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Chapitre 46 : Un sens à tout ça

Bonjooour tout le monde ! 

(Oui je poste en avance, je suis au chômage je m'ennuie on ne va pas chipoter dessus ...) 

Comment vous allez bien par ce beau soleil de février? (En vrai il fait trop beau chez moi ça fait trop du bien, lundi j'ai flâné devant la cathédrale pour lire et c'était juste hyper agréable, le pouvoir du soleil est monstrueux). 

Figurez-vous que je commençais à flipper pour l'avance ce cette fanfic qui était tombé à 6 chapitres (en dessous de 7 je stresse, en dessus de 5 j'angoisse voilà vous savez mon barème). OR non seulement j'ai fini un chapitre cette semaine pour la première fois depuis Novembre, mais en plus il se trouve que j'ai fait une erreur de numérotation et qu'en fait il ne me restait pas 6 mais 7 chapitres ! Respirons ensemble, tout va bien, d'autant que j'entre dans une phrase où j'écris LDP donc l'avance va s'accroître. 

Voilà pour les incidents techniques - oui, ma vie n'est pas palpitante en ce moment (Sauf en sport parce que les 6 nations reprennent, que c'est les coupes du monde de ski alpin (Pintureault <3) et de biathlon (gjraojbgrab)) 

Maintenant ... le chapitre 

!! WARNING !! 

TW : Scène à caractère sexuel explicite - Lemon 

Je ne vous prends pas en traitre, c'était annoncé que cette fanfiction serait plus mature dans ce sens et que je voulais m'essayer à ce genre de scènes. Alors vraiment niveau écriture on va rester dans la même veines de ce que j'ai pu vous proposer : ce n'est pas trash, j'utilise plutôt des métaphores et périphrase, on est plus sur de l'analyse, des sentiments et des sensations. Il n'empêche qu'on va plus loin dans les faits, mais j'ai essayé de rendre ça de la façon la plus sobre et jolie possible. 

Pour les âmes qui ne se sentent pas malgré mes précautions, la scène est dans la 2e partie, indiquée en début et en fin par «***» inséré dans le texte. 

Les avertissements sont donnés : ne reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture ! 

*** 

La vie n'a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu'on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n'a pas de sens, c'est qu'elle est le sens.

- Christiane Singer

*** 

Chapitre 46 : Un sens à tout ça.

Jeudi 18 avril 1991

Lauren et moi, on est allée aux vestiaires de Quidditch hier soir.

C'était la première fois que j'y revenais depuis la retenue et comme j'ai promis à Aidan de reprendre mon poste ... Je m'attendais à ressentir quelque chose, à angoisser ou à pleurer mais au final ça ne m'a rien fait. J'ai parcouru la pièce de long en large et en travers sans le moindre frisson. Pas même à l'endroit exacte où ça s'est passé. Pas même envie de frapper le mur.

Je ne sais pas si c'est parce que j'étais avec Lauren, ou si j'ai assez travaillé sur moi pour me sentir en sécurité, même ici, ou si mes années de détachement ont finalement été utile, mais quelque part ça m'a rassuré. Je ne suis pas broyée, je ne suis pas hantée. L'idée de vivre normalement, presque comme si rien ne s'était passé, me semble presque atteignable.

J'ai pu embrasser Farhan sans y penser. J'ai pu revenir dans le vestiaire sans sombrer. Je suis forte, maintenant. Il est temps que je laisse cette histoire derrière moi et que j'avance pour de vrai. Je m'en sens prête.

***

La première semaine de cours fut conforme à ce qu'avait craint Charlie. Une Joséphine et un Farhan qui se baladaient main dans la main et visiblement, tout le monde avait un avis là-dessus. Et comme ils l'avaient prédit avec Lauren, le couple était véritablement au-dessus des remeurs alors tous se rabattaient sur Charlie. Il avait fallu qu'un groupe de Serdaigle le fasse alors que Joséphine était dans les parages et hurle à la face du monde que s'il y avait des questions, qu'on s'adresse à elle pour que Charlie puisse enfin respirer. La jeune fille avait tenu parole et lui en était gré. Après tout, après l'avoir maintenu à l'écart pendant des semaines, il estimait qu'elle lui devait bien cela.

De toute manière, tout fut balayé très vite dans l'esprit de Charlie. Les cours reprirent, les entrainements aussi et après avoir affronté Poudlard, il dût faire face à l'incompréhension de son équipe, déboussolé par le changement de capitanat. Fred et George prenaient pour acquis qu'il avait perdu la tête, Lauren qu'elle venait de perdre sa place au profit d'Alicia et McGonagall s'était contenté de le contempler lentement sans un mot. Quelque part, Charlie avait senti qu'elle s'y attendait.

-Maintenant la prochaine étape, c'est de passer ton insigne de préfet à Farhan, proposa Lauren avec un sourire caustique.

De l'autre côté de la table, Farhan se contenta de se retrancher sur la lettre qu'il venait de recevoir de son père et Charlie essuya un petit rire.

-Non quand même, je ne vais pas te lâcher au beau milieu de l'année !

-Il a déjà lâché sa copine à Farhan, ricana Brett, qui déjeunait non loin. Il ne va pas lui lâcher son insigne en plus ...

Farhan abattit sèchement sa lettre sur la table et face à l'intensité de son regard sombre, Brett baissa le nez sur son assiette de toast. Comme à son habitude, Farhan n'élevait pas la voix, et souvent ne prononçait pas un seul mot, mais l'irritation commençait à ressortir dans son attitude et tout le monde se souvenait de ce que Farhan était capable lorsque l'énervement montait. Le cri que Lauren avait poussé face au Sortilège Chauve-Furie était resté dans les mémoires.

Farhan ne détacha son regard de Brett pour encore quelques secondes avant de reporter son attention sur la lettre de son père avec un soupir.

-Je rêve ...

-Même Alice Miller y est allé de son petit commentaire, rappela Lauren.

-Alors celle-là, bougonna Farhan, incrédule. Je ne lui ai pas parlé depuis un an et ça se permet de commenter ma vie amoureuse, non mais le culot ...

-Et ton père, comment il va ? s'enquit Charlie en désignant la lettre du menton.

