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Chapitre 17 (partie 2)

Et la cavalerie s'écrasa pitoyablement contre le mur des citoyens maloïaroslaves. Vadim montra là une fermeté impitoyable qui surprit les hordes de Melchior. Mes hommes avaient sans doute contribué à ce succès, mais je dois avant tout saluer l'homme qui était à l'origine de cet exploit.

Ce fut le premier échec adélien. Et l'espoir revenait au sein des micro-sociétés. C'est aussi à ce moment-là que le roi Guillaume décida d'agir avec plus de forces. »

Au sein du gouvernement adélien, nous ne pouvions qu'observer, en spectateurs atterrés, les massacres qui se commettaient d'un bout à l'autre de l'Antarctique. Notre souverain y était totalement insensible, soit qu'il comprenait qu'il n'était pas de son ressort de l'en empêcher, soit qu'il approuvait toutes ces calamités. Mais nous ne pouvions pas restés les bras croisés sans agir :

- Je vais lui parler. Je vais mettre en jeu mon titre d'amiral et il sait qu'il ne peut pas se passer de moi. Je vais lui expliquer ce qu'il risque à agir ainsi, me dit un soir François.

Mais que pouvaient les mots face aux sentiments d'inquiétude et de peur ? Guillaume écouta longuement les arguments avancés par mon mari. On connaissait les risques de la féodalité. Les vassaux cherchaient par tous les moyens qui étaient en leur possession à limiter le pouvoir du roi, voire à remplacer leur suzerain. Les puissances de Melchior et d'Elior, Victor et Hector qui se constituaient eux aussi de formidables territoires en Antarctique étaient telles qu'elles menaceraient bientôt le trône du souverain adélien ou le réduirait à l'état de pantin. Ce n'était plus seulement une question de morale ou d'idéologie : il était temps d'agir.

Guillaume se laissa-t-il toucher ? Nous devinions toujours, derrière l'être glacial conditionné par sa rude fonction, l'homme intègre et charismatique des premiers jours de la Transition. Mais il devenait impossible de prévoir ses décisions. Il menaça François d'ostracisme s'il le remettait de nouveau en question et le démit de ses fonctions d'amiral.

C'était osé de la part du roi. Lorsque la nouvelle fut publique et que les marins surent qu'ils perdaient leur amiral, des remous de colère parcoururent les rangs. Rien de grave, mais cela prédisait déjà la suite des événements. On vit les hommes hésiter dans leur allégeance, pester contre la décision du souverain et tenter de faire revenir François. Mon mari ne faisait rien pour les y encourager : il voulait rester en tout bon citoyen. Nous prévoyions pourtant déjà notre rupture et nous aurions pu l'annoncer dès ce moment-là. Mais pour conserver le soutien des hommes, il fallait paraître intègre et pousser l'autre à l'erreur. En ne réagissant pas, François mettait ainsi Guillaume en position difficile puisqu'il apparaissait bien plus comme un tyran.

Je me rappelle le retour de mon époux dans la cabane après la piteuse nouvelle de son renvoi de l'amirauté. J'avais senti la colère monter rapidement et j'avais juré à mon tour de tenter une nouvelle action. Au conseil d'Etat, seul organe prévu par la constitution capable de renverser le souverain, j'avais proposé l'abdication du roi. Mais je m'étais emportée trop vite, en oubliant combien la politique demande du temps et de la patience. Nombreux avaient cru que je ne cherchais qu'à récupérer le pouvoir par le biais de mon fils héritier et l'on s'était élevé contre moi sans que je ne puisse rien faire. Le soir, Guillaume avait réussi à me glisser quelques remarques acerbes et méprisantes qui me firent mal au cœur. Je compris qu'en offrant la succession royale à mon fils, le roi avait bridé mon opposition : quoi qu'il arrive, je devais soutenir la continuité du pouvoir.

Non, nous n'étions pas heureux. Plus les jours passaient et plus notre colère grondait. Nous en venions à nourrir du ressentiment contre tous les habitants du village qui ne nous soutenaient pas, pestant contre leur soumission, leur immobilisme et leur avidité à recevoir les bienfaits répandus généreusement par Guillaume. La situation allait vite devenir intenable, mais passer le cap ? Tout quitter ? Le continent nous serait bientôt fermé au vu de la vitesse à laquelle allaient les conquêtes. Alors que faire ?

