Chapitre 5 - « J'aimerai bien voir ça. »
« Je n'arrive pas à y croire ! » S'exclama Silena pour au moins la dixième fois en dix minutés. « Je n'arrive vraiment, mais vraiment pas à y croire. »
Clarisse leva les yeux au ciel et souffla. « Sérieusement, pourquoi est-ce que ça t'étonne autant ? C'était évident que princesse ici présente avait un copain. »
Nous étions actuellement dans le dortoir que je partageais avec Silena, puisque Clarisse fuyait le sien et sa colocataire qu'elle disait démoniaque, et j'essayais désespérément de travailler sur un des projets qu'on nous avait assigné, mais je n'arrivais pas à me concentrer et le fait que Silena n'arrêtait pas de parler n'arrangeait rien. Elle n'arrivait pas à se mettre en tête que je sortais avec Percy et que je ne lui avais rien dit.
« Et puis, ça explique la réaction que tu as eu quand on t'a parlée de notre cochon-dinde. »
Je relevai la tête de ma feuille et regardai Clarisse en fronçant les sourcils. « Pourquoi ? »
Elle haussa les épaules et se leva pour voir s'il n'y avait pas quelque chose de bon à manger dans le frigo puisqu'il était déjà tard et que nous n'avions pas encore diné. « Percy, c'est bien un diminutif de Persée non ? »
J'hochai doucement la tête et Silena prit ceci comme un signe pour commencer à poser les questions qui lui brulaient la langue. « Vous êtes ensemble depuis quand ? »
« Ça fera un an en fin d'année. » Répondis-je distraitement. « Il a peur de toi Clarisse. »
Il y eut quelques secondes de silence avant qu'elle n'explose de rire. Je lançai un regard effaré à Silena qui se contenta de secouer la tête en soupirant. Je ne savais pas combien de temps elle rigola, mais c'était assez longtemps pour me rendre encore plus confuse que je ne l'étais déjà de base.
« Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ? » Finis-je par demander, agacée de ne pas comprendre.
« Il a peur de moi ? » J'acquiesçai, incertaine et elle leva les yeux au ciel. « Non mais quel tocard. Ne te méprend pas, je suis absolument ravie qu'il ait peur de moi, mais je ne lui ai encore rien fait, non ? »
« Oh non, » l'interrompit Silena en secouant frénétiquement la tête alors que j'étais plus perdue que jamais, « je vois très bien où tu veux en venir et c'est hors de question. »
« Mais s'il veut avoir peur de moi, il faut bien qu'il ait une bonne raison ! » S'indigna la brune.
Silena l'avertit d'un seul regard. « La dernière fois que tu as fait ça, le pauvre garçon a dû changer d'établissement alors que c'était seulement la deuxième semaine de cours. »
« Il l'avait mérité. » Elle s'installa ensuite un peu plus confortablement sur le lit de son amie. « Et puis je m'en fous, je le ferais quand même. »
« Excusez-moi, » les coupais-je avant qu'elles ne repartent dans un nouveau débat, « mais de quoi est-ce que vous parlez ? »
Silena se tourna vers moi avec un air sérieux et désespéré. « Clarisse a dans l'optique d'effrayer Percy pour qu'il ait encore plus peur d'elle. Crois-moi, je n'aimerais pas être à sa place alors je te conseille d'essayer de la raisonner avant qu'il ne soit trop tard. »
Je me tournai vers Clarisse avec un air songeur. « J'aimerai bien voir ça. »
Clarisse me montra doigt comme pour dire 'tu vois' et toutes deux commencèrent à argumenter chacune de leur côté.
Après ça, mon attention me fila entre les doigts et je me replongeai dans mon travail qu'il fallait absolument que je termine, oubliant presque qu'on me parlait. Malheureusement, j'eus à peine quelques secondes de tranquillité que mon portable sonna, stoppant net mon inspiration qui commençait à pointer le bout de son nez. Je regardai l'identifiant et me levai en m'excusant.
