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Chapitre 14 : Effacer les étiquettes

HEY HEY HEY 

Je suis en train de trépigner parce que ce soir C'EST LES VACANCES et très clairement CANT'T WAIT ! Décembre est passé beaucoup trop vite, je ne sais pour vous. J'ai l'impression que j'ai commencé mon calendrier de l'avent hier. 

Sinon je n'ai ... pas grand-chose à dire. Je vais manger des crêpes chez ma mamy ce soir si ça vous intéresse. Et regarder le biathlon pendant que je surveiller les élèves cet aprem mais CHUUUUT 

PLACE AU CHAPITRE. Encore une fois si je vais des imprécisions ou si je suis maladroite sur les termes, n'hésitez pas à le pointer (avec douceur, je suis un pocito sensible) et j'y remédierai ! 

Bonne lecture et surtout ... BONNE VACANCES 

(Et à ceux.elles qui n'y sont pas ... bon courage. Je pense à vous et vous enverrez des forces lundi parce que j'ai besoin des miennes pour finir ma journée !) 

***

Tu sais pas bien où tu vas
Ni bien comment, ni pourquoi
Tu crois pas à grand-chose ni tout gris, ni tout rose
Mais ce que tu crois, c'est à toi


T'es du parti des perdants
Consciemment, viscéralement
Et tu regardes en bas mais tu tomberas pas
Tant qu'on aura besoin de toi. 

- Jean-Jacques Goldman 

Famille


*** 

Chapitre 14 : effacer les étiquettes.

Samedi 27 octobre

JE SUIS FURIEUSE CONTRE CHARLIE.

Furieuse, mais reconnaissante. Tellement furieuse que le lien s'est coupé, de façon violente et irrémédiable. En Sortilège hier, je sentais qu'il me lorgnait avec un air ... cet air ... Argh ! Je n'ai même pas de mots à mettre dessus, il m'horripile. Comment il jouait les chiens de garde devant Farhan, j'ai vite compris que je ne l'approcherais pas sans en assumer les conséquences. Et c'est moi qu'on appelle la tempête ! Mais S'IL VOUS PLAIT.

Il m'a gâché mon envie d'aller à Pré-au-Lard. Je n'ai tout simplement pas envie de le croiser. Au moins ça l'a fait sortir de mon système mais ... je ne sais pas, ça a réveillé quelque chose. Qu'il me pense monstre, ça réveillé un autre monstre et ça c'est insupportable. Ça me laboure les entrailles. Je n'ai pas envie de l'attiser ... C'est peut-être aussi pour ça que je n'approche ni Farhan, ni Maya. Je n'ai pas envie d'exciter la bête. Non, je vais qu'elle se rendorme ... Enfin arrêter de penser que tout ce que je fais est mal. Tout ce que je touche devient le mal ...

Non, ce n'est pas moi. Ce n'est pas moi.

***

Charlie sursauta quand la porte des Trois Balais s'ouvrit, mais ce n'était qu'un groupe de quatrième année de Poufsouffle qui riait beaucoup trop fort – à en faire grogner Farhan, qui plongea le nez dans sa chope de bièraubeurre. Charlie mit une main dessus pour le faire arrêter.

-Tout doux, l'Irlandais. Tu ne tiens pas l'alcool, je te rappelle.

-Ce n'est pas comme si c'était la boisson la plus forte de la carte, râla Farhan en essuyant la moustache de mousse que sa gorgée avait laissée sur sa lèvre. Et toi détends-toi, il va arriver ton frère.

Charlie toisa Farhan mais ne répondit pas, malgré la froideur relative de sa voix. Plus d'une semaine que la tempête Joséphine s'était déchaînée dans sa vie, et une semaine que son ami semblait préoccupé au-delà des mots. Alors même si la Serdaigle semblait garder ses distances, y compris pendant leur cours commun de Potion, la graine semblait bien s'être plantée dans l'esprit torturé de Farhan. Charlie tentait pourtant de le tranquilliser, de lui assurer que Joséphine n'avait pas d'argument, qu'il ne servait à rien de chercher des fantômes. Il se sentait hypocrite à réfréner ainsi Farhan après avoir passé tant d'année à le pousser à comprendre ses origines, mais il réalisait seulement maintenant la brèche qui s'ouvrait lorsqu'il le faisait. Alors il s'était tourné vers Bérénice pour lui demander que Maya lui assure qu'il n'y avait rien à chercher, mais même de ce côté, c'était un silence des plus pesants. De plus, Maya était absente depuis quelques jours. La rumeur la disait malade. Joséphine avait fini par la rendre malade.

Bon sang. C'est vraiment la maîtresse du chaos ...

Mais la maîtresse du chaos était elle aussi étrangement absente. Elle faisait quelques apparitions, souvent dans les cours où Charlie n'était pas là – la Potion, l'étude des runes, plus rarement en Sortilège où elle se mettait au fond à faire voler sa plume. La seule chose qu'il savait, c'était qu'Aidan avait réussi à la faire suivre les entraînements de Quidditch – avec plus ou moins de réussite concernant la capture du Vif d'or. Charlie était soulagé qu'elle se fasse si discrète dans sa vie mais continuait de lui en vouloir pour ce qu'elle avait planté dans l'esprit de Farhan. Il voyait les germes poussés d'ici et envahir ses pensées jusqu'à le paralyser totalement. C'était un spectacle insupportable.

-Tu sais ..., commença Charlie en tentant de ne pas avoir l'air trop inquiet, tu peux rester quand Bill arrivera, ça ne le dérangera pas ...

Farhan lui servit l'ébauche d'un sourire.

-C'est gentil, mais j'ai déjà dit à Tonks que je la rejoignais vers quatorze heures. Elle doit sans doute vouloir faire une expédition à la Cabane Hurlante et si quelqu'un ne va pas avec elle, elle serait bien capable d'y entrer ...

-Et vu son état de délabrement, de s'y casser une jambe, ajouta Charlie, amusé.

Ils eurent un petit rire et Farhan but une nouvelle gorgée de bièraubeurre, plus détendu. Charlie commençait à se rassurer quand la porte des Trois balais teinta de nouveau. L'espace d'un instant, il craignit que Joséphine ne se soit jointe à la foule mais ce n'était que Bérénice. Malheureusement, Maya Tabet la suivait immédiatement, les cheveux recouverts d'un foulard sombre, l'air pâle qui attestait les rumeurs de maladie. Farhan perdit immédiatement le sourire qui flottait sur ses lèvres et posa la chope. Le temps dehors, fait des premières givres et de vents glacial, forçait tout le monde à se réfugier dans la moiteur des Trois Balais et les filles ne remarquèrent pas leur présence dans la masse d'élève. Elles s'installèrent à une table reculée, coupée d'eux par les décorations d'Halloween mais cela ne suffisait pas à tranquilliser Farhan qui repoussa sa chope encore à moitié pleine.

-D'ailleurs je pense que je vais la rejoindre maintenant ... Dis bonjour à Bill de ma part.

-Fa'...

Mais il s'était déjà levé et avait arraché sa cape à la chaise avant de s'élancer entre les tables, sans pouvoir s'empêcher de jeter un petit regard à Maya. Charlie le regarda partir, mortifié et furieux de ce que Joséphine avait provoqué. Tout ça sur une vue d'esprit ... Il connaissait Joséphine, il savait que son cerveau pouvait faire des connexions improbables à partir de rien. Ce qui l'inquiétait plus, c'était que Bérénice suivait son raisonnement.