Et il y eut ce jour où je rentrai du sanctuaire en poussant le landau. J'avais l'esprit ailleurs et je ne regardai pas trop autour de moi. On m'avait une fois de plus insulté pour avoir esquissé une tentative de renversement du roi. Et d'autres m'avaient assuré leur soutien. Une guerre civile... Si j'en prenais la tête, nous allions vers une guerre civile. Moi qui faisais tout pour l'éviter. Que faire ? J'avais l'esprit plein de dilemmes.

Et Melchior surgit soudainement et m'attrapa avec violence. J'ignorais sa présence à la capitale de l'Adélie, aussi j'ouvris de grands yeux étonnés, vite effrayés lorsque je notais les flèches dans son dos. Le jeune homme aux beaux yeux bleus et boucles brunes ne me faisait plus peur, mais je craignais un geste irréfléchi de sa part.

- J'ai su ce que tu avais fait, Agathe ! On en profite, c'est cela ? On a récupéré une portion de pouvoir avec son héritier et on cherche à éliminer les obstacles ? Il fallait que je te dise, je ne te laisserai jamais faire.

Il me relâcha et se tourna vers le landau pour observer les trois enfants. Mon cœur se serra et je crispai mes poings alors qu'il continuait :

- C'est le petit à droite, c'est cela ? Il a bien l'étoffe d'un roi. Oh, tu ne sais pas dans quoi tu te lances, ma petite...

- Ce n'est pas ce que je voulais faire. On aurait pu envisager une autre régence, un renforcement des pouvoirs du conseil d'Etat... Je ne voulais pas le pouvoir, je voulais juste...

- Si naïve. Ou tu donnes une fausse image de toi, ou tu manques de jugeotte... Tu veux du pouvoir ? Tu veux des richesses ? Je peux t'en donner. Il me suffit de le demander à Guillaume. En faisant partie de l'élite, on se satisfait de toute situation. Et si tu sais attendre, ton gosse t'en donnera bientôt suffisamment pour que tu n'aies plus à te plaindre de quoi que ce soit.

- C'est un dialogue de sourd. On ne parle pas de la même chose...

- C'est toujours la même chose. Prend garde à ton petit... Il pourrait lui arriver quelque accident.

Et il s'enfuit précipitamment me laissant sous le choc. Les larmes montèrent brusquement et je me dépêchai de revenir vers le village, dans la maison où je retrouvai quelques sentiments de sécurité. Je fondis en larmes dans les bras de François et lui racontai entre deux sanglots la terreur qui m'habitait.

- Il faut partir, François ! Il faut partir !

- On va partir, Agathe. Cette fois, je te le promets. On rassemble des vivres et on s'en va.

Melchior et moi ne parlions pas le même langage. Et le bien, le mal... Ils n'avaient pas, pour nous, la même signification. Jamais on ne pourrait se comprendre et cela me désespérait. Est-ce qu'il allait attaquer mon enfant ? Est-ce qu'il allait corrompre son cœur pour un peu plus de richesse et de pouvoir ? Oh, il en était capable et je commençais à comprendre pourquoi.

Nous avions, tous deux, deux conceptions du monde radicalement différente. Melchior voyait le bien et le mal de façon relative aux individus : seul comptait ce que lui jugeait bien ou mal. L'homme était indépendant de toute règle autre que celles qu'il édictait dès lors que la structure de la société s'était effondrée et que l'Etat n'était plus à même de lui fournir des valeurs stables. Pourquoi s'embêter de règles ? Rien n'existait d'autre que le hasard et le monde était fait seulement de matière, éternelle, sans âme, ni esprit. Les excès, les horreurs, les monstruosités lui étaient grandes ouvertes et il se délectait d'une liberté mauvaise et destructrice.

Et moi... J'avais, chevillée au corps, l'idée que les principes du bien et du mal nous dépassaient et cela me demandait sans cesse un courage surhumain pour ne plus vivre seulement pour moi, mais aussi pour les autres et vers ce qui avait un jour impulsé un commencement à notre univers. Dieu.

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