En fin février nous trouvions un travail de saisonnier agricoles. Se lever à 5 heures, conduire notre petit bonhomme chez ses arrières grands parents, et aller travailler quelques heures. Ce n'étais pas des longues journée, maximum cinq heures de travail. C'était un bon travail, passionnant, avec des collègues et un chef géniaux et le plus important : on était ensemble.

Le contrat c'est arrêté le 10 juin 2023 et nous avons alors chercher un autre emploi. Nous avons passé trois semaines à chercher un emploi commun, mais c'était peine perdu. Aucun patron ne veut d'un couple dans son entreprise.

On s'est décidé à ce que mon conjoint parte travailler, et que je reste à la maison avec notre fils. L'idée de me plaisait pas, à lui non plus. Il commençait à montrer des signes d'une petite dépendance affective. Nous étions des êtres inséparables qui étaient conçus pour être ensemble. Mais il le fallait.

Si je vous écrit mon histoire, c'est parce qu'aujourd'hui même mon copain a un entretien d'embauche. Au moment où j'écris ses lignes, le 19 juillet 2023, il est partit depuis deux heures, seul, et je ne ressens aucune douleur. J'ai réussi à passer outre ma dépendance affective. Je l'ai boudé il y a quelque jours quand il m'a annoncé avoir obtenu un entretien, je l'ai gardé éveillé jusqu'à trois heures du matin, j'ai tenté de le faire rester ce matin. Mais il est partit, j'ai fermé la porte et je n'ai pas pleuré. Pas une seule larme.

Je me suis évidement entraîné pour ça, je lui ai demandé à plusieurs reprises de faire les courses sans moi durant ces quatre dernières semaines. Jamais plus de trente minutes. Et voilà qu'il est partit aujourd'hui pour un entretien d'embauche. Je n'ai pas versé une larme. Et je ne le detesterai pas non plus quand il sera rentré, parce que je suis décidé à me défaire de cette dépendance.

Évidemment je ne suis pas encore guéris, et il faudra encore que je prenne sur moi quand il partira travailler pour de bon. Ce ne sera pas facile, mais ce n'est pas impossible. Je me sens capable, bien plus qu'il y a un an. On a traversé l'enfer ensemble, et maintenant il nous reste à traverser le futur ensemble ; avec à nos côtés un petit bonhomme qui nous remplie de joie.