Ce n'était pas le sujet de discussion le plus heureux qu'il soit, mais il commençait à se lasser de tourner en boucle sur cette histoire. A présent, tout Poudlard avait vu au moins une fois Joséphine embrasser Farhan, ou le couple se tenir par la main – et ce plus d'une fois. Y avait-il vraiment quelque chose à commenter en plus ? Farhan haussa les épaules et prit une gorgée de thé avant de répondre :

-Mieux, évidemment c'est plus efficace quand tu allies le traitement avec un repos total. Mais justement, c'est tellement efficace qu'ils veulent le garder un peu plus longtemps que prévu, lui faire toutes les inhalations une bonne fois pour toute.

-Mais la boutique ...

-Fiona revient lundi. La boutique ça va aller, alors la consigne c'est qu'ils le séquestrent jusqu'à ce qu'ils soient certains qu'il ne court plus aucun danger.

-Je suis extrêmement déçue de ne pas avoir rencontré la tante Fiona, déplora Lauren, l'air mélancolique. Bon, O'Neil, il faut qu'on se bouge. Les Potions ne vont pas se faire toute seule.

Farhan lui concéda la chose en penchant la tête et il finit son thé en quatrième vitesse avant de récupérer son sac et de rejoindre Lauren qui s'était déjà élancée dans la Grande Salle. Tonks vint grossir le groupe en chemin et ils s'enfoncèrent tous les trois dans les cachots sinistres que Charlie avait fui à tout prix. Ce n'était même pas par désamour de la matière qu'il avait arrêté les Potions, mais bel et bien par haine de l'endroit et du professeur.

Savourant la pièce qui se désemplissait, Charlie prit le temps de finir sa conséquente assiette de petit-déjeuner. Depuis le début de la semaine, entre les rumeurs sur Joséphine et Farhan et la fin de son capitanat, il avait eu la sensation de ne pas avoir une seconde à lui et il comptait bien profiter de ce temps libre pour se cacher dans la Forêt. Oh oui, il avait besoin d'heures entières en pleine nature, d'emplir ses poumons de cet air si pur et ...

La nature vint vers lui sous la forme de quatre hiboux qui s'engouffrèrent dans la Grande Salle pour s'aligner devant lui, sous ses yeux ébahis. Pris de court, il décrocha machinalement les lettres qui pendaient à leurs pates et les lut les unes après les autres. A chaque lecture, il sentit ses yeux sortir davantage de ses orbites.

-Mais c'est pas vrai, souffla-t-il, incrédule.

Un vent de panique se saisit de lui et il se sentit obliger de reparcourir chacun des parchemins pour s'assurer que c'était bien réel. Sa jambe se mit à tressauter nerveusement sous la table.

-Oh si, c'est vrai ... Nom d'un dragon, c'est vrai ... Professeur !

Il ramassa d'un geste leste et brouillon les quatre lettres et s'élança vers le professeur McGonagall qui venait de se lever de la table des professeurs. Son éclat attira l'attention de tous les professeurs installés à table, dont le regard froid de Rogue et celui médusé de Chourave, mais Charlie les ignora totalement. Avec soulagement, il découvrit que Brûlopot y était également et discutait aimablement avec Flitwick. McGonagall posa un regard surpris sur son élève.

-Ne me dites pas que vous venez rendre votre insigne de préfet, Weasley ?

-Quoi ? Non ! Non, c'est juste ... je peux vous parler ? A vous et au professeur Brûlopot. C'est urgent. S'il vous plait.

Son professeur de Soin aux Créatures magiques tiqua à son nom et releva la tête, interloqué. McGonagall l'était tout autant et l'impatience dans la voix de Charlie parut la faire céder. Lui enjoignant de les suivre d'un signe de la main, elle les mena jusqu'à son bureau non loin de sa Salle de Métamorphose. Tout le long du chemin, ils furent accompagnés des bruits de cannes enthousiastes de Brûlopot et des bruissements de parchemins que Charlie agitait dans ses mains de façon compulsive.

-J'espère que ça concerne notre conversation sur votre avenir que nous avons eu avant les vacances, Charlie, chantonna Brûlopot après avoir refermé la porte du bureau derrière lui.

-Enfin Weasley, vous savez que je vais organiser des réunions spécialement pour cela ? râla McGonagall en s'installant derrière son bureau.

-C'était urgent, professeur.

-Aussi urgent que de précipiter la nomination de Dubois au poste de Capitaine ?

-J'étais un Capitaine en carton, professeur.

Assis sur la chaise à côté de lui, Brûlopot lâcha un petit rire. A moitié paniqué, à moitié exalté, Charlie avait songé que l'expertise de ses deux professeurs pourrait l'aider à se tranquilliser et calmer ses ardeurs avant qu'il ne passe sa journée à sautiller nerveusement partout. McGonagall rajusta ses lunettes sur son nez et déroula les trois parchemins sur son bureau pendant que Brûlopot se chargeait du quatrième. Il laissa échapper un long sifflement admiratif.

-Petrov est prêt à vous prendre dès cet été ? Par la barbe de Merlin ... ça ne devrait pas me surprendre, je lui ai tellement parlé de vous à ma convention ...

-C'est donc à toi que je dois ce revirement d'orientation spectaculaire, Sylvanus ? conclut McGonagall avec un certain dépit.

-Grâce à moi, Minerva, rectifia Brûlopot avec dignité. Avec l'aide fortuite de miss Abbot. Petrov a le plus bel élevage d'abraxan, de sombral et d'hippogriffe que je connaisse au nord de l'Europe ... C'est une magnifique opportunité pour un garçon comme Charlie ...

McGonagall ne répondit rien et son silence ne fit qu'accroitre la nervosité de Charlie. Incapable de tenir en place, il parcourait la pièce de long en large pendant que ses deux professeurs prenaient connaissance des lettres dans un bruissement de parchemin. La bouche de Brûlopot s'ouvrit lorsqu'il parvint à la dernière.

-Ladona Macovei ...

Charlie hocha frénétiquement la tête. Oui, c'était aussi ce nom et la cire dorée dont le seau représentait un dragon était équivoque qui lui avait mis un coup de jus et qui expliquait que depuis, il était parcouru d'une énergie nerveuse. Un mélange d'excitation et d'effroi qui lui grignotait l'esprit.

-Qui est-ce ? interrogea McGonagall, perplexe.

-La gérante de la plus grande réserve de dragon d'Europe, en Roumanie ... Elle dit qu'elle serait ravie de rencontrer Charlie et de lui faire passer un entretien ...

