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Chapitre 20 : Retour à la réalité

BONJOUR TOUT LE MONDE ! 

Me voilà ... un peu en retard. Pour trois raisons : 

- J'ai fait passé des oraux de 3e la moitié de la journée (j'avoue c'est une partie du métier que j'adooooore, vous en faites pas je suis une jury super gentille) 

- J'ai passé l'autre moitié les yeux rivés sur le live Le Monde. J'avoue, quand l'Histoire est en marche comme ça, je deviens un peu obsédée et j'ai du mal à prendre du recule. ça prend aux trippes et ça me bouffe le cerveau. Par ailleurs, pour comprendre la situation en Ukraine, je vous conseille très vivement les vidéos du Monde qui sont très bien faites ! 

- Il se peut qu'en cherchant une citation je me sois un peu perdue dans les poèmes ... Oui je voulais un poème et je suis là à les lire à voix haute et à dire "oh c'est beau, ça !" devant mon copain un peu blasé ahah ! D'ailleurs je ne sais pas ce qu'a fait Lamartine en écrivant A Nemesis mais il avait l'air vraiment en colère. 

WELL voici donc un nouveau chapitre de LDP, qui fait suite au DRAMA presque classique de la petite soeur qui lit le journal de la grande. 

(Pouahahah pour ceux.elles qui suivraient le rugby, les moins de 20 ans sont en train d'exploser les Ecossais alors qu'on a pris un rouge c'est si drôle) 

BREF REPRENONS, FOCUS PERRI. 

Pas grand-chose à dire en plus, à part vous souhaiter une bonne lecture <3 

***

Quand je passe, le soir, dans un val écarté,
Je frissonne au cri rauque et strident de l'orfraie,
Car, pour moi, cette plainte errante qui m'effraie,
C'est le gémissement de la fatalité.

- Les plaintes, Maurice Rollinat 

***

Chapitre 20 : Le retour à la réalité

Samedi 22 décembre 1990

Je n'en reviens pas que ce soit déjà les vacances.

J'en reviens pas que je sois déjà en route vers la maison. Une fois de plus. Tu sens mon enthousiasme ? Oups ! Peut-être ferais-je bien de rayer cette phrase au cas où Berry mettrait encore le nez dans le journal et craindrait que ce soit SA FAUTE que je ne sois pas enthousiaste. Si tu lis ça un jour Berry, pas de panique : ça n'a rien à voir avec toi. Mon monde ne tourne pas autour de toi. Mon monde est éparpillé.

Ma plume est tellement lâche dans la main. Je n'ai même pas envie d'écrire, je crois. Je dors assez peu ces derniers temps. Je veille. Hier soir j'ai même lu mon manuel de potion. Mon avenir, quel avenir ? Mais je n'ai pas le droit de ruiner celui des autres. Je ferais un effort pour la bourse. Peut-être qu'un petit ça suffira ...

***

Le roulement laconique du Poudlard Express avait quelque chose de rassurant et d'assoupissant. Pourtant, Farhan maintenait les yeux grands ouverts sur la fenêtre. La nuit était tombée et il n'y voyait plus grand-chose, si ce n'était les lumières trainantes des lampadaires sur les routes anglaises et la blancheur immaculée des tapis de neiges qui était tombée sur la campagne ces derniers jours. Il pressa son front contre la vitre froide et humide, las. Il avait hâte de rentrer chez lui. Il avait hâte d'aller en Irlande, dans la banlieue de Belfast où sa tante Fiona avait un petit cottage. Il avait terriblement besoin de ça. De se retrouver. Sept ans qu'il prenait ce train et rarement il avait été aussi heureux de voyager dans ce sens.

BOUM ! Farhan sursauta à peine et tourna vaguement le regard sur la banquette d'en face où Charlie jouait à la Bataille Explosive avec Aidan McColley. Le Capitaine de Serdaigle était venu au milieu du trajet, arguant qu'il s'ennuyait parce que sa petite-amie Elisa avait rejoint son groupe de copine et que Joséphine était d'une humeur si massacrante qu'elle lui avait comprendre d'un regard qu'il était hors de question qu'il entre dans son compartiment. Massacrante, c'est un euphémisme, songea distraitement Farhan en reposant sa tête contre sa vitre. La dernière semaine de cours, elle avait été exécrable. Le pire dans l'histoire ? Elle avait pour la première fois de l'année réussi une potion parfaite, plus rapidement que Farhan, de meilleure qualité que celle de Tonks. Le tout en jetant à toute la classe un regard à rentrer sous terre.

-Bon, j'arrête de jouer, c'est de la triche, râla Aidan en lâchant ses cartes. Ça fait trois parties que tu gagnes, Weasley.

-Le talent, fanfaronna Charlie.

-Et bien je n'en ai pas beaucoup ... Je pensais être bon aux échecs, je me fais humilier parties après parties par bébé-Abbot ... Et c'est pire ces derniers temps, même elle est déchainée. Qu'est-ce qu'elles ont toutes les deux ?

Farhan et Charlie échangèrent un bref regard, mais le Capitaine le reporta vite sur les cartes qu'il ramassa d'un geste leste. Joséphine leur avait bien fait comprendre qu'elle ne voulait pas que la dispute qui secouait les deux sœurs depuis dix jours s'ébruite et devant son regard ardent, ils s'étaient empressés d'obtempérer. De toute manière, Aidan ne chercha pas à savoir et trouva sa propre conclusion dans un soupir :

-Ah, les filles ... Je vous jure. Elles vivent dans un autre monde. Elles ont un langage différent. Et quand elles sont en bandes, c'est pire. Ma Elisa est complètement différente de la Elisa qui pouffe avec ses gourdes. Et encore ça va. Comment tu as fait, Weasley ? Jo est complètement ...

-Bipolaire ? proposa Charlie en rangeant les cartes. Oh, on apprend à faire avec ...

-En fait c'est O'Neil qui était le mieux. Comment elle s'appelait déjà, ta copine ? O'Neil ?

-Fa' ?

Farhan ouvrit les yeux qu'il venait juste de fermer, bercer par le roulement mélancolique du train. Il n'avait écouté la conversation que d'une oreille. L'autre était déjà en Irlande, à écouter Fiona raconter ses voyages et son père chanter The rocky road to Dublin.

-Hum ? Oh, Alice ...

-Alice ! fit Aidan en claquant des doigts. Une petite brune, non ? Vous étiez mignons ensemble, qu'est-ce qui a pêché ?

-Rien. C'est juste ... je ne l'aimais plus, je ne saurais pas expliquer ... Elle était redevenue une amie.

Aidan le contempla quelques secondes. Dans ses yeux verts, Farhan lisait parfaitement qu'il rêvait de poser la même question à Charlie concernant Joséphine, mais qu'il craignait qu'il l'envoi au sol d'une pichenette. Pourtant Aidan était un athlète, avec des bras aussi épais que ceux de Charlie et peut-être même faisait-il quelques centimètres de plus. Mais Farhan donnait aisément la victoire à son meilleur ami en cas d'affrontement. Plus de férocité et une droite à en briser une mâchoire – un Serpentard en avait fait les frais en troisième année, après avoir insulté sa famille.

-Bon, messieurs, on est entre nous ? lâcha finalement Aidan, l'air anxieux. On peut parler ?

