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··· 16 ···

Leon se présenta à l'appartement de Cléo des fleurs à la main – des lys. Elle le toisa de bas en haut, le visage fermé.

— Le fleuriste m'a dit qu'après une dispute, il faut offrir quinze lys, alors voilà quinze lys. Tu veux bien enterrer la hache de guerre ?

Le regard de Cléo se fit d'un coup moins perçant. Elle ne prit cependant pas les fleurs qu'il lui tendait.

— Pourquoi es-tu comme ça, Leon ?

Il laissa son bras pendre avec le bouquet au bout et l'espoir s'effaça de son visage.

— Comme quoi ? Je suis juste moi-même. D'accord, parfois, je suis maladroit, mais je ne veux pas te faire de mal. Je ne veux jamais te blesser. Je devrais même te demander pourquoi toi, tu prends tout aussi personnellement.

Elle secoua la tête : elle ne le laisserait pas lui retourner le cerveau cette fois.

— Remets-toi en question, Leon. Je crois qu'il vaut mieux que tu retournes en Angleterre, maintenant.

Il eut l'air terriblement déçu.

— Je... je vais faire ça. Prends-les, insista-t-il en lui présentant les fleurs.

Elle les accepta de mauvaise grâce.

— Je t'aime, murmura-t-il juste avant de tourner les talons.

Elle ne lui répondit pas mais resta sur le palier jusqu'à ce que le son de ses pas dans les escaliers s'évanouisse.

•••

— Oh mais je te jure, quelle angoisse ! s'exclama Cléo. Le mec me crie dessus puis me dit que c'est à moi de changer.

Siloë rit tout en enfilant son maillot de bain.

— Allez, bouge tes fesses, répondit-elle, je veux piquer une tête avant la nuit.

Cléo rassembla ses affaires en vitesse et se précipita avec son amie hors de la maison. Elles dévalèrent la rue menant à la mer au pas de course, impatientes de gagner l'eau.

Elles nagèrent et s'éclaboussèrent un moment avant de simplement rester sur le dos côte à côte, en étoiles de mer.

— Quand même, parfois, je me demande s'il n'a pas un problème un peu plus profond que de la simple connerie, dit Siloë à mi-voix.

Cléo se redressa immédiatement pour regarder son amie dans les yeux. Une part d'elle s'était aussi posé la question, mais elle avait classé ces pensées dans la catégorie « peurs irrationnelles ». Or, s'il y avait bien quelqu'un qui avait les pieds sur terre, c'était Siloë ; et elle n'avait même pas vécu la situation elle-même.

— Ce n'est pas normal qu'il élève la voix de cette manière avec toi, ni qu'il alterne aussi vite et aussi souvent entre cette colère et une douceur d'agneau. Il y a anguille sous roche, tu ne crois pas ?

— Je m'étais persuadée que je me faisais des films, répondit Cléo. Il a peut-être juste une humeur changeante ?

— Cléo, c'est comme ça que commencent bon nombre de relations qui dérivent en violences conjugales. Il y a toujours des signes avant-coureurs, et cette violence intermittente en fait partie.

— Oui, mais il est gentil la plupart du temps, et il m'aime. Il vient d'Angleterre juste pour moi, tu t'en rends compte ?

— Bien sûr, il a de bons côtés. Je ne veux pas te mettre d'idées en tête, mais fais attention à toi, d'accord ? Tu comprends pourquoi ?

— Je comprends et je fais attention. Siloë, je crois que je l'aime aussi.

Siloë se contenta de soupirer et de lui couler un regard en coin.

— Fais attention, répéta-t-elle.

— Il est probablement juste dans une mauvaise période ; il n'était pas comme ça les premières fois où on s'est vus.

— Il faudrait que je te prête une bande dessinée que j'ai lue sur les manipulateurs. Je t'assure que c'est exactement de cette manière qu'ils procèdent. Tu arrives à le remettre en question, c'est génial, tu n'es pas encore sous emprise, mais il faut que ça continue, sinon ça sera foutu.

— Qu'est-ce que tu me racontes ? Leon n'est pas un manipulateur. Allez, il est temps de rentrer, Ilaria doit nous attendre pour aller au restaurant.

Elles s'extirpèrent de l'eau sans plus échanger le moindre mot. Siloë avait le front barré d'une ride soucieuse et Cléo faisait de son mieux pour chasser ces préoccupations de son esprit.

Ilaria était l'amie italienne de Siloë qui les accueillait pour la semaine. Elle était brune et musclée, souriante, énergique, amicale ; Cléo l'avait trouvée fantastique dès leur arrivée, lorsqu'Ila était allée les chercher à l'aéroport.

