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Chapitre 4 - « Milkshake-frite. »

« Je crois que ce n'était pas vraiment une bonne idée. » Me murmurais-je à moi-même en esquivant de justesse un groupe de filles dont l'alcool circulait déjà à flot dans le sang.

Cela faisait à peine une quinzaine de minutes que nous étions arrivées à la soirée d'intégration que je regrettais déjà d'être venue. Silena avait disparu dans les premières cinq minutes qui avaient suivi notre arrivée et Clarisse n'avait pas tardé à suivre. Je me retrouvais donc seule, au milieu de personnes que je ne connaissais pas et surtout qui étaient déjà bien trop alcoolisées pour l'heure si peu avancée.

Percy avait raison. Je n'étais pas le genre de personne à faire la fête et je n'étais absolument pas à l'aise au milieu de toute cette foule. Je ne pouvais pas faire un pas sans me heurter à quelqu'un qui marchait en titubant et l'air était quasiment irrespirable. La pièce dans laquelle nous nous trouvions était pleine à craquer, je me demandais même comment les nouveaux arrivants faisaient pour entrer et c'est pourquoi j'avais désespérément besoin de sortir prendre l'air.

J'étais presque arrivée à la porte quand un mouvement de foule m'entraina en arrière et j'étais bien incapable de résister. Évidemment, je perdis l'équilibre et manquai de peu de m'étaler sur le sol si ce n'était pas pour quelqu'un qui me rattrapa et m'éloigna de la foule en m'emportant vers la porte.

Une fois dehors, je me retournai précipitamment pour voir qui m'avait aidée et poussai un soupire de soulagement. « Oh c'est toi. »

« Pourquoi ? Tu t'attendais à quelqu'un de plus charismatique ? » Demanda Michael d'un ton rieur.

« Disons que je m'attendais plus à ce que ce soit encore un de ses mecs qui a bu plus que de raison et qui pense que c'est en s'agitant devant une fille qu'elle va lui tomber dans les bras. » Grimaçais-je en repensant au nombre de fois que ça m'était arrivée en l'espace de quinze minutes

Le sourire de Michael grandit à vue d'oeil. « Qui te dit que je ne suis pas complètement saoul et que je ne t'ai pas aidée uniquement pour te draguer lourdement maintenant ? »

« Cette phrase seule me le prouve. » Répondis-je avec un sourire. « En tout cas, merci de ne pas m'avoir laissée me faire piétiner. »

Il balaya ma remarque de la main et secoua la tête. « Je n'allais quand même pas laisser ma seule amie perde tragiquement la vie au milieu d'une foule d'étudiants en rut. Qu'est-ce que j'aurais fait moi en cours après ? »

Durant ces derniers temps, nous nous étions rendus compte que nous avions beaucoup de cours en commun et avions décidé de nous donner un coup de main mutuel le temps de prendre nos marques. Michael s'avérait être très gentil et c'était toujours rassurant d'être avec quelqu'un que l'on connaissait même si c'était depuis peu de temps.

On continua de parler de tout et de rien pendant un certain temps jusqu'à ce qu'il regarde par dessus mon épaule et ne fronce les sourcils. « Moi qui pensait que ma présence seule suffirait à éloigner les personnes avec de mauvaises intentions, apparemment je me suis trompé. »

J'eus à peine le temps de me retourner pour comprendre quoi il parlait qu'un visage familier apparut devant moi. « Dites-moi Mademoiselle, est-ce que vous croyez au coup de foudre au premier regard ou dois-je repasser devant vous une nouvelle fois ? »

J'haussai un sourcil et croisai les bras sur ma poitrine en regardant Percy. « Si c'est ta technique de drague, laisse-moi te dire qu'elle a besoin d'un bon rafraichissement. »

« C'est vrai, » acquiesça-t-il avec un sourire en coin, les mains enfoncées dans les poches de son jean, « j'en ai des meilleures en stock. Pourrais-tu me faire l'honneur de me dire ton prénom ? »

Je fis semblant de réfléchir et secouai la tête. « Je pense que je suis bien au dessus de ces formalités. »

Il pencha la tête sur le côté et plissa les yeux. « Et bien, il ne me reste plus qu'à faire une seule chose alors. »

Et sur ces paroles, il n'attendit pas une seconde et m'attrapa par la taille pour m'embrasser. Je ne pus m'empêcher de sourire contre ses lèvres et passai mes bras autour de son cou. Comme à son habitude, son odeur corporelle se mélangeait au chlore qui semblait lui coller à la peau.