-Je sais, Sylvanus, j'ai lu la lettre ..., fit-t-elle remarquer avec hauteur.

Elle récupéra les quatre parchemins et les plaça dans un ordre précis sur table avant de les relire avec attention, la bouche pincée. Derrières ses lunettes rectangulaires, Charlie pouvait littéralement voir les rouages de son cerveau se mettre en place et traiter les informations avec une efficacité et une capacité d'analyse digne d'une machine.

-Le chercheur péruvien refuse de vous prendre avec lui car il aime travailler seul, mais accepte de vous faire une lettre de recommandation, commença-t-elle en pointant la première lettre. L'école française de Magizoologie veut bien vous rencontrer en vue d'une intégration qui doit se faire urgemment vu que les délais sont bientôt passés ... Ensuite nous avons la réserve de Roumanie qui accepte de vous faire passer un entretien et carrément une proposition d'embauche d'un élevage de chevaux volants.

-Ne dites jamais ça devant un hippogriffe, Minerva.

Les yeux verts et acérés de McGonagall se dardèrent sur Brûlopot qui soutint le regard avec un aplomb remarquable. Charlie aurait été bien incapable d'en faire autant avec la boule qui lui enserrait la gorge. Il avait envoyé ses lettres pendant les vacances sans réellement y croire, presque persuadé que ça ne donnerait rien. Parfois même en espérant que ça ne donnerait rien, que sa tentative de vivre sa vie rêvée serait tuée dans l'œuf et qu'un refus le ramènerait à la réalité prosaïque mais ô combien moins bouleversante. Alors voir revenir autant de réponses et parfois chargées de tant de positivité ...

-Petrov a besoin de bras, des Magizoologistes qui volent, ça ne court pas les rues, reprit Brûlopot, les mains nouées sur son bâton. Ça ne me surprend pas qu'il se jette sur Charlie. Il sait repérer les grands potentiels.

La fierté qui débordait dans sa voix apaisa considérablement les troubles de Charlie. Un brin apaisé, il sentit ses épaules se décrisper, d'autant que McGonagall opinait longuement du chef, les yeux rivés sur la lettre. Elle finit par les lever sur Charlie et il put constater avec soulagement que ses prunelles étaient bien moins dures qu'il ne l'avait craint.

-Au moins je comprends pourquoi vous étiez si pressés de transmettre votre charge à Dubois, soupira-t-elle avant de joindre ses mains sur sa table. Ecoutez, Weasley, je ne discuterai pas votre choix de vous lancer dans cette branche. C'est votre décision et le professeur Brûlopot m'a prévenu dès vos premières années que c'était une carrière qu'il envisageait sincèrement pour vous. Que vous ayez les capacités pour vous y épanouir, je n'en doute pas.

L'étau qui compressait la poitrine de Charlie disparut totalement. Le soulagement lui monta à la tête si fort qu'il éprouva immédiatement le besoin de s'assoir, tant ses membres semblaient lourds et irrémédiablement attirés vers le sol. Il avait terriblement besoin d'entendre ces mots. Il avait terriblement besoin de les entendre de la bouche de sa Directrice de Maison, cette femme qui le suivait depuis qu'il avait posé le pied à Poudlard, qui lui avait fait assez confiance pour réunir entre ses mains les deux plus grandes responsabilités de sa Maison. Si McGongall, la droite et le pragmatisme même était capable de sortir une telle phrase, alors toutes ses aspirations étaient légitimes.

-Merci, professeur ...

-Un plaisir de vous aider, Weasley, lança-t-elle laconiquement avant de redresser ses lunettes. Maintenant, ce n'est pas parce que vous avez fait votre choix que la ligne d'arrivée est franchie. Regardez ! Retirons cela (elle tapota la lettre du chercheur péruvien qui s'enroula sur elle-même) et nous avons trois pistes différentes pour vous !

-C'est bien pour ça que je suis venu vous voir ... Je m'attendais pas à ... tout ça ... Je m'attendais à des refus et des « peut-être », pas à faire un choix dès maintenant !

-Calmez-vous, Weasley, l'enjoignit McGonagall devant la pointe de panique qui venait de percer sa voix. Vous n'avez pas à faire un choix dès maintenant, cessez de dramatiser.

Charlie avala sa glotte. Face au ton désabusé de sa Directrice de Maison, il avait la sensation d'être un enfant qui faisait un caprice, malgré le regard bienveillant que Brûlopot posait sur lui.

-Minerva a raison, Charlie, tranquillisez-vous ... Vous avez tout le temps de faire votre choix. Ladona dit qu'elle ne vous rencontrera qu'à votre prochaine sortie à Pré-au-Lard, ce n'est avant mai ...

-Oui mais l'école française ...

-Enfin Weasley, vous avez vraiment envie d'aller dans une école ?

Le ton légèrement condescendant de McGonagall lui arracha un bref sourire confus. En effet, il n'avait jamais été le garçon le plus scolaire qui soit. Il ne devait ses notes correctes qu'à certaines facilités et un pillage conséquent des notes de Farhan, ainsi qu'à la réduction drastique de ses matières en ASPIC. Les grandes équipes n'en demandaient que cinq ? C'était le nombre qu'il avait gardé. Sortilège, Métamorphoses, Défense contre les Forces du mal, Botanique et Soin aux Créatures Magiques. Avait-il vraiment besoin de plus pour réussir ?

-Non, admit Charlie en se frottant le front. Non, j'ai vraiment envie d'être dans le concret, pas la théorie ...

McGonagall pencha la tête sous l'air de l'évidence et tapota la lettre de l'école française de Magizoologie, l'une des plus réputées en Europe. Le parchemin s'enroula sur lui-même et il n'en resta bientôt plus que deux face à eux.

-Et une urgence de moins. La prochaine échéance est donc en mai. Alors détendez-vous, Weasley, vous avez tout le temps d'y songer. Si ça se trouve, Ladona Macovei ne donnera pas de suite à votre entretien et ne vous restera que la proposition de monsieur Petrov et tout sera plus simple.

-Très bien, concéda Charlie, et l'étau se desserra encore d'un cran. Parfait. Vous avez raison, si ça se trouve, les choix se feront sans moi ...

-Exactement. Maintenant, concentrez-vous sur vos ASPIC. Vos notes dans ma matière ont singulièrement baissé cette année ...