Il aurait pu rester longtemps à ruminer cette affaire, à moitié en train de fixer les deux filles derrière les décorations d'Halloween, quand une chope s'abattit brutalement devant lui. Avec un sursaut, il leva les yeux pour découvrir le visage souriant de son frère aîné, Bill.

-Et bien petit frère, je t'ai connu plus alerte !

-Et moi je t'ai connu plus ponctuel !

Malgré la pique, Charlie n'hésita pas à se lever pour prendre son frère dans ses bras. Bill le dépassait encore d'une demi-tête mais son frère avait une carrure telle qu'il avait l'impression de l'étouffer dans l'étreinte. Bill fit par ailleurs mine de grimacer avant de se dégager avec un éclat de rire.

-Désolé, maman a eu du mal à me lâcher pour le repas. « Tu es si maigre, Bill, tu ne voudrais pas une nouvelle cuisse de poulet ? ». Quoique, j'aurais pu la ramener pour toi. Je rêve ou tu as maigri ? Ou quoique ... deux chopes pour toi tout seul ?

-Farhan, rectifia Charlie en perdant son sourire. Il s'est enfui, tu lui as fait peur.

Bill s'installa nonchalamment à la table et se dévêtit de sa cape de fourrure éliminée et de son écharpe tricotée par leur mère. Ses cheveux avaient poussé et couvraient ses oreilles dans une longueur qui devait insupporter leur mère sans atteindre celle de Charlie. Plus fin avec la silhouette élancée des Weasley et le petit nez retroussé des Prewett, Bill avait toujours été le plus beaux des enfants de la fratrie. Parfois, Charlie songeait que ses parents avaient créé la perfection dès le premier essai – et il ne comprenait pas pourquoi ils avaient éprouvé le besoin de retenter six fois l'expérience. Sans doute pour avoir une fille parfaite. A la place, ils avaient eu Ginny. Bill haussa les sourcils à l'adresse de son frère.

-Bah alors, qu'est-ce qui lui arrive ?

-Oh ... Laisse tomber, c'est compliqué. J'essaie de gérer ça.

Il se réinstalla devant son frère qui fronçait subitement les sourcils.

-Charlie, tu n'as pas à tout gérer. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Farhan et tu n'es pas obligé de me le dire mais ... si ça le concerne, laisse-le.

La mâchoire de Charlie se contracta devant l'injonction. Peut-être que c'était plus sage, mais c'était aussi incroyablement égoïste compte tenu du fait qu'il était en partie responsable de la situation. Bill but une gorgée de sa bièraubeurre et un silence s'installa entre les deux frères. Charlie savait les mots qui flottaient entre eux mais visiblement, aucun des deux n'avait à cœur de commencer la conversation. Bill finit par briser la glace du bout des lèvres :

-Donc ... Joséphine. La fin. Raconte-moi un peu, c'était confus dans tes lettres. Comment tu vas ?

Charlie pinça des lèvres devant la sollicitude qui brillait dans le regard de son frère.

-J'ai ... j'accepte mieux. Ça devenait très compliqué à gérer, comme relation.

-Elle est fougueuse, admit Bill, qui l'avait un peu côtoyé à Poudlard. Mais pétillante. Elle a fini par trop piquer, ou par se lasser ?

-Non ... non, non, ce n'est pas ça c'est ...

Les mots se bousculaient dans la bouche de Charlie et Bill parut stupéfait. D'habitude, il était assez éloquent. Il avait toujours été l'enfant qui avait réponse à tout, à en soutenir des joutes verbales contre les cris maternels. Bill avait longtemps été le timide, le taiseux quand au contraire Charlie parlait fort et prenait la lumière. Ce n'était pas dans ses habitudes de bredouiller et Bill le savait.

-Quoi ? Qu'est-ce qui se passe, Charlie ?

Charlie hésita. Bill était peut-être la personne en qui il avait le plus confiance, peut-être plus que Farhan. Farhan gardait énormément de chose en lui – des pensées, des avis, de peur de heurter. Bill était plus franc. Des frères avaient l'habitude trop l'habitude de se blesser les uns les autres pour se laisser entraver par cela. Mais comprendrait-il réellement la chose ? Devant l'indécision manifeste de Charlie, Bill soupira et se massa la tempe.

-Charlie, je lis littéralement sur ton visage. Tu n'as jamais été doué pour cacher des émotions. Alors crache le morceau. Je ne jugerais pas, si c'est de ça que tu as peur.

C'était en effet sa crainte. Le jugement. L'incompréhension. Mais de tout les membres de sa famille, Bill était de loin celui à l'esprit le plus ouvert. C'était un test. Si lui ne comprenait pas, personne ne comprendrait. Alors Charlie se tordit les mains et rassembla son courage pour demander :

-Tu sais ce que c'est l'asexualité ?

Mais Bill cligna des yeux, marquant vraisemblablement son ignorance et Charlie se morigéna n'avait employé cet angle d'attaque. Il n'était pas doué pour les mots, les discussions – c'était Bill qui l'était, et Percy plus qu'eux. Depuis son plus jeune âge, il avait l'impression que son jeune frère avait avalé un dictionnaire et passait son temps libre à articuler ses idées en une pensée claire et ordonnée. Celle de Charlie était spontanée, diffuse, parfois maladroite et dès le début de la conversation il se sentit perdre pied. Il enroula ses mains autour de sa chope et détourna le regard.

-Laisse-tomber ...

-Quoi ? insista Bill, les sourcils froncés. Attends, tu vas vraiment me laisser comme ça, laisser le chaudron exploser et refermer la porte derrière toi ? Tu as commencé, tu finis, Charles Septimus Weasley.

Charlie grimaça devant son nom complet. Il n'avait jamais connu grand-père Weasley, mort juste avant que sa mère ne tombe enceinte de lui – ce qui expliquait qu'il soit nommé en son honneur – mais n'appréciait pas nécessairement les connotations Sang-pur et bourgeoises que revêtait ce prénom. Bill avait lui hérité du plus sobre « Arthur », celui de leur père. William Arthur. Non, ça sonnait toujours mieux que « Charles Septimus ».

-Rappelle-moi de porter plainte contre nos parents pour cette criante injustice ...

-Tu peux le faire avec la moitié des frères, proposa Bill avec un fin sourire. Entre Percy qui se cogne « Ignatus » et Ron « Bilius »... Mais bon, ce n'est pas le propos. De quoi tu essaies de me parler ? De sexualité ?

Charlie faillit le corriger, mais le petit rire qui secoua son frère l'en découragea. Il était clair que Bill ne prenait pas la mesure de ses troubles : son regard pétillait et il s'installa confortablement dans sa chaise dans une posture de grand frère sage et décontracté prêt à enseigner au plus jeune.

-Il fallait bien qu'un jour on ait cette discussion ... Au fait, papa t'a parlé de la contraception, pas vrai ?

-Oh par le caleçon de Merlin, sans doute la conversation la plus gênante de ma vie ..., gémit Charlie en se souvenant des mots échangés le lendemain de son dix-septième anniversaire.

-Il t'a montré comment on met un préservatif sur un concombre à toi aussi ?

-Sérieux, on s'occupera d'expliquer tout ça à Percy.