-Ouh la, souffla Charlie en haussant les épaules. On part sur quoi ?

Aidan pressa ses mains l'une contre l'autre, visiblement gêné. A dire vrai, Farhan ne voyait qu'une réponse à cette question pour que ce grand malabar se trémousse ainsi sur son banc en fuyant leur regard. Cela ne manqua pas :

-Vous avez déjà ... couché avec une fille ?

-Oh. (Charlie prit immédiatement un magazine, s'installa confortablement et disparut derrière). C'est à lui qu'il faut parler.

Il pointa négligemment Farhan qui secoua la tête, consterné. C'était d'autant plus ironique que contrairement à lui, Charlie avait en effet couché avec sa copine, mais que l'idée continuait de le déranger grandement. Ils n'avaient plus reparlé des ... problèmes physiques de Charlie depuis qu'ils avaient découverts que Maya était sa sœur mais quand Farhan le vit se retrancher avec tant d'empressement derrière le Quidditch, il réalisa que cela le hantait encore. Il fut tenté de s'attarder sur Charlie, mais Aidan s'était mis à étrangement le fixer, un peu perplexe.

-Ah bon ? Alors ... tu l'as fait avec Alice ?

-Quoi ? Non !

Farhan se massa la tempe avec une grimace. Il n'avait pas à proprement parlé un tabou sur sa sexualité, simplement sa petite pudeur. Il allait rapidement éluder la question lorsqu'il perçut un soupçon s'appréhension sur le visage d'Aidan. Il avait la pression. Il se mettait la pression. Il était l'homme, sportif et viril qui plus était, celui qui était censé assurer, savoir – or, cela se sentait très nettement, il ne savait rien. Farhan avait eu la chance d'avoir une tante ouverte qui s'était fait un devoir de lui expliquer adolescent comment on traitait les femmes, mais tout le monde n'avait pas Fiona O'Neil dans sa vie. Heureusement d'ailleurs, le monde deviendrait fou.

-On serait resté ensemble ne serait-ce qu'une semaine de plus, je pense qu'on l'aurait fait, admit Farhan d'un ton résolument neutre. J'étais prêt, elle aussi ... Mais voilà, on a rompu avant. Alors si ce sont des conseils que tu cherches, je ne suis pas sûr de pouvoir t'en donner ... Juste ... Prenez le temps qu'il vous faut. Ne vous précipitez pas, passez par toutes les étapes. Et écoute-la. C'est important d'écouter ... tout le temps.

Devant le sous-entendu, Aidan devint aussi rouge qu'un souafle. Charlie tourna bruyamment une page et se fendit de sa seule et unique remarque :

-Et si tu ne le sens pas, ne fais rien. Vraiment.

Un bref sourire effleura les lèvres de Farhan quand il comprit l'expérience derrière le conseil. Aidan hocha longuement la tête et passa une main dans ses cheveux blonds-roux. Son visage gardait des marques de coloration et il évitait toujours soigneusement de les regarder.

-Ça change des camarades de dortoirs ... Jimmy m'a dit de mater des magasines de charme avant. Et Leonard d'absolument prendre les choses en main. Avec Elisa Strettins ! Je n'ai rarement vu une fille aussi autoritaire ...

Mais c'était dit avec une telle tendresse que Farhan comprit facilement qu'il lui pardonnait son autoritarisme. Aidan se frotta énergiquement le visage.

-Enfin bref. Merci, les gars. J'aurais bien demandé des conseils à ma sœur, mais voyez-vous, elle a préféré choisir les filles ce qui fait qu'elle ne m'est strictement d'aucune utilité.

-Je ne suis pas sûr qu'elle l'ait choisi, rétorqua Charlie avec une certaine raideur. Et sincèrement, je pense que Lauren pourrait vraiment t'aider. Après tout, elle doit connaître le corps des femmes, non ?

Le peu de peau qui dépassait du magazine s'était embrasé mais Aidan parut soupeser les arguments, intéressé.

-Hum ... Je n'avais pas vu ça comme ça, peut-être qu'on peut partager nos expériences, après tout ... Et pour vous préparer, vous faites comment ?

Charlie abaissa brutalement le magazine, les yeux écarquillés et Farhan mit quelques secondes à comprendre la question. Fort heureusement, la porte s'ouvrit et le sauva d'une réponse embarrassante. Il ne sut s'il devait être embarrassé ou soulagé de voir Maya passer la porte de leur compartiment, les épaules entourées de son hijab bleue marine. Elle avait les traits tirés, le regard un peu las mais son sourire effaça toute la fatigue.

-Salut ! Je peux demander l'asile ?

-Je te laisse la place, annonça Aidan en se levant. Messieurs, encore merci ! Passez un joyeux noël et on se retrouve l'année prochaine !

Il les salua avec enthousiasme et il s'en fut – sans doute pour récolter d'autres avis sur le meilleur moyen de préparer sa première fois. Il fallait admettre que malgré sa gêne, il avait l'aplomb pour faire sa démarche, même si tout Poudlard risquait bientôt d'être au courant qu'Aidan McColley et Elisa Strettins allaient passer à l'étape supérieure ... Maya referma la porte derrière lui et s'assit prudemment sur le bord de la banquette. Charlie lui jeta un regard peiné.

-Les Abbot ont transformés le compartiment en zone de guerre ?

-Non, elles s'évitent toujours, mais Berry a décidé de faire une partie d'échec avec elle-même parce qu'elle se considère comme son meilleur adversaire et qu'elle a besoin de retrouver de la confiance. Bref, ce n'est pas très amusant ... Je crois qu'elle imagine que chaque pion qu'elle détruit est Joséphine.

-Elles sont ridicules, marmonna Charlie, exaspéré. Vraiment. Ce n'est qu'un fichu journal ! Je ne savais même pas que Jo en avait un ... Et à la limite je comprends mieux sa colère à elle.

-Moi aussi, avoua Maya. Surtout que même Berry admet qu'elle disait aussi des choses bien ... mais tout ce qu'elle a retenu c'est qu'elle l'appelait « l'araignée » et qu'elle critiquait son absence de vie amoureuse.

Farhan fit tous les efforts du monde pour ne pas tourner le regard vers Charlie. C'était la première chose qui était ressorti quand il lui avait rapporté la scène, dix jours plus tôt, un brin paniqué. Fort heureusement, Bérénice semblait s'être méprise sur le sens véritable du terme asexuel et cela brouillait totalement les pistes.

-Après je comprends aussi qu'elle soit blessée, évalua Farhan avec lenteur. Bon sang imaginez, Joséphine est déjà assez pénible en temps normal ... mais dans son journal ? Parce que moi c'est la chose que j'ai apprise, là ! Elle ne parle pas à tort et à travers, elle cache certaines de ses pensées. Mesdames et messieurs, Joséphine Abbot a des filtres.

Maya et Charlie partirent d'un petit rire qui se mourut vite sur les lèvres de la jeune fille. La situation paraissait lui peser et avait largement éclipsé le reste. Parfois elle avait tenté de la fuir en venant avec Farhan, mais cela les avait plus frustrés qu'autre chose. Des semaines plus tard, les questions sur les raisons de leur séparation enfant s'alourdissaient, devenaient plus prégnantes. Ils avaient assimilé, à présent et ils avaient besoin d'avancer. De réponses. Si Farhan avait hâte d'arriver à Londres, c'était parce qu'il savait qu'un premier indice l'y attendait peut-être dans son dossier d'adoption.

