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VII. Juste une bouffée d'air

Samuel se sentait lion en cage, tournait, ruminait, étouffait. Il fallait qu'il sorte, de l'air, il lui fallait de l'air, il étouffait, suffoquait, de l'air, juste une bouffée d'air et ça irait mieux. Fond de teint et fard à paupière, sur sa pommette, presque trop rapidement ; pas le temps pour ses yeux, il étouffait. Un foulard, il faisait chaud dehors, tant pis, le foulard cacherait les traces sur son cou, trop visibles pour être effacées. Un coup d'œil triste dans le miroir. C'était vraiment lui, ça ?

Sam se sentait seul, alors ses pas le dirigèrent presque trop naturellement vers les vestiges de son passé. D'avant Vivian.

Avant Vivian. Les mots résonnaient étrangement dans son esprit, comme faux. Y avait-il réellement eu une vie avant Vivian ? Il peinait aujourd'hui à le croire. Avant, sa routine, c'était son travail de secrétaire médical, et puis ses amis, Henry et les autres. Sa famille parfois, le dimanche, mais déjà avant il y avait les regards, les réflexions jamais vraiment prononcées à voix haute. Pourtant ils étaient sa famille et il les aimait. Vivian lui avait ouvert les yeux, Vivian avait toujours fait ça ; chambouler sa vie, lui faire réaliser ce que lui était incapable de voir. Ils ne l'acceptaient pas, ou difficilement, ça il le savait bien sûr, mais leur inquiétude qui passait au-delà de leurs croyances était fausse, hypocrite. Sam se figea. Vivian n'avait rien contre ses parents, au début. Et puis sa mère avait remarqué son visage fard à paupière et laissé de côté tout ce qu'elle pouvait lui reprocher pour ne plus garder que l'effroi. Alors seulement, son petit ami avait commencé à lui parler d'eux, régulièrement. Sam se secoua. Coïncidence. Sa famille n'aimait pas Vivian, ne comprenait pas qu'il était un homme bon, qu'il prenait soin de lui, qu'il l'aimait. Ils s'étaient disputés, ne s'étaient plus parlés qu'à quelques rares occasions, comme ça, pour donner des nouvelles. De fausses nouvelles, parce qu'ils ne comprendraient pas. Après, il y avait eu le travail, où il ne s'épanouissait pas, où là encore on le jugeait, où on le traitait différemment parce qu'on savait, où de toute manière il n'aurait jamais d'évolution de carrière, et qui n'était pas digne de lui ; grâce à Vivian, encore, il l'avait compris. Et en démissionnant, il pouvait s'occuper de son homme et de leur chez-eux, les choses étaient bien mieux comme ça. Henry n'avait pas compris, les autres non plus, tant pis pour eux. Coupe les ponts avec eux Sam, ils sont toxiques, ils cherchent à t'imposer un style de vie, tu ne peux pas te laisser faire. Moi je sais ce qui est bon pour toi. Tu as raison mon amour. Tu as toujours raison.

Une vie avant Vivian, aussi inconcevable que cela pût paraître. Et néanmoins ce matin-là, après avoir fui la solitude de leur appartement, Samuel s'était retrouvé devant la terrasse du café où ses amis et lui avaient pour habitude de se retrouver. Léger pincement au cœur. Il se sentait seul. Cela faisait pourtant un an, mais l'habitude semblait tarder à s'installer. Peu importe. Il avait Vivian, et c'était tout ce dont il avait besoin. Les autres étaient mauvais, les autres ne comprenaient pas, ils rendaient son homme monstrueux, parce qu'ils ne le connaissaient pas, parce qu'ils ne cherchaient même pas à comprendre. Son Vivian, un monstre ? Alors qu'il l'aimait tant ? Non. Il était son homme, son, qui n'était en rien à lui. Vivian l'aimait, il le lui répétait assez pour qu'il le crût, mais Sam ne savait toujours pas ; y en avait-il d'autres, malgré ça ?

Ce fut alors qu'il le vit. Il n'avait pas changé – pourquoi aurait-il changé ? Mêmes yeux noisettes, mêmes fossettes, même rire enchanteur. Le soleil venait se perdre dans le doré de sa chevelure, et Sam se souvint. Il y avait eu un avant Vivian. Un avec Henry. Son meilleur ami, son amant, son amour de jeunesse. Son, qui avait été tout à lui. Et que Vivian avait balayé en un souffle de vent. En un baiser en un regard en une nuit. Fut-ce un appel du passé, ou le goût amer de la solitude qui poussa Sam à effectuer les derniers pas, à céder à ses jambes tremblantes qui réclamaient de s'asseoir, n'importe où mais tant qu'à faire sur cette chaise-ci ? Ou le sourire un peu triste et sans animosité, le regard plein de tendresse et de compassion de son ancien meilleur ami ? Quelle que fut la raison, Sam sut qu'il n'en dirait rien à Vivian le soir. Ni la présence d'Henry, ni que, lorsque le pouce précautionneux du garçon avait caressé sa pommette violacée mal camouflée, il y avait rencontré des larmes.

Il faut que tu sortes de là Sam, je t'en supplie. On pourra t'aider nous.

Arrête avec ça. Je l'aime. Je suis heureux avec lui. Tu ne comprends rien.

