Chapitre 23 : Rêve que tu as des ailes
... *pointe le bout de son nez* ...
Oui bon demain j'aurais clairement pas le temps, j'ai des cours, j'ai plein de catalogage (rentrer les livres dans la base) qui m'attendent (et je risque d'en prendre pendant les vacances) et le soir je veux avoir le temps d'écrire (je suis dans des moments intéressants de LDP ... HIHIHI)
Et je vais tomber en dépression ce WE parce que j'ai 26 ans lundi et que ça me mine de passer du côté obscure de la vingtaine. Vraiment, jeunes personnes, restez à 20 ans. 20 ans c'est bien, c'est la liberté. 26 C'EST LE MAL.
BREF je m'arrête sur mes déboires. Vous avez capté la petite référence à LDP dans O&P : non, la grande réconciliation entre deux de nos personnages n'est pas pour tout de suite ; oui ce sera traité ; soyez patient.es !
Quoi? Des réponses suites aux questions soulevées au derniers chapitres ? Hum ... Bien réponses dans les lignes qui suivent ?
Bonne lecture les amis <3
PS : ce n'est qu'au moment de poster que j'ai réalisé que je n'avais pas écris le journal de Jo pour ce chapitre. OUPS.
PSS : Titre bien évidemment issu de la chanson Tu t'envoles de Peter Pan <3
***
Ami perdu, enfant perdu, parent, sœur, frère, mari, femme, que nous avons perdus, nous ne voulons pas vous rejeter ainsi ! Vous tiendrez la place qui vous est précieusement gardée dans notre cœur, au coin de notre feu, en ce jour de Noël.
- Charlie Dickens
***
Chapitre 23 : Rêve que tu as des ailes.
Lundi 25 décembre 1990
Je ne sais sincèrement pas quoi faire de cette information.
Deux signatures identiques sur deux dossiers avec un monde d'écart. Pour moi ça signale clairement un intention de les séparer, mais Maya veut se convaincre que non. Que la personne en question était simplement un ou une sorcière qui voulait s'assurer qu'elle soit adoptée dans une bonne famille - une intention bienveillante, donc.
Maya, il va falloir penser à lever le voile ma chérie - AH AH AH je m'amuse moi-même.
Bienveillante, bien sûr - mais dans ces cas-là je suis un modèle de patience et de gentillesse. Non non, une personne bienveillante aurait veillé à ce que tu sois réunie avec ton frère ma grande. Là elle vous a séparé.
Hum hum. Ne pas penser au frère en question. FOCUS JO.
Pour autant, les deux m'ont supplié de ne pas interroger papa - et Merlin sait que j'en ai envie. Je suis persuadée qu'il s'en souvenait, comment il a pu oublier qu'il a failli oublier un gamin dans les flammes? Mais ça reviendrait à avouer que j'ai volé le dossier, non?
De toute manière c'est Noël - donc tout, sauf le moment. C'est l'heure de la mascarade annuelle ... Papa refuse d'inviter grand-père Max, comme tous les ans - au moins ça c'est honnête. Mais on ira sans doute le voir après Nouvel An, dans son élevage d'Abraxan. Peut-être que c'est ce qui me faut, respirer un peu d'un grand bol d'air écossais, me couper de tout. Peut-être que Berry ne viendra pas et ce sera la cerise sur le gâteau ! (Berry si tu lis ça, ne le prends pas contre toi, mais tu es singulièrement infecte depuis le début des vacances et ça commence à sincèrement me peser mais alors de tout ton maigre poids).
Ophélia m'appelle pour la troisième fois, je ferais mieux d'y aller. Alors cher journal, quel butin pour cette année?
***
-Charlie ! Charlie c'est noël ! Charlie !
Charlie se contenta de grommeler et de ramener ses couvertures sur son visage. Il venait de faire un merveilleux rêve, il volait, mais pas seul ... il était sur son balai, à apprécier l'air du vent et soudainement une ombre s'était abattue sur lui, gigantesque, splendide ... un dragon. Il avait volé avec les dragons ... Ginny laisse-moi retourner voler avec les dragons ...
Mais ce n'était pas la volonté de sa sœur qui lui arracha sans le moindre état d'âme ses couverture. La petite Ginny, neuf ans et bientôt toutes ses dents – mais en attendant, l'alignement presque parfait était doté d'un trou béant. Les cheveux roux coupés au-dessus des épaules, les yeux bruns et pétillants de leur mère, elle semblait avoir néanmoins hérité de la silhouette plus longiligne de leur père, comme Ron et Bill – elle était grande, pour son âge. Bientôt, Charlie pourrait presque distinguer la petite écolière qui prendrait enfin le Poudlard Express – et c'était d'autant plus facile qu'elle parlait de l'école de sorcellerie au moins cinq fois par jour.
Impatiente, elle tira sur la main de son frère et toute ses formes et Charlie fit mine de lui donner satisfaction en se redressant avec un grognement de dépit.
-Ginny ...
-Allez, il y a plein de cadeau en bas ! Et Fred et George ont attrapé un gnome, je veux les aider à le mettre en haut du sapin !
-Et tu as besoin de moi pour ça ?
-Non mais je veux que tu viennes voir ! Allez !
Le visage crispé par l'effort, elle continua de tirer sur la main de Charlie, quitte à en tomber du lit pour espérer l'entraîner avec. Vaguement amusé par ses efforts, son frère finit par céder et repoussa ses couvertures. Son brusque changement déséquilibra Ginny qui finit sur les fesses, prises de court.
-C'est bon, j'arrive ... Laisse-moi juste le temps de prendre un café.
-D'accord ! accepta immédiatement Ginny, rayonnante. Moi je vais aller faire un bonhomme de neige en attendant, Bill a promis qu'on en ferait un ! Tu viens, hein ?
-Oui, je me dépêche ...
Mais il avait à peine fini sa phrase que la petite tornade était sortie de sa chambre en courant, pied nus, complètement surexcitée. Désabusé, Charlie passa la main dans ses cheveux. Depuis qu'il était arrivé, sa mère lorgnait dessus, l'œil acéré dardé sur ses mèches trop longues qui lui tombaient dans les yeux et couvraient sa nuque. Il était obligé de verrouiller sa chambre à double tour pour ne pas risquer qu'elle les lui coupe dans son sommeil. Il se rassembla quelques mèches éparses derrière son crâne – moins elle les voyait, plus sa mère était de bonne humeur.
Une fois assez réveillé pour se lever, il eut beaucoup de mal à évoluer dans sa chambre. Contrairement aux plus jeunes, il avait la chance de ne pas en avoir une sous les toits : les murs étaient droits, adaptés à sa grande carcasse. Mais Charlie était d'un naturel bordélique : sa valise gisait, à moitié éventrée dans un coin de la pièce – et vu la petite surface, ça couvrait au moins un tiers du planché. Il n'avait la place pour mettre un bureau alors ses livres de cours et ses parchemins jonchaient le sol dans un chaos plus ou moins ordonné. Sur ta table de nuit bancale qu'il avait récupéré deux ans plus tôt dans un vide-greniers de Loutry-Ste-Chaspoule, des emballages de friandises cohabitaient avec la dernière lettre que Farhan lui avait envoyé.
