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CHAPITRE 3




           

Nous rentrons tous chez nous vers 14h30, après avoir bien profités.

Nous sommes le 6 mai, et il commence déjà à faire bien chaud dehors en cette période.

Thalia et moi n'habitons pas très loin, à environ 20 minutes de marche, et on préfère tous les deux rentrer à pied, alors que les autres doivent prendre le bus ou se faire ramener, le lycée étant loin de leur maison.

Alors que nous entamons le chemin du retour, Thalia pianote quelque chose sur son téléphone, et lorsque je dirige mon regard sur elle, ma sœur range précipitamment son mobile dans sa poche et détourne le regard sur la droite.

Flairant l'embrouille, j'interroge tranquillement :

-          Qu'est-ce que tu caches ?

Thalia se tourne vers moi, et m'observe.

Elle ne cherche pas une seule seconde à mentir, elle sait qu'elle en est incapable surtout face à moi.

Et de toute façon, Thalia est beaucoup trop sincère pour chercher à cacher quoique ce soit.

-          Quelque chose, sourit-elle.

Intrigué, j'arque un sourcil.

-          Développe.

Thalia semble réfléchir, et elle plante son regard doré droit devant elle.

Je l'observe de biais.

Tout ce que Thalia reflète est la lumière, et s'en est presque déprimant pour moi.

Alors que mes yeux paraissent toujours éteints, mélancoliques et sans vie, les siens sont en permanence pleins de vie et de joie.

Thalia est un véritable rayon de soleil, elle reflète tout ce que je ne suis pas. Quand elle est perchée dans ses nuages j'ai toujours mes deux pieds ancrés dans la réalité.

J'ai conscience de la dureté de notre monde, elle non.

J'ai toujours cru qu'il valait mieux être comme moi plutôt que comme elle, mais en la regardant, je me questionne.

Au final, lequel de nous deux est le plus heureux ?

-          Hum... Non, dit-elle doucement.

Elle ne me regarde pas, et continue de marcher sans ralentir le rythme.

Je m'interroge alors, soudain intrigué par son comportement.

-          Comment ça ? Je demande, sans cacher ma surprise.

Thalia se mord la lèvre, signe indéniable qu'elle meure d'envie de parler, mais que pour une raison inconnue elle ne peut pas.

De plus en plus surpris, je l'observe sans chercher à être discret, et alors que nous tournons à un carrefour elle répond :

-          Rien, oublie.

Son ton est calme, pour une fois je suis surpris de constater qu'elle ne bafouille ni ne rougis pas.

-          Tu essayes de mentir ? Je demande, tout aussi calme.

-          Pas du tout, répond-elle. J'essaye juste... De détourner la conversation.

Elle sourit, et m'observe en rougissant cette fois.

-          Ça ne marche pas vraiment, je réponds en souriant.

-          Non, pas trop.

Elle laisse passer un silence, et moi aussi, décidé pourtant à savoir ce qu'elle cache soudain.

-          Tu vas m'en parler ? Je finis par demander.

Thalia réfléchit, et j'attends, plutôt patient.

-          Je ne crois pas, finit-elle par répondre.

-          Pourquoi ?

Je suis de plus en plus surprit, mais ne le montre pas.

Depuis touts petits, Thalia m'a toujours tout raconté, que ça passe du vase en verre de maman qu'elle a cassé ou du petit ami trop collant dont elle ne voulait plus.

Elle m'a toujours fait confiance aveuglément et a toujours pris soin de mes conseils, je le sais parce qu'elle m'en a toujours remercié.

En revanche, l'inverse n'a jamais fonctionné.

Moi je ne parle pas, je chéris ma vie privée plus que tout, et je déteste parler de moi.

Et comme Thalia est ma jumelle, j'estime qu'elle connaît déjà suffisamment de choses sur moi pour que je n'en rajoute.

Alors je ne parle pas de mes tracas ni de mes tourments, décidé à ce que tout ce que je ressente reste enfoui pour ne jamais ressortir.

