échapper de son poing refermé et il savoura la sensation familière de la balle qui livrait son dernier combat. Pour la vingt et unième et dernière fois, il l'avait vaincu.

-Yes !

D'un geste maîtrisé, il posa le pied au sol avant même de cesser de voler et accompagna son balai suspendu d'une petite foulée avant de le saisir et de brandir au ciel sa vieille Etoile Filante que tout le monde avait décrié, mais qui jamais n'avait failli. Comme quoi, ce n'était jamais le balai, mais le joueur dessus qui faisait la différence.

-Prise à ton propre jeu, Joséphine Abbot ! Tu ne t'attendais pas à ce que je me planque derrière ...

Ses mots s'étranglèrent dans son esprit et il comprit que l'étrange silence autour de lui n'était pas dû à sa bulle euphorique, mais à un véritable évènement dont il avait totalement inconscient. Au milieu du terrain, Joséphine se relevait péniblement, son balai planté dans l'herbe à quelques mètres d'elle – et Charlie comprit qu'elle n'avait pas su le redresser à temps pour éviter le sol. Aussitôt et sans plus se soucier une seconde du fait qu'il venait de gagner, il se mit à courir vers elle. Sa robe était couverte de boue et son nez saignait lorsqu'il fut enfin à sa hauteur, mais à son plus grand soulagement elle avait l'air de n'avoir aucune difficulté à se relever. Il fit un dérapage à genou dans la boue pour se porter à ses côtés et l'aider à se redresser.

-Jo ! Jo, ça va ? Tu n'as rien de cassé ?

-Je ne pense pas ..., évalua-t-elle en se tâtant le bras avec une grimace. J'étais proche du sol et je ne volais pas vite, j'ai juste perdu le contrôle sur la fin ... juste quelques écorchures ...

-Le coup est licite ? s'inquiéta Olivier, en vol stationnaire auprès d'eux. Tu as bien attrapé le Vif d'or, hein Charlie ?

-Ça ne va pas, elle s'est écrasée avant ! protesta Aidan, hors de lui.

Il venait se poser, l'entièreté de l'équipe de Serdaigle avec lui. Tout le monde était trempé jusqu'aux os, malgré le soleil qui perçait à présent timidement les nuages et qui faisait éclater les lueurs du Vif d'or dans le poing de Charlie. Aidan posa une main sur l'épaule d'une Joséphine toujours prostrée dans l'herbe, le nez en sang et qui se tenait le poignet.

-On n'a pas le droit de faire des coups si dangereux, les feintes de Wronski c'est pour le niveau professionnel !

-C'était pas une feinte, Charlie a vraiment attrapé le Vif d'or ! protesta Fred en armant sa batte d'un air menaçant.

-Oh, range ça, exigea Lauren avant de s'accroupir devant Joséphine. Pomfresh arrive, mais je crois que j'ai un mouchoir quelque part ... Dis donc, tu t'en aies pris des coups cette année ...

Un petit rire sardonique parcourut les rangs des Gryffondor et Aidan piqua un fard, tant l'état de Joséphine ressemblait à celui dans lequel il l'avait laissé après l'avoir accidentellement frappé. Cela n'arracha pas le moindre sourire à Charlie, qui ne s'estima satisfait que lorsque Pomfresh fut là pour examiner le nez et le poignet de Joséphine, et qu'elle fut de nouveau sur ses deux jambes. Bibine, elle, examina la scène, puis la balle qui se débattait toujours dans le poing de Charlie. D'un geste sec, elle appela les deux Capitaines et Olivier et Aidan accoururent.

-Ma décision du terrain, c'est que la capture du Vif d'or était licite, annonça-t-elle en promenant son regard perçant. C'était un coup téméraire certes, mais inscrit dans les règles de l'école et du Quidditch.

-Mais Joséphine s'est fracassée avant que ...

-Non, ce n'est pas vrai, intervint Joséphine pour couper sèchement Aidan. Charlie avait déjà attrapé le Vif d'Or quand je me suis écrasée. Vous pouvez siffler la fin du match, Madame Bibine. De toute manière je ne pense pas être capable de reprendre.

En effet, Pomfresh était en train de bander son poignet boursoufflé, ce qui trahissait sans doute un os cassé. Malgré les protestations d'Aidan et du reste de l'équipe qui jetèrent un regard outré à Joséphine, Madame Bibine porta le sifflet à sa bouche et le son strident roula sur le stade pour annoncer la capture du Vif d'or. La moitié du stade hurla sa joie et son bonheur, mais ce qui éclata le tympan de Charlie fut le cri d'Olivier Dubois qui se jeta littéralement sur lui, accompagné de toute l'équipe, y compris ses frères et Lauren qui se pendit à son cou.

-Et bien chers amis ce match se termine dans la confusion, mais avec une victoire de Gryffondor trois cent dix à quarante ! s'égosilla Tonks pour couvrir les clameurs qui montaient du stade. Par les chaussettes de Merlin je vais pas vous mentir, je crois que mon cœur s'est arrêté de battre dans les dernières secondes du match – et je ne vous parle pas du garçon qui se trouve à côté de moi. Vous voulez tuer Farhan, c'était ça votre objectif, hein ? Dénoncez-vous qu'on gagne du temps et que Tonks viennent vous tirer les oreilles !

-Je pense que Jo est assez punie, fit remarquer Lauren avant de prendre le visage de Charlie en coupe. Mais quelle sortie, avec quelle manière !

-Merci Charlie ! enchérit Olivier, les yeux brillants. Grâce à ça, on a un espoir de gagner la coupe !

