Chapitre 3 - « Oui, Persée le cochon-dinde. »
« Attend, tu veux dire que quand vous vous êtes rencontrées, Clarisse était sur le point de voler le cochon-dinde de votre classe pour pouvoir le relâcher dans la nature ? »
Cette dernière haussa les épaules en gobant un des raisins qui se trouvaient devant elle. « Cette pauvre bête ne méritait de voir nos faces de débiles tous les jours enfermé dans une cage. »
J'explosai de rire en imaginant la scène. J'avais du mal à imaginer que Clarisse pouvait s'inquiéter pour un simple cochon-dinde alors qu'elle paraissait si brut de décoffrage.
J'étais actuellement dans un petit café de Boston en compagnie de Clarisse et Silena afin de faire plus ample connaissance. Jusqu'à présent j'avais appris pas mal de choses sur leur passé commun et il était possible de dire qu'il leur était arrivé des aventures aussi folles que de partir en vacances en compagnie des Stoll et de Léo.
« Heureusement que je suis arrivée à temps car j'ai du mal à imaginer quelle aurait été la réaction des autres élèves quand ils auraient découvert que leur animal de compagnie avait disparu. » Déclara Silena avec un sourire rieur, sirotant son thé qui fumait encore.
Je secouai la tête et me tournai vers Clarisse. « Tu sais qu'il n'aurait pas survécu tout seul dans la nature au moins ? »
Elle grimaça et haussa un sourcil avec défi. « Persée était un dur à cuire, il aurait survécu à n'importe quelle épreuve qui se serait présentée à lui. »
Je faillis m'étrangler avec ma propre salive en entendant son prénom. « Vous l'aviez appelé Persée ? »
« Oui, Persée le cochon-dinde. » Répondit Silena en penchant la tête sur le côté. « Le prof l'a ramené quand on était en train de travailler sur la mythologie grecque et le mythe de Persée plus précisément. On a donc pensé que c'était une bonne idée. »
« Et puis, » ajouta Clarisse en jetant un regard froid à deux personnes qui n'arrêtaient pas de la regarder de travers, « comme ça il avait un nom unique. Je sais pas toi, mais moi j'ai jamais croisé quelqu'un qui s'appelait Persée. »
À ce stade de la conversation, j'avais de plus en plus de mal à me retenir de rire. C'est vrai, contrairement aux filles, je connaissais quelqu'un qui s'appelait Persée et comment rester sérieux quand on se l'imaginait se transformer en cochon-dinde ? Laissez-moi vous dire que c'était impossible.
Je ne devais pas être aussi subtile que je le pensais parce que les filles me regardaient sans comprendre alors je secouai la tête. « En même temps, qui appellerait son enfant Persée ? »
Silena haussa les épaules avant qu'un grand sourire ne se glisse sur ses lèvres. « En tout cas, c'est aussi à ce moment-là qu'on a rencontré Charlie. »
Je fronçai les sourcils et Clarisse leva les yeux au ciel. « Charles Beckendorf, son petit-ami depuis quoi ? Trois ans à peu près. » La concernée hocha la tête, toujours aussi souriante. « J'ai beau le connaitre depuis des années, c'est à peine si je connais le son de sa voix. On pourrait penser qu'il est muet. »
« Tu exagères Clarisse. » La réprimanda Silena. « Ce n'est pas parce qu'il ne parle pas beaucoup qu'il est forcement muet. Il aime juste observer ce qui l'entoure sans avoir besoin de commenter tout ce qu'il voit. » Sa meilleure amie souffla, mais elle n'y fit pas attention et se tourna vers moi. « Tu pourrais le rencontrer si tu acceptais de nous accompagner à la soirée d'intégration Annabeth. »
Je grimaçai et baissai les yeux sur mes mains. « Je ne sais pas trop, je n'aime pas vraiment les soirées. Je ne suis jamais vraiment allée à une d'ailleurs. »
« C'est justement l'occasion. » S'exclama-t-elle, attirant ainsi mon attention. « Tu es étudiante, c'est maintenant qu'il faut que tu te lâches. En plus, ce n'est pas comme si tu allais être toute seule, on sera avec toi. N'est-ce pas Clarisse ? »
Cette dernière s'était désintéressée de la conversation et regardait autour d'elle d'un oeil sévère. « Je ne sais pas, je n'ai pas envie d'y aller. »
« Ah non, tu ne me refais pas ce coup-là et tu viens ! De toute façon, je ne te laisse pas le choix. » Silena reporta une nouvelle fois son attention sur moi. « Alors, qu'est-ce que tu en dis ? »
Il semblait que je n'avais pas vraiment le choix alors j'acquiesçai. « D'accord. »
Alors que son sourire grandissait en même temps que son excitation, je reçus un sms et commençai à rassembler mes affaires tout en laissant de quoi payer ma boisson.
« Tu vas où ? » S'interrogea-t-elle en fronçant les sourcils.
« Faire du sport. » Répondis-je simplement en me levant.
Elle écarquilla les yeux, encore plus confuse. « Toute seule ?! »
Je secouai la tête avec un sourire. « Non, j'y vais avec un ami. »
Un ami que s'avérait être Percy. Je ne savais pas pourquoi je ne leur avais pas encore parlées de Percy, mais je suppose que ce n'était pas tellement important et qu'elles le découvriraient bien assez tôt.
« Un ami ? » S'étonna-t-elle en lançant un regard à Clarisse qui n'en savait pas plus qu'elle. « Mais je croyais que tu ne connaissais personne à Boston. »
Je ne répondis pas et me contentai de tourner les talons. « À plus tard ! »
Et sur ces paroles, je sortis du café et allai rejoindre Percy qui m'attendait dans un parc non loin de là. Je le trouvai assis sur un banc, une casquette vissée sur la tête et les yeux fixés sur l'écran de son portable avec une concentration nouvelle.
« Salut toi. » Dis-je en m'asseyant à côté de lui et en l'embrassant sur la joue. « Qu'est-ce que tu regardes aussi intensément ? »
Il détacha le regard de son portable et se tourna vers moi. « Le message de ma mère qui m'explique qu'Estelle a trouvé un moyen d'envoyer son repas de midi partout sur les murs de la cuisine. »
« Elle grandit bien trop vite. » Rigolais-je en secouant la tête. « On y va ? »
Il acquiesça et s'empara de ma main, m'entrainant à sa suite. « Je ne comprend toujours pas pourquoi tu m'entraines avec toi faire du sport alors que je fais déjà de la natation. »
Je levai les yeux au ciel et le poussai. « Les entrainements ne commencent que dans deux semaines Perce, il faut que tu gardes la forme et que tu t'entraines autrement en attendant. » Il fit la moue, mais ne dit rien alors j'embrayai sur un autre sujet. « Je vais aller en soirée. »
À ma grande surprise, il explosa de rire. « Tu vas aller en soirée, toi ? »
Je fronçai les sourcils et le regardai sans comprendre. « Pourquoi est-ce que ça t'étonne autant ? »
Son habituel sourire en coin fit son apparition sur ses lèvres. « Et bien, on ne peut pas vraiment dire que tu es une personne qui a l'habitude de faire la fête et qui va être à l'aise en soirée. »
Je lui tirai la langue. « Tu n'en sais absolument rien et je suis sûre que ce n'est pas vrai. »
« Alors j'aimerai bien voir ça. » Se moqua-t-il en m'embrassant sur la joue, mais je le repoussai.
« La ferme Percy. »
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