-Alors je vais immédiatement travailler sur cela, professeur.

McGonagall se fendit d'un reniflement dubitatif. D'un hochement de tête, elle les congédia, non sans rendre à Charlie ses précieux parchemins. Il s'engouffra derrière Brûlopot dans le couloir et attendit d'avoir fermé la porte pour lâcher un profond soupir afin d'expier toute la tension qui s'était épris de lui. Le vieil homme loucha sur lui, amusé, avant de se mettre à marteler les dalles de sa canne.

-Mon brave Charlie, vous vous faites du souci pour rien ... Sincèrement, vu l'aplomb que vous avez eu face à l'hippogriffe, je vous pensais les nerfs plus solides que ça ...

-Je préfère me retrouver face à un hippogriffe, professeur.

-Et bien c'est parfait, c'est totalement ce que Petrov vous propose. Qu'est-ce qui vous a convaincu au final ? Vous aviez l'air sacrément remonté lorsque nous nous sommes quittés avant les vacances ...

Charlie sentit ses joues s'embraser face au souvenir. Oui, c'était le rejet qui avait primé lorsque Brûlopot s'était ouvert concernant ses choix s'orientation et à présent, la honte lui tailladait le ventre lorsqu'il se remémorait la scène. Exactement de la même façon que les remords s'éprenaient de lui chaque fois qu'il songeait à Bill. Son frère n'avait pas répondu à sa lettre qui se répandait en excuse.

-Oh ... Disons que ça a été un long cheminement de pensée ... et un harcèlement poussif de la part de Joséphine.

-Je n'en attendais pas moins d'elle, s'enorgueillit Brûlopot en bombant son maigre torse. Cela dit, maintenant qu'on parle de notre chère Miss Abbot ...

Le pas de Brûlopot, toujours très vif et très rythmé pour son âge, ralenti quelque peu et Charlie fut presque tenté de s'immobiliser à la façon dont le visage du professeur s'était totalement fermé. Une serre glacée se referma sur ses entrailles.

-Quoi donc, professeur ?

Charlie le savait. Il devinait ce que cette mine sinistre signifiait. C'était l'apanage des nouvelles que de crisper ainsi un visage. De lourdes nouvelles. De l'acabit qui frappait Farhan régulièrement depuis des mois ... et Brûlopot ne prit pas la peine de le détromper :

-Comme vous me l'avez demandé, j'ai fait des recherches sur ... la petite Maya. Je suis allé visiter le mari de Theophilia O'Gara, vous vous souvenez ? La Magizooligiste de Belfast qui s'est noyée ...

-Et ?

-Et vous avez une chance insolente, mon jeune ami, souffla Brûlopot, l'air brusquement las. Parce qu'il a gardé absolument tous les dossiers de sa défunte femme, par nostalgie. Et de là j'ai pu tirer les fils de l'histoire ...

-Professeur, je ne suis pas sûr de beaucoup aimer le ton avec lequel nous m'annonçait ça. C'est grave ?

-Oh Charlie ... grave, je ne sais pas si le mot convient. Ce qui est sûr, c'est que j'ai trouvé quelque chose. J'ai trouvé qui ce qui a provoqué les blessures de Maya Tabet.

Le triomphe sauvage et l'appréhension furent injectés à part égales dans les veines de Charlie pour détraquer totalement son système. Son cœur manqua un battement, son œil tiqua et il faillit trébucher sur le sol pourtant parfaitement égal avant d'en remettre.

Mille gargouilles. Une réponse, une vraie.

Etait-ce réellement une bonne nouvelle ?

C'était visiblement la question qui tiraillait leur professeur. Reprenant de l'allant, il s'avança dans le couloir, les épaules voûtées et un regard déterminé dardé devant lui.

-Venez me voir après les cours, demain soir, énonça-t-il. Que Farhan et la petite Maya soit là. C'est à eux que je veux parler, eux qui méritent les informations. Avec vos recherches et les miennes ... Merlin nous préserve, on finira bien par trouver un sens à tout ça ...

***

Farhan en avait assez des regards qui le suivaient. Toute la journée, il avait eu la sensation qu'on épiait ses gestes, que tout le monde retenait son souffle dans l'attente d'un mouvement et cela finissait par le mettre à fleur de peau. Alors lorsque Joséphine était descendue vers les serres après leur cours de Potion, il s'était laissé entrainer sans réfléchir. Les beaux jours étaient largement revenus sur Poudlard et nombre d'élève s'étaient déversés sur les rives du Lac Noir après leurs cours de la matinée pour flâner et profiter des rayons du soleil. C'était en remarquant ses camarades de dortoirs qui trempaient leurs pieds dans l'eau en pouffant que Joséphine avait choisi d'obliquer vers l'orée plus sereine de la Forêt. Les élèves s'y aventuraient rarement, préférant rester dans les limites du parc ou au bord du lac, plus plaisant, plus insouciant. La forêt, c'était la tranquillité. Là-bas au moins, ils pourraient enfin se libérer des regards.

Juchée en équilibre sur un tronc mort étalé de ton son long sur l'herbe, les bras déployés de part et d'autre de son corps, Joséphine avait l'air d'une gracieuse funambule ou d'une enfant casse-cou selon les angles. Un sourire presque timide retroussa ses lèvres lorsqu'arrivée au bout, Farhan lui tendit la main pour l'aider à descendre. Elle la saisit, se laissa tomber avec adresse avant de se plaquer d'une pirouette contre Farhan pour lui voler un baiser. Il passa un bras derrière son dos pour la retenir contre lui, totalement grisée par ses lèvres qui se mouvait délicieusement contre les siennes. Ce serait mentir que de songer qu'il n'avait pas douter, une fois sorti de chez Madame Guipure. N'avaient-ils pas été trop vite ? Trop faible ? Les premiers jours à Poudlard avaient totalement balayé ses interrogations. Les rumeurs en valaient totalement la peine : il pouvait embrasser Joséphine Abbot en plein jour, lui tenir la main sans être rongé par la culpabilité et pendant quelques divines minutes dans sa journée être heureux et insouciant. C'était la première chose digne d'être fêtée qui lui arrivait depuis qu'elle avait prononcé la phrase « il faut que vous consultiez vos dossiers d'adoption » et il en savourait chaque nuance.

-Merci, murmura Joséphine en nouant ses mains derrière sa nuque.