L'idée d'avoir une conversation sur la sexualité avec son frère de quatorze ans, guindé, réservé, lui semblait hautement incongrue – et à Bill aussi parce que l'image lui arracha un fol éclat de rire.

-Oh mille gargouilles, maman ne nous laisserait jamais faire !

-Elle n'est pas obligée de savoir ... mais plutôt ça que de laisser une nouvelle génération de Weasley être traumatisé par un concombre. Sérieusement Bill, je suis incapable d'en manger depuis !

Bill fut pris d'un nouveau rire et finit par considérer son frère, l'œil brillant. Son sourire se fana lentement sur ses lèvres et il prit une gorgée de jus de citrouille qu'il venait de commander.

-Traumatisé ? souffla-t-il, subitement sérieux. C'est de ... traumatisme que tu veux me parler, Charlie ?

Le rire de Charlie fut coupé net et s'étouffa dans sa gorge. Bill le contemplait avec un petit sourire, très doux, sans la moindre trace de jugement dans ses iris brunes qu'il tenait de leur mère. La sérénité de son frère mêlés aux souvenirs communs qu'ils avaient réveillé acheva de mettre Charlie en confiance.

-Je ne sais pas s'il y a un lien mais ... Non d'ailleurs, il n'y a aucun lien ... enfin si, je suis traumatisé des concombres mais pas de ça, ce n'est pas ça qui a fait que ... enfin je ne pense pas, il faudrait que ...

-Charlie, l'interrompit Bill avec un soupir. Arrête de noyer le poisson et viens-en au fait.

Ah. Charlie rougit, honteux des mots qui s'alignaient sur ses lèvres sans avoir aucun sens. La parfaite illustration de son esprit peu réfléchi et brouillon. Il prit le temps de prendre une profonde inspiration et de rassembler les sentiments épars qui lui étreignaient la poitrine pour formuler une pensée cohérente :

-Je ... je crois que je n'aime pas le sexe.

Voilà. C'était simple, direct, concis, pas prise de tête et ses épaules s'affaissèrent, marquant bien une sorte de libération face à l'aveu. Il sentit à peine la honte lui grignoter les entrailles : la vérité, c'était qu'il était soulagé d'avoir mis des mots qui lui correspondaient sur une sensation qui hantait son existence depuis quelques semaines. La tête abasourdie de Bill en fut presque risible. Lentement, il reposa sa chope, visiblement pris de cours.

-Euh. Très bien ... D'accord.

Charlie fronça les sourcils, dans l'attente d'une suite qui ne vint pas. Visiblement un peu déboussolé, Bill se contenta de boire une nouvelle gorgée de sa bièraubeurre dans un silence qui lui fut insupportable. C'est tout ? Il avait lâché ces mots comme s'il s'agissait d'un point final, que plus rien n'était à discuter. Or pour lui, c'était là où commençait tout le problème.

-Comment ça « très bien » ? C'est tout ce que ça t'inspire ?

Bill cligna des yeux, encore un peu décontenancé. Il écarta les mains en signe d'impuissance.

-Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre ?

La réponse qui lui vint à l'esprit fut celle de Joséphine, à la fois cruelle et empreinte d'un esprit pratique déroutant. « Comment ça se soigne ? ». Il s'était senti presque physiquement blessée face à ses mots, se souvint-t-il, les dents serrées. Quelque chose en lui s'était révolté, révulsé face à ce que cela sous-entendait – qu'il était malade. Je ne suis pas malade. Je suis juste ... mais il n'avait jamais été capable de compléter cette phrase et cela ajoutait à son désarroi.

-Mais je n'en sais rien ! éclata-t-il, désespéré. Dis-moi que ce n'est pas normal, ou que c'était pareil pour toi au début mais que tu as fini par trouver une solution ...

Une solution. Oui, c'était peut-être ça que Charlie cherchait. Il voulait que son frère lui trouve une solution. Mais s'il en jugeait par le regard déconcerté que lui renvoyait Bill, il n'en avait aucune pour elle. J'ai fait sécher Bill Weasley. Il était incapable de faire ressortir l'orgueil face à cet exploit, seulement du désespoir. Bill se frotta la mâchoire sans le quitter du regard.

-Ecoute, qu'est-ce que tu veux que je fasse ... ? lança-t-il d'un ton résolument neutre. Charlie, ce sont ... tes sensations. Et si j'ai bien appris quelque chose au fil de mes expériences, c'est que chacun a sa propre façon de réagir. Papa n'a pas su nous le dire parce qu'il n'a jamais connu que maman mais ...

Sa bouche se tordit et son regard se perdit au plafond. Charlie secoua la tête d'un air désabusé. Il savait pertinemment que son frère avait quelques aventures depuis sa sortie de Poudlard – et il soupçonnait d'en entretenir une en ce moment-même avec une fille qu'il avait rencontré lors d'un stage au Ministère. Amelia ? Mia ? Il ne s'en souvenait plus, il avait simplement entraperçu son prénom sur une lettre que Bill avait rédigé cet été. Toujours était-il qu'il pouvait en effet se vanter d'avoir plus d'expérience que leur père ...

-Mais ?

-Mais moi ce que j'ai vu, c'est que chaque fille réagissait différemment, avoua Bill en haussant les épaules. Donc je suppose que chaque homme doit réagit de façon différente. Il doit bien en exister sur cette planète qui n'aime pas ça, tu ne dois certainement pas être le seul, rassure-toi.

Charlie le dévisagea, sonné.

-C'est tout ? répéta-t-il, incrédule. C'est tout, on s'arrête là ?

-Charlie ... Je ne peux pas ressentir à ta place. Si tu sens que tu n'aimes pas ça, c'est que ... (Bill se frotta la tempe, visiblement embarrassé). Oui ça me parait bizarre si tu veux, allez. Peut-être même que, si ça se trouve, avec quelqu'un d'autre ça te plairait plus, que ce n'était juste pas la bonne. Mais je ne sais pas ... ça ne surprend pas tant que ça, venant de toi. Que ça ne t'attire pas. Et comme je te l'ai dit, tu ne dois pas être le seul. Visiblement il y a un mot pour ça ? Qu'est-ce que tu as dit, déjà, « asexualité » ?

Le visage de Charlie s'empourpra et il détourna le regard. Il aurait préféré rester sur des mots plus simples, des mots qu'il comprenait, qui épousaient parfaitement ses sensations. Le terme de « asexualité » restait bien trop étranger, bien trop étrange, bien trop ... lié à Lauren et à sa façon de penser singulière pour qu'il arrive à se l'approprier. Il fixa son regard sur sa chope et dans le fond de son verre, trouble, cassé de petites bulles qui altérait la réalité. Son esprit était de nouveau en train de s'embrouiller.

-Je ... c'est ... C'est Lauren qui m'en a parlé, une fille de ma classe, c'est elle qui dit que je suis comme ça mais ... Mais je n'en sais rien !

Les restes d'une détresse avaient percé sa voix et il tenta de la contenir en pressant ses mains l'une contre l'autres. Bill dressa un sourcil, surpris de son éclat, et lâcha sa chope pour concentrer toute son attention sur son frère.

-Même pas une petite idée ?

