Localisation, caractéristiques et environnement

Le système d'Haven est situé dans la plus éloignée et la moins connue des régions de Vega: la galaxie de Zenthara, numéro 9 dans les systèmes de navigation interstellaires.

Distante de son étoile, la planète se trouve en bordure de la zone habitable et effectue une orbite complète en deux cent soixante jours standards. Elle serait complètement prise dans les glaces sans le puissant effet de serre de son atmosphère. Couverte par un océan d'eau salée, Haven ne compte aucun continent émergé, seulement des archipels d'îles plus ou moins vastes. La gravité est de 9,6g et l'air est parfaitement respirable.

À l'équateur d'Haven, la température descend rarement sous les 20 degrés. Saison sèche et saison des pluie se succèdent sur une rotation, soit huit mois standards. Les violents orages de la seconde sont les principales sources naturelles d'eau douce de la planète. 

Un volcanisme sous-marin actif brasse des grandes quantités de métaux et de cristaux utiles à l'industrie depuis les profondeurs du manteau; de profondes failles océaniques creusées par l'activité tellurique favorisent notamment l'accumulation de deutérium, l'isotope stable servant de carburant aux vaisseaux spatiaux.

Cependant l'exploitation de ces richesses sous-marines nécessite une maintenance et un investissement initial élevé.

Les océans d'Haven abritent une faune et une flore riches et diversifiées, peu étudiées faute de moyens pour lancer des campagnes d'exploration et de collecte de spécimens. Les colons ont appris à exploiter les espèces utiles susceptibles d'être consommés... Et à craindre les créatures les plus dangereuses.

De rares espèces ont entrepris de coloniser les rares terres émergées, où elles font face à peu de prédateurs ou de concurrents. Les griffeurs sont les plus visibles; il s'agit d'oiseaux amphibies, se divisant en une myriade de sous-espèces de couleur et de tailles variées. Peu craintifs et opportunistes, l'arrivée des humaines leur a offert de nouvelles sources de nourritures ainsi que des zones émergées où nicher. Ils vivent en groupe et pondent des œufs. Les plus gros spécimens ne dépassent pas la taille d'un sac à dos.

Il ne semble avoir existé aucune civilisation intelligente autochtone sur Haven, même si le manque d'exploration des fonds océaniques rend cette affirmation présomptueuse.

De nombreuses espèces d'algues jouent un rôle capital dans l'écosystème, nourrissant la faune et alimentant l'effet de serre sans lequel la planète ne serait qu'une banquise glaciale.

Population

Seul monde habité dans un rayon d'une trentaine d'années-lumières, Haven compte près de 54 000 résidents. Aux standards de Vega c'est une colonie de taille modeste, mais sa position dans un secteur particulièrement isolé en fait un avant-poste de ravitaillement clé pour les rares explorateurs, contrebandiers et marchands évoluant aux marges de l'univers.

Malgré un faible effectif de militaires, le puissant réseau de défense sol-espace automatisé dont est doté la colonie a dissuadé les pirates de venir tenter un raid, qui n'offrirait de toute façon qu'un maigre butin. Mal entretenu, ce système de défense s'amenuise au fil des années mais reste redoutable.

Haven dispose de modestes installations minières sous-marines encore en fonctionnement qui subviennent à peine à ses besoins, dégageant un faible excédent de deutérium. Des dizaines de mines et d'usines à l'abandon n'ont pu être réactivées ou démantelées vu le manque de moyens.

Initialement entièrement automatisée et contrôlée par IA, l'économie a cruellement souffert du bogue catastrophique connu sous le nom de Blackout. Remplacés en urgence par de la main d'œuvre humaine, les installations robotisées ont subi des pertes de productivité, avec un taux d'accidents graves extrêmement élevé.

Aujourd'hui la colonie dépend de ses importations, essentiellement financées par la vente de deutérium et l'aide humanitaire fournie par la lointaine Triplice. Après des années d'effort, la planète a su assurer une fragile autonomie alimentaire à base de pêche et de cultures d'algues comestibles.