-A dire vrai, ça ne me surprend pas vraiment, enchérit Charlie avec un soupir. Evidemment que Joséphine a un filtre – et il s'appelle « fierté ». Et là, elle vient d'en prendre un sacré coup ...

-Celle de Berry aussi. Un noël glacial attend les Abbot ...

-Oh je ne pense pas qu'il aurait été particulièrement chaleureux de toute manière ... Rien que le père.

Charlie fit mine d'être pris d'un violent frisson et secoua exagérément la tête pour le faire comprendre. Cela arracha un bref sourire à Farhan, autant que cela lui serra le cœur. Le père, l'Auror ... Maya paraissait songer à la même chose car son regard s'était nettement assombri.

-Leur père ... j'ai quand même demandé à Bérénice de l'interroger, sur l'explosion du ... de la ...

-La Mon House Hôtel, indiqua machinalement Farhan. C'est dans le sud de Belfast ... J'y passerais peut-être pendant les vacances, tiens, peut-être que la mémoire me reviendra ...

-Il existe encore ? s'étonna Charlie. Il n'a pas été détruit par l'explosion ?

-Reconstruit. Je trouve ça glauque, mais bon.

-C'est carrément glauque, confirma Maya en s'entourant de ses bras. Tu vas vraiment y aller ?

Farhan haussa les épaules. A dire vrai, ça dépendrait certainement de ce qu'il trouverait dans son dossier d'adoption. Des réponses que seraient potentiellement capable de leur fournir le père Abbot. Mais si les deux pistes se refroidissaient, il serait parfaitement capable d'aller chercher à la source. Charlie pinça des lèvres et hocha plusieurs fois la tête.

-Bon ... si ça te dit, fais-moi signe. N'y va pas tout seul.

Farhan lui jeta un regard reconnaissant. Charlie avait parfois un côté protecteur quelque peu étouffant, mais dans ce genre d'épreuve, il appréciait pleinement la chance qu'il avait de l'avoir à ses côtés. Mais cela paraissait au-dessus des forces de Maya.

-Ce sera sans moi ... Mais si ça donne quelque chose, n'hésitez pas. Je t'ai donné mon adresse ? Attends ...

Elle tira à elle le sac de Farhan, sous le regard consterné de celui-ci. Charlie ricana alors qu'elle fouillait dedans, repoussant les fruits et les livres pour extirper une plume et un morceau de parchemin. Un sourire malicieux retroussa ses lèvres quand elle déboucha la bouteille d'encre.

-Et oui, Berry m'a appris que les petites sœurs avaient le droit de piquer les affaires des grands, lança-t-elle d'un ton qui manquait de naturel, mais enthousiaste. Tu n'as pas de journal intime, dis-moi ? Que je ne fasse pas de gaffe ...

-Non mais ne bois jamais dans son thé, répondit Charlie à sa place, avec le plus grand des sérieux. Et ne pas insulter les arabes, mais ça ne risque pas de t'arriver ...

-J'ai insulté mon ami Amina une fois, objecta tranquillement Maya. Elle avait renversé son thé brûlant sur moi, j'ai eu mal pendant des jours ...

-Insulter une arabe, du thé renversé ..., énuméra Farhan en comptant sur ses doigts. Non c'est trop pour moi. Maya, je vais devoir te renier.

La jeune fille pouffa, les yeux étincelants, avant de se pencher sur son parchemin pour écrire soigneusement son adresse. Le peu de trajet qui restait se passa dans une ambiance plus légère : Maya expliqua patiemment à Charlie pourquoi elle ne fêtait pas noël. Ses parents mettaient toutefois un sapin dans la pièce parce qu'ils appréciaient l'ambiance, mais les Tabet ne s'offraient pas de cadeaux. Farhan mit une discrètement main sur son cœur, infiniment rassuré. Il s'était demandé pendant plusieurs jours s'il devait acheter un présent à Maya et la question venait de se régler toute seule.

La jeune fille disparut dès que le train commença à ralentir pour récupérer ses affaires, mais elle retrouva Farhan sur le quai, alors qu'il venait de descendre à la suite de Charlie. A sa plus grande horreur, elle lui tendit un petit paquet, visiblement crispée, trépignant sur place.

-Je ne fête pas noël, mais toi je suppose que si alors ...

-Je ... oui, je le fête, mais ... Oh, Maya, il ne fallait pas ...

-Farhan, c'est déjà assez gênant, le coupa-t-elle, les joues quelques peu rougies. Alors ... juste prends-le. Ça me fait plaisir ...

Il obéit automatiquement et se saisit du petit paquet. Il était emballé maladroitement dans un papier cadeau couvert d'étoile et il sourit au détail. Elle avait réellement un problème avec l'astronomie ... Il le rangea dans son sac avec précaution.

-Bien ... Alors merci. Je l'ouvrirais à noël ...

-Parfait, fit Maya avec un petit sourire. Euh ... (Elle fit un vague geste en direction de la foule). Mes parents doivent m'attendre de l'autre côté du quai, alors ...

-Parfait, répéta Farhan. Bonnes vacances, alors ...

Ils restèrent quelques secondes statiques, à se fixer sans réellement savoir que faire. Fallait-il qu'il la prenne dans ses bras ? Qu'il l'embrasse sur la joue ? Que ferait réellement un grand frère ? Rien de tout ça, réalisa douloureusement Farhan. Un grand frère rentrerait avec elle, à la maison où ils se chamailleraient pour monter devant ... Mais ils étaient privés de cela. Il finit par trouver une solution intermédiaire en lui tapotant maladroitement l'épaule. Le geste manquait d'assurance, et il se sentit incroyablement stupide mais Maya eut un sourire indulgent. Elle avait les doigts crispés sur sa valise.

-Oui, bonnes vacances. Ecris-moi !

Elle lui adressa un dernier sourire et se retourna pour se fondre dans la foule. Peut-être qu'elle jeta un dernier regard en arrière, mais Farhan ne put le percevoir : elle était déjà engloutie dans les robes de sorciers et les hautes statures des parents. Il passa une main dans ses cheveux, mortifié. C'était pire qu'une relation amoureuse. Avec Alice, ça avait été relativement simple. Le flirt, le couple : tout cela avait des codes bien établis. En revanche, ça ... Un frère et une sœur, c'était censé être naturel. Un lien établi depuis l'enfance, quelque chose de mécanique. C'était une sensation qu'il aimerait trouver, que parfois il avait la sensation d'effleurer du bout des doigts, avant que la réalité ne s'abatte de nouveau. Ils étaient des étrangers. Le même sang coulait dans leurs veines, ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, mais leur parentalité s'arrêtait là. D'un geste distrait, il effleura le paquet qu'elle lui avait offert. Peut-être que tout commencerait avec ça ... Une main se crispa alors sur son épaule et Farhan n'eut pas besoin de tourner la tête : il reconnaissait sans peine la poigne peu délicate de Charlie.

-Un jour, ça ira mieux, lui promit son meilleur ami avec douceur. C'est normal que vous tâtonniez ....

-Hum. Tes parents sont là ?