Pour la dixième fois, il la prit entre ses doigts, complètement abasourdi par ses nouvelles. Le ton était sans fard, l'écriture ne tremblait pas et pourtant Charlie pouvait lire le désarroi de son ami entre les lignes. Joséphine a volé un dossier à son père ... il y avait le nom de mes parents biologiques dedans ... Maya a été emmenée en urgence à Ste-Mangouste, c'est sans doute ce qui nous a séparé ... mais c'est la même personne qui a signé nos dossiers d'adoption. La même personne, Charlie. C'est la même signature.
-C'est quoi cette affaire ..., se demanda-t-il encore une fois en roulant la lettre sur elle-même. Ça n'a aucun sens, strictement ...
Il avait été soulagé de voir les prémisses d'une explication émerger des mots de Farhan. Avec le nom des parents, cela aurait pu signer la fin des troubles et des mystères, le début de la reconstruction. Mais cette histoire de signature changeait la donne et brouiller les lignes.
Dans la tête de Farhan, c'était clair. Cette signature prouvait qu'ils avaient été sciemment séparés. Et ce détail épaississait la brume autour de ce qui s'était passé cette nuit là ...
Pour peu, Charlie aurait été soulagé de l'implication de Joséphine. S'il y avait quelqu'un pour trouver le fil qui les feraient sortir de ce labyrinthe, c'était bien elle et son esprit tordu. Son cerveau était lui-même constitué de méandres. Sans elle, personne n'aurait remarqué pour la signature. Personne n'aurait remarqué pour la ressemblance aussi ... et l'histoire aurait appartenu au passé et à l'oubli. Charlie avait plusieurs fois hésité à lui envoyer une lettre, surtout depuis qu'il avait compris que Farhan avait plus ou moins passé la journée avec elle au début des vacances. Il était resté devant son parchemin, sans savoir quel ton aborder, sans savoir quels mots employés. Il avait fini par en conclure que, quoiqu'il arrivait, Joséphine serait vexée par sa démarche et aurait jeté sa lettre au feu. Ce n'était pas qu'il avait des doutes sur ses motivations, qu'il se méfie d'elle ... mais d'une certaine manière, un peu. Il savait qu'elle pouvait occulter beaucoup de choses quand elle était concentrée, se mettre dans une bulle ... et oublier le facteur humain dans tout ça. Que ce n'était pas qu'une enquête froide, dénuée de sens, pas un puzzle à résoudre : c'étaient les vies de Maya et de Farhan qui se reconstituaient. Charlie avait peur qu'elle l'oublie dans sa frénésie. Mais comment lui dire sans réveiller la tempête ?
-Charlie ! Percy !
La voix impatiente de sa mère l'obligea à s'ébrouer. Il enfila rapidement un tee-shirt et un pantalon propre et à peu près habillé avant de descendre les étages qui le séparait de la cuisine. Sur le pallier, la porte de Percy s'ouvrit au moment où il passait devant et son frère émergea, de mauvaise humeur. Il avait passé une chemise qu'il avait soigneusement rentré dans son pantalon. Charlie lui en agrippa le col, amusé.
-Mais c'est qu'il s'est mis sur son trente-et-un ! Très classe !
Percy se dégagea vivement avec une grimace.
-Arrête ... Tu ne devais pas travailler avec papa aujourd'hui ?
Charlie secoua la tête. Comme l'été dernier, il profitait des vacances et de sa majorité pour aider son père au Ministère, un emploi saisonnier très rébarbatif qui consistait pour beaucoup à classer et ranger des piles de dossier du service de Détournement de l'artisanat moldu. Vraiment la tâche la plus ennuyeuse qu'il n'avait jamais entrepris, mais ça lui rapportait quelques gallions qu'il pouvait convertir en cadeau de noël.
-Pas le jour de noël, enfin ... Du coup j'en ai profité pour enfin faire la grasse-mat ! Toi aussi ? Ce n'est pas dans tes habitudes ...
-Non, je faisais mes devoirs, répondit Percy d'un ton morne. Flitwick nous a donné un devoir hyper dur, je préfère le faire maintenant ... et je vais le continuer pendant que maman tente vainement de me faire prendre du poids.
-Efforts complètement inutile mon cher Perce, confirma son frère avec un sourire. Tant que tu grandiras, tu ne prendras jamais de tour de taille.
Il lui donna une petite tape sur la hanche qui parut indisposer Percy. Il s'écarta souplement et se dépêcha de le précéder dans l'escalier qui descendaient en pente et en marche inégales jusque la cuisine surchargée des Weasley. Ron et Ginny avaient tout décoré la veille de leur arrivée, ce qui expliquait que l'ensemble soit chaotique – à l'image du Terrier lui-même. La vieille horloge battait laconiquement la mesure du temps et Charlie constata avec une grande satisfaction que toutes les aiguilles pointaient sur « A LA MAISON ». C'était assez pour être souligné et il savait que cette vision réchauffait le cœur de sa mère. Elle était d'ailleurs debout devant les fourneaux, leur tournant le dos et s'activant devant ses poêlons. Elle avait revêtu sa robe de fête, la verte sapin avec de la dentelle au col et à chaque noël perdait en éclat. Elle se tourna vivement vers eux, les yeux plissés.
-Pas trop tôt ! Dépêchez-vous de manger un peu, mais ne vous goinfrez pas, on déjeune dans une heure ...
-Joyeux noël m'man, lança Charlie en étouffant un bâillement. Oh, saucisse ...
Mais quand il voulut en prendre la dernière qu'il restait avec sa fourchette, sa mère lui donna une tape sur la main. Avec un cri, il lâcha la saucisse.
-Hé !
-Je t'ai dit de ne pas te goinfrer, Charles Septimus Weasley.
-Pourquoi vous ne m'aimez pas ? gémit Charlie. Il faut détester ses enfants pour les appeler « Septimus » et les affamer ...
-Moi c'est « Ignatus », ne te plains pas, marmonna Percy. Mais maman ! Je pensais qu'il ne fallait pas se goinfrer ?
Elle venait de mettre l'unique saucisse dans son assiette, sous les yeux médusés de ses deux fils. Un sourire frémissait sur ses lèvres.
-Percy est tout maigre, il a besoin de force. Toi, tu vas dévorer la moitié de la dinde dans une heure.
-Moi je fais du sport à haut niveau, j'ai travaillé toute la semaine avec papa et j'ai dégnommé tout le jardin hier soir pendant que Percy se planquait dans sa chambre !
-Je faisais mes devoirs, j'en ai tout plein !
-Moi aussi j'en ai plein et des ASPIC à la fin de l'année !
-Tu vas être Attrapeur professionnel, à quoi te serviront tes ASPIC ? rétorqua Percy avec mépris.
Enervé par l'allusion, Charlie lâcha brusquement son couteau qui teinta contre l'assiette. Ils s'affrontèrent une seconde du regard. Leur mère poussa un feulement de chat furieux pour les faire cesser.
-C'est bon, vous deux ! Percy, évidemment que Charlie doit réussir ses examens, aucune équipe ne prendrait un garçon qui n'a aucune ASPIC ... et Charlie, laisse ton frère travailler ce qu'il a besoin. Percy a de grandes ambitions ...