-Si, admit Charlie à contrecœur. C'est ... je veux dire, la définition qu'elle m'a donnée me correspond complètement. J'adorais Joséphine mais je n'ai pas réussi à prendre le moindre plaisir avec elle ... et de manière générale je ... je ne suis pas du tout attiré par ça. Ce n'est pas un « besoin » comme les autres garçons, ni une envie, c'est plus ...

-Une contrainte ?

Avec lenteur, Charlie opina du chef. Sa voix s'était réduite à un murmure à la fin de sa phrase pour se noyer dans le brouhaha ambiant du pub et n'être entendu par d'autres que Bill. Lequel continuait de sourire avec cette force tranquille inébranlable. Il posa une main sur le bras de Charlie.

-Détends-toi. Comme je te l'ai dit dans la lettre, tu ne joues pas ta vie sur ça ... C'est bien de le savoir pour justement déterminer ce qu'on veut, de quoi on a besoin. Mais il ne faut pas que ce que tu es deviennes justement une contrainte.

-Mais si ... mais si, enfin ... et si je me trompais ?

Le nez de Bill se fronça.

-Tu sais quoi ? C'est justement pour ça que je déteste les cases. Et je parle pas juste de sexualité, je parle de toutes les petites cases de la vie dans laquelle tout le monde te met. J'étais bon à l'école et charismatique et j'ai fait mon entrée par la grande porte dans la case de « l'élève modèle ». Devine quoi ? Il parait que l'élève modèle sort peu avec des filles, doit avoir un grand poste au Ministère en sortant de l'école et ne doit pas avoir de boucle d'oreille.

-Oh mille gargouilles galopantes ... tu as remis la boucle d'oreille sur la table avec maman ?

Bill balaya l'intervention de son frère d'un geste nonchalant de la main.

-Ça va se faire – le tout est de ne pas lui dire quand et où. Mais tu vois où je veux en venir ? Si on n'a pas envie ? Si on ne se retrouve nulle part ? Si on a envie de grignoter dans toutes les cases sans pour autant se définir ? (Bill poussa un profond soupir et tapota le bras de Charlie). Tu as saisi l'essentiel. Tu n'aimes pas l'amour physique ? Très bien. Si tu veux mon avis d'un point de vue extérieur et objectif, je pense que d'un point de vue global, tu n'es pas fait pour être un couple. Tu donnes trop aux autres pour te fixer sur une personne. Tu donnes trop au monde pour te fixer sur une personne. Ça ne fait pas de toi quelqu'un de bizarre ou de différent, c'est juste ... toi. Une fois que tu as compris ça, tu peux aller de l'avant. Pas besoin de mettre l'étiquette « asexualité » pour cela. Si elle t'angoisse, retire-la et contente-toi de vivre tel que tu es. Prends dans toutes les cases, vis ta vie sans te soucier d'elles.

Charlie se sentit respirer plus librement à chacun des mots de son frère, comme si des pierres tombaient de ses épaules, des pans entiers de pressions, des liens noués par les attentes et la société. Qu'il ait lu si claire en lui le surprenait assez peu. Tu donnes trop au monde pour te fixer sur une seule personne ... Il était vrai que Charlie avait toujours été fixé sur l'extérieur, des gens qui l'entouraient au moindre rocher. A s'en oublier. A en oublier la personne à ses côtés. Et si elle était là, l'origine du problème ? Bill parlait peut-être peu mais il avait toujours eu les mots justes, la vision claire. Il enfonça le clou en renchérissant :

-Ne te prends pas la tête. Ne t'interdit rien. L'important, c'est de savoir où tu vas et ce qui est bon pour toi. Peu importe les étiquettes.

-Merci, souffla Charlie, étrangement ému. C'était ... Je pense que c'était ce que j'avais besoin d'entendre.

Bill eut un grand sourire et donna une tape franche sur son épaule.

-Toujours là pour toi, petit frère.

Charlie esquissa un sourire et toqua sa chope contre celle que Bill lui présentait, l'esprit plus léger. Son frère avait raison : il fallait qu'il prenne du recul par rapport aux étiquettes. L'importait était ses ressentis, sa vision de la vie. A présent que Joséphine n'était plus là pour peser sur la sienne, il avouait se sentir libérer d'un poids. Le poids des attentes, le poids du physique et tout qu'elle pouvait peser, avec son énergie, ses problèmes, tout ce qu'il avait tenté de résoudre et de gérer, et toute l'attention qu'elle pompait. Maintenant qu'elle n'était plus là à le presser de trouver une réponse, une solution, il pouvait prendre du recul. Juste vivre comme il le souhaitait, comme avant.

Bill le gratifia d'un nouveau sourire.

-Les expériences, ça forge. Tu as vu comment c'était avec Joséphine et tu en as tiré des leçons. C'est comme ça qu'il faut voir la vie si tu veux avancer ... Ne pas voir une épreuve comme un mal, mais comme un bien.

Sa voix s'infléchit légèrement et il fit tourner sa bièraubeurre dans son verre, l'air soudainement préoccupé. Ce fut au tour de Charlie de froncer les sourcils et il interrogea silencieusement son frère. Bill pinça des lèvres et riva son regard sur la fenêtre qui commençait à se couvrir de givre.

-Rien. C'est juste ... Je t'ai parlé de mon entretien à Gringrott, non ?

-Oui ... Tu as eu des nouvelles, ils t'offrent un poste ?

-Oui.

Charlie faillit en recracher la gorgée qu'il venait d'avaler tant la réponse était soudaine et en inadéquation avec la gravité du ton de Bill.

-C'est fantastique ! Oh la la mais félicitation, maman doit être folle de ...

-En Egypte.

La précision tua dans l'œuf tout l'enthousiasme de Charlie. Cela ne devrait pourtant pas le surprendre : Bill avait précisé dans sa lettre que les postes que Gringrott proposaient étaient pour certains à l'étranger et qu'ils étaient susceptible de l'intéresser. Mais l'Egypte ... C'était aussi déroutant que fascinant.

-Et qu'est-ce que tu leur as répondu ?

-Qu'est-ce que tu voulais que je réponde ? J'ai dit oui, évidemment. Des trois postes qu'ils ont proposés, c'était le plus ...

-Trois postes ? Tu avais le choix entre trois postes et tu as pris celui qui t'amenait en Egypte ?

Charlie n'arrivait pas à contenir son indignation et se sentit vaguement honteux de laisser éclater un tel éclat alors que Bill venait de montrer une patience infinie avec lui sur un sujet délicat. Mais l'idée de voir son grand frère, la fierté de la famille, l'exemple, le leader de la fratrie qu'ils étaient, partir si loin était tout bonnement inconcevable. Bill eut un pauvre sourire.

-Je savais que tu réagirais comme ça. Pourquoi je pars, et comment papa et maman vont faire, ils ont besoin de nous – et tu as pensés aux frères et à Ginny ? Comment on va faire sans toi ? S'il te plait ne me laisse pas être l'aîné de la famille, j'en ai déjà trop sur les épaules : garde au moins ce manteau-là. J'ai raison ?

Charlie ravala au dernier moment les mots qui lui brûlaient la langue – presque mots pour mots ceux que Bill venait de déclamer. C'était à c'en demander s'il ne lisait pas dans ses pensées. Bill continuait de sourire, un sourire qui se teinta de nostalgie et de dépit.

-Tu sais, tu aurais été meilleur que moi dans le rôle de l'aîné. Tu es meilleur que moi, d'ailleurs ...