-C'est comme ça que tu remercies les gens ?

-Toi exclusivement.

Farhan s'esclaffa doucement, picora un dernier baiser sur ses lèvres avant de poser son sac à terre. Ils s'étaient rendus jusqu'à un coin reculé du parc, avec en ligne de mire la maison de Hagrid en contre-bas et quelques tours du château qui dépassaient des arbres autour d'eux. Leur seul meuble sonore était le chant des oiseaux et le bruissement du vent dans les branches. Farhan se laissa tomber contre l'un des arbres de la lisière et offrit son visage au soleil. Son corps se souvenait qu'il était originaire de pays de chaleur : il maudissait l'hiver pour se sentir renaître lorsque les bourgeons éclataient sur les arbres et que la lumière du printemps venait lui rendre sa vraie couleur de peau.

-C'est l'heure de la sieste ? se moqua Joséphine quelque part au-dessus de lui.

-Exactement. Viens !

A l'aveugle, il lui tendit les bras et il fut rassurée d'entendre à la fois le rire et les gestes de Joséphine lui répondre. Son sac alla rejoindre le sol avec un bruit sourd, l'herbe bruissa sous ses bras et très vite il sentit son corps se loger contre le sien. Elle l'incita à écarter les jambes pour s'allonger contre lui, presser son dos contre son torse et poser sa tête sur son épaule. Machinalement, Farhan passa un bras autour de sa taille et son autre main effleura les mèches désordonnées sur la tempe de Joséphine. Lovée comme elle l'était contre lui, il pouvait parfaitement suivre sa respiration qui s'approfondissait, son corps qui se relâchait contre le sien à mesure des secondes et un petit soupir de contentement finit même par franchir ses lèvres.

-Je propose qu'on sèche cet après-midi, hasarda la jeune fille.

-C'est tentant...

-C'est toujours tentant, mais tu ne succombes jamais ...

Il y avait une pointe de bouderie dans la voix de Joséphine et Farhan ouvrit un œil pour vérifier qu'en effet, une petite moue déformait ses lèvres. Vaguement amusé, il continua de caresser ses cheveux d'un geste automatique, effleurant dans la foulée sa joue, sa gorge et parfois de façon parfaitement fortuite, l'arrondi de sa poitrine. Chaque fois que cela arrivait, le cœur de Farhan manquait un battement et sa main se déportait sur des zones plus chastes tout en le regrettant.

-Parce que j'ai refusé qu'on aille s'isoler dans un compartiment dans le train, c'est ça ?

-Et que tu as refusé d'aller s'embrasser derrière les armures, ajouta Joséphine en levant deux doigts vite suivis d'un troisième : et que tu as refusé d'aller plus loin dans la salle de bain ... Mais bon je suis médisante, c'était peut-être tôt.

-Merci de l'admettre ...

Joséphine leva les yeux au ciel et elle dénoua patiemment sa cravate bleue et bronze avant de la faire glisser de sa nuque. Elle joua avec la bande de tissu, l'enroula sur son poignet et donna l'impression de faire jouer la belle lumière sur la soie pour faire ressortir toutes les nuances chatoyantes.

-C'était parce que tu n'avais rien fait jusque là ? demanda-t-elle d'un ton qui se voulait neutre. Que tu m'as arrêtée, dans la salle de bain ...

A la tension qui s'était épris de son corps, Farhan sut que la nonchalance était feinte mais nécessaire pour garder la face. Un peu gêné par la question, il laissa aller sa tête contre le tronc d'arbre. Il comprenait parfaitement la démarche de Joséphine derrière la question badine. Après tout, leurs situations étaient inégales : Farhan avait parfaitement conscience d'où étaient ses limites, grâce à Charlie. Elle n'avait que celles qu'il avait posé dans la salle de bain auxquels se raccrocher. Une partie de lui nota que c'était nouveau de sa part de communiquer avant d'agir.

-Non, si, j'ai été un peu plus loin que ça quand même avec mon ex, avoua-t-il en enroulant une mèche cuivrée autour de son doigt. On n'a pas couché ensemble, mais quand même ... C'est juste que là ... enfin, je ne voulais pas que ça ne signifie rien non plus, tu comprends ? Dans la salle de bain ...

-Donc ce n'était pas par manque d'envie ? comprit Joséphine, prudente. C'était parce que tu voulais que ça ait du sens ?

-Oui parce que c'est vrai que ce que nous a prouvé cet événement, c'était que je n'avais pas envie de toi ...

Il avait voulu plaisanter, la railler, la prendre à son propre jeu mais la formulation échauffa ses joues et il fut ravi que Joséphine continue de fixer le vide et de manipuler distraitement sa cravate. Sa seule réaction fut un bref sourire sur ses lèvres et elle planta ses dents dans sa lèvre inférieure pour le réprimer.

-Très bien, très bien, je note ...

-Tu prends des notes, toi ?

Le coup de coude de Joséphine le prit par surprise. Il n'était pas vigoureux, mais l'angle juste en dessous de ses côtes lui coupa brièvement le souffle.

-Arrête de te moquer ! râla-t-elle, exaspérée. Pour une fois que j'essaie de faire les choses bien !

-Pardon, pardon ...

-Cette fois j'accepte les excuses, marmonna Joséphine en levant le nez.

Elle s'affala de nouveau contre Farhan, les bras croisés sur sa poitrine. Sa cravate était savamment entortillée autour de son poignet et de sa paume contre une étrange mitaine et malgré le soleil qui le baignait, son visage gardait des marques de contrariété. Vaguement penaud, Farhan soupira. C'était difficile pour lui d'intégrer le fait que pour Joséphine, le simple fait de communiquer était une nouveauté et que de sa part, la démarche constituait un effort à saluer. C'était tellement naturel pour lui qu'il ne comprenait pas que ce soit contre-intuitif pour elle. Joséphine communiquait par les actes et par les cris, et il devait se sentir honorer qu'avec lui elle fasse l'effort de parler.

Ravalant ses moqueries et son embarras, il caressa le bras de Joséphine sur toute sa longueur, jusqu'à atteindre sa main ornée d'un bracelet constitué d'anneaux d'or et d'argent entrelacés qu'il effleura distraitement.

-Hum ... Disons pour répondre à la question que tu n'oses pas poser ... qu'on a passé tous les deux le stade où on s'embrasse pendant six mois.