Il y avait une certaine fierté dans les propos de Molly Weasley. Elle avait sept enfants et pour l'instant, les trois premiers étaient promis à un brillant avenir. Percy travaillait d'arrache-pied et était un élève si sérieux qu'une belle carrière au Ministère était plus qu'envisageable. Charlie brillait sur les terrains de Quidditch depuis ses douze ans. Et Bill ... Bill était la petite perle, brillant, charismatique, préfet et préfet-en-chef qui avait entamé de prestigieuses études pour devenir Briseur de sort. Et maintenant il part en Egypte, songea Charlie, amer. Tu es toujours aussi fière, maman ? Ils n'avaient pas parlé du départ de l'aîné depuis le début des vacances, mais il sentait toujours un certain malaise flotter autour de cette question. Le sujet était visiblement tabou, mais facile à éviter car Bill passait beaucoup de temps dans les locaux de sa formation. Pour être parfaitement honnête, Charlie soupçonnait une petite-amie également.
D'un geste rageur, il repoussa son assiette.
-Profite de ta saucisse, Perce, maugréa-t-il en se levant. Je vais aider papa ...
-Charlie ...
Mais Charlie s'était déjà glissé dans le living-room, où le sapin trônait fièrement dans un coin de la pièce, enseveli sous les guirlandes – si bien qu'on en distinguait plus les épines. A son pied se tenaient neuf chaussettes tricotées mains, chacune brodée à leur prénom, dissimulant les cadeaux prêts à être déballés. Charlie se dépêcha de mettre des chaussures et une écharpe et s'en fut dans le jardin. Quelques poulets picoraient stupidement dans la neige à la recherche de denrées et un peu plus loin, Ginny, Ron, Fred, et George commençaient un immense bonhomme de neige, bien aidé par Bill qui amassait la neige magiquement, assis sur l'un des bancs bancal qui meublait la court. Après avoir vaguement hésité à les rejoindre, Charlie se faufila dans la serre où son père récoltait des carottes pour le repas, les genoux dans la terre. Son crâne dégarni était couvert d'un bonnet et ses lunettes tout embuées devaient troubler sa vue plus qu'autre chose.
-Joyeux noël, p'pa. Tu as besoin d'aide ?
Arthur Weasley releva la tête, un peu hasard. Avec ses lunettes blanchies par son souffle, il avait l'air d'une taupe aveugle et devait certainement se demander quel enfant il avait devant lui. Pourtant, il ne se trompa pas lorsqu'il s'exclama avec un sourire :
-Charlie ! Oui, s'il te plait mon grand ... Ron a commencé à m'aider, mais tes frères l'ont vite distrait avec cette histoire de bonhomme de neige ...
-Je pense qu'il n'a pas compris qu'avec Fred et George dans le lot, il risquait lui-même de devenir un bonhomme de neige, répondit tranquillement Charlie en mettant s'agenouillant aux côtés de son père. Tu ne devais pas travailler au Ministère, ce matin ?
Son père ricana et retira ses lunettes pour enfin les nettoyer. Charlie avait conscience d'énormément ressembler à sa mère, par sa stature plus courte sur patte qu'élancée, son nez camus loin du grand nez des Weasley mais il était fier d'avoir les beaux yeux bleus de son père et sa nature plus tranquille. Contrairement aux jumeaux, qui ressemblaient tant physiquement et mentalement à Molly Weasley qu'ils étaient incapables de se parler sans hurler.
-Non, finalement ils n'avaient pas besoin de moi, Perkins a pris la permanence.
-Et le Ministre, il est passé à ton service, finalement ?
-Fudge ? Salir sa blanche fourrure en descendant dans les bas-fonds du Ministère ? s'amusa son père avec un sourire tordu. Ne sois pas naïf, Charlie ... Non, il est plus occupé à recevoir Lucius Malefoy en grande pompe ...
-Sérieux ? se scandalisa Charlie. Mais ... il n'était pas accusé d'être un Mangemort ? Il y avait un article ...
Sa voix s'infléchit à ce mot et il faillit vérifier derrière son épaule si Tonks n'arrivait pas. Elle détestait tant qu'on parle de cette affaire qui avait impliqué sa famille et lui avait causé un grand tourment qu'il avait intériorisé la prudence. Mais Charlie la comprenait. Quelques semaines après la sortie de l'article, certains élèves la traitait de meurtrière et de mage-noire, ceux dont la famille avait été attaquée par Bellatrix Lestrange lui demandait des comptes et certaines de ses amies de Poufsouffle avaient même rompu avec elle. Farhan lui était resté et Charlie s'était fait une joie d'utiliser sa notoriété pour défendre la jeune fille. Même Bill avait mis la main à la patte avec une formidable retenue collective d'élèves qui s'étaient rassemblés pour demander le renvoi de Tonks et qui avaient dû écrire un poème à sa gloire. Farhan et lui s'étaient occupé d'afficher les poèmes dans toute l'école et peu à peu, les protestations s'étaient tues. Mais Charlie savait que Tonks demeurait blessée par la période.
-Mais il a été innocenté, rappela son père avec amertume. Il assure avoir été victime de l'Imperium. Et on n'a pas de preuve du contraire alors ... Qu'à cela ne tienne.
-Mais de là à être invité par le Ministère ...
-Les grandes familles riches s'entendent bien, Charlie. C'est comme ça. Tu crois que la famille de ton amie Joséphine les traiteront différemment ?
Charlie se mit à se trémousser, embarrassé et enfonça ses doigts dans la terre pour récolter les carottes. Ses parents connaissaient son entourage, savait qu'il avait eu une petite-amie mais ça s'arrêtait là. Il parlait rarement de sa vie intime à ses parents et encore maintenant, il restait traumatisé par la tentative d'éducation sexuelle qu'avait tenté de leur prodiguer son père. Il ne pouvait plus voir un concombre depuis. Et puis, ce n'était pas dans les mœurs familiales. Ses parents venaient tous les deux de milieux Sang-Purs, prudes et aseptisé et avaient quelque peu reproduits ce modèle.
-Je ne sais pas si Bill t'a dit mais ... ce n'est plus exactement « mon amie ».
-Ah ... Vraiment désolé, mon grand. Qu'est-ce qui s'est passé ?
Le ventre de Charlie se noua douloureusement et il ferma brièvement les yeux pour reprendre ses esprits. D'un geste rageur, il arracha une carotte.
-Il n'y a pas vraiment de raison, mentit-t-il, les yeux rivés sur le potager. On ... n'était plus en phase, c'est tout.
-Je vois, murmura Arthur, sans le regarder. Ce n'est peut-être pas plus mal. Je ne suis pas sûr d'avoir beaucoup aimé son père sur le quai de la gare ...
Un bref sourire passa sur les lèvres de Charlie. Ce n'était pas étonnant, ils étaient aux antipodes. Arthur était un père doux, aimant, présent, désorganisé – parfois le huitième enfant de la famille, à se faire gronder par leur mère au même titre que les bambins. Le père de Joséphine était plus froid, distant. En un coup d'œil, Charlie avait compris pourquoi ils étaient en conflit : Aloyssius Abbot n'était pas le genre d'homme à jouer à fond le rôle de père.
-Tu m'étonnes, ricana Charlie en extrayant une nouvelle carotte de la terre. Clairement pas une famille pour moi, tiens ... moi je n'ai besoin que du Terrier.
-Pour combien de temps ? rit son père. Dans quelques mois tu seras diplômé et là ...
Le sourire se fana quelques peu sur ses lèvres et il préféra ne pas poursuivre pour compter le nombre de carottes engrangées. Charlie sentit son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine. Bill partait et les parents avaient dans l'optique que Charlie entrerait dans une équipe de Quidditch après sa scolarité – obligation qui, certainement, l'attirerait hors du Terrier. L'idée lui donna le vertige.