-C'est n'importe toi, rétorqua Charlie avec amertume. C'est toi, l'exemple. Toi le chef.

-Et j'ai très mal joué le rôle. Je suis quelqu'un d'égoïste, Charlie, égoïste et indépendant. C'est pour ça que j'ai accepté le poste. L'Egypte, par les bottes de Merlin ! Ne me dis pas que ça n'éveille pas quelque chose en toi ?

C'était vrai et c'était peut-être le pire dans tout ça. A l'idée d'un voyage au pays du Nil et des Pyramides, son cœur se gonflait d'adrénaline et d'un esprit d'aventure – la même sensation grisante qui s'était éprise de lui lorsqu'il avait volé sur l'hippogriffe. Oui, il était peut-être envieux des aventures qui attendaient son frère en Egypte. Mais il ne pouvait y aspirer. Il était trop attaché à sa famille et à ses besoins pour ne serait-ce qu'en rêver.

-C'est une mission de combien de temps ... ?

-Cinq ans.

Charlie accusa le coup. Il avait espéré une durée éphémère. Mais cinq ans ... c'était autant une marque de confiance en les capacités de Bill qu'une éternité pour la famille.

-Et à partir de quand ?

-Janvier. Le temps de m'organiser, d'avoir une formation ici et après ...

La phrase resta en suspens, laissant imaginer le champ des possibles. Et Charlie voyait bien la délectation que cela provoquait chez Bill – autant la jalousie que cela éveillait chez lui. C'était un sentiment assez rare chez lui qui avait toujours été un garçon désintéressé et il trouva la sensation désagréable.

-Très bien. Amuse-toi bien alors ...

-Charlie ...

-Quoi ? Tu veux quoi, que je te soutienne alors que tu nous laisses sur le carreau ?

-Les missions à l'étranger paient plus, répliqua Bill avec fermeté. Et la vie en Egypte est peu chère pour les sorciers. J'enverrai de l'argent à papa et maman. Je ne vous abandonne pas.

Il avait beau se justifier, cela ressemblait à une fuite du point de vue de Charlie. A moins que c'était cela « aller de l'avant ». Savoir ce qu'on voulait pour savoir où on allait ... Avec un pincement au cœur, Charlie réalisa qu'il devrait composer sans son aîné, son guide, celui sur lequel il s'était toujours appuyé chez lui. Ils s'étaient toujours bien entendus ; ils étaient proches d'âges, complémentaires. La paire d'aîné qui avait veillé et terrorisé les plus petits. Une boule monta dans sa gorge et il trouva la force d'afficher un petit sourire.

-Comment je vais faire, sans toi ?

-Oh, Charlie ... (Bill amorça un mouvement pour lui prendre l'épaule avant de reculer). C'est pour ça que je voulais t'en parler ... Tu es le premier au courant. Je voulais ... Bon sang, Charlie, je ne veux pas que mon départ soit synonyme d'une charge supplémentaire pour toi. Je viens de dire que tu es meilleur que moi en tant qu'aîné ; mais heureusement que tu ne l'es pas. Tu ne serais que cela, tu te distillerais totalement dans le rôle. S'il te plait, ne fais pas ça ... Pense à toi. Pas seulement pour tes relations, mais aussi pour ton avenir. Je n'ai pas envie que tu t'oublies parce que tu penses que notre famille a besoin de toi.

C'est facile de dire cela, maintenant qu'il part, songea amèrement Charlie sans pouvoir l'exprimer à voix haute. Alors il se contenta de hocher la tête, sans que son esprit soit en adéquation avec son geste. Si Bill partait, il fallait qu'il reste : c'était la loi des nombres. L'étiquette de l'aîné passait sur son front.

***

-Aïe ! Mais fais attention !

-Je rêve ! J'essaie de t'aider, je te fais remarquer ! Va à l'infirmerie toute seule, sinon !

-Non ! Désolée ... c'est juste ... Aïe !

Tonks venait de s'appuyer de nouveau sur sa cheville endolorie et Farhan raffermit sa prise sur sa taille. Elle avait passé un bras derrière son cou et s'appuyait largement sur lui en grimaçant. Sa douleur affectait son métamorphogisme : ses cheveux étaient d'un vert étrange qui leur donnait l'impression d'être d'algue. Avec un soupir, Farhan la fit lentement progresser le long du couloir qui menait à l'infirmerie.

-J'en reviens pas que tu sois montée à cette barrière, qu'est-ce qui t'a pris ? râla-t-il, incrédule.

Tonks laissa échapper un rire étranglé. Heureusement qu'elle était menue et même un petit peu plus petite que lui : malgré son manque de condition physique, il n'éprouvait pas de difficulté à la soutenir, elle et sa jambe boiteuse.

-Je voulais apercevoir la cabane ! Oh ! (Elle poussa un gémissement de déception) Je voulais tellement y faire une expédition ...

-Encore heureux que tu te sois pété la cheville alors !

Tonks n'eut pas la force de répondre à cela et resta dans un mutisme concentré jusqu'à ce qu'ils atteignent les portes de l'infirmerie. Mrs. Pomfresh était occupée à distribuer de la pimentine à deux élèves – dont Elisa Strettins, la préfète-en-cheffe, qui s'enfuit en les voyant, le visage déjà rouge sous l'effet de la substance. Tonks, qui l'aimait peu, se fendit d'un petit ricanement avant que Farhan ne la laisse tomber sur un lit d'infirmerie. Elle n'attendit pas pour retirer sa chaussure puis sa chaussette avant de tâter sa cheville couverte d'un collant de laine d'un air inquiet.

-Ouille ...

-Arrête de toucher, soupira Farhan, désespéré.

Tonks gémit encore mais allongea docilement la jambe avant d'arracher son bonnet d'un jaune criard de ses cheveux toujours avec cet étrange aspect d'algue. En dehors de cela, elle avait un aspect qui ressemblait somme toute à sa personne ordinaire : les yeux sombres, le visage en forme de cœur, le nez retroussé rougi par le froid. Elle avait troqué ses chaussures habituelles contre des Docks Martins qui n'avaient pas empêcher sa cheville de se tordre quand elle était tombée de la barrière. Pomfresh les avait aperçus mais était occupée avec d'autres élèves et Farhan finit par s'assoir sur le lit à côté d'elle.

-Je suis vraiment désolée, lança-t-elle, penaude. C'est la première sortie de l'année, et je te la gâche ...

-Ne t'en fais pas. Depuis le temps, je connais Pré-au-Lard.

A dire vrai, ça le rassurait même d'être de retour dans le château. Dehors, le vent était glacial et le coupait littéralement en deux. Les fibres de son écharpe en avaient gelé. Et puis, il n'avait pas eu le cœur à l'aventure, ni même à la socialité. Depuis dix jours, l'hypothèse de Joséphine tournait en boucle dans sa tête et lorsqu'il arrivait à la mettre en sourdine, quelque chose venait la réveiller. Croiser Maya pour la première fois depuis le déclenchement de la tempête devant les serres n'avait rien arrangé. Il avait espéré que la compagnie de Tonks le détendrait mais dès les premières minutes, leur conversation avait sonné fausse. Toutes ses pensées étaient tournées vers Maya. Il avait fallu le cri de douleur de Tonks pour le réveiller.

Incapable de s'en empêcher, elle effleura sa cheville et Farhan se retint de lui taper les doigts.