Elles s'habillèrent toutes les trois plutôt chic pour s'installer dans un restaurant huppé de la ville : l'italienne avait décrété que les françaises ne pouvait pas passer à côté de cet établissement, et avait offert de les y inviter. Elles s'assirent donc toutes les trois à une table ronde ayant vue sur la plage et la mer, qui paraissait noire à la lumière de la lune.

— Vous avez bien nagé ? demanda Ilaria avec un sourire pétillant.

Elle parlait français couramment, l'ayant appris au lycée ; elle avait aussi une grand-mère française qui lui avait enseigné les rudiments de la langue lorsqu'elle était toute petite, et avec qui elle avait des échanges épistolaires.

— Oui, c'était super, répondit Siloë. On a bien rigolé, puis on a discuté un peu. La nuit tombe drôlement vite pour un mois de juillet...

— Oh, tout de même pas... Vous vous êtes simplement réveillées tard de votre sieste, s'amusa l'italienne.

— On en avait besoin, argua Cléo.

— Je n'en doute pas ! Avec votre nuit dans l'avion et le frelon d'hier soir, vous deviez être épuisées.

La veille, Cléo avait laissé les fenêtres ouvertes avec la lumière allumée : non seulement un régiment de moustiques avait élu domicile dans la chambre qu'elle partageait avec Siloë, mais un frelon s'était invité aussi et elles avaient mis un temps fou à la mettre dehors.

Le téléphone de Cléo se mit soudain à sonner. Elle le tira de sa poche pour l'éteindre, mais en voyant le nom de Leon affiché sur l'écran, son cœur se mit à battre plus fort, une angoisse sourde lui noua les entrailles. Elle devait répondre, autrement elle n'aurait pas l'esprit tranquille. Elle s'excusa auprès de ses amies et s'éclipsa à l'extérieur du restaurant, se dirigeant vers la plage.

— Bonsoir Cléo, murmura la voix du chanteur. Comment vas-tu ?

— Ça va. Je profite de mes vacances. Et toi ?

— Ça va aussi. Je travaille sur un nouvel EP, après le succès du précédent...

— Déjà ? Je ne savais pas qu'il était sorti.

— Ça fait quelques semaines maintenant qu'il est sorti. J'ai dû oublier de t'en parler. Les chansons que tu m'as inspirées ont particulièrement plu au public... Alors j'ai décidé d'écrire de nouvelles chansons pour toi. En fait, je t'appelle parce que je viens de finir une demo et je voudrais te la jouer.

Désemparée, Cléo ne sut que répondre. Elle entendit alors un bruit de cordes étouffé :

— Qui ne dit mot consent, j'imagine ? Est-ce que tu es prête ?

— Oui. Leon, j'espère que c'est une belle chanson.

— C'est acoustique, tu devrais aimer... Tu avais tant aimé que je joue pour toi le jour où on s'est rencontrés.

Il s'interrompit, pris une longue inspiration, puis commença sa chanson. Bien sûr, à travers un téléphone, le son sortait encrassé, parasité et distordu, mais Cléo parvint à se laisser porter par la douceur mélancolique des accords mineurs que Leon mettait à la suite les uns des autres, créant un patchwork audio d'un bleu-gris triste.

Sa voix vint s'ajouter à la guitare, plus douce et discrète que jamais. Cléo se concentra pour glaner quelques vers, comprendre de quoi parlait cette chanson tristoune.

When I left your words were bittersweet,
Like all my childhood memories ;
And when you run away,
Life goes gray again

Elle cessa de marcher et fit face à l'étendue d'encre qu'était la mer assoupie, dans laquelle se reflétait la lune. Pas un bateau à l'horizon, pas un baigneur, pas une vague, rien que cette immense surface ridée, et les mots de Leon dans ses oreilles, ses plaintes d'une affligeante mélancolie.

Do you think of me the way I do?
Do you want me every night with you?
I do...

Il laissa le dernier accord résonner en un lent et délicat arpège. Cléo ne dit rien, contemplant simplement l'instant. Elle aimait ça, elle aimait l'amour de Leon, elle aimait ses chansons pleines de sentiments et elle aimait ses efforts maladroits. Elle aimait se sentir exister à ses yeux, elle aimait qu'il la veuille autant, aussi fort, au point d'écrire toutes ces chansons pour elle, au point de l'appeler à une heure pareille dans l'espoir qu'elle daigne répondre. Comment pourrait-elle jamais renoncer à tout cela ? Leon était tout ce dont elle avait besoin. Ils discuteraient. Elle lui expliquerait ce qu'elle refusait de subir, elle poserait des limites. Il comprendrait, il dirait d'accord, et tout irait mieux, mieux encore qu'à ce jour.

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