-Je suis d'accord avec l'analyse (elle étira le cou pour le regarder et Farhan découvrit un sourire malicieux sur ses lèvres). Mais de ce fait, maintenant qu'on est ... vraiment ensemble, ça a du sens, non ?

-Non mais cette impatience ! s'esclaffa Farhan, désabusé.

-Oui parce que ce qu'a prouvé ce qui s'est passé dans la salle de bain, c'est que j'étais patiente ...

Elle se grandit, juste assez pour que ses lèvres atteignent chastement sa mâchoire avant qu'elle ne se love de nouveau contre lui avec un petit sourire que Farhan ne sut réellement interpréter. Elle resta statique contre lui, la respiration lourde qui s'enfonça dans sa poitrine, les mains perdues quelque part sur son sternum certainement occupé à trifouiller le camé qui ne quittait jamais sa gorge. Attiré lui aussi par l'objet qui les avait reliés de façon si singulière, Farhan finit par en effleurait la chaîne d'or vieilli, tellement que le jaune étincelant était passé à une couleur plus sombre proche du bronze. Il traça le contour sur sa peau et s'amusé lorsqu'il remarqua que le souffle de Joséphine s'était bloqué au passage de ses doigts. Incapable de s'en empêcher, il suivit le fil de la chaîne, quitta la gorge pour descendre sur la clavicule étrangement découverte. Farhan s'écarta quelque peu pour comprendre que, loin de simplement manipuler le camé, les doigts de Joséphine s'étaient surtout attelés à ouvrir quelques boutons de sa chemise. Certainement de façon nonchalante, sous le couvert de laisser respirer sa gorge face à ce soleil et cette brise des plus agréable ... Mais la main de Farhan se figea sur la chaine lorsque ses yeux tombèrent sur la dentelle du soutien-gorge qui transparaissait délicatement par l'ouverture. Incertain, il détourna pudiquement le regard et s'attarda sur la chaîne pour éviter à son corps de s'emballer. Son regard fouilla instinctivement les alentours, mais il n'y avait que les arbres paisibles de la lisière et l'herbe qui ondulait sous le souffle de la brise. Même pas le murmure lointain des élèves qui flânait dans le parc avec la reprise des beaux jours. Rien d'autre qu'eux et le néant.

-Hum, lâcha-t-il, la gorge sèche. Corrige-moi si je me trompe, mais tu essaies de me faire passer un message, là ?

-Disons que je laisse l'ouverture et je vois ce qui se passe ...

Le ton sincèrement songeur, presque curieux de Joséphine fit descendre d'un cran la tension nerveuse qui s'était épris de lui. C'était une peur ancrée en lui de ne pas comprendre, de mal analyser les signaux, les pistes et pourtant sa main s'aventura sur le sternum ouvert de la jeune fille, totalement tentée de savourer de nouveau ses espaces offerts après des semaines de manque. Sous ses doigts, la respiration de Joséphine se bloqua totalement et il hésita à poursuivre malgré son corps qui lui hurlait le contraire. Contre lui, il sentait toute la tension qui émanait de Joséphine et il était presque persuadée que ce n'était pas de l'attente.

Elle a besoin de se rassurer. Il ne sut réellement d'où lui venait cette certitude, mais elle lui paraissait des plus naturelle après le passif d'une Joséphine qui au fond ne s'était jamais sentie appréciée, pas même dans son couple où Charlie avait été incapable de l'aimer comme elle l'aurait souhaité. Tous les mal-être que criait Joséphine résultaient d'un manque de confiance et d'insécurités inavouées et après leur folle échange dans la salle de bain des Gryffondor, Farhan n'avait pas vraiment songé que cela irait jusqu'à cet aspect-là. Non, cette fois-ci, elle avait débordé de certitude et d'une belle énergie qui l'avait totalement grisé ... Mais là, ce n'est pas pareil. Là, ça a du sens ... ***

Farhan ferma les yeux, à l'écoute du cœur de Joséphine qui battait frénétiquement contre sa paume, à l'écoute de son propre corps dont le sang s'était échauffé à mesure des caresses. Guidée par ses sensations qui l'étourdissait chaque seconde un peu plus, ses doigts se déployèrent et glissèrent sous la chemise, s'infiltrèrent sous la fine et souple dentelle pour venir arracher un soupir aux lèvres entrouvertes de Joséphine. Farhan nicha son nez dans son cou, les dents serrées pour retenir ce que ce simple râle pouvait provoquer chez lui et posa un baiser sur sa peau pour compenser.

-C'est quelque chose comme ça que tu espérais ? murmura-t-il à son oreille.

Un faible sourire s'étira sur les lèvres de Joséphine et elle acquiesça avant de réclamer plus en étirant le cou, lui offrant littéralement sa gorge. Farhan ne fit pas prier. Répondant totalement à la vague de chaleur qui déferlait depuis son ventre, alimentée par le manque, l'attente et la chaleur du sein de Joséphine sous ses doigts, il embrassa la peau offerte, y fit courir ses lèvres, sa langue, de façon plus grisante à mesure que les soupirs de Joséphine se muaient en gémissement en réponse à son exploration. Son autre main, orpheline, tentée, se crispa sur la hanche de la jeune fille, effleura le tissu de la jupe sans oser céder à la hardiesse de sa jumelle. Celle de Joséphine, elles, n'avaient pas tant de scrupules : face au traitement que lui faisait subir Farhan, elles s'étaient mises à s'agiter, atteignant son visage, agrippant sa cravate, jusqu'à ce qu'elle trouve la force de surélever son bassin pour infiltrer ses doigts dans son dos à la recherche de la ceinture de Farhan. Quand il le comprit, un petit rire secoua sa poitrine et il lui coupa la route en la forçant à se plaquer de nouveau contre lui, coinçant sa main entre eux au passage.

-Tss !

-Non mais c'est une blague ! s'exclama Joséphine dans un cri somptueusement frustré.

Son timbre était rauque, assourdie par le désir qui montait visiblement en elle et rougissait ses joues. Elle voulut se redresser, certainement pour le fusiller du regard mais Farhan la maintint contre lui et frotta tendrement son nez contre son oreille. Le geste parut apaiser quelque peu Joséphine mais il sentit toute l'interrogation à la façon dont elle était tendue, à l'écoute.

-Reste là, chuchota-t-il, la voix vibrante. L'important aujourd'hui, c'est toi.