-Tu m'as regardé ? rétorqua-t-il à son père avec un sourire. Si tu veux que je parte, il faudra me pousser. Bon, on a assez ? Je commence à étouffer là-dedans.
Il tira sur son col. Malgré l'air frai, l'espace exigu de la serre le faisait suffoquer. Son père compta précautionneusement les carottes et ils finir par s'en extirper. Charlie inspira une grande bouffée d'air frai et laissa sa cage thoracique s'ouvrir largement. Et il relâcha brutalement son souffle en éclat de rire lorsqu'il vit Ron grimpé en haut du bonhomme de neige à soutenir sa tête, en équilibre précaire sur les deux autres boules, pendant que Fred et George le bombardaient allégrement de boules de neiges sous les éclats de rire de Ginny. Charlie tendit son sac de carotte à son père.
-Je peux te laisser ça ? Je vais aller rétablir l'équilibre un peu.
-Pas de bêtise, se contenta de prévenir son père. L'année dernière vous avez tous été malade ... et il y a encore de l'archivage qui t'attend la semaine prochaine.
-Ô joie ...
Charlie se baissa et forma une boule de neige de ses mains nues. Le froid lui mordit la peau mais peu importait. Alors qu'il se rapprochait de ses frères à pas de chat, il croisa le regard de Bill, toujours nonchalamment assis sur le banc à observer silencieusement le chaos. Aussitôt, un sourire s'étira sur ses lèvres et à son tour, il constitua ses munitions. Et alors que Ron commençait à hurler de rage contre des jumeaux hilares et forts de leurs positions, les aînés fondirent sur eux.
Fred reçut la boule de Charlie dans la nuque et George celle de Bill sur la tempe. D'abord désorientées, leurs visages se décomposèrent quand l'ombre de leurs frères s'abattirent sur eux. Ron, aux anges, se mit à sautiller sur le bonhomme de neige. Il tenait toujours sa tête entre ses mains.
-Arrête, tu vas le casser ! protesta Ginny.
-Quelles sont les règles ? demanda Fred, les paupières plissés. Trois contre trois ? Vous prenez Ron, on prend Ginny ?
-Oh ce ne serait pas équitable, évalua Bill en faisant sauter sa boule dans sa main. Nous deux contre vous quatre.
-Et le dernier debout a gagné, acheva Charlie avec un sourire machiavélique. Maintenant ... A l'attaque !
Et sans attendre, il lança sa boule sur le visage de Fred. Malheureusement, Ginny vive comme un chat se dépêcha sur lui et le ceintura à la taille, hilare. Elle était petite, mais d'une ténacité sans limite et peu importe les efforts que déployaient Charlie elle était incapable de le lâcher. Bill fut forcé de le ravitailler en munition.
-Les grands dominent le monde ! annonça-t-il fièrement en bombardant George.
-Pas si vite ! pépia Ron.
Comme Ginny, il était grand pour son âge et malgré ses bras frêles d'enfant de dix ans, il parvint à lever l'immense boule qui servait de tête au bonhomme de neige et de la jeter sur Bill. Elle se fracassa sur lui et le déséquilibra assez pour que Fred et George en profitent. Tête baissée et avec des cris de triomphes, ils s'élancèrent sur Bill et parvinrent à le faire tomber la tête la première dans un talus. Mais sa chute, l'aîné avait attrapé le bras et le col des jumeaux qui finirent avec lui le visage dans la neige.
-Mouahaha ! jubila Bill, le col de Fred toujours fermement dans la main. Alors elle a quel goût ?
-Lâche-le ! s'égosilla Ginny en tentant d'aller vers eux.
-Tu veux les rejoindre ? s'esclaffa Charlie. Avec plaisir !
Et sans cérémonie, il hissa sa sœur dans ses bras et la jeta dans la poudreuse qui s'était formée la veille. Son cri fut mêlé d'éclat de rire et l'endroit de sa chute fut marquée par la marque de son corps, les bras écartés comme un ange. Elle en émergea, tout sourire, alors qu'à côté Fred et George se débattaient toujours contre la prise de Bill. Charlie se tourna alors vers Ron, toujours debout sur les restes du bonhomme de neige qui commençait à s'effriter sur ses pieds.
-Bon. C'est toi et moi, Ronnie. Je viens te chercher tout de suite où j'attends un peu ?
Ron n'était pas le plus remarquable de ses frères. A dire vrai, malgré ses dix ans, Charlie peinait toujours à le cerner. La seule chose qu'il avait réellement compris de lui, c'était que Ron voulait plaire. Il voulait plaire à Fred et George en se montrant drôle, à leur père en l'aidant à bricoler dans la remise, et parfois même à leur mère en cuisinant avec elle. Mais à force d'évertuer à plaire, Ron en oubliait d'être lui-même et Charlie avait rarement vu sa véritable personnalité. Un indice se fendilla peut-être à l'instant quand il fixa son frère avec un air moqueur du haut de sa position et qu'il lui jeta son défi à la figure :
-Alors viens !
-C'est dangereux, Ronnie, le prévint Charlie en tentant d'avoir l'air menaçant.
-J'ai pas peur de toi, affirma-t-il en bombant le torse.
Oh, c'est à moi que tu tentes de plaire en faisant le brave ? Qu'à cela ne tienne. Aussi vif qu'un chat et puissant qu'un taureau, Charlie se précipita vers le bonhomme de neige qu'il détruisuit d'un coup de pied. Ron poussa un cri, déséquilibré par son perchoir qui définitivement s'effritait et fut retenu in extremis par la main de Charlie qui agrippa son écharpe. Ron battit des bras et retrouva un semblant d'équilibre mais eut à peine le temps d'être soulagé que son frère l'arrachait à la neige et l'envoyait d'une pichenette dans la poudreuse pour aller rejoindre Ginny. Quand Ron se redressa, complètement déboussolé, Charlie levait triomphalement les bras au ciel.
-Mais oui ! Et le grand vainqueur des jeux d'hiver du Terrier est ... Argh ! Non, sale traitre !
Car Bill venait de libérer les jumeaux et de les pousser vers lui : répondant à son signal, les quatre cadets se jetèrent sur Charlie. Ginny sauta pour l'enserrer au cou, Ron tira sur une jambe et George alla se positionner derrière lui, affalé dans la neige, le dos rond. Il ne manqua qu'une poussée de Fred et Charlie trébucha contre son jumeau, protégeant dans sa chute sa petite sœur en l'enserrant de ses bras. Une fois lourdement tombé sur le dos, il relâcha son étreinte et se laissa aller, les bras en croix et fit mine de mourir avec un cri inarticulé, la langue pendante. Ginny éclata de rire et s'accroupit sur son buste.
-Allez Charlie, réveille-toi !
-T'as pas gagné ! fanfaronna Ron.
-Fais attention, il va te refaire manger la neige, le prévint Bill en lui ébouriffant affectueusement les cheveux. Allez les mômes, match nul ! On fera la revanche au Quidditch quand le temps le permettra ...
-Est-ce que Percy viendra jouer avec nous cette fois ? pépia Ginny.
-Percy a des devoirs, rétorqua Charlie en se redressant. Et certainement le vertige. Tu veux le voir tomber du balai ?