Il te fra-

Non. Arrête. Ne dis pas ça. C'est pas vrai. Il ne fait pas exprès. Il ne cherche pas à me faire du mal. Il m'aime, il prend soin de moi, et oui ça lui arrive de se mettre en colère et d'être violent, mais c'est pas de sa faute.

Alors pourquoi pleures-tu ?

Je suis juste fatigué Henry. Rien que fatigué. Mais je ne veux pas vivre sans lui. Je ne peux pas vivre sans lui. Je l'aime.

Mais pas lui !

Arrête !

Ce fut un cri. Immense. Déchirant.

Sam se leva, s'éloigna, il fallait qu'il parte de là. Ç'avait été une mauvaise idée de venir ici, il étouffait encore plus qu'avant, il voyait trouble. Vivian, où es-tu, j'ai besoin de toi. Et les larmes, les larmes qui revenaient... Il courait, courait sans plus s'arrêter, même pas certain d'aller dans la bonne direction, il voulait juste partir, s'enfuir. Vivian l'aimait, il le savait, il le voyait, il le sentait. Et il le lui disait ; pourquoi mentirait-il ? Il n'était pas battu, ça n'avait rien à voir, Vivian n'était pas un de ces hommes qui frappent sans raison, combien de fois allait-il devoir le répéter ? Il était juste... ça n'avait pas d'importance. Tant qu'il l'aimait. Sam se sentait fort parce qu'ils étaient ensemble, ils étaient beaux, il le savait. Si les autres n'étaient pas capables de le voir – qu'est-ce qu'il s'en fichait des autres. C'était leur problème alors, pas le sien. Vivian avait raison, une fois encore. Henry n'était que jalousie, le cœur malmené de tristesse de n'avoir su le garder, de le savoir avec un autre. Arrivé devant son appartement, il n'eut pas la force de l'ouvrir. Il était fatigué, si fatigué...

Tamy le retrouva là, recroquevillé contre la porte, comme un enfant terrifié attendant un réconfort qui ne venait pas. Elle s'assit à ses côtés sans rien dire d'abord, sans le toucher surtout. Et puis elle parla, pour qu'il ne se sentît pas seul. Elle expliqua ses parents qu'elle ne voyait plus, elle non plus, parce qu'ils avaient préféré perdre leur unique enfant plutôt que d'accepter qu'ils avaient une fille. Elle livra au silence à quel point ça lui faisait mal, de se sentir abandonnée, presque détestée, et comment parfois, elle allait jusque chez eux, avec l'envie de toquer, d'entrer, de les voir et leur parler. Leur montrer la femme incroyable qu'elle était devenue, depuis tout ce temps qu'ils ne l'avaient pas vue. Les croiserait-elle dans la rue, elle n'était même pas certaine qu'ils la reconnaîtraient. Cœur serré à cette pensée. Samuel regarda Tamy. Elle ne souriait pas, et ça lui manquait. Son sourire qui rendait ses couleurs au monde ; où était-il passé ? Alors il attrapa le fil qu'elle tenait, et le suivit, évoqua ses parents à lui, leur haine et leur mépris, qu'ils surpassaient avant par amour pour finir par abandonner quand était arrivé Vivian. Ils étaient toxiques, ils cherchaient à les séparer, et pourtant, il avoua à Tamy qu'ils lui manquaient. Malgré tout ça, ils lui manquaient, et son autre ne le comprenait pas, ne cherchait même pas à comprendre, s'emportait dès qu'il les évoquait, avant de s'excuser, mais tu comprends ils te font tellement de mal, et ils continuent à t'en faire même maintenant que tu as presque entièrement coupé les ponts. Tamy lui offrit un sourire réconfort. Sam se sentit mieux alors.

Vivian arriva avant que Tamy ne fût rentrée, il la toisa comme on regarde un inconnu, en essayant de savoir s'il représente une menace. Avec un air de prédateur face à un autre, qui cherche à asseoir sa supériorité et que l'autre n'a aucune chance. Mais Tamy n'était pas prédatrice, elle était bien plus que ça ; elle était chevalière face aux tourmenteurs de celle qu'elle aimait, elle était dragon de sa propre vie, elle était métamorphe ; elle était une menace plus grande encore. Elle ne flancha pas, s'autorisant même à lever un sourcil narquois. La main abîmée de Vivian attrapa le poignet de Samuel, l'entraîna derrière lui, loin de Tamy et de son vent de liberté. Elle était dangereuse, elle était une autre, et les autres allaient finir par lui voler Sam, son Sam qui était tout à lui. Il devait s'en occuper, avant que ce ne fût trop tard. Il ne devait plus la voir ; tu m'entends Sam, je t'interdis de lui parler, je la connais, c'est le genre de fille à vouloir s'accaparer le bonheur des autres, elle va faire semblant d'être ton amie et puis elle va te poignarder, et il sera trop tard alors. Si tu m'aimes Sam, ne l'approches plus.

Je t'aime, bien sûr que je t'aime. Et les serres noires viennent étouffer son cœur, le crèvent jusqu'à en saigner, il a mal, il a peur, il a besoin d'air ; et plus rien, les bras de Vivian autour de lui, protecteurs, amoureux, tout va bien, il est en sécurité maintenant. Il oublie Henry, il oublie Tamy et puis Léo, il oublie tout parce que Vivian est là, parce que Vivian l'aime.

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