Charlie hocha la tête et pointa un petit groupe de personnes, toutes rousses, toutes le visage constellées de taches de rousseurs. Molly Weasley avait réceptionné les jumeaux et s'évertuait à rectifier leur tenue et à faire disparaitre de son pouce une tache de suie sur le visage de l'un d'autre eux. Arthur enlaçait Percy, qui semblait accepté l'étreinte de mauvaise grâce et jetait autour de lui des regards furtifs. Bill n'était pas là, mais les cadets si et la petite Ginny se mit à courir le long du quai dès qu'elle aperçut son grand frère.

-Charlie ! Charlie !

Avec un immense sourire, Charlie s'accroupit pour la réceptionner et l'élever dans les airs comme si elle ne pensait bien. Il fallait dire que Ginny était plutôt menue, bien que grande pour son âge. Son visage rond était illuminé d'un grand sourire.

-Ouh mais c'est que tu pèses plus lourd, plaisanta Charlie en la hissant dans ses bras.

-Et toi tu as les cheveux plus longs, rit sa sœur, extatique avant de se pencher à son oreille pour confier : Maman veut te les couper.

-Ouh ! Il va falloir que je me serve de toi comme bouclier ...

D'une torsion, il changea sa petite sœur de position, de façon à la porter de telle sorte à ce qu'en effet, elle agisse comme un bouclier entre lui et sa mère. La petite fille pouffait, d'autant que Charlie semblait prêt à piquer un sprint en abandonnant derrière lui ses bagages et Farhan.

-Bon, lâcha celui-ci, vaguement amusé. Je suppose qu'on se reverra à la rentrée ?

-Pardon ? Oh, non ! Viens un peu à la maison, si tu veux !

-Oui, viens, on coupera les cheveux de Charlie ! gloussa Ginny.

-C'est tentant, mais je dois vraiment rentrer. Je passerais peut-être avant noël ... Mais quoiqu'il arrive, je te tiendrais au courant. Allez, file. Joyeux noël.

Charlie lui adressa un sourire qui se transforma vite en grimace quand sa petite sœur se mit à gigoter dans ses bras. Avec un dernier signe de tête en guise d'au-revoir, il s'élança sur le quai avec un rugissement à peine couvert par les éclats de rire de Ginny. Molly Weasley rouspéta en les voyant arriver, Arthur Weasley prit son fils dans ses bras et Ron se dépêcha d'attirer l'attention de son aîné en tirant sur son tee-shirt. Farhan arracha son regard à la belle petite famille, le cœur serré. De fait, il tomba sur un autre rassemblement, à l'opposée des effusions de la famille Weasley. Joséphine venait de rejoindre sa mère, une femme blonde, gracile au visage en forme de cœur qui ressemblait davantage à Bérénice. Celle-ci se tenait déjà derrière elle mais se détourna quand sa sœur arriva. Il n'y pas de câlin, pas d'embrassades, pas de tendresse : Mrs. Abbot sourit poliment à Joséphine, échangea quelques mots avec et les trois s'en allèrent avec entre elles une distance respectable.

Farhan finit par quitter le quai à grands pas, sa valise derrière lui. Il avait plus qu'assez d'être seul et morose au milieu des familles qui se retrouvaient. Lui venait de laisser partir la seule famille de son sang et il peinait encore à qualifier Maya de « famille ». Non, la sienne il devait la retrouver. Le froid lui mordit la peau dès qu'il sortit de la gare et il remonta son écharpe jusque son nez. Il ignorait si c'était parce qu'il était né d'un pays chaud et certainement un enfant du soleil, mais il était particulièrement frileux. L'hiver était une saison de torture : il avait beau mettre pull, capes, écharpes, laine, couche sur couche, il sentait toujours le froid imprégner sa chair. Il se dépêcha de trouver un endroit calme où transplaner. Petit son père venait le chercher à la gare, quitte à fermer boutique. A partir de ses quatorze ans, Farhan avait été assez débrouillard pour prendre le métro jusque Charing Cross Road. Mais le transplanage rendait tout plus facile : pas besoin de fermer boutique ou de trainer sa lourde valise par un espace aussi exigu que le métro.

-Salut Tom, lança Farhan en entrant dans le Chaudron Baveur. Ça va ?

L'endroit était bondé en ce samedi de décembre et Tom, le barman édenté, se contenta de lui adresser un vague signe de la main avant de servir une bièraubeurre à une bande de jeune au bar. De toute manière, Farhan n'avait pas de temps à perdre et traversa difficilement la pièce, emcombré de son sac et de sa valise, jusqu'au mur où il frappa les pierres stratégiques de sa baguette. Elles se mouvèrent jusqu'à dévoiler le Chemin de Traverse dans le pire était que Farhan lui connaissait : noir de monde. La neige était devenue boueuse sous le piétinement constant et formait des tas de glace sale pressés contre les façades des maisons. Des étincelles vertes et rouges dessinaient tour à tour des sucres d'orges et des chaussettes au-dessus du magasin de Farces et Attrapes et des couronnes de houx avaient fleuri sur toutes les devantures des boutiques. Mais l'ambiance de fête ne parvint pas à rassurer Farhan, écrasé et étouffé par la foule. A l'approche de noël, il faut s'y attendre, songea-t-il, un brin angoissé par la foule. Ça ne désemplira pas avant le 25 ... Je vais peut-être aller passer une semaine chez tante Fiona à Belfast, moi ... Mais il avait quelque chose à faire avant de songer à fuir Londres.

Il arriva à la boutique, le souffle court, hors d'haleine, mais même là il éprouva la grande difficulté à avancer jusqu'au comptoir où Nolan conseillait une vieille sorcière au chapeau affublé d'un étrange vautour. La vue de son père baignée dans la lumière chaleureuse de la pièce, accompagnée de toutes les effluves de plantes diffusèrent une chaleur bienfaisante dans la poitrine de Farhan.

-Si vous voulez chassez les doxys, je vous conseille de mélanger cela à de la poudre d'aconit en faible quantité ..., disait Nolan à la sorcière.

-Et mettez des gants : ça tue, l'aconit. Préférez le napel au Tue-Loup, c'est moins toxique.

Nolan sursauta devant l'intervention et la sorcière posa sur sa personne un regard des plus glacial. Elle s'apprêtait à vertement le remettre à sa place, mais Nolan ne lui en laissa pas l'occasion : il abandonna sa caisse, contourna le comptoir et prit son fils dans ses bras. Farhan lâcha brusquement tout ce qu'il tenait – son sac, sa valise – pour rendre l'étreinte à son père. Sans qu'il ne se l'explique, les larmes lui brûlèrent les yeux. C'est bon ... je suis rentré. Ici tout va bien ... Nolan finit par s'écarter et enserra son visage de ses deux mains. Il avait maigri, remarqua Farhan avec désespoir. Une barbe de trois jours couvrait ses joues rendues flasques par la perte de poids et son regard bleu derrière ses lunettes lui semblait un peu éteint.

-Bienvenu chez toi, puceron, murmura Nolan avec un petit sourire.

-Tu as besoin d'aide ?

-Non, non, je ferme dans une heure ... je vais tenir jusque là. Non, va ranger tes affaires. J'ai tout préparé dans la cuisine ...

