Partie 3
Après avoir partagé un paquet de chips et rationné la nourriture de Chica à une petite tasse, ils décidèrent d’aller se coucher. Ces choses devenaient toujours plus actives lorsque le soleil se couchait. Elles ne dormaient jamais mais étaient plutôt docile en journée. La nuit, cependant, elles étaient bien plus agressives et perceptives au moindre bruit. Mark se blottit contre Chica sur le matelas, gardant Becky proche de lui. Chica mâchouillait un de ses jouets mous et silencieux, conditionnée à cette nouvelle manière de vivre. Elle dormait lorsqu’ils dormaient et mangeait seulement lorsqu’ils mangeaient. Elle était même retournée au tapis de dressage pour faire ses besoins. Il ne pouvait pas prendre le risque qu’elle fasse du bruit en la sortant. Mark caressa son poil soyeux, surtout pour se calmer lorsqu’un cri strident se fit entendre à l’extérieur. De l’autre côté de la pièce, Sean se redressa d’un coup, attentif au bruit, avant de dire nerveusement à Mark :
-Le Lécheur est de retour…
-Ouai… Il a l’air de bien aimer le quartier. Peut-être qu’il a infecté le chien qu’on a vu tout à l’heure, répondit Mark doucement par habitude, en hochant la tête.
-T’as déjà pensé au fait qu’on puisse être les dernières personnes en vie ? demanda Sean la voix tremblante, passant ses bras autour de ses jambes.
-Non. Si on a réussi à rester caché aussi longtemps, alors d’autres ont pu le faire aussi, répondit Mark honnêtement, se relevant légèrement en prenant appui sur son coude.
Sean hocha la tête d’un air grave, fixant ses baskets d’un regard vide. Mark voulut le réconforter et lui redonner espoir… mais qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Rien ne pourrait vraiment lui remonter le moral. Pas quand ils avaient tous les deux consciences de ce qu’il se passait. Sean finit par se recoucher, face au mur. Même si Sean faisait de son mieux pour le cacher, Mark pouvait l’entendre pleurer faiblement. Les yeux de Mark commencèrent eux aussi à s’embuer de larmes en pensant à sa famille. Il donnerait n’importe quoi pour savoir s’ils allaient bien. Mais il retint ses larmes, se blottissant tout simplement contre Chica. Dehors, de l’autre côté de la rue, on pouvait vaguement entendre des poubelles être renversées et du verre se briser. Il détestait la nuit. C’était difficile de s’endormir quand votre corps était terrifié que quelque chose s’introduise chez vous. Mark et Sean se redressèrent d’un coup en entendant quelqu’un hurler de l’autre côté de la rue. Chica émit un faible gémissement en réponse. Les hurlements ne durèrent qu’un court instant avant que le cri perçant du Lécheur ne les remplace, et que tout redevienne silencieux.
Chica recoucha sa tête, gémissant doucement. Mark lui caressa le dos pour la calmer, ses yeux se posant sur Sean. Sean tremblait, des larmes coulant le long de ses joues alors qu’il fixait le couteau de chasse de Mark. Mark tendit sa main libre vers la joue de Sean, la touchant avec douceur. Sean tourna brusquement la tête, son regard larmoyant se verrouillant sur celui de Mark. La peur qui se reflétait dans les yeux bleu brillant de Sean était presque insupportable. Mark savait que Sean avait déjà souffert de dépression. Ses yeux fixés sur les siens, il réconforta Sean comme un parent essayant de calmer un enfant apeuré :
-Ça va. Tout va bien.
Plus de larmes se mirent à couler sur les joues de Sean, avant qu’il ne se rapproche pour enlacer Mark. Mark serra Sean dans ses bras, essayant de rester fort. Chica et Sean avaient tous les deux besoin de lui pour continuer. Mark essaya de penser à quelque chose à faire pour le distraire pendant que Sean tremblait dans ses bras. Il pensa à jouer à un jeu de société à la lumière de la lanterne. Quand une vitre se brisa quelque part dans la maison ! Chica se retourna brusquement pour se mettre à grogner, forçant Mark à abandonner Sean pour lui sauter dessus.