-C'est sans doute rien. Je pourrais juste utiliser « episkey », en soit, ça ira vite ...

-Tu ne veux pas laisser faire madame Pomfresh ?

Tonks haussa les sourcils et le toisa d'un air torve.

-Tu n'as pas confiance en tes capacités ?

-Juste en ton diagnostique. Tu es brillante, Tonks, mais tu n'es pas médicomage.

Tonks parut rassurée. Elle acceptait mal qu'on mette en doute ses capacités magiques depuis quelques temps : elle avait enfin réussi à prendre confiance en elle et à effacer son étiquette de « miss Catastrophe » et ne supportait pas qu'elle refasse surface. Du moins, sur son habilité à manier la baguette, car cette blessure prouvait encore que Tonks était encore maladroite sur ses deux jambes.

-Je te l'accorde, marmonna-t-elle avant de braquer ses yeux sur Farhan. Tu devrais en profiter pour lui demander un somnifère, toi. Tu as une tête à faire peur.

-C'est le froid, prétendit-t-il.

Il frotta ses joues qu'il savait rouges à force d'être mordues par le froid avant de passer à son visage. Peut-être était-il cerné – c'était possible, il avait à peine dormi cette nuit. Il aurait aimé aller voir Maya, il en rêvait même, de la supplier de demander son dossier d'adoption pour qu'ils soient fixés. Si ce n'était rien, juste une vengeance basée sur du vent de Joséphine que lui vendait Charlie, alors qu'ils le prouvent. Qu'ils ne restent pas comme ça, entre deux, dans l'hésitation, ballotés par les hypothèses.

Mais il n'avait pas le droit. Pas le droit d'exiger cela de Maya. Il la connaissait à peine ... alors bouleverser tout son monde ?

Tonks parut dubitative et cesser de lorgner sa cheville pour river un œil sceptique sur Farhan.

-Sûr ? Parce que tu avais la même toute la semaine. Et tu n'as quasiment pas décocher un mot avant que je tombe ...

-Pas facile d'en placer une quand tu parles, se défendit-t-il avec un semblant de sourire.

-Hé ! J'avais plein d'anecdote à raconter – et d'ailleurs, je n'avais pas fini mon histoire ! Mais je veux écouter la tienne d'abord.

Elle planta ses yeux sur elle, ses grands yeux bruns si expressifs et dans lesquels il lisait toute sa sollicitude. Mais ça ne fit que serrer la gorge de Farhan, qui s'efforça de déglutir pour faire passer le nœud qui commençait à s'y former. Il n'avait pas envie de parler de ça, d'entendre Tonks pester contre Joséphine comme l'avait fait Charlie. Ça ne l'aidait pas. A dire vrai, pour l'instant, il n'avait rien trouvé pour l'aider.

-Quand il y aura quelque chose, je te le dirai, promit-t-il finalement, par souci d'éviter un mensonge. Mais pour l'instant ... non, ne t'inquiète pas, il n'y a rien.

-C'est bien une réponse de « Suisse » ça, marmonna Tonks, le nez froncé. J'en reviens pas que tu veuilles jouer à la Suisse avec moi, je pensais qu'on avait largement dépassé ce cap ...

-Tonks ...

-C'est une fille ? Nan, même une fille tu finirais par m'en parler, je suis ta confidente attitrée pour ça ...

Farhan eut un bref sourire en songeant à la fois où il était venu la voir, tout penaud, pour admettre qu'il avait des sentiments pour sa camarade de Poufsouffle, Alice. Tonks lui avait ri au nez et s'était confondu en conseils, pas toujours judicieux, marqués par des fous-rires et des plaisanterie parfois crues. Ça avait été des bons moments, s'avoua Farhan. Mais pas très constructifs.

-Ce n'est pas une fille. C'est ... compliqué. Je te dis, quand il y aura vraiment quelque chose je t'en parlerai ...

La réponse ne parut pas satisfaire la jeune fille mais avant qu'elle ne puisse l'interroger davantage, Pomfresh arriva sur eux et poussa une exclamation dépitée en découvrant sa nouvelle patiente.

-Encore vous ! Qu'est-ce qu'il vous ait arrivé, cette fois ?

Farhan s'esclaffa devant la mine déconfite de Tonks et il lui tapota le genou.

-Bon, maintenant que tu es entre de bonnes mains, je te laisse.

-Quoi ? Oh, O'Neil ! Tu crois que tu vas t'en sortir comme ça ?

-Parce que tu as besoin de moi pour te tenir la main ?

Les joues de Tonks s'empourprèrent et son regard tomba sur leurs doigts, placés les uns proches des autres sur la couverture. Elle s'écarta rapidement, écarlate.

-Non c'est bon. Mais attention, je te surveille.

-Et il en semble terrifié, railla Pomfresh en commençant à tâter la cheville.

-Mais il a intérêt à l'être !

Farhan eut un vague sourire et abandonna Tonks aux bons soins de l'infirmière. Il se retourna une dernière fois pour voir que Pomfresh avait pointé sa baguette sur la cheville de Tonks et que les cheveux de celle-ci reprenaient lentement des couleurs qui étaient plus naturelles. Définitivement rassuré, il s'engouffra dans les corridors glaciaux de Poudlard. Au deuxième étage, il trouva une fenêtre qui donnait sur terrain de Quidditch en contrebas. Les Serdaigle s'y entrainait, luttant contre le vent et le froid qui étaient censé se maintenir jusqu'au premier match la semaine prochaine. Il tenta de repérer Joséphine parmi eux, mais les silhouettes étaient réduites à un point bleu sur l'horizon. Peut-être était-ce celle un peu plus haut, qui tournait autour du stade comme un vautour ? Farhan s'adossa à la fenêtre, indécis. C'était peut-être complètement idiot, mais il hésitait à rejoindre le terrain et à intercepter Joséphine, qu'il avait à peine vu depuis leur conversation devant la scène. Il savait que Charlie était derrière tout ça, Charlie si furieux de l'avoir vu sortir cette hypothèse, persuadé qu'elle n'avait été lancée que pour faire le plus de mal possible. Au milieu de cela, Farhan ne savait plus qui croire – quoi croire. C'était insoutenable d'être ainsi projeter en pleine lumière et d'être agressé par ses rayons.

Il resta longtemps à la fenêtre, à observer les arbres tourbillonner, ou ce qu'il pensait être Joséphine slalomer entre les poteaux avant de plonger en piquet. Il pensait être parvenu à la décision de descendre et de la rejoindre – elle, peut-être l'unique personne qui accepterait de parler sans fard de cette affaire – quand des pas retentirent derrière lui. Il se tourna vivement, gêné comme s'il venait d'être pris en flagrant délit, mais tout embarras mourut en lui lorsqu'il reconnut Maya de l'autre côté du couloir.