Le cœur de Farhan manqua un battement lorsqu'il comprit ce que cela signifiait. La pression des mains de son père contre sa nuque se renforcèrent l'espace d'une seconde puis il le lâcha avec un dernier sourire pour s'en retourner à la cliente au chapeau de vautour.

-Et en effet comme l'a dit mon fils, l'aconit napel sera un peu moins dangereux mais très nocif, faites attention ...

-Votre fils ? répéta la sorcière avec un certain dédain.

Nolan expira longuement par les narines, visiblement exaspéré par l'étonnement qu'il entendait certainement pour la millionième fois depuis qu'il avait adopté Farhan. Ce fut le regard suspicieux et hautain de la sorcière qui força le jeune homme à se prépitait dans l'escalier, à porter sa valise jusque l'étage. Une fois arrivée dans la cuisine plongée dans l'obscurité, il prit le temps de lâcher ses affaires et la pression qui s'était éprise de lui depuis près d'une heure. S'il évitait le Chemin de Traverse les jours de grandes foules, c'était qu'il y avait une raison. S'il le pouvait, il évitait l'agitation. Celle de Poudlard était supportable, les grands volumes de l'école permettaient à chacun de respirer, d'avoir son espace. Mais le quai de la voie 9 ¾ était tout en longueur et chacun se pressait pour accueillir son enfant. Le Chemin de Traverse était fait de ligne sinueuse et d'excitation constante. Farhan ferma les paupières et reprit le fil de sa respiration chaotique. Parfois, emporté par la foule, il avait l'impression d'entendre en écho les explosions qui avait déchiré son enfance. Il avait parlé de retrouver la mémoire dans le train, mais c'était de souvenir dont il avait besoin ; pas de crise d'angoisse.

Quand tout fut calme dans son corps et son esprit, il alluma la lumière qui tremblota dans la pièce. L'ampoule couverte d'un abat-jour couleur crème défraichi jetait dans la pièce sa lumière tamisée. L'escalier menait directement dans la cuisine, qui leur servait de pièce de vie avec sa grande table ronde en bois et sa radio silencieuse postée près de l'évier. Une bouilloire fumait paresseusement sur la gazinière et Farhan lâcha un ricanement lors qu'il remarqua qu'une tasse vide était préparée, un sachet aux odeurs de menthe et de thé déjà dedans. Et bien mis en évidence sur la table, à la place que Farhan occupait aux repas, un dossier prenait toute la lumière.

-Parfait, souffla Farhan en l'effleurant du bout des doigts. A nous deux maintenant ...

Il prit le temps de verser l'eau bouillante dans la tasse et enroula ses doigts autour pour se donner de la force et de la chaleur. Il était frigorifié. Lentement, pendant que l'eau s'infusait lentement et s'opacifiait, il ouvrit son dossier d'adoption.

Peu à peu, les larmes lui montèrent aux yeux. Il était sensiblement plus rempli que celui de Maya : quatre pages au lieu de deux. Mais chaque mot lui semblait vain. Il les connaissait par cœur : ils faisaient parti de lui. Enfant retrouvé dans la chambre 204 du La Mon House Hôtel, le 17 février 1978 ... Sauvé des flammes par Nolan Philip O'Neil, sorcier de Belfast, cueilleur de Champifleur ... Ne parle pas un mot d'anglais ... Confié à Nolan Philip O'Neil ... Adoption effective le 7 janvier 1979 ... Farhan tourna frénétiquement les quatre petites pages, à la recherche d'un indice, d'un élément qui pouvait l'interloquer sur la nuit où étaient morts ses parents. La nuit où il avait été séparé de Maya ... Mais rien. Juste une mention de l'attaque de Mangemort, de la marque des Ténèbres qui avait brillé dans le ciel de Belfast, du fait que les coupables n'avaient jamais été identifiés ... Et qu'ils avaient tués les parents de Farhan. C'était inscrit, noir sur blanc : ses parents avaient été retrouvés morts dans la chambre, leurs corps calcinés par l'incendie, méconnaissables. Jamais identifiés.

Une larme dévala l'encre sur le papier. Ses parents biologiques ne lui avaient jamais rien été. Nolan avait à lui seul suffit à combler le vide, à remplir sa vie d'amour et de stabilité. Non, il n'avait jamais rien éprouvé pour ceux qui lui avaient donné la vie. Alors pourquoi se mettait-il maintenant à pleurer sur leur sort ? La réponse tenait en un seul mot : Maya. Maya, ses yeux café, son doux sourire. Elle lui avait rappelé qu'il avait eu une famille avant Nolan. Pas un songe, pas un cauchemar : une famille de chair et de sang, du même sang qui coulait dans ses veines. En regardait Maya, il avait commencé se demander de qui elle tenait la couleur café de ses prunelles, de qui elle tenait ses pommettes hautes qui s'animaient sous son sourire. Et comme ça, ses parents biologiques avaient pris vie dans son esprit. Maintenant, leur mort signifiait quelque chose ... maintenant, il pleurait.

Tremblant, il referma le dossier d'adoption. Il était déçu, énervé. Il avait envie de l'envoyer valser à terre, de briser la tasse de thé à laquelle il n'avait pas touché. Mais au même moment, les effluves sucrées de la menthe lui chatouillèrent le nez et l'apaisèrent. Plutôt que de la briser, il porta la tasse à ses lèvres et laissa la chaleur réconfortante du thé faire son œuvre et lui remettre les nerfs d'aplomb. Il n'avait rien appris, et alors ? Il s'y attendait. C'était insupportable, mais il s'y attendait. Il l'avait dit à Maya, il l'avait dit à Charlie. Maintenant, il faudrait trouver d'autres leviers pour trouver une piste – et un de ses leviers se trouvait possiblement chez les Abbot.

Farhan attendit d'avoir vidé sa tasse de thé et d'avoir repris le contrôle de ses canaux lacrymaux pour se pencher sur le buffet derrière lui et en extirper plumes et parchemins. Il hésita au moment de l'adresse. A qui devait-il partager l'information ? A qui voulait-il partager l'information ? Sa déception, sa colère, sa frustration ? Qui y serait sensible ? Sans réellement réfléchir, il prit sa décision et se mit à écrire. La lettre se fit d'un jet, sans même la moindre hésitation et il n'attendit pas pour la confier à Stanford, le hibou que Fiona avait offert à son père deux ans auparavant. Il était en train de lâcher l'oiseau dans la nuit quand son père remonta enfin de la boutique, visiblement éreinté. Il se laissa lourdement tombé dans l'imposant fauteuil de velours usé qui était installé dans un coin de la pièce.

-Bon sang, j'ai cru qu'Augusta Londubat ne me lâcherait jamais la grappe ... Quelle femme, mais quelle mégère ... Elle a préféré que je lui vende de l'aconit Tue-Loup – la plus toxique – parce que « je vais être sûre de les avoir ces saloperies, pas les chouchouter. Donnez-moi votre poison le plus fort, où j'irais voir un autre apothicaire ! ».

-Et bien elle se tuera et toi tu auras ses gallions en poche, soupira Farhan avec indifférence.

Il referma la fenêtre une fois Stanford hors de sa vue et posa sa tasse de thé vide dans l'évier. Quand il se retourna, il remarqua que son père le fixait, une question muette brillant dans ses prunelles. Courageusement, Farhan tenta de sourire.