Thalia a déjà tenté d'y remédier, sans succès. Personne ne le peut, ni ne le pourra jamais.

-          Tu ne comprendrais pas, finit-elle par avouer.

Cette fois, je tombe complètement des nues.

Elle ne m'a jamais répondu cela, en dix-sept ans d'existence.

Elle s'est toujours sentie comprise, elle me l'a répété des dizaines de fois.

Je me mets à réfléchir alors aux raisons qui la pousseraient à me répondre ça.

-          Hum... Tu as fait quelque chose d'immoral ? Je demande immédiatement.

Ses joues prennent la teinte rouge cramoisi, et je comprends que mon instinct est bon, et que j'ai touché une corde sensible.

-          Et tu es persuadé que je ne comprendrais pas parce que je suis trop dans les règles ? Je continue.

Elle ne répond pas, visiblement prise dans un dilemme.

Je propose :

-          Tu t'es déshabillée sur Périscope ?

Cette fois elle éclate de rire, et rassuré, je souris.

C'était évidemment un test, et je sais maintenant que quoiqu'elle me cache, ça ne concerne en rien le sexe, et ça me rassure.

-          Mais bien sûr, répond-elle en riant. Et je fais des appels coquins avec des inconnus sur internet.

-          Mon dieu, j'espérais que ce soit moins grave que ça.

-          Ta sœur est une pute, c'est cool non ? Rie-t-elle.

-          Très, surtout si tu partages ce que tu gagnes.

La conversation dérive aussitôt, je m'en aperçois, mais ne rappelle pas Thalia à l'ordre.

Quel que soit ce secret qu'elle me cache, je sais que si elle ne m'en parle pas c'est pour une bonne raison, et que de toute façon elle finira par craquer.

Je préfère attendre qu'elle m'en parle d'elle-même plutôt que de la pousser à me parler, je sais que c'est la meilleure méthode avec elle.

Nous arrivons chez nous rapidement, et comme la maison est à nous, on ne se gêne pas pour faire du bruit.

Je parlais des parents de JP qui sont riches, mais les nôtres ont pas mal d'argents aussi.

Notre père est juge aux prud'hommes, et notre mère avocate de renom.

Le salaire étant élevé pour les deux, ça se ressent dans notre décoration intérieure.

En revanche ils ont tous les deux très peu de temps à consacrer à Thalia et moi, et nous devons souvent nous débrouiller seuls pour tout.

De base, nos parents ne voulaient pas d'enfants, ils sont tombés amoureux en fac de droits et avaient déjà prévus tout leur avenir qui consistait en un traintrain quotidien de procès, paperasse et plaidoirie.

Mais voilà ce qui arrive quand la capote craque ou qu'on l'oublie dans le feu de l'action, bam, un fœtus.

Et en l'occurrence, pas de chance pour Mr et Mme Scavo, c'est deux fœtus qui se sont pointés dans le bide de la mère.

Ils n'avaient pas le cœur d'avorter, mais ils l'ont regretté quand ils ont appris qu'ils n'attendaient pas un mais deux enfants.

Je sais, des parents ne devraient pas avouer à leurs enfants qu'ils étaient non désirés.

Mais Thalia a hérité de leur sincérité malheureusement, nos parents ne se voyaient pas nous cacher un élément aussi énorme de leur vie, et cette explication a sûrement été donnée dans le but d'expliquer leurs nombreuses absences.

Bien sûr ils font le maximum pour qu'on ne soit pas malheureux, ils nous offrent tout ce qu'on veut, ils disent oui à tout, et payent même un taxi si on a besoin d'aller quelque part.

Mais tout l'argent du monde ne suffira jamais à remplacer l'amour de parents. Et Thalia et moi nous sommes toujours sentis de trop dans ce couple d'âmes sœurs.

C'est un peu pour ça aussi que je n'aime pas trop l'amour. Quand je vois à quel point ce peut être dévastateur pour les autres...