Son souffle se bloqua dans sa gorge et la jeune fille se figea elle aussi, comme paralysée. Ils restèrent silencieusement l'un en face de l'autre, à se jauger du regard avec des yeux écarquillés. Farhan s'autorisa alors à la dévisager ouvertement, ce qu'il avait évité de faire aux Trois Balais. Elle avait le teint malade, presque gris et ses beaux yeux café étaient cernés. Elle serrait son sac entre elle comme pour s'en faire un bouclier et cette attitude sur la défensive serra le cœur de Farhan. Ça avait toujours été si facile de parler avec elle et voilà qu'un mur invisible s'était abattu entre eux. Alors pour laisser la jeune fille en paix, il détourna les yeux et les riva sur la fenêtre et le stade, lui laissant ainsi une occasion de fuir en toute pudeur. Après quelques secondes, les pas de Maya retentirent mais s'arrêtèrent plus vite que Farhan ne l'aurait cru : lorsqu'il tourna la tête, elle été adossée au mur, juste à côté de lui, son sac toujours pressé contre elle. Sa tête était baissée et sa main tira sur son voile, comme pour dissimuler son visage.

-Je te cherchais, en fait, murmura-t-elle.

-Ah ...

Farhan se concentra de nouveau sur la fenêtre pour libérer Maya de son regard. D'expérience, il savait qu'il n'y avait rien de pire qu'une paire d'yeux insistante rivée sur soi – comme ceux de Tonks dans l'infirmerie. C'était le meilleur moyen de se perdre ses moyens. Il entendait la respiration laborieuse de Maya à côté de lui et songea que la sienne devait être tout aussi chaotique. Il eut de vagues froissements et quelque chose lui effleura le bras. Farhan baissa le regard. Maya lui tendait une pochette de facture moldue de couleur bleue, avec inscrit au marqueur noir en grandes lettres « ADOPTION MAYA ». Instinctivement, il eut un mouvement de recul et Maya lui servit un petit sourire. Des larmes perlaient à ses yeux.

-Oui, moi aussi il me fait peur ... C'est pour ça ... je ... je ne voulais pas être seule quand ...

Elle battit des paupières pour chasser les larmes et Farhan se dépêcha de poser une main sur son épaule, touché par la détresse de la jeune fille. Elle couvrit sa main de la sienne et la serra, les lèvres pincées pour réprimer les pleurs. Elle parut sur le point de lâcher la pochette et Farhan finit par la prendre pour la décharger. Soudainement, ce simple rectangle bleu parut devenir le centre de son monde et peser une tonne dans sa main. Sa tête tournait – et elle tournait autour de cette pochette.

-Tu es allée le chercher ... ?

Maya hocha la tête avec difficulté. Ses yeux aussi s'étaient dardé sur la pochette.

-J'ai écrit une lettre à mes parents, le soir où Jo ... (Elle déglutit et poursuivit d'une voix plus calme : ) ils ont écrit à Flitwick pour qu'ils me laissent rentrer, ne serait-ce qu'une semaine, pour raison familiale. C'est pour ça que j'étais absente ces derniers temps, je suis désolée ...

-Non, non, ne t'excuse pas, c'est ... Merci, Maya.

Elle laissa échapper un rire qui ressemblait davantage à un pleur et balaya ses remerciements d'un revers de main. Elle s'appuyait si largement sur le mur que Farhan était persuadé que sans lui, elle s'écroulerait. Il laissa sa main descendre jusqu'au creux de son coude qu'il pressa avec douceur.

-Assieds-toi, si tu veux ... on va l'ouvrir ensemble.

Maya lui jeta un regard reconnaissant et n'hésita pas avant de se laisser tomber à terre, les jambes pressées l'une contre l'autre. Farhan la suivit, et posa la pochette sur ses genoux. Il la caressa sans oser faire autre chose que l'effleurer avant d'interroger Maya du regard. La jeune fille hocha finalement la tête et Farhan prit son courage à deux mains pour défaire la pochette de ses élastiques. Il en sortit deux simples feuilles dactylographiées. Maya eut un petit rire dépité.

-Je les avais prévenues ... Il n'y a pas grand-chose.

-On n'a pas besoin de grand-chose, chuchota Farhan, le cœur battant. Juste ... d'un indice qui corrobore ou qui infirme...

Maya hocha fébrilement la tête et se pencha avec lui sur les feuilles. Comme prévu, le dossier était incroyablement vide. Il était frappé du sceau de l'orphelinat Ste-Eustache, à Londres. L'identité des parents de Maya étaient largement renseignés : Saïd et Fathia Tabet, originaires de Suez mais qui avaient obtenu la nationalité anglaise en 1974. Sur Maya en tant que telle, très peu de chose : cela couvrait à peine un tier de la deuxième page. La jeune fille la prit entre ses mains tremblantes.

L'enfant a été déposé devant le parvis de Ste-Eustache le 18 février 1978, avec sur elle une gourmette d'or gravée de lettre arabes qui se traduisait par « Maya ». L'enfant présentait des blessures sur le cou et l'épaule gauche – des plaies déjà guéries et cicatrisées. Son signalement a été envoyé dans tout le pays, mais personne n'est venu réclamer la fillette. L'établissement a pris la décision de la confier à la famille TABET le 30 avril 1978.

Quelques mots manuscrits avaient été ajouté plus tard. Ils étaient datés du 23 juin 1979 et attestaient de l'adoption de Maya par les Tabet, un an après son arrivée dans le foyer. Le tout était approuvé et signé la direction de l'établissement de Ste-Eustache. Farhan observa la signature ronde et élégante en fin de dossier d'un œil vide. Déjà, les dates flottaient dans sa tête.

-C'était quand ? s'enquit Maya d'une petite voix. L'attaque qui a tué tes parents ?

-17 février 1978.

Maya devint livide. C'était la veille de son arrivée à Ste-Eustache. Merlin, Joséphine avait raison : il y avait beaucoup trop de coïncidences pour qu'ils les ignorent, qu'ils les balaient d'un revers de main. Mais Charlie n'avait pas tort non plus : tout reposait sur du vent. C'était insoutenable. La main de Maya se perdit sur son cou – là où se trouvaient ses cicatrices, devina Farhan.

-J'ai encore la gourmette ... Mes parents me l'ont montrée, quand ils m'ont expliqué que j'avais été adoptée.

-Mais ... mais c'est impossible, comment tu as pu ... (Farhan prit une profonde respiration et se reprit : ) Si la date n'est pas une coïncidence mais un indice, comment tu as pu te déplacer de Belfast à Londres ?

Maya haussa les épaules. Avec des gestes patients, elle rangea les deux feuilles et scella la pochette de l'élastique, comme pour faire disparaître les éléments problématiques.

-Farhan, si on veut continuer de s'interroger, il va falloir se préparer à soulever plus de question de réponses. Est-ce qu'on a été séparé dans l'affolement, est-ce qu'on m'a trouvé et mise à l'orphelinat faute de mieux ...

-... Pourquoi tu n'as pas été évoquée quand mon père a interrogé la réceptionniste, pourquoi les sorciers ont laissé une enfant magique être adoptée par des moldus, ajouta-t-il, désespéré. Et pourquoi s'interroger si au final ... On est sûr de rien.

Maya pinça des lèvres et rangea la pochette dans son sac. Elle paraissait un peu plus sereine depuis la lecture du dossier, moins sur les nerfs.

-On a un fait qui corrobore. Une date. Trop proche pour qu'on l'ignore.

Farhan garda le regard rivé sur le mur d'en face, sonné. Ils avaient tous les deux allongés leurs jambes devaient eux et évitaient de se dévisager : ils auraient trop l'impression de vouloir découvrir la vérité sur leurs traits. Farhan se massa la tempe, tiraillé. Trop de coïncidences. Des coïncidences basées sur de la poussière ... il lui fallait quelque chose de plus tangible pour commencer à y croire.