-Je n'ai rien trouvé. Mais ce n'est pas grave. Je vais trouver un autre moyen.

***

Salut Jo,

Je suis presque certain que tu as besoin de quoi t'occuper pour les vacances. Alors je vais donner du grain à moudre à ton esprit, si ça ne te dérange pas.

Il n'y absolument rien de neuf dans mon dossier d'adoption. Tout ce que mon père m'a toujours dit : il m'a trouvé chambre 204 du La Mon House Hôtel, juste après une attaque de Mangemort caractérisée par une explosion et des incendies. Tout a été brûlé dans la chambre – y compris le corps de mes parents – donc toute identification a été impossible.

Clairement, la piste des dossiers d'adoptions se refroidit. Peut-être que ta sœur a raison et que les Aurors en savent plus mais même là, je ne serais pas catégorique ... Mon espoir, c'est qu'ils y mentionnent Maya. Peut-être que pour une raison ou une autre, elle n'était pas dans la chambre et qu'un Auror l'a récupéré ... Quelque chose qui explique qu'on ait été séparé. Je n'en sais rien, je suis réduit à faire des hypothèses farfelues. Je pense que tu es meilleure que moi à ce jeu là alors je t'en prie, tu as ma permission. Bon, je pense que tu te passes de ma permission de toute manière.

Je ne vais pas te demander d'aller insister auprès de ton père, juste ... je n'en sais rien. Si tu sens que tu peux faire quelque chose, fais-le. C'est tout. Après tout, tu t'es proclamée enquêtrice-en-cheffe, non ? Fais honneur à ton rôle ...

Personnellement, je me trouve à cours de cartouche. Ma dernière c'est de retourner sur les lieux, espérer que ça provoque quelque chose dans ma mémoire, mais je t'avouerais que j'aimerais ne pas en arriver là. Bon sang ce que j'aimerais ME SOUVENIR plutôt que de chercher dans les vieux dossier ... Enfin bref. C'est juste frustrant quand le corps et l'esprit nous lâche comme ça.

Bonnes vacances, passe un joyeux noël – et si ça ne suffit pas à occuper ton esprit, n'oublie pas qu'on a une épreuve de potion à préparer.

Farhan.

PS : je n'en ai pas encore parlé à Maya. Ni à Charlie. Bon, à personne et je ne compte pas le faire, je pense que j'aurais plus de pitié que de réponse. N'en conçois pas une gloire, c'est simplement que j'ai une confiance absurde en ton esprit pratique. Bref, ne va pas t'en vanter à Charlie. Joyeux noël.

Assise sur son lit, Joséphine lut et relut la lettre, le cœur un peu plus serré chaque mot, l'esprit plus bouillonnant à chaque lecture. Parfois, un sourire effleurait ses lèvres. « Je suis presque certain que tu auras besoin de t'occuper l'esprit pendant les vacances ». Mais c'était qu'il avait commencé à la cerner ...

-Josie ?

Joséphine grimaça. Le surnom et la voix annonçait sans contestes Ophélia. Elle ne prit pas la peine de tourner la tête vers elle et fit mine d'être plongée dans la lecture de la lettre qu'elle allait finir par connaître par cœur.

-Josie ? insista sa sœur d'un ton plus sévère. On va dîner, il faut que tu descendes. Mrs. Glenfyre t'a déjà appelée deux fois ...

-J'arrive, je lis mon courrier ...

-Du courrier ? s'étonna Ophélia en entrant dans la pièce. Déjà ? Mais ça ne fait même pas deux heures que vous êtes rentrées !

Joséphine se mordit l'intérieur de la joue, contrariée d'avoir laissé échapper ce détail. Elle jeta un bref regard à sa sœur aînée. Elle était peut-être l'unique à pouvoir se vanter de ressembler comme deux gouttes d'eaux à leur mère : blonde, le visage en forme de cœur picoré de délicates taches de rousseurs, le nez retroussé, elle était aussi grande que Joséphine quand Bérénice avait eu l'obligeance de vite cesser de grandir. Elle avait une certaine classe aristocrate qui aurait pu ne pas être désagréable si elle n'était pas accompagnée de cette impression constante de jugement dans ses yeux verts.

-Tu as toutes les vacances pour lire ton courrier, fit remarquer Ophélia, un sourcil dressé. Allez, dépêche-toi. Et fais quelque chose à tes cheveux, par Merlin, on dirait qu'un Niffleur a fouillé dedans ...

Elle s'en fut avant de laisser l'occasion à Joséphine de répliquer. Les doigts de la jeune fille s'étaient crispés sur la lettre de Farhan et plutôt que de s'emporter contre sa sœur, elle se permit de la lire une dernière fois. Si pendant ces nombreuses relectures, son esprit s'était mis à sauter d'un élément à l'autre pour former les prémisses d'une idée, cette fois, comme pour la première, ce fut son cœur qui fut touché. Elle n'était pas insensible à l'immense désarroi que véhiculait la lettre, du pur appel de détresse qu'elle était. « Tu m'as mis là-dedans. Maintenant, sors-moi de là », lisait-elle entre les lignes. Et elle devait l'admettre, elle était touchée de la confiance, par le fait qu'elle était la première à qui il ait pris la peine d'écrire une lettre. Un faible sourire retroussa ses lèvres.

-Pas de panique, Farhan, ton chevalier servant vient à la rescousse ..., promit-t-elle en repliant la lettre. Je n'abandonne pas si facilement ...

Le fait qu'il n'ait rien trouvé dans son dossier d'adoption n'avait absolument rien de surprenant, songea-t-elle en arrangeant son maquillage devant le miroir. Elle avait placé peu d'espoir dans cette idée ; mais c'était un passage obligé, au cas où. Maintenant, le dernier passage obligé – force était de donner raison à Bérénice – c'était le dossier des Aurors sur l'attentat du La Mon House Hôtel. Leur ultime cartouche. Malheureusement, la plus propice à l'activer était Bérénice. Joséphine n'avait pas eu le moindre mot aimable avec son père depuis deux ans : il ne se montrerait absolument pas disposé à lui faire une fleur. Sa sœur, en revanche ... L'idée répandit un goût de cendre dans la bouche de Joséphine et son poing se serra sur son rouge à lèvres. Oh que si ! Tu es jalouse à en crever, parce que je suis parfaite et toi pas ! Les mots furieux de sa sœur claquaient à ses oreilles et lui crevait les tympans. La colère revint bouillonner au creux de son ventre et elle fut prise d'une immense envie de fumer pour apaiser le feu.

-Tu n'as vraiment rien compris, Berry, marmonna-t-elle en se fixant dans le miroir. Vraiment, vraiment rien.