-Oui ! répondirent les jumeaux en chœur.
Ils en furent quitte pour que Bill les attrape à la nuque et les fasse taire d'une pression. Charlie se redressa difficilement, Ginny toujours dans les bras. Il la calla contre sa hanche et donna une tape sur l'épaule de Ron.
-Beau match, microbe.
Son petit frère rayonna et jeta une œillade supérieure à Fred et George, toujours fermement maintenu par Bill. Ensemble ils regagnèrent l'intérieur où commençait à s'élever les bonnes effluves de dinde rôtie et de pomme de terre au beurre, mêlé d'une odeur de gingembre qui embaumait délicieusement. Privé de petit-déjeuner, l'estomac de Charlie se mit à gargouiller bruyamment et ses frères éclatèrent de rire.
-Le prochain qui rit, je pique sa part de dinde ! menaça-t-il.
-Essaie un peu, le tenta Fred.
Sa poche tressautait étrangement et Charlie finit par comprendre quand il en sortit un gnome de jardin complètement entravé dans de la ficelle et qui gigotait nerveusement. Sans attendre, il monta sur les épaules de George et attacha le gnome au sommet du sapin, en lieu et place de l'étoile.
-Mais les gars, protesta Charlie, consterné.
Mais Ginny, Ron et Bill éclatèrent de rire et l'aîné consentit même à le colorer en argent de sa baguette pour lui donner un aspect plus festif. L'effet aurait pu être parfait, sans les yeux noirs du gnome qui leur jetait des regards haineux. Peu désireux de se battre contre l'ensemble de ses frères et sœurs sur le sort du gnome, Charlie passa à la cuisine où son père était en train de mettre magiquement la table. Les assiettes et couverts volaient autour d'un Percy affairé sur son parchemin, la langue coincée entre les dents, le grimoire juché sur un pichet de jus de citrouille. Il râla par ailleurs quand le pichet s'envola, guidé par la baguette de sa mère, pour venir se remplir d'eau sous l'évier.
-Mais maman !
-J'en ai besoin, chantonna-t-elle sans la moindre état d'âme.
-Et ce n'est plus l'heure des devoirs, Perce, rappela Bill en lui tapant l'épaule. Allez range ça, c'est noël.
Percy lui jeta un regard noir, mais rangea docilement ses affaires, le visage fermé. De l'ensemble de la famille, c'était peut-être Bill qu'il écoutait le plus – son exemple et son modèle. L'homme à surpasser. Une fois la table libérée des devoirs scolaires, la fête de noël put commencer. Le goût de la dinde était aussi exquis que son odeur, les pommes de terres fondaient en bouche et Ginny ne rechigna même pas à manger ses légumes. Une ou deux fois, Fred et George tentèrent de glisser une grenouille morte dans l'assiette de Percy : la première fois, Charlie parvint à transformer ladite grenouille en plume mais la seconde, ils furent découverts par leur mère. Les oreilles de Charlie saignaient de ses cris, mais quelle fête saurait se dire réussie sans une engueulade magistrale de Molly Weasley ? Il n'engloutit pas la moitié de la dinde mais prit deux parts de gâteau et picora dans les chocolats que leurs avait envoyé l'oncle Bilius. Certains pétillaient en bouche, d'autres une fois ingurgitées passaient à la forme liquide de chocolat chaud et quand le repas s'acheva enfin, Charlie s'écroula dans le canapé du living-room, l'estomac au bord des lèvres, à deux doigts de déboutonner sa ceinture.
-Je n'aurais jamais dû manger cette deuxième part de gâteau ...
-C'est toujours après qu'on le dit, commenta Bill avec sagesse.
Il s'installa à côté de lui dans le sofa usé et tâché de partout. Incommodé par leur proximité inédite depuis les vacances, Charlie s'écarta, plus ou moins discrètement. Mais Bill dût remarquer l'écart. Il poussa un profond soupir.
-Oh arrête Charlie ...
-Qui a eu l'idée d'offrir une flûte à Ginny ?
Sa petite sœur s'était précipitée sur ses cadeaux une fois le repas fini et tenait à présent entre ses doigts une flûte toute simple. Elle la porta immédiatement à sa bouche et de son souffle brut jaillit une mélodie des plus harmonieuse. Frustrée de la supercherie, elle fronça son nez à l'attention de son père, affublé d'un bonnet de noël et assis en tailleur à côté d'elle.
-Mais ce n'est même pas moi qui fais la musique !
-Au moins elle ne nous casse pas les oreilles, marmonna Ron. Comme ton harmonica ...
-Ce n'est pas pour rien qu'on l'a cassé, enchérit George à voix basse.
-Et qu'on a commandité l'attentat, glissa Bill à Charlie. Alors, tu m'en veux toujours ?
Il s'était servi une tasse conséquente de thé, âpre et pure, pas celui sucré et parfumé à la menthe que Farhan ingurgitait chaque matin. Nonchalamment appuyé contre les coussins et vêtu d'un pull vert qui faisait largement ressortir ses cheveux, il semblait serein – pas du tout comme s'il avait déclenché une conversation qui promettait d'être déplaisante. Charlie se frotta la joue. Avec les vacances, il laissait s'épanouir une barbe de trois jours qu'il fallait qu'il songe à raser – c'était de la flemme, la vérité c'était qu'il détestait sa barbe. Elle était presque plus flamboyante que ses cheveux.
-Je ne t'en veux pas.
-Menteur. Est-ce que tu peux arrêter de bouder comme un gamin, et me parler en adulte ?
Piqué au vif, Charlie décocha à son frère une œillade assassine. Bill soufflait tranquillement sur son thé, l'air étrangement indifférent à la scène. La même tactique que Farhan. Ecouter sans en avoir l'air. Charlie savait que ce n'était pas une coïncidence s'il avait trouvé un meilleur ami aux qualités homologues à celles de son frère. C'était ce dont il avait besoin. D'une oreille attentive, égale, et qui surtout ne jugeait pas. Même en lui assénant une telle pique.
-Je ne boude pas.
Il avait conscience que la réplique était puérile et elle arracha un sourire désabusé à Bill.
-Non tu m'ignores depuis le début des vacances.
-Je travaille. Avec papa.
-Et je suis sûr que tu t'amuses comme un petit fou.
Charlie grogna sans réfléchir. Non, c'était la chose la plus ennuyeuse qu'il n'avait jamais réalisé de sa vie. Même nourrir les verracasses étaient plus palpitant. Mais l'activité avait rempli ses journées et sa bourse et c'était tout ce qu'il lui demandait.
-Ça t'a payé ton cadeau de noël.
-Oh ! Vrai ? Attends voir ...
Bill se leva mais revint rapidement en trainant derrière lui leurs deux chaussettes. Avec son ventre au bord de l'implosion, Charlie en avait oublié d'ouvrir ses cadeaux. Ses frères plus jeunes avaient presque fini de déballer les leurs et les paquets recouvraient complètement le sol. Ginny tentait d'en faire quelque chose sans y parvenir et son père finit par les faire léviter de sa baguette. Certains devinrent des flocons, d'autres des bulles lumineuses et colorées qui s'élevèrent avec douceur dans la pièce, teintant le visage de la benjamine de jaune et de bleu. Bill plongea lui le bras dans sa chaussette et en tira quelques cadeaux.
-Alors, c'est lequel ? Le plus mal emballé, je suppose ?