Après quelques secondes supplémentaires, je me reculai sans pour autant le lâcher. « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Tu n'es pas la seule à avoir été invité à une soirée. » Répliqua-t-il, son sourire en coin qui ne quittant pas ses lèvres avant de froncer les sourcils. « Mais il semblerait bien que ma soirée était en réalité la même que la tienne. »

J'allais répondre, mais un raclement de gorge nous interrompit et on se tourna tous les deux vers Michael qui arborait un sourire confus. « Désolé de déranger, mais je suppose donc que vous vous connaissez et qu'il ne sera pas incongru de ma part de te demander comment tu t'appelles ? »

Percy me relâcha et se saisit de la main qu'il lui tendait. « Percy, je suis le petit-ami d'Annabeth. Je suppose que tu es Michael ? »

Celui-ci acquiesça et se tourna vers moi. « Je vois que tu as déjà parlé de moi. Ce qui est d'ailleurs très étrange puisque je ne savais pas que tu connaissais quelqu'un à Boston. »

Percy plaça une main sur son coeur et fit semblant d'être touché. « Tu n'as pas parlé de moi, alors ça ça fait mal. Tu viens de me poignarder en plein coeur. Ouch. »

Je levai les yeux au ciel face à ses mimiques et me tournai vers Michael. « Ce n'est pas contre toi, c'est juste que je préfère garder ma vie privée pour moi. »

Il plissa les yeux et nous regarda tour à tour. « C'est dingue, j'ai vraiment de plus en plus l'impression de vous avoir déjà vu quelque part. »

J'échangeai un regard avec Percy, mais l'apparition de Silena, Clarisse à ses côtés et semblant s'ennuyer de pied ferme, m'empêcha de répondre. « Annabeth ! Tu étais passée où ? »

« Oh parce que maintenant ça t'intéresse ? » La taquinais-je en faisant la moue. « Si je me souviens bien, c'est vous qui m'avez laissée tomber. »

Elle se stoppa avant de hausser les épaules. « Ce n'est pas important. C'est moi ou tu étais en train d'embrasser le beau jeune homme qui se trouve à côté de toi ? »

« Tu parles comme ma mère. » Soupirais-je en secouant la tête.

« Ta mère ! » S'exclama Michael et tout le monde se tourna vers lui. « Tu es la fille de la mairesse de New York ! » Il se tourna ensuite vers Percy avec un grand sourire, heureux d'avoir trouvé ce qu'il cherchait. « Ce qui fait donc de toi le fils de Poseidon. Je savais bien que je vous avais déjà vu quelque part. »

Je plissai le nez, mais hochai la tête. Même si tout allait pour le mieux avec ma mère, je n'avais pas spécialement envie d'en parler tout le temps maintenant qu'ils étaient au courant. Percy dut le sentir car il me prit la main.

« J'ai un truc à te proposer. » Dit-il en se tournant vers moi. « Et si on partait de cette soirée qui est terriblement ennuyeuse et qu'on allait se faire un- »

« Milkshake-frite. » Terminais-je en repensant à cette tradition qui s'était installée entre nous. « Je te suis avec plaisir. »

Il ne perdit pas une seconde, salua mes amis et m'entraina derrière lui avant même que je n'ai pu dire quoi que ce soit, les laissant tous médusés derrière nous.

« Ils ont l'air tous très sympathique. » Déclara-t-il une fois que nous nous étions éloignés avant d'ajouter d'un air grave, « Sauf la grande brune, elle me fait peur. »

J'éclatai de rire. Ce n'était pas étonnant.


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