Et elle ignorait si c'était cela, ou le simple fait que Bérénice ait pu lire son journal qui la mettait le plus en colère. Elle avait violé son intimité, certes. Elle lui avait arraché le seul endroit qui n'appartenait qu'à elle, le seul lieu où elle se sentait bien. Pendant des jours après l'incident, elle n'avait osé écrire le moindre mot dans son journal : ses doigts étaient devenues lourd et douloureux à force d'accumuler les pensées, réflexions, émotions qui ne demandaient à se déverser sur les pages blanches. Elle avait fini par craquer, mais non sans avoir passé une nuit à ensorceler le carnet pour être certaine que cette fois, Bérénice n'y aurait pas accès. Sa confiance peu à peu rétablie, c'était le manque de compréhension de sa sœur qui avait ulcéré Joséphine. Elle n'avait pas fait l'effort de comprendre ses mots, elle s'était arrêtée à l'acidité de quelques phrases écrites sous le coup de la colère ou d'un profond mal-être, les avait complètement déconnectées de leur contexte. Elle avait pris pour insulte le terme « d'araignée » alors qu'il était juste une projection de l'esprit de Joséphine. Et l'asexualité ... Oh bon sang heureusement que j'ai préféré me changer les idées que de m'épancher sur ça, se rassura-t-elle. C'était vrai, son journal faisait peu état de sa rupture avec Charlie et c'était principalement basé sur ses sensations à elle, pas sur les causes. Bérénice n'avait rien pu lire : cette partie d'elle restait protégée. Son humiliation, oubliée.

Elle prit une profonde inspiration et se calma en achevant de rectifier son maquillage. Bérénice refusait de lui adresser la parole depuis des jours et ce silence était heureux. Joséphine n'avait pas supporté de l'entendre déformer ses propos. Elle avait écrit que sa sœur était celle avec qui elle réfléchissait le mieux, qu'elle devrait jouer la reine sur l'échiquier, qu'elle était intelligente et indépendante – indépendante par Merlin ! Elle parlait de jalousie ? C'était justement une partie qu'elle jalousait, plus que sa relation avec son père ou sa beauté. Bérénice était indépendante, pure, complètement déconnectée du couple, du comportement que l'amour forçait parfois à avoir. Ça aussi elle l'avait noté dans son journal, mais Bérénice n'avait retenu que le terme « asexuel » qu'elle avait de plus mal interprété. Reste à ne pas t'occuper des garçons, Berry, songea rageusement Joséphine en fermant sa trousse. C'est toi qui es dans le bon, pas moi.

Assez énervée, elle se força à repenser plutôt à la lettre de Farhan alors qu'elle descendant les deux étages qui la séparait de la salle à manger. Avoir l'aide de Bérénice aurait pu s'avérer être une bonne idée, mais même avec son sourire adorable aux fossettes, Joséphine doutait qu'elle parvienne à ses fins. Son père avait la tête dure. En revanche, c'était un homme précautionneux qui consignait absolument toutes ses affaires dans son bureau au premier étage. Le bureau était évidemment verrouillé – physiquement et magiquement – mais l'erreur qu'elle avait faite dans son journal lui donnait des idées. Tous disaient qu'elle ressemblait à son père : elle espérait qu'il avait la même faiblesse qu'elle. Ses espoirs s'effritèrent quelque peu lorsqu'elle entra dans la Salle à Manger et que le premier regard qu'elle croisa fut celui de son père. Vert, intense, incisif, comme chaque fois elle sentit son âme transpercer, l'espace d'une seconde. Puis il glissa sur une autre partie de la pièce. Son métier était devenu une part intégrante de lui : il surveillait tout, chaque détail. Difficile de croire qu'il laissait son bureau avec une maigre protection.

-Tu es en retard, fit-t-il observer d'un ton neutre. Assis-toi, je t'en prie ...

Les manières polies de son père ne l'adoucirent pas. Sans un mot, elle se dépêcha de s'installer à côté de sa mère. Face à elle, Bérénice se trouvait une fascination originale pour les petits poids qui jonchaient son assiette. Le plan de table était identique, le dîner sacralisé en une cérémonie des plus ordonnées. Si le petit-déjeuner était plus souple et le déjeuner soumis aux aléas des présences au manoir, le dîner était la tradition rigide de la famille. Chacun devait être présent. Et chacun devait se tenir.

-Elle a reçu du courrier, dénonça Ophélia d'un ton badin. Visiblement elle doit manquer à des amis ...

-Je vois que le concept d'intimité est surfait, dans cette famille, railla Joséphine.

Bérénice quitta son assiette du regard pour la lorgner méchamment, mais sa sœur l'ignora pour se servir en petits poids. Néanmoins, elle eut le temps de voir une brève lueur de curiosité gâcher l'aspect revêche de la jeune fille.

-Une lettre de qui ? s'enquit leur mère, l'air réellement intéressé. Quelqu'un qu'on connait ?

-J'en doute, c'est juste un camarade de classe. Il m'a rappelé de réviser les potions, on a une épreuve après les vacances ...

Mais qu'est-ce qui me prend de leur raconter ma vie ? – Laisse ! lui répondit sa raison, lucide. Ça noie ton mensonge. Bérénice se redressa néanmoins, alerte. Elle avait aisément lu à travers les lignes et cette fois, la curiosité prenait plus d'ampleur dans son regard. Elle en devenait si peu discrète que Joséphine fut forcée d'écarquiller les yeux à son égard.

-Une épreuve ? enchérit son père, un peu surpris. C'est-à-dire ?

-Un potionniste propose une bourse à deux personnes – le binôme qui gagnera l'épreuve.

-Qui donc ?

Il y avait une pointe d'avidité dans la voix de son père et Joséphine haussa brièvement les sourcils. Voilà une éternité que son père ne s'était plus intéressé à sa vie, à ses cours ... Mais dans ce détail, il voyait le prestige, la gloire. Un espoir que sa fille brille à nouveau. Laisse tomber papa, mon seul moyen de briller est de me couvrir de paillettes.

-Je ne sais pas, j'ai oublié son nom, répondit Joséphine, bien que c'était parfaitement faux. De toute façon ça ne m'intéresse pas, je ne vais pas faire ma vie sur les potions ...

Malheureusement, ce n'était pas le cas de son partenaire. Farhan allait jouer la bourse, elle l'avait parfaitement compris et elle n'était pas cruelle au point de la laisser lui passer sous le nez alors même qu'elle était celle qui avait fait entrer la tempête dans sa vie. Et que Charlie Weasley s'était mis à genoux pour s'assurer qu'elle joue le jeu. Mais ça, son père n'était pas obligé de le savoir. Son regard s'assombrit nettement et il piqua un morceau de rôti.

-Tu n'étais pas mauvaise en potion. Tu pourrais faire un effort. On ne sait jamais, cette bourse pourrait t'ouvrir des portes ...

-Ça ne m'intéresse pas, insista Joséphine d'un ton buté.

-Et que comptes-tu faire de ta vie, alors ? attaqua Ophélia avec un soupir. Josie, si tu ne prends pas les opportunités qui s'offrent à toi ...

-Lili, reste dans ton rôle, la coupa durement leur père. Tu es sa sœur, pas sa mère. Ce n'est pas à toi de faire ce genre réflexion ...

Ophélia ravala sa langue, à la sauvage satisfaction de Joséphine – et de Bérénice, même si sa joie fut plus mesurée, et étouffée dans une gorgée de jus de citrouille. Leur père aurait visiblement voulu insister sur la bourse de Potion, mais un regard acéré de leur mère le réduisit lui aussi au silence. Elle enchaina plutôt d'un ton gai :

-Bien. Vous voulez peut-être le programme des fêtes ? Cassius vient déjeuner mardi midi, donc votre sœur tient évidemment à votre présence ... Malheureusement, ils ne seront pas là le jour de noël, Lili va le passer chez les Stewart ...