-Très drôle ...
-Ah non ! Le sucre d'orge, c'est le papier que je suis venu chercher dans ta chambre hier. Hum ...
Bill le tâta, un sourire malicieux aux lèvres. La forme rectangulaire laissait en réalité peu de place au doute et il le fit savoir avec un ricanement.
-Un livre ? Pour l'intello de la bande ? Comme c'est original ...
-C'est Percy l'intello de la bande. Et lui je lui ai offert un bonnet et des moufles. Pour qu'il sorte plus.
-Alors ça va prendre la poussière ... Oh.
Charlie coula un bref regard vers son frère pour voir qu'il avait déchiré le papier couvert de sucre d'orge pour découvrir un ouvrage intitulé Le mystère des pyramides : la magie des anciens. Un ouvrage sur les sorts et l'histoire de ces immenses constructions disséminés dans le Sahara, presque aussi mystérieuses pour les moldus que pour les sorciers. En le feuilletant, Charlie s'était fait la réflexion que Joséphine adorerait visiter l'une d'entre elle et se perdre dans le labyrinthe. C'était un plan : l'emmener en Egypte, la laisser suivre la piste attrayante des secrets et refermer la porte derrière elle.
Bill effleura la pyramide de la couverture et suivit du bout des doigts les étincelles qui en sortaient. Son sourire s'était fané sur ses lèvres et une étincelle s'était mise à embraser son regard. La curiosité. La soif d'aventure. Et quelque part, assombrissant le tout, une pointe de nostalgie.
-Tu sais que j'ai une formation de deux mois pour apprendre tout ce qu'il y a dans ce livre et même plus ? chuchota-t-il.
Il tentait visiblement d'avoir l'air sarcastique, mais le ton n'y était pas. Charlie haussa les épaules avec flegme.
-Au moins je serais celui qui t'a appris des choses en premier.
-C'est vrai, admit Bill. Merci ...
Charlie ne répondit pas, un brin tendu. C'était Farhan qui avait trouvé le livre en cherchant visiblement un cadeau pour sa tante et il avait envoyé les références à Charlie. « C'est la meilleure manière de montrer que tu acceptes, non ? » avait-il écrit à la suite. La vérité, c'était que Charlie n'acceptait qu'à moitié le départ de son frère pour l'Egypte mais avait fini par comprendre qu'il n'y avait rien de pire qu'un oiseau cloué au sol. Vaguement, il songea de nouveau à son rêve, celui duquel Ginny l'avait tiré, le vol avec les dragons ... il se souvenait à peine du balai sur lui mais en revanche il restait empreint des sensations merveilleuses qui l'avaient engourdi quand le dragon était apparu. Mélange de crainte, de vénération et de curiosité. Le pire c'était qu'il ne pouvait qu'imaginer et rêver l'aspect d'un dragon. Jamais il n'en avait croisé un. Un soupir resta coincé dans sa gorge. Lui-même ne supporterait pas qu'on lui coupe les ailes. C'était ce que Joséphine avait tenté de faire – et c'était là qu'en somme, tout avait déraillé.
-Oh ! Bill !
Le cri ravi de sa mère força Charlie à lever les yeux sur elle. Debout, coiffée de son nouveau chapeau offert par leur père, elle serrait contre son cœur un épais volume, les yeux brillants. Par-dessus les bras de sa mère, il percevait le regard d'un homme occupé qui semblait lui faire des clins d'œil canaille.
-Oh mon chéri, merci ! minauda-t-elle en embrassant bruyamment son fils sur la tempe. Oh c'est exactement ce que je voulais !
-C'est quoi ? interrogea Charlie en saisissant le volume. Attends ... Le guide d'extermination des créatures nuisibles ?!
-Par Gilderoy Lokhart, confirma sa mère comme s'il s'agissait d'une information de première importance. Tu verrais ces livres Charlie, quel homme ...
-Quel homme, répéta leur père avec un regard torve pour Bill. Merci, fils ...
Ignorant le reproche silencieux – et plus amusé qu'autre chose - de leur père, Bill se contenta de faire un salut militaire. Charlie détailla la couverture du livre. Pas de créature magique ou de potion, seulement un homme aux cheveux clairs et ondulés qui semblait faire le show sur la photo. Il avait très vaguement entendu parler des aventures de Gilderoy Lokhart à force de voir ses livres s'alignaient chez Fleury et Bott. Farhan s'était plaint d'avoir sans cesse son visage sous le nez chaque fois qu'il allait à la libraire.
-C'est exactement ce qu'il me fallait ..., s'extasiait Molly. Le mois dernier j'ai cru qu'on avait un Badimon à la maison ...
-« Recurvite » ça suffit normalement pour un Badimon, lança distraitement Charlie en tournant une page. Tu n'as pas attendu que Gilderoy Lokhart te le dise pour le savoir ... Non mais je rêve ! Il préconise de tuer les gnomes ?
Fred et George écarquillèrent les yeux et Ginny étouffa une exclamation incrédule. Dans la famille, on jetait les gnomes, parfois s'ils se montraient violent il se pouvait qu'on se soit fendu de quelques coups de pied parfois nécessaires mais jamais on ne les tuait. Celui qui continuait à les fusiller du regard depuis l'arbre de noël retrouverait certainement sa liberté d'ici à ce soir. Molly fronça du nez.
-Parfois ça ne serait pas plus mal. Tu as vu comment ils prolifèrent dans le jardin ? Ton père doit le dégnommer presque tous les jours maintenant ...
-Mais ce n'est pas une raison de les tuer ! C'est leur environnement, les jardins, ils ont le droit d'être là autant que nous !
-Du calme Charlie, ce ne sont que des gnomes, rappela son père avec douceur. Et on continuera de les jeter au-dessus de la barrière pour qu'ils aillent envahir librement le jardin des autres.
Mais je rêve. C'était avec des comportements comme ça que les sorciers se retrouvaient à présent en conflit avec l'ensemble des créatures intelligibles de ce monde. Ils avaient abaissé les centaures et les gobelins à des créatures, crée les elfes de maison pour l'esclavage et dans les cas les plus extrêmes s'estimaient même infiniment supérieur aux moldus. Tout ça partait de la même logique qui trouvait son premier degré dans le rapport que l'Homme avait aux animaux. Un rapport de hiérarchie, de domination et d'écrasement. Incapable de comprendre que l'espace était à tous et qu'il fallait partager, suivre les lois de la nature plutôt que de les forcer. Mais pour beaucoup, la loi de la nature est celle du plus fort, songea amèrement Charlie. Et sincèrement, qui sur cette terre est plus fort que le sorcier ?
Plutôt que de gâcher la fête, il laissa couler et rendit son livre à sa mère. Elle se dépêcha d'aller le faire trôner sur le manteau de la cheminée. A côté de lui, Bill continuait de déballer ses cadeaux et enfilait à présent l'habituel pull que leur offrait leur mère. Chaque enfant avait sa couleur et Bill avait hérité d'un bleu ciel surmonté d'un « B » marine. Au fond de sa chaussette, Charlie finit par trouver le sien – le jaune moutarde, beaucoup moins flatteur mais Tonks appréciait toujours quand il le portait. Il caressa le « C » ocre sur sa poitrine, un sourire aux lèvres.
-C'est toujours aussi moche, commenta Bill.
-Et je le porterais toujours avec fierté. Alors tes cadeaux ?