Il la cloua au sol, gardant sa gueule fermée. Sean saisit sa bat et éteint rapidement la lumière. Plongeant la pièce dans l’obscurité la plus totale. Quelque chose s’approcha à pas lourd dans le couloir. De faibles grognements et des gargouillis suivirent, devenant de plus en plus fort en approchant la porte. Un Cracheur. Mark caressa Chica pour la garder calme, tout en gardant une prise ferme sur son museau. La pièce était aussi insonorisée que possible pour tous ceux qui étaient à l’extérieur de la maison… mais à l’intérieur ? Quelque chose heurta la porte assez fort pour la faire trembler dans ses gonds. Chica se tortilla en essayant de se libérer. Mark ne la lâcha pas, ses yeux étaient fixés dans l’obscurité, à l’endroit où se trouvait la porte. Quelque chose frôla la porte de manière menaçante. Est-ce qu’il écoutait à la porte pour trouver une raison de l’enfoncer ? Mark retint sa respiration. Après une longue pause, le Cracheur éternua et s’éloigna. Continuant le long du couloir. Même après qu’il fut parti, Mark ne bougea pas et ne relâcha pas Chica. Il pouvait revenir à tout moment. Il était presque soulagé d’entendre au loin, un cri strident et un aboiement déformé.
Le Cracheur fit rapidement demi-tour, ses pas tonitruant dans le couloir et des bruits écœurant s’échappant de son ventre, alors qu’il se précipitait en dehors de la maison. Après avoir entendu le bruit du verre se faisant piétiner, Mark attendit encore cinq bonnes minutes, avant de finalement relâcher Chica. Chica renâcla et se releva pour se secouer et se gratter l’oreille. Les muscles de Mark étaient en feu lorsqu’il se détendit enfin, laissant échapper un soupir de soulagement. Ils n’avaient pas eu de rencontre aussi tendu depuis un moment. Il en voulait un peu à la personne de l’autre côté de la rue. Sa capture a mis toute la meute du quartier sur les nerfs. Ils allaient chercher plus attentivement cette nuit. Sean le chercha dans le noir pour s’asseoir à côté de lui. Mark chercha à l’aveuglette le bras de Sean avant d’agripper fermement son épaule. C’était très réconfortant de savoir que Sean était ici, avec lui. Les mains de Sean cherchèrent son torse avant de se glisser vers ses épaules. Mark le laissa faire, pensant qu’il allait de nouveau l’étreindre. Au lieu de ça, Sean tint son visage entre ses mains tremblantes et posa ses lèvres sur les siennes. Le corps entier de Mark se tendit à nouveau. Son bras poussa faiblement contre le torse de Sean pour lui signaler d’arrêter.
Sean l’ignora. Ses lèvres prenant désespérément possession des siennes dans un tendre baisé. Un baisé remplit de désir. Mark essaya d’y résister, il savait qu’il pouvait facilement repousser Sean, mais ses pensées se tournèrent vers Amy. Elle lui manquait tellement. Il espérait si fort qu’elle aille bien. Il voulait tellement être capable de l’embrasser à nouveau que son corps le trahi. Dans le noir, ses yeux ne pouvaient pas faire la différence. Et alors que ses mains se rétractaient du torse de Sean pour agripper ses épaules et le repousser, il réalisa à quel point le corps de Sean était fin. Sa curiosité prit le dessus tandis que ses mains glissèrent d’elles même le long du corps de Sean jusqu’à sa taille, appréciant ses courbes féminines. La peur qu’il avait précédemment ressentie se transforma en une passion fulgurante. S’il devait mourir ce soir… Il voulait détourner son attention vers le peu de bonheur qu’il pouvait avoir, même si ce n’était qu’un instant. N’importe quoi pour repousser le bruit des créatures affamées qui patrouillaient. N’importe quoi pour donner à son cœur une nouvelle excuse pour battre aussi fort. Il sentit Sean se mettre à cheval sur ses genoux, le forçant à ajuster légèrement sa position pour le maintenir en place dans l’affaissement du matelas. Le bruit sec de boutons s’ouvrant fut le signal qu’attendaient les mains de Mark pour remonter le long du corps de Sean et toucher la peau de son torse nu. En caressant la peau douce et chaude de Sean, les doigts de Mark se mirent à brûler d’un désir de toucher chaque centimètre carré de son corps.