-Pas chez les Stewart, maman, chez le Ministre lui-même, rectifia Ophélia avec fierté. C'est lui-même qui a proposé à Cassius que je vienne ...

-Tu nous manqueras, l'interrompit une nouvelle fois leur père, visiblement blasé. Mon amour, tu as choisi où nous passerons le Nouvel An ?

Occupée à mastiquer sa viande, Joséphine se contenta d'un bref haussement de sourcil dédaigneux au « mon amour ». C'était dépourvu de chaleur et de tendresse, le mot ne trompait pas. Elle avait assez entendu ses parents se disputer – trop souvent sur son compte – pour savoir que la flamme de leur mariage était réduite à des braises à peine rougeoyantes. Teresa Abbot prit le temps de finir sa gorgée de jus de citrouille avant de répondre avec lenteur :

-Oh, nous avons plusieurs invitation ... Bien sûr nous sommes comme tous les ans conviés au bal des MacMillan mais j'ai cru comprendre que tu t'y étais ennuyé la dernière fois ... Ton ami Gawain Robbards nous convie à un souper, je trouve ça plutôt intéressant ... Il a un fils un peu âgé que Joséphine ...

Cette fois, la jeune fille ne put retenir une exclamation dédaigneuse. Sa mère était douce, conciliatrice, mais il y avait un point sur lequel elle demeurait aussi têtue que son père : sa manie d'entremetteuse. Ophélia et Cassius s'étaient rencontré à une réception d'un haut placé du Ministère, où sa mère s'était arrangée pour être associée à l'organisation. Elle les avait ainsi mis côte à côte en espérant que la flamme naisse. Sa réussite ne l'avait rendue que plus insupportable. Une de casée : place aux autres.

-Quoi ? soupira-t-elle face au mépris de sa fille. Qui sait, ça te consolera peut-être de Charlie ...

-Je n'ai pas besoin d'être consolée, je vais très bien, rétorqua vertement Joséphine. La prochaine option ? Et j'espère qu'elle ne se conclura pas par « un fiancé pour Joséphine ! »

Elle crut percevoir l'ombre d'un sourire fier sur les lèvres de son père, mais l'impression passa vite. Elle savait que cette question restait un poison dans le couple Abbot. Leur mère gardait ses vieux réflexes d'aristocrates et voulait la réussite par le mariage, quitte à forcer le destin. Leur père préférait voir ses filles finir seule, mais auréolées de réussite scolaire et professionnelle. La question ne s'était pas posée pour Ophélia, qui avait très clairement préféré la voie maternelle, mais le cas de Joséphine avait été plus épineux.

-Et bien ..., lâcha sa mère, quelque peu contrariée. Nous avons reçu une invitation de Narcissa Malefoy pour la grande réception qu'ils organisent.

-Malefoy ?

La voix d'Aloyssius s'était faite glaciale et il abandonna sa vieille manie pour fixer son regard sur sa femme. Teresa eut le courage de le soutenir.

-C'est l'événement de cette fin d'année, une sorte de grand bal de charité qui se conclura par une donation à Ste-Mangouste. Tu sais que c'est une cause qui me tient à cœur depuis que j'y ai travaillé pendant la guerre ...

-Dans les services administratifs, rappela sèchement son mari. Hors de question que je pose le moindre orteil chez les Malefoy.

-Mais tout le beau monde de la Communauté magique y sera, protesta Ophélia, volant au secours de sa mère. Quel est le problème ?

-Le problème ?

Un frisson parcourut l'échine de Joséphine, alors même que la colère manifeste de son père n'était pas dirigée contre elle. Ophélia avait rentré sa tête dans ses épaules et Bérénice baisser la sienne pour ne pas regarder l'ouragan droit dans les yeux.

-Le problème, c'est qu'il y a encore deux ans, cet homme était soupçonné d'être un Mangemort !

-Il a été innocenté par la justice, répliqua sa femme.

-Non, il a acheté la justice ! Tu sais très bien ce que je pense des Malefoy, Teresa ! Tu veux parler de guerre ? Moi je l'ai vécue, et moi je me suis acharné à trouver le moindre petit indice qui m'aurait permis d'envoyer Lucius Malefoy à Azkaban ! Nous n'irons pas là-bas pour Nouvel An. La discussion est close.

La mâchoire de leur mère se contracta violemment et elle serra si fort sa fourchette qu'elle en trembla. Face au silence glacial qui s'abattit sur la pièce, les trois sœurs échangèrent un regard. Un regard qui disait l'infime lien qui les unissait. Un regard qui disait « encore une dispute ». Il fallut attendre sous cette chape de plomb qui s'étaient abattu sur la table jusqu'au dessert. Rien ne s'était volatilisé, pourtant Bérénice trouva que c'était le bon moment pour s'éclaircir la gorge et demander d'une voix claire :

-Au fait papa, tu te souviens de la lettre que je t'en envoyée concernant mon amie Maya ?

Joséphine s'efforça de ne pas réagir et garda les yeux rivés sur sa tarte aux pommes, mais son cœur s'était emballé à la question de sa sœur. Pendant plusieurs secondes qui lui parurent interminables, elle n'entendit que le cliquetis des couverts. Quand elle osa jeter un œil sur son père, il s'essuyait patiemment la bouche, impassible. Ses traits gardaient des traces d'énervement de la dispute qui l'avait opposée à sa femme.

-Il me semble t'avoir répondu que je ne pouvais rien pour ton amie. Il faut qu'elle fasse une demande officielle auprès du Ministère ...

-Est-ce qu'elle a une vraie chance d'aboutir ?

Leur père haussa les épaules.

-Ça dépend de l'affaire. Ça dépend du poids de la demande.

-Ses parents sont moldus.

-Ah. Peu de chance, donc.

Joséphine se mordit la lèvre inférieure pour ne rien laisser paraître. Elle pouvait presque anticiper le reste de la conversation : elle la voyait se déployer dans son esprit, emplir ses oreilles. La voix de Bérénice s'éleva en écho, hésitante :

-Et tu ne pourrais pas l'appuyer ? ça aiderait Maya ...

-Je ne suis pas neutre, Bérénice, protesta immédiatement leur père. Non, ma fonction m'interdit d'appuyer ce genre de demande. Ce sera au Ministère de juger. Cette discussion est close également.

Oh, oui elle est close, pensa Joséphine alors que Bérénice fronçait les sourcils, contrariée par le refus. « Si tu peux faire quelque chose, fais-le », lui avait enjoins Farhan. Et son père venait de de fermer la porte qui l'obligeait à ouvrir une fenêtre. Peut-être même littéralement ... 

***

Grondement parce que j'ai perdu mon mot de la fin. 

SOOOOO I'm listening :D 

J'avoue peut-être que ça vous parait très calme, mais j'ai bien aimé l'écrire. Il était au plein coeur de ma période où j'ai eu une putain de fulgurance, du coup c'était hyper fluide, hyper naturel et ça c'est juste jouissif, meilleures sensations d'écritures possible. Et le fait qu'on retrouve les familles ça fait une autre dynamique, ça change un peu. Bref, moment très agréable pour moi ! 

J'espère que ça a été le cas pour vous ! A dans deux semaines pour O&P <3 

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