Je sortis et décrochai, en profitant pour me rendre à la bibliothèque et aller chercher un livre sur l'architecture napoléonienne. « Maman, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? »
Il y eut un silence de quelques secondes avant qu'elle ne se racle la gorge. « Oh rien de spécial, j'avais juste un peu de temps libre et je me suis dite que j'allais prendre de tes nouvelles. »
Je ne la croyais pas. « Et si tu me disais plutôt la vraie raison ? »
« D'accord. » Soupira-t-elle et je pouvais l'imaginer lever les yeux au ciel. « C'est juste que ça fait longtemps que tu ne m'as pas appelée et je me demandais ce qui pouvait bien autant t'occuper. »
« Oh tu sais, ce n'est pas comme si j'avais cours toute la journée et des devoirs par dessus la tête. » Répliquais-je avec un sarcasme évident dans la voix.
« Oh non jeune fille, » s'indigna-t-elle, « tu ne t'amuseras pas à ça avec moi ! Je m'inquiète pour toi et tu me réponds comme si je ne savais pas ce que c'était. »
Je commençai à rire, incapable de garder mon sérieux plus longtemps. « Je rigole Maman. Désolé de ne pas avoir appelé plus tôt, j'avais beaucoup de travail. »
« Oh ça je n'en doute pas. » Murmura-t-elle avant de se reprendre. « Mais tu sais, je sais ce que c'est d'être étudiante, seule dans une ville que l'on ne connait pas. Je sais qu'on peut avoir envie de découvrir de nouvelles choses et de prendre des décisions qui ne sont peut-être pas vraiment judicieuses- »
Je voyais où elle voulait en venir alors je la coupai dans son monologue. « Oui, je suis allée en soirée. »
« Quoi ? » S'exclama-t-elle, l'inquiétude transperçant sa voix. « Mais c'est dangereux Annabeth ! Je te l'ai toujours dit, il peut t'arriver des choses vraiment pas jolies dans ce genre de fête. »
« Ne t'inquiète pas, je le sais. » Soupirais-je en m'arrêtant devant la bibliothèque pour ne pas entrer alors que j'étais au téléphone. « Et je sais aussi que ce n'est pas fait pour moi. En plus, je suis à peine restée une demi-heure, après je suis partie boire un milkshake avec Percy. »
Elle ne devait pas être concentrée parce qu'elle passait d'un sujet à un autre sans transition. « Percy, il n'a toujours pas abandonné la fac ? »
Je fronçai les sourcils. « Ben non, pourquoi voudrais-tu qu'il ait abandonné ? »
« Je ne sais pas, » répondit-elle d'un ton neutre comme pour ne pas se mouiller, « c'est juste que les études ne sont pas faites pour tout le monde. »
« Et bien, figure-toi qu'il s'en sort très bien et qu'il est passionné par ce qu'il apprend. » Répliquais-je un peu plus fortement cette fois-ci.
« On verra bien si- »
« Maman. » La coupais-je immédiatement pour ne pas qu'elle continue sa phrase.
« Non, » dit-elle immédiatement comme si elle essayait de se convaincre elle-même, « tu as raison. Percy est un garçon gentil et attentionné et qui tient beaucoup à toi. C'est tout ce qui compte et j'ai accepté votre relation. Il n'est pas comme son père. »
Bien sûr, ça ne l'empêchait pas de lui chercher des noises dès qu'elle le pouvait.
« Exactement. » Conclus-je en me tournant vers les portes de la bibliothèque. « Bon, il faut que j'y aille, j'ai encore du travail. »
« D'accord, mais ne tarde pas à donner des nouvelles cette fois-ci. Et appelle ton père. »
Je me retins de soupirer et hochai la tête même si elle ne pouvait pas me voir. « D'accord, à plus tard. »
Et je raccrochai sans lui laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit. Je soupirai en entrant dans la bibliothèque.
Elle m'avait épuisée.
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