Bill contempla son butin – dont un joli cadre photo qu'il s'empressa de dissimuler, mais Charlie eut le temps de capter l'essentiel. Il s'agissait d'une photo de couple, où une fille l'embrassait visiblement sur la joue.
-Pas trop mal, évalua-t-il. Mais je crois ton livre est la star de mes cadeaux. (Il sembla hésiter avant de demander du bout des lèvres : ) C'est une façon de me donner ta bénédiction ?
-Parce que tu as besoin de ma bénédiction ? douta Charlie.
Il n'y avait pas particulièrement d'animosité dans sa voix, malgré toute la réserve qu'il avait pour les choix de Bill. C'était primaire et puéril, mais il ne supportait pas l'idée d'être abandonné par son grand frère. C'était lâche, mais il supportait mal le fait de devoir occuper son rôle après son départ. Ils avaient été un duo d'aîné, complémentaire et solidaire, guidant la petite fratrie. Leur faible écart mêlé à celui plus conséquent qui le séparait de Percy (plus de quatre ans) les avait soudé, presque détaché du reste de leurs frères. Maintenant, Bill le laissait seul. Seul face aux responsabilités. Seul avec lui-même.
Mais c'était égoïste, avait-il fini par réaliser, vaincu. Définitivement, c'était ce que Joséphine avait tenté de faire avec lui. Lui couper les ailes. Il n'avait pas le droit de couper celles de son frère. Même si en s'envolant, c'était Charlie qu'il clouait au sol. L'un des deux devrait rester. Ce serait lui.
Bill tripota le livre, brusquement tendu. Il jeta un bref regard au reste de la pièce. Ron somnolait, la bouche ouverte, Percy s'était déjà plongé dans un nouveau livre et Fred et George s'étaient lancé dans le jeu de Bataille Explosive qu'ils venaient de recevoir. De leurs parents, aucune trace.
-Charlie, c'est dur de partir, avoua alors Bill du bout des lèvres. Je sais très bien ce que je laisse derrière moi. J'aime cet endroit, j'aime les parents mais ... depuis un an, j'étouffe. C'est dur d'être un adulte chez ses parents, d'être le troisième parent de la famille ... (Il pinça des lèvres). Tu la connais cette sensation, non ? D'être l'hybride entre un frère et un père. Je n'ai jamais apprécié ça ... D'être la béquille sur laquelle les parents se reposent pour gérer les petits.
-Ils ne nous ont ...
-Non, ils ne l'ont jamais demandé, on l'a fait seul. On était content, ça nous donnait des responsabilités, de l'importance mais ... je n'aime pas ça, au final. J'ai envie de retrouver un vrai rôle, une vraie personnalité. Et pour ça j'ai besoin de m'isoler, de prendre le large, du recule ... Alors ce poste en Egypte ... J'ai besoin de ça et j'ai peur de ça à la fois. Parce que j'ai des remords, parce que je sais bien que ça brise le cœur de maman presque autant que ça la rend fière, parce que ne plus voir vos bouilles va absurdement me manquer et que pour la première fois de ma vie je vais me trouver ... complètement seul.
Et ça le terrifiait, comprit subitement Charlie alors que la voix de Bill s'infléchissait à la fin de sa phrase. Il n'avait plus l'assurance qu'il avait abordé lorsqu'il lui avait annoncé sa décision aux Trois Balais. Peut-être que l'échéance qui approchait développait un brin de panique chez Bill. Ce qui était exaltant et euphorisant sur le coup devenait inéluctable. Charlie n'avait pas le talent de Farhan ou de Bill pour écouter et réconforter. Sa maladresse l'étonna à peine quand il s'entendit rétorquer :
-Mais ta copine ... elle ne vient pas avec toi ?
Bill leva les yeux au ciel.
-Mia ? Oh non, elle a sa vie ici ... et honnêtement, je ne lui ai pas demandé. Ça va se casser tout seul une fois que je serais là-bas et ce n'est pas plus mal.
-Tu as choisi l'Egypte pour te donner une excuse de casser avec ta copine ?
Cette fois, Bill s'esclaffa franchement et Charlie se sentit rassurer. Les éclats de rire chassaient la mélancolie et l'appréhension qui s'était mis à dangereusement danser dans ses prunelles. La main de son frère alla se nicher sur son épaule et il planta son regard dans le sien.
-Presque ! Mais tout ça pour te dire que ... Je n'ai pas besoin de que tu me retiennes, Charlie. J'ai besoin que tu me pousses. Et promis, le jour venu je te pousserai aussi.
Charlie déglutit. Il se revoyait avec son père à la serre alors qu'il évoquait vaguement le jour où il quitterait la maison. « Si tu veux que je parte, il faudra me pousser », avait lancé Charlie, goguenard. Mais ce n'était pas la réponse qu'il avait envie de donner à son frère.
-Je n'ai pas besoin qu'on me pousse, prétendit-t-il.
-Oh que si. Le jour venu, tu auras besoin d'un sacré coup de pied au cul et crois-moi je me ferais un plaisir de te l'administrer. Réfléchis Charlie. Si c'est le Quidditch, tu risques de te retrouver en Ecosse ou en Irlande selon les propositions que tu as. Bibine dit que tu as le niveau international. Tu vas voyager. Tu crois que tu auras le temps de rester au Terrier ?
Le cœur de Charlie tomba comme du plomb dans sa poitrine et il pensa à la lettre des Faucons de Falmouth, soigneusement rangée dans sa table de nuit. Il l'avait reçu des mains des recruteurs au match de février dernier, contre Poufsouffle. D'après l'homme, d'autres équipes de Grande-Bretagne et d'Irlande ne tarderait pas à entrer dans la danse pour s'arracher son talent. Euphorique, Charlie en avait presque dormi avec la lettre. Son avenir était tracé. Il choisirait une équipe pas trop loin de chez lui, aurait un rythme qui lui laisserait le temps de s'occuper de sa famille. Et surtout, il pourrait enfin la sortir de la misère. Peut-être même qu'il pourrait payer les fournitures de Ron et Ginny. Charlie avait foi en ce plan. Il savait que deux clubs s'intéressaient à lui, que la plupart d'entre eux donnaient leurs propositions en juin de la septième année. Gwenog Jones, son ancienne Capitaine qui jouait pour les Harpies de Holyhead, avait même regretté qu'il ne soit pas né femme.
Non, il n'y avait pas doute pour l'avenir de Charlie. C'était même l'unique stabilité qu'il avait en ce moment. Et l'idée que Bill lui en insuffle était insupportable.
-Je me débrouillerais, assura-t-il avec confiance. Je vais m'occuper d'eux. Ne t'en fais, pars tranquille.
Il pensait ses mots, réalisa-t-il, soulagé. Le désarroi de Bill avait fini par l'adoucir et par lui faire définitivement accepter son départ. C'était visiblement ce qu'avait choisi de retenir Bill, plutôt que de s'attarder sur la voie toute tracée de Charlie. La main sur son épaule se décrispa et il lui servit un sourire qui tenait presque de la grimace.
-Ça me rassure ... mais ça me rassurerait plus si tu t'occupais de toi d'abord. C'est aux parents de prendre soin de la famille ... pas à nous.
-On est sept, Bill. Les parents ont besoin d'un coup de main ...
Bill secoua la tête, visiblement consterné et retira sa main pour se frotter le visage.