En pressant ses mains contre la chair de Sean, il pouvait sentir les courbes musclées de ses abdos menant au muscles de ses pectoraux. Mark se mordit la lèvre lorsque ses pouces caressèrent les quelques poils soyeux de son torse. Bien que cela brisa l’illusion qu’il était avec Amy, il aima la sensation de ses poils. Il aima le fait qu’il pouvait sentir le cœur palpitant de Sean, lorsqu’il posait son pouce au bon endroit. Sean laissa échapper un profond soupir avant d’inspirer brusquement en émettant un faible gémissement guttural lorsque la pulpe des pouces de Mark effleura les tétons légèrement durcis de Sean. Pour plaisanter, Mark plaça ses mains pour recouvrir entièrement les pectoraux de Sean avant de les serrer légèrement. Sean gloussa et saisit faiblement ses poignets pour les maintenir en place un moment. Mark eut un petit sourire en coin. Amy n’avait pas beaucoup de poitrine, mais il aimait ça. Etonnamment, le torse de Sean était plutôt similaire au sien. La seule difference majeure était qu’elle avait de la chair là où, les muscles tendu de Sean étaient. Sean se pencha légèrement en avant, poussant Mark à s’allonger sur le matelas. Mark ne résista pas, il glissa une de ses mains vers la nuque de Sean pour s’en saisir et l’entrainer dans un autre baiser.
Les lèvres de Sean s’emboitaient parfaitement avec les siennes. Les caresses de leurs lèvres étaient si passionnées que Mark en avait le souffle coupé. Les mains de Sean commencèrent à caresser le torse de Mark, palpant les muscles de ses pectoraux par-dessus sa chemise. Mark gémit contre ses lèvres, sa main libre glissant le long de ses côtes, caressant sa peau lisse, jusqu’à sa hanche. Le jean de Sean était si serré, il était honnêtement impressionné par le fait qu’il puisse se pencher de cette manière sans le craquer. Enroulant ses doigts autour de la taille de son pantalon, il les fit glisser jusqu’aux boutons à l’avant. Au-dessus de lui, Sean gémit doucement dans leur baisé, faisant naître un sourire malicieux sur les lèvres de Mark. Le problème avec le fait que le pantalon de Sean était si serré, c’était que même avec ses doigts juste enroulé autour de la taille, il pouvait sentir la bosse caché entre ses jambes. Tout en continuant d’embrasser Sean, il commença à déboutonner le jean de Sean. L’ouvrant facilement, il y glissa toute la main pour caresser les parties génitales de Sean à travers ses sous-vêtements. Sean se mit à gémir de façon libidineuse dans leur baisé ardent, et écarta un peu plus ses jambes par-dessus les hanches de Mark. Si Sean le voulait de cette manière, alors il était temps d’établir quelques règles de bases.
Il devait établir ici et maintenant le fait qu’il serait le dominant de cette brève liaison. Parce que c’est ce que c’était pour lui. Un simple moment de plaisir. Quelques instants de folie face à la situation stressante dans laquelle ils étaient. Rien de plus. Il était toujours hétéro. Ca n’y changeait rien. C’est ce qu’il continuait à se dire. Il devait y croire. Il ne pouvait pas expliquer ça autrement. Les lèvres de Mark se séparèrent de celles de Sean, le souffle court, il voulut confirmer tout ça avec lui :
-Sean…Avant qu’on continu… Tu sais que je suis…
Sean s’empressa de prendre possession de ses lèvres pour le faire taire. Mark supposa qu’il savait et qu’il ne voulait pas y penser. Alors, il continua. Mark enleva sa main du pantalon de Sean et se redressa juste assez pour les faire rouler sur le matelas. Les mains de Sean se dirigèrent vers la taille de Mark, prenant le bas de sa chemise pour le soulever lentement le long de son corps. Mark le laissa lui retirer sa chemise, avant de glisser les phalanges de ses doigt le long de son torse jusqu’en bas de son abdomen plutôt fourni. Sean releva ses jambes sur le matelas pour les presser contre Mark. Tandis que la main de Mark arrivait au bord de ses vêtements, il la retourna pour glisser ses doigts sous l’élastique de son sous-vêtement.
Sean arqua le dos avec un gémissement de plaisir à peine contenu. Mark glissa doucement ses doigts sous le membre chaude et palpitant de Sean. Son esprit lui disait d’arrêter, mais il s’était trop impliqué pour faire marche arrière maintenant. Se penchant vers Sean, il effleura du bout des lèvres son cou, cherchant ses lèvres entrouvertes dans le noir. Entre plusieurs halètement, la voix claire de Sean se fit entendre contre ses lèvres alors qu’ils s’embrassaient :
-Mark… Je…Je t’ai…
Mark pressa rapidement ses lèvres contre les siennes. Il ne pouvait pas le laisser finir cette phrase. Il ne voulait pas entendre ces mots. Ca ruinerait tout. Ça l’a toujours fait. Enveloppant le membre de Sean dans sa main, il commença à le caresser. Avide d’entendre ses gémissements. Les mains de Sean se battirent avec la ceinture de Mark pour ouvrir son pantalon. Le corps de Mark se tendit en sentant les mains de Sean se glisser lentement dans son pantalon pour le caresser aussi. Mark se força à penser à Amy, obligeant son esprit à croire que c’étaient ses mains sur son membre. Ils se touchèrent l’un l’autre jusqu’à ce que Mark en soit essoufflé et réduit à se frotter ardemment contre Sean pour assouvir son désir. C’est alors que Sean l’embrassa sur la joue, à bout de souffle lui aussi.