-Mon père a un ami qui travaille à Ste-Mangouste, entonna-t-il lentement. Au laboratoire ...

Maya osa couler un regard sur lui et Farhan se força à continuer de fixer le mur, inflexible. Il ne voulait pas se donner plus de raison d'y croire.

-Un test ADN ? C'est à ça que tu penses ?

-L'ADN ne ment pas et on ne pourra pas dire que c'est une coïncidence. Et on sera fixé. Définitivement. Parce que se baser sur les dossiers et les souvenirs c'est ... friable.

-Parce que tu as des souvenirs ?

Les doigts de Farhan se crispèrent sur ses genoux et il ne put s'empêcher de tourner le regard vers Maya, qui le considérait toujours. Elle était plus petite que lui et ses yeux étaient plus clairs. Le reste, il ne parvenait pas à se faire une idée. Même sa vision semblait brouillée par les allégations.

-Quelques-uns ... Très vagues.

-Et ... ça dit quoi ?

Il y avait de la prudence, de la réticence dans la voix de Maya et pourtant Farhan devina son impatience dans le fond de ses iris café. Il se recula un petit peu pour avoir une vision ensemble de l'air buté sur le visage de Maya et un sourire désabusé se dessina sur ses lèvres.

-Non. Non, si je te dis, ça va t'influencer. Mieux vaut qu'on s'en tienne au test ADN. Tu as un cheveu pour moi ?

-Pourquoi, tu penses que je suis chauve là-dessous ? rétorqua Maya, vaguement amusée, avant de se frotter le visage. Non mais ce n'est pas grand-chose pour moi non plus. Juste ...

-Non ! Non, ne dis rien, je te dis on va s'influencer. Déjà que personnellement je ne sais très bien ce qui découle du rêve ou du souvenir ... Non, sérieusement, donne-moi un cheveu, j'envoie tout à mon père et ... On attendra.

L'idée d'une nouvelle attente lui laissait un goût amer dans la bouche. Il voulait des réponses, des certitudes s'il ne voulait pas devenir fou dans les jours à venir. Le dossier d'adoption de Maya leur avait donné un faisceau d'indice, pas une réelle preuve comme il l'espérait. La jeune fille resta silencieuse avant de repousser légèrement son hijab sur son front pour laisser apparaitre la racine de ses cheveux – aussi noirs que ceux de Farhan. Avec une grande difficulté et quelques grimaces, elle réussit à extirper une mèche qu'elle tendit à Farhan. Il fit précipitamment apparaître deux flacons de cristal et glissa les cheveux bouclés de Maya dans l'une d'entre elle. Puis il s'arracha lui-même quelques mèches qu'il mit dans la seconde.

-Ça ne va pas briser le cœur de ton père ? demanda-t-elle, visiblement inquiète. De te voir chercher tes origines comme ça ?

L'idée arracha un petit rire à Farhan. Avec une infinie précaution, il rangea les fioles dans une boite de bois qu'il avait fait apparaître – celle dans laquelle il stockait ses sachets de thé.

-Non. Il m'a toujours laissé gérer ça comme je le souhaitais. Je pense qu'il a conscience du fait que, quoique je découvre ... je resterais son fils.

-J'aimerais avoir la même force, avoua Maya dans un filet de voix. Moi j'ai plutôt l'impression de trahir mes parents ... ce qu'ils m'ont donné ... tout leur amour ...

-Je ne dis pas que ce n'est pas un jeu d'équilibriste, admit Farhan, peiné. Le tout ... c'est de garder à l'esprit ce qu'on est devenu pour comprendre d'où l'on vient.

Maya eut un petit rire étranglé devant la formule, étrangement inversée par rapport à la normal. Elle fixa la boite de bois, déformée et décolorée par le temps et la détermination se mit à briller dans son regard.

-Mais je veux savoir. Enfin, surtout, je ne veux pas rester ... comme ça, dans l'incertitude. L'incertitude, c'est pire que tout. (Elle tira sur son hijab pour de nouveau couvrir son front). Je suis désolée de t'avoir laissé dedans cette semaine ...

Farhan lui adressa un petit sourire mais ne préféra pas renchérir. La situation était déjà difficile – mettre des mots l'était encore plus. Ils restèrent quelques secondes silencieux, avec entre leurs mains les clefs de réponse de leurs histoires, jusqu'à ce que Maya se redresse, comme frappée par la foudre. Elle se mit alors à fouiller frénétiquement son sac, sous le regard éberlué de Farhan.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-Je n'arriverais pas à attendre. Je veux creuser, c'est insupportable ... Ah !

Elle tira de son sac une liasse de parchemin dont elle déchira un morceau. Elle le tendit résolument à Farhan, le regard luisant.

-Tiens. Ecris tes souvenirs dessus.

-Quoi ?

-Ce dont tu crois te souvenir. Tu écris de ton côté et moi du mien. Comme ça on ne s'influence pas. Si ça se trouve, quelque chose concordera. Ou rien. Ou quelque chose. Je n'en sais rien, je veux juste avancer !

Farhan doutait réellement de la fiabilité de la démarche, mais la détresse qui brillait dans les yeux de Maya l'empêcha d'exprimer ses doutes à voix haute. Alors avec un soupir de capitulation, il prit le parchemin et la plume que la jeune fille lui tendait et recula d'un mètre pour qu'elle ne puisse pas lorgner sur ses notes. Maya s'était déjà penchée sur son parchemin, l'air concentré comme devant une feuille d'examen. Elle mordait l'intérieur de sa joue. Farhan fixa ce petit pli sur sa peau qui le marquait, estomaqué. Il faisait la même chose quand il était stressé.

Le cœur battant la chamade devant ce détail mal venu, il se mit à griffonner sous forme de notes les rares souvenirs qu'il avait. Ils étaient peu nombreux et surtout, un seul était réellement significatif. Lorsqu'il releva la tête, il remarqua que Maya le fixait de son regard brillant. D'un même geste, ils étendirent le bras, avec le morceau de parchemin au bout qui leur brûlait les doigts. Une fois l'échange fait, ils se contemplèrent un instant, à bout de souffle, presque plus stressé que lorsqu'ils avaient ouverts le dossier.

-Un, souffla Maya, deux ... trois.

Et ils regardèrent. Et le cœur de Farhan s'arrêta de battre dans sa poitrine. C'était court. Vague. Mais c'était trop.

Des explosions et des cris – qui reviennent beaucoup dans mes rêves.

L'odeur de la menthe. Elle me fait toujours pleurer, sans raison.

Et ... il y a Shahrazade.  

*** 

Et c'est sur ce suspens que je vous abandonne ! Verdict de ce chapitre? 

J'ai dû le reprendre parce que dans la première version, Bill connaissait le terme d'asexualité et j'ai fini par trouver que ce n'était pas réaliste du tout donc je j'ai reprise. Encore une fois j'espère ne pas avoir fait de maladresse, n'hésitez pas à m'en faire part ! 

Ouh mais c'est que le biathlon va bientôt commencer ... et c'est au Grand-Bornand, c'est en France et Emilien Jaquelin est deuxième du générale ! Allez, on va croiser les doigts pour avoir un bleu en jaune sur la mass-start, ce serait PARFAIT ! 

Bisous tout le monde et bonnes vacances <3 

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