-C'est un sacré coup de pied que je vais devoir te donner, bon sang ... Bon, tu l'ouvres mon cadeau ?
Il restait en effet un paquet à Charlie, coincé entre ses genoux, attendant qu'ils finissent de discuter. Avec un soupir, il finit par déchirer l'emballage et découvrit un guide illustré sur les dragons. Charlie l'ouvrit immédiatement sur ses genoux pour découvrir des images précises, des dessins fins et stupéfiants de chaque race, de leurs cornes aux points qui pouvaient hérissés leurs queues. Le palpitant de Charlie s'emballa lorsque sur une double page se déployait les ailes triomphantes d'un Boutefeu Chinois, juché sur ses pattes arrières, prêt à s'envoler. Le dessin était si réaliste qu'il s'attendait presque à le voir déchirer les pages, prendre consistance et s'élancer dans la pièce.
-Je l'ai trouvé un peu par hasard à Fleury et Bott, expliqua Bill alors que Charlie tournait les pages avec avidité. Et je me suis souvenir que « dragon » devait être le premier mot que tu avais prononcé.
C'était vrai : Charlie avait eu une passion tout petit pour les dragons. Quel enfant n'en avait jamais rêvé ? C'était les créatures les plus dangereuses et les plus fascinantes qui soient, même chez les sorciers. Mais chez Charlie, ça avait pu tourner à l'obsession. A sept ans, il avait tenté d'échapper à ses parents et de s'introduire dans Gringrotts car il avait entendu qu'un dragon se cachait dans ses entrailles. C'était les gobelins qui l'avaient ramené à sa mère, honteuse et furieuse et la claque qu'il avait reçu ce jour-là n'avait en rien endiguer son côté aventureux.
-Ils sont magnifiques ...
-Fais attention, ça brûle.
Un sourire trembla sur les lèvres de Charlie, amer. Il n'arrivait pas à détacher son regard des pages.
-Comme si je risquais de me retrouver face à l'un d'entre eux ...
-Je ne pensais pas un jour me retrouver en Egypte et regarde. La vie nous réserve des surprises.
Il tapota l'épaule de son frère et se leva en s'étirant. La couleur bleue de son pull tranchait affreusement avec ses cheveux qui couvraient à présent parfaitement ses oreilles et chatouillaient sa gorge. Presque aussi longs que ceux de Charlie – et à en rendre folle leur mère.
-Bon, ça s'endort ici, lança-t-il à la cantonade. On achève tout ça avec du lait de poule ?
Une grande clameur accueillit la proposition et très vite, le living-room se vida des enfants Weasley. Percy fut le dernier à passer la porte, toujours le nez dans son bouquin, guidé comme un pantin par Bill qui avait vissé ses mains sur ses épaules. Avant de passer dans la cuisine, l'aîné se tourner vers Charlie, toujours cloué au sofa à tourner les pages et dévorer les dragons du regard.
-Tu viens ?
-Ouais ... deux secondes ...
-C'est bien la première fois qu'il est intéressé par un livre, marmonna Percy.
Lui fixait toujours le sien et ne remarqua pas que Bill l'envoyait dans un mur. Le cadet gémit mais accepta la remontrance sans broncher. Il coinça enfin son bouquin sous son bras et s'en fut, le nez en l'air, suivi d'un Bill désabusé. Mais cela demeura périphérique dans la vision de Charlie. Percy n'avait pas parfaitement tort : il se plongeait rarement dans un livre. Il n'était pas un garçon scolaire, il préférait apprendre de ces mains plutôt que dans les pages jaunies d'un grimoire. S'il s'était maintenu à un bon niveau, c'était notamment parce qu'il n'était naturellement pas mauvais en magie et que Farhan lui faisait grâce de toutes ses notes. Mais ces dessins ... Ils nourrissaient son imagination. Ce soir dans son rêve, il n'aurait pas que l'ombre du dragon mais il pourrait presque voir ses écailles étincelaient au soleil et leurs yeux colorés se braquer sur lui. Quand il eut étudié le dernier dessin présentant une dragonne Vert Gallois couvrant ses œufs, Charlie referma l'ouvrage. Il n'avait pas lu une seule ligne des textes.
Apaisé par son voyage au pays des dragons, il se leva enfin du sofa et s'apprêta à rejoindre sa famille dans la cuisine. Mais il croisa le regard noir du gnome coincé sur le haut du sapin et coloré en argenté. Ils s'affrontèrent quelques secondes du regard. La voix de son père retentit désagréablement dans son esprit. « Du calme, Charlie ... ce ne sont que des gnomes ».
-Qu'est-ce que tu répondras quand on te dira « du calme Arthur, ce ne sont que des moldus », marmonna Charlie sans lâcher la petite créature des yeux. Sur l'échelle de la supériorité, c'est facile de gravir les échelons ...
Sur un coup de tête, Charlie sortit sa baguette. Avec un bruit de bouchon de champagne qui saute, le gnome s'éleva en l'air et décrivit un arc de cercle jusqu'à atterrir dans la paume ouverte de Charlie, rendu à ses vrais couleurs et libéré du sortilège qui l'immobilisait.
-Lâchemoilâchemoilâchemoi ! s'écria-t-il en se tordant dans le poing de Charlie.
-T'inquiète, dans deux secondes.
Il tint le gnome par la peau du dos pour s'éviter d'être mordu – ce n'était jamais agréable, mais s'il avait entendu Xeno le fou assurer que la salive de gnome était vertueuse – et ouvrit la porte qui menait au jardin. Au lieu de le jeter comme il pouvait le faire d'habitude, il déposa la créature au sol, qui déguerpit sans demander son reste. Les pas laissèrent des petites marques dans la neige, traçant son chemin jusque la barrière derrière laquelle il disparut pour hanter d'autres jardins. Charlie se laissa aller contre le chambranle et promena son regard sur le Terrier recouvert de neige, le manteau défiguré par leur lutte et colorée par les derniers rayons du soleil. La mare gelée avait des airs de patinoire. Les jumeaux essaieraient peut-être de glisser dessus demain pendant que papa s'enfermerait dans le hangar où il cachait à leur mère tous ses objets moldus et que Ginny tenterait de faire le douzième bonhomme de neige des vacances.
-Ouais, conclut Charlie en s'imprégnant de la quiétude des lieux. Il va falloir un sacré coup de pied pour me sortir du Terrier ...
***
Allez un chapitre un peu plus tranquille, un bon retour au Terrier <3 J'espère avoir réussi à retranscrire l'ambiance et la dynamique de la famille Weasley - et bien évidemment, que vous avez aimé !
Honnêtement, j'ai eu du mal à me plonger dans le chapitre d'un prime abord - et quand Anna' m'a demandé "bah pourquoi?", j'ai répondu "Y'a pas Joséphiiiine je m'ennuuuie". Mais au final dès que je me suis plongée dans l'ambiance avec la bataille de boule de neige c'est parti tout seul <3 La magie du Terrier !
Et alors. Sachez que dans le tome 4 des HP, il y a cette phrase lunaire de Charlie "quand je travaillais avec papa" et que je l'ai fixé pendant 5 minutes sans comprendre parce que Charlie est censé s'envoler pour la Roumanie juste après ses études. Bref, j'ai considéré que ce job de vacances avec Arthur réglait la question.
Allez, à la semaine pro pour O&P !
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