-Mark, arrêtes. Je te veux en moi.
Mark fit semblant de ne pas l’entendre. Enfouissant à la place son visage dans le creux de son cou. Il accéléra le rythme qu’il avait établie sur le membre de Sean tout en embrassant son cou. Il refusait d’aller aussi loin. Ça, ça allait, mais il n’avait pas aussi désespérément besoin d’une distraction. Sean arqua le dos en levant sa main pour mordre son bras afin d’étouffer le gémissement de plaisir intense qu’il émit. Mark eut juste à entendre son cri de jouissance étouffé et à sentir son jet de sperme chaud sur sa main pour sentir son orgasme approcher. Mark grogna dans le cou de Sean, le corps tendu alors qu’il jouissait. Il se redressa ensuite, lentement et faiblement, sur ses membres. Ca faisait un moment qu’il ne s’était pas sentit comme ça. Des mois. Se laissant tomber sur son côté du matelas, il laissa échapper un profond soupir. Il était épuisé maintenant. Sean gloussa faiblement dans le noir, et lui dit, essoufflé :
-Ça valait le coup, hein ?
Mark était à moitié endormis lorsqu’il répondit par un « hm ». Sean se retourna en passant un des bras de Mark par-dessus son corps. Après ça, Mark s’endormi. La seule chose qui le réveilla était sa montre, pour l’informer que c’était l’aube. Mark émit un grognement à moitié endormi, levant son bras pour appuyer sur le bouton snooze de sa montre.
En se forçant à ouvrir les yeux, il entendit soudainement le bruit faible des parasites et se redressa brusquement. La lanterne était allumée et Sean était devant, assis en tailleur, avec une radio à manivelle. Mark se détendit et se rallongea sur le côté pour lui demander d’un voix encore endormi :
-Qu’est-ce que tu fais ?
-Je ne sais pas. Je l’ai trouvé dans un des sacs et j’ai voulu voir si elle marchait, répondit-il doucement. Il leva légèrement la radio avant de continuer à régler le signal.
Mark le regarda faire pendant un moment. Sean semblait plus calme aujourd’hui. Ses yeux n’étaient plus aussi rouges et fatigués. Il était plus concentré aujourd’hui. Mark s’éclaircit la voix, l’air mal à l’aise, avant de commencer à dire sur une voix douce :
-Sean…à propos de la nuit dernière. Je pense qu’on devrait parler de ce qu’il s’est passé.
-Vraiment ? Je pense qu’on sait tous les deux ce qu’il s’est passé… marmonna innocemment Sean, un sourire au coin des lèvres après avoir laissé échapper un rire.
-Ce n’est pas ce que je voulais dire. Sean, ce qu’on a fait… Commença à répondre Mark sur un ton sérieux, levant les yeux au ciel.
Soudainement, Sean le fit taire, levant la radio pour écouter plus attentivement. Mark serra les dents, légèrement offensé, jusqu’à ce qu’il l’entende aussi. Une voix.
Mark se redressa subitement en lui faisant signe de lui donner la radio. Sean la lui passa sans poser de question. Minutieusement, Mark régla un peu mieux la radio avant d’augmenter le volume pour entendre un message être diffusé haut et fort :
-Attention à tous les survivants. Nous avons de la nourriture et un abris. Nous avons des médecins et des militaires entrainés. Vous n’êtes pas seuls. Si vous pouvez vous rendre à Hawthorne, dans le Nevada. Nous sommes au sud de Walker Lake. Nos patrouilles peuvent vous y conduire. Je répète. Hawthorne, dans le Nevada. Au sud de Walker Lake. Nous sommes en sécurité et nous prospérons.
Mark croisa le regard de Sean et pour la première fois, une lueur d’espoir les envahi.
A suivre…
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