Joséphine resta immobile quelques secondes, visiblement interdite. Tu comptes me faire passer après ton hibou ? avait-t-elle cinglé dans le train. Elle avait voulu le faire passer sous le couvert de l'humour, mais Farhan avait senti les craintes secrètes derrière la phrase, les craintes qui alimentaient le pire de Joséphine. Il n'était pas décidé à les laisser se déployer. Non, il était même décidé, à désamorcer toutes ses insécurités, à la faire se sentir belle et unique à lui donner ce qu'elle méritait. Peu importait l'avidité qui gonflait et brûlait entre ses jambes. Non, c'était elle, elle frémissante sous ses doigts, elle gémissante sous ses baisers. C'était ses soupirs, c'était son désir, c'était ses plaisirs. Pour une fois, Joséphine méritait qu'on les lui accorde sans condition. Pour une fois, Joséphine méritait qu'on lui fasse sentir qu'elle était au sommet.

Et surtout, Farhan avait envie d'être cette personne pour elle.

Lentement, Joséphine extirpa la main coincée entre eux et la plaça sur son ventre. Sa poitrine s'élevait et s'abaissait à un rythme erratique. Les gestes de Farhan avaient totalement écartés la chemise et débraillé le soutien-gorge, laissant les seins de Joséphine offerts, frissonnants, délicieusement érigés. Farhan y aventura cette fois les deux mains, plus délicatement, à l'écoute des râles qui s'échappaient de ses lèvres, de la façon dont son corps se trémoussait contre le sien, de façon de plus en plus insistante. Lorsque son bassin s'agita à son tour, signe d'un tiraillement qui devait se loger dans son bas ventre, Farhan laissa l'une de ses mains descendre sous la chemise, savourer la peau de son ventre qui s'hérissait sous ses caresses, traça un chemin brûlant jusqu'à ce que l'obstacle se dresse sous la forme de l'élastique de sa jupe.

Là, malgré toute sa volonté, malgré tous ses sens qui brûlaient d'explorer, Farhan hésita. Il le parcourut de tout son long pendant que plus haut, ses gestes se faisaient plus indécis. Joséphine parut sentir son trouble muet. Sa main vint couvrir la sienne sur son ventre et elle tourna légèrement la tête pour lui demander dans un murmure éthéré :

-Tu ne veux pas ?

-Si, si ..., assura-t-il d'un ton ferme. C'est juste ...

-Tu veux que je t'aide ?

-Pardon ?

Le ton sincèrement surpris de Farhan parut briser leur bulle de volupté et Joséphine éclata de rire, rejeta la tête sur son épaule et vibra contre lui d'une toute autre manière mais tout aussi exaltante. Profitant de la prise plus lâche de Farhan, elle se redressa et pour la première fois parvint à happer ses lèvres d'un baiser qui nécessitait qu'elle se contorsionne mais qui acheva totalement d'enflammer Farhan. Dans son ventre, la brûlure se faisait vorace, douloureuse et attisa l'envie prégnant en lui s'arracher un cri de compensation à Joséphine. C'était exactement cela : c'était un feu alimenté par Joséphine, pour Joséphine. La jeune fille finit par s'affaler de nouveau contre lui, un sourire délicieux étiré ses lèvres.

-Observe et apprends, O'Neil ...

Elle raffermit sa prise sur la main que Farhan avait laissé hésitante sur son ventre et prit une profonde inspiration avant de leur faire passer conjointement l'ultime frontière. Totalement interdit, mais avide d'apprendre et de comprendre, Farhan lui abandonna totalement le contrôle, la laissa amener sa main sur sa féminité, tout doucement, au-dessus du coton qui la couvrait. D'un geste qui, de l'avis de Farhan, était rôdé depuis des lustres, elle appuya sur ses doigts, fit jouer ceux de Farhan et de nouveau des râles jaillirent de ses lèvres face aux douces pressions. Elle guida sa main, lui apprit les trésors cachés sous le coton qui se trouvait chargé d'humidité, les secrets que recelaient cette zone inaccessible et pourtant si grisante, si troublante. Un nouveau labyrinthe totalement masqué à Farhan, un labyrinthe des plaisirs dont il découvrit le cœur lorsque Joséphine plaqua une main contre sa bouche pour retenir un cri.

Dès lors, sa prise plus molle laissa à Farhan l'occasion de faire ses propres découvertes. Callant son rythme sur celui qu'avait impulsé Joséphine, il effleura, explora, joignant à cela ses lèvres qui parcouraient sa gorge ou son autre main toujours déployée sur sa poitrine. La respiration de Joséphine s'était faite sifflante, la façon dont son corps s'agitait compulsivement trahissait son impatience et sa deuxième main vint couvrir sa bouche pour retenir ses réactions.

-Là, souffla-t-elle en glissant de nouveau ses doigts contre ceux de Farhan. Là ...

Docile, il obéit, se laissa de nouveau emporter par le rythme effréné et expert de Joséphine. Elle continua de le répéter, comme une litanie possédée et même lorsqu'ils s'attardèrent ensemble sur la zone concernée, les lèvres de Joséphine le murmurait. La voix monta, grimpa, passa une octave jusqu'à ce qu'enfin le cri qu'avait espéré Farhan jaillisse, immédiatement étouffée par leurs mains conjointes qui vinrent couvrir ses lèvres. Immédiatement après, il se mua en un petit rire comblé, extatique qui acheva de détendre totalement chaque parcelle son corps. Entre les bras de Farhan, elle parut totalement se disloquer, s'étaler alors que chaque parcelle de son corps était parcourues d'endorphines venue du néant. Un pantin désarticulé au sourire euphorique.

-Et voilà ! ***

-J'ai pris bonne note, miss Abbot, se moqua Farhan, pas peu fier.

Un nouveau rire s'échappa mollement des lèvres de Joséphine et elle se blottit davantage contre lui, à bout de force après cette gymnastique. Farhan voulut retirer sa main de sa féminité, mais Joséphine la maintint quelque peu, comme retenir les restes de chaleurs qu'ils avaient si bien sus provoquer. Avec une certaine douceur, Farhan réajusta pudiquement de son autre main sa chemise sur sa poitrine avant de poser un tendre baiser sur sa gorge qui lui arracha un faible sourire.

-De façon très honnête, je ne pensais pas que les caresses suffisaient ..., avoua-t-il du bout des lèvres.