La population d'Haven est divisée en deux catégories; les Fondateurs et les Hôtes.

Cette partition se retrouve dans les deux centres de population de la planète: Haven-City et Récif.

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Haven-City

Bâtie par les interfaces contrôlées par l'intelligence artificielle Delta et les premiers colons sur une des rares îles émergée, Haven-City compte plus de 3 000 résidents. Un rempart circulaire de bâtiments et d'installations ultra-modernes entoure une ville pavillonnaire où réside la majorité des habitants. Une partie de l'île a été conservée dans son état naturel pour des extensions futures qui n'ont jamais vu le jour suite au Blackout.

Largement autosuffisante grâce à des fermes sous-marines, un réseau de panneaux solaires performant et un système de recyclage de l'eau douce, Haven-City n'a connu que quelques mois de pénuries après le Blackout, retrouvant rapidement un niveau d'approvisionnement optimal.

Les laboratoires d'Haven mènent des recherches dimensionnelles de haut niveau, et sont la raison essentielle du financement continu par la Triplice d'une lointaine colonie sans intérêt commercial ou stratégique.

La tour du Conseil, parfois surnommée tour des Fondateurs, abrite le gouvernement planétaire. Les Fondateurs y détiennent trois sièges sur cinq, s'assurant une majorité systématique. Les deux représentants des Hôtes, élus, n'ont de cesse de dénoncer cette mainmise.

Un pont avec plusieurs niveaux (routier, magnétique et sous-marin), relie directement Haven-City au spatioport et à Récif.

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Récif

Construit sur un haut-fond, le spatioport d'Haven a servit de zone d'accueil temporaire pour la flotte de réfugiés accueillie par les Fondateurs.

Ce qui ne devait être qu'une solution transitoire est devenu un habitat permanent après le Blackout. Sans les ressources industrielles pour bâtir une cité moderne, un bidonville d'abris bricolés dans les carcasses de vaisseaux d'évacuation a poussé sur la mer. Cet assemblage bricolé de bâtiments rouillés et de passerelles s'étend autour du spatioport dans une certaine anarchie, avec des conditions de vie difficiles pour ses milliers d'habitants.

Depuis la grève générale des Hôtes, le programme de rénovation de Récif a engloutit l'essentiel de la production de la colonie. Une ville nouvelle remplace peu à peu le bidonville: le district Alpha. Près de la moitié des habitants de Récif ont ainsi été relogés. Environ un tiers des Hôtes sont employés au sein de l'économie officielle de la planète; les autres vivent de l'aide humanitaire distribuée par les Fondateurs. L'économie informelle de Récif offre de maigres subsides, et les trafics en tout genre sont légion.

Le Mouvement de Libération des Hôtes assure largement la gestion de Récif, à l'exception notable de la sécurité... Du moins en théorie; en pratique, les gangs et des milices d'habitants concurrencent les Gardiens, trop peu nombreux pour assurer l'ordre public.

Les Hôtes viennent de plus d'une douzaine de planète, fuyant l'effondrement de leurs mondes d'origine. La situation difficile après le Blackout a créé l'embryon d'une nouvelle identité culturelle commune. Les tatouages sont très répandus, notamment chez les partisans du Mouvement. Des factions rivales se disputent en permanence la direction l'organisation, aussi variées que les Hôtes eux même. Seul la défiance envers les Fondateurs offre une cause commune, mais les représentants se querellent sans cesse sur leurs moyens de lutte.

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Paradize

Retirés sur un archipel éloigné d'Haven-City et de Récif, plus d'une centaine d'Hôtes et une poignée de Fondateurs vivent à l'écart de la civilisation. Ils refusent la technologie, vivent de la pêche et d'un peu d'agriculture, mais sans source d'énergie fiable ni installation médicale, leur survie dépend en grande partie de stocks (médicament et nourriture) discrètement fournis par leurs sympathisants à Haven-City et à Récif.

Le Mouvement et les Fondateurs semblent ressentir une égale répulsion envers ces séparatistes, craignant sans doute que ce modèle se généralise.