Thalia n'est pas comme moi, fleur bleue et romantique elle rêve souvent de pleins d'aventures à deux. Sans jamais toutefois trouver quelqu'un d'assez prévenant pour elle, elle finit toujours par souffrir. Heureusement pour elle, elle est assez volage et s'attache et se détache très facilement. Elle a le cœur brisé tous les mois mais s'en remet avec une facilité plutôt déconcertante.

Bon, je mentirais si je disais être complètement différent.

Sauf que je m'attache bien plus que Thalia, voilà la différence, alors je ne me laisse pas tomber amoureux, le peu de fois où s'est arrivé ça s'est mal fini pour moi et je m'en suis sortie avec des séquelles sentimentales.

Puis les filles ne s'intéressent pas toujours à moi en plus donc...

Je monte dans ma chambre en passant par le grand escalier en colimaçon, et réfléchis déjà à ce que je vais faire de mon temps libre.

Je compte me débarrasser très vite de mes devoirs, et ensuite me plonger dans un bon policier ou un roman de Maurice Leblanc.

J'entre dans ma chambre aux couleurs crème, et pose mon sac au pied de mon bureau.

Mon lit m'appelle soudain, alors je m'allonge sur le ventre, et laisse ma tête s'enfuir dans mon oreiller.

Je ferme les yeux, et m'autorise pour une fois à rêver, chose qui n'arrive que très rarement.

Soudain, quelques notes de piano me parviennent, très douces et très agréables.

Le rythme est à la fois vif et mélodieux, et je mets quelques secondes seulement à reconnaître la musique.

Et puis la voix de Thalia résonne à travers les murs. Au début elle est assez grave et calme, pleine de sérénités.

Et puis elle décolle légèrement en même temps que le piano ralentit, gagnant note après note le soprano de la voix de Thalia.

Elle gagne en puissance au fur et à mesure que la mélodie progresse, jusqu'au refrain où cette fois ma sœur se lâche complètement.

Les trémolos dans sa voix me donnent des frissons, elle chante Halo de Beyoncé à la perfection, c'est sa préférée, et à chaque fois qu'elle s'y abandonne elle y met tout son cœur.

Le couplet suivant est plus vif, et Thalia semble contenir sa voix avec maîtrise, comme elle l'apprend dans ses cours.

Quand le refrain reprend, ma jumelle y met de l'émotion plutôt que de la puissance, et les notes aigus qu'elle pousse sont impressionnantes.

Lorsque la chanson se termine en même temps que les notes saccadées du piano, je souris, et enfonce ma tête dans l'oreiller.

Thalia a du talent, c'est indéniable, et j'aimerai parfois qu'elle se fasse repérée plus que tout.

Nos parents étaient un peu désespérés en découvrant qu'ils avaient pondus une artiste, mais quand ils ont compris que Thalia, têtue comme une mule, ne lâcherait pas l'affaire tant qu'elle n'aurait pas ses cours de chants, ils ont cédé sans plus insister.

J'ai beau envier Thalia pour la chaleur qu'elle dégage et sa lumière, je sais qu'elle m'envie pour l'admiration et la fierté que nos parents ont pour moi.

J'ai le même esprit réaliste et de justice qu'eux, et ils auraient aimé que Thalia soit de même. Seulement ce n'est pas arrivé, et si moi je représente leurs espoirs, Thalia elle, est presque l'enfant ratée du couple de droit.

Pour cela aussi qu'ils ont imposés des barrières à ma sœur en la forçant à faire des maths plutôt que de l'anglais, et ma jumelle s'est battue pour ses cours de chants, mais a abandonné pour les maths.

Elle savait que si elle insistait trop elle n'aurait pas ce qu'elle veut, alors...

En revanche, et c'est dans des moments comme ceux-là que je reconnais que Thalia est plus intelligente que ce à quoi on peut s'attendre, elle a accepté de prendre l'option maths en échange d'un piano à queue.

Ce qui coûte les yeux de la tête évidemment, mais quand Thalia a quelque chose en tête, elle est plus déterminée que jamais.

Je m'endors, épuisé, alors que Thalia entame Le mistral gagnant de Renaud.

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