-Peu de gens le pensent. Et pourtant ... C'est sous-estimé, les caresses.

-Ni que tu étais le genre de fille à te masturber. C'est chez les aristocrates que tu as appris ça ?

Les sourcils de Joséphine se froncèrent mais elle se refusa à ouvrir les yeux.

-Je suis bien, Farhan. Je n'ai pas envie de te donner un nouveau coup de coude.

-Pardon. (Il plaqua un baiser contre son crâne). C'est l'heure de la sieste.

Un nouveau rire secoua la poitrine de Joséphine et Farhan joignit le geste à la parole en arrachant enfin sa main à sa poigne pour attraper sa cape et la déployer sur elle. La jeune fille n'envisagea même pas de se plaindre et la ramena sous son menton, visiblement prête à s'endormir. Cependant, elle trouva les ressources pour lever le visage vers Farhan et ouvrir un œil chargé de fatigue et des cendres de son désir qui se mourraient en son sein.

-Tu es sûr que pour toi ... ?

-Je vais très bien, assura Farhan avec fermeté. Tu auras tout le temps de te venger un autre jour ...

-Compte là-dessus, maugréa-t-elle, une moue boudeuse aux lèvres. Désolée, je n'étais pas forcée très propre, Là prochaine fois, je penserais à mettre un coup de rasoir ...

-Mais arrête ... Honnêtement je n'aurais pas vu la différence.

C'était sincère mais il lut le doute dans la façon dont Joséphine leva les yeux au ciel avant de fermer de nouveau les paupières. Dans son trouble, elle avait dû frotter son œil et sa joue était à présent couverte d'une ombre noire. Barbouillée ainsi avec la cape remontée sur sa bouche, elle évoquait à l'esprit de Farhan l'image d'elle-même, endormie dans les serres de Botanique après sa rupture avec Charlie, vaincue par ses pleurs. L'instant où, pour Farhan, le voile s'était levé sur Joséphine Abbot. Il se souvenait parfaitement s'être dit qu'à trop répéter qu'elle était une tempête, on en oubliait qu'elle était humaine. Et il adorait chaque jour découvrir les parcelles d'humanité derrière la déesse qui l'avait fasciné pendant de longues années et la tempête qui l'avait emporté ces derniers mois.

-Merci, au fait, murmura Joséphine, les lèvres collées contre la cape.

Farhan papillonna des yeux, un peu pris de court. Déjà parce qu'avec la profondeur de la respiration de la jeune fille, il l'avait pensé au bord de l'endormissement, mais aussi pour les mots en tant que tel. Un peu troublée qu'elle sente obligée de le remercier pour une chose si naturelle, il caressa doucement ses cheveux, dégagea une mèche cuivrée de son visage qui malgré le rythme lent et régulier de son souffle, malgré ses paupières closes et la belle lumière qui jouait sur sa peau, lui paraissait tendu.

-Ne me remercie pas, arrête ..., chuchota-t-il, interdit. Je ne l'ai pas fait par charité ou pas obligation, mais parce que j'en avais autant envie que toi ... De te prouver que pour moi, malgré tout ce qui s'est passé ... Evidemment que ça a du sens.

Un drôle de gémissement s'échappa des lèvres de Joséphine et elle ramena la cape jusque son visage pour ne laisser émerger que sa franche. Farhan la considéra, éberlué et même un brin vexé.

-Mais quoi ?

-Rien. (Elle se contorsionna de nouveau pour ne laisser apparaître que ses yeux, ce regard vif et las à la fois à l'intensité unique). Je suis juste ... contente que tu aies fini par trouver du sens à ce qui se passe. (Puis elle s'enveloppa derechef de la cape, jusqu'au nez cette fois). Et tu es quelqu'un de beaucoup adorable pour ce monde, sache-le.

-Oh ...

Il ne savait pas quoi répondre de plus à ce qui ressemblait à une sorte de mi-chemin entre le compliment et la déclaration d'amour. Faute de trouver une certaine éloquence, il se réfugia derrière ce qui lui réussissait le mieux : le silence. Mais pas le silence froid et impassible qui avait tant pu désarçonner ses camarades et irriter Charlie, le rendre invisible aux yeux de Poudlard. Non, son silence fut accompagné d'un long baiser sur la tempe de Joséphine et d'une longue étreinte. Il l'enveloppa de ses bras alors qu'elle se lovait contre lui, prête à s'abandonner aux sirènes de Morphée comme elle venait de le faire à celles de Farhan. En sentant sa lente et profonde respiration qui s'enfonçait contre sa poitrine, il sut que malgré tout ce qui avait pu se passer, malgré tout, c'était cette Joséphine qu'il voulait dans sa vie, c'était cette personne qu'il voulait être avec elle. C'était avec elle qu'il voulait avancer, main dans la main, en harmonie et en communion comme lorsqu'ils avaient franchis la frontière. En toute confiance, en tout abandon.

Farhan avait enfin trouvé un sens à toute leur histoire. Ensemble, ils parviendraient peut-être à trouver un sens à la sienne. 

***

[Pour les âmes sensibles qui ont préféré s'abstenir, ils ont eu un moment intime qui s'est concentré sur le plaisir de Joséphine, que des petites caresses guidées]

*Attends nerveusement notre verdict* 

Voilààà c'était la première scène du genre que vous lisez totalement, sans que je ne coupe au moment fatidique ! Vraiment, toutes les scènes que je serais capable de produire seront de cet acabit. Pas par une volonté de rester soft, mais parce que c'est ce qui m'intéresse dans ce genre de scènes, faire des beaux moments, des moments signifiants et pas juste gratuit, et puis surtout parce que je trouve que les mots explicites tels que "penis/clitoris" et tous le champ lexical ça sort de la lecture. En tout moi c'est mon cas, c'est peut-être des restes de pudeurs de ma part mais je préfère rester dans un registre ... plus poétique, dirons-nous ! 

Après certains se diront peut-être que ça va trop vite, mais après c'est la dynamique de Joséphine et Farhan qui ont une vraie alchimie, une vraie fascination l'un pour l'autre. Dès la salle de bain, ça aurait pu aller plus loin ! 

Sinon j'espère que le chapitre dans son ensemble vous a plu ! On se retrouve dans deux semaines pour cette fois, enfin, DES EXPLICATIONS. Toutes? Héhéhé ... 

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