Charlie lui adressa un large sourire et enfouit Olivier dans une étreinte d'ours – il savait à quel point c'était important de réussir ses débuts, de comprendre qu'on était digne de l'honneur et qu'on avait les épaules pour ça. Il était heureux de pouvoir offrir ce premier succès à Olivier et cette magnifique rampe de lancement à cette belle génération de joueur. Car pour que le score soit ainsi, il avait fallu que ses frères soient impériaux face à un Aidan McColley au sommet de son art, que la jeune Angelina tienne son rang et Olivier ses buts. Il pouvait partir l'esprit en paix. S'il n'apportait pas la gloire à McGonagall cette année, eux le ferait certainement un jour.

Laissant ses coéquipiers à leurs fêtes – Fred et George commençaient à chanter à tue-tête « on va gagner la coupe, on va gagner la coupe ! » - il se rapprocha de Madame Pomfresh qui ceignait Joséphine d'une écharpe pour y poser son poignet fraichement bandé. Son nez paraissait déjà guéri, mais avait tâché sa robe et sa manche de sang. Elle se força courageusement à sourire.

-Désolée, je ne t'ai pas suivie jusqu'au bout. Farhan a raison, j'aurais fait une mauvaise Gryffondor. Je ne suis pas téméraire, je ne veux pas prendre le risque de m'exploser sur le sol. (Elle repoussa une mèche de son front, une moue boudeuse aux lèvres). Et même quand j'essaie de me l'éviter, je m'écrase quand même, c'est assez ... Hé !

Charlie venait de profiter que Madame Pomfresh se soit éloignée pour prendre Joséphine dans ses bras. Il ne serra pas, par égard pour le poignet qui devait toujours la lancer, mais l'envie le tenailler de simplement imprimer son visage contre sa robe.

-Weasley ! grogna Joséphine, déconcertée.

-Promets-moi que tu prendras soin de lui, quand je serais en Roumanie. Il a besoin qu'on prenne soin de lui, même s'il ne le dira jamais. Promis ?

Joséphine cessa brutalement de se débattre et finit même par se laisser aller contre Charlie. Son front s'abattit sur son épaule, comme si sa tête lui paraissait trop lourde à porter, comme le poids des responsabilités qu'il faisait à présent porter sur elle. Car ce n'était pas n'importe quoi qu'il lui confiait. Il lui confiait son frère.

-Promis, souffla-t-elle. Vraiment, je te le promets, Charlie.

-Et je te crois, assura-t-il en la prenant à bout de bras. C'était un honneur de jouer mon dernier match contre vous, Miss Abbot.

Il y avait une humidité suspecte sur les yeux de Joséphine lorsqu'elle le gratifia d'un salut militaire qui se voulait moqueur. Mais clairement, le cœur n'y était pas et elle battit précipitamment des cils en se détournant prestement pour que personne ne soit témoin de l'émotion qui était sur le point de la submerger. Manque de chance, elle pivota dans la direction exacte où Farhan venait d'arriver et les larmes dans ses yeux l'obligea à écarquiller les siens.

-Mon Dieu, ça va ? s'inquiéta-t-il immédiatement en effleurant son bras en écharpe. Pomfresh ne peut pas te donner quelque chose ... ?

-Mais non, ça va, s'agaça-t-elle d'une voix étouffée avec un geste nonchalant de la main. C'est juste ce con-là qui me fait pleurer ... Je reviens ...

Elle pressa brièvement la main de Farhan avant de s'éloigner en épongeant ses yeux de sa manche. Etait-ce l'adrénaline qui retombait, ou la conscience soudaine que leurs chemins étaient amenés à se séparer ? Charlie n'aurait su dire, mais Joséphine s'éloigna, seule sur le terrain, pour contenir ses larmes. Farhan leva un regard éperdu sur Charlie qui leva les mains en signe d'innocence. La droite était toujours refermée sur le Vif d'or.

-Tonks a réclamé du combat, du sang et des larmes, je n'ai fait que lui donner le spectacle qu'elle voulait !

-En me rendant ma copine déprimée et blessée, cingla Farhan avec l'ombre d'un sourire. Non seulement ce n'était pas dans le contrat mais en plus je suis presque sûr que c'était contre les règles.

-Je lui ai juste demandé de prendre soin de toi. Je ne te ferais pas l'outrecuidance de te demander la même chose, c'est évident que tu prendras soin d'elle. Jusque là, tu es la personne qui a le mieux réussi.

Farhan fut brièvement désarçonnée par la sincérité de Charlie. Il le contempla longuement de ses yeux sombres qui n'avait jamais rien eu de mauvais, de noir ou d'obscur. Pendant une seconde, Charlie crut que son regard à lui aussi s'embuait, mais avant qu'il n'ait pu être certain, Farhan avait comblé les derniers mètres qui les séparaient. Sans hésiter, Charlie referma ses bras sur son meilleur ami. Cette fois, il n'avait pas de directive, de conseil, ou de fierté à avoir. C'était sceller leur amitié, leur réconciliation, leurs souvenirs communs qui forgeaient les liens plus que le sang. Une époque s'achevait dans la clameur insouciante de Poudlard qui fêtait ses héros. Et ça ne voulait que dire qu'une autre s'ouvrait et Charlie savait quels piliers la soutenaient. 

***

Alooooors? 

La fanfiction est déjà bien assez déprimante je pense que ça va faire du bien ce chapitre plus feel-good ! L'amitié entre Farhan et Charlie me tient vraiment à coeur et j'espère que j'ai réussi à lui faire la belle part dans cette fanfiction ! 

On se retrouve la semaine prochaine pour le prochain chapitre (et le débrief de mes vacances à ROOOOOOME) <3 

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