Chapitre 8 - « C'est un chien. »
« Tu sais, je me suis toujours demandé ce que ça faisait d'être un chien et pas un chat. »
Je me retournai doucement vers Percy qui était couché à côté de moi sur mon lit alors que j'avais un livre sur les genoux. « Pardon ? »
« Et bien oui, sa vie être très différente tu sais. » Répondit-il en acquiesçant avec un air enfantin sur le visage.
Je fronçai les sourcils et le regardai comme si un troisième oeil lui avait poussé sur le front? « Évidemment qua sa vie est différente Percy, c'est un chien. »
Il leva les yeux au ciel et se redressa. « Oui, mais imagine un peu ça. Tu es un chien dans une famille américaine moyenne. Tous les jours, tu ne fais que dormir les trois quart du temps, jouer dehors afin de te dépenser un peu et manger le plus souvent possible parce que c'est ce qu'il y a de mieux. Et puis, n'oublions pas d'aller réclamer des câlins parce que c'est quelque chose d'indispensable pour passer une bonne journée. Ce n'est pas la belle vie ça ? »
Je le fixai pendant quelques secondes supplémentaires avant de me tourner à nouveau vers mon livre. « Traduction, tu veux un chien c'est ça ? »
« Quoi ? » Demanda-t-il avant de secouer la tête. « Non, enfin si, mais pas maintenant, mais ce n'est pas ça la question. C'est juste qu'un chien est toujours là pour son maitre alors qu'un chat est beaucoup plus indépendant et vit une vie dangereuse. Ça doit être bien mieux d'être un chien plutôt qu'un chat. »
J'haussai un sourcil et me tournai à nouveau vers lui. « Plus dangereuse hein ? D'accord, imagine ce scénario maintenant. Tu es un chien dans une famille américaine moyenne, mais ils commencent à avoir des problèmes d'argent et toi tu grandis. Ils decident donc de t'abandonner dans la rue et tu te retrouves tout seul avec aucune nourriture. Plus les jours passent et plus tu erres dans les rues à la recherche de quoi te nourrir, mais tu finis par te faire renverser par une voiture si tu n'es pas déjà mort de faim et de soif. Une vie heureuse et pas dangereuse n'est-ce pas ? »
Il me regarda avec de grands yeux pendant plusieurs secondes avant de se recoucher avec un grognement et les mains sur les yeux. « Tu es horrible. »
« Seulement réaliste. » Répondis-je en lui tapotant l'épaule.
Je me replongeais ensuite dans ma lecture, espérant pouvoir avancer de plusieurs pages avant qu'il ne m'interrompe encore une fois, mais apparemment je n'avais pas cette chance. « Tu as appelé ton père ? »
Je m'arrêtai de lire, mais ne levai pas la tête pour autant. « Non. »
« Et il t'a appelée lui ? » Continua-t-il, toujours sans bouger.
« Plusieurs fois oui. »
« Et tu n'as pas répondu ? »
« Non. »
« Pourquoi ? »
« Parce que je n'en avais pas envie. »
Il se redressa une nouvelle fois et m'observa avec un regard insistant. « Annabeth, tu aurais pu lui répondre au moins une fois, tu vois bien qu'il fait des efforts. »
Je soutins son regard avec une indifférence que j'espérais convaincante. « Il est peut-être un peu trop tard pour faire des efforts. »
« Peut-être, mais mieux vaut tard que jamais tu ne crois pas ? » Il soupira et secoua la tête. « Écoute, je pense que tu devrais lui laisser une nouvelle, tu l'as bien fait avec ta mère alors pourquoi pas lui ? »
Je me renfrognai. « C'est différent. »
« Ah oui ? » S'étonna-t-il avec sarcasme. « Et où elle est cette différence ? Parce que, personnellement, je n'en vois aucune. »
« Mon père n'est pas pardonnable car il a toujours été près de moi. » Répondis-je immédiatement puisque c'était la réponse toute préparée que je sortais à chaque fois que l'on me posait la question.
« Et ta mère l'a été depuis tes sept ans et tu lui as pourtant pardonnée. » Répliqua-t-il, sûr de lui. « Pour moi depuis tes sept ans ou toute ta vie ne fait aucune différence. Il s'agit de tes parents et je sais que tu finiras par le regretter si tu continues à l'ignorer comme tu es en train de le faire. »
Je le fixai pendant un instant sans rien dire avant de capituler en hochant la tête. « D'accord, je répondrais la prochaine fois qu'il m'appelle. »
« Bien. » Soupira-t-il en reprenant sa position initiale. « Ce que tu peux être têtue parfois, c'est dingue. »
Je le frappai sur l'épaule avec indignation. « Je ne suis pas- »
Mais je n'eus pas le luxe de terminer ma phrase puisque la porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaitre une Silena surexcitée et une Clarisse qui donnait l'impression de vouloir de vouloir partir le plus loin possible de cette situation.
« Annabeth ! » S'exclama la première avec un grand sourire avant de remarquer Percy qui se trouvait toujours à côté de moi. « Oh, salut Percy. » Elle se concentra ensuite à nouveau sur moi. « Tu ne devineras jamais ce qu'il vient de se passer ! »
« Des Aliens viennent de débarquer sur terre afin de la coloniser et de nous réduire en esclavage ? » Ils me regardèrent tous étrangement et j'haussai les épaules en montrant mon livre. « Ben quoi ? C'est ce qui se passe là-dedans. »
Silena balaya ma remarque de la main, son sourire réapparaissant sur ses lèvres. « Non, encore mieux. » J'avais du mal à voir ce qu'il y avait de bien dans une invasion d'Aliens, mais je lui fis signe de continuer. « Clarisse a un rendez-vous ! »
Percy essaya de retenir son rire, mais ce n'était pas un franc succès. « Qui pourrait être assez fou pour vouloir sortir avec elle ? »
La concernée le fusilla du regard et lui montra la porte. « Toi le tocard, tu te casses. »
Il ne se le fit pas dire deux fois et se leva, m'embrasant sur la joue avant de sortir et toujours hilare de la possibilité que quelqu'un pouvait s'intéresser à Clarisse. Ces deux-là étaient comme chien et chat : ils passaient leur temps à se chercher et à se lancer des pics dès que l'occasion se présentait.
« Il faut absolument qu'on l'aide ! » S'écria Silena en se précipitant dans la salle de bain une fois qu'il fut parti.
Je grimaçai et me tournai vers Clarisse. « Pourquoi est-ce que tu lui as dit ? »
« Je n'ai pas eu le choix. » Grogna-t-elle en se laissant tomber sur un des deux lits. « Ce crétin m'a demandée devant elle. »
« Elle ne va jamais te lâcher avec cette histoire. » Commentais-je en me faisant une nouvelle fois la réflexion que Piper et Silena se ressemblaient bien trop pour notre propre bien.
Elle souffla et fusilla du regard le mur qui lui faisait face. « Ça tu ne me le fais pas dire. »
Silena revint avec les bras chargés et des yeux pétillants de bonheur. « C'est parti ! »
J'échangeai un regard contrit avec Clarisse. Ça